Cinq mois. Cela faisait cinq mois que Lexie avait perdu son emploi. Et cela faisait aussi cinq mois que Lexie avait décidé de se reprendre en mains. En quelques mois, elle avait beaucoup trop perdu, beaucoup trop souffert. Chan avait eu un accident qui avait failli lui coûter la vie, Lexie avait perdu son enfant, Noah l’avait quitté, et ses rêves de devenir journaliste à ABC s’étaient envolés. Elle n’était même plus bonne à présenter la météo. Ses retards, ses gueules de bois à répétition, ses absences … tout s’était accumulé et avait eu raison de la carrière de la brunette. La chaîne ne pouvait plus se permettre d’avoir comme visage une jeune femme qui multipliait les excès, d’autant plus que Lexie s’affichait sur les réseaux sociaux. Elle publiait sur le net des photos de ses soirées, un signe à Noah, une manière de lui indiquer où la retrouver, s’il venait à changer d’avis. Mais Noah n’avait pas changé d’avis, il n’était pas revenu, et Lexie avait fini par perdre, en plus du reste, son emploi. Ca avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase, l’épreuve de trop. Travailler à ABC lui plaisait et lui occupait l’esprit. Petit à petit, on la formait au journalisme et on lui faisait miroiter plus. Sans ce job, elle se sentait désoeuvrée : à quoi allait-elle dorénavant occuper ses journées ? Cinq mois. Cela faisait cinq mois que Lexie s’efforçait de rester sobre. Il y avait eu des ratés. Il y en aurait peut-être encore, mais globalement, elle tenait bon. Elle avait traversé l’enfer, en était revenue, pour y replonger à nouveau. La tentation était grande, toujours, mais la brunette s’accrochait. Elle était bien entourée, entre ses frères, Alexandra, et les réunions auxquelles elle assistait avec sa nouvelle amie. La blonde se dégageait toujours dans son emploi du temps pour elle, l’emmenait faire du shopping, la traînait un peu partout, et surtout à des réunions au cours desquelles Lexie avait appris, petit à petit, à s’ouvrir aux autres et à partager son expérience. Ses frères, quant à eux, lui avaient trouvé des petites missions au sein du Walker Group, pour occuper ses journées et son esprit. Elijah, notamment, semblait toujours craindre une rechute, et s’était donné pour but de continuellement profiter de sa présence, faisant preuve d’une créativité sans faille en inventant quotidiennement des nouvelles tâches pour la brunette. Lexie voyait clair dans son jeu, bien évidemment, mais elle s’y prêtait bien volontiers, quitte à devoir numériser et archiver des vieux dossiers. Elle savait parfaitement que c’était bien mieux que d’arpenter de long en large son appartement, en se rongeant les ongles, en prenant et reposant son téléphone 50 fois de suite, sans savoir si elle allait finir par appeler son dealer.
Sur les conseils de ses proches, la jeune femme s’était même mise au sport. Elle détestait courir, elle détestait transpirer, mais elle n’était jamais contre taper dans un sac de frappe. Elle aimait cogner, elle aimait laisser sortir sa colère. La salle de sport était devenue un exutoire, un lieu salvateur qu’elle investissait lorsque sa journée semblait bien trop vide. Ainsi, en ce samedi soir, elle avait enfilé les gants de boxe que Chan lui avait recommandé d’acheter et elle s’appliquait à cogner, encore et encore. Il y a encore cinq mois, elle aurait été en train de se préparer pour une énième soirée d’excès, mais plus maintenant. A la salle, elle ne combattait pas, jamais. Elle n’affrontait jamais d’autres personnes venues s’entrainer, ne cherchait pas à se battre. Tout ce qu’elle voulait, c’était décharger et faire sortir de son corps toute la colère qui l’habitait, une colère aussi énorme qu’une montagne. En principe, personne ne lui adressait la parole, et elle s’en accommodait parfaitement. Elle n’était pas ici pour draguer ou sympathiser. Elle ne faisait pas davantage confiance aux autres maintenant qu’elle était sobre. Ses démons étaient restés inchangés, et la brunette craignait toujours qu’on la trahisse et qu’on l’abandonne. Ainsi, elle se contentait de son cercle restreint, ses frères, et deux ou trois rares amis. Mais ce soir-là, un jeune homme vint l’aborder, un jeune homme dont la voix raviva des souvenirs peu profondément enfouis, des sensations qu’elle s’efforçait désespérément d’oublier. Son ancien dealer l’approcha, un sourire avenant fixé sur son beau visage.
« Lexie ?! Lexie Walker ! Ca alors, ça fait un bail ! »
Instantanément, la brunette se figea. Elle déglutit difficilement, refusant de tourner la tête pour le regarder, les yeux fixés sur le sac de frappe. Intérieurement, elle priait pour qu’il s’en aille, pour qu’il se dise qu’il devait se tromper, que ça ne pouvait être elle, ici, dans cette salle de sport. Mais il contourna le sac et vint se placer face à la jeune femme, se rapprochant d’elle en baissant la voix, alors même que la jeune Walker faisant un pas en arrière.
« J’ai un nouveau truc dans mon casier, il faut vraiment que tu essaies ! J’ai de suite pensé à toi, je suis sûr que ça te plairait ! En fait, ça permet de … »
Mais Lexie n’écoutait plus, ou du moins, elle essayait de ne plus écouter. Comme une enfant, elle plaça ses mains sur ses oreilles, reculant d’un nouveau pas. Pâle comme un linge, elle réussit à articuler d’une toute petite voix.
« Il faut que j’y aille. »
Une trentaine de minutes plus tard, elle tambourinait à la porte de son frère, son roc, son sauveur, toujours en tenue de sport. Elle n’avait pas repris des couleurs, et tremblait comme une feuille, priant pour qu’il soit chez lui et lui ouvre bientôt.
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Ses lèvres accrochées à son verre, la liqueur achevant de disparaître à l’intérieur de sa gorge, Channing en repose le contenant vide sur son plan de travail. Son fidèle blazer sur les épaules, l’héritier l’ajuste en quittant sa cuisine, ses pas calmes et légers l’orientant vers le vestibule de son domicile afin d’y récupérer les clés de sa sportive - ce soir, comme les précédents, il ira se changer les idées au son de la gomme sur le macadam et celui des chevaux par centaines. Les mois se suivent mais ne se ressemblent pas, et s’il y a encore quatre en arrière le brun osait à peine repenser à ses activités nocturnes, ces dernières sont à présent redevenues monnaie courante dans son quotidien. Sa jambe porte de manière indélébile les stigmates de l’année passée, et s’il n’est en rien reconnaissant à l’italien pour ces marques disgracieuses sur sa peau, le brun doit toutefois leur accorder une sagesse qu’il n’aurait probablement jamais trouvée sans elles. Matin et soir, son regard trouve les courbes irrégulières dont les lignes ont enfoncé sa peau, et à l’aurore comme à l’aube le Walker se souvient de l’égoïsme dont peut faire preuve la vie en se lassant à tout moment d’être prêtée. Il devra la rendre - tôt ou tard, au volant ou dans son lit, demain ou dans quarante ans. Elle n’est jamais acquise et ne peut l’être, indomptable et imprévisible, et le cadet l’est au moins tout autant sans jamais se prétendre plus malin. Il ne gagnera jamais la partie face à elle - mais aime le lui faire croire en sentant son coeur s’affoler dans sa poitrine lorsqu’un mur se rapproche à grande vitesse, lorsque un virage est moins bien négocié que son précédent. Il n’aime pas le qualificatif, aime encore moins se l’attribuer - mais l’insolence lui va bien et lui plaît encore davantage.
Ses doigts se saisissent de la clé et Channing s’éloigne vers sa porte arrière au moment où des poings tambourinent contre celle d’entrée. Sa main en suspension près de l’interrupteur des luminaires de tout son logement, ses sourcils se froncent légèrement et sa tête se tourne avec un soupçon de surprise vers l’arrière. Mollement, glissant ses clés dans sa poche et laissant retomber sa main le long de son corps, le grand brun rebrousse chemin pour aller ouvrir à peu importe qui continue de marteler le bois de sa porte. Curieux sans dissimuler une certaine lassitude, ses traits perdent toutefois toute trace d’ennui lorsque le visage inquiet et pressé de sa petite soeur se découpe face à lui. « Lexie » chuchote-t-il en la découvrant, se déplaçant spontanément sur le côté pour la laisser venir trouver refuge à l’intérieur tout en refermant sur son passage. Ses plans relégués au second plan, son attention toute entière focalisée sur l’angoisse transparente de celle à qui il tient davantage qu’à lui-même, Channing pose naturellement sa main sur son épaule pour quémander son regard. « Eh, petite soeur » poursuit-il sur le même ton, sincèrement préoccupé. « Est-ce que ça va ? Qu’est-ce qui se passe ? » l’encourage-t-il sans jamais la lâcher des yeux, craignant peu importe ce qui peut la mettre dans cet état. La liste des possibilités n’est pas bien longue, et son coeur continue de tambouriner dans sa poitrine malgré la sérénité apparente qui émane de sa personne. « Je suis là, tu es en sécurité. » murmure-t-il en pressant prudemment son épaule dans sa main.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Sa soirée n’aurait jamais dû se dérouler ainsi. Elle aurait dû venir à la salle de boxe, comme elle le faisait depuis quelques temps, taper dans un sac, puis rentrer chez elle. Là, elle aurait pris une bonne douche, aurait pris le temps de se cuisiner un bon repas, ce qu’elle ne faisait plus trop ces dernières années, puis elle aurait dîné devant un film. C’était un bon programme, un programme qu’elle n’aurait pas pensé apprécier un jour, mais qui était devenu nécessaire à son nouveau style de vie. Elle n’allait plus en boîte de nuit ou en bar et fuyait l’alcool. Boire, c’était prendre le risque d’oublier qu’elle devait maintenant rester sobre et oublier la cocaïne. Lexie n’était pas stupide et, en cinq mois, elle avait eu parfaitement conscience des difficultés du sevrage. D’ailleurs, il lui était déjà arrivé de replonger, mais elle avait à nouveau immédiatement sorti la tête de l’eau. Elle avait appelé Alexandra et avait multiplié le nombre de réunions auxquelles elle assistait. Elle savait aussi qu’elle devrait lutter sa vie entière contre son addiction à la cocaïne. Toute sa vie, elle serait une dépendante, tentant de d’éviter une rechute. Ce soir aurait dû être une soirée calme, une soirée tranquille, comme elle devait en faire dorénavant. Mais James s’était pointé, l’un de ses anciens dealers. Il s’entrainait visiblement dans la même salle que Lexie et, sur le chemin vers la villa de son frère, la brunette se demandait vaguement si elle pourrait un jour y remettre les pieds. Quelques minutes plus tard, en legging et débardeur noir, elle tambourinait à la porte de Channing, à la recherche de l’aide qu’il avait toujours su lui apporter.
« Lexie. »
Elle lit immédiatement son inquiétude sur les traits de son visage et, un instant, elle regrette d’être venue. Elle fait toujours cela : elle dérange ses proches et les angoisse. Elle en a assez qu’ils se fassent du souci pour elle. Elle a conscience d’être souvent un poids pour eux, et ça lui brise le cœur. Mais elle a tout de même besoin d’eux. Et, à cet instant précis, elle a besoin que Chan l’empêche de retourner à la salle pour retrouver James et acheter une dose. Alors qu’il se place sur le côté pour la laisser entrer dans sa maison, elle y pénètre en tremblant toujours comme une feuille.
« Eh, petite sœur. »
Sa main sur son épaule la fait sursauter mais, une seconde plus tard, elle se blottit dans les bras de son frère, un des rares à avoir le droit à de telles marques d’affection. Lexie déteste en principe le contact physique, mais pas avec Chan. Contre lui, elle se sent en sécurité, et elle lui fait entièrement confiance.
« Est-ce que ça va ? Qu’est-ce qui se passe ? »
Elle n’arrive pas à parler, se contente pour l’instant de serrer Chan aussi fort qu’elle le peut, comme si elle risquait de s’effondrer.
« Je suis là, tu es en sécurité. »
Elle hoche doucement la tête et finit par le relâcher petit à petit. Elle est toujours pâle comme un linge, un nœud lui serre toujours la gorge, mais elle sait qu’il a raison : elle ne craint plus rien avec lui. Il ne la laissera pas tomber, jamais. Alors elle se lance.
« Il était à la salle de sport … James, un de mes dealers … il voulait me vendre un truc, je suis partie … »
Elle avait fui, tout simplement, parce qu’elle savait qu’elle n’était pas assez forte pour rester l’écouter et lui dire non. Elle aurait pu craquer, sans aucun doute, comme elle l’avait déjà fait. Lexie relève la tête et plonge ses yeux bleutés tourmentés dans ceux de son frère.
« Je pouvais pas rester … »
Elle semble enfin voir que Channing était habillé, prêt à sortir. Elle se mordille la lèvre inférieure, hésitante.
« Je suis désolée, tu avais visiblement des projets, mais … je peux rester avec toi ? »
Elle savait que si elle restait seule, elle risquait de faire une bêtise. S’il la laissait maintenant, elle retournerait sans doute à la salle de sport. L’appel de la cocaïne demeurait encore très instance, trop pour qu’elle puisse y résister seule.
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
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WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Ses yeux plongent dans les siens et des frissons dégringolent le long de sa colonne vertébrale. La présence de Lexie sur le pas de sa porte à une heure si avancée de la nuit, en tenue de sport et couverte d'une fine pellicule de sueur, ne présage rien de bon - et, instantanément, son regard cherche la moindre blessure sur sa peau, le moindre hématome ou indice quant à la raison derrière son teint blafard, la moindre explication quant à ses tremblements. Elle ne serait pas venue si elle avait eu une autre porte de secours, si elle avait eu une solution autre que celle de venir le voir sans prévenir, et son inquiétude continue de croître à mesure qu'elle garde le silence puis se réfugie contre lui. Il la connait par coeur, sait qu'elle est incapable de parler dans cet état, et patiente en enroulant ses bras autour de sa silhouette particulièrement frêle ainsi blottie contre la sienne. « Respire » continue-t-il de chuchoter en caressant machinalement son dos, prudent lorsqu'elle se détache finalement en reprenant peu à peu ses esprits. « Il était à la salle de sport … James, un de mes dealers … il voulait me vendre un truc, je suis partie … » Ses yeux passent de l'un à l'autre des siens azur et son dos se tend, ses lèvres s'entrouvrant légèrement pour laisser l'air s'engouffrer dans ses poumons sous la colère soudaine que fait monter l'annonce en lui. Il sait à quel point le combat que mène Lexie est acharné, à quel point son sevrage est un challenge à chaque instant, et il déteste qu'elle ait à s'heurter à des moments comme celui qu'elle a dû vivre à la salle de sport. « Je pouvais pas rester … » - « Non, évidemment. Tu as bien fais de venir Lex. » poursuit-il d'un ton doux et sincère, quoique témoin de sa frustration à l'égard du certain James, sa main restée sur son épaule remontant prudemment vers son cou avant de se détacher d'elle. « Il ne t'a rien fait, pas vrai ? » s'enquiert-il en inspectant à nouveau son corps d'un regard, retrouvant son visage la seconde suivante. Il était sincèrement soulagé qu'elle soit venue le voir plutôt qu'elle ait fuit là où il aurait pu la retrouver. « Je suis désolée, tu avais visiblement des projets, mais … je peux rester avec toi ? » Ses épaules se relâchent et face à l'appel à l'aide de la brunette, Channing est mis au pied du mur. La fuite de sa cadette est ingénieuse, mais le mal qu'elle souhaiter échanger le serait contre un autre, et l'héritier se retrouve à court de mots. S'il avait prévu d'aller partout ailleurs, il n'aurait pas hésité une seule seconde à lui proposer de l'accompagner - mais il allait, lui aussi, au contact de ses plus grands démons et d'un monde sans foi ni loi. « Tu peux rester avec moi, bien sûr. » la rassure-t-il après une trop longue pause, se ressaisissant en parcourant son regard avant de se reporter distraitement sur la porte de son garage, puis à nouveau sur sa soeur. « J'allais en ville... me changer les idées. » Ils s'étaient déjà retrouvés dans l'univers mais ce dernier n'était pas un dans lequel il souhaitait l'embarquer, et un mal restait un mal peu importe l'intensité de son vice. Son regard de bronze retrouve le sien et le brun sort d'un air aussi résigné qu'il est désolé la clé de sa sportive de sa poche, suspendant le petit étui de cuir à son index, comme si sa simple vue suffisait à expliquer ses plans pour la nuit. « Je suis désolé. » admet-il machinalement avant de saisir prudemment la clé dans sa paume. Il est désolé de n'avoir rien de plus sain à lui soumettre, plus navré encore de ne pas être un exemple alors qu'elle s'accroche à lui comme s'il était celui à suivre. « Tu penserais à autre chose pour sûr, mais on peut aller faire n'importe quoi d'autre Lex. Qu'est-ce qui te ferais envie ? » Il se refuse à lui mentir en prétendant être sur le point d'aller acheter des pizzas et est tout ce qu'il y a de plus honnête en l'invitant à lui proposer peu importe quelle activité. Il la suivra et l'accompagnera dans peu importe ce qui lui plairait.
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Elle lit sur le visage de son frère qu’elle l’inquiète, qu’il est mort de peur et attend qu’elle s’explique mais, pour l’instant, elle en est incapable. Si elle parle, maintenant, elle risque de s’effondrer. Si elle ouvre la bouche, elle risque de fondre en sanglots. Alors, pour le moment, elle se contente de se blottir dans les bras de son aîné et de le serrer aussi fort qu’elle le peut, tentant de faire cesser les tremblements dans ses mains.
« Respire. »
Channing patience, comme d’habitude. Il la connait bien, sait qu’il lui faut du temps. Il sait aussi qu’elle a une bonne raison de débarquer chez lui à l’improviste à une heure aussi tardive. Il sait qu’elle est comme un animal apeuré qui a besoin d’être rassuré. Un geste trop brusque, une parole de travers, et cet animal sauvage pourrait détaler. Les secondes passent et, enfin, Lexie se sent en mesure d’expliquer à son frère les raisons de sa présence. Sa voix tremble, on entend encore sa peur et son trouble, mais elle ne s’effondre pas.
« Non, évidemment. Tu as bien fais de venir Lex. »
Il la rassure, comme il le fait habituellement, tente de la faire déculpabiliser, alors qu’elle est submergée par des dizaines de pensées et d’émotions. Elle craint de vouloir retourner à la salle, elle rêve d’un rail de cocaïne, elle s’en veut d’inquiéter son frère, elle rumine le fait de toujours angoisser ses proches … Nul doute que, demain, elle ira à une réunion, avec ou sans Alexandra, pour parler de sa rencontre désagréable et obtenir des conseils pour mieux gérer ces moments de tentation. Car même si elle n’avait pas craqué, on ne pouvait pas dire que ce soit une franche réussite, vu l’état dans lequel elle se trouve.
« Il ne t’a rien fait, pas vrai ? » « Non ! Non ! »
Elle s’empresse de rassurer son frère sur ce point : il ne l’a pas touché, il ne lui a rien mis dans la main, il lui a simplement suggéré qu’elle consomme à nouveau. Ici, dans la villa de son frère, auprès de celui à qui elle fait une confiance aveugle, elle se sent en sécurité. Elle s’autorise à respirer à nouveau et à relâcher ses épaules, sentant toute la tension accumulée au cours de cette dernière heure. Et alors que la peur semble la quitter peu à peu, elle remarque que son frère semble sur le départ. Elle sait qu’elle abuse, mais elle n’a pas suffisamment confiance en elle pour rester seule ce soir, alors elle lui demande si elle peut le suivre. Elle ne peut cependant manquer les secondes d’hésitation qui suivent sa question.
« Tu peux rester avec moi, bien sûr. J’allais en ville … me changer les idées. »
Lexie pince les lèvres alors qu’elle secoue la tête : elle voit bien qu’elle dérange. Elle aime son frère plus que tout, et elle sait qu’il renoncera à une soirée pour elle, mais elle n’est pas en capacité d’accepter un tel sacrifice. Elle lui en demande déjà trop, et la voilà déjà qui lève les mains, paume vers Channing, en suggérant.
« J’peux peut-être aller voir Elijah … ou Alexandra ? »
Ailleurs, là où elle ne se sentirait pas de trop, en tout cas. Mais sa proposition manque d’assurance, et elle-même n’y croit pas. Elle pourrait très bien bifurquer en allant chez l’aîné des Walker ou chez son amie. Elle pourrait très bien retourner à la salle, ou se rendre dans une des boîtes de nuit branchées de la ville dans laquelle elle avait ses habitudes. C’est alors que Channing sort de sa poche les clés de sa voiture de course.
« Je suis désolé. »
Lexie le dévisage un instant, son regard bleuté passant des clés suspendues dans les airs aux yeux noisette de son frère.
« Oh. »
Elle a compris, bien sûr. Elle sait que Channing participe à des courses illégales. Elle a déjà mis un pied dans son monde, avant qu’il l’en éjecte aussi vite qu’elle y était entrée. Elle a déjà tenté de négocier, elle limite la cocaïne s’il limite les courses, alors que le frère et la sœur semblent avoir tous deux des activités destructrices. Elle le sait, elle connait le penchant de Channing pour le course et pourtant, le savoir et le voir sont deux choses différentes, et la réalité la frappe maintenant de plein fouet.
« Tu penserais à autre chose pour sûr, mais on peut aller faire n’importe quoi d’autre Lex. Qu’est-ce te ferais envie ? »
Elle n’est pas en capacité de changer les plans de son frère pour la soirée, aussi dangereux peuvent-ils être pour eux deux. Elle s’impose déjà, après l’avoir inquiété, et ne se sent pas légitime pour proposer qu’ils s’installent devant la télévision du brun, avec des pizzas et un film d’action.
« Non non, c’est … parfait. Je te suis, et promis, je me ferai toute petite. »
Pas comme la fois où il l’avait trouvé dansant à moitié nue devant des inconnus, complètement bourrée et défoncée. Elle se tiendrait à carreaux et ne lâcherait pas son frère d’une semelle. Il remarquerait à peine sa présence, elle s’y engageait.
Channing Walker
La couronne d'épines
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« Non ! Non ! » Instantanément, ses épaules se relâchent. Il aurait été retrouver l'homme en question sans une once d'hésitation si la réponse de sa soeur avait été différente, et même avec celle-ci l'envie d'offrir une petite visite de courtoisie à celui qui l'avait mise dans cet état demeurait tentante. Mais ce n'était pas ce dont Lexie avait besoin, et Channing n'était pas impulsif ou égoïste au point de l'abandonner ici pour aller régler des comptes. Sa main sur l'épaule de la brunette qu'il masse distraitement à l'aide de son pouce, ses poumons se gonflent puis se vident de leur air sur une profonde inspiration. Si Lexie était arrivée quelques minutes plus tôt, il aurait eu bien plus facile à noyer le poisson et à prétendre n'avoir rien sur le feu - mais ainsi posté près de sa porte, ses chaussures aux pieds et ses clés à la main, il est fait. et il sait, connaît suffisamment sa petite sœur, pour savoir qu'elle se satisfera de peu importe ce qu'il a à lui proposer et n'imposera jamais un plan différent de celui qu'il avait envisagé de suivre. Mais un mal pour un autre n'est pas ce que lui veut se contenter de lui proposer, et la culpabilité ne tarde pas à l'envahir face à la mine nerveuse de celle qu’il a à coeur de protéger. « J’peux peut-être aller voir Elijah … ou Alexandra ? » Ses sourcils se froncent et sa tête se secoue vigoureusement par la négative. Non, elle est venue le voir et restera à ses côtés, et jamais le cadet ne lui suggérerait une autre porte à laquelle frapper. C’est lui qu’elle a choisi, et il en fait de même sans avoir à y réfléchir. « Non Lexie, non. Reste. » lui insuffle-t-il en réfléchissant, avant de passer aux aveux. Lexie sait qu’il a, comme elle, des vices, et si l’héritier ne prononce pas les mots le simple tintement de ses clés autour de son index suffit à faire résonner le nom donné à ses démons. Il s’apprêtait à aller risquer sa vie, à fendre Brisbane à vive allure, et ce comme il le faisait quelques soirs par semaine. « Non non, c’est … parfait. Je te suis, et promis, je me ferai toute petite. » - « Non, c’est tout sauf parfait. » La dernière fois qu’une passagère s’est assise à ses côtés, sa sportive s’est heurtée de plein fouet à un mur - et si les dégâts n’ont été que matériels, Channing se refuse toutefois catégoriquement à faire reprendre de tels risques à un tiers. Encore moins alors que ce tiers en question est sa soeur, et qu’il préférerait donner sa vie qu’érafler la sienne. Ses clés retrouvent leur place dans la poche de sa veste, et il se pince brièvement les lèvres. « Lex, écoute - on peut faire n’importe quoi d’autre. Je peux me mettre aux fourneaux, on peut se mettre un film à la télé et se goinfrer de chocolats, on peut aller au ciné… Je te suivrais dans tout ce que tu veux faire, rien ne m’importe davantage que toi. » Ses yeux noisette dans les siens, la brunette peut y lire sans difficulté aucune sa préoccupation et sa soucieuse envie de bien faire. Il n’aurait aucun remord à renoncer à ses plans, et tirerait bien plus de satisfaction à rendre sa petite soeur plus légère. « Je n’ai pas vraiment envie de t’emmener en course. Tu peux deviner pourquoi. » confesse-t-il d’un air désolé. Risquer la vie de sa petite soeur lui donne la nausée.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Au contact de son frère, Lexie s’apaise. Au contact de Channing, peu à peu, la peur diminue, alors que le sentiment de sécurité que lui a toujours inspiré son aîné la gagne et l’envahit. Elle se calme, et son esprit semble à nouveau en capacité d’appréhender ce qui l’entoure. C’est alors qu’elle remarque que Channing est là, avec ses chaussures aux pieds, sa veste sur le dos, prêt à partir. Il avait des projets, des projets qu’elle a interrompu avec sa visite impromptue. Et soudain, elle se sent mal à l’aise. Une nouvelle fois, elle a fait irruption dans la vie de son frère, l’a inquiété, et a bouleversé son quotidien. Une nouvelle fois, elle s’apprête à tout détruire. Alors, évidemment, elle suggère d’aller ailleurs. Il y a forcément d’autres personnes qu’elle pourrait embêter, comme Elijah, son autre frère, l’aîné de la fratrie, ou Alexandra, son amie et coach de sobriété. Ou bien peut-être qu’elle n’osera pas s’imposer une nouvelle fois, dans la même soirée, chez quelqu’un, et qu’elle prendra le chemin de son appartement. Ou bien peut-être qu’elle bifurquera vers un bar ou une boîte de nuit, y retrouvera des anciens amis, et fera la fête. Elle dansera, s’enivrera, et finira par consommer à nouveau de la cocaïne. En quelques secondes, le film de ce que sa soirée pourrait devenir se joue devant ses yeux, alors quand son frère l’invite à ne pas partir, elle est soulagée : elle n’avait aucune confiance en elle, pas ce soir, pas après les émotions qu’elle vient de ressentir. C’est alors que Channing lui avoue son programme de la soirée en lui montrant simplement les clés de sa sportive. Il n’a pas besoin d’en dire plus pour que Lexie comprenne qu’il allait se rendre à une course illégale. La brunette se mord la lèvre pour réprimer les reproches qui lui brûlent la langue : elle n’est pas apte à juger. Elle cède à la drogue comme Chan cède à l’appel de l’adrénaline. Mais leurs vices sont tout aussi dangereux l’un que l’autre. Et si Lexie a déjà frôlé l’overdose, Channing, lui, a déjà frôlé la mort. Il ne participait pas à une course illégale à ce moment précis, certes, mais il a été victime d’un accident et ses jours étaient menacés. Pendant une semaine, il est resté dans le coma, alors que ses proches vivaient un enfer. Et la brunette n’a pas envie de revivre cela. Elle n’a pas envie de ressentir à nouveau la peur qui la tiraillait à chaque instant, l’empêchait de dormir, de se nourrir. Elle n’est pas en capacité de faire face, n’a pas les armes pour faire à nouveau face à un tel cauchemar. Pourtant, elle n’est pas en mesure de priver son frère de sa dose d’adrénaline, quand elle-même a trop souvent cédé à une dose de cocaïne. Alors elle ment, très mal, mais elle ment, suggère à Chan de l’accompagner, et se dit que ça ne sera qu’un horrible moment à passer, à condition qu’il n’ait pas d’accident : une course de quelques minutes, et ce sera terminé.
« Non, c’est tout sauf parfait. Lex, écoute – on peut faire n’importe quoi d’autre. Je peux me mettre aux fourneaux, on peut se mettre un film à la télé et se goinfrer de chocolats, on peut aller au ciné… Je te suivrais dans tout ce que tu veux faire, rien ne m’importe davantage que toi. »
C’est étrange, comme le soulagement et la culpabilité l’envahissent à cette proposition de son frère. Elle est soulagée qu’il n’aille pas courir ce soir, qu’il ne mette pas sa vie en danger tout de suite, et qu’elle n’ait pas à assister à cela. En y réfléchissant bien, elle n’était pas certaine d’être capable de supporter la vue de Channing jouer avec sa vie. Mais elle se sent coupable de bouleverser ses plans, tout ça parce qu’il est inquiet pour elle. Elle semble n’être capable que de cela, et depuis bien trop longtemps : inquiéter ses proches et bouleverser leur vie.
« Je n’ai pas vraiment envie de t’emmener en course. Tu peux deviner pourquoi. »
Parce qu’elle risquerait de perdre la tête ? Parce qu’elle risquerait de mourir d’angoisse ? Quoi qu’il en soit, elle hoche la tête et réfléchit un instant. Finalement, elle suggère une alternative.
« On peut commander à dîner, un truc avec des frites ? Et un dessert au chocolat ? Et manger devant un film ? »
Si son frère cuisine bien, elle n’a pas réellement envie de lui imposer une nouvelle tâche ce soir, ni envie de l’aider à passer derrière les fourneaux. Elle veut juste se détendre, et tout oublier. Et manger du chocolat.
« On peut même regarder Fast and Furious si t’as vraiment envie d’avoir une soirée avec des voitures ? »
Un sourire amusé prend doucement place sur le visage de la brunette, alors que les peurs et les contrariétés sont reléguées au second plan, au profit d’une soirée tranquille avec son frère.