@Caitriona Regan

Jonah s'était finalement décidé à se rendre à l'atelier premiers secours du stage de survie. Au début, il avait traîné les pieds, se disant qu'il n'aurait jamais besoin de ce genre de connaissances. Lui ne s’était intéressé qu’aux ateliers fun, là où il y avait du défi, et s’inquiéter de blessures éventuelles n’était pas sa définition d’un bon moment. Mais, après avoir été la cible d’une vicieuse attaque de mouche pendant l’atelier d’orientation, et avoir souffert d’une dizaine d’échardes en construisant un abri après avoir fait l’inquiétante rencontre d’une araignée de la taille de sa main, il s'était dit que quelques notions de secourisme ne seraient finalement pas de trop. Pas qu’il ait prévu de se perdre dans le bush de sitôt, mais les “au cas où” n’étaient jamais inutiles lorsque cela concernait le Fletcher.

"L'atelier premiers secours, c'est bien plus que des bandages et des compresses. C'est la capacité de sauver des vies, de garder notre calme dans les situations difficiles, d'être prêt à faire face à l'inattendu. C'est la clé pour profiter pleinement de cette expérience en toute sécurité..." Jeez, Jonah avait toujours autant de mal à se concentrer pendant les instructions. Il essayait si fort d’être attentif et de retenir les consignes, mais son esprit dérivait et son regard glissait ici et là. A sa gauche, une jeune femme semblait écouter d’une oreille. Une oreille qu’il décida de monopoliser pour pallier son ennui. “Pas pour me la péter, mais j’ai déjà mis au point une solution hyper high-tech pour éviter les échardes, ça s’appelle les Mainssettes. C’est des chaussettes que tu mets sur les mains.” Ce fut sa solution lors de l’atelier construction d’abri avec Eve, et cela avait été fort pratique si on oubliait le manque total de style et de dignité. “Le nom est temporaire, l’équipe marketing est encore sur le coup.” il ajouta d’un air sérieux, façon start-uper essayant de vendre sa prochaine application révolutionnaire comme micro-onder sa nourriture avec son téléphone or whatever.

Win : “Chut !” balance un type près d’eux qui est tellement fasciné par la manière d’appliquer un bandage qu’il en ferait dans son pantalon. Jonah lui fait une grimace et tente de reprendre les instructions en cours de route.
So close : Jonah sent les regards tournés vers lui et lève doucement la tête en direction de l’instructeur. “On vous dérange peut-être ?” demanda-t-il, pas impressionné par le cancre du fond de la classe.
Fail : L’instructeur décide même de leur donner une petite leçon en leur demandant de venir faire une démonstration de bandage devant tout le monde.

@Jonah Fletcher

Par curiosité, Caitriona avait décidé de prendre part à l’atelier des premiers secours. Elle n’apprendrait probablement rien de bien particulier, elle savait déjà réaliser un bandage ou recoudre des plaies avec une facilité déconcertante. Non ce qui l’intéressait, c’était le côté médecine d’urgence en pleine nature, pour savoir comment gérer une blessure à la MacGyver, avec seulement un caillou et un bâton. Pourtant, quand l’instructeur avait commencé à déblatérer, la jeune femme avait rapidement perdu une grande partie de son intérêt. "L'atelier premiers secours, c'est bien plus que des bandages et des compresses. C'est la capacité de sauver des vies, de garder notre calme dans les situations difficiles, d'être prêt à faire face à l'inattendu. C'est la clé pour profiter pleinement de cette expérience en toute sécurité..." Un tas de choses dont elle avait déjà l’expérience donc. Par respect, elle écoutait toujours distraitement, mais son attention avait rapidement été happée en partie par le jeune homme qui se trouvait à sa droite, qui trépignait. “Pas pour me la péter, mais j’ai déjà mis au point une solution hyper high-tech pour éviter les échardes, ça s’appelle les Mainssettes. C’est des chaussettes que tu mets sur les mains.”Ça avait été suffisamment loufoque pour que l’irlandaise arrête d’écouter, et tourne vaguement la tête pour mieux observer son voisin. Oscillant entre l’amusement et la perplexité, Caitriona avait chuchoté « Les Mainssettes…? » essayant de savoir s’il était sérieux ou si c’était juste un petit plaisantin. Avec une mimique de réflexion, il lui avait annoncé que “Le nom est temporaire, l’équipe marketing est encore sur le coup.”, et la jeune femme avait été bien incapable de trancher sur ce fait. C’est le moment qu’avait choisi l’un de leur camarades pour les rappeler à l’ordre d’un « Chut! » qui avait claqué sèchement dans l’air. La rousse avait levé les yeux au ciel, tandis que son binôme de connerie avait étiré ses traits en une grimace. « C’est bon, y a rien de compliqué dans le fait de poser un bandage… » Sa voix avait été suffisamment basse pour que leur instructeur n’en ait pas vent, et c’était peut être tant mieux. Dans la foulée, il avait entraîné le groupe à sa suite, avec apparemment la ferme intention de leur montrer à tous ces quelques plantes qui leur serait utiles, et pourquoi.

WIN - Rapidement, ils trouvent des plantes intéressantes sur le chemin, et leur instructeur leur explique le pourquoi du comment. Cait retient une ou deux plantes bénéfiques, et espère que ça leur servira plus tard, quand ils se retrouveront en binôme.
SO CLOSE – L’instructeur les lâche dans le périmètre, à la recherche d’une plante en particulier, qu’il leur a décrite. La rousse est en pleine investigation quand elle entend un hurlement dans son dos. L’homme qui les a rappelé à l’ordre, son voisin et elle un peu plus tôt, vient de mettre le pied dans une fourmilière et sautille sur place, la jambe déjà couverte de plaques rouges. Youpi, un premier patient à soigner…
FAIL – Dans ses recherches pour trouver la fameuse plante qu’ils cherchent tous, l’irlandaise se retrouve nez à nez avec une énorme migale et fait un bond en arrière. Si l’arachnide prend aussitôt la fuite, la jeune femme, elle, recule vivement et trébuche sur une grosse racine qui provoque sa chute. Tombée à plat dos, la rousse grimace de douleur alors que tout le groupe est bientôt dans son champ de vision, tous penchés au dessus d’elle.

@Caitriona Regan

Alors que Jonah suivait l'instructeur d’un pas alerte, il ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil complice à la jeune femme rousse à ses côtés. Malgré le sérieux de l'atelier et l’intervention un rabat joie de service, ils avaient tous les deux réussi à détendre l'ambiance dans leur coin et il espérait s’être trouvé une camarade drôle pour le reste de l’atelier -hors de question d’être mis en binôme avec Monsieur Chut. “Si les bandages n’ont aucun secret pour toi, pourquoi tu es ici ?” demanda le Fletcher par curiosité, gardant la voix basse pour ne plus se faire taper sur les doigts. Peut-être qu’elle avait un road trip option bivouac de prévu avec des potes dans les semaines à venir. Il y avait quelque chose d’aventurier chez elle, et pas seulement parce qu’elle avait volé la coiffure de Mérida. Le groupe se mit en marche sur un petit sentier qui semblait s’être formé passage après passage d’autres aventuriers en carton. Ils continuèrent le parcours à travers la végétation dense, l’instructeur expliquant les différents usages des plantes qui les entouraient. Certaines étaient efficaces pour soulager des maux mineurs, tandis que d'autres pouvaient avoir des propriétés médicinales plus puissantes. Lorsqu'ils rencontrèrent une plante aux feuilles larges et épaisses, l'instructeur expliqua que ces feuilles pouvaient servir à créer des compresses pour certaines blessures. Carrément moins stylé que les Mainssettes, se retint de faire remarquer le jeune homme tout haut. Cependant, Jonah se surprit à apprécier cette découverte de la nature d'un point de vue médicinal, bien loin de son attitude initiale de désintérêt. Cela ne voulait pas dire qu’il écoutait plus d’un mot sur deux pour autant, étant régulièrement distrait par une bestiole ici, une jolie fleur là, et le fichu caillou qui s’était tapé l’incruste dans sa chaussure droite. Il essaya discrètement de le déloger en sautillant légèrement, mais sans succès.

Win : Peu à peu, la concentration de Jonah disparut et il se mit à cueillir feuilles et fleurs le long du chemin sans faire attention à la composition du petit bouquet qu’il tendit à jolie rousse de tout à l’heure avec une naïveté navrante. Manquerait plus qu’il lui lâche une horreur du genre “des belles fleurs pour une belle fleur”. Oh wait, il l’a dit, sauve qui peut.
So close : Finalement, il se pencha pour enlever sa chaussure et libérer le caillou. Mais entre la chaleur, l’exercice et les immenses ampoules qu’il découvre sur ses talons, impossible de remettre sa basket. Plutôt que de ralentir tout le monde, Jonah décide que c’est une bien meilleure idée de poursuivre à cloche-pied.
Fail : Alors qu'ils suivaient le sentier, Jonah trébucha sur une racine et manqua de se retrouver le nez dans la boue. Son pied, lui, est fort douloureux.

@Jonah Fletcher

Elle le connaissait depuis à peine cinq minutes, pourtant, le créateur des mainssettes lui était déjà fort sympathique. Probablement parce que, contrairement à la plupart de leurs autres camarades, il paraissait avoir de l'humour, une qualité qui paraissait assez rare dans l'atelier de premiers secours, si elle croyait ce qu'elle voyait. En attendant, le jeune homme lui collait aux basques, et finalement, ce n'était pas si désagréable d'avoir un complice; elle en était la première surprise. Au moins, elle n'aurait pas à chercher un binôme parmi les autres quand le moment serait venu. “Si les bandages n’ont aucun secret pour toi, pourquoi tu es ici ?” L'irlandaise s'était penchée vers le curieux, pour chuchoter à son tour. “J'ai besoin d'apprendre à reconnaitre certaines plantes, pour pouvoir soigner les gens sans médicaments en cas d'apocalypse zombie.” Avec un air sérieux, difficile de savoir si elle plaisantait ou non. Pourtant, devant l'air vaguement perplexe de son camarade, elle avait finalement esquissé un sourire. “Ca va, je plaisante. Je suis venue pour accompagner une amie, et elle m'a lâchement abandonnée. Et qui sait, même en temps que pro des bandages, j'apprendrais quelque chose ici. Genre, réaliser une bonne attelle avec deux branches et un caillou?” C'est ce qu'elle espérait, en tout cas.

Ils avançaient tous ensemble sur un chemin bordé d'une végétation luxuriante. Pas avare de commentaires, l'homme de tête les avait assommé avec ses connaissances sur absolument toutes les espèces de plantes qu'ils croisaient. Bien plus attentive que pendant la partie sur les bandages - un matériel spécifique qu'on ne trouvait pas en pleine nature - la jeune femme avait noté dans un coin de sa tête le nom et l'apparence de certaines plantes qui pourraient lui être utiles selon la situation. Elle n'avait pas remarqué l'absence de son complice du début avant que ce dernier ne réapparaisse à ses côtés, un bouquet de végétaux entre les mains. “De belles fleurs pour une belle fleur.” Oh. Jamais la jeune femme n'aurait imaginé se faire draguer pendant un stage de survie. Carrément mal à l'aise - comme à chaque fois qu'on lui faisait un compliment, d'ailleurs - l'irlandaise avait néanmoins accepté l'offrande qu'il lui tendait. Autour d'eux, les autres s'étaient arrêtés et les observaient comme s'ils avaient un spectacle sous les yeux. “Euh... Merci pour le bouquet de fleurs et de... Euh...” La chirurgienne avait détaillé la composition, essayant de déterminer à quoi correspondait la seconde moitié des plantes. Ses mains commençaient à la gratter. “De plantes urticantes?” L'instructeur avait fait un bond vers eux, arrachant des mains de la rousse le bouquet improvisé. La peau des mains de Caitriona était rouge et de petits boutons étaient en train d'apparaître sous l'épiderme, comme si la jeune femme avait arraché des orties à mains nues. Les jaugeant tous les deux, l'instructeur les avaient toisé d'un oeil sévère. “Vous voyez vous autres? C'est précisément pour cette raison qu'il ne faut jamais toucher des plantes qu'on ne connaît pas. Là c'était juste des plantes urticantes pour la peau, mais dans cette jungle, il y a des végétaux qui font bien plus mal.” Et il ne fallait pas accepter de cadeaux venant d'inconnus, hm? Luttant contre l'envie grandissante de se gratter les mains l'une contre l'autre, la rousse les avaient fourrées dans ses poches. “Ce n'est rien de grave. C'est malheureusement, mais ça nous donne l'occasion de mettre en pratique ce qu'on a déjà appris jusque là.” Pour rafraîchir la mémoire du groupe, leur guide leur avait remémoré le nom d'une plante apaisante, et ce à quoi elle devait ressembler. Une plante aux feuilles larges et lisses. Le groupe s'était remis en route. En quelques enjambées, l'irlandaise avait rejoint son complice maladroit, qui s'était un peu éloigné. “Eh! Pourquoi t'as rien aux mains toi? T'as utilisé les mainssettes pour cueillir ton bouquet?” Elle ne lui en voulait pas, comme le signifiait le petit sourire qu'elle lui avait adressé. “J'suis Cait, au fait.”

WIN - Peu de temps après, quelqu'un brandit la fameuse plante apaisante sous les applaudissements du reste du groupe. Sous les instructions de leur guide du jour ils réduisent les feuilles en poudre, et forment une pâte avec un peu d'eau. Quand on applique le cataplasme sur ses mains, la rousse réprime un soupir de soulagement. Immédiatement, les démangeaisons s'apaisent. “Ca fait du bien.” Une seconde plus tard, l'instructeur tape dans ses mains pour attirer l'attention. “Bien. On va pouvoir commencer. Formez les binômes, s'il vous plaît.” Tournant la tête vers Jonah, l'irlandaise lui avait lancé une question silencieuse.

SO CLOSE – Personne ne met la main sur la fameuse plante qui ferait tant de bien aux mains de l'irlandaise, alors elle fait son possible pour ignorer les démangeaisons, tout en espérant que ça finira par passer. Heureusement, les plaques se limitent à ses doigts. Une seconde plus tard, l'instructeur tape dans ses mains pour attirer l'attention. “Bien. On va pouvoir commencer. Formez les binômes, s'il vous plaît.” Tournant la tête vers Jonah, l'irlandaise lui avait lancé une question silencieuse.

FAIL – Aucune trace de la plante apaisante, et en plus, les plaques rouges commencent à gagner ses avant-bras. Apparemment, ça ne va pas disparaître comme ça, et bien qu'on lui ait dit que ce n'était pas si grave, la jeune femme ne peut pas nier que tout ça est très désagréable. Une seconde plus tard, l'instructeur tape dans ses mains pour attirer l'attention. “Bien. On va pouvoir commencer. Formez les binômes, s'il vous plaît.” Tournant la tête vers Jonah, l'irlandaise lui avait lancé une question silencieuse.

@Caitriona Regan

“J'ai besoin d'apprendre à reconnaître certaines plantes, pour pouvoir soigner les gens sans médicaments en cas d'apocalypse zombie.” Ouah. Est-ce qu’elle parlait sérieusement ? Qu’est-ce qui lui faisait croire que des zombies allaient apparaître ? Peut-être qu’elle travaillait pour le gouvernement. Peut-être qu’elle avait connaissance d’infos top secrètes. C’était si cool, il en avait des coeurs plein les yeux. “Je suis venue pour accompagner une amie, et elle m'a lâchement abandonnée. Et qui sait, même en temps que pro des bandages, j'apprendrais quelque chose ici. Genre, réaliser une bonne attelle avec deux branches et un caillou?” Oh. C’était moins épique. Jonah acquiesça tout de même. Ouais, il y avait sans doute quelque chose d’utile à tirer de cet atelier, que ce soit pour des situations aussi improbables qu’une apocalypse zombie ou une randonnée qui tourne mal.

La jeune femme n’était pas un agent secret, tant pis. Elle demeura la première (seule et unique) personne à laquelle Jonah songea lorsqu’il acheva son bouquet de fleurs sauvages agrémenté de diverses feuilles qu’il avait ramassées le long du chemin. La catch phrase de dragueur lourd à mourir franchit ses lèvres avant même qu’elle n’ait le temps de traverser son esprit et qu’il ait l’opportunité de la retenir. Il découvrait donc son pourcentage de beauferie au même moment où les mots frappaient ses oreilles. Le Fletcher s’empêcha de se coller une gifle, mais fut surtout surpris que, elle, ne le fasse pas. “Euh... Merci pour le bouquet de fleurs et de... Euh… De plantes urticantes ?” Il écarquilla les yeux. “Hein?!!” L’instructeur bondit comme un super-héros de la jungle et la sauva du bouquet empoisonné. Encore une fois, un geste innocent de sa part donnait lieu à une catastrophe. Visiblement contrarié, l'instructeur intervint pour les remettre en garde sur les dangers de toucher des plantes inconnues. Jonah en profita pour acquiescer de manière exagérée, comme s'il était un élève pris en faute par son professeur. Il prit la leçon au sérieux et se promit de faire plus attention à l'avenir. Ou plutôt, de garder les mains dans ses poches pour le reste de ses jours. C’était plus sécuritaire pour tout le monde.

“Ce n'est rien de grave. C'est malheureux, mais ça nous donne l'occasion de mettre en pratique ce qu'on a déjà appris jusque-là.” You-pi. Qu’est-ce qu’ils auraient fait sans lui pour lancer un atelier de travaux pratiques intempestif, hein ? Le remerciez pas. Non, vraiment. “Eh ! Pourquoi t'as rien aux mains toi ? demanda la belle rousse. T'as utilisé les mainssettes pour cueillir ton bouquet ?” Jonah secoua négativement la tête et sortit furtivement ses mains de ses poches ; elles aussi étaient attaquées par les boutons rougeâtres. Il n’avait tout simplement pas remarqué que son bouquet lui procurait une sensation de brûlure, trop absorbé par sa composition. Il n’avait pas non plus porté l’état de ses doigts à l’intention de l’instructeur pour ne pas rajouter une couche de “c’est bien fait” à sa honte déjà étouffante. “J'suis Cait, au fait. - J’suis désolé. Euh, non, enfin si. J’suis Jonah, et j’suis désolé pour… tout ça.” Ce qu’il espérait, c’était que la situation ne lui ferait pas perdre ce tout petit brin de complicité qu'ils avaient commencé à nouer.

Elle paraissait compréhensive, et sa manière de faire face à la situation avec humour le soulagea. Il lui rendit son sourire, appréciant son attitude positive malgré tout. L'instructeur expliqua comment utiliser la plante pour en faire un cataplasme apaisant. Jonah, un peu hésitant, tenta de faire de même avec les feuilles telles qu’elles avaient été décrites et qu'il avait ramassées de son côté, imitant les gestes qu'il avait observés afin de se soigner lui-même. Il fut heureux de voir que cela soulageait un peu les démangeaisons de Cait. “Bien. On va pouvoir commencer. Formez les binômes, s'il vous plaît.” L’épisode catastrophe derrière eux, le groupe allait pouvoir poursuivre le cours normal de l’atelier. La jeune femme semblait adresser un regard lourd de sens à Jonah qui, toujours aussi nigaud, prit quelques secondes à saisir. D’abord, il se retourna, croyant qu’elle regardait quelqu’un derrière lui. Il n’y avait personne, hormis des groupes déjà formés. Lorsqu’il comprit qu’elle souhaitait malgré tout faire équipe avec lui, ses yeux sortirent de ses orbites. Dans le doute, il se pointa lui-même du doigt, l’air de demander “moi ?” : oui, toi, imbécile heureux.

Win : Jonah et Caitriona formèrent naturellement leur binôme. "Alors, quel est notre nom de code pour la mission de survie, cheffe ?", plaisanta Jonah en se frottant les mains pour chasser le souvenir des plantes urticantes.
So close : “Une petite seconde !” intervint l’instructeur tandis que Jonah et Cait s’approchaient l’un de l’autre. “Allez plutôt avec Monsieur, là-bas.” Le Fletcher suivit la direction pointée par l’index. Oh non, pas lui.
Fail : “Vous, là.” Lui, là ? “O-oui…?” L’instructeur le saisit par son bras mollasson et l’attira près de lui. “Avec moi. On va pas laisser vos âneries faire plus de dégâts.” Jonah envoya un regard désespéré à Cait, l’air de la supplier de le sauver.

@Jonah Fletcher

Elle devait avouer qu’elle n’aurait pas imaginer vivre quelque chose qui ressemblait à une drague maladroite au beau milieu d’un stage de survie dans la jungle. Encore moins que le présent qu’on lui ferait à ce moment là serait un savant mélange de fleurs exotiques et de plantes urticantes, qui avaient fait flamber sa peau en deux secondes. Pour rester digne, Caitriona avait serrer les dents, feignant de ne pas souffrir de l’envie de se démanger dont elle était victime. Le bouquet bien vite jeté par l’instructeur, ce dernier avait observé les mains de la rousse – ceci étant fait, elle aurait juré le voir pousser un soupir de soulagement. « Ce n’est rien de grave. C’est malheureux, mais ça nous donne l’occasion de mettre en pratique ce qu’on a vu jusque là. » Et tout le monde s’était affairé pour trouver la fameuse plante qui permettrait un soulagement à la jeune femme, se trouvant victorieux en à peine quelques minutes – heureusement. Son partenaire de début d’aventure avait l’air mortifié malgré tout. Et quand il avait dévoilé ses mains à son tour, discrètement et à son unique attention, la rousse avait froncé les sourcils ; il était tout aussi atteint qu’elle. Elle avait presque eu de la peine pour lui, tiens. Comme pour lui signifier qu’elle ne lui en voulait pas pour ce malheureux coup du sort, la chirurgienne en avait profité pour se présenter rapidement, lui apprenant son prénom. « J’suis désolé. Euh, non, enfin, si. Caitriona avait haussé un sourcil, amusée. J’suis Jonah, et j’suis désolé pour… Tout ça. » Elle avait haussé les épaules, l’irlandaise. C’était pas bien grave, au final. Elle avait simplement été… Surprise. Par l’attention, comme par les démangeaisons. Et le cataplasme qu’on venait de lui donner, après un court temps de préparation, lui avait immédiatement fait un bien fou. « T’inquiète, ça va. » Rapidement, son envie de se gratter s’était estompée pour n’être plus qu’un souvenir. Elle n’aurait pas à terminer son stage les mains en sang d’avoir trop frotté sa peau. Du coin de l’œil, elle s’était assuré que leur instructeur était occupé ailleurs, avant de tendre le cataplasme qu’on lui avait fait à Jonah. « Tiens. J’espère que ça marchera aussi bien sur toi que ça a marché sur moi. » Sa peau à elle était bien moins rouge depuis qu’elle avait passé le baume, mais à voir, ses mains à lui étaient plus atteintes que les siennes. Elle s’était vivement retournée quand l’homme de tête avait annoncé la formation des groupes. Et si elle avait espéré pouvoir utiliser Jonah comme binôme, elle avait bien vite compris qu’elle n'aurait pas le choix. « Une petite seconde, qu’il avait dit, quand les deux avaient naturellement formé un groupe. Allez plutôt avec le monsieur là-bas. » Le fameux monsieur Chut, qui les avait rabroué en début de journée. Le blond lui avait lancé un regard désespéré, mais finalement avait obtempéré. Elle, s’était retrouvée avec un autre homme, qui ne lui avait même pas adressé un sourire quand elle était arrivé à ses côtés. Super. Son binôme était aussi aimable qu’une porte de prison. Le groupe au complet avait marché un moment, jusqu’à arriver au niveau d’un ruisseau. Là, l’instructeur les avait tous arrêté pour leur indiquer une grosse branche d’arbre. Flemmardant dans un rayon de soleil, un reptile au corps longiligne faisait la sieste. Du moins, la rousse l’espérait. La vue du serpent, d’un beau vert vif, lui avait arraché un frisson de dégoût. « C’est un python vert. On le reconnaît facilement par sa couleur émeraude. Il n’est pas venimeux, mais mieux vaut rester à distance. » Caitriona ne pouvait qu’approuver, pas vraiment à l’aise à l’idée de devoir passer à côté du reptile. « On va en profiter pour apprendre les gestes à avoir en cas de morsure de serpent. Je vais avoir besoin d’un cobaye pour faire l’exemple. »

WIN - C’est monsieur Chut qui sert de cobaye, les yeux brillants de plaisir à l’idée d’être au centre de l’attention. Puisque son binôme ne lui adresse toujours pas un mot, l’air maussade, Caitriona en profite pour se rapprocher de Jonah comme si de rien n’était. « J’aime vraiment pas les serpents. J’espère qu’il m’arrivera jamais ce genre de chose. » S’il fallait, elle était prête à prier n’importe quel dieu tous les matins si ça pouvait lui permettre d’éviter ça à tout jamais. « Je préférerais mille fois affronter une horde de zombies si ça m’évitait de trouver un serpent dans mes toilettes. » Jusque-là, elle avait eu de la chance, et espérerait que ça durerait.

SO CLOSE – C’est Jonah qui sert de cobaye, et il n’a pas l’air ravi, sans que Cait ne puisse déterminer s’il n’aime pas être au centre de l’attention, ou si imaginer se retrouver dans une situation pareille lui déplaît. « Il a été mordu par un serpent venimeux qu’il a croisé pendant une randonnée. Que faut-il faire pour l’aider ? » Elle aurait dû parier avec quelqu’un que monsieur Chut allait intervenir. « Faut aspirer le venin le plus rapidement possible ! » La rousse avait haussé un sourcil. De ce qu’elle savait, c’était la pire chose à faire.

FAIL – C’est Cait qui est choisie pour montrer l’exemple. Elle aurait préféré rester loin du devant de la scène, mais son partenaire la pousse sans ménagement dans les bras de l’instructeur, qui l’invite à s’assoir par terre. « Imaginons que tu as croisé la route d’un serpent venimeux alors que tu faisais une randonnée. Il t’a mordue, ta cheville a doublé de volume. » Génial. « Les autres, qu’est-ce qu’elle doit faire ? » Sans hôpital à proximité? Elle était foutrement mal barrée.

@Caitriona Regan

Caitriona se trouva contrainte de former un binôme avec un autre participant lorsque l'instructeur intervint et les sépara. Jonah se retrouva quant à lui avec le redoutable "monsieur Chut," le participant qui avait déjà fait preuve de sévérité en début de journée. Malgré le regard désespéré de Jonah, il obéit sans protester, laissant Caitriona se rapprocher de son nouveau binôme avec un maussade inconnu. Puis le groupe poursuivit sa marche à travers la jungle jusqu'à atteindre un ruisseau. Là, l'instructeur attira leur attention sur une grosse branche d'arbre où un serpent reposait tranquillement, se chauffant au soleil. « C’est un python vert. On le reconnaît facilement par sa couleur émeraude. Il n’est pas venimeux, mais mieux vaut rester à distance. » L'instructeur saisit l'opportunité d'enseigner aux participants les gestes à adopter en cas de morsure de serpent. Il chercha un volontaire pour servir d'exemple, et "monsieur Chut" s'avança avec enthousiasme, ravi d'être au centre de l'attention. Jonah observa avec une pointe d'amusement la performance de son cher binôme, ravi d’avoir un moment tranquille pendant lequel il n’avait pas à craindre l’un de ses regards désapprobateurs, ses sifflements agaçants et ses pets bruyants justifiés par un syndrome de côlon irritable aigu. Ce fut avec plaisir qu’il remarqua l’avancée discrète de Cait en sa direction. « J’aime vraiment pas les serpents. J’espère qu’il m’arrivera jamais ce genre de chose. Je préférerais mille fois affronter une horde de zombies si ça m’évitait de trouver un serpent dans mes toilettes. » Le Fletcher n’était ni effrayé, ni dégoûté par le reptile. Il les trouvait jolis, de loin. Mais le connaissant, il n’en mènerait pas large si l’un d’eux venait à atterrir sur ses épaules ou entre ses pieds. “Y’a pas de honte à avoir peur des serpents. T’sais qui d’autre a peur des serpents ? Indiana Jones, et ça l’empêche pas d’être maxi stylé.” Comme elle, si le message n’était pas assez clair. Perché dans les cimes des têtes chevelues des autres participants, Jonah pouvait aisément jeter un coup d’oeil du côté de l’homme qui avait été assigné à la jeune femme et dont le stoïcisme n’avait d’égal que sa concentration face aux explications de l’instructeur. “Il respire la joie de vivre ton binôme.” commenta-t-il. “J’croyais qu’on apprenait à soigner les bobos, là c’est un défibrillateur dont tu vas avoir besoin pour arracher un peu de vie à ce gars, ou un sacré tour de magie.” Sa bouche était si pincée que l’on pouvait croire ses lèvres collées à la glue.

WIN : La démonstration s’éternise avec les questions des uns et des autres. “Fayots.” souffle d’ailleurs Jonah à chaque fois qu’une main se lève, comme s’il avait seize ans de nouveau et qu’il faisait partie des terreurs du fond de la salle de classe.
SO CLOSE : Le binôme de Cait les entend papoter et rire et décide de se joindre à eux. “Alors les jeunes, ça boum’ ?” On dit plus ça depuis vingt ans, Carl.
FAIL : Averti par l’ouie aiguisée de Super-Chut, l’instructeur réalise que Cait et Jonah ne sont pas attentifs. “Vous allez nous faire une démonstration de ce que je viens de montrer.” il ordonne pour la peine.

@Jonah Fletcher

Elle aurait dû se douter qu'ils aborderaient le sujet "serpents" a un moment donné de l'atelier. Après tout, ils constituaient à eux seuls une bonne partie de toutes les blessures des randonneurs que recevaient l'hôpital. Une seconde d'inattention, associé à un pas de travers sur un habitant écailleux? Un séjour aux urgences. Une main posée sur une liane qui pendait paresseusement d'une branche d'arbre? Spoiler alert, c'était pas une liane. Et hop, un séjour aux urgences. Sans parler de ceux qui voyaient le danger, mais se tordaient la cheville en essayant de fuir loin. Et ceux assez bêtes pour croire que toucher un serpent de son plein gré est une bonne idée. Cait aurait pu donner des douzaines d'exemples avec les cas qu'elle avait vu passer pendant ses gardes à l'hôpital. Mais puisqu'aujourd'hui, elle n'était pas médecin, mais stagiaire, elle avait gardé le silence. Pour le moment, en tout cas. D'autant que c'était ce fameux mec, celui qu'ils avaient surnommé monsieur chut avec amusement depuis que ce dernier leur avait remonté les bretelles, qui était à nouveau au centre de l'attention, et très fier d'y être. Et puisque le binôme de la rousse était aussi raide qu'un bout de bois et aussi causant qu'une porte de prison, la jeune femme s'était rapproché de Jonah dans un mouvement qui n'avait rien de discret. Les yeux rivés sur leur instructeur et son cobaye, la jeune femme avait soufflé à son partner in crime du jour son aversion pour les serpents. Merde, elle voulait bien prier tous les dieux du monde pour ne jamais avoir à trouver un serpent dans ses toilettes. Ou n'importe où ailleurs. « Y’a pas de honte à avoir peur des serpents. T’sais qui d’autre a peur des serpents ? Indiana Jones, et ça l’empêche pas d’être maxi stylé. » La remarque avait eu le mérite de lui arracher un petit sourire. « Ok bien joué, dit comme ça c'est vachement plus cool. Même si on m'avait jamais comparé à un petit papi amateur de sensations fortes. » Mais bon. Au bout de presque une journée, elle commençait à cerner un minimum le personnage qu'était Jonah. Alors oui, c'était bel et bien un compliment. « Il respire la joie de vivre ton binôme. » Alors qu'elle cherchait toujours à feindre l'attention pour ce qui se passait un peu plus loin - les consignes, tout ça - elle avait vu le jeune homme étirer le coup pour mieux aviser celui qui avait été attribué à la rousse. « J’croyais qu’on apprenait à soigner les bobos, là c’est un défibrillateur dont tu vas avoir besoin pour arracher un peu de vie à ce gars, ou un sacré tour de magie. » Cait avait haussé les épaules, sans accorder un seul regard au pauvre bougre, qui effectivement frôlait la réactivité d'un zombie ataxique. « Je suis naze en magie. J'ai jamais réussi un seul tour, même le plus simple de tous. » En temps que chirurgienne, on aurait pu croire qu'elle aurait de la dextérité... Mais non. Pas avec les cartes ou les baguettes magiques en tout cas. Aussi, elle n'avait jamais vraiment eu la patience de persévérer. « Le défibrillateur par contre, ça je gère plutôt pas mal. Mais pour lui, je sais pas si ce serait suffisant. » Elle avait presque des doutes. Mais bon, elle n'avait jamais été du mauvais côté du défibrillateur, même si elle en voyait régulièrement les effets. La démonstration devenait franchement longue. Leur instructeur avait décidé de s'attarder sur ce qui serait sans doute le dernier atelier de la journée. Et contrairement à l'irlandaise, leurs camarades ne semblaient pas encore lassés. « Fayots. » Un simple commentaire de la part de Jonah qui avait fait mouche. Elle avait laissé échappé un petit rire, qui avait attiré certains regards. Elle ne se serait pas excusée pour un sou, mais le regard sévère que l'instructeur leur avait lancé lui aurait presque fait baisser les yeux. La jeune femme avait réussi à tenir sa langue sur les dernières longues minutes que la démonstration avait duré.

Le trajet de retour avait été rapide, et l'irlandaise n'avait pas vu le temps passer, bavardant joyeusement avec Jonah sans avoir à chuchoter maintenant que la formation était terminée. Certains leur jetaient encore des regards courroucés, mécontents de leur comportement de la journée, mais la rousse n'en avait absolument rien à foutre. Elle avait appris quelques trucs de survie malgré ça, alors tout n'avait pas été inutile. Quand ils étaient revenus au camp, les gens avaient commencé à se dire au revoir à droite et à gauche, et les binômes respectifs des deux acolytes avaient filé sans un mot de plus. Tant mieux, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils n'étaient vraiment pas marrants. Contrairement à Jonah. « Bon, en temps que médecin, j'ai pas appris grand chose. Mais c'était sympa de partager ça avec toi. Ca aurait été bien moins drôle si j'avais dû me coltiner un monsieur chut toute la journée. » Elle aurait probablement eu envie de marcher sur un serpent pour abréger cette épreuve. « T'oublieras pas de soigner tes mains, dès que tu seras chez toi? » Le baume système D qu'ils avaient fabriqué avait bien eu un effet, mais à voir la peau de ses mains, il faudrait sûrement en remettre une couche. Ou deux. « J'vais pas pouvoir traîner, si je veux dormir suffisamment avant de commencer ma garde mais... La jeune femme avait fouillé dans ses poches, cherchant un bout de papier qu'elle n'avait jamais trouvé. Alors elle avait tendu la main vers Jonah. File moi ton téléphone deux secondes. » Puisqu'elle n'avait pas de quoi noter, elle enregistrerait son numéro directement sur le portable de l'intéressé. La rousse était assez curieuse, désireuse d'en apprendre plus sur lui. Ce serait à lui de décider s'il voulait l'appeler ou non. Même si en ce moment, elle aurait bien besoin d'un ami avec le caractère du jeune homme pour aller boire des coups en cas de déprime.