The void she left behind feels unbearable, a constant reminder of what could have been.-- @Zoya Lewis
Les kilomètres qui les séparaient de l’aéroport diminuaient bien trop rapidement au goût de Cameron qui était étrangement pensif. Si on lui avait dit deux ans plus tôt que le départ de Freya aux États-Unis le peinerait autant, il aurait ri. À cette époque, il y avait bien longtemps que sa relation avec la suédoise n’était plus la même que lorsqu’ils étaient gamins, qu’elle le méprisait pour ce qu’il était devenu à l’adolescence, mais contre toute attente, elle était restée auprès de lui après son accident, persuadée que le petit garçon qu’elle avait apprécié se cachait quelque part sous sa carapace. Tandis que d’autres l’avaient ménagé parce qu’il traversait une période difficile, Freya n’avait pas eu peur de lui tenir tête en lui disant ses quatre vérités. Le Lewis avait grogné à de multiples occasions, certes, mais l’entêtement de Vranken avait fait renaître entre eux un semblant de complicité. Jusqu’à ce que la nature des sentiments qu’il éprouvait pour elle change du tout au tout. Il avait tenté de les ignorer en espérant que Charlie soit un bon parti pour lui, mais il n’avait eu d’autre choix en thérapie que de se rendre à l’évidence que la brune était bien plus qu’une amie pour lui. Il désirait plus et il avait tellement perdu de temps à prétendre qu’elle n’était que l’amie de Zoya qu’elle allait maintenant lui glisser entre les doigts s’il ne faisait rien pour l’empêcher de partir. Mais quoi?
Le cœur gros, il coupa le moteur de sa voiture et aida les filles à en sortir les valises de Freya ainsi que la cage de Zeus qu’il posa sur un chariot à bagages. Il les suivit ensuite jusqu’à l’intérieur de l’aéroport tout en restant un peu à l’écart. Il s’agissait de l’amie de sa sœur, après tout, il ne voulait pas empiéter sur les derniers moments qu’elles avaient ensemble. Du moins, c’était ce qu’il prétendait, mais il était surtout trop occupé à lutter contre la boule qui s’était logée dans sa gorge pour être capable de participer à la moindre conversation. Il allait craquer dès qu’il ouvrirait la bouche, il le sentait, il s’installa donc devant une pancarte qu’il fit mine de lire attentivement jusqu’à ce que le moment tant redouté arrive, celui de lui dire officiellement au revoir. « Bonne chance avec ton frère. » se contenta-t-il de lui dire avant que les deux femmes ne s’étreignent avec beaucoup d’émotion. Durant un moment, Cameron crut qu’il n’allait rien faire d’autre que la regarder partir, mais il saisit finalement son poignet pour l’arrêter lorsqu’elle passa près lui pour se diriger vers la sécurité. Il ne savait pas si ses sentiments pour elle étaient réciproques, mais il devait se mouiller en espérant que ce serait suffisant pour la faire changer d’avis. Tant pis si Zoya était présente, si elle n’approuvait pas, c’était maintenant ou jamais. « Attends… » murmura-t-il d’une voix tremblante. Il tint son poignet comme s’il s’agissait d’une bouée et il s’approcha d’elle d’un pas lent en plongeant son regard dans le sien. Il ne se sentait pas capable de lui exprimer verbalement ce qu’il ressentait pour elle, mais il espérait que ses gestes vaudraient mille mots. C’est donc le cœur battant la chamade que sa main libre glissa le long de la nuque de la jeune femme et qu’il posa ses lèvres contre les siennes, dans l’espoir que ce serait suffisant pour la faire rester. Qu’il serait suffisant. « Cam… » Son ton de voix ne lui inspirait pas confiance, il pouvait sentir le sol se dérober sous ses pieds. Cameron recula d’un pas, puis deux, puis il se retourna et quitta en direction du stationnement sans se retourner.
D’un pas rapide, il traversa le stationnement et il se dépêcha de déverrouiller sa portière d’une main tremblante avant de se laisser tomber lourdement sur son siège. L’attente lui sembla interminable et le peu d’espoir qu’il lui restait se vit anéanti dès qu’il aperçut dans son rétroviseur que Zoya était seule. Il n’avait pas suffi et elle était partie. Un bras appuyé contre sa portière, il démarra son véhicule sans oser regarder en direction de sa sœur qui prit place à côté de lui tandis qu’il pleurait silencieusement. C’est après avoir monté le volume de sa musique au maximum pour ne pas avoir à faire la conversation qu’il prit la route en direction de la maison qu’il partageait avec Zoya. De tout le trajet, il ne prononça pas le moindre mot et ne jeta aucun regard en direction de sa sœur qu’il savait aussi triste que lui de perdre son amie de longue date. La route lui parut excessivement longue, mais ils finirent par finalement arriver à destination vers l’heure du dîner. « Tu peux manger sans moi, je n’ai pas faim… » Sans attendre sa réponse, il se précipita vers sa chambre où il s’allongea sur son lit pour serrer son deuxième oreiller.
Juin 2023. Lorsque Freya lui a annoncé la nouvelle, elle n’a pas voulu le croire. Elle ne se fait pas à l’idée que sa sœur de cœur puisse partir pour les States, même si ses motivations sont louables et compréhensibles. Elle l’a toujours soutenu dans son souhait de retrouver son frère biologique et elle comprend aussi ce besoin de s’éloigner des Vranken, dont la pression de la part de ceux qui ont bien de trop nombreux squelettes cachés dans leur placard semble vitale pour la brune. Alors, oui, Zoya a pleuré à chaudes larmes, oui, Zoya en a fait des tonnes, comme à son habitude, ses émotions quintuplés alors qu’elle refuse de voir celle qu’elle a toujours considéré comme sa sœur partir définitivement. Elle sait qu’elles ne sont qu’à quelques milliers de kilomètres, rien d’insurmontable surtout en connaissant la bougeotte caractéristique de Zoya, mais il n’empêche que cette dernière perd un de ses piliers dans sa vie qui peut parfois être chaotique et nécessite une personne comme la Vranken pour la remettre sur le droit chemin.
Elle ne lui en veut pas, cependant. Le trajet en direction de l’aéroport est cependant bien calme et un nœud dans son estomac se crée au fur et à mesure qu’ils approchent. L’envie de crier à son frère de faire demi-tour et de verrouiller les portières afin de ne pas permettre à Freya de sortir est présente, prête à tout pour ne pas la voir partir. Mais elle ne peut la retenir contre son gré, elle ne peut jouer l’éternelle égoïste qui ne voit jamais plus loin que le bout de son nez. Alors, ils y arrivent à cet aéroport, ils sont même dans le hall désormais et il est temps de se dire aurevoir. Zoya se jette dans les bras de Freya, ne peut contenir ses larmes dans cette étreinte qu’elle lui offre, la serrant sûrement trop fort au point que la jeune femme puisse manquer d’air. Elle lui promet de venir très vite la rejoindre et la supplie de lui donner des nouvelles au quotidien, qu’elle ait trouvé une piste ou non au sujet de son ainé. Elle peine à la lâcher, elle peine à la laisser partir, au point qu’elle fasse abstraction de la présence de son frère à leurs côtés « Bonne chance avec ton frère. ». Zoya conserve une main dans celle de son amie, soutient son regard alors qu’elle acquiesce aux mots de son frère pour lui dire qu’elle lui souhaite la même chose. Freya tourne alors les talons, prête à rejoindre l’embarquement et si Zoya s’apprête à en faire de même, elle est cependant stoppée en voyant que son frère est celui qui retient Freya. « Attends… » Elle ne comprend pas ce qui se passe à cet instant, ne comprend pas non plus combien de chapitres elle a pu louper et lorsqu’elle voit son frère entreprendre un baiser envers Freya, elle reste de marbre. Sûrement étonnée mais incapable de réagir comme elle l’aurait fait si les circonstances avaient été différentes, Zoya observe la scène un peu à l’écart, non sans avoir un pincement au cœur lorsque… « Cam… ». L’ainée comprend que quoi qu’il fasse, le cadet ne parviendra pas à la retenir et sûrement parce qu’incapable d’affronter plus, il préfère s’éloigner et tourner les talons à son tour. Freya et Zoya échangent un regard désolé, poussant cette dernière à retourner vers sa sœur de cœur qu’elle sent affectée par la tournure des événements. Elles échangent quelque peu mais Frey’ doit partir alors qu’on appelle les derniers passagers du vol qu’elle doit prendre. Une dernière étreinte, des larmes qui perlent sur ses joues et Zoya quitte définitivement le hall de l’aéroport pour rejoindre la voiture dans laquelle elle retrouve Cameron.
Le trajet se fait silencieusement. A regret pour Zoya qui aimerait pouvoir discuter avec son frère qu’elle sent affecté, contrainte de respecter cependant ce silence qu’il préfère instaurer avec eux. Elle ne veut pas le brusquer et lorsqu’ils arrivent à la maison, ce silence pesant s’installe aussi jusqu’à ce que son frère finisse par prononcer quelques mots, pour mieux s’éclipser ensuite « Tu peux manger sans moi, je n’ai pas faim… ». « Cameron, att… » il n’y a rien à faire, il disparait dans sa chambre, fermant la porte derrière lui. Et même si elle a envie d’insister, elle ne veut pas engendrer un conflit inévitable et le laisse alors dans sa solitude, le temps nécessaire pour espérer avoir une conversation avec lui…
Elle n’a pas eu plus l’appétit que son frère et d’ailleurs, le sandwich qu’elle s’est rapidement confectionné trône encore à côté d’elle sur la table alors que son frère daigne enfin montrer le bout de son nez. Elle est concentrée sur son ordinateur, réalisant du post traitement de ses photographies pour la nouvelle collection de Weatherton et lève le nez sur son frère en le voyant déambulé dans la cuisine. Elle hésite puis ferme son ordinateur devant elle, restant cependant assisse « Ca va… ? ». Elle en connait la réponse, soupire alors qu’elle vient à se redresser « J’ignorais que… que tu appréciais Freya. Je suis désolée qu’elle ne soit pas restée ». Elle ne doute pas une seule seconde de la réciprocité des sentiments, quand elle a su lire dans les yeux de sa meilleure amie mais elle ne peut pas s’avancer non plus à sa place. « Tu veux en parler ? » qu’elle demande alors au bout d’un moment, alors qu’elle l’observe évoluer dans l’espace. Elle connait son frère par cœur, Zoya, sait qu’il ne s’exprime pas aussi facilement qu’elle mais elle ne peut se résoudre à le voir dans cet état et ne pas agir « On peut aussi sortir pour se changer les idées tous les deux. Je t’amène où tu veux, c’est moi qui régale ». Un fin sourire arrive à trouver sa place sur ses lèvres alors qu’elle tente d’user d’un peu d’humour et de provoquer son petit frère pour le faire réagir.
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Cameron se sentait anéanti. Freya venait à peine de partir qu’elle lui manquait déjà. Le seul souvenir tangible qu’il avait d’elle était sa robe fleurie qu’elle avait oubliée dans sa chambre lorsqu’elle y avait temporairement élu domicile pendant que le Lewis était en cure de désintoxication. Allongé sur son lit, le brun caressait le bout de tissu entre ses doigts en se remémorant la fois où il avait amené la jeune femme en mer pour la première fois. S’il le pouvait, il donnerait n’importe quoi pour retourner à ce moment un peu plus d’un an plus tôt, quitte à ce qu’elle l’insulte toute la journée. N’importe quoi pour humer son parfum une fois de plus et la revoir sourire. Exténué d’avoir pleuré autant, Cameron s’assoupit, la robe de Freya contre son visage. C’est une heure plus tard qu’il se réveilla enfin avec un mal de tête atroce. Affamé et surtout motivé par une énorme envie de pisser, il sortit de sa chambre et se dirigea vers la cuisine, non sans arrêter à la salle de bain en chemin. « Ca va… ? » Les yeux rougis et les paupières gonflées, il se contenta de secouer négativement la tête sans oser regarder sa sœur. Il ouvrit les portes du réfrigérateur et il se pencha vers l’avant en faisant mine de se chercher à manger. Dans les faits, il espérait que la fraicheur qui se dégageait de l’électroménager l’aiderait à se ressaisir, à penser à autre chose qu’à la poudre qu’il avait envie de se mettre dans le nez pour oublier sa peine. S’il ne résistait pas à la tentation, il pouvait aussi oublier Hannah et c’était surtout pour elle qu’il faisait tout ce qu’il pouvait pour ne pas rechuter. « J’ignorais que… que tu appréciais Freya. Je suis désolée qu’elle ne soit pas restée » Apprécier n’était pas un mot assez fort. Depuis qu’elle était rentrée dans sa vie après son accident, la suédoise s’était insinuée dans sa tête, puis dans son cœur, sans qu’il ne la voie venir. Il avait été le premier surpris considérant qu’ils se connaissaient depuis si longtemps, mais aussi parce qu’ils se méprisaient depuis une dizaine d’années maintenant. Cameron avait essayé de faire abstraction de ses sentiments, ne les assumant pas puisqu’il s’agissait de la meilleure amie de sa sœur avant tout, mais il s’était vite rendu compte qu’il ne ressentirait jamais des sentiments aussi forts pour Charlie que pour Freya. Aujourd’hui, il se sentait stupide. Stupide de ne pas lui avoir fait part de ce qu’il ressentait plus tôt alors qu’il avait mis un terme à sa relation avec son ex pour elle il y avait un mois et demi déjà. La vérité? Il avait peur que ses sentiments pour elle ne soient pas réciproques, de se faire humilier en subissant un rejet de sa part comme à l’aéroport. Pourtant, avant son accident, jamais le musicien ne se serait empêché de faire des avances à quelqu’un de peur de se faire dire non. Qui ne tente rien n’a rien, qu’il disait toujours. Maintenant, il ratait des opportunités parce qu’il n’avait plus confiance en lui. « Moi aussi. » Pour lui, mais aussi pour elle car il savait que Zoya était aussi peinée que lui du départ de son amie d’enfance,
Finalement, n’ayant pas la tête à se faire à manger, il referma les portes du réfrigérateur et il se prit un verre d’eau avant de prendre place à côté de Zoya. « Tu veux en parler ? » Il haussa une épaule en étirant le bras pour voler le sandwich de sa sœur. « Je ne sais pas. » N’importe quoi pour retarder le moment de parler de ses émotions. D’un côté, il se disait que ça lui ferait du bien de ne pas garder tout ça pour lui, mais de l’autre, il voyait difficilement comment il allait réussir à s’exprimer sans que ses émotions ne prennent toute la place. « On peut aussi sortir pour se changer les idées tous les deux. Je t’amène où tu veux, c’est moi qui régale » La bouche pleine, il secoua la tête pour refuser son offre. « T’as vu ma tête? J’ai pas spécialement envie que les paparazzis nous harcèlent et que les journalistes partent des rumeurs à mon sujet… » Ils s’étaient suffisamment fait plaisir lors de sa séparation avec Luke et maintenant avec son problème de consommation, il voulait juste qu’on le laisse tranquille. « On se commande une pizza avec des rondelles d’oignons? » Parce que non, le sandwich de Zoya n’allait pas être suffisant, il avait besoin de manger ses émotions ce soir. Le cadet se pencha pour attraper le menu d’une pizzeria du quartier qui trainait sur le coin de la table un peu plus loin. Les yeux rivés sur le menu, il osa enfin s’ouvrir un peu. « J’aurais dû lui dire avant que je l’aimais, mais j’ai pas été capable… » Il se racla la gorge avant de poursuivre. « J’ai rompu avec Charlie pour elle tu sais? » Et ça, Freya ne le savait pas. « Je l’adore Charlie, et je me sens mal de lui avoir fait de la peine, mais je ne pouvais pas rester avec en pensant à une autre. » Il avait déjà assez merdé avec Luke, il ne voulait pas faire la même erreur deux fois, surtout pas avec quelqu’un qui comptait autant à ses yeux. « Et maintenant elle est partie, so… » Il sourit tristement en tendant à Zoya le menu. « Bacon olives? » dit-il en mettant sur sa tête le capuchon de son hoodie d’une main tout en s’essuyant le coin des yeux de l’autre.
Juin 2023. Bien qu’il ne le dise pas à voix haute, Cameron se montre honnête avec sa sœur en répondant négativement d’un signe de tête lorsque sa sœur lui demande s’il va. Elle n’est pas surprise, Zoya a bien vu dans quel état émotionnel il se trouvait après le départ de Freya et ses yeux bouffis ne font que confirmer le mal être dans lequel il peut se trouver actuellement. Si elle est tout autant triste du départ de sa sœur de cœur, elle ne peut imaginer la douleur plus vive que peut ressentir son petit frère dans cette situation, surtout quand il a pris le risque de lui avouer des sentiments sûrement enfouis depuis trop longtemps en lui. Cela n’a pas eu l’effet escompté, Freya ayant tout de même décidé de quitter le sol australien et elle en est sincèrement désolé. « Moi aussi. »
Elle l’observe déambuler dans la pièce, ne semblant pas avoir trouvé son bonheur dans le réfrigérateur, surement parce qu’il n’a pas cœur à manger que par manque de choix. Cameron vient s’installer à côté de sa grande sœur et replie ses jambes contre elle en posant ses pieds sur la chaise et se pivote un peu vers Cameron pour lui demander s’il veut en parler. Elle n’est pas certaine qu’il acceptera mais elle tente, au moins pour qu’il sache qu’elle est là s’il a besoin. « Je ne sais pas. » Il lui subtilise son sandwich et si d’habitude elle lui aurait tapé sur la main fortement pour l’en dissuader, là, elle le laisse faire, sans mot dire. Comme son je ne sais pas reste en suspens et qu’il ne poursuit pas, Zoya lui propose une autre alternative, celle qui serait de sortir de la maison et d’aller se changer les idées. « T’as vu ma tête? J’ai pas spécialement envie que les paparazzis nous harcèlent et que les journalistes partent des rumeurs à mon sujet… » Bon, elle aura au moins essayer et comme elle ne veut surtout pas le contrarier ou le pousser à faire quelque chose qu’il ne souhaite pas faire, elle se contente d’hausser les épaules, prenant un petit bout de sandwich – le voir manger lui ouvre soudainement l’appétit – « Ok, comme tu veux » qu’elle fait sur un ton qui se veut bienveillant, tout en portant le morceau à sa bouche. « On se commande une pizza avec des rondelles d’oignons? » Bon, elle est prête à faire des concessions pour l’aider à aller mieux, céder au moindre de ses caprices mais… « Ou à autre chose ? » qu’elle tente avec un petit sourire aux lèvres « Fais-toi plaisir » elle l’aide à attraper le menu en lui glissant un peu plus proche pour lui faciliter la tâche. Elle le laisse lire le menu sans mot dire, reprenant un morceau du sandwich, gardant cependant son regard rivé sur son frère. « J’aurais dû lui dire avant que je l’aimais, mais j’ai pas été capable… » Finalement, Cameron décide de se livrer à sa sœur et parce qu’elle tient à ce qu’il poursuit, elle ne l’interrompt pas « J’ai rompu avec Charlie pour elle tu sais? » – « Oh… Je l’ignorais » qu’elle fait sur un ton bas et au vu de la réaction de Charlie, elle se doute qu’elle devait être au courant pour sa part, là où Zoya l’ignorait.« Je l’adore Charlie, et je me sens mal de lui avoir fait de la peine, mais je ne pouvais pas rester avec en pensant à une autre. » Zoya acquiesce car il n’aurait pas été correct qu’il reste avec la jolie blonde alors qu’il pensait à une autre. C’est certain. Maintenant, il a quand même fait du mal à Charlie et Zoya lui en a d’ailleurs voulu pour ça, car elle trouvait que la jeune femme lui apportait beaucoup d’attentions et a toujours été aux petits soins pour lui. Lui reprocher cependant maintenant n’est pas l’idée du siècle et c’est pour cette raison qu’elle se contente de dire « Elle en souffre mais, elle ira mieux. Tu as pris la bonne décision ». Au moins pour lui épargner de souffrir davantage en faisant tarder une rupture qui semblait inévitable, et cela sûrement depuis le départ. Parce que Zoya se doute que les sentiments de Cameron à l’égard de Freya ne sont pas apparus comme ça, comme un cheveu sur la soupe, et qu’ils datent de plusieurs mois, voire années qui sait, bien avant sa relation avec Charlie. « Et maintenant elle est partie, so… » Il se sent idiot d’avoir sacrifier une relation pour une autre qui n’a finalement pas abouti. Elle est désolée, le regard qu’elle lui lance le traduit aisément « Bacon olives? » Le voilà qu’il reparle de pizza, bon moyen de stopper le sujet pour éviter de laisser entrevoir à sa sœur tout le mal que le départ de Freya peut lui procurer – mais elle le comprend par son comportement et le fait qu’il se dissimule derrière sa capuche « Une au peppéroni… et aux fromages aussi » qu’elle fait en plongeant son regard à son tour dans le menu. Puis lorsqu’elle repose celui-ci sur la table, elle se pivote totalement pour faire face à son petit frère et lui retire doucement sa capuche de sur sa tête « Eh, t’as pas besoin de te cacher avec moi » Et sans même lui demander l’autorisation, elle se penche vers lui pour envelopper ses bras autour de son corps – sans l’obliger à lui faire face – le serrant fortement contre elle. « Je te promets que ça finira par aller. Je comprends ta déception, Cameron. Ca fait toujours mal quand celui qu’on aime n'a pas la réaction attendue » Elle a déjà connu ça, connait que trop bien ce sentiment et est désolée que son frère ait à vivre ça à son tour. Elle le garde dans ses bras quelques instants encore puis se détache pour lui rendre sa liberté « Depuis combien de temps ? » il a des sentiments pour Freya, elle entend. « Tu sais, je pense aussi que tu aurais dû lui dire avant… Qu’est-ce qui t’a retenu ? ». Elle ne cherche pas à remuer le couteau dans la plaie, ni l’accabler, mais à comprendre pourquoi il s’est refusé à user de franchise à son égard.
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« Ok, comme tu veux » Cameron appréciait que sa sœur n’insiste pas, qu’elle respecte qu’il n’avait pas envie de sortir aujourd’hui pour se changer les idées. Au contraire, il avait besoin de vivre ses émotions dans la tranquillité de leur foyer et, ça il ne lui dirait pas, mais avec elle. Malgré tous les différends qu’ils pouvaient avoir, les insultes qu’ils pouvaient se dire, la présence de Zoya à l’instant lui faisait du bien. Elle le rassurait quand il ne se faisait plus confiance lorsqu’il vivait quelque chose de difficile et qu’il se retrouvait seul, craignant toujours qu’il s’agisse de la goutte qui faisait déborder le vase et qui le ferait rechuter. Là, au moins, il pouvait se reposer sur elle sans jugement. À défaut de se remplir le nez de poudre, il se remplirait l’estomac d’une overdose de fromage. De la pizza, c’était toujours bon pour le moral et il risquait de se sentir assez assommé par la suite pour dormir un peu et oublier sa douleur le temps d’une sieste. « Ou à autre chose ? Fais-toi plaisir. » « Tu ne valides pas mon choix? » Peu importe, il avait les moyens de leur commander une dizaine de pizzas sans problème s’ils ne s’entendaient pas sur la garniture. Au pire, ils en auraient dans le réfrigérateur pour leurs prochains repas, son petit doigt lui disait qu’il n’aurait pas plus envie de cuisiner dans les prochains jours.
Dans cette histoire, Cameron n’était pas le seul à souffrir. Il y avait aussi Zoya, Freya certainement, mais aussi Charlie avec qui il avait rompu à son anniversaire parce qu’il s’était rendu compte que les sentiments qu’il avait pour elle n’étaient pas de nature amoureuse. Il culpabilisait, ne savait pas quoi faire pour qu’elle ne le déteste plus, mais il savait que c’était la chose à faire pour elle comme pour lui. Il valait mieux arracher le pansement le plus rapidement que possible que de laisser Hannah s’attacher encore plus à la blonde. « Oh… Je l’ignorais. » L’air honteux, il fixa ses mains en faisant tournoyer l’une de ses bagues autour de son doigt. « J’aurais vraiment aimé que ça marche avec Charlie… » Parce que malgré l’absence de sentiments amoureux, elle lui faisait beaucoup de bien depuis qu’elle était entrée dans sa vie. Elle l’avait aidé à reprendre confiance en lui par rapport à sa jambe, mais aussi en lien avec ses capacités parentales. C’était grâce à elle qu’il avait repris sa place à temps plein en tant que père dans la vie d’Hannah. Il en voulait à la vie de lui mettre des bâtons dans les roues. « J’ai pas eu le courage de le dire à Hannah. Elle l’aime tant… » ajouta-t-il en souriant tristement. Depuis sa sortie de cure de désintoxication, il ne voyait pas sa fille très souvent. Il ne voulait pas en plus en ajouter une couche en lui faisant de la peine en lui apprenant qu’elle ne verrait probablement plus Charlie. « Elle en souffre mais, elle ira mieux. Tu as pris la bonne décision » Il se força à sourire en hochant la tête. Que sa sœur reconnaisse qu’il avait pris la bonne décision lui faisait du bien.
« Une au peppéroni… et aux fromages aussi » Il hocha la tête en essayant de prendre son téléphone pour passer la commande, ses yeux trop embués pour réussir à composer le moindre numéro. Du bout des doigts, il continua d’essuyer ses yeux, mais c’était toujours à recommencer. « Eh, t’as pas besoin de te cacher avec moi » Il n’osa même pas la regarder lorsqu’elle lui retira son capuchon, se sentant un peu plus vulnérable maintenant que plus rien ne cachait le fait qu’il pleurait. Lorsque Zoya l’enveloppa de ses bras, il ne se débattit même pas, au contraire, il laissa son corps s’incliner jusqu’à ce qu’il puisse blottir sa tête contre la sienne en fixant le vide devant lui. Il ne prononça pas le moindre mot, trop occupé à lutter contre la boule qui remontait dangereusement le long de sa gorge. Il ferma les yeux, la mâchoire serrée, dans l’espoir de réussir à refouler ses larmes, mais l’étreinte de sa sœur renversa sa barricade. « Je te promets que ça finira par aller. Je comprends ta déception, Cameron. Ça fait toujours mal quand celui qu’on aime n'a pas la réaction attendue » Il ne s’était pas pris beaucoup de refus dans sa vie, Cameron, mais le rejet de Freya était définitivement le pire. « Elle me manque déjà… » murmura-t-il en pleurant. Lorsque Zoya lui rendit sa liberté, il se leva pour aller se moucher, restant un moment de dos à sa sœur le temps de reprendre le contrôle sur ses émotions. « Depuis combien de temps ? » « Je ne sais pas, hmmmmm… » Il déglutit difficilement en reprenant place à côté d’elle, les sourcils froncés. « À force de… passer du temps ensemble, depuis mon accident? » Quand exactement, c’était plus difficile à dire. « Ça fait un moment… ça m’a pris du temps à… l’assumer. » Parce que Freya n’était pas n’importe qui, elle était l’amie d’enfance de sa sœur. Comme Angus le disait tout le temps, les fins de relation de Cameron faisaient peur. Cam n’avait pas envie de compliquer les choses entre sa sœur et la suédoise. « Tu sais, je pense aussi que tu aurais dû lui dire avant… Qu’est-ce qui t’a retenu ? » Incapable d’affronter son regard, il baissa la tête pour fixer une fois de plus ses mains. « C’était ta meilleure amie… » Toi, en somme, parce qu’il savait que son ainée n’approuverait jamais cette relation. « Elle me détestait depuis tellement longtemps de toute manière. » ajouta-t-il en balayant l’air d’une main pour faire comme si ça ne changeait rien, qu’il n’aurait jamais eu de chance avec elle.
Juin 2023. « Tu ne valides pas mon choix? » Il lui est égal pour l’heure, elle se contentera de la pizza qu’il voudra car c’est lui qui a besoin de réconfort. Elle préfère d’ailleurs la nature de celui-ci qu’autre chose, car sa crainte est qu’il puisse replonger et retrouver une ancienne addiction ou une nouvelle, qui peut être le chemin de la facilité. C’est aussi pour cette raison qu’elle reste à ses côtés, en plus de vouloir être présente pour lui car elle ne sait que trop bien ce qu’il peut ressentir.
« J’aurais vraiment aimé que ça marche avec Charlie… » Zoya n’en doute pas parce qu’elle sait que son frère n’est pas quelqu’un de mauvais. Elle comprenait la colère de Charlie, comprenait aussi que pour elle, cela soit difficile d’accepter qu’il en aime une autre et ne pouvait qu’imaginer là aussi la douleur que cela pouvait procurer. Pour autant, elle estime qu’il a fait ce qu’il fallait parce que Charlie ne méritait pas d’être la solution de repli ou d’être dans une relation où tout n’était que faux semblant. « J’ai pas eu le courage de le dire à Hannah. Elle l’aime tant… » « Tu le feras si elle le demande. Pour l’heure, je ne pense pas que ce soit nécessaire » surtout quand il passe très peu de temps avec sa fille et que les choses sont déjà compliquées sur ce plan-là. En rajouter une couche ne serait effectivement pas la solution et c’est pour cette raison qu’elle lui conseille d’attendre.
Cameron est au plus mal et bien qu’il tente de camoufler son mal être, en contenant ses larmes devant elle, Zoya ne veut rien savoir et préfère qu’il extériorise ce qu’il a sur le cœur en sa présence plutôt qu’il garde tout pour lui. Durant ce moment d’étreinte, son cœur se serre parce qu’il reste son petit frère et que cela lui fait du mal de le voir dans cet état. Cela lui est même insupportable mais elle se doit de ne pas le montrer pour être à la hauteur de son rôle de grande sœur qui lui incombe à ce moment même. « Elle me manque déjà… » « Je sais… ». Elle lui manque aussi mais il n’est pas question ici de son amitié avec la Vranken, ce qui explique qu’elle ne l’ajoute pas. Après quelques minutes, Cam’ se lève et lui laissant quelques secondes de répit, elle se permet de lui demander depuis combien de temps il est amoureux d’elle « Je ne sais pas, hmmmmm… » Il revient s’asseoir à ses côtés, sait que la question qu’elle lui pose est délicate, mais une part d’elle a besoin de savoir, sans que cela soit pour autant de la curiosité mal placée « À force de… passer du temps ensemble, depuis mon accident? » Un de ses sourcils se arque sous la surprise de la confession qu’il lui fait, parce que cela fait tout de même un bon bout de temps qu’il a des sentiments pour elle. « Ça fait un moment… ça m’a pris du temps à… l’assumer. » Elle acquiesce, sans comprendre toutefois pourquoi il s’est retenu avec elle. Après tout, il ne lui semble pas que ce soit le genre de son frère de cacher son attirance pour une fille mais peut-être passe-t-elle à côté d’une raison qui lui échappe et qui explique ce qui l’a retenu « C’était ta meilleure amie… » C’est l’étonnement qu’il peut lire maintenant et sa tête se recule même de quelques centimètres « Attends ? Tu t’es retenue à cause de moi ? » Elle secoue la tête de gauche à droite « Ca n’aurait pas dû te freiner… » Bon, en y réfléchissant, elle doit cependant reconnaitre que voir son frère draguer Freya sous ses yeux et imaginer les deux ensemble restent une image qui lui aurait sûrement été difficile à avaler, au début tout du moins. « Bon, ok, ça m’aurait paru … bizarre. Et je t’en aurai possiblement fait voir de toutes les couleurs. Mais ça m’aurait passé, une fois que j’aurai été convaincu que tu ne te jouais pas d’elle » Et quand elle voit aujourd’hui sa réaction, à quel point il est mal, elle n’en doute plus une seule seconde « Tu crois que je me suis gênée moi en plus ? » qu’elle ne peut s’empêcher de dire sur le ton de l’humour, faisant évidemment référence à cette relation secrète qu’elle a toujours entretenu avec Edison – du moins, quand cela l’arrangeait. « Elle me détestait depuis tellement longtemps de toute manière. » « Tu n’en sais rien, ça, Cam. Regarde-nous. On est sans cesse en train de se cracher les pires horreurs à la figure. Ca n’empêche qu’on s’aime indéfiniment » Elle guette sa réaction, surtout que la comparaison est un peu étonnante, il faut le reconnaitre ce qui explique qu’elle ajoute, levant les yeux au ciel « Ce que je veux dire c’est que c’est parfois un bon moyen d’auto défense pour ne pas montrer à l’autre qu’on tient à lui ». Maintenant, elle ne peut rien garantir non plus parce qu’elle n’en sait rien et ne sait pas si les sentiments que ressent Cameron pour Freya sont réciproques. « Tu n’as qu’un mot à dire et je pars dès demain la rejoindre pour la ramener de force ». Pour lui mais aussi pour elle, elle ne peut le nier. Sa main vient trouver celle de son frère avec un peu plus de sérieux « Je suis désolée, encore une fois, Cameron ». Elle se pivote vers lui à nouveau, se redressant sur son siège, attrapant sa deuxième main pour l’inciter à faire de même « Promets-moi que, dès l’instant où tu sens que c’est trop pour toi tu viendras me voir ? ». Parce qu’elle sera toujours là pour lui, et ça, il le sait, mais si elle doit le lui répéter un millier de fois, elle le fera. Une rechute de sa part ne lui serait pas supportable.
The void she left behind feels unbearable, a constant reminder of what could have been.-- @Zoya Lewis
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« Attends ? Tu t’es retenue à cause de moi ? » Leurs regards se croisèrent un court instant, jusqu’à ce que Cameron rebaisse les yeux une fois de plus. Zoya était effectivement l’une des raisons qui avait empêché son frère de faire part de ses sentiments à la femme qu’il aimait, mais pas que. La peur du rejet pesait aussi énormément dans la balance parce que Freya lui envoyait des signaux contradictoires. À certains moments elle semblait tenir énormément à lui, alors qu’à d’autres, il était prêt à parier qu’elle le trouvait insupportable. Considérant qu’elle avait décidé de partir à l’autre bout du monde malgré le baiser qu’il lui avait donné, il en venait à la conclusion qu’elle ne l’aimait pas de la même manière même si, au final, il était bien loin de la vérité. « Entre autres… j’avais pas envie qu’on se prenne la tête à ce sujet-là. » Parce qu’il savait que sa sœur n’aurait pas approuvé cette relation, au début du moins, tout comme il n’approuvait pas la relation que sa sœur entretenait avec son ami d’enfance, peu importe ce que leur relation représentait. « Ca n’aurait pas dû te freiner… » - « C’est juste parce que tu me vois pleurer que tu dis ça… » Une semaine plus tôt, dans d’autres circonstances, il était convaincu qu’elle n’aurait pas eu le même discours. « Bon, ok, ça m’aurait paru … bizarre. Et je t’en aurai possiblement fait voir de toutes les couleurs. Mais ça m’aurait passé, une fois que j’aurai été convaincu que tu ne te jouais pas d’elle » Cameron ne savait pas trop comment se sentir suite aux paroles de sa sœur. Si c’était presque touchant qu’elle dise qu’elle aurait fini par se faire à ce qu’il fréquente Freya, l’opinion qu’elle avait sur ses intentions lui faisait un petit pincement au cœur. Cameron n’avait pas toujours été le plus gentil et il avait tendance à mettre fin à ses relations de façon peu délicate, mais il n’appréciait pas pour autant qu’on le fasse passer pour un trou de cul. « Merci de ta confiance, vraiment… C’est cool de savoir ce que tu penses de moi. » Son ton était plus sec, il n’avait pu s’en empêcher. À l’adolescence, certainement qu’il aurait pu considérer Vranken comme un trophée à obtenir, mais elle était loin cette époque. Aujourd’hui, jamais il n’aurait osé lui faire le moindre mal, du moins pas volontaire. « Tu crois que je me suis gênée moi en plus ? » L’esquisse d’un sourire apparut au coin des lèvres du brun, ce qui vint détendre l’atmosphère. « Non… » Et justement, ce qu’elle faisait avec Edison le dérangeait parce qu’il ne voulait pas être coincé entre deux personnes à qui il tenait autant. Peut-être qu’il aurait dû faire la même chose, ne pas se gêner et aller vers Freya, mais il ne voulait pas faire ce qu’il ne voulait pas qu’on lui fasse. « Tu n’en sais rien, ça, Cam. Regarde-nous. On est sans cesse en train de se cracher les pires horreurs à la figure. Ca n’empêche qu’on s’aime indéfiniment » Surpris par les paroles de sa sœur, il ne put faire autrement que de mimer un haut-le-cœur avant de rire pour cacher son malaise. Il n’était pas habitué que sa sœur lui déclare son amour ainsi, ce qui le rendait profondément mal à l’aise même s’il ressentait la même chose pour elle. « Ce que je veux dire c’est que c’est parfois un bon moyen d’auto défense pour ne pas montrer à l’autre qu’on tient à lui » Est-ce que sa sœur savait des choses que lui ne savait pas? « Tu penses que… » Il osa poser son regard sur elle, le cœur battant la chamade. Est-ce que Freya aurait pu se confier sur ce qu’elle ressentait pour lui? Considérant à quel point l’ainée des Lewis avait été surprise de constater que son frère était amoureux de sa meilleure amie, c’était peu probable, mais sait-on jamais. « Laisse tomber… » dit-il plutôt que de terminer sa phrase. À quoi ça lui servirait de savoir? Ça ne changeait pas le fait que la suédoise était partie à l’autre bout du monde et que rien ne garantissait qu’elle reviendrait un jour. « Tu n’as qu’un mot à dire et je pars dès demain la rejoindre pour la ramener de force » Sans hésiter, il secoua vivement la tête. « Non. Elle a pris sa décision… ça ne pouvait pas être plus clair. » Il sourit tristement en triturant le bas de son t-shirt. Si Freya avait des sentiments pour lui, ça n’avait pas suffi à la faire rester. Il ne voulait pas qu’elle revienne parce que Zoya l’y avait forcé, mais parce qu’elle avait envie d’être avec lui. « Je suis désolée, encore une fois, Cameron. Promets-moi que, dès l’instant où tu sens que c’est trop pour toi tu viendras me voir ? » Il se força à lui sourire légèrement en hochant la tête. « Promis… » Au même moment, la sonnette de la maison retentit. « Ça doit être la pizza. On va manger? » Rien de mieux qu’une overdose de fromage pour oublier sa souffrance même si l’effet ne durerait pas très longtemps au même titre que la cocaïne. C’était déjà ça, son oreiller serait toujours là pour accueillir ses pleurs un peu plus tard.