Il y a comme une ambiance intrigante et lourde qui pèse sur Brisbane depuis quelques jours. Le ciel est d’une couleur ocre, le fleuve ressemble à un gros marécage et la méfiance semble de mise de la part des habitants. La rumeur dit qu’une malédiction s’est abattue sur la ville à cause de chercheurs bien trop curieux et sûr d’eux. D’autres disent qu’il s’agit là d’un caprice météorologique. Pour Zoya, elle penche plutôt pour la première solution, ayant passé sa matinée à la bibliothèque pour se renseigner sur les légendes qui se raconte à propos de cette momie découverte. Passionnée par ce qu’elle a appris, elle se précipite à donner rendez-vous à Ambrose pour lui partager ces trouvailles. « Cette histoire est dingue. Et tout ce qu’ils disent dans ce livre parce qu’évidemment elle l’a emportée avec elle, faisant des pieds et des mains à la bibliothécaire pour qu’elle accepte est e-xac-te-ment ce qui est en train de se passer à Brisbane ». Elle s’installe sur un banc non loin d’eux, alors qu’ils se sont donnés rendez-vous dans un parc, incitant Rose à en faire de même pour lui montrer quelque chose dans le livre « Regarde. Hier, ils ont parlé d’une invasion de crapaud à la télé en disant que les passants ont eu peur parce qu’ils sont persuadés que ceux-ci ont essayé de les attaquer. C’est ce qu’ils décrivent ici ». Elle lui fourre le livre dans les mains pour qu’il prenne le temps de lire, ajoutant « J’ai envie d’aller voir. Tu viens avec moi ? ». Zoya est une vraie pile électrique. Elle a déjà bondit du banc, prête à prendre la direction du petit étang un peu plus loin dans le parc pour aller voir ça de ses propres yeux. « S’il te plait, s’il te plait ? » qu’elle le supplie alors en le tirant par la main « Et j’ai prévu ça… » et elle sort une boite à musique de son sac.

« Cette histoire est dingue. Et tout ce qu’ils disent dans ce livre est e-xac-te-ment ce qui est en train de se passer à Brisbane » Il marmonne des oui oui dans son coin, Ambrose. Il n’en a pas grand chose à faire de cette histoire ou de la météo un peu moins bonne que les jours précédents. Le monde s’agite pour rien ; il n’y a rien à en dire, rien à y faire non plus. Zoya a toujours eu l’attention d’une enfant, à se focaliser à droite puis à gauche. D’ici peu, ça lui passera, il le sait déjà et la connaît bien assez pour déjà le dire. « Regarde. Hier, ils ont parlé d’une invasion de crapaud à la télé en disant que les passants ont eu peur parce qu’ils sont persuadés que ceux-ci ont essayé de les attaquer. C’est ce qu’ils décrivent ici. » Il prend le livre sans l’ouvrir, peu intéressé par ce genre d’élucubrations. Cela ne fait aucun sens, Zoya devrait pourtant s’en rendre compte. “Des crapauds, vraiment ? Ils ont pris trop d’opium.” Ou quelque chose de plus fort encore. Les crapauds ne tombent pas du ciel et les premiers à l’avoir raconté tournaient à quelque chose. Ceux qui l’ont écrit voulaient être sensationnalistes, et cela a fonctionné. « J’ai envie d’aller voir. Tu viens avec moi ? » Puisqu’elle est déjà levée de son banc, il comprend sans mal qu’elle a envie d’aller le voir mais qu’elle a en réalité déjà pris la décision.

« Et j’ai prévu ça… » La boîte à musique l’intéresse, cependant. Il s’en approche comme d’autres s’approcheraient d’un trésor. “Ça a un rapport avec toute ton histoire ?” Son histoire, parce qu’il ne veut pas être rapproché de près ou de loin de crapauds pourfendant les cieux. “Tu l’as eu où ?” Si elle pensait l’acheter avec cette fameuse boîte à musique, alors elle avait parfaitement raison. “Je t’accompagne juste, ok ? Tu m’emmènes pas dans tes conneries.” Et la boîte à musique est déjà dans ses mains alors qu’il se relève à son tour pour prendre part à cette aventure, qui s’arrêtera à la seconde où elle aura compris qu’il ne s’agit que d’une vaste blague. “Ils disent qu’il va se passer quoi ensuite, dans ton fameux livre ?” Histoire qu’ils rigolent bien.

“Des crapauds, vraiment ? Ils ont pris trop d’opium.” Il fait parti des sceptiques Ambrose et cette remarque vaut à Zoya de laisser échapper un soupir agacé « Il y avait des enfants aussi qui ont assisté au phénomène ». Bien sûr que beaucoup clame que ces gens-là ont tout bonnement halluciné ou qu’ils sont juste impressionnés par pas grand-chose alors que le phénomène n’a rien d’anormal. Mais pour Zoya, tout ça est source de mystère et cela l’intrigue plus que de raison, au point qu’après avoir mené assidument ses recherches, elle s’est munie d’une boite à musique qui semble convaincre Ambrose à la suivre.

Mais ce n’est pas pour cela qu’elle a amené une boite à musique avec elle, Zoya. “Ça a un rapport avec toute ton histoire ?” – « Evidemment ! Ils disent que c’est un bon moyen pour endormir la reine et ainsi rendre inoffensif tous les autres crapauds. Et on va pouvoir agir pour s’en débarrasser ». Elle ne sait pas encore comment, pas très à l’aise avec l’idée de tuer des crapauds qui sont simplement sous l’emprise de cette malédiction. Mais surtout, par ses propos, elle montre à Ambrose qu’elle est prête à agir et que si elle l’amène avec elle, ce n’est pas juste pour observer et rester les bras croisés. “Tu l’as eu où ?” – « Euh… » voilà qu’elle tortille ses doigts entre eux, sa culpabilité la gagnant alors que le rouge vient à gagner ses joues « Je l’ai peut-être subtilisé à la dame de la bibliothèque… Mais, c’est qu’un prêt, promis après ça je lui ramènerai » qu’elle se justifie, ne voulant pas passer pour une hors la loi après avoir voler quelque chose qui ne lui appartient pas “Je t’accompagne juste, ok ? Tu m’emmènes pas dans tes conneries.” C’est déjà trop tard, mais elle se garde bien de le lui dire « Oui, oui promis » elle évite son regard, essayant de repérer le chemin à prendre en direction de l’étang où se trouvent les fameux crapauds “Ils disent qu’il va se passer quoi ensuite, dans ton fameux livre ?” Qu’est-ce qu’il ne lui demande pas. Il s’intéresse et il n’en faut pas plus pour rendre Zoya tout excitée de pouvoir partager ses trouvailles avec lui « L’épisode des crapauds n’est que le début. D’autres malédictions vont suivre et si personne n’agit à temps, ce sera la fin du monde. Ils parlent de possession, de violence, de dérèglement climatique, de transformation… » Elle pourrait lui en faire un long exposé mais elle sait qu’elle va vite l’ennuyer et préfère lui livrer la version courte « C’est pour ça qu’il faut agir… Sinon, ce sera fini de notre monde » Elle se tourne au même moment, marchant à reculons pour faire face à Ambrose et trébuche… sur un crapaud.

« Il y avait des enfants aussi qui ont assisté au phénomène »
“Ce sont des enfants, ils croient au Père Noël.”

Autrement dit, leur voix n’a aucune valeur aux yeux d’Ambrose, justement parce qu’ils sont des enfants et qu’ils n’ont pas la capacité de différenciel le réel de leurs rêves. Ce n’est pas qu’il n’a pas confiance en eux, c’est qu’ils pensent sincèrement qu’eux-mêmes ne sont pas capables de différencier ce qu’ils croient être réel de ce qui l’est vraiment. Mais Zoya ne l’écoute pas, déjà occupée à lui énumérer un plan à base de reine et de crapauds à tuer. Il hosse les sourcils, toujours aussi dubitatif face à cette idée. Les pauvres animaux n’ont rien demandé, après tout. « Je l’ai peut-être subtilisé à la dame de la bibliothèque… Mais, c’est qu’un prêt, promis après ça je lui ramènerai » - “Oh Zoya.” Il souffle, pas franchement etonné par sa réponse. Il aurait dû s’en douter, bien sûr qu’il aurait dû.

Du bout des lèvres, il tente de s’intéresser aux aventures de Zoya et lui demande ainsi comment les malédictions sont supposées s’abattre une à une sur le monde. Il n’y croit toujours pas, mais il se montre curieux malgré tout. Evidemment, le dessin qu’elle lui fait est particulièrement sombre et peu optimiste mais il l’écoute sans broncher, ayant l’impression d’entendre le pitch d’un film ou même d’un livre. Il en avait l’impression, du moins, jusqu’à ce que le pas de Zoya se retrouve sur un crapaud et qu’il marche sur un autre à son tour, les cieux se retrouvant gorgés de crapauds chutant droit vers le sol. La scène est indescriptible autant qu’elle est impossible. Les crapauds ne tombent pas du ciel, les crapauds n’envahissent pas l’environnement. Ils ne font pas ça ; ils n’écoutent pas les préceptes d’histoires pour enfants. “Merde. Tu peux pas avoir raison, Zoya. Pas sur ça…” Pas alors que l’histoire ne lui plaît pas, pas alors qu’il est question de la mort de bien trop de personnes.

Il se précipite sous un abri pour se protéger, Zoya à sa suite, et le regard hagard tant il espère qu’à tout moment on lui annonce que cette histoire n’est qu’un coup monté pour se moquer de lui. “Maintenant que tu l’as vu… Rentrons. Ca ne présage rien de bon, Zo, on doit partir le plus loin d’ici.” Si des crapauds se mettent bel et bien à tomber des cieux, il ne veut pas savoir ce qu’il se passera à Brisbane ensuite. Ce qu’il sait, c’est qu’il ne veut pas le voir de ses propres yeux.

“Ce sont des enfants, ils croient au Père Noël.” Qu’il peut être pénible à vouloir avoir toujours raison. Mais lancer le débat maintenant ne les avancerait pas dans cette quête qu’elle compte mener aujourd’hui, rêvant secrètement de se transformer en héroïne, en plus d’assouvir une curiosité immense, qui sauverait Brisbane d’une malédiction qui pourrait causer sa perte.

Alors l’arme sur laquelle tout son combat repose aujourd’hui, c’est cette boite à musique qu’elle a possiblement subtilisé à la bibliothécaire, passant aux aveux un peu honteusement “Oh Zoya.” – « Je me rachèterai, je lui proposerai mon aide pendant deux semaines, bénévolement, promis ». Ce n’est pas auprès de son ami qu’elle doit se repentir mais de la victime de son vol. Enfin, autant, elle n’y verra que du feu mais Zoya, bien que certaine d’avoir fait le bon choix pour le bien de tous, ne peut s’empêcher de culpabiliser suite à son geste.

Et soudainement, l’impensable se produit. Zoya manque de chuter à cause d’un crapaud au sol et c’est ensuite au tour d’Ambrose avant de subir… un déluge de crapauds. Tombé du ciel, comme ça, sans prévenir, sortis de nulle part. Surréaliste, la scène l’est et pourtant elle est bien réelle, Zoya se protégeant du mieux qu’elle peut la tête pour pas recevoir un animal visqueux sur celle-ci. “Merde. Tu peux pas avoir raison, Zoya. Pas sur ça…” – « Il te faut quoi comme preuve encore ? Et on en rien pris nous non plus! » lui qui disait un peu plus tôt que les personnes ayant assisté au même phénomène avait sûrement consommé une substance illicite, il ne peut pas en dire de même pour lui et ainsi il pourra accorder un peu plus de crédit à leurs témoignages qui n’étaient pas des salades.

Pas le temps de tergiverser, il faut qu’ils se mettent à l’abri. “Maintenant que tu l’as vu… Rentrons. Ca ne présage rien de bon, Zo, on doit partir le plus loin d’ici.” –  « Non, Rose ! On doit faire quelque chose ! On peut faire quelque chose » Il aurait dû se douter qu’elle avait un plan en tête. Elle lui reprend la boite de musique des mains « Grâce à ça, on peut éloigner cette plaie et protéger la ville d’une fin certaine ». Elle l’agite devant lui, son regard planté dans le sien, le suppliant « Il suffit de trouver la reine. Elle se trouve très certainement au milieu de l’étang là-bas » qu’elle fait en désignant l’endroit « Dis oui, s’il te plaiiiiittt ». Et au cas où, elle ajoute « Et si tu ne veux pas venir avec moi… j’irai toute seule » qu’elle dit sur un ton catégorique, reprenant un air sérieux.

« Je me rachèterai, je lui proposerai mon aide pendant deux semaines, bénévolement, promis. »
“C’est quand même une maigre compensation.”

Surtout alors qu’il ne devrait jamais y avoir eu quoi que ce soit à compenser si elle n’avait pas commencé en volant la pauvre dame. Ce n’est pas un comportement qu’Ambrose peut accepter aussi simplement que cela, en témoigne ses bras croisés et le regard réprobateur qu’il impose à Zoya. « Il te faut quoi comme preuve encore ? Et on en rien pris nous non plus! » Le ciel leur tombe sur la tête mais surtout les crapauds et le brun ne sait plus comment réagir ni même quoi faire: ce n’est pas une éventualité qu’il avait un jour pu prédire de toute son existence. Jamais ô grand jamais il n’aurait pu prévoir une pluie de crapauds, encore moins lier cette dernière à des plaies d’Egypte. Cela n’existe que dans les livres.

Son premier réflexe se résume en une fuite, simple et claire, mais Zoya semble avoir un avis fondamentalement différent sur la question. « Non, Rose ! On doit faire quelque chose ! On peut faire quelque chose » - “Tu te fous de moi ? Tu veux qu’on fasse quoi, au juste ?” Ils doivent fuir et tous ceux qui sont assez intelligents en feront de même. Ils ne peuvent pas lutter contre la nature. « Grâce à ça, on peut éloigner cette plaie et protéger la ville d’une fin certaine. » Zoya a beau l’agiter devant eux, Ambrose n’en croit pas un traître mot, en témoigne le long souffle qu’il impose à cette discussion. Elle croit aux fables et chimères, rien de moins. « Il suffit de trouver la reine. Elle se trouve très certainement au milieu de l’étang là-bas. Dis oui, s’il te plaiiiiittt » - “Tu vas y faire quoi, à ta reine ? Lui proposer une petite danse avec ta boîte à musique ? Arrête, c’est stupide.” Elle va se tuer si elle croit réellement en ces bêtises, et ce n’est pas une éventualité qu’Ambrose veut connaître ; il n’aurait même pas le plaisir de lui dire “je te l’avais dit”, qui plus est. « Et si tu ne veux pas venir avec moi… j’irai toute seule. » Il souffle un peu plus encore, augmente la pression de ses bras contre son torse, et sent son coeur s’accélerer. Elle est assez têtue pour y aller seule, il le sait malheureusement déjà. “C’est pas Dieu possible d’être aussi têtue, bon sang. Tu vas faire quoi ? Tu as un plan, au moins ? Et si ça ne fonctionne pas ? Tu seras au coeur de la tempête, tu le sais ça ?” Mais malgré tout, il la suit quand même, peu importe à quel point il n’est pas assuré le moins du monde par l’idée de toute cette aventure. Ils courent à leur perte ensemble, maintenant.

“C’est quand même une maigre compensation.” Il lui rajoute une pression supplémentaire en jouant les donneurs de leçons – comme à son habitude et il l’énerve d’ailleurs lorsqu’il adopte cet air supérieur – faisant regretter à Zoya son geste encore plus encore.  

Mais peut-être ne le regrettera-t-elle pas si elle vient à sauver le monde – bon ok Brisbane – grâce à cette boite à musique, surtout que l’apocalypse semble s’abattre soudainement sur leur tête. Des crapauds, par centaine, qui tombent du ciel, onligeant le duo à se mettre à l’abri. Le témoignage de ces gens à la télévision la veille était donc bien vrai et les rumeurs disant qu’une malédiction était en train de s’abattre sur la ville aussi. Zoya s’est renseignée sur le sujet, passant des heures dans la bibliothèque pour se faire, et voilà qu’elle affirme à Ambrose qu’ils peuvent faire quelque chose contre tout ça “Tu te fous de moi ? Tu veux qu’on fasse quoi, au juste ?” Elle lui explique alors que grâce à cette boite à musique ils le peuvent, cela impliquant toutefois de trouver la reine des crapauds “Tu vas y faire quoi, à ta reine ? Lui proposer une petite danse avec ta boîte à musique ? Arrête, c’est stupide.” – « C’est toi qui est stupide, Ambrose !!! » Il est borné, ne croit que ce qui est réel et prouvée scientifiquement et pourtant l’impensable se passe pourtant sous ses yeux « Cette boite à musique va avoir un pouvoir paralysant sur elle  et par conséquent, sur tous les autres crapauds » Et de la sorte, ils pourront agir et l’éliminer. Et si le Constantine refuse de la suivre, elle ira coute que coute. “C’est pas Dieu possible d’être aussi têtue, bon sang. Tu vas faire quoi ? Tu as un plan, au moins ? Et si ça ne fonctionne pas ? Tu seras au cœur de la tempête, tu le sais ça ?” « Je sais ! Et JE suis prête à prendre le risque MOI ! » qu’elle lui fait alors qu’elle approche son visage furieux du sien. Elle soupire, croise les bras et ajoute « Cette boite à musique est le plan. Il nous faudra juste trouver quelque chose pour l’éliminer ensuite, ce qui rendra inoffensif tous les autres crapauds et mettra fin à cette plaie ». Elle reprend sa respiration, ayant débité avec détermination son plan auquel elle croit dur comme fer « Et ça fonctionnera ! C’est écrit ! ».

Et de là, Zoya attrape le livre pour s’en servir de bouclier contre de nouvelles attaques de crapauds – même si la pluie d’amphibiens semble avoir pris fin. « Tu viens ou pas ? » qu’elle lui demande, le regard peut-être un tantinet suppliant.


Win : Ils se frayent un chemin assez aisément entre les crapauds ayant envahi tout le parc.  
So close : Ils parviennent  à se frayer un chemin mais il se peut que Zoya se cache un peu derrière Ambrose parce qu’une chose qu’elle ne lui a pas dite c’est que … « J’ai peur des crapauds, d’accord ?! ». Mais cette peur ne l’empêchera pas d’aller jusqu’au bout.  
Fail : Se frayer un chemin risque d’être difficile. En effet, ils parcourent à peine un mètre que déjà un gros crapaud menaçant se met en travers de leur chemin, les obligeant à reculer et réfléchir à un plan pour passer.  

« C’est toi qui est stupide, Ambrose !!! » Certainement pas, non, mais ils n’ont pas le temps de se disputer à ce sujet au cœur d’une fichue et insensée tempête de crapauds. Comment une chose telle qu’une tempête de crapauds peut même exister, sérieusement ? « Cette boite à musique va avoir un pouvoir paralysant sur elle et par conséquent, sur tous les autres crapauds. » Evidemment. Ils sont dans une fable et elle est la conteuse d’aventure. Rien de ce qu’elle dit ne fait le moindre sens et seuls des enfants pourraient boire ses paroles sans jamais rien remettre en question. Cette boîte à musique n’est qu’une vulgaire perte de temps et ils courent tous à leur perte, peu importe qui ils sont. « Tu viens ou pas ? » Il grommelle mais finit par la suivre, évidemment. Il n’a toujours aucune sorte de confiance en son plan mais il ne peut pas non plus accepter l’idée qu’elle s’évapore dans la nature comme si de rien n’était. “J’ai pas confiance en ton plan pour autant.” Il le répète une fois de plus, histoire qu’elle ne se sente pas pousser des ailes. Il ne la croit pas un seul instant, et cela ne risque pas de changer.

Les crapauds ont envahi tout le parc mais ils n’ont pas de mal à se frayer un chemin à l’intérieur de ce dernier, à la plus grande surprise du brun. “On est supposés la faire tourner, alors ?” Puisqu’il s’agit d’une boîte à musique, ils n’ont sans doute pas une infinité d’options s’offrant à eux, n’est-ce pas ? Après tout, peut-être que le son qu’elle produit effraiera tous ces fichus animaux et les ramènera d’où ils viennent, c’est à dire un des cercles de l’Enfer, voire même plusieurs. Ambrose souffle une ultime fois avant d’ouvrir la boîte, incapable de croire qu’il est bel et bien en train de gober de telles bêtises. Un poison, voilà ce qu’ils auraient dû utiliser. “On doit attendre combien de temps ?”

“J’ai pas confiance en ton plan pour autant.” Il accepte de la suivre et bien qu’il montre sa réticence, elle affiche un sourire. Car même si elle se montre sûre d’elle, une part à peur et savoir qu’Ambrose est à ses côtés est rassurant pour elle et lui donne une assurance sans limite.

Ils se fraient un chemin parmi les nombreux crapauds qui ont envahi l’espace entier du parc. Ils n’attaquent pas pour autant, semble inoffensif bien que certains se mettent à s’agiter une fois qu’ils approchent de la reine « Regarde, là-bas ». Elle la désigne de son index alors qu’elle est de l’autre côté du lac, comme si elle les attendait de patte ferme. “On est supposés la faire tourner, alors ?” « Oui » qu’elle lui dit alors qu’il s’exécute la seconde suivante, ouvrant la boite à musique qui se met à produire une mélodie particulièrement apaisante “On doit attendre combien de temps ?” « Euh… Je ne sais… » elle n’a pas le temps de terminer sa phrase que soudainement tous les crapauds se mettent en mouvement, venant tous se poster autour de l’étang. Ambrose et Zoya se reculent et l’impassable se passe. Une fente s’ouvre dans l’eau et elles se jettent toute dedans, suivi en dernier par la reine. « Ambrose… ça marche » qu’elle fait en lui tirant par le t-shirt, un sourire illuminant son visage. Tout cela se termine, la fente se refermant derrière la reine et Zoya exalte, venant serrer fortement Ambrose dans ses bras « On a réussi ! ».

Lorsqu’ils rejoignent le centre-ville, Zoya se précipite à la bibliothèque pour rendre la boite à musique à la bibliothécaire qui ne manque pas de lui passer un savon, bien qu’elle lui raconte que grâce à ça, ils ont levé une malédiction. Qu’importe, Zoya n’est plus la bienvenue ici et si la vieille dame ne veut pas croire à ses salades, peut-être que d’autres le feront alors que la jeune femme est déterminée à aller raconter leurs péripéties aux journalistes.