« C’était pour le boulot, genre tournage de film en Namibie. Du coup t’imagines bien qu’on avait tout ce qu’il fallait pour pas mourir de faim ou de soif quoi. »  tournage d’un film en Namibie pour le boulot ? Siham s’arrête une fraction de seconde, se demandant qui elle avait en face d’elle. Une actrice ? Elle n’était pas très physionomiste et était incapable de retenir les prénoms et noms des comédiens qu’elle voyait dans des films ou des séries. D’ailleurs, si elle avait un abonnement à Netflix, elle parcourait très rarement le catalogue pour en découvrir les bas-fonds. Si certains pouvaient bingewatcher une saison complète d’une série en une journée, elle mettait souvent trois mois pour regarder la moitié d’une seule série, perdait le fil, oubliait les épisodes précédents et abandonnait l’affaire. Incapable de nommer les trucs à la mode, ce dont tout le monde parle tout le temps et pour elle, les spoilers alerte n’ont jamais aucun sens. « t’es une star ? » aussitôt la question lui était sortie de la bouche, elle s’était autojugée, autoproclamée insupportable à l’instant même. Mais puisque la bêtise était prononcée, autant laissée à l’intéresser le choix d’y répondre. Ca n’en donnerait pas forcément une plus-value à son expérience, mais qui sait, elle pourrait peut être s’en vanter auprès de qui voudra bien l’entendre.
L’objectif étant de trouver de l’eau avant de sécher totalement et finir comme deux animaux sauvages au bord d’une route aride, elles n’avaient pas perdu le sens de leur quête. Question de vie ou de mort, sans aucun doute. Pour faire passer le côté pénible de la tâche, apprendre à se connaitre un peu plus, semblait faire passer la douleur. Très succinctement, Siham explique ses motivations à participer à un tel programme, passant les détails sur l’enfer qu’elle vit en réalité depuis son nouveau statut de mère. « Un peu pareil en fait. » ses yeux s’écarquillent, pensant presque qu’elle avait trouvé, en sa partenaire, une autre mère indigne. Juste dans l’espoir de se déculpabiliser. « Enfin j’ai pas d’enfant, mais j’avais un peu besoin de changer d’air et de faire autre chose, de me retrouver et de faire quelque chose pour moi. » Raté, pour la déculpabilisation. Maintenant, voilà qu’elle était jalouse – un tout petit peu. Les gens sans enfants devenaient à ses yeux des modèles de vie parfaites. En même temps, si Dina était actrice et qu’elle ne vivait que pour ses followers, peut être que faire quelques choses en pleine nature, loin des groupies était aussi un moyen de souffler ? Siham hochait la tête. La reconquête de soi, un vaste programme, très 2023 – et depuis quelques années déjà.
A quelques mètres, la discussion ayant fait son taf de « faire passer le temps » les voilà devant un source d’eau fraiche, limpide comme de l’eau de roche, pas d’odeur qui s’en dégage, presque un mirage. Siham n’hésite pas à gouter. « qu’est ce que ça fait du bien. » depuis quand n’avait elle pas eu la sensation de soif, au point de penser qu’elle était totalement déshydratée ? « Ok, on s’en sort pas trop mal jusqu’à maintenant. » plutôt bonne équipe ouais ! « Tu sais faire des pièges ? Ou alors tu penses qu’on tente genre de faire des lances ou quoi ? » si jusqu’à présent, elles s’en sortaient bien, comme disait Dina… là, c’était moins évident. « tu crois qu’on a pas assez avec tout c’qu’on a cueilli ? C’est déjà ça, au pire. » une façon pas très subtile de lui faire comprendre qu’elle avait bien moins suivi le tuto piège.  « j’te cache pas que l’idée de dépecer une bête vivante, et d’ouvrir jusqu’à la vider de ses entrailles, ca m’ferait presque gerber. » elle regarde quand même autour d’elle, dans l’doute qu’un frigo apparaisse juste sous leurs yeux. « on peut toujours creuser un trou, le recouvrir de feuille et attendre qu’un truc tombe dedans ? » un trou creusé à la petite cuillère et au couteau ? « ou on part à la chasse aux sauterelles et grillon. » y a surement pas ça ici. Décidant tout de même d'y mettre un peu plus du sien, Siham se met à fouiller un peu. Dina trouve des trucs qui pourraient faire le taf, et elle se mettent à assembler leurs bouts de bois avec une pierre bien tranchante, tout ça maintenu avec un truc qui ressemble à de la liane.

« C’était quoi ce bruit ? »


un petit dé pour le fun

WIN > un grognement à quelques mètres, des feuilles qui bougent rapidement, une silhouette poilue apparait.
SO CLOSE > un gros truc tombe à deux mètres, ça vient d'un arbre. Juste une branche qui s'est détachée.
FAIL > un petit rongeur tout mignon s'approche d'elle après avoir sauté de branche en branche dans l'arbre au dessus d'eux, lui aussi, il à l'air d'avoir soif. prêtes à lui arracher les poils avec les dents?

« Une star ? Non, faut pas abuser non plus. » Miranda aurait bien aimé que tu le sois, en tout cas. T’es presque triste de l’avoir déçue à ce point, mais c’était trop compliqué à supporter, cette médiatisation si tôt dans ta vie. Franchement, ça t’étonne pas que la plupart des enfants stars tournent  mal ou grandissent pour finalement être sujets à dramas divers et variés. « J’suis doublure et franchement c’est bien plus marrant que d’être vraiment le centre de l’attention. » T’as jamais autant pris ton pied devant les caméras qu’en ayant le visage dissimulé par la magie du montage ou par des capteurs destinés à carrément remplacer ton visage en CGI. C’est peut-être dur à croire pour certains qui fantasment le métier ou qui s’imaginent que c’est le genre de chose qui rend la vie plus douce et plus facile, mais c’est vrai. T’évites de parler de ta carrière passée, pour ce qu’elle vaut, c’est de toute façon pas tellement le moment. « Et toi tu fais quoi ? » Hop, on essaie de détourner l’attention, presque bien vu si c’était fait de façon plus naturelle et moins abrupte.
Au moins maintenant vous avez de quoi boire, de quoi manger même si ça suffit pas tout à fait à te rassasier, et tu peux pas t’empêcher d’acquiescer quand elle dit que ça fait du bien. Putain ouais, mais là maintenant, tu donnerais cher pour un burger ou ce genre de malbouffe pourtant pas si bonne que ça pour la santé. Pourtant, t’essaies de relativiser, de te dire que si vous chopez une bestiole à faire griller, ça sera suffisant pour étancher ton envie de viande. « Ouais c’est déjà ça mais… » Et effectivement, Siham marque un point sur le fait qu’il va falloir dépecer et vider la bestiole. L’idée est tout sauf ragoutante, mais c’est un peu les aléas de la survie, il paraît. Et d’un coup, ton burger te paraît bien moins alléchant et te fait moins envie. « Tu crois que ça marche vraiment ce genre de pièges ? » Parce que bon, faut quand même creuser à une sacrée profondeur pour espérer que ça soit un minimum efficace. Sans parler du fait que t’es tout à fait capable de tomber dedans à la place d’un animal parce que t’auras oublié que c’était là. « On peut tenter les grillons si on arrive à rien attraper ouais. Ou alors aller tenter de chopper du poisson ! » Un poisson grillé, ça fait moins sentir coupable qu’un animal mignon. D’ailleurs parlant de ça, un petit rongeur apparaît pour s’approcher du point d’eau. Un regard en coin vers ta camarade et vous vous tenez prêtes avec vos lances toutes neuves.

« Une star ? Non, faut pas abuser non plus. » bon, après tout, il y avait pas que des célébrité sur les tournages, y a tout un tat de professionnels qui gravitent autour de ceux qu’on voit à l’écran. Elle pourrait être n’importe quoi, scénariste, cadreuse, ingénieure son, assistante de tournage… ou « J’suis doublure et franchement c’est bien plus marrant que d’être vraiment le centre de l’attention. » doublure, pas mal. Siham hocha la tête, se demandant qui elle pouvait bien doubler. Mais bon, comme elle ignorait toutes les stars montantes du moment, elle se doutait bien que si elle lui disait un nom, elle aurait aucune idée de qui elle parlerait. Cependant, elle trouvait ça plutôt cool, comme taf. Elle devait être plutôt douée en sport, de manière générale. C’est a ça que ça sert les doublures, non ? A courir, sauter, tomber, faire des scènes de combats ? « Et toi tu fais quoi ? » beaucoup moins glamour… « vendeuse, dans une épicerie bio. Autant dire que c’est plus simple de reconnaitre ce qui est bon ou pas, quand c’est emballé et prêt à être dégusté… » ou même dans son rayon de fruit et légume, y avait pas de choses trop exotiques dont on ignorait la provenance.
L’idée du piège passif de Siham a pas l’air d’emballer plus que ça Dina. Elle a raison, ce serait sans doute trop d’effort pour pas grand-chose au final et elles avaient pas assez d’energie pour creuser pendant des heures, en vain. Alors que l’idée du poisson semble être la plus approprié, une petite bête s’approche innocemment des filles. Et le regard qu’elles échangent confirment qu’elles pensent à la même chose. Autant utiliser les lances qu’elles avaient et faire leurs premières petite victime – à contre cœur – Les deux jeunes femmes brandissent leurs armes pointues vers l’animal et les lancent tels de javelots. Aucune maitrise des armes, si celle de Dina se plante droite comme un piquet dans le sol, celle de Siham rebondis et se retrouve à terre aussitôt. L’animal s’enfuie et disparait plus loin. « Merde ! » et en même temps, elle était rassurée de ne pas à avoir à faire griller l’animal sur une broche. « On va pêcher. » c’est mieux et dans l’esprit collectif, tuer un poisson est plus acceptable qu’un mammifère. C’est con, mais c’est comme ça.


WIN > Les filles improvisent des cannes à pêche et un petit filet qu’elles peuvent laisser dans l’eau. En moins de dix minutes, une première prise pour Dina. En attendant, Siham se met à refaire du feu, c’est galère, mais elle fini par y arriver. Elles ont de quoi manger un peu et reprendre des forces.
SO CLOSE Les filles improvisent des cannes à pêche et un petit filet qu’elles peuvent laisser dans l’eau. Le temps est long, mais après avoir attendu, ca mord pour la première fois. Un poisson tout petit, mais qu’elles vont devoir partager quand même. Siham réussi à nouveau à faire du feu après plusieurs tentatives.
FAIL > Les filles improvisent des cannes à pêche et un petit filet qu’elles peuvent laisser dans l’eau. Le temps est long, mais après avoir attendu, ca mord pour la première fois. Un poisson tout petit, mais qu’elles vont devoir partager quand même. Le feu est capricieux, ca fait des étincelles mais ça prend pas, aucune fumée, aucune flamme.

C’est cool de pouvoir discuter sans prise de tête de ton job pas franchement commun, même si tu dévies bien vite le sujet sur la jeune femme face à toi. Elle plaisante sur ses compétences pour reconnaître les plats prêts à l’emploi, et pour le coup, toi aussi t’es plutôt douée dans cet exercice là. « Ah oui tu m’étonnes. J’donnerai cher pour un gros burger, là, tout de suite. » C’est dans ces moments-là que tu te rends compte que si une catastrophe arrivait, bien peu de monde saurait s’en sortir sans les supermarchés et les produits déjà prêts à être consommés. Surtout ici en Australie où la nature même cherche à vous tuer à chaque heure de la journée. C’est sûrement pas pour rien que le tout premier film Mad Max a été tourné dans le sud du pays, et puis il faut être honnête, un retour à l’état sauvage dans ce pays ressemblerait trait pour trait à la dystopie de George Miller. « Remarque jusqu’ici on s’en sort plutôt pas mal, quand même. » Pas mal au point que ni l’une ni l’autre n’a encore été empoisonnée par une baie toxique ou piquée par un truc vénéneux ou tout juste bon à foutre de l’urticaire, bref ; une victoire selon tes standards. Bref, tu te rassures comme tu peux, tentant de garder la face malgré tout. Ca te désespère d’être si peu douée dans tout ça. T’irais pas dire que t’es nulle, mais jusqu’ici tu ne t’es démarquée nulle part. Peut-être que tu feras mieux dans un autre atelier qui ne consiste pas à différencier plantes et animaux toxiques ou non, hein.
La chance semble rester à vos côtés un moment encore, puisqu’une petite bestiole peu méfiante se rapproche, un regard en biais à ta comparse et t’acquiesces à la question silencieuse qui plâne ; oui, vous allez tenter le coup.
Sauf que là, l’échec cuisant. Ta lance se plante dans le sol sans pour autant atteindre sa cible tandis que celle de Siham rebondit et c’est un putain de miracle que personne ne se retrouve blessé. Tu plisses le nez, à moitié soulagée de ne pas avoir touché le pauvre animal qui n’avait absolument rien demandé et déçue dans tes capacités que tu pensais meilleures que ça. Soupir, tu te masses le front tandis que ta camarade décide que finalement, vous aurez peut-être plus de chance à la pêche. « Bonne idée, on aura peut-être plus de chance. » Ou peut-être pas, qui sait. En plus de ça, ça te fera moins mal au cœur de sacrifier un poisson plutôt qu’une petite bestiole mignonne qui respire le même air que toi. L’atelier pour fabriquer les cannes à pêche se déroule bien, un peu trop peut-être et forcément, tu te demandes si ça va bien fonctionner. Mais allez, autant faire semblant d’y croire et laisser faire les choses. Tu patientes en observant les poissons nager sous la surface, frôlant parfois l’appât et tu retiens ton souffle comme si ça allait aider en quoi que ce soit. Peut-être que c’est efficace parce qu’après à peine quelques minutes, ça mord. Rapidement, tu récupères ta ligne et le poisson qui gigote dans tous les sens. « Putain yes ! » Il se tord et tu te rends compte qu’il va maintenant falloir en faire quelque chose. Allez, hein. « L’autre coup j’ai entendu dire qu’un participant avait ramené des condiments pour assaisonner la bouffe, et là je regrette un peu de pas l’avoir fait. » Une fois cuit ça sera mangeable, bien que peut-être un peu fade, mais tant pis. « T’as déjà pêché avant ou c’est aussi ton baptême pour le coup ? »
 

  « Ah oui tu m’étonnes. J’donnerai cher pour un gros burger, là, tout de suite. » Siham se souvenait la dernière fois qu’elle avant mangé un Burger, c’était pas ceux sortis des fast food, non, elle l’avait fait elle-même, pendant une fringale d’une nuit bien claire,Siham se souvenait avoir été surprise par la lumière dégagée par la lune. Une envie incontrôlable de créer ce mélange d’ingrédient improbable. S’étant aventurée dans la cuisine de sa colocation sur la pointe des pieds, elle avait ouvert le frigo et s’était donnée à cœur joie. Elle avait pris, entre deux vieux pancakes de deux jours– faute d’avoir du pain frais – des tranches de carpaccio de bœuf mariné dans une sauce soja. Elle y avait ajouté une tranche de pastèque. La pastèque apportait une fraicheur sucrée qui se mêlait parfaitement avec la viande juteuse, étonnamment. Pour une touche plus crémeuse, elle avait ajouté du fromage frais, et des cornichons aigres-doux. Elle avait piqué à Mason sa mayonnaise au basilic, celle qu’il préférait et qu’il interdisait aux filles de toucher. Même Emery n’y résistait pas de temps en temps. Pour finir, elle avait pris des chips de pommes vertes pour ajouter un contraste croustillant. Le premier coup de dent l’emmena dans un voyage gustatif qui lui aurait donné le mal de mer en temps normal. Mais par cette nuit de pleine lune, elle aurait sans doute pu manger n’importe quoi. Le sucré, salé, fondant, croustillant, tout ces mélanges de gouts et de textures l’emmenaient dans une émission digne de top chef pour les nulles. Finalement, la créativité culinaire pouvait émerger dans les moments les plus inattendu, et à cette heure-là, perdu au milieu de la forêt Australienne, Siham aurait tout donné pour croquer de pleine dent dans son burger galactique.
« Remarque jusqu’ici on s’en sort plutôt pas mal, quand même. » elle hocha la tête, ca aurait pu être pire et avait dire, si toutes ses journées s’étaient passée comme la première, avec Diego, elle aurait surement abandonné depuis longtemps. « Comment ca s’est passé pour toi, les autres ateliers ? » qu’elle questionne, curieuse de savoir si c’était catastrophique ou pas. Siham était mitigée mais finalement, elle se disait que ça ne pourrait être qu’un bon souvenir à garder.
La chasse n’était clairement pas leur point fort et de toutes façons ni l’une ni l’autre n’avait réellement envie de tuer un animal terrestre alors qu’elles n’avaient pas besoin d’arriver jusque là. Par contre, partante pour pêcher, Dina s’occupe de ramener du poisson, quand Siham ravive du feu. Elle savait bien qu’elle avait eu beaucoup de chance sur son premier essai et que cette fois, ça n’allait pas être aussi simple. Elle met bien plus de temps à réussir à faire une petite braise. D’ailleurs, Dina attrape un poisson bien avant que le feu ne soit allumé. « Putain yes ! » Siham se retourne, pour voir le trophée gigoter dans tous les sens au bout de la canne. « Bien joué ! » bon, il était pas bien gros, mais ça ferait surement l’affaire et puis, peut être qu’avec un peu de chance, un deuxième allait arriver. Pression supplémentaire pour Siham et son feu. « L’autre coup j’ai entendu dire qu’un participant avait ramené des condiments pour assaisonner la bouffe, et là je regrette un peu de pas l’avoir fait. » elle repensait à la mayonnaise de Mason… «  m’en parle pas… » oui, parce qu’on se rendait pas souvent compte à quel point rien que du sel pouvait être magique. « T’as déjà pêché avant ou c’est aussi ton baptême pour le coup ? » oh la pêche, si Siham y allait souvent, quand elle était petite. Elle resta silencieuse juste quelques instant car elle sentait que les flammes allaient venir, et une fois sa petite braise sous les yeux, elle s’activa. « AH ! » ajoutant des brindilles, le feu avait enfin pris. Elle répondit alors naturellement « J’allais pêcher avec mon père, quand j’étais gamine. Mais, ca fait au moins quinze ans que j’ai plus touché un seul poisson vivant avec mes mains. » elle se souvenait que ça lui posait pas de problème en tout cas. « Et toi ? Par contre, j’avoue que la partie où il faut découper et vider, je m’y suis jamais frotté… » bon, c’était surement moins pire que de vider un petit lapin.
Alors que Siham s’occupe de prendre le relai avec la canne entre les mains et les yeux rivés vers le bouchon, Dina s’occupait de vider le poisson qu’elle avait sortie auparavant pour le mettre sur le feu. Elle s’y était prise comme une chef.

WIN > Siham pêche elle aussi un poisson, un chacune, parfait, elle le prépare à son tour : à table !
SO CLOSE > Siham pêche un tout petit poisson puis plus rien, elle est un peu déçue, mais c’est mieux que rien. Même pas besoin de le vider celui-ci, directement sur le feu. Ca croque sous la dent, c’est pas terrible, mais au moins, les ventres sont presque remplis.
FAIL > Aucune prise pour Siham, elles se partagent à deux le seul poisson pêcher. Elles ont encore faim après ça. La pluie commence même à tomber…

« Heu on va dire cinquante-cinquante. » Somme toute des résultats plutôt moyens et mitigés en fonction des situations, pas vraiment une surprise vu comme certains ateliers peuvent s’avérer pointus mais pas moins décevant de ne pas réussir à atteindre les résultats escomptés du premier coup, comme si les moniteurs n’avaient pas charbonné pour avoir l’expérience nécessaire pour que ça ait l’air facile. Mais bon, tu ne perds pas espoir et ça reste un défi personnel intéressant que tu ne manqueras pas de réitérer à l’occasion. Sauf que cette fois tu seras vraiment prête. « C’était pas catastrophique mais c’était pas non plus incroyable, quoi. » En somme, rien de remarquable ni pour toi, ni pour les moniteurs, ni pour les autres participants. Comme quoi, avoir du muscle et être agile, ça ne fait pas toujours tout. « Genre j’ai été à ça de perdre un doigt en utilisant une pierre comme un maillet. » Ou encore à ça de te noyer en partant à l’aventure sur un rafiot à peine flottant, ou à ça de te péter une cheville parce que t’as pas fait gaffe où tu mettais les pieds, bref. C’est pas demain la veille que tu auras ton certificat d’aventurière confirmée, mais ça reste beau d’espérer et de continuer à y croire.
Au moins aujourd’hui, tu réussis à choper un poisson alors que c’était franchement pas gagné, cette histoire. La bête frétille, se débat pour échapper à ta prise mais t’es pas déterminée à le laisser filer si facilement. Tu le brandis fièrement tel un trophée et tu te fais un peu l’effet de ces types randoms qui utilisent leurs photos de pêche sur Tinder, comme si ça allait attirer qui que ce soit. Dans l’effervescence du moment, t’écoutes l’histoire de Siham qui a l’air d’avoir un peu d’expérience dans le domaine (de la pêche, pas de Tinder. Encore que, ça t’en sais trop rien.) et tout ce que tu peux lâcher c’est un « oh, sympa, » que tu penses vraiment, pour le coup. Si ce n’est pas le genre d’activité que tu faisais avec ton propre paternel, ça reste sans doute un moment de partage plaisant en famille. Enfin tu imagines, quoi. Sinon elle n’en aurait probablement pas parlé. « J’ai déjà essayé une ou deux fois, genre pêche à la ligne et c’était… C’était long. » Et puis le fait que la personne avec qui tu as tenté l’expérience n’arrêtait pas de parler n’aidait sûrement pas à ce que les poissons viennent mordre à l’hameçon. Le seul truc que t’as attrapé ce jour-là, c’est un sacré coup de soleil sur la nuque. Pour la suite des évènements, tu ne sais pas trop comment t’y prendre en pratique non plus. « Ah ça j’ai regardé un tuto avant de partir, je devrai m’en sortir. » Sur le papier, quoi. Dans les faits c’est toujours un peu plus délicat d’appliquer ce qu’on a vu une ou deux fois en vidéo, peu importe à quel point on a une bonne mémoire. Et contre toute attente, tu t’en sors plutôt bien. La découpe est un peu hésitante au début, mais finalement avec une prise raffermie et des gestes plus décidés, ça passe tout seul. La partie où il faut aller chercher l’intérieur du poisson est moins plaisante et te fout un peu des hauts le cœur, mais tu gardes la face comme une championne, réussissant ainsi à ne pas gerber sur votre prise.
Un bout de bois dans le gosier et ça part à la broche au-dessus du feu, plus qu’à patienter en priant pour que les gros nuages restent au loin ou décident de changer de direction. « J’avoue que même si on s’en sort pas trop mal, j’ai quand même un peu hâte de faire un vrai repas en rentrant. » Un truc bien gras et qui tient bien au corps, quelque chose qui aura plus de goût que la chair fade du poisson préparée sans rien pour accompagner ou relever. « Genre un truc bien épicé, tu vois ? » C’est d’ailleurs probablement la première chose que tu feras en retournant à la civilisation. « T’en veux un peu ? » Que tu demandes en désignant ton poisson un peu plus conséquent que celui de ta camarade, tu ne vas pas la laisser juste avec ça, quand même. « Si t’avais eu le droit de prendre un truc pour faciliter ton séjour ici, t’aurais pris quoi ? » T’en connais qui auraient répondu une tente deux secondes ou un chargeur solaire, mais y a des gens qui sont du genre à prévoir sur le long terme et qui voient plus loin que ça.

win : les nuages continuent leur route tranquillement, encore quelques heures avant qu’ils ne deviennent un véritable problème.
so close : malheureusement pour elles le vent commence à monter, les nuages accélèrent un coup dans leur direction et seront bientôt là.
fail : même avec les estomacs remplis, elles se prennent la saucée assez soudainement. Il va vite falloir remballer et trouver un abri ou retourner au point de rendez-vous.

(j’ai un peu abusé sur le délai de réponse déso jfais un ptit dernier lancer pour la route, et si c’est pas un win j’abandonne les dés )

edit: incroyable c'est le 3ème