| (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND |
| | (#)Mar 18 Juil 2023 - 2:02 | |
| Sujet ouvert dans la sous-catégorie "l'octopus" DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND Et le temps s’égraine à vitesse respectable. Ele n’est ni trop lente ni trop rapide. Alors, je savoure. Je savoure mon bien-être retrouvé avec l’insolence d’un pape. Je ne me soucie plus des instincts tantôt espiègle tantôt mauvais du destin. J’oublie qu’il est un diable à ne surtout pas tirer par la queue, un susceptible à caresser dans le sens du poil. Je néglige ce qui pend au nez de tous les couples trop heureux : la résurgence des emmerdes. A quoi rimerait la vie si d’aucuns n’en bouffaient jamais au petit-déjeuner ? Je sais qu’en outre, j’ai laissé traîner une casserole derrière moi, que mes chance d’être exempt d’une brûlure suite à un retour de flamme sont minces. Pourtant, je ne la feins pas ma sérénité. La fatalité demeure à des kilomètres de mes préoccupations, peut-être par prétention, parce que j’estime que j’ai eu mon lot de drame, de soucis et que je mérite de profiter d’une paix royale. Quelles foutaises. Nous ne sommes pas égaux devant la chance. Elle choisit ses privilégiés selon des critères arbitraires. Elle se contre que la poisse m’ait trouvé trop à son goût pendant longtemps. Aujourd’hui, j’entrevois à travers les écrans de sécurité du casino que je n’aurais jamais dû lâcher prise comme si le bonheur était un bien acquis pour ceux qui s’aiment ou pour les parents qui s’émerveillent à chaque nouveau mot prononcé par leur bébé. C’est d’une bêtise ineffable, indigne de mmes abimtions et de ma prudence. Baisser le bouclier en plein combat - Rae et moi serons toujours en guerre contre la bien-pensance, faute à notre train de vie et nos boulot - m’aura valu une immense claque derrière la tête tandis que Callum attirait mon attention sur les flics en civil - du moins le présumait-il - qui rôdent tel des chacals autour du casino. «Combien de jours ? » lui ai-je demandé en fixant les images. Je m’essaie à visualiser le déroulé de leur stratégie. «Deux jours. Ils sont là pour elle ?» La supposition étant risquée, il a hésité. Moi, je ne me suis pas braqué. J’ai pivoté la tête dans sa direction et je l’ai dodelinée par la négative. «Au mieux, j’en ai pour vingt quatre heures. Voire beaucoup moins.» Tout indique que les autorités prévoient de m’interpeler dès ce soir. Trois jours à camper devant le casino, c’est suffisant pour brosser le portrait de mes habitudes. Savent-ils où se situent le loft ? M’ont-ils suivi jusque là ? Sur un bout de papier, je note d’en discuter avec mon épouse, qu’elle invite son moineau de se rapprocher du flic en col blanc qu’elle a alpagué dans ses filets. Je n’ai pas envie de déménager. Raelyn non plus. Somme toute, je suis convaincu que nous nous sacrifions si la situation l’imposait. Nous quitterions ces murs témoins des progrès de Micah et j’y récolterai une immense dose de culpabilité. «C’est pour moi.» J’ai troqué le masque de l’hébétude contre celui de la gravité. Je dois agir, si bien que je délaisse mon frère d’armes en déposant sur son épaule une main à la fois rassurante et lourde de recommandations. “veille sur elles”, mon regard semble ordonner. Effectivement, je ne plaisante pas. Je n'ai plus que quelques heures devant moi pour prévoir les conséquences de l’inévitable, organiser, informer, m’assurer des jours moins pénibles parce que j’aurais rempli mon devoir de père de familles, parce que j’aurai oeuvré à la réparation de l’erreur qui m’a tiré par les pieds à l’intérieur de la fosse à purin. Je suis plongé dans la fange jusqu’au coup et, quatre à quatre, je grimpe l’escalier du casino, celui qui mène aux bureaux, qui me sépare de mon épouse.
A peine ai-je poussé la porte que j’ai regretté de ne pas avoir proposé que Micah nous accompagne. Qu’à cela ne tienne, il convient surtout de me gorger de l’affection de Raelyn, de me gaver de sexe et de douceur avant l’abstinence des prévenus gardés en détention pour des affaires aussi mystérieuses qu’une disparition. Je ne suis pas con : c’est ce dont il est question. L’abstinence… vais-je replonger dans les travers de l’alcoolisme si je suis écroué trop longtemps sans mon garde-fou à mes côtés ? Suis-je inquiet à tort ? Serais-je relâché au terme d’un interrogatoire de “routine” ? J’en doute. Il n’y aurait pas une escouade dépassant l’équipe de deux à l’extérieur si la police n’avait pas l’intention de me garder au frais pour au minimum le délai légal. «Viens.» ai-je lancé à Raelyn d’une voix mielleuse. «J’ai envie de te serrer dans mes bras.» Trop romantique pour être honnête, ai-je pensé en cheminant dans sa direction. J’ai entouré ses joues des paumes de ma main et je l’ai embrassée à bouche-que-veux-tu, suggérant sans les mots que je la rêverais bien nue entre mes bras. Malheureusement, le temps nous manquant, mes mains déjà baladeuses envahissent sa bulle intime. Elles glissent jusqu’au bouton de son pantalon. Je le fais sauter alors que mes lèvres embrassent, suçotent et chuchotent un : « Pas de questions maintenant. Après. Promis. Là, j’ai juste très envie de toi.» J’ai également très peur et, comme de coutume, je cherche à soigner mes émotions violentes par un substitut. D’antant, c’était l’alcool, aujourd’hui, ce sont les formes de mon épouse. Pas tout le temps. Juste à certaines occasions et, celles-ci, ne relèvent pas uniquement du résultat de mon effroi. Non ! Elle cache quelque chose d’aussi noble qu’égoïste. Noble parce que j’ignore si j’arriverai à me passer de ses bras autour de ma taille pendant la nuit, de son souffle dans mon cou quand elle s’endort, d’elle, tout simplement, sans plonger dans la folie. Egoïste parce que j’ai deviné mon sort, mais que je ne pipe mot. Égoïste parce que je puise en elle la force qui me sera utile à tenir bon une fois enfermé dans un cellule qui ne flairera pas mon foyer, qui sera dénanti des présences bienfaisantes de mon épouse et de notre petite Micah.
Dernière édition par Amos Taylor le Sam 29 Juil 2023 - 7:46, édité 2 fois |
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mar 18 Juil 2023 - 5:02 | |
| (fortitude valley → octopus) dark was the night, cold was the ground Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Je ne suis pas plus trop optimiste que je ne suis insouciante. J’ai tué une femme, je n’ai pas cru dès le lendemain qu’il n’y aurait aucune conséquence parce que je suis une petite sotte qui agit avec imprudence. Mais je fais confiance aux divers systèmes de protections rodés qui entourent le Club et qui, par conséquent, m’entourent moi. Je sais que puisqu’Erik a géré la situation, le corps d’Aberline ne sera jamais retrouvé. Je sais qu’il l’a fait disparaître aussi efficacement qu’il a fait disparaître le corps du type mort sur mon canapé une décennie plus tôt d’une overdose, qu’il l’a fait disparaître aussi efficacement qu’il a fait disparaître tous les corps que l’ambition dévorante du Club et de ceux à sa tête a laissé sur son passage. Des mois ont passé depuis la mort de Lou Aberline, depuis ce qui est aux yeux du reste du monde une simple disparition. Des indics du Club au sein des forces de l’ordre, j’ai appris qu’un dossier pour disparition avait été ouvert, mais que l’enquête pataugeait sans que quiconque n’y prêt réellement attention. Pourquoi dépenser de l’énergie à chercher quelqu’un qu’aucun proche ne pleure ? Qu’aucun proche ne cherche également ? L’enquête sera aussi vite enterrée que l’a été le corps de ma Némésis, c’est une certitude, une certitude que le temps qui passe entérine.
Je m’inquiète plus d’un retour de flamme, d’une vengeance qui sortirait tout droit des entrailles de la ruche que des conséquences d’une misérable enquête. Mais je ne suis pas démunie. Les cours de tir ont porté leurs fruits : je sais me défendre en cas de nécessité absolue et les barrières de protection érigés autour de ma famille sont là pour m’assurer que je n’en aurais jamais besoin. Personne ne peut s’en prendre à nous. Depuis notre tour d’ivoire, Amos, Micah et moi sommes intouchables. C’est avec une bonne dose d’orgueil et un soupçon de vanité – tous deux résultant de la satisfaction de me savoir trop haut pour être atteinte par qui que ce soit – que j’observe à mes pieds la salle de l’Octopus derrière ma vitre teintée. Avec orgueil et un verre de scotch à la main : Amos va mieux, assez pour que je puisse boire occasionnellement en sa présence. La porte s’ouvre d’ailleurs sur mon amant, et il se précipite bien trop vite dans ma direction, il fond trop vite sur mes lèvres pour que je ne relève son air préoccupé. « Viens. J’ai envie de te serrer dans mes bras. » Je lève un sourcil, amusée, surprise et touchée – plus que je ne l’avouerai jamais – par ce genre de déclaration spontanée. Je n’ai toutefois pas le temps de répondre que mon âme-sœur prend mon visage en coupe dans ses mains et dévore mes lèvres de baisers qui se font de plus en plus pressants. Ses doigts prennent aussi de l’avance sur un corps à corps que je n’avais pas anticipé, dont la perspective n’a rien de désagréable. « Pas de questions maintenant. Après. Promis. Là, j’ai juste très envie de toi. » Je ne suis pas en reste, mes doigts glissent sur ses joues, sa nuque et dans ses cheveux et les poils de sa barbe. Je souris entre deux baisers, sans chercher à me demander ce qui me vaut cet "honneur". Le jour où le désir d’Amos m’étonnera, je m’inquièterais sur ce que cela dit de nous. « Comme un café serré, c’est ça ? » Je le glisse à son oreille juste avant que mes lèvres ne glissent elles dans son cou. Passés depuis longtemps sous la barrière que représente son t-shirt, mes doigts caresse sa peau avant de le débarrasser du morceau de tissu qui la rend inaccessible. « Tu as verrouillé la porte ? » La perspective d’être surpris par un quidam est bien moins grisante maintenant que nous sommes au sommet de la chaîne alimentaire.
Mon bureau est toujours rangé impeccablement. Il n’a pas besoin de faire valser les affaires qui se trouvent comme une caricature de mâle alpha pour m’y déposer puis m’y coucher. Il n’a pas besoin non plus de m’assommer de préliminaires pour que la température monte en emportant mon désir pour lui avec elle. J’aime autant les caresses et les baisers que la part plus animale de moi aime les rapports qui le sont aux aussi. Alors une fois assurée que la porte a bien été verrouillée, je ne m’embarrasse d’aucune pudeur et ne formule aucune objection – que du contraire – à l’idée qu’il me fasse sienne sans ménagement.
Plus attentive, j’aurais réalisé que ses gestes sont empreints d’urgence. Que ce n’est pas tout à faire normal ou, en tout cas, pas comme ça. Sauf que je suis renversé d’abord par le désir, puis par le plaisir. Avant d’avoir le temps de me poser la moindre question, j’embarque dans le train de la jouissance et, la seconde d’après, je glisse déjà mon pantalon le long de mes jambes fuselées avant de le reboutonner. D’un geste du pouce, je tente sans miroir pour y vérifier mon reflet de rectifier et corriger mon rouge à lèvre. Sa chemise blanche et sa peau en son tâchées : il doit avoir filé. « Une occasion particulière ? » Je lui pose la question avant de me retourner pour attraper dans le tiroir de mon bureau un petit miroir que j’utilise pour discipliner quelques mèches rebelles. « Une autre que Micah à la maison avec Ruth, et nous deux seuls ici ? » Parce qu’en soit, nous n’avons pas réellement besoin de plus. Je m’amuse. Je badine sans sentir venir le couperet qui me décapitera. Je ne le regarde pas comme je le regarderais, comme je graverais chaque détail des traits de son visage si je savais ce qui m’attend, ce qui nous attend. « Non pas que j’en ai besoin… » Mais pour l’instant, je ne suis rien de plus que curieuse.
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mer 2 Aoû 2023 - 18:50, édité 2 fois |
| | | | (#)Mer 19 Juil 2023 - 1:50 | |
| DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND J’ai quitté la salle des écrans de surveillance rationnel, certes, mais déconnecté d’une réalité évidence : je m’apprête à poser un choix qui concerne mon couple sans concerter l’autre pendant de ce dernier. J’ai promis, pourtant. J’ai juré qu’on ne m’y reprendrais plus et je ne l’ai pas tout à fait oublié. Mon serment est juste supplanté par mes obsessions : protéger mon épouse d’une expérience qui la changerait, préserver l’équilibre de notre en m’assurant qu’elle ne soit pas, de nouveaux, privée de sa mère, assumer les conséquences de mes malheureuses décisions et, quoique j’en sois peu fier, traiter l’urgence du désir innommable de créer, pour Rae et moi, le souvenir indélébile d’une “dernière “fois puisque, si détention provisoire il doit y avoir, j’ignore qu’elle en sera la durée. Bien sûr, j’aurais préféré que l’instant soit empreint de douceur et de langueur. Au moins lui aurais-je arraché, par la voie des songes, un sourire ému et nostalgique. Au lieu de ça, j’envahis le bureau avec une bille en tête, je prends soin de fermer la porte à clé derrière moi, de la laisser tomber au fond de ma poche et de m’emparer des lèvres de ma complice avec sommation, c’est vrai, mais sans concéder la moindre place à ses occupations. J’opère avec la délicatesse d’un homme de Cro-Magnon et me contente, en guise de consentement, de la réponse de sa peau frémissante sous mes doigts. Pour sûr, je bénis le ciel que mon épouse ne soit pas farouche. Au contraire, j’aurais terminé sur le banc de touche, nerveux à souhait puisque interdit de confesser la certitude - la mienne - qu’elle aurait regretté d’avoir contredit sa nature. Je ne peux pas révéler ce qui se trame dans le casino et dans mon esprit assommé par la culpabilité. Nous nous disputerions pour un résultat somme toute identique étant donné que je demeurerai sourd face à ses protestations. ça n’en vaut la peine. Je ne veux pas la “quitter” contre mon gré en mauvais terme. Bientôt, j’aurai besoin de croire - encore et toujours - en la solidité de notre mariage. Dès lors, conscient de n’avoir rien à tirer d’une querelle, je tais mes intentions. Qu’arriverait-il si elle assistait à une arrestation que je provoquerai en me présentant comme coupable idéal à la flicaille ? N’écoutant que son courage et ses sentiments, avouerait-elle son crime pour me préserver ? Elle en est capable, bien trop pour son propre bien, si bien que l’enfermer dans l’antre de nos secrets professionnels et dans ce terrain sécurisé pour notre intimité devient la seule solution pour qu’elle n’agisse pas de façon inconsidérée à cause de la noblesse de notre union. Je la prive donc du loisir d’agir. Bientôt, je dévalerai les escaliers, confierai l’objet de sa libération prochaine à Callum et lui distribuerai des instructions avant d’avancer d’un pas alerte vers mon destin.
Au plus je réfléchis aux enjeux, au plus je suis agité. Heureusement, mélangée aux ingrédients du plaisir, ma nervosité se dérobe à merveille. Mon coeur battant tambour dans ma poitrine chante à la faveur de la peur et de cet amour qui, je n’en doute pas, m’aidera à tenir le coup alors qu’on me gardera de force à distance des indispensables à mon existence. Je suis moins effrayé par l’idée d’être en cage que d’être privé de mon épouse et de notre enfant. Dès lors, mes méfaits en partie accompli, je prends le temps de serrer ma dulcinée contre moi, d’embrasser son cou et son front sur lequel, à terme, je pose le mien. Je m’accorde le loisir de lui chuchoter un “je t’aime” autrement plus grave que ceux scandés pendant un ébat renversant. J’arrête le temps quelques secondes et, si mon souffle est saccadé, l’unique responsable n’est pas les délices de ce “café court”. Plus tôt, j’ai répondu à sa comparaison par un : « Serré à l’italienne.». A présent que sonne l’heure des séparations de corps et de faits, je déteste mon imprudence occasionnelle d’il y a quelques mois. Sans elle, nous n’aurions pas à affronter cette nouvelle épreuve. Or, je ne possède pas de machine à remonter le temps. Aussi ai-je concentré mon énergie pour feindre au mieux la normalité. Je m’inflige la douleur de maintenir son regard brillant du mien tandis qu’elle se rhabille. « On n’a rien à fêter si c’est la question. » ai-je rétorqué en bouclant ma ceinture. Obsédé par le tiqueté de l’horloge, je glisse derrière mon bureau, tire de sa planque de tissu mon post-it, un stylo de mon pot à crayon et griffonne quelques indications à l’attention de ma dulcinée. Je m’empresse : j’ai besoin d’un dernier baiser. Je me dépêche parce qu’elle m’offre l’occasion rêvée pour enclencher mon stratagème. Pourtant, je ne le lui vole pas mon dû. Je déguste avec sagesse la saveur de sa bouche. Je la détaille ensuite comme si je la découvrais pour la toute première fois et, sentant le vent tourné en ma défaveur - si je m’attarde, elle remarquera le caractère urgent de mon comportement -, je chemine à grandes enjambées vers la porte derrière laquelle je m’infiltre. «Tu pourras dire à Micah que je l’aime très fort, elle aussi ?» ai-je jeté depuis le seuil, déjà à l’extérieur de notre bureau. «Je ne veux pas qu’elle l’oublie.» Qu’elle m’oublie… tout comme je redoute de manquer l’étendue de ses progrès fulgurants en matière de vocabulaire et de prononciation. Elle dit maman, désormais. Elle se débrouille pour nous rapporter ses besoins. Le bis repetita de mon existence est effrayant. Tant pis. Je ne reculerai pas. « Je suis désolé, Rae.» Foncièrement… parce que déjà je tourne la clé dans la serrure, en proie à cette déception d’emporter comme dernière grimace sur les traits de ma dulcinée celui évident de la stupéfaction : des yeux ronds, des gestes suspendus et ses talons claquants sur le parquet tellement vite que j’ai reconnu à sa démarche qu’elle bouillonne de colère d’être réduite au silence et à l’enfermement.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mer 19 Juil 2023 - 5:49 | |
| dark was the night, cold was the ground Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Certains diraient peut-être que le désir pressent et subit de mon compagnon aurait dû m’alarmer. Ce serait mal nous connaître : ce n’est guère la première fois que le bureau – que ce soit la pièce ou le meuble en question– est témoin de nos ébats. La routine nous est inconnue et si avec le temps les étreintes passionnées – voire presque animales - ont fait de la place à celles plus douces et tendres des couples mariés et amoureux, elles n’ont pas pour autant disparu. Loin d’avoir dit leur dernier mot, elles nous animent après une dispute, ou simplement quand aucun de nous deux n’a envie d’attendre pour posséder l’autre dans son entièreté. Elles disent autant tu m’appartiens que je brûle de désir pour toi alors non, ce désir soudain ne m’alarme pas.
« On n’a rien à fêter si c’est la question. » En rentrant ma blouse légère dans mon pantalon en cuir noir, je relève la tête pour observer Amos, un air surpris et légèrement amusé sur le visage. Après un corps à corps comme celui-là, je me sens d’humeur à badiner. Je n’assimile pas et ne réalise pas toute la gravité qui se cache dans ce je t’aime qu’Amos m’a glissé un instant plus tôt et auquel j’ai répondu un je t’aime aussi qui aurait été plus solennel si je savais ce qui m’attend d’ici une poignée de minute. Je suis surprise par le mystère dont il entoure la situation, mais malheureusement pas alarmée et c’est avec une légèreté que je ne possède que lorsqu’il est question de lui – parce que je lui accorde une totale confiance – et je lui tourne le dos pour me rendre à nouveau un peu plus présentable, ou en tout cas professionnelle, sans me douter une seule seconde que mon monde s’apprête à s’écrouler. Je jette dans l’air une ou deux plaisanteries dont je ne me rappelle plus l’instant suivant. Elles n’ont pas la moindre importance. Pas quand l’instant d’après, Amos fond sur mes lèvres pour y déposer un baiser plus doux, plus appuyé, auquel je renonce avec une pointe de déception lorsque ses lèvres finissent par se séparer des miennes. « Décidement, tu es de bonne humeur. » Il me regarde avec le genre de regard qui feront fondre même un cœur de pierre, qui ferait tomber amoureuse la plus endurcie des célibataire et aucune alarme ne s’allume tout de suite dans mon esprit. Non, elle le fait lorsqu’il s’éloigne de moi alors que je venais de passer un bras autour de ses épaules pour déposer ma main à plat dans sa nuque, me donnant presque l’impression ce faisant de me repousser. Je n’ai pas le temps de froncer les sourcils qu’il est déjà à la porte du bureau.
« Qu’est-ce que tu… » Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase, de finir ma question, qu’il me coupe l’herbe sous le pied. « Tu pourras dire à Micah que je l’aime très fort, elle aussi ? » Dire à Micah qu’il l’aime ? Pourquoi ne le fait-il pas lui-même ? L’angoisse est bien là désormais, elle grossit au creux de mon ventre mais sans être accompagnée par un éclair de lucidité. Comment le pourrais-je ? Je ne possède aucune clé qui pourrait me permettre de comprendre la scène qui se déroule sous mes yeux et, plus tard, je me maudirais d’être restée là, la bouche légèrement entrouverte, en représentation parfaite d’une ignare. « Je ne veux pas qu’elle l’oublie. » - « Pourquoi elle oublierait quoi que ce soit ? » Je n'ai pas le temps de répondre, qu’il recule, qu’il attrape la porte dans sa main et tous mes sens se mettent en alerte. Sans pour autant comprendre, je suis attirée par la porte, mue pas un instinct qui me souffle de ne pas le laisser la refermer.
« Je suis désolé, Rae. » Il est trop rapide. J’ai plusieurs mètres à parcourir et lui n’a qu’à refermer la porte d’un mouvement et tourner la clé dans la serrure. Horrifiée, j’entends qu’il le fait. J’entends le bruit métallique et j’observe la porte devant moi, mon visage parfait reflet de toute mon incompréhension. Il n’est pas loin. Je l’entends encore respirer de l’autre côté de cette putain de porte. « Amos ? » Mon cœur s'emballe, comme s’il savait déjà ce qui m’attend, comme s’il comprenait avant mon esprit que la situation n’a rien d’une plaisanterie, que tout s’apprête à être bouleversé. « Amos ouvre la porte putain. » L’injure est la preuve que j’ai d’ores et déjà perdu tout mon calme, que je sens que rien de tout ça n’est annonciateur de bonnes choses, que je sais déjà que rien de bon ne ressortira de la situation. Je ne lui demande pas de mettre fin à sa plaisanterie : j’ai senti que ça n’en était pas une. « AMOS ! » J’élève le ton, même si je suis consciente que je risque de ne pas parvenir à changer quelque chose à la situation : je suis une simple spectatrice, mais pas une actrice. En même temps que je crie son prénom, je frappe la porte de mes deux poings. « Amos, je sais pas ce que tu fais, mais ouvre la porte. » J’attrape la poignée dans ma main, et je tente désespérément de l’abaisser. Elle bouge dans le vite, et je m’énerve dessus, perdant plus vite patience que je n’ai jamais perdu patience.
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| | | | (#)Jeu 20 Juil 2023 - 6:02 | |
| DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND De bonne humeur. Je l’étais lorsque nous sommes arrivés au casino. Je l’étais depuis des semaines : aucune ombre n’assombrissait le tableau d’exposition de notre vie. Ma famille est le chef d’oeuvre de mon existence. Le casino, l’argent ou le Club, ils m’apportent du confort et de la satisfaction, ils ne remplissent pas mon coeur de fierté. N’importe qui peut les arracher, je me relèverai. Je construirai un autre empire à force de ténacité et de stratagème fumeux. En revanche, ne pas rentrer chez moice soir, ne pas embrasser et câliner Micah avant de retrouver sa mère au salon ou sous la pergola, m’enfermer quelques jours - ou plus -, me privant de leur présence rassurante, c’est me tuer à petits feux. Alors, oui, j’ai craqué l’alumette du plaisir puisque j’en ai eu l’opportunité dès que j’ai passé la porte du bureau. Oui, j’ai joui d’un avantage sur ma complice : conscient de l’avenir j’ai peu profité de chacun de ses instants volés d’intimité. C’est vrai, je n’ai pas uniquement agi pour les meilleurs des raisons. Mais, je me fiche, tout du moins en partie. Je regrette mes non-dits, mais du reste, mon comportement n’est ni choquant ni rabaissant. Ce qui dénote dans ce dernier, c’est mon laconisme, mon manque de réactivité à plaisanter et à jouer. C’est le regard épris et amoureux qui glisse tout le long de sa silhouette, qui croque ses traits pour mieux les mémoriser si, d’aventures, j’étais retenu en prison jusqu’à mon dernier souffle. Ne sachant pas ce qui m’attend, je profite d’être instruit sur mon arrestation prochaine - elle surviendra à très court terme - pour me gaver de ma dulcinée sans l’avertir ni de la situation ni de mes intentions. Nul doute que j’entendrai parler du pays. Sur l’heure, je n’ai pas l’esprit assez clair pour y penser. Mes urgences étaient mon épouse et, puisque je ne suis jamais rassasié d’elle, je me fais violence pour la quitter des yeux. Je me dirige vers le bureau, tire le post-it entamé dans la salle de surveillance et le complète d’indications supplémentaires. Globalement, il propose - j’ai signé d’un “si tu veux” et d’un “je sais : tu sais ce que tu as à faire” - d’ouvrir la cage à son moineau, de découvrir ce que contient le dossier, d’être honnête avec notre avocate - amie de longue date qui m’a déjà tiré de quelques mauvais pas - de vider le compte commun avant qu’il n’y ait saisie, de nettoyer durablement mon téléphone si nécessaire - il trône désormais sur le meuble derrière lequel je me tiens debout -, de ne pas brouiller les pistes en se dénonçant à la police, ce serait un aveu de culpabilité et, le plus urgent, de me faire passer en sous-marin un téléphone portable. J’y tiens et je souligne l’information deux fois avant de redéposer ma plume. Je pense avoir pensé à tout. Au contraire, Rae, veillant toujours sur mes intérêts, saura combler les trous. Rae qui s’assure d’être de nouveau présentable au regard des quidams ou de nos employés. Rae qui comprend trop tard quel est “l’occasion” qui m’a poussé à me conduire comme un animal. «A cause du temps…» lui ai-je répliqué à propos de Micah, concluant mon stratagème par cette porte que je referme. Tourner la clé dans la serrure est un crève-coeur. Entendre ma complice m’appeler, protester, s’énerver à faire trembler les gonds de la porte sous mon temps me retourne l’estomac. Mille souvenirs me traversent l’esprit tandis que je me demande si, comme moi, elle perçoit le bruit de ma respiration trop forte, preuve de mon émotion. «Je ne peux pas.» ai-je répondu à ses ordres le ton moins ferme que le sien. «Mais, tout se passera bien. Occupe-toi de mon téléphone. C’est important, d’accord.» Le mieux n’aurait-il pas été d’expliquer que j’ai obtenu trois doubles et que je suis bon pour un séjour en prison ? Assurément. Je ne m’y risque pas parce que j’ai besoin d’être factuel. A l’inverse, je l’ouvrirais cette putain de porte. Je me ferais machine arrière à la faveur de tous les périls qu’ils comportent. Or, je refuse de voir ma famille volé en éclats sous prétexte que j’aurais manqué de cran pour sauver la mère de mon enfant et, par conséquent, de priver cette dernière du pilier le plus capital de son histoire. «Je t’appelle tout à l’heure. Dès que je peux.» Je clos débat, non pas que je sois à court de mots, mais parce que Callum est apparu au fond du couloir. A priori, les flics ont enfin décidé de l’heure à laquelle ils me transformeront en suspect dans cette affaire de disparition - au mieux - ou de meurtre - si le corps de Lou a été retrouvé. Ainsi me suis-je décollé de mon mur de soutèment et, à grandes enjambées, ne supportant pas l’hypothèse où je serais cueilli devant mes clients en plein milieu du casino, là où à travers une vitre immense, Raelyn assisterait à la scène dans sa globalité, je n’ai pas salué Callum. J’ai déposé la clé sur son torse et j’ai descendu les escaliers quatre à quatre pour marcher à la rencontre des civils dissimulant un badge dans leur poche. «Amos Taylor… bla bla bla.», ai-je entendu, les poignets déjà tendus. Il est des combats qui ne doivent pas être menés si la certitude qu’il nous mènera à notre perte est plus efficiente que l’idée que, tôt ou tard, la roue tournera.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 22 Juil 2023 - 3:17 | |
| dark was the night, cold was the ground Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« A cause du temps… » Amos s’apprête à refermer la porte du bureau et, bien que ne comprenant rien à ce qu’il est en train de se passer, mon instinct me souffle de parcourir la distance qui m’en sépare le plus vite possible. Rationnelle, je l’écoute moi que mon cerveau, habituellement. Mais il ne me trompe plus depuis longtemps lorsqu’il est question d’Amos, lorsqu’il est question de lire en lui. Je me maudits de ne pas l’avoir fait avant, de ne pas avoir vu au-delà du désir, des lèvres et du corps d’Amos. Je me maudits de ne pas avoir pris son menton entre mes doigts pour le forcer à passer à table et à rester. Je me maudits d’avoir passé ces dernières minutes à succomber au plaisir de la chair en passant à côté d’une agitation qui me semble à présent bien perceptible. Alors, je fronce les sourcils, mais je ne perds pas de temps inutile à poser une question supplémentaire à laquelle il répondrait de façon aussi évasive. Je fonce sur la porte mais, évidemment, il a pris de l’avance : il la ferme à clé avant que je l’atteigne. Je m’écrase contre le bois massif sans songer à user de délicatesse. Evidemment, peu de risque que j’arrive à défoncer l’objet du délit : elle est conçue pour qu’il soit impossible de le faire si bien que, avec mon gabarit, je n’ai pas la moindre chance de provoquer un miracle. En revanche, j’ai de la voix et je n’hésite jamais à l’utiliser : je crie sur Amos en espérant qu’il change d’avis. Au fond, je suis consciente que ça aussi, c’est impossible ; j’ignore ce qui le pousse à agir comme il le fait mais mon époux est plus têtu qu’une mule. S’il ne cherche pas à me faire une mauvaise blague – et je sais que ce n’est pas le cas, son langage corporel trahissait sa nervosité – il a pris une décision et ne changement pas d’avis. Pourtant, je m’égosille. Je lui hurle de m’ouvrir, je hurle son prénom, prise d’une rage soudaine. Je tambourine contre la porte à m’en faire mal aux poings.
« Je ne peux pas. » Je l’entends à peine : la porte est conçue pour que personne ne puisse entendre ce qui se dit à l’intérieur du bureau, même en collant son oreille contre le bois. Je ne perçois le son de sa voix que parce qu’il doit encore être collé contre la porte, que seule elle doit séparer nos deux corps. « Mais, tout se passera bien. Occupe-toi de mon téléphone. C’est important, d’accord. » Ce qu’il dit ressemble à un adieu, et mon cœur accélère un peu plus encore. « C’est n’importe quoi. Dis-moi ce qu’il se passe. » Mon ton est trop plaintif pour ma fierté. Je le supplie de tout me dire, tout comme je lui ai supplié de m’ouvrir. Je ne comprends pas ce qu’il se passe, je me sens prise au piège sans comprendre pourquoi ou comment. Amos ne peut pas être en train de me faire ses adieux, c’est impossible. Mon esprit refuse d’assimiler l’information. « Je t’appelle tout à l’heure. Dès que je peux. » Il va s’éloigner et, à nouveau, je hurle son prénom à plein poumons. Je m’attaque à nouveau à la porte avec une fureur rare. Je donne des coups de pieds dedans qui n’ont pour seul effet que meurtrir mes orteils, ma cheville. Je frappe dedans jusqu’à avoir l’impression que j’ai brisé tous les os de mon pied. C’est en claudiquant à moitié que je me dirige vers l’immense vitre qui me sépare de la salle de jeu ou l’effervescence règne. J’ai à peine le temps de voir deux inconnus suspects se diriger rapidement vers la sortie de l’établissement et, fébrile, je cours vers le bureau d’Amos pour déverrouiller son ordinateur et afficher le retour des caméras de surveillance de la rue. Elles consistent son obsession, mais je suis assez prudente pour avoir appris comment les visionner. L’image s’affiche juste au bon moment pour que mon cœur se brise. Je les vois, les deux officiers en civil, passer les menottes aux poignets d’un Amos immobilisé, les bras dans le dos et la tête baissée. Incapable de songer à l’étouffer, je pousse un hurlement qui tient plus de l’animal que de l’être humain. Sur le bureau de mon complice, une feuille blanche posée en évidence attire mon attention. Le message qui y est griffonné n’explique rien : ce n’est qu’une liste d’instructions froides et factuelles et j’ai envie de déchiqueter la feuille en un milliers de petits morceaux. D’instinct, je glisse le téléphone d’Amos dans la poche de mon pantalon et, alors que mon âme-sœur disparait du champ de vision des caméras, embarqués dans une voiture banalisée, mon cœur se brise. Je suis prise de tremblements incontrôlables et réalise à cause des larmes chaudes qui glissent sur mes joues et mon menton que je pleure. J’ai le sentiment de ne pas pouvoir respirer et je porte une main à ma nuque pour la serrer. J’halète, incapable d’être rationnelle et de faire appel à mes nerfs qui ne m’ont pourtant jamais fait défaut. Je pousse un nouvel hurlement et envoyant contre le mur l’ordinateur portable d’Amos.
J’ignore combien de temps je passe au sol, la cheville gonflant progressivement, le visage trempé de larmes, enfermée dans la salle du trône de mon propre empire. Une heure, peut-être plus et, lorsque j’entends la clé tourner dans la serrure, je me maudis de relever mon visage trop rapidement en espérant voir Amos apparaître de l’autre côté de la porte. Je ne suis pas une utopiste et je ne crois pas aux miracles, rationnelle, je sais que c’est impossible. Mais cet espoir existe et voir le visage de Callum à la place de celui de mon complice me brise à nouveau le cœur. Je me redresse, ramassant les lambeaux de ma fierté sans songer à les réassembler. Je tiens pourtant mon menton bien droit lorsque j’avance péniblement jusqu’à Callum, plonge mon regard dans le sien et annonce avec froideur. « Je ne veux plus te revoir de toute mon existence. » Il a cautionné ce qu’il s’est produit, même si je ne le comprends pas encore. Il l’a cautionnée, m’a trahie et m’a privée d’Amos : les choses sont aussi simples que ça dans mon esprit qui a besoin de trouver un coupable à haïr de toute mon âme. « Si je te revois, je te tuerai de mes propres mains. » Je repousse la main qu’il tend dans ma direction, déterminée à tenir ma promesse.
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| | | | (#)Jeu 27 Juil 2023 - 11:29 | |
| DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND Adossé à la solide porte de notre bureau, je suis assailli par les remords et les souvenirs. Par la faute du premier, j’ouvre mon poing et découvre la clé sagement posée sur ma paume. Je l’observe avec gravité et je me demande s’il convient d’écouter mon coeur supplicié et de m’en revenir de là où je viens, pour m’expliquer, pour m’excuser, pour enlacer ma dulcinée. Serait-ce judicieux ? En partie, probablement. La dernière femme que j’ai écroué, c’était Sarah après qu’elle ait sciemment manqué de respect à Raelyn. N’est-ce pas la preuve qu’il s’agit du traitement réservé aux nuisibles ? La comparaison est pour moi douloureuse, sauf que ma légitimé à écouter ma peine et ma honte se réduit à peau de chagrin. J’ai choisi, donc j’assume. C’est la dure loi du sacrifice. A mon sens, il est indiscutable et, quoique je déteste blesser celle que j’adule, bien que, d’aussi que je m’en rappelle, j’étais souvent représenté cause et objet de son chagrin, je n’opère aucune marche arrière. J’exprime mon désarroi, mais je ne lui justifie pas mon geste. Je ne lui rapporte pas ce que les caméras m’ont appris sur l’épreuve morale et physique qui m’attend. Je n’évoque ni la police ni mon arrestation à venir puisque j’aspire à lui éviter ce spectacle désolant. L’hypothèse suggérant qu’elle surveillera, depuis mon ordinateur, les écrans de surveillance braquée sur l’entrée du casino ne me traverse l’esprit. Il est plongé dans un brouillard plus dense qu’une purée de pois et, pourtant, je ne recule pas. Je ne marche pas, je cours vers la sortie de peur d’être soufflé par le vent violent de la peur, celle d’évoluer pour les prochains jours - sans doute des semaines - dans un univers hostile sur lequel méfiance et solitude règnent en maître m’effraie moins que l’absence de ma famille au quotidien. C’est ce manque d’elles - Rae et Micah - qui me tétanise et, malgré tout, je balaie l’effroi en me concentrant sur le bruit de mes propres pas sur le parquet. Je m’efforce d’oublier les cris de ma complice. Annonciateurs de larmes, ils m’ont remué les tripes, ils m’ont bouleversés au point de ressusciter le vieux réflexe qu’est la froide indifférence. A l’inverse, j’hésiterais à tendre mes poignets à ces flics prêts à me cueillir sur le trottoir gris de Fortitude Valley. Je m’opposerais par les poings à la violence de cette arrestation alors que je me sers aux autorités sur un plateau d’argent. Etait-elle bien utile, cette clé de bras ? Etait-ce à propos de m’écraser la joue sur la carrosserie pour procéder à une fouille au corps ? Aurais-je décidé d’en découdre à l’instar d’un gangster trop fier pour se rendre que je me serais calfeutré dans l’un des coffres-forts du bâtiment. Mes instructions pour ma complice ne l’auraient pas giflées - je ne suis pas dupe, elle détestera la nature et le ton de mes notes - elles l’auraient conviées aux mensonges quant à mon emploi du temps. Amer, j’encaisse cette humiliation avec le panache des hommes fiers. J’accuse le coup du clou de ce spectacle gratuit en ne remuant pas la tête tandis qu’un enfoiré de lieutenant - ou inspecteur - appuie sur mon crâne pour que j’entre à l’arrière de leur voiture banalisée. Je ne bronche qu’à l’instant précis où le moteur vrombit. J’appuie mon front sur la vitre et je suis du regard la prison de mon âme-soeur. Je prie pour qu’elle ne m’en veuille pas trop. Je souhaite qu’une fois libérée, elle engage les engrenages de la mécanique des coudes.
Dans une salle d’interrogatoire, les poignets meurtris par le métal froid des menottes, le temps me paraît long. J’ai faim, j’ai soif, j’ai cruellement besoin d’une cigarette et une réalité me frappe : je suis à la merci de la bienveillance éventuelle de l’être humain galvanisé par ce qu’il décrira comme une pêche miraculeuse. Lui-seul m’étanchera et je me surprends à l’espérer tant ma gorge me brûle. Est-ce le signe que je patiente en silence et sans agitation depuis des lustres ? L’horloge est dans mon dos : je n’ai pour repère que le compte des tiquetés de la trotteuse. Si je n’ai pas perdu le fil, quatre heures se sont écoulées. Quatre fois soixante minutes vouées à me déstabiliser et, c’est triste à admettre, ça fonctionne. Sans cet apaisant silence, je serai assommé par l’atmosphère pesante de l’incertitude. Me dira-t-on, prochainement, ce qui m’a valu d’être traité comme un dangereux criminel ? Va-t-on me présenter des photos du cadavre de Lou ? Leur dossier est-il au contraire d’une telle vacuité que leur seule stratégie est d’obtenir des aveux ? Aucune hypothèse n’est bonne à jeter et, stratège, je me prépare à toute éventualité. J’ourdis des plans pour me tirer de ce guêpier et ainsi retrouver mon foyer le plus rapidement, mais il n’en est qu’un que je dessine aux millimètres : celui où le dessein des enquêteurs est de m’utiliser pour que j’incrimine Raelyn. Je le croque avec la précision d’un architecte, me préparation à l’éventualité d’être confronté aux photos de la mort de Sofia, à des tentatives de manipulation pour que j’ôte mes œillères, à des mensonges pour m’obliger à passer à table. Je ne me suis pas trompé et, si narguer ne me vaudra rien, mon rictus est irrépressible. Collé à mes traits, il est tout ce qu’ils obtiennent de moi hormis mon mutisme. J’ai appris à me taire à bon école et, si j’ouvre la bouche, c’est pour réclamer le sacro-saint coup de fil autorisé par la loi. Rae a quitté sa cellule, à présent. Callum lui aura certainement rapporté tous les détails de la situation. Nul doute qu’elle doit osciller entre la colère et l’inquiétude. Par chance, je n’ai pas eu à insister pour faire valoir mes droits de citoyens australiens et j’en déduis qu’ils craignent les vices de procédure. Ce n’est pas bon signe : ils sont mus par l’obsession de détruire mon équilibre familial par la porte ou par la fenêtre, mais qu’à cela ne tienne, je profite une seconde du soulagement de ne plus être mordu par le métal d’une menotte, compose le numéro de téléphone du casino - hors de question d’appeler sur le portable de Raelyn - et exige de m’entretenir avec ma conjointe. «Je n’ai le droit qu’à quelques minutes.» En compagnie d’un chaperon, ce qu’elle supposera aisément. «Je ne rentrerai pas ce soir.» ai-je confirmé de manière aussi vaine que la pression exercée par la flicaille. «Tout va bien. Je vais bien et…» Et je mens… je vis mal que l’on me secoue les clichés des derniers instants de mon aînée. « Je ne comprends pas ce que je fous là. » Nouvelle fadaise à destination des inspecteurs. «Et… dis-moi juste comment tu vas….» Si tu as toujours confiance en moi, si tu as intégré seul qu’il n’existait pas de dilemme pour moi. Ma famille relève de mes priorités, les protéger est mon obsession. Je finirais sur un bûcher pour ne pas briser l’harmonie et la complicité entre une mère et sa fille. Je finirais en prison…
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 29 Juil 2023 - 0:55 | |
| dark was the night, cold was the ground Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Si je m’écoutais, j’arracherais le visage de Callum avec mes ongles. Je décollerai sa peau de ses os en l’écoutant hurler, simplement parce que lui et Amos m’ont humiliée en me privant de dire au revoir à mon mari ou de pouvoir agir pour l’empêcher de se rendre. Je l’ai vu tendre ses deux mains aux agents de police sans opposer la moindre résistance, vu baisser la tête pour monter dans la voiture de police sans protester. Je l’ai vu les laisser l’emporter pendant que moi, j’étais enfermée dans ma tour d’ivoire. La loyauté de Callum va à Amos, et si je n’en ai jamais douté, je n'avais jamais anticipé le sentiment de trahison que je ressentirais. Peut-être Amos est-il autant coupable que son ancien frère d’arme, peut-être en suis-je totalement consciente, mais Callum et là et je peux m’en prendre à lui. Je peux le faire disparaître de mon existence en un claquement de doigt, une simple décision. Notre relation avait de toute façon pris du plomb dans l’aile depuis janvier, depuis qu’il nous avait arraché notre fille certes à notre demande, mais qu’il était devenu ainsi la personnification de tout ce que je ressentais de négatif.
J’ai eu le temps de mémoriser chaque mot de la note laissée par Amos. Je la détruis dans le broyeur à papier, avant de rassembler mes affaires. J’attrape le téléphone de mon époux, laissé là où il l’a indiqué et les clés de sa voiture, laissées quant à elle dans la poche de sa veste. Je n’adresse pas un regard mon garde du corps ou, plutôt, mon ancien garde du corps désormais. L’ancien militaire ne bronche pas. En revanche, il ne me quitte pas d’une semelle lorsque je quitte le bureau et traverse les couloirs du casino. Je me moque des chuchotements que j’entends sur mon passage. Chaque personne qui a le malheur de croiser mon regard est foudroyée sur place par deux billes d’un vert délavé. Je suis sonnée, mais deux choses m’animent et me permettent de tenir debout : la colère et le besoin de rentrer auprès de ma fille. Arrivée au parking, je me dirige vers la voiture de mon complice et lorsque je tourne la clé dans la serrure, j’entends la voix dans mon dos. « Je vais te reconduire. » Sans me retourner, je réponds sèchement. « Certainement pas. » Je suis une piètre conductrice, mais en roulant doucement et prudemment je peux parcourir les quelques kilomètres qui me séparent du loft. L’état de ma cheville m’inquiète plus, j’appréhende déjà de devoir appuyer sur l’accélérateur alors que chaque part provoque une décharge de douleur. Mais je rentrerai seule, et l’ancien militaire devra me passer sur le corps pour m’en empêcher. Amos m’aurait jetée sur son épaule puis dans la voiture pour m’imposer un choix qu’il aurait considéré plus sage pour ma sécurité. Callum n’osera jamais me toucher. Je pivote ma tête dans sa direction, avant de lui adresser les derniers mots auxquels il aura droit de ma part. « Ce soir, j’appellerai Kayden pour que tous tes accès soient révoqués et qu’on ne te laisse plus mettre un pied à l’intérieur du casino. Tu ne bosses plus pour nous. » Ni pour Amos, ni pour moi, ni pour l’Octopus ou le Club. Je ne réfléchis pas aux conséquences, pas plus que je ne m’inquiète d’une vengeance de la part du brun. Sa présence m’est insupportable, alors j’agis.
Je m’engouffre dans la voiture sans lui laisser le temps de répondre et, serrant les dents pour faire taire la douleur dans mon pied, j’appuie sur la pédale d’accélération. Le trajet jusqu’au loft est laborieux, mais j’arrive en un seul morceau. Ruth ne pose pas de question lorsque je l’informe qu’à partir de demain, il lui faudra venir s’occuper de Micah à une autre adresse. Cette partie là du plan, Amos ne l’a pas dictée dans sa note mais je ne suis pas idiote et n’ai pas pour habitude de prendre le moindre risque. Quoi que l’on reproche à Amos, je suis certainement personne d’intérêt et quoi qu’il en soit, je ne peux pas prendre le risque de voir l’emplacement du loft révélé. Micah et moi devrons établir notre résidence ailleurs pendant quelques temps, et notre adresse officielle me paraît toute désignée. C’est là-bas que les forces de l’ordre s’attendent à nous trouver. C’est l’appartement qui nous sert de couverture qui sera fouillé si les choses doivent aller jusque-là. « Vous pouvez m’aider à préparer ses affaires, avant de partir ? » La nourrice de notre fille acquiesce et, tandis qu’elle commence à remplir une valise des affaires de Micah, je me dirige vers la suite parentale pour en faire de même. Par chance, l’appartement est meublé et équipé pour qu’il soit crédible pour tout visiteur que nous y vivions. Micah aura des jeux en abondance et je n’ai pas besoin de m’inquiéter du nécessaire de toilettes. Je n’emporte que les tenues qui me manqueraient si je ne le faisais pas, et je ne me soucie pas du travail de Ruth : Micah aura tout ce dont elle a besoin, là-bas. La seule chose que je veille à glisser dans son sac, c’est la peluche déjà usée qu’elle emmène partout avec elle.
Demande de l’aide est une épreuve, pour quelqu’un comme moi. Pourtant, je suis lucide et, avant que Ruth parte, je l’interpelle. « Je vous paierai une journée complète si vous nous y déposez. » En cash, cela va sans dire. La vielle femme secoue la tête, avant de répondre. « Je vais vous déposer. » Mais elle refuse le moindre centime, de toute évidence. Je n’ai pas l’énergie de m’offusquer de recevoir de la pitié ou sa charité, j’ajuste la sangle du sac de Micah sur mon épaule, et repositionne mon bébé sur ma hanche. Le voyage se fait dans le silence le plus total puisque Micah se repose, la tête contre ma poitrine. Je n’ai pas réussi à m’en détacher pour l’attacher sur son siège auto. Avant de refermer la porte et de disparaître, Ruth m’interpelle une dernière fois. « S’il vous manque des choses pour elle, vous n’aurez qu’à m'envoyer un message. Je passerai les chercher demain matin, avant de venir m’occuper d’elle. » J’acquiesce, la gorge serrée, avant de refermer la porte de l’appartement à double tour.
Ici, ce n’est pas chez moi. L’appartement n’est pas imprégné de l’odeur d’Amos. Alors, pour tenter de me l’approprier, après avoir couché Micah et pris une douche, j’enfile le t-shirt de nuit d’Amos que j’ai glissé dans mon sac juste avant de partir. Je ne me glisse pas sous les draps ; je sais que je ne parviendrai pas à dormir. Lorsque mon portable sonne, mon regard fixe un point dans le vide et, installée dans le confortable et luxueux sofa du salon, j’ai à peine trempé les lèvres dans le verre de scotch que je me suis servi. C’est la voix de l’un des employés du casino, qui me transfère un appel d’Amos. Entendre la voix de mon âme sœur fait bouillir en moi tout un tas d’émotion contraire. Détresse, manque, rage et incompréhension se font la course. « Je n’ai le droit qu’à quelques minutes. » La gorge sèche, je ne réponds pas. « Je ne rentrerai pas ce soir. » Je ne suis pas idiote, mais l’entendre me fait tout de même mal. « Tout va bien. Je vais bien et… Je ne comprends pas ce que je fous là. » Je sais qu’il prétend parce qu’il doit être écouté. Moi j’ignore encore la raison de son arrestation, mais lui l’a vue venir, de toute évidence. « Et… Dis-moi juste comment tu vas… » - « Micah et moi sommes rentrées à l’appartement. » L’appartement, pas le loft ou simplement chez nous. J’espère qu’il comprendra. « Tu es où ? » En prison, au commissariat ? Peindre dans mon esprit l’endroit où il se trouve me brisera le cœur, mais j’ai besoin de l’imaginer. « De quoi on t’accuse ? » Il peut me le dire : ce n’est pas un aveu de culpabilité et que je ne pose pas la question serait bien plus suspect encore. « Tu as besoin d’un avocat ? » J’ai déjà contacté le nôtre, c’est ce qu’il doit comprendre entre les lignes.
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| | | | (#)Sam 29 Juil 2023 - 7:43 | |
| DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND Normalement, et pour les types comme moi, rien n’est oppressant dans le silence. Précieux allié des pudiques, il relie les Taylor autour d’un même noyau, d’un précepte répété à maintes reprises : “Choisis de te taire si ton propos manque de pertinence.” Il est juste, cet adage signé Bill. Mais, ne rencontre-t-il pas ses limites lorsque nous sommes seuls durant des heures dans une salle d’interrogatoire complètement aseptisée ? Les murs gris n’offrent aucune distraction. La vitre sans tain présume que nous sommes observés tel un animal dangereux dans la cage d’un cirque. Les tables et les chaises sont forgées dans un métal froid, grinçant sur un carrelage neutre si j’ai le malheur de m’agiter. Mes oreilles crissent aussitôt et je me crispe. Je me roidis, plus meurtri par la blessure de l’impatience que par les bracelets autour de mes poignets, par la panoplie de questions qui découlent de l’enfermement et de l’ignorance. Pas de flic pour éclairer ma lanterne. Les raisons de mon arrestation sont toujours à l’état d’hypothèses et, trop réfléchir, ce n’est pas bon pour les types abîmés par la vie, les gars pour lesquels le destin a damé le pion de la chance. Ce n’est pas non plus recommandé pour les alcooliques fraîchement abstinents. Dans mon cas, un an - peut-être moins - n’est pas grand chose. La relativité du temps dépend des ravages de l’addiction sur le mental et la santé. Étant en sursis et buvant pour de mauvaises raisons, je ne compte plus les épisodes où mon cerveau induit dans mon gosier un arrière-goût de whisky auquel je n’ai pas touché. D’une certaine façon, c’est comparable au syndrome du membre fantôme à la différence que l’envie de picoler n’est pas un membre ou un organe amputable. Résultat, tandis que je meurs de faim et de soif, que les secondes s’étirent au point que j’en tombe dans une folie passagère, je subis le poids du désir de biberonner une bouteille au goulot pour me laver d’un mauvais pressentiment et des questions alarmantes qui s’agglutinent dans ma tête lourde de tracas. Combien de jours serais-je absent de chez moi ? Tous accumulés, approcheront-ils la semaine ? Le mois ? Le semestre ? Quelles seront-ils, les progrès de Micah ? M’aura-t-elle oublié, comme je l’ai redouté avant d’enfermer Raelyn dans les bureaux ? Si, d’aventures, elle ne se rappelait pas mon visage, est-ce qu’à mon retour je l’épouvanterai à l’instar des inconnus dans son monde calfeutré ? Par ailleurs, puis-je compter sur un retour ? Le corps de Lou a-t-il été retrouvé ? Un homme mourra-t-il dès lors que Raelyn apprendra qu’il aurait mal fait son job ? Que son incompétence nous aura séparé ? Et mon épouse ? Je ne doute pas qu’elle souffre déjà autant que moi, mais nourrit-elle de la colère envers l’entièreté de mon geste ? Me pardonnera-t-elle ? Est-ce aujourd’hui l’heure où elle sera lassée de mes écarts de conduite envers son indépendance ? Son droit de décider ? D’avoir son mot à dire lorsqu'une situation nous impacte tous les deux ? Me l’enverra-t-elle le téléphone que je lui ai réclamé si nous apprenions mon enfermement dans une geôle étroite à partager avec un autre prévenu ? Est-ce que…
Ces incertitudes qui tapissent mon palais mental, elles sont pesantes. Elle m’écrase à chaque tiqueté de la trotteuse de l’horloge dans mon dos. Je suis au bord de l’implosion quand les policiers se sont enfin pointés. Sans un entraînement sérieux à l’armée, j’aurais craché ma colère comme un sale gosse lance une brique depuis un viaduc au-dessus d’une autoroute, autrement dit, dans le mépris le plus total des conséquences. Confronté aux clichés que je connais par coeur, mais qui me heurte toujours autant, j’aurais perdu les pédales. Toutefois, j’ai suivi d’une main le fil d’ariane de l’indifférence. Je n’ai pipé mot. Je n’ai esquissé qu’un sourire sans joie, surtout narquois et destiné à les rendre chèvres. J’ai tenu bon la barre de mes résolutions jusqu’à ce que j’en puisse plus. A tourner autour du pot, ils ont perdu mon attention et, moi, un peu de ma détermination à me retrancher derrière les barricades du mutisme, car j’ai ouvert la bouche. Je les ai honoré du timbre brave de ma voix pour réclamer du répit : un appel, une fenêtre sur l’extérieur, non pour contacter un avocat, mais pour entendre ma femme au téléphone. Nous ne pourrons qu’échanger quelques phrases, mais dans la séparation, une heure entière à bavarder avec elle n’aurait pas suffi. Ma frustration aurait été identique : nous sommes loin et nous ne savons plus dormir l’un sans l’autre. C’est confessé, acté, réciproque, même si j’aspire à ce que ce coup de fil l’aide à trouver le sommeil. Elle aura besoin d’être reposée pour affronter les épreuves qui nous attendent. Quant à moi, si le repos me fait défaut sans que je ne le redoute, c’est parce que je n’ai besoin que d’elle, de la certitude de son amour consacré et immuable, de l’illusion de sa présence, grâce à mes souvenirs. Raelyn, je peux l’invoquer juste en fermant les paupières et, quoique ça ne soit pas assez - il arrive qu’elle me manque alors qu’elle gravite autour de moi - c’est déjà mieux que le néant. Le vide est effrayant. Un monde sans elle est invivable. Un mot de sa part et, déjà, je respire de nouveau. Je me recharge en énergie positive : quelqu’un m’attend quelque part, quelqu’un de sincère et d’authentique que m’aime autant que l’inverse. En outre, une enfant mérite que je me batte pour sa sécurité et pour son équilibre. A son âge, avoir des parents aimants heureux ensemble relève de l’essentiel. Dès lors, je reprends des couleurs et foi en notre avenir.
D’apparence, notre discussion s’apparente à un échange de politesse. En réalité, elle est truffée de code. Derrière mon “comment tu vas” se dissimule un “où es-tu ?”, interrogation qu’elle me pose franchement. « Salle d’interrogatoire, depuis des heures. Et je ne sais toujours pas grand chose à part la disparition de Lou Aberline.» Tapi dans l’ombre de cette assertion est rencoigné un aveu : le dossier semble vide où le couperet des preuves serait déjà tombé. Les autorités auraient exercé sur moi la pression d’un étau afin d’obtenir des réponses à leur question : mobile, modus operandi, etc. J’en ai déduit qu’il me garde dans l’espoir que je corrobore leur présomption afin de combler la vacuité de leur dossier. «Et, a priori, d’être mêlé au décès de Sofia visiblement. Donc, non, pas d’avocat. Ce n’est pas nécessaire.» L’allusion à la défunte n’est pas le fruit du hasard, elle dit : “Envoie-le vite, ce conseil. Je ne tiendrai pas longtemps avant de péter les plombs devant des clichés toujours douloureux”. Ce n’est pas vain. Je suis convaincu que ma complice saisira l’étendue de mes difficultés à ne pas bondir de ma chaise au risque de compromettre ma liberté pour un chef d’accusation aussi bête que coups et blessures sur un agent de police. Menotté ou non, enseveli par l’avalanche de ma rage, je ne suis pas à l’abri d’amocher du pied celui qui s’approcherait de trop près. «Ne reste pas toute seule, ce soir. Je n’aime pas quand tu l’es.» Cette fois, il est question de Callum puisque je suis loin d’imaginer le sort qu’elle lui a réservé plus tôt. « Et, j’ai les boules de ne pas être près de toi.» Boule, bowling. N’aurais-je pas eu peur que le sous-entendu soit trop transparent que j’aurais enfoncé le clou d’un “je n’aime pas qu’il me prenne pour une quille”. Trop point n’en faut cependant. Inutile de prendre des risques. La perspicacité de Raelyn est de notoriété amoureuse et, somme toute, elle intègrera rapidement que, ce que je cherche à savoir, c’est si son homme de main à brûler le corps de Lou avant de le balancer les restes, non identifiables, à la flotte comme le cadavre d’un poisson. Ce dont j’ai besoin, dans les jours à venir, c’est d’avoir la certitude qu’il ne s’est pas contenté de l’enterrer, au petit bonheur la chance, trop près de Brisbane et de ses environs.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
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RPs EN ATTENTE : aisling #3
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 31 Juil 2023 - 18:23 | |
| dark was the night, cold was the ground Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
La pitié que je lis sur le visage de Ruth alors qu’elle nous dépose, Micah et moi, me débecte. Mais épuisée, bouleversée et alors que mes poings et ma cheville me font mal, je n’ai pas le courage de m’insurger. La nourrice donne bien le change, mais j’aurais préféré qu’elle accepte un billet en échange du service rendu. J’aurais moins eu l’impression d’avoir le droit à sa charité. C’est amère que j’ai regardé la porte sur elle. J’ai tenté de me laver de tous les sentiments négatifs qui m’étreignent auprès de Micah à laquelle je tente de transmettre un sentiment de normalité, mais je suis trop secouée pour réussir à m’apaiser. Je l’apaise elle, mais parce qu’elle n’avait pas besoin de grand-chose : elle n’a pas encore réalisé que son père n’était plus là. Quand le fera-t-elle ? Demain ? Au bout de deux jours ? Quand l’appellera-t-elle avec insistante ? Dois-je lui dire que son père est parti en vacances ? Alors que j’ignore lorsqu’il reviendra auprès de nous ? S’il reviendra auprès de nous ? J’essaie de ne pas me poser ces questions ; elles me parasitent alors que j’ai des sujets plus urgents à gérer. Quitter la chambre de Micah me demande de me faire violence, puisque j’aurais voulu la regarder dormir pendant des heures, mais maintenant que je suis avec ma fille et que nous sommes toutes deux en sécurité, vient le moment de m’occuper de moi. Après ma douche, j’avale deux anti-inflammatoires en espérant vainement que cela empêchera ma cheville contusionnée de gonfler un peu plus encore et de m’élancer demain. Elle est tordue, certainement, mais je n’ai pas le loisir d’aller consulter un médecin. Je la bande moi-même avec un rouleau de strap – l’armoire à pharmacie est encore plus remplie ici qu’au loft – avant de me servir un verre de scotch, estimant qu’il agira bien plus vite pour atténuer la douleur que les pilules que j’ai avalées.
Bien-sûr que j’attendais des nouvelles d’Amos. Toute personne arrêtée à le droit de passer à un appel et j’espérais sans en avoir la certitude absolue que le sien serait pour moi. Après tout, ne m’a-t-il pas prouvé qu’il était encore capable de me faire des cachoteries ? Entendre le son de sa voix me fait monter les larmes aux yeux, mais je ne leur permets pas de rouler sur mes joues. La colère m’aide, mais elle ne vaut pas le manque de lui. Le savoir loin de moi est une torture, plus encore compte tenu du fait que je ne sais pas combien de temps cela va durer. Je ne suis pas naïve : sa petite mise en scène prouve qu’il ne s’agit pas d’un simple interrogatoire. « Salle d’interrogatoire, depuis des heures. Et je ne sais toujours pas grand-chose à part la disparition de Lou Aberline. » La disparition de Lou, tuée de ma main. Il est là-bas à ma place, et je lui en veux terriblement d’avoir pris seul une décision qui nous concernait de toute évidence tous les deux. Ce problème, nous aurions dû y réfléchir à deux, puisque je suis bien plus impliquée qu’il ne l’est dans cette histoire. Toutefois, je ne suis pas idiote : il est certainement écouté et un aveu maintenant priverait ma fille de ses deux parents. Autrement dit, Amos ne m’a laissé aucun choix, il m’a mise au pied du mur. « Aberline a disparu ? » Son corps n’est plus que cendre à l’heure qu’il l’est, aucun corps dont Erik s’est débarrassé n’a jamais été retrouvé. Pas de corps, c’est la certitude que l’enquête des forces de l’ordre sera plus compliquée. Solas n’a rien dit, sinon je serais celle inquiétée, mais je le serais pour meurtre. « Et, a priori, d’être mêlé au décès de Sofia visiblement. Donc, non, pas d’avocat. Ce n’est pas nécessaire. » - « C’est ridicule. Comment peuvent-ils réellement penser ça. » J’analyserai chacun de ses mots après, pour l’instant, je fais attention aux miens. Le fait qu’il évoque Sofia n’a rien d’anodin même si j’ignore encore ce que cela signifie. Ce que je sais, c’est qu’il est hors de question que je ne sollicite pas un homme de loi. Amos le sait très bien : il veut simplement agir comme un homme qui n’a rien à se reprocher. « Je vais quand même appeler quelqu’un. Je trouverai bien. » Oh je n'ai pas besoin de chercher pour ça. L’avantage d’un métier comme le mien, c’est que j’ai appris à m’entourer. « Je demanderai à Reagan de me conseiller quelqu’un. » J’ai déjà envoyé un message à l’avocat pénal devenu directeur juridique de l’Octopus. Il est le mieux placé pour assurer la défense d’Amos et je lui fais confiance : en 2015, il m’a évité toute condamnation. Demain, nous nous entretenons ensemble à la première heure et je n’ai pas l’intention de lui dissimuler quoi que ce soit. En milieu de matinée, il sera au commissariat pour faire valoir les droits de mon époux. « Ne reste pas toute seule, ce soir. Je n’aime pas quand tu l’es. » - « Ne me dis pas ce que je dois faire. » Ma colère prends le dessus sur mes autres sentiments et, pour la chasser, je dois fermer les yeux et prendre une profonde respiration. « Et, j’ai les boules de ne pas être près de toi. » Je déglutis, avant de répondre. « Micah dort comme un loir. J’ai donné congé à Ruth pour ce soir. » Je suis seule et j’entends le rester : Callum ne mettra pas un pied chez moi, ni ce soir, ni plus jamais. « Je porte un t-shirt à toi, il sent encore ton odeur. » Si je m’adoucis, c’est parce que l’heure des comptes rendus viendra lorsqu’il sera sorti de là. « Je veux que tu rentres à la maison avant qu’il la perde. » Je ne lui dis pas de tenir le coup, je sais qu’aucun enquêteur ne pourra faire fléchir Amos. Pas alors que c’est moi qui suis la coupable qu’ils recherchent. « Qu’est-ce que je dois dire à Micah ? Demain, elle va t’appeler. » Pour qu’il vienne la sortir du lit, souffler sur son ventre et lui faire manger son petit déjeuner.
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| | | | (#)Mer 2 Aoû 2023 - 8:29 | |
| DARK WAS THE NIGHT, COLD WAS THE GROUND Certes, entendre la voix de Raelyn me rassérène, mais à bien peser, j’aurais souhaité que notre discussion soit plus spontanée. Utiliser des codes, parce que nous sommes écoutés, afin de la guider sur le sentier de mes inquiétudes représente une dépense d’énergie considérable, une énergie largement entamée par les manœuvres des policiers. Le supplice, ce n’est pas tant d’être accusé d’une disparition sans avoir été informé du clou de leur dossier, mais bien les photographies dégradantes de Sofia. Je présume que ce manège est supposé me tirer par les pieds vers des aveux vis-à-vis de Raelyn. Or, je me couperais la langue à coup de canines si je doutais de ma force, de ma capacité à ne jamais prononcer son prénom, de ma détermination à la protéger - et par extension, notre fille - et de me murer dans un silence à propos. C’est probablement le moins difficile dans cette épreuve : me taire. Ce qui me pèse, c’est d’être loin de chez moi et d’être conscient que ma décision de me sacrifier ne répond pas au schème de fonctionnement de mon couple. M’en veut-elle, ma dulcinée ? Convaincu qu’au fond d’elle, elle nourrit un soupçon de rancœur - éphémère, je l’espère - à l’égard de mon sacrifice, je regrette que les circonstances m’empêchent de lui poser la question en toute franchise. De cette manière, j’aurais pu balayer mes “doutes”. Au lieu de ça, je me contente de pis–aller, comme ce soulagement relatif perceptible dans son timbre que nous ayons échangé un minimum sur ma situation. «Apparemment.» lui ai-je rétorqué au sujet d’Aberline. J’ai singé sa surprise en y ajoutant du dépit. J’ai surenchéri en confidences par rapport à ma nervosité compte tenu du fil d’ariane de cet interrogatoire. J’ai rêvé que mon épouse comprenne, si pas de suite, que si la transition d’un sujet à l’autre manque de fluidité, c’est un choix volontaire pour qu’elle m’entoure, à mots cachés, de quelques autres rassurants, anesthésiants puisque mon chagrin est immense et ma colère proche de son point du rupteur. Celle de Raelyn avoisine aussi son maximum. Elle lève toutes mes hypothèses, contrariées plutôt par un soupçon de foi crédule, sur ce que je pourrais m’en tirer sans reproche. Elle en crée de nouvelles également. «C’était pas un ordre, juste de quoi moi, dormir tranquille.» Et ce ne sera possible que si Callum demeure à ses côtés dans cet appartement qui n’est pas nôtre. Pourquoi ai-je l’impression que je peux m’enfoncer le doigt jusqu’au coude ? Qu’il a été congédié ? Que le dégager aura été sa façon de protester contre mes agissements ? Pourquoi suis-je secoué par un putain de mauvais pressentiment. «Est-ce que je peux attendre que tu ne restes pas seule ? » Autrement dit, est-ce déjà trop tard ? Sa réplique, ferme, univoque, ne prétend pas. Elle affirme et, désormais, je serre les poings sur le téléphone du commissariat. Dans mon estomac enfle une nouvelle angoisse. J’ai envie de m’écrier que ce n’est pas raisonnable, mais je ne suis pas en odeur de sainteté. Alors, je ne me risque pas à dévaler une pente savonneuse sans casque et genouillère. Je préfère m’attendrir de l’imaginer dans mon t-shirt. « Je serai rentré pour que tu n’aies plus à le porter. Je n’ai aucune raison d’être là.» Je claironne en fixant du regard le flic qui l’assume comme une provocation. Vexé, il déclare qu’il est temps de raccrocher, sans préavis, sans justification cohérente puisque mon temps, il n’est pas écoulé. Désarmé - c’est improuvable - je lui ai jeté un regard de biais. «Dis-lui que je suis parti en mission, avec le bateau. Dis-lui aussi que je reviendrai vite et que je l’aime très fort. Je vous aime très fort.» ai-je répondu, le coeur en berne faute à la redondance de cette excuse bidon que l’on servait à une Sofia dévastée par mes départs quand elle fut en âge de comprendre. Pressé par les impératifs du représentant de la loi, j’ai fini par raccrocher avant qu’il n’attise ma rage en s’y collant. L’autre - le bon agent dans leur duo digne d’un navet du cinéma - m’a servi un verre d’eau avant de me reconduire de là où je venais : une pièce impersonnelle au centre de laquelle est soudée au sol une table, une table qui affiche sans scrupules les preuves du drame de mon existence. « A quoi ça rime ? » ai-je demandé, frustré, toujours sur le qui-vive alors que je réalise qu’ils n’ont aucune idée de l’itinéraire à emprunter. Ils font un lien entre Sofia et Lou, un lien qui n’a jamais existé et j’en ai conclu, la mort dans l’âme, que mon parfum sera gommé de mon t-shirt avant que je ne foule le sol de l’appartement où vit, dans l’anxiété, ma délicieuse famille.
Sujet clôturé
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| | | | | | | | (Amelyn #88) ► COLD WAS THE GROUND |
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