(fortitude valley :: logements)

I break apart between the fire and ice
Oh my god I need a friend tonight
(x)



Tu es en chemin pour l’appartement de Naomi. Tu lui a demandé si tu pouvais passer une nuit ou deux chez elle. Il va falloir que tu trouves une solution plus à long terme car tu as enchaîné les crises d’angoisses ces derniers temps. C’est vraiment pas des sensations que tu veux garder avec toi plus longtemps. C’est quoi le problème en fait ? Le problème, c’est que tu avais résolu ton soucis principal, celui de vivre seul dans ton appartement. Tu as déménagé pour être en colocation mais voilà que tout les colocataires se sont fait la malle. C’était vraiment pas une situation que tu t’étais imaginé arriver. Vous étiez un bon nombre dans cet appart’ et puis pouf. Ils ont tous quitté le nid un à un. Will n’est parti que temporairement mais c’est un temporaire trop long pour toi. Tu as besoin de te sentir entouré dans ton lieu de vie et ça devient de plus en plus compliqué. Tu te rends compte que les colocations ça n’est pas une solution à long terme et tu ne comptes pas te laisser aller avec des gens que tu ne connais pas du tout.

Tu te gares en bas de chez elle, tu sonnes à l’interphone, elle t’ouvre l’entrée de l’immeuble. Tu montes à son étage, un sac à dos avec toi et l’étui de ta guitare également. Tu sonnes à sa porte, même si elle sait que tu es en approche. Elle ouvre la porte et tu vas bien vite te mettre dans ses bras. Elle te sauve la vie, oui, c’est comme ça que tu le ressens. « Merci. » Tu lui dis une fois de plus. Tu n’as pas été avare de remerciement quand elle a accepté déjà un peu plus tôt aujourd’hui.

Une fois à l’intérieur tu poses ton sac et ta guitare sur le canapé. Tu te passes les mains sur le visage. Tu es soulagé, mais pour un temps seulement. « Je sais que j’ai demandé si je pouvais rester deux nuits mais si je peux rester plus autour d’une semaine ça serait génial… Il faut que… Je sais pas trop. » Tu te masses le front alors que tu t’assois sur le canapé. « Faut que je trouve un coloc plus fiable sur du long terme… Et je veux pas un inconnu donc… Je pense que je vais avoir besoin d’un peu plus de temps. » Tu t’expliques ouais. Y’a un peu plus que tu devrais expliquer Asher. Elle sait déjà.  Que tu veux pas passer tes journées seuls, oui, mais tes nuits également, elle ne sait pas les crises d’angoisses que tu as fait… C’est du sérieux. Je vais trouver une solution. Tu en as marre d’être le pauvre petit garçon qui a des soucis et qui a besoin des autres. Tu veux pas en rajouter une couche sur ce qui va pas dans ta tête. Et pourtant Asher, ce serait une bonne chose. Y’a pas de honte à avoir.


@Naomi Carlson

« Je t’en prie. » C’est si naturel chez elle de t’accueillir de la sorte. Tu la bénis si fort même si tu n’es pas croyant. Elle est une sainte à tes yeux. Ce terme pour désigner les gens qui sont près à tendre la main à leurs amis en toute circonstances. Tu es pareil, on va pas se cacher, juste qu’il y a un nombre très très restreint de personnes à qui tu tends la main. Car tu détestes le monde entier. Non. Ce n’est pas vrai, mais tu ne fais pas ce genre de chose pour tout le monde, il est certain. Il faut une place particulière dans ton coeur. Naomi et Birdie en haut de la liste, bien évidemment. « Tu sais que tu peux rester ici le temps que tu voudras. » Tu sais, mais tu voulais lui demander avant de le faire. Tu ne veux pas qu’elle soit surprise et saoulé par ton comportement. Tu profites de votre cocon le temps qu’il dure. Tu aimes ses bras autour de toi.

« Est-ce que tu veux me dire ce qui se passe ? » Il serait temps d’en donner un peu plus des détails Asher oui. La situation est critique. « Ce n’est pas la première fois que tu viens trouver refuge ici. » Elle énumère les faits. Elle n’a pas besoin de le faire, tu vas lui expliquer, mais tu comprends. Elle essaie de comprendre de son côté. « Et que les choses soient claires : je suis heureuse, vraiment, que tu penses à moi quand les choses ne vont pas pour toi. » Tu n’avais pas pensé que ça puisse en être autrement en réalité. Tu es sûrement naïf au fond ? Tu sais pas. Ces mots sont doux malgré tout. Elle tient à toi et elle est bienveillante. Elle sent que quelque chose ne va pas. Elle est aux petits soins sur ta personne. Ses mains qui parcours ton corps de manière réconfortante. Tu voudrais rester ici avec elle à proximité pour le reste de ta vie si tu pouvais. « Mais je m’inquiète. » Qu’elle ajoute. « Je m’inquiète vraiment. » Elle insiste.

Tu relèves ton visage pour planter tes yeux dans les siens. Elle cherche les réponses dans ton regard mais tu vas arrêter de jouer aux textes à trou. « Je fais des crises de panique quand je suis seul chez moi. » Simple. Clair. Précis. « J’angoisse d’être seul. J’angoisse tellement je… » Tu te passes une main sur le visage, sans vraiment savoir comment expliquer plus. « J’ai besoin de savoir qu’il y a quelqu’un qui est là ou qui va rentrer. » Vivre avec quelqu’un en somme oui. « Suffit juste de ça… Et mes crises ne sont plus là. » Tu soupires doucement. « J’avais réglé le problème en me mettant dans cette coloc mais… C’était que temporaire visiblement. » Tu fais non de la tête car t’es en train de réfléchir fort à une solution mais… « Je sais pas quoi faire… Je connais personne qui cherche un colocataire… Je pourrais demander au club de rugby mais je préfèrerai garder ma vie personnelle à part avec eux… » Y’a que Carmine qui sait pour ton homosexualité et tu es certain que Carmine n’a pas du tout besoin d’un colocataire. Il doit vivre dans une grande et très belle maison. Tu voudrais ça toi aussi, mais avec quelqu’un pour y vivre avec toi. « Je sais pas quoi faire… Faire du ping pong entre aller chez toi et aller chez Birdie, c’est le seul plan qui me semble faisable pour l’instant et j’ai pas envie de m’imposer en même temps… C’est pas une solution à long terme. » La fin de ta phrase tu la murmures avec beaucoup d’émotions. La solution à long terme que tu vois parfois flotter dans ton esprit, c’est juste, d’écraser ta voiture et toi dans une falaise comme ton frère a pu le faire avant toi. Mais non. Quand même.

Tu vois les larmes dans les yeux de ton amie et ça te fait monter les tiennes en même temps. La situation est vraiment critique, tu ne te sens pas bien de la vivre autant que de la relater. « Ash… » Tu n’aimes pas être le pauvre petit canard mais là vraiment, tu as enchainé les crises d’angoisse et tu as besoin de compassion, de réconfort et tu acceptes sa douceur plutôt mille fois qu’une. « Il y a toujours quelqu’un présent pour toi, même si ce n’est pas physiquement. » Tu sais. Mais ça ne te suffit pas de te le répéter pour l’instant. « Est-ce que… » Tes yeux vont chercher les siens pour écouter la suite qui a l’air d’avoir du mal à franchir la barrière de ses lèvres. « Est-ce que tu as essayé d’en parler à un professionnel ? » Tu dodeline de la tête car tu as été chez un psy mais il y a un an de ça et tu n’as pas continué après une séance. La réponse la plus correct à cette question serait non, mais si, techniquement tu es allé. Juste une fois. Un échec. « Et retourner chez tes parents, je suppose que c’est exclu ? » Là tu réagis aussitôt à ses mots et tu secoues vivement la tête. « Alors là plutôt mourir. » Tu le dis tristement pas sur un ton de l’humour. Mourir. Littéralement. Jamais tu ne retourneras dans l’enfer qu’est leur foyer.

« Est-ce que quand tu es en tournée, tu vis les mêmes choses ? » Tu fais non de la tête. « En tournée ça va. » Et tu sais que c’est parce que c’est les moments où tu te sens le mieux au monde. Où tous les jours et leurs lendemain, sont remplis de chose que tu voudrais pouvoir faire à tout jamais. Constamment. Peut être que tu devrais te trouver un job comme tour manager pour un autre groupe ou plusieurs autres groupes Asher. Tu connais le job, même si c’est pas toi qui chante sur scène, être dans cet environnement pourrait être une bonne chose. Tu as cette idée qui germe tout doucement dans ta tête là grâce à ses mots à elle. La conversation est vraiment une chose magique que tu n’as jamais trop fait dans ta vie. Ca te surprend à chaque fois qu’une simple discussion avec un proche ou une connaissance t’aide à aligner un peu plus tes pensées et y voir plus claire. Tu ne te rends pas compte que c’est à ça que ça sert un thérapeute Asher mais ok.

« Non, ça ne peut pas durer sur le long terme. » Tu te sens soutenu rien qu’elle soit avec toi là maintenant à t’écouter. Tu as bien fait de venir ici, tu te sens déjà bien mieux même si tu sais qu’il faut trouver une solution, au moins là, dans le moment présent, tes angoisses sont calmées. « Pas pour Birdie ou moi ; mais pour toi. Tu vas t’épuiser. » Tu fais non de la tête. Tu t’en foutrais en réalité tant qu’il y a une solution. Tout vaut mieux que les crises de paniques à répétition. « Tu es déjà épuisé. » Et avoir son corps tout contre le tiens te fait un bien fou. Tu passes tes bras autour d’elle alors qu’elle est au plus proche de toi. Tu fermes les yeux, profitant de l’étreinte. « Promets-moi que tu ne vas pas faire de connerie. » Tes sourcils qui se froncent à ses mots car tu peux pas dire que tu n’y as pas pensé car ça reste une chose qui est toujours dans un coin de ta tête, depuis aussi loin que tu te souviennes. Mais si tu es là, c’est justement pour aller mieux. Tu t’es promis de vivre pour Jenny et Dan. « Je te promets. » Tu dis sans un doute car à ce moment précis, c’est très clair que ce n’est pas ce que tu veux. « Je veux trouver une solution… » Tu dis alors que c’est ton visage qui se niche tout contre son corps à elle à présent. « J’en ai marre… » L’émotion est forte dans ta voix. « Je me sens déjà mieux d’être là avec toi pour quelques jours. Merci… » Tu dis en t’accrochant à elle autant qu’elle le fait à toi.

« Peut-être que tu devrais essayer d’y aller. » Bien sûr qu’elle propose le truc le plus logique pour les gens qui sont pas dans le déni. Tu ne sais pas si tu auras de nouveau la force de tenter l’aventure vers un psy. De quoi tu as tant peur Asher ? De guérir ? Tu es bien dans tes angoisses finalement hein ? C’est donc ça ? Tu chasses tout ça de ta tête car la réalité c’est que tu n’es pas en état de décider d’un changement pareil. Ca t’a toujours fait peur les psy et t’as pas besoin de plus de frayeurs. « Et si le praticien ne convient pas, tu peux en échanger. » Ca sonne si simple quand on l’entend comme ça. « On ne tombe pas forcément sur la bonne personne, la première fois. » Avec ta chance tu tomberas jamais sur la bonne personne. Tu es si pessimiste.

« D’accord. On oublie. » Peut être que tu devrais lui dire toutes les barrières supplémentaires que tu as pris pour ne pas être en contact avec tes parents. Tu ne les mentionnes simplement jamais car ils ne méritent pas que tu perdes ton temps comme ça.

Parler de tournées te fait réaliser quelques choses. « C’est déjà ça. » Et c’est même plus que ça à ce moment précis. « Tu devrais peut-être essayer de t’investir dans d’autres projets. » Tu hoches lentement la tête alors que c’est exactement ce qui était en train de germer dans ta tête. « Après tout, la musique a l’air de faire des miracles sur toi. » « C’est vrai… » Elle cherche si fort à trouver une solution à ton état. Tu l’aimes tellement… Tu te maudis, une fois de plus, de ne pas être hétérosexuel car bon sang vous seriez parfait tous les deux.

Elle resserre votre étreinte et tu prends ça comme un signe supplémentaire de toute l’affection qu’elle te porte. Toute l’affection dont tu as besoin plus que tout à ce moment précis. « Si un jour tu te mets à douter, ce qui est humain, je t’en prie… Appelle-moi. » Tu hoches la tête, tu le lui promets, sans le dire à voix haute mais oui, tu le feras. Tu ne te laisseras pas emporter par tes moments de doutes où tous les problèmes du monde pourraient être résolus si tu n’étais plus là.

« Je sais…  Je sais tout ça. Mais il faudra être patient. Prendre du temps pour toi. Trouver ce qui te met dans tous tes états. » Tu te focalises sur ses doigts dans tes cheveux qui te font un bien fou. Tu soupires doucement. Lâchant la pression. « Viens. » L’étreinte se rompt et elle t’entraine dans la chambre. Tu es encore bien dans tes pensées, tu ne vois pas trop ce qu’elle fait avant qu’elle ne le dise. « Cet espace là est pour toi. Pour quelques heures, quelques jours, quelques semaines. » Un tiroir entier pour toi. Un grand tiroir. « Le temps nécessaire, en fait. Jusqu’à ce que tu te remettes. » Le temps nécessaire. « Merci… » Tu vas chercher ton sac et tu pourrais simplement le mettre entier posé comme ça dans le tiroir pour l’instant. Tu le poses juste à côté, tu rangeras plus tard. Tu as la tête un peu dans tous les sens. Tu aurais bien besoin d’une douche ou d’une nuit de sommeil, ou les deux.

Tu vas t’asseoir à côté d’elle, ayant besoin de sa proximité bien plus que tu ne l’avoues. « Désolée, je n’ai pas tellement plus de place que ça. » Tu te dis qu’elle plaisante forcément là. « Si tu veux davantage, il va falloir que tu nous trouves un nouvel appartement. » Tes yeux qui se tournent vers elle, essayant de voir si elle est sérieuse. « Ne le dis pas deux fois, je peux nous trouver un nouvel appartement pour nous deux. » Tu marques une pause. « Pour… Toujours. Enfin. Colocation. Avec toi. Tu voudrais ? Vraiment ? » C’est mignon comme tu n’as plus l’air d’avoir la capacité de faire des phrases complètent. « Moi je signe tout de suite… » Tu sais déjà que tu n’auras aucun problème à vivre avec elle. Vous l’avez déjà fait sous plusieurs jours d’ailleurs. Quand vous étiez en couple et bien des fois depuis que tu es revenu à Brisbane en 2018. C’est naturel de passer du temps avec elle.

« Tu… » Oui tu es d’accord avec sa proposition, car ça en était une non ? « Tu es sérieux ? » Tu commences à être un peu confus car c’est elle qui l’a proposé non ? Ton regard montre toute la confusion dans laquelle tu te trouves. « Tu ne l’étais pas ? » Car c’est bien de ça qu’il en retourne au fond. Mince. Ce n’était visiblement pas le bon moment de plaisanter sur un sujet si sensible pour toi vu comme tu es en train de te prendre la tête à trouver un toit stable avec une personne de confiance. « Honnêtement… Je ne sais pas si c’est une bonne idée. » Tes yeux se sont baissés vers vos mains jointes et tu comprends que ça ne se fera pas. Tu essaies de refaire descendre tous les espoirs qui sont venus à toi en un temps record. « On a des professions prenantes, et je… » Tu hoches la tête car tu comprends bien que ce n’est pas ok de son côté, peu importe les raisons qu’elle peut sortir là pour s’expliquer. « Je ne serai pas là tous les soirs. Je ne cuisine pas, j’aime faire la fête, et je suis toujours à sec en fin de mois parce que j’adore faire du shopping. » Tu ne comprends pas du tout ce que tout ça vient faire au milieu de vous deux qui partageraient le même toit. Tu remontes tes yeux aux siens, encore plus confus car tu ne vois pas le problème dans tout ce qu’elle vient de dire là. Tu ne veux pas croire qu’elle cherche des excuses qui sont fausses. Ca doit réellement être un problème de son côté tout ça, mais pas du tiens. « Ce que je veux te dire, c’est que si on habitait ensemble, je ne me transformerais pas en une parfaite ménagère. » Tu es de plus en plus confus. « Je n’attendais pas à ce que tu changes quoi que ce soit. » Tu le dis car elle a l’air d’avoir besoin de l’entendre même si tu as bien compris que vous deux sous un toit permanent, ça ne se fera pas.

« Si et seulement si tu trouves la perle rare, alors je suis prête à tenter l’aventure avec toi. » L’ascenseur émotionnel n’a pas fini son looping. Ton expression faciale change de nouveau, surpris, dans le très bon sens mais y’a une voix dans ta tête qui te fait redescendre un petit peu cette fois ci. Elle avait l’air de pencher plus pour le non que le oui. « Il va sans dire que j’aurais la plus grande des chambres. » Mais maintenant elle continue d’insister sur le côté positif de la chose. « Et j’ai besoin d’espace dans la salle de bain. Tu sais que j’adore le maquillage. » Elle ne s’arrête toujours pas et tu penches un peu la tête en la regardant. « Tu me donnes tes conditions et je nous trouve quelque chose qui nous ira comme un gant. » Car tu as les moyens de n’importe quelle appartement. « Tu auras la plus grande chambre avec la plus grande salle de bain. » Tu ajoutes, l’air de rien, alors que c’est un détail qui vaut son pesant d’or. Vous aurez votre intimité la plus total si vous avez chacun votre salle de bain. Oui, tu vois grand. Oui tu peux te le permettre. « Mais si tu le sens pas, je ne veux pas que tu te lances là dedans sans véritablement le vouloir. C’est… Demandé beaucoup de toi. De déménager, avec moi. Ailleurs. » Tu en es totalement conscient. « Je regarderai les appart’ et je te montrerai. Peut être ça t’aidera dans ta décision. » Un upgrade niveau appartement va sûrement lui donner envie davantage, en plus d’avoir le privilège que tu sois son colocataire. Car oui tu t’estimes comme un bon coloc. Tu t’estimes. C’est beau.

« Si, enfin… » À vrai dire, elle ne s’était jamais projetée en ce sens. Asher et Naomi s’étaient toujours très bien entendus, et avaient toujours été proches — y compris après leur séparation. Cependant, le fait de vivre ensemble n’avait jamais été évoqué : l’escort-girl avait son propre espace, et Asher le sien. Il n’était pourtant pas rare que ce dernier vienne plusieurs jours chez son amie, que ce soit lors de moments de détresse ou simplement quand il ressentait le besoin d’avoir de la compagnie ou une présence agréable. « Je reconnais que je n’y avais jamais pensé jusqu’à maintenant. » Mais l’association n’était pas idiote, bien au contraire : ils se connaissaient très bien, et savaient à quoi s’en tenir. Ils se soutenaient, s’épaulaient, se faisaient confiance, et ne se jugeaient pas. Si leur relation amoureuse avait parfois été compliquée, leur relation amicale ne souffrait d’aucun nuage : le temps était au beau fixe. Alors pourquoi se priver d’une équation qui ne pourrait être que gagnante ? Elle se sentit néanmoins obligée de préciser que, si leur projet se concrétisait, elle ne se transformerait pas subitement en fée du logis. Naomi était une femme indépendante, et elle comptait bien le rester. « Tant mieux. » Souffla-t-elle en inclinant légèrement la tête. Et elle ajouta, d’une voix plus apaisée : « Et je n’attends pas non plus de toi que tu t’occupes de moi. » Parce qu’elle le connaissait : il était doux, tendre et protecteur à son égard. « Même si tu le fais très bien. » Précisa-t-elle avec une pointe de timidité. Elle ne remettait aucunement en doute la capacité d’Asher de lui ouvrir ses bras pour qu’elle s’y blottisse, si le besoin s’en faisait ressentir.


« Mes conditions ? » Répéta-t-elle en fronçant légèrement les sourcils, se plongeant déjà dans ses pensées. Elle avait besoin d’espace, Naomi : elle se sentait à l’étroit dans cet appartement, et depuis longtemps. Mais elle ne l’avait jamais lâché, pour des raisons financières. Elle gloussa lorsqu’elle entendit Asher lui proposer d’occuper la plus grande chambre, et la plus grande salle de bain. « Décidément, tu me connais bien. » Elle s’en amusait, mais ne voulait pas non plus qu’Asher fasse de sacrifice : tous deux méritaient d’avoir un joli espace, et un appartement dans lequel ils se sentaient bien. Elle prit le temps de réflexion, et fit tapoter les doigts de sa main droite sur ses lèvres. « Je crois que j’aimerais un grand espace, pour la vie commune. Peut-être une cuisine ouverte sur le salon, par exemple. » Suggéra-t-elle, alors qu’elle jetait un regard désapprobateur sur son propre espace de vie. Naomi n’avait jamais été une grande cuisinière, mais le réduit qu’était sa kitchenette ne la poussait pas aux prouesses. « Et quelque chose de lumineux, pour les espaces communs. C’est important, comme critère. » Précisa-t-elle avec un sourire attendri. Elle aimait la lumière naturelle, et aimait l’idée que la chaleur émanant du soleil vienne réchauffer l’atmosphère. « Est-ce que ça te paraît réalisable, dans un budget raisonnable ? » Demanda l’escort-girl en fronçant les sourcils, parfaitement consciente que ses critères devaient être ceux de toutes les autres personnes en quête d’un lieu de vie.

« Ash… » Commença-t-elle, en secouant légèrement la tête. Elle fit un pas dans sa direction, et entoura son visage de ses mains délicates. « Je n’ai pas peur. » Parce que c’était lui, et parce qu’elle était elle. Parce que leur duo avait largement fait ses preuves, et parce qu’elle savait que leur amitié était solide. Elle caressa sa joue de la main droite, et lui sourit avec tendresse. « C’est vrai que c’est beaucoup. » Admit-elle avec franchise. Jamais elle n’avait fait preuve d’un tel engagement, avec quiconque. Mais, avant qu’il ne se méprenne, elle poursuivit : « Mais je me sens suffisamment en confiance avec toi, pour tenter l’aventure. » Que pouvait-il leur arriver ? Les tempêtes, ils les avaient déjà affrontées. Ils savaient se parler calmement et franchement, comme deux adultes, et n’avaient gardé aucune rancoeur de leur relation passée. Voilà tous les ingrédients qui laissaient Naomi relativement optimiste quant à leur projet. « Je pourrai faire les visites en ta compagnie. Ça me ferait plaisir. » Et ce serait une chance, pour eux, de passer davantage de temps ensemble. De pouvoir choisir leur prochain bien commun, le prochain lieu où ils écriraient leurs souvenirs. Ça n’était pas rien.

@AJ Buckley

« Je reconnais que je n’y avais jamais pensé jusqu’à maintenant. » Elle a été prise au dépourvu mais tu es content de voir qu’elle se fait doucement à l’idée. De ton côté tu sais que ça ira. Tu ne feras rien de différent et tu lui laisseras sa liberté comme toujours. Rien que de savoir que tu ne vis pas seul entre des murs te fera déjà tout le bien que tu recherches. Tu le sais. « Et je n’attends pas non plus de toi que tu t’occupes de moi. » Tu t’occuperas des factures, ça c’est certain. Tu as un compte en banque bien plus fournis qu’elle et tu es déjà extrêmement reconnaissant qu’elle approuve que vous emménagiez ensemble. « Même si tu le fais très bien. » Tu aimes aussi beaucoup cette possibilité que tu as de trouver de la tendresse avec elle. Votre relation est totalement unique de part votre passé très très intime. Tu l’aimes bien plus que beaucoup de monde. Elle t’a toujours soutenu, à tous les moments. Elle est ta numéro un sans aucun doute.

« Décidément, tu me connais bien. » Ton sourire se fait plus large car oui, tu la connais parfaitement et tu veux que le meilleur pour elle. Tu l’écoutes énoncé ce qu’elle désire au niveau de votre futur lieu de vie commun et tu prends bonnes notes. « Est-ce que ça te paraît réalisable, dans un budget raisonnable ? » Tu fais oui de la tête. « Ne t’inquiète pas du budget. Ca sera dans ton budget. » Ce qui pourrait se traduire par : tu n’auras rien de plus à payer que ce que tu paies maintenant si tu veux mettre de l’argent dans l’appartement. Tu as assez d’argent pour acheter quelque chose, cash. Tu n’es pas non plus friand de bling bling, tu aimes les choses simples et tu n’iras pas chercher dans les manoirs. Ce sera une petite maison ou un grand appartement, tu le sais déjà. Dans le quartier de Fortitude car c’est celui que vous appréciez tous les deux. Où vous avez vos habitudes.

« Ash… Je n’ai pas peur. » Tu apprécies qu’elle le confirme. Tu apprécies qu’elle se soit approché de toi. Tu lèves la tête pour pouvoir voir son beau visage. Elle est si grande à côté de toi et ça te rempli toujours autant le coeur d’amour de savoir que cette femme parfaite en tout points t’a aimé et t’aimes toujours. Tout autant que toi. « C’est vrai que c’est beaucoup. » Tu vas poser ta main sur son bras pour caresser doucement sa peau. « Mais je me sens suffisamment en confiance avec toi, pour tenter l’aventure. » Un doux sourire se forme sur ton visage, appréciant sa franchise et surtout que ça soit une réponse positive à cette requête que tu as fait un peu au hasard. « Je pourrai faire les visites en ta compagnie. Ça me ferait plaisir. » Tu hoches la tête alors que tu vas glisser tes deux bras autour d’elle. « Je me sens extrêmement chanceux de t’avoir dans ma vie et que tu sois d’accord pour tenter cette aventure. Je suis sûr que ce sera parfait… Et laisse moi m’occuper du budget. Tu mérites l’appartement ou la maison de tes rêves. Je parle pas d’un château on sera raisonnable mais tu vois ce que je veux dire. » Tu sais pas si elle se rend compte à quel point ça va changer ta vie dans le meilleur des sens de vivre avec elle. « Merci d’être là… » Tu dis en te serrant fort contre elle.