@Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ It only hurts this much right now. Was what I was thinking the whole time ? Breathe in, breathe through, Breathe deep, breathe out. I'll be getting over you my whole life
Le clap le tire de ses pensées profondes alors même qu'il commence tout juste à rassembler assez de forces pour s'avancer au milieu du plateau de tournage, les épaules encastrées dans une chemise à carreau qui n'est pas lui mais qui n'a de cesse de lui rappeler les photos qu'on a positionnées sous son nez durant une dizaine de jours avant le début du tournage. Pour s'imprégner du rôle Aiden est passé sous le plumeau d'une maquilleuse pour vieillir ses traits enfantins derrière une couche de fond de teint qui le gratte plus que de raison. La chemise à carreau censée rappeler le style de Benjamin est trop grande pour lui, il flotte dans ses vêtements qui ne lui appartiennent pas mais qu'il doit habiter pour le rôle. Il doit tout habiter pour le rôle. Les vêtements qui se déposent sur ses épaules frêles et tremblantes, tout comme les lunettes qu'une autre paire de mains glissent sur son nez avant de se retirer sous les protestations que l'acteur forme pas un soupire long. "On y retourne, silence sur le plateau !" En face de lui il y a ce petit garçon que l'on place au milieu de la pièce mais à qui on interdit de bouger pour le moment, les bras ballants contre ses flancs, tentant de sourire vainement à ce faux père dont les mains tremblantes se cache sous les plis d'un jean qui n'est pas à lui non plus. C'est Reggie, du moins c'est le gamin qui le remplace le temps de quelques semaines. Mais ce sont les traits de Reggie qu'ils ont cherchés chez la vingtaine de petits garçons qui se sont présentés pour le casting, Ophelia en bonne conseillère alors qu'ils pointaient du doigt ce petit garçon aux traits fins et au visage lumineux.
Ce n'est pas Reggie mais c'est lui. Dans ce studio transformé en salon où les lumières ont remplacés les fenêtres, où la dizaine d'opérateurs tournent comme des fourmis coincé sous un verre. C'est Aiden, aussi. Dans les vêtements de Benjamin qui lui tombe sur les flancs, sur les chevilles, jusqu'aux chaussettes qui lui remontent sur les tibias et qui grattent plus que de raison. "Attendez deux minutes, j'ai besoin d'une pause." S'il peut se permettre de faire la diva c'est seulement à cause des menaces qu'il proféré tous les jours pour que l'équipe se plie à ses envies, lui la tête d'affiche du film qui n'hésites pas à rallonger les jours de tournage pour mener à bien le projet de mener cette histoire comme ils l'entendent, lui et Millie. L'ainée des Butcher fais de son mieux pour se montrer présente sur le plateau de tournage, ignorant d'un revers de la main les émotions qui lui serrent le coeur en voyant sa vie aussi intimement exposée aux yeux des autres. Aiden avait gardé la trace de son baiser pendant des jours, tentant de dissimuler sa gêne aux yeux de Mabel qu'il voyait maintenant tous les jours, incapable de se tenir loin d'elle trop longtemps. Les yeux rivés sur le sol, Turner s'était laissé le temps de souffler longuement, de fermer les yeux, avant de faire craquer sa nuque pour en libérer les bulles de stress qui comblaient les fissures de ses os. "Ok c'est bon."
Reggie avait été bien casté, répondant parfaitement aux attentes de l'équipe techniques ainsi que du réalisateur qui voyait en lui la future star des affiches, comme Aiden l'avait été avant lui, comme il l'était encore. Mais le petit garçon avait dans les yeux tout ce que le Turner n'avait pas, à commencer par l'amoureux du jeu. "Est-ce que c'était bien Aiden ?" L'acteur baisse les yeux à hauteur de ce petit garçon au destin déjà bien trop complexe, et la candeur de son regard de ne laisse pas de marbre. "Oui, c'était parfait." Il ne ment pas, Aiden, accordant un maigre sourire avant de tourner les talons pour quitter le salon où les fausses larmes auraient pu se mêler au vraies s'il s'en était laissé le droit. Parce que personne ne comprend la tristesse de l'acteur quand il observe le faux Reggie, bien trop heureux de se tenir ici, bien trop jeune pour comprendre l'histoire dans l'histoire. Mais un jour il comprendra, plus grand que maintenant, il comprendra que le vrai Reggie n'aurait jamais apprécié voir sa vie ainsi passée sous la loupe, il comprendra que ça n'était pas juste. Millie a accepté de se tenir ici, dans sa fausse maison, dans son faux salon, avec un faux frère qu'elle aura du mal à regarder sans ressentir la douleur, et pour ça il ne pouvait rien faire d'autre que d'être présent.
"Merci d'être venu, surtout aujourd'hui." Dans un réflexe Aiden avait porté sa main contre le coude de la brune, pressant légèrement sa peau l'espace d'une petite seconde. "On va rejouer dans une heure à peu près, alors je pense que c'est le bon moment si tu veux qu'on discute un peu de ce qu'on va faire après." Le sabotage de ce film ne pouvait pas avoir lieu sans les discussions lourdes de sens, tristes et amères que la paire partageait à l'écart du plateau, relatant encore et encore les mêmes souvenirs pour que l'acteur sache exactement la façon avec laquelle il allait jouer la scène suivante. Derrière les vêtements qui n'étaient pas lui, derrière les scènes avec faux Reggie, il y avait toujours l'histoire que Millie voulait raconter de la plus véritable des façons.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Les détails étaient surement les éléments les plus importants. C’était eux qui donnaient une consistance particulière au visuel qui serait présenté sur grand écran par la suite. Une couleur de coussin de canapé, un certain type de boutons de chemise, une marque de soda dans le réfrigérateur. C’était dans ces éléments là qu’il était possible de voir que sur le plateau, ils tentaient au maximum de remettre les détails comme ils avaient pu exister à l’origine. Ce ne serait jamais parfait, bien sur, mais cela était assez proche de ce qu’elle avait connu pour qu’elle ne sache rester indifférente lorsqu’elle était arrivée dans la pièce montée pour l’occasion. Aiden l’avait invité à passer sur le plateau du tournage, afin qu’elle puisse voir de ses yeux la façon dont les choses se déroulaient, qu’elle puisse avoir un aperçu également de tout ce qui avait été fait dans son dos. Oh, elle était reconnaissante d’avoir quelqu’un qui jouait enfin dans son équipe - elle n’avait juste pas prévu d’être autant touchée par ce qu’elle allait voir. Elle était restée silencieuse, avait investi un coin du plateau où sa présence dérangerait le moins possible, pinçait ses lèvres un peu plus fort lorsque certains éléments étaient mis en lumière et apportaient leur lot de souvenirs avec eux. En somme: c’était surement une mauvaise idée, que d’être venue ici, mais comme cela pouvait être dit, il s’agissait d’un mal pour un bien. Elle n’avait cependant qu’une hâte: repartir d’ici le plus rapidement possible.
« Merci d'être venu, surtout aujourd'hui. » Le voix d’Aiden résonant à ses côtés, ainsi que sa main effleurant son coude eurent le don de faire sursauter quelque peu Millie qui s’était perdue dans ses pensées. Tournant rapidement son regard vers lui, elle étira un petit sourire poli, en rien assuré cependant. « J’avais promis que je passerais. » Et si elle n’avait pas exprimé cette promesse quelques semaines plus tôt, elle ne serait surement pas venue ici aujourd’hui; tout dans ses fibres musculaires la tiraient à s’enfuir d’ici le plus rapidement possible pour rentrer chez elle, se glisser sous sa couette et attendre que la journée se termine pour tenter d’oublier ce qu’elle avait vu. « On va rejouer dans une heure à peu près, alors je pense que c'est le bon moment si tu veux qu'on discute un peu de ce qu'on va faire après. » Lentement, elle hocha la tête. « J’ai besoin de marcher, de… prendre l’air. » Ce n’était pas là pour indiquer au jeune homme que sa présence dérangeait, au contraire: elle l’invitait à la suivre plus loin. Ou même, à lui montrer où pourraient-ils aller pour prendre l'air et se mettre un peu à l’abris des regards - elle n’était pas aveugle, elle avait bien vu la façon dont les autres personnes présentes la regardaient. « Tu m’emmènes faire un tour ? » Son regard ancré dans celui d’Aiden, presque suppliant, le poussant à faire encore qu’ils sortent d’ici le plus rapidement possible. Car ce ne serait que lorsqu’ils seraient en dehors de la zone d’agitation qu’elle réussirait à respirer de nouveau presque correctement.
L’air frais sur son visage lui fit du bien, comme s’il lui était offert là un nouveau souffle pour la journée. Fermant les yeux un instant, ses mains plongées dans les poches de sa veste, Millie inspira une seconde fois lentement avant de rouvrir ses paupières et de regarder Aiden en coin. « Il a le même regard. » Ses mots avaient été prononcés d’une voix basse, alors qu’elle plissait un brin les sourcils et qu’elle peinait à garder son regard en direction de Turner. « C’est pas exactement le sien, mais… Il arrive à capter des expressions que j’avais pas vu depuis longtemps. » Puisque de toutes évidences, son petit frère n’était plus présent à leurs côtés pour lui jeter ce type de regards en permanence. « C’est comment, son prénom, au garçon ? » A l’acteur qui prêtaient ses traits à Reggie, ce dernier au coeur d’une histoire pour laquelle il aurait préféré ne pas devenir célèbre.
@Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ It only hurts this much right now. Was what I was thinking the whole time ? Breathe in, breathe through, Breathe deep, breathe out. I'll be getting over you my whole life
Si le clap de fin de tournage ne l’avait pas tiré de ses pensées sur le moment, la présence de Millie sur le plateau de tournage s’était présentée comme l’occasion rêvée pour faire une pause dans la scène drainante que le réalisateur s’époumonait à vouloir refaire encore et encore jusqu’à la perfection. Bientôt il devrait reprendre sa place de pantin au milieu des autres marionnettes pour parfaire un moment de vie d’une autre personne, pour se muer dans le rôle de ce père de famille qui avait tout perdu et qu’on enchaînait encore aux yeux du grand public, simplement pour le spectacle. Le plus dur c’était d’apercevoir le regard de la Butcher, hésitant, fuyant, s’accrochant aux moindres détails de cet appartement refait pour l’occasion, dans les moindres détails. Chaque coussin avait été placés conformément aux photos prises par la famille et que l’équipe de tournage s’était procuré, même les photos posées sur les meubles étaient authentiques. Et c’était ça le plus dur, de la voir elle à ce moment-là La brune avait fait l’effort de venir jusqu’ici pour honorer une promesse faite dans le même parc qui avait été témoin de la disparition de son frère, alors Aiden devait honorer à son tour les murmures qu’il avait prononcé. « J’avais promis que je passerais. » Aiden avait hoché la tête en habillant ses lèvres d’un léger sourire, une main frôlant le coude de la jeune femme pour lui témoigner la gratitude qu’il avait de la voir présente aujourd’hui, affrontant de nouveau une épreuve qui aurait très bien pu la priver d’un peu de bonheur. « Je ne savais pas que c’était cette scène aujourd’hui, j’aurai voulu te prévenir mais je n’ai pas eu le temps. » Il avait le regard triste de ceux qui ne peuvent rien de faire de plus que de se montrer désolé, et rien n’y les gestes ni les paroles ne pourront changer l’empreinte sur la rétine de la Butcher, cette scène comme un tisonnier brûlant dans les plaies encore ouvertes. Aux yeux de l’acteur elle faisait face à des gens qui ne lui laissaient pas le choix que de l’enfermer dans les mêmes souvenirs, sans lui demande son avis. Lui y compris. Lui qui aurait voulu faire plus que ce qu’il avait initialement promis, les mains liées derrière le dos et les fils au-dessus de sa tête. « J’ai besoin de marcher, de… prendre l’air.» D’un mouvement de la tête le Turner avait accepté de la mener loin d’ici, de sortir de cet environnement toxique qui ne lui offrait rien d’autres que des souvenirs douloureux.
« Tu m’emmènes faire un tour ? » Marchant devant elle pour ouvrir le chemin il avait quitté le plateau de tournage sous le regard inquisiteur du réalisateur qui ne les avait pas lâchés des yeux depuis l’arrivée de Millie sur le plateau. « Il y a un endroit tranquille au bout de ce chemin, on y sera tranquille pour discuter. ». Si elle ressentait l’envie de se confier à lui sur la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux, Aiden prêterait l’oreille pour qu’elle puisse trouver en lui l’épaule dont elle pourrait avoir besoin. Sans vouloir s’imposer, sa main frôlant celle de la brune de temps en temps pour se rappeler à sa présence, Aiden avait parcouru les quelques mètres les séparant du bout du chemin dans le silence, pour ne pas brusquer, pour ne pas imposer plus. « Ton père avait un style vestimentaire très old school à l’époque… pas sûr que ses chemises m’aillent aussi bien. » Il avait tenté de détendre l’atmosphère de la seule manière qu’il connaissait, mal, avec des pincettes mal positionnées sur les mots de cette conversation que personne n’avait demandé mais qu’il imposait quand même. Les mains dans les poches d’un pantalon qui n’était pas le sien, choisi à la perfection par une costumière au regard éteint, Aiden les avait conduits jusqu’au bout du chemin sans prononcer une autre parole. « Il a le même regard. » Oh. Les mains serrées dans ses poches pour ne pas cogner, les émotions coincées dans le fond de sa gorge, Aiden n’avait osé tourner le regard vers la Butcher. Il n’aurait jamais dû dire oui à tout ça. La petite voix dans le fond de son esprit le tentait de prendre la fuite une fois arrivé au boulot de l’allée, mais sans lui il n’y aurait pas de film, et sans eux pas d’histoires à raconter qui ne soit pas celle qu’ils voulaient.
« C’est pas exactement le sien, mais… Il arrive à capter des expressions que j’avais pas vu depuis longtemps. » Cela faisait du petit garçon un bon acteur, l’un des seuls présents sur le plateau à croire le réalisateur qui n’hésitait pas à fusiller le Turner du regard à la moindre bafouille hésitante, au moindre tremblement qu’il ne contrôlait pas encore complètement malgré le sevrage. Il était si sûr de lui, le petit, si désintéressé par le reste du monde, par cette histoire qui avait plus d’ampleur que sa propre existence. Peut-être saisirait-il un jour l’importance de tout ça, en regardant les images de son premier film avec l’esprit d’un adulte, alors sans doute qu’il prendrait dans la gueule la claque de sa vie. « C’est un très bon acteur pour son âge, et il est vraiment sympa en plus, mais le voir comme ça… si insouciant de ce qu’il se passe… ça doit être troublant. » L’acteur s’était arrêté au bout du chemin pour inviter Millie à le suivre sur le petit banc monté spécialement pour le tournage, chavirant sous son poids de ne pas avoir été monté correctement mais simplement posé ici. « C’est comment, son prénom, au garçon ? » Elle semblait perdue, la Butcher, se confrontant à la réalité brutale de voir un enfant cochant toutes les cases de ressemblances avec Reggie, non pas parce que les traits de son visage s’y prêtait, mais parce que les producteurs avaient retourné la terre entière pour trouver un gamin correspondant à l’image qu’ils voulaient donner de Reggie. Le même regard parce qu’ils en avaient décidés ainsi. Les mêmes mimiques pour que la ressemblance soit flagrante. Et l’intonation de la voix qui avait été travaillée des semaines en amont pour parfaite le personnage. « Axel. » Un demi sourire s’était affiché sur les lèvres de brun, les mains toujours enfoncées dans les poches d’une veste qui n’était pas la sienne. « Il a dix ans, et beaucoup plus de talent que moi pour son âge. »
Il n’y avait rien de plus reposant en ce moment que de se trouver là avec elle, à penser à autre chose que les jours de tournage qui s’enchaînaient sans vouloir le laisser respirer. Les cernes creusées sous ses yeux comme témoin des heures cumulées au compteur sans une seule once de sommeil sans cauchemars, sans remords. Il n’était pas le plus plaindre mais se plaignait quand même. Aiden se sevrait pour ne plus être un connard sous anxiolytiques, pour pouvoir tenir Rosie dans ses bras sans trembler, et pourtant tout lui donnait envie de replonger au plus profond du gouffre. « C’est tranquille ici, ça fait du bien… » De la poche de sa veste Turner avait tiré son paquet de cigarette, glissant entre ses deux doigts la cibiche sans l’allumer, préférant prendre le temps de respirer l’air frais. « Tu n’aies pas obligée d’assister à toute la scène, mais si tu veux parler de ce qu’on peut faire ça serait bien qu’on le fasse pendant que tu es là. » La dernière chose qu’il souhaitait était de mettre Axel au milieu de tout ça, parce que le petit garçon n’avait rien à voir avec cette histoire, mais Aiden s’autorisait à prendre la température afin de savoir si elle souhaitait de faire du gamin un allié.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Le contact qu’Aiden établit au niveau du coude de la jeune femme eut surement l'effet escompté, car elle sentit comme un poids se retirer se sa poitrine: elle n’était pas seule aujourd’hui, au moins. Elle ne s’était pas imaginée un seul instant venir une seule fois sur le plateau de tournage, mais il fallait croire que tout était envisageable depuis que les choses avaient été apprises. « Je ne savais pas que c’était cette scène aujourd’hui, j’aurai voulu te prévenir mais je n’ai pas eu le temps. » Millie haussa quelque peu les épaules. « Que ce soit cette scène là ou une autre, ça change pas grand chose malheureusement, tu sais. » Parce-que tout était dans le nom apporté: pour Aiden, ces morceaux de vie étaient des scènes qu’il illustrait. Pour la jeune femme, cela était des souvenirs avec lesquels elle se battait tous les jours, revivant encore et encore des moments de vie qui lui déchiraient le coeur autant qu’ils arrivaient à lui mettre du baume sur ce dernier. « Ca fait remonter les souvenirs dans tous les cas. » Et bien sur que le ton qu’elle accorda à cette phrase là relevait du las, du fatigué; le temps avait beau passer, rien ne devenait plus facile avec ce dernier.
Elle finit par lui proposer de marcher, d’aller prendre l’air - si elle connaissait toutes les scènes pour les avoir vécu, ce n’était pas pour autant qu’il lui était agréable de rester sur le plateau. Au moins, ailleurs ils seraient davantage libérés de l’éléphant au milieu de la pièce - visuellement au moins. Il ouvrit la marche et elle lui en fut reconnaissante. « Il y a un endroit tranquille au bout de ce chemin, on y sera tranquille pour discuter. » Elle esquissa un maigre sourire. « Merci. » Tout, sauf de rester sous les regards de toute l’équipe qui avait passé plus de temps à la dévisager elle qu’autre chose depuis qu’elle avait mis un pied sur le lieu de tournage. « Ton père avait un style vestimentaire très old school à l’époque… pas sûr que ses chemises m’aillent aussi bien. » Relevant son regard un instant vers le jeune homme, elle eut un sourire un peu plus franc cette fois-ci. « Il a jamais su être à la mode. Ceci explique peut-être plus facile mes propres choix, si ça se trouve. » Son père était un intellectuel, qui avait toujours préféré passer trop de temps la tête dans les livres plutôt qu’autre chose. Ce n’était pourtant pas sur cette partie là que l’attention de la jeune femme s'était arrêtée, sur le plateau. Elle, elle avait remarqué un autre détail: le petit garçon qui donnait la réplique à Aiden réussissait à avoir le même regard que son frère. « C’est un très bon acteur pour son âge, et il est vraiment sympa en plus, mais le voir comme ça… si insouciant de ce qu’il se passe… ça doit être troublant. » - « Ca l’est, oui. » Elle ne le cacherait pas; de toutes façons, son regard à elle la trahissait si elle aurait voulu mentir. « Ce qui est d’autant plus troublant, c’est justement l’insouciance qu’il porte: parce-qu’elle est authentique. Et que ça lui donne encore plus un regard proche de celui de Reggie, à l’époque. » Un petit garçon qui n’avait pas eu le temps de comprendre qu’il l’était, insouciant. « Axel. » Le nom du jeune acteur. « Il a dix ans, et beaucoup plus de talent que moi pour son âge. » Millie hocha quelque peu la tête. « Tant mieux pour lui. » Cela pourrait surement lui permettre de réussir dans la vie.
« C’est tranquille ici, ça fait du bien… » Soupirant, et tout en même temps inspirant un bol d’air frais, la jeune femme leva son visage vers le soleil, fermant les paupières un instant. Ca faisait du bien, oui, un instant de répit. « Tu n’aies pas obligée d’assister à toute la scène, mais si tu veux parler de ce qu’on peut faire ça serait bien qu’on le fasse pendant que tu es là. » Elle savait bien qu’elle n’était pas venu simplement pour partager un instant d’air frais d’hiver avec Aiden, et qu’ils allaient devoir discuter de certains sujets. Ce n’étiat pas pour autant que de le savoir en avance avait rendu la chose plus simple dans son esprit et dans son coeur. Soupirant une dernière fois, elle rouvrit les yeux pour poser son regard sur Turner. « J’ai lu le script que tu m’as prêté. » Elle l’avait récupéré après leur dernière entrevue. « Il faudrait retirer la scène de… du parc. » De l’enlèvement - c’était encore trop difficile pour elle. « Je l’aurais pas mentionné avant d’arriver sur le plateau aujourd’hui, mais à voir Axel… » Elle eut un frisson, croisant ses bras sur sa poitrine pour frotter légèrement ces derniers. « Il n’aura plus cette insouciance là dans le regard s’il doit jouer cette scène là. » Millie inspira longuement. « Je sais que c’est une partie importante de l’histoire, mais il existe d’autres moyens de faire comprendre à l'écran ce qu’il s’est passé, et ce sans lui faire subir même inconsciemment le poids de tout ça. »
@Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ It only hurts this much right now. Was what I was thinking the whole time ? Breathe in, breathe through, Breathe deep, breathe out. I'll be getting over you my whole life
« Que ce soit cette scène là ou une autre, ça change pas grand chose malheureusement, tu sais. » Si il tentait de sourire mollement par delà ses lèvres, ce n'était pas pour se défaire des paroles sensées de la brune mais plutôt pour effacer le fait qu'il était encore trop con de voir le verre à moitié plein. Millie semblait se radoucir à son contact mais n'en restait pas moins fermée à l'attention que le jeune acteur tentait de lui donner, non pas pour se faire bien voir, seulement pour se distinguer comme une épaule dans la forêt de promesses gravitant autour d'elle depuis des années. Elle n'attendait rien de lui, Aiden ne lui devait rien, et pourtant ils semblaient comme lié par un pacte tacite que jamais le brun ne pourrait rompre. « Ca fait remonter les souvenirs dans tous les cas. » Aux yeux du Turner ce n'était qu'une mise en scène créée de toutes pièces pour faire pleurer les spectateurs, et quand il rentrait chez lui pour s'écrouler sur le canapé il oubliait chaque instant de sa journée. C'était la vie des Butcher, des vrais moment partagés en famille puis aux yeux du monde entier, des choses personnelles qui seraient bientôt la propriété de tant d'inconnus. « On va faire en sorte de ne pas ressortir que les mauvais, y'a plein de moments de joie je te promets. » Aiden était passé maître dans l'art des promesses non tenues qu'on venait lui reprocher après et qu'il effaçait d'un revers de la main, mais pour la jeune femme il aurait tenu toutes les serments du monde sans même essayer de comprendre pourquoi. Sans vouloir s'imposer comme le preux chevalier dont elle n'avait certainement pas besoin, Turner poussait la réflexion sans jamais tomber d'accord avec ses propres pensées. Il avait de l'affection pour Millie, mais là s'arrêtait toutes les pensées envers elle, du moins c'est ce qu'il s'emmerdait à croire.
Accompagnant la brune du regard pour la mener vers un endroit plus tranquille et aussi loin possible des oreilles indiscrètes qui ne manqueraient pas de se tendre pour rafler le moindre soupir de conversation, Aiden avait pris la direction d'un chemin escarpé mais assez éloigné pour pouvoir discuter en toute liberté. La chemise posée sur ses épaules pour l'occasion flottait de part en part sur ses côtes, gonflant le tissu sous ses bras comme une montgolfière, un style particulier dont il ne serait jamais fervent mais qui avait convenu au père de Millie fut un temps. « Il a jamais su être à la mode. Ceci explique peut-être plus facilement mes propres choix, si ça se trouve. » Un sourire franc sur les lèvres de la Butcher avait illuminé le paysage assez lourdement pour attirer le même rictus chez l'acteur qui, d'un regard amusé, contemplait le style de la brune. « Oh c'est pas si mal, mais rappelle moi dans quel corps de métier tu bosses déjà ? » Les mains dans les poches, avec cette envie de cogner dans le fond de la gorge alors que Millie mettait le doigt sur la fiabilité du regard du garçon, Aiden s'était assis sur un banc de fortune monté spécialement pour le tournage. Il était bon acteur le gamin, consciencieux dans son travail tout en gardant à l'esprit l'importance de l'amusement et le détachement de la réalité, mais c'était justement parce qu'il n'avait pas conscience des enjeux qu'il était si compliqué de le voir dans la peau de Reggie. « Ca l’est, oui. » D’un mouvement de la tête Aiden avait tenté d’exprimer ce que les mots ne peuvent dire, cette compassion que personne ne lui aurait prêté, et sans rien dire il avait glissé des quelques centimètres seulement, sa main vers celle de la brune. Au cas où. « Ce qui est d’autant plus troublant, c’est justement l’insouciance qu’il porte: parce-qu’elle est authentique. Et que ça lui donne encore plus un regard proche de celui de Reggie, à l’époque. »
Axel ne pouvait décemment comprendre les enjeux d’un tel film, ni même le lot de questions qui viendraient l’ensevelir lui comme le reste de l’équipe. Trop jeune pour savoir que derrière les caméras il y avait un jour eu un petit garçon au regard innocent, qu’au delà des acteurs il y avait des gens. « D’autres lui diront pourquoi ce film est important, quand il sera en âge de comprendre. Pour le moment on veut le protéger de tout ça. » Ce que le monde aurait faire pour Reggie plutôt que de l’abandonner. Aucun d’entre eux ne pouvaient remanier le passé, mais ils pouvaient essayer de protéger l’innocence de ceux qui l’étaient encore. « Tant mieux pour lui. » Aiden avait tant de mal à supporter le regard de Millie qu’il s’était enfoncé dans la profondeur du banc comme pour y disparaître. « J’ai lu le script que tu m’as prêté. » Le ton de la brune n'est ni agréable à entendre, ni destiné à lui faire comprendre que la lecture de ce script n'a pas eu d'effets sur elle et que tout ce passe pour mieux. Non, il est emplis de détresse, d'urgence, d'une culpabilité dont la Butcher n'arrive pas à se détacher. « Il faudrait retirer la scène de… du parc. » Il avait compris dans la façon de dire les choses que Millie ne voulait pas s'imposer plus de mal à elle, à son père, en recréant à la perfection une scène aussi traumatisante. Pourtant, dans le souffle qui s'épaissit dans l'air, dans les doigts qui se serrent dans ses paumes jusqu'à s'en déchirer la peau, Aiden évite son regard pour ne pas lui faire comprendre que c'est perdu d'avance. « Millie...» Rien n'y fait. La jeune femme s'accroche à ce qu'elle pense être juste, nécessaire, tout ce qui pourrait la tenir écarter d'une nouveau coup de couteau dans la plaie béante. « Je l’aurais pas mentionné avant d’arriver sur le plateau aujourd’hui, mais à voir Axel… » Par son jeune âge et sa façon de voir le monde, Axel avait - sans le vouloir - sceller le destin de ce film pour lequel il avait si durement travailler. Non pas parce qu'il n'y apportait, mais au contraire parce qu'il en donnait trop. « Il n’aura plus cette insouciance là dans le regard s’il doit jouer cette scène là. » Les paupières de l'acteur s'étaient refermées sur ses yeux alors qu'il tâtonnait la poche de sa veste pour en sortir une cigarette salvatrice qu'il avait promis d'arrêter trop de fois maintenant. « Je sais que c’est une partie importante de l’histoire, mais il existe d’autres moyens de faire comprendre à l'écran ce qu’il s’est passé, et ce sans lui faire subir même inconsciemment le poids de tout ça. »
Il ne voulait pas être trop brusque, le Turner, sous peine de la voir claquer les talons dans la direction opposée en martelant toutes les promesses brisées contre son corps. Mais il ne pouvait pas non plus la ménager au-delà de l'inconcevable. « Tu m'en demandes trop là, et tu le sais très bien. » Les mots claquent contre le palais du brun alors qu'il arrache une nouvelle bouffée de fumer dans la solitude du ciel. « C'est pas juste une partie importante, tout le film est construit autours de cette scène et de l'impact que ça a eu dans vos vies et Axel, il le comprend très bien malgré son âge. » Le doigt pointé vers le reste de l'assemblée qui attendait bien sagement que le tournage reprenne, Aiden s'était approché de la brune à pas de loup pour ne pas déverser sur elle une colère déraisonnée et non méritée. « J'espère que tu comprends que je n'ai pas ce genre de pouvoir… changer le script à la dernière minute comme ça… » Aiden n'avait surtout pas l'envie de se retrouver à lire les lignes des offres d'emploi, blacklisté de toutes les soirées pour avoir fait son caprice sur le tournage du film le plus important de sa carrière. Il n'avait pas envie de mettre de côté ce qui faisait sa vie. Dans une longue bouffée de nicotine, les bras ballants contre ses flancs, le brun avait gratté nerveusement son sourcil en se pinçant les lèvres. « Qu'est-ce que t'avais en tête pour la remplacer ? Et ça ne veut pas dire que c'est possible de le faire, qu'on soit d'accord sur ça. » Mais il avait promis plus que trois fois de l'aider.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« On va faire en sorte de ne pas ressortir que les mauvais, y'a plein de moments de joie je te promets. » Bien sur que Millie ne pouvait s’empêcher d’avoir un petit sourire à ce moment là, parce-qu’il était facile pour elle de voir de quoi il parlait; bien sur qu’il y avait des bons moments, des moments de joie - elle était la première à les avoir vécu, à pouvoir les visualiser. Elle connaissait bine le sujet dont elle parlait, et c’était peut-être parce-qu’il y avait effectivement tant de bons moments à côtés de tout ça que cela donnait un air autant triste au reste de l’histoire. Si les Butcher n’avait pas eu une vie heureuse à côté, les gens pleureraient-ils autant la disparition du dernier de la fratrie ? Ou se contenteraient-ils de dire que c’était là une finalité qui était peut-être mieux pour le petit ? Ces questions là, elle se les était posée aussi plus d’une fois; elle n’avait pas la réponse et surtout elle ne voulait pas l’obtenir, surement.
« Oh c'est pas si mal, mais rappelle moi dans quel corps de métier tu bosses déjà ? » Le rire qui se fit entendre de son côté fut authentique aussi, pour une fois. « Heureusement que c’est pas mal, c’est mon métier, la mode. » Elle secoua quelque peu sa tête; peut-être était-ce justement parce-qu’elle avait regardé son père se vêtir avec des pièces qui ne semblaient pas toujours du meilleur gout ou aller ensemble qu’elle avait choisi ce type de carrière.
« D’autres lui diront pourquoi ce film est important, quand il sera en âge de comprendre. Pour le moment on veut le protéger de tout ça. » D’autres lui diraient oui. D’autres n’attendraient pas le moindre moment de répit pour lui dire exactement ça - si d’autres ne lui avaient pas déjà fait remarquer tout ce qu’il ne pouvait pas saisir seul car il était encore jeune. Tout comme il existait aussi des moments de joie, des moments de bonheur dans l’histoire des Butcher il y avait eu des moments de tragédie - c’était là l’exacte raison pour laquelle leur histoire pouvait être adaptée en film et allait fonctionner dans les salles obscures. C’était cette partie là que le jeune acteur allait être forcé de reproduire, d’interpréter; et même s’il ne comprenait pas encore tous les tenants et aboutissants de tout ce qui l’entourait, son subconscient intégrait et enregistrait tout. Un jour, cela finirait par refaire surface d’une face ou d’une autre et ce ne serait pas spécialement une bonne chose pour lui. « Millie… » Alors effectivement, Millie voulait faire quelque-chose pour elle, elle voulait faire quelque-chose pour son histoire, elle voulait faire quelque-chose même pour son frère. Et ce n’était en rien sur cette partie là du script qu’elle avait initialement prévu de dire quelque-chose - mais à partir du moment où elle avait vu le jeune Axel sur scène, et qu’elle avait vu dans son regard toute l’innocence dont il était capable parce-qu'il n’était encore qu’un enfant, elle avait compris qu’elle ne devait pas penser uniquement aux répercutions qu’elle subissait de toutes façons déjà de son côté mais qu’elle se devait de souligner, pointer du doigt que d’autres pouvaient être blessés dans le processus.
Et elle pouvait le sentir, que l’idée qu’elle avançait là n’était pas celle à laquelle Aiden s’était attendu, qu’il aurait aimé entendre aussi. Elle comprenait, promis elle comprenait peut-être mieux que d’autres personnes qui préféraient se faire de l’argent sur le dos des personnes vulnérables. Mais en cet instant, elle ne pouvait pas se permettre de reculer pour faire de la place à des ressentis qui n’étaient pas justifiés tant ils prenaient le pas sur d’autres choses bien plus graves. « Tu m'en demandes trop là, et tu le sais très bien. » Esquissant une petite moue qui n’avait rien de celle amusée qu’elle avait pu porter pendant une partie de leur conversation, elle haussa quelque peu les épaules. « Tu m’as demandé mon avis sur la question. » S’il ne voulait pas entendre la vérité d’aussi proche, il n’aurait pas du lui poser la question et avancer ce type de discussions entre eux. « C'est pas juste une partie importante, tout le film est construit autours de cette scène et de l'impact que ça a eu dans vos vies et Axel, il le comprend très bien malgré son âge. » Secouant quelque peu son visage, un léger soupire lui échappa. « Il ne peut pas vraiment comprendre malgré son âge, Aiden. C’est un enfant, une partie du monde est faite en couleurs vives par son esprit parce-qu’il est obstrué par l’innocence qu’il peut encore avoir. » Chose que eux, adultes n’avaient plus - Millie n’avait même pas eu la chance d’arriver jusque l’âge adulte, que l’innocence lui avait été vivement arrachée de bon matin sans lui demander son reste. « Je connais les dégâts que ça laisse. Et j’espère que ce n’est pas une vérité pour toi aussi, et que c’est la raison pour laquelle tu arrives à avoir cette vision là sur la situation. » Et que ce n’était pas une autre raison, une autre excuse qui l’empêchait de voir l’évidence avec clarté.
« J'espère que tu comprends que je n'ai pas ce genre de pouvoir… changer le script à la dernière minute comme ça… » - « Tu m’as fait de fausses promesses, alors ? » Bien sur que le ton qu’elle empruntait était un brin plus mordant, teinté d’une certaine impatience peut-être aussi. Ce n’était pas tant là quelque-chose qu’elle aurait voulu éviter - c’était surtout qu’elle s’en voudrait de s’être dit qu’il pouvait effectivement changer les choses s’il lui avait simplement mis de la poudre aux yeux parce-qu’elle avait les siens encore débordant de larmes.
Un léger silence s’installa entre eux par la suite, alors qu’Aiden tirait une fois de plus sur sa cigarette et que Millie finit par plonger ses mains dans les poches de sa veste. Elle était peut-être blessée, elle était peut-être fragilisée mais elle avait toujours eu un bon caractère bien trempé. Et surtout: elle avait de résilience. Et elle savait utiliser cette dernière pour tenir dans des situations qui pourraient la briser davantage - alors aujourd’hui, elle ne plierait pas l’échine si facilement. « Qu'est-ce que t'avais en tête pour la remplacer ? Et ça ne veut pas dire que c'est possible de le faire, qu'on soit d'accord sur ça. » Elle dut retenir un petit rire un brin amer, assez sarcastique en réalité. « Je ne suis pas scénariste, Aiden. Je t’ai dit: mon domaine, c’est la mode. » Inspirant longuement, elle finit par hausser d’un geste las les épaules. « Mais il existe tellement de moyens de tourner cette scène en montrant simplement le reste des acteurs sans impliquer Axel. Rien que de faire intervenir peut-être davantage celle qui est censée jouer ma mère, par exemple. » Rien que d’imaginer et d’en parler, elle en avait la nausée; dire que sa véritable mère avait préféré fuir par la suite en les abandonnant lâchement. « Parfois, les scènes sont plus poignants au cinéma quand l’imagination est mise en action plutôt que quant tout est décrit en images à l’écran. »
@Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ It only hurts this much right now. Was what I was thinking the whole time ? Breathe in, breathe through, Breathe deep, breathe out. I'll be getting over you my whole life
C'était de leur devoir d'apporter à ce film une profondeur dont les scénaristes semblaient n'en avoir que faire, et si Aiden avait promis plusieurs fois de faire le nécessaire pour donner une vision se rapprochant plus du souhait de la famille, il ne pouvait nier que la production lui donnait assez de visibilité pour être nommé, pour voir sa carrière prendre un nouveau tournant. Millie faisait bonne figure devant Axel, se souciant de l'innocence du jeune acteur quand bien même ils avaient jurés de tout faire pour tourner les scènes à l'avantage de la famille, éblouissant le Turner d'un altruisme qui le faisait pâlir. Alors il lui devait, un peu comme toutes les autres choses qu'il avait promis pour garder intact le lien de confiance entre la jeune femme et lui, tout comme il devait faire en sorte d'exprimer tous les bons moments retracés sous l'œil de la caméra et que le film mettrait en exergue. « Heureusement que c’est pas mal, c’est mon métier, la mode. » Elle lui avait sourit, pour la première fois dans l'esprit de l'acteur, alors qu'ils s'éloignaient de plus en plus du lieu de tournage pour trouver refuge à l'abris des regards. « Et pourquoi ça l'est, du coup ? » Le brin de curiosité avait frôlé les narines du brun, et si la conversation allait bon train pour le moment c'était pour favoriser ce genre de questions, du moins il le pensait, la conversation fatidique se rappellerait à eux d'une manière ou d'une autre.
Plus ils avançaient en direction de l'endroit décrit par l'acteur comme un havre de paix, plus l'atmosphère se muait en quelque chose de plus lourd, chargé de cette électricité qu'on les conversations importantes qu'on ne peut taire. Axel, sans doute encore bien trop jeune pour peser l'impact de ses mots, de ses actes imaginaires filmés par des dizaines de caméras, comprendrait un tour que ça n'a pas servi uniquement à rembourser le crédit immobilier de ses parents. La dévotion de la brune à ne faire que ce qu'elle pensait juste sans attendre de recevoir la moindre acceptation ne pouvait être que louable, et si elle s'inquiétait des répercutions que ce film pourraient avoir sur le jeune acteur alors cela faisait de Millie Butcher la description même de l'empathie et de la compassion. Mais elle demandait l'impossible, formuler par une directive qui était venu frapper le Turner au visage comme un uppercut lancé à vive allure. Il ne pourrait jamais avoir assez de poids pour faire disparaître la scène en question du script. Jamais Aiden ne se donnerait assez de courage pour mordre la main qui le nourrit, même pour les beaux yeux de la brune qu'il avait couvert de promesses. Dans sa main tremblante la cigarette se consumait plus vite que de raison, laissant paraître les attributs nerveux de l'homme qui ne pouvait soutenir le regard de la silhouette vindicative de la jeune femme. « Tu m’as demandé mon avis sur la question. » Oui, mais il espérait quelque chose de plus réaliste que de faire disparaître de la tête du réalisateur la scène maîtresse du film. Millie était bercée d'illusion à croire que tout ça était possible sans risquer de se faire renvoyer du projet et donc de perdre toutes chances de faire jaillir la vérité. « En pensant que tu avais les pieds sur terre oui. » Si le ton de la voix était plus cassant, les yeux eux imploraient la pitié pour ne pas avoir à être celui qui dicterait les nouvelles directives à une équipe déjà bien ordonnée qui se réjouissait de tourner cette semaine dans quelques semaines. Millie devait comprendre que rien de tout ça n'était possible sous peine de faire capoter le projet en entier.
« Il ne peut pas vraiment comprendre malgré son âge, Aiden. C’est un enfant, une partie du monde est faite en couleurs vives par son esprit parce qu'il est obstrué par l’innocence qu’il peut encore avoir. » Le petit garçon n'en avait que faire des règles, des lois, de tout ce qui touchait le monde des adultes, se contentant simplement de venir sur le plateau accompagné de sa mère tous les jours, main dans la main avec celle qui déposait un baiser sur son front avant de le laisser partir. Axel était un enfant, la part de vérité dans cette phrase ne céderait jamais, mais Millie attendait de lui d'être le messager de quelque chose de bien trop grand pour son esprit. « Je connais les dégâts que ça laisse. Et j’espère que ce n’est pas une vérité pour toi aussi, et que c’est la raison pour laquelle tu arrives à avoir cette vision là sur la situation. » Ce n'était pas une vérité pour lui, comme elle l'avait si bien deviné. Parce qu'Aiden avait grandit dans un schéma parental classique dont le seul soucis avait été de boucler les fins de mois, sans pour autant n'avoir rien d'autre à manger que du pain. Alors oui, il ne comprenait pas ce qui pouvait à ce point trancher l'opinion de la brune mais il en devinait les raisons. La perte de son frère avait marqué d'un couperet la fin de son enfance, le début d'une période hasardeuse dans une vie d'adulte compliquée. « Et comment j'explique que moi et seulement moi, désire changer toute la scène hum ? » C'était lui offrir beaucoup trop de crédit de le penser aussi influent sur un plateau de tournage, il était bon acteur certes mais personne ne se l'arrachait et rien ne pouvait lui garantir de garder ce boulot toute sa vie. « Tu m’as fait de fausses promesses, alors ? »
Elle avait le ton piquant des déçus, de ceux qui s'estimaient déjà vainqueurs sans même avoir joué la partie, et Aiden était piqué par ce qu'elle pouvait penser de lui, quand bien même ils n'avaient jamais vraiment été amis. « Tu n'as pas le droit de dire ça Millie. » Une deuxième cibiche avait pris la place de la première entre les doigts de l'acteur, râclant le fond de sa gorge alors qu'il expirait la fumée bien plus vite que d'habitude. « Pas quand je fais de mon mieux pour aller dans ton sens quitte à perdre mon boulot, et tout ce que j'ai derrière. » Piqué à vif dans ce qu'il pensait faire de bien, Aiden avait évité de croiser son regard pour ne pas qu'elle puisse y lire tout ce qui y défilait. Dans sa grande conquête pour devenir un meilleur lui, le Turner avait décidé de mettre plus d'empathie dans ses mots, plus de bienveillance derrière ses idées, alors le cœur enhardi de résolutions il avait tout de même tenté d'arracher à Millie une idée pour réaliser ce qu'elle attendait. « Je ne suis pas scénariste, Aiden. Je t’ai dit: mon domaine, c’est la mode. » Les yeux roulant dans les orbites il avait attendu impatiemment les prochaines paroles de la Butcher alors qu'elle hochait simplement les épaules. « Mais il existe tellement de moyens de tourner cette scène en montrant simplement le reste des acteurs sans impliquer Axel. Rien que de faire intervenir peut-être davantage celle qui est censée jouer ma mère, par exemple. » L'actrice ne devait participer au tournage de la scène que de loin, pour donner de la profondeur à l'instant le réalisateur avait voulu centrer l'attention uniquement sur la panique du jeune garçon plutôt que sur celui de la mère, croyant certainement que les spectateurs seraient plus empathiques envers lui qu'envers une mère ayant commis une faute. « Parfois, les scènes sont plus poignantes au cinéma quand l’imagination est mise en action plutôt que quant tout est décrit en images à l’écran. »
Pour mettre en exergue la disparation d'un enfant il fallait cibler les adultes qui trouveraient ça tout bonnement dégueulasse de voir sur grand écran un si jeune garçon disparaître, parce qu'ils étaient le cœur de cible de ce film, parce que le visionnage serait sans doute déconseillé aux plus sensibles, aux plus jeunes. « L'actrice, celle qui prend le rôle de ta mère, c'est pas quelqu'un que je connais beaucoup, mais plus on est à avoir la même pensée plus ça sera simple de changer de direction pour la scène. » Aiden acceptait de se faire marcher dessus pour le bien être de cette promesse, de ce nouveau lui que personne ne viendrait féliciter pour autant, tous inconscient des efforts quotidien qu'il mettait en œuvre pour devenir quelqu'un de meilleur. « Je tiendrai Axel éloigné de tout ça autant que je le peux mais je ne suis pas le seul à avoir des scènes avec lui… soit consciente que les autres ne le protégeront peut-être pas. » Aiden ne pouvait pas être le tuteur de ce garçon durant le tournage, pour ne pas développer avec lui une relation trop forte qui finirait par le rendre triste, mais aussi parce que sa vie prenait trop de place pour y laisser entrer une autre. « Il me faut plus d'informations sur ta mère, sur sa relation avec Reggie, sur la façon dont elle a vécu cette journée-là, plus j'en sais et plus on pourrait l'aborder à l'écran. » Si Millie voulait faire entendre sa raison il fallait une balance, un équilibre qui permettrait à l'acteur de ne pas se mouiller le corps plus haut que les mollets, de ne pas tout faire foirer. Donnant-donnant.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« Et pourquoi ça l'est, du coup ? » - « Parce-que je trouve ça fascinant. » Et ce n’était pas aujourd’hui qu’elle lui en dirait plus, même si la lumière brillait dans ses yeux en cet instant lorsqu’elle évoquait l’idée - elle n’étiat pas là pour discuter de ses choix professionnels avec le jeune homme, mais pour aborder des sujets bien plus sérieux malheureusement. La mode, elle aurait pu en parler pendant des heures sans que cela ne pose le moindre problème, mais elle connaissait ses priorités.
Elles avaient toujours été les mêmes ces dix dernières années, et tant que cette partie là de son histoire ne connaitrait pas une véritable fin, elle ne pourrait en déroger. « En pensant que tu avais les pieds sur terre oui. » Elle haussa un sourcil dans sa direction en penchant quelque peu sa tête sur le côté. Elle avait les pieds sur terre - ce n’était là qu’une façon de lui montrer et de lui souligner que c’était les scénaristes qui ne les avaient pas. Après tout, qui de censé et de conscient de ce qu’il faisait pouvait réellement se dire que tout ceci était une bonne idée ? Cela attirerait les audiences, peut-être oui effectivement - mais personne ne s’était demandé si ça valait la peine que ce soit le cas. « Et comment j'explique que moi et seulement moi, désire changer toute la scène hum ? » - « Avec les mêmes arguments que je t’avance pour t’expliquer que moi je pense que c’est pas une bonne idée ? » Cela n’avait pas besoin d’être bien plus complexe que cela: ce type de scène pouvait avoir un rendu tout autant important et intéressant si elle était tournée d’une autre manière - une qui pourrait protéger le petit acteur qui jouait son frère. Parce-que ce n’était pas la peine de tourner un film si les principaux participants, à un si jeune âge, se retrouvait traumatisés.
« Tu n'as pas le droit de dire ça Millie. » Elle souffla un rire en rien amusé par le nez, secouant quelque peu sa tête. « J’ai encore le droit de te dire ce que j’en pense, je crois. » Parce-que Aiden n’était pas la victime dans cette situation - il était certes un simple messager, mais il oubliait qu’au milieu de tout le chaos se trouvait des personnes qui étaient réellement touchées par tout ce qui se passait sur ce lieu de tournage. Millie était bien ravie de le voir de ses propres yeux, même si cela lui faisait du mal, au moins elle prenait une longueur d’avance. « Pas quand je fais de mon mieux pour aller dans ton sens quitte à perdre mon boulot, et tout ce que j'ai derrière. » Elle secoua quelque peu sa tête de gauche à droite. « Tu perdra pas ton boulot. » Cette phrase là, elle la souffla plus qu’elle ne la prononça. Il était la star en vogue, il avait le sourire et le charme qui fonctionnaient bien à l’écran - ils ne le mettrait pas dehors. En revanche, contrairement à elle, il avait une voix dont il pouvait se servir et qui serait écoutée - il fallait juste qu’il ait le cran de s’imposer. Ce qu’il n’avait apparemment pas, et c’était pour ça qu’elle lui demandait s’il lui faisait de fausses promesses. Oh, elle supporterait s’il lui disait que c’était le cas: elle avait l’habitude. Et elle pourrait avoir toutes les idées du monde: ce n’était pas son métier, ni son domaine, le cinéma. Ce n’était pas à elle de mettre en avant tout ce qui n’allait pas, parce-que si c’était le cas quelqu’un lui aurait demandé son véritable avis depuis le début. « L'actrice, celle qui prend le rôle de ta mère, c'est pas quelqu'un que je connais beaucoup, mais plus on est à avoir la même pensée plus ça sera simple de changer de direction pour la scène. » Cela était l’évidence même; il n’y avait que de cette façon là que les choses pourraient véritablement être remises dans le droit chemin, à une place qui serait à peu près acceptable malgré la tournure générale. « Je tiendrai Axel éloigné de tout ça autant que je le peux mais je ne suis pas le seul à avoir des scènes avec lui… soit consciente que les autres ne le protégeront peut-être pas. » Faisant rouler ses lèvres les unes sur les autres, elle opina vaguement du chef: c’était toujours ça de pris pour le petit. Cela ne résolvait pas le problème plus général, mais elle désirait surtout davantage que lui soit protégé désormais - parce-qu’elle aurait aimé que ça puisse être le cas pour son frère aussi.
« Il me faut plus d'informations sur ta mère, sur sa relation avec Reggie, sur la façon dont elle a vécu cette journée-là, plus j'en sais et plus on pourrait l'aborder à l’écran. » Elle effaça discrètement une larme qui s’était fait la malle, soufflant un rire sarcastique. « Elle s’est refermée comme une huitre à partir du moment où Reggie a disparu. » Et ça n’avait pas été mieux par la suite. « Elle a clamé qu’elle avait rien vu, qu’elle n’y était pour rien, qu’elle comprenait pas. Et quand elle a commencé à voir que les choses n’étaient pas faciles à supporter, elle est partie. » Et du jour au lendemain, il n’était resté de la famille Butcher qu’un père et une fille qui n’avaient plus beaucoup de branches auxquelles se rattacher. « Elle était une bonne mère, elle était aimante et douce avec nous. Et à partir du moment où Reggie a disparu, elle a disparu aussi. » Millie haussa vaguement les épaules. « J’ai pas eu de ses nouvelles depuis plusieurs années tu sais, c’est que mon père et moi maintenant. »
@Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ It only hurts this much right now. Was what I was thinking the whole time ? Breathe in, breathe through, Breathe deep, breathe out. I'll be getting over you my whole life
« Parce que je trouve ça fascinant. » Elle n'en dirait pas plus, taisant derrière la barrière de ses lèvres les véritables raisons qui l'avaient poussées à faire ce métier, sans doute parce ce que ce n'était ni le lieu ni le moment pour en parler, mais aussi à cause de cette "relation" en dents de scie qu'ils entretenaient. Millie était venu ici dans le seul but de parler du film, de ce jeune garçon dont l'interprétation tirait les larmes et le haussement des poils sur l'échine, pour parler de son frère afin que l'histoire ne soit pas uniquement relaté par l'industrie mais aussi par ceux qui l'avaient vraiment vécu. C'est pourquoi elle était là, pourquoi elle taisait ses passions pour mieux parler de ses doutes, de ses questionnements, et Aiden avait simplement répondu en hochant la tête, les poings serrés dans les poches. Des poings qui n'avaient pas retrouvés la tranquillité quand elle avait annoncer vouloir changer la scène du parc, de fond en comble, sans prendre le temps de penser à ceux qui pourraient tout perdre uniquement pour qu'elle gagne. Mais c'était aussi ce qu'il avait promis, maintes et maintes fois, à demi mots comme à gorge déployée. Alors elle comptait sur lui pour tenir sa parole, profitant de l'espace laissé dans la conversation pour lui remettre les idées en place quand lui n'arrivait à voir que la fin de sa carrière entre les scandales que cela amènerait, et surtout, en gardant en tête la question de comment faire pour sa sa parole pèse plus que celles des producteurs ? « Avec les mêmes arguments que je t’avance pour t’expliquer que moi je pense que c’est pas une bonne idée ? » Un rire en soupir s'était échappé des lèvres de Turner alors que ses mains se cognaient, cherchant un échappatoire du regard, un moyen de mettre fin à cette discussion, et tant pis pour les jolies promesses. « C'est gentil de penser que l'on m'écoute autant, mais crois moi quand je te dis que c'est faux. » Aiden n'était qu'un acteur de plus, doué mais drogué, intéressant mais docile, le genre que l'on manipule à sa guise en secouant devant son nez un petit paquet blanc. Quel poids avait-il ? Que pourrait-il faire pour se débarrasser de cette scène dont tout le monde parlait ? Fallait il se sacrifier pour la sécurité des autres ? Pour celle d'Axel ?
Pendant plusieurs secondes il avait gardé le regard vide de ceux qui ne savent plus quoi dire, écoutant d'une oreille la respiration de la brune pour s'assurer que, elle au moins, gardait son calme face à tout ça. Et quand le petit rire soufflé de Millie avait fait irruption, l'acteur avait fermé les yeux. « J’ai encore le droit de te dire ce que j’en pense, je crois. » Dans sa tentative de bien faire, Aiden faisait tout le contraire. Quand il se voulait attentif on le critiquait de ne pas assez écouter. Quand son sourire mettait fin à sa propre tristesse, on lui demandait de ne pas faire semblant. Et quand il quémandait un peu de reconnaissance, on lui fermait la porte en prétextant son arrogance. « Bien sûr que oui, mais reconnait que je fais de mon mieux Millie. » Il n'attendait que ça, comme un enfant qu'on félicite d'avoir obtenu de bonnes notes, parce qu'Aiden n'avait toujours fonctionné qu'à la gratification pour être certain d'être apprécié, un défaut qui lui causait du tord tant sa recherche d'attention tombait souvent dans les méandres de la vie des autres. Mais si elle pouvait, simplement, une fraction de seconde, lui accorder un peu de mérite pour tout ce qu'il tentait de faire aux dépends de ses propres intérêts. « Tu perdra pas ton boulot. » Dans le souffle qui avait percuté le devant de ses lèvres pour venir mourir comme un rire, Aiden n'avait pas y dissimuler la sarcasme de ses pensées. Qu'en savait elle vraiment ? Que pouvait elle dire d'autres que ça alors qu'il était sur le point de tout abandonner pour ne plus ressentir le regard accusateur de la brune sur lui. « Et pourquoi pas ? Des acteurs qui foirent tout dont on entend plus jamais parler ça arrive tous les jours, et à part ça je n'ai rien. » Ni talent, ni passion, rien qui ne puisse le démarquer dans les yeux des autres, rien pour combler le trou béant dans sa poitrine que le métier avait rempli avec de l'apparat certes mais qui restait tout de même assez débordant pour ne pas penser au reste de sa médiocre vie.
Et pourtant il avait hoché bêtement la tête en accrochant à ses lèvres une énième cigarette qui lui souleva le cœur bien plus qu'il ne l'aurait pensé. Comment tenir une promesse sans s'engager à tous les sacrifices ? Millie voulait protéger le petit acteur mais oubliait que d'autres se chargeraient de lui rappeler la cruauté du monde, et quand bien même le Turner ferait de son mieux il ne pouvait pas être constamment accroché à la ceinture d'Axel, sous peine de se voir mis à l'écart pour ne pas le perturber plus que de raison. Les compromis devaient se trouver de chaque côtés, aussi bien du sien que de celui de la Butcher qui effaçait une larme discrète alors qu'Aiden quémandait des détails sur sa mère, pour être sûr de pouvoir enrôler le plus de monde possible sous sa bannière et ainsi faire chavirer la scène du tout au tout. « Elle s’est refermée comme une huitre à partir du moment où Reggie a disparu. » Dans le ton de sa voix il n'y avait ni mélancolie ni tristesse, mis de côté depuis des années, mais ce qu'il pointait du doigt comme l'incompréhension la plus totale, la colère aussi sans doute. Lui qui ne prenait jamais de nouvelles de ses parents, qui avait laissé de côté ses amis pour une vie étincelante mais solitaire, ne pouvait que la regarder sans rien dire. « Elle a clamé qu’elle avait rien vu, qu’elle n’y était pour rien, qu’elle comprenait pas. Et quand elle a commencé à voir que les choses n’étaient pas faciles à supporter, elle est partie. » Aiden avait frotté ses mains moites contre le tissu de son jean, oubliant presque qu'il ne devait pas altérer le travail des costumiers, s'en foutant à moitié parce que Millie se livrait de plus en plus sans pour autant le regarder dans les yeux. « Elle était une bonne mère, elle était aimante et douce avec nous. Et à partir du moment où Reggie a disparu, elle a disparu aussi. » La brune haussa les épaules, le laissant sans l'attente de ses prochains mots comme un enfant à qui on lirait une histoire. « J’ai pas eu de ses nouvelles depuis plusieurs années tu sais, c’est que mon père et moi maintenant. » Les survivants. Millie l'infatigable qu'on ne pouvait dévier de ses choix, de ce qu'elle avait choisi de faire, de vivre, de dire, de penser. Et son père, le bouleversé, à qui ont avait tout enlevé mais qui avait décidé de se lever tous les matins.
« Pas un seul mot ? Une lettre ? » Au diable les inquiétudes de savoir comment il pourrait se débarrasser de la scène du parc, dans le fond de sa pensée les producteurs et leurs envies de balayer de leurs grasses mains la vérité de cette histoire, Aiden avait envie de déposer son regard dans celui de la brune pour tenter de lui témoigner la tristesse qu'il ressentait à cet instant de la savoir seule sans nouvelles. « En même temps ça a dû être la pire journée de sa vie… » Il ne pouvait imaginer plus horrible que de perdre un enfant sous ses yeux, d'être celle qui avait laissé faire, de ne pas avoir réagis à temps, et cette pensée l'avait fait frissonner. « Personne ne mérite de vivre ça, ni dans la vie ni dans la fiction. » A demi mots le Turner avait accepté de faire son possible pour changer la scène troublante, pour protéger Axel de ce qui pourrait être un potentiel futur traumatisme, mais surtout pour la famille Butcher n'ait pas à revivre encore et encore cette scène simplement pour le plaisir de spectateurs dotés d'une curiosité malsaine. « Je vais discuter avec l'actrice, tenter de la rallier à mon envie de tourner la scène différemment, mais pour le moment je ne te promets rien et tu peux m'en vouloir si ça te chante. » Aiden avait jeté le mégot de sa cigarette dans le fond de sa poche de jean, maintenant debout devant Millie, maintenant capable de maintenir son regard et sentant l'arrogance faire gonfler sa poitrine. « Tu peux me blâmer de beaucoup de chose mais pas de faire de mon mieux, même si tu n'y crois je joue gros en faisant ça. » En restant calme Aiden avait démontré qu'il pouvait être bien plus que ce qu'on avait dépeigné de lui dans la presse ou sur les réseaux sociaux, mais un pas de travers pouvait le faire replonger à tout moment.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« C'est gentil de penser que l'on m'écoute autant, mais crois moi quand je te dis que c'est faux. » - « Peut être parce que tes paroles manquent de conviction ? » Elle n’était pas venue ici initialement pour être aussi directe, aussi froide ausis en réalité. Ce n’était pas dans ses façons de faire, elle n’appréciait pas endosser ce type de comportement; mais plus la discussion avançait et plus elle avait l’impression qu’ils tournaient en rond. Plus elle avait l’impression aussi d’avoir placé beaucoup d’espoirs dans un quelque-chose qui ne pourrait voir le jour. « Bien sûr que oui, mais reconnait que je fais de mon mieux Millie. » A ces mots là, elle laissa son regard s’accrocher à celui d’Aiden un instant, avant de se détourner. Elle pinça les lèvres, hésita, se demandant si ça valait vraiment le coup de souligner verbalement ce qu’elle en pensait. C’était plutôt assez clair avec les mots qu’elle lui adressait depuis ces dernières minutes que justement, c’était ce qu’elle lui reprochait: qu’il ne faisait pas de son mieux, qu’il pouvait faire plus, qu’il ne mettait pas toutes les chances de son côté - et donc du côté de Millie. Il se raccrochait à des excuses qui n’en étaient pas vraiment pour justifier ce comportement. « Pourquoi pas ? Des acteurs qui foirent tout dont on entend plus jamais parler ça arrive tous les jours, et à part ça je n'ai rien. » - « Y’a foirer et faire ce qui est juste. Tu entres dans la seconde catégorie. » Au cas où il pouvait douter de ça aussi, comme il doutait d’à peu près tout le reste. Au cas où cela n’était pas assez évident pour lui faire comprendre que même s’il n’avait que ça comme il disait, il avait quelque chose qui était sa voix dans ce milieu, dans le déroulement de la création du film et qu’il serait du bon côté de la barrière en faisant entendre son avis sur la question. À ses yeux à elle, les choses n’étaient pas bien plus compliquées que cela - surtout qu’il avait fait la promesse de faire en sorte que les choses soient mieux, et il ne donnait pas l’impression de vouloir respecter cette promesse. Elle aurait du s’en douter: les gens finissaient toujours par décevoir, après tout.
Bien sûr que de discuter de tout cela tira une larme silencieuse à Millie, peut être une seconde même elle ne les compta pas, qu’elle balaya d’un revers de la main. Elle ne désirait pas se montrer touchée comme c’était pourtant effectivement le cas, mais elle ne savait retenir ses émotions lorsque ce sujet là était abordé. « Pas un seul mot ? Une lettre ? » Elle haussa vaguement les épaules. « Pas assez pour que ça compte. » Sa mère ne pourrait jamais être assez présente à ses yeux pour eux après être partie du jour au lendemain sans rien dire, sans donner de nouvelles. Elle avait quelques informations la concernant, de temps en temps - mais cela faisait des années qu’elle n’avait pas réellement eu une conversation avec elle, tant qu’elle les considérait comme nulles à ses yeux. « En même temps ça a dû être la pire journée de sa vie… » Un petit rire amer lui échappa alors qu’elle essayait une autre larme. « Oui. » Elle ne niait pas cette partie là de l’histoire. « Mais on a tous vécu la pire journée de notre vie, ce jour là. Et j’avais quinze ans: j’avais besoin que ma mère reste à mes côtés. » Malgré l’amertume qui était bien sûr part de son ressenti, sa voix restait neutre et la même pendant qu’elle parlait; parce que malgré tout cela restait simplement des faits énoncés. « Personne ne mérite de vivre ça, ni dans la vie ni dans la fiction. » Pourtant, le mal était déjà fait et il n’avait pas besoin d’être vécu une seconde fois. Certes, personne ne méritait de vivre ça, mais l’histoire allait d’une certaine manière être quelque peu répétée s’il laissait les choses se faire comme elles étaient prévues. Personne ne mériterait ça, en fiction non plus: il avait le pouvoir de protéger des gens, s’il n’avait pas assez de conviction pour protéger les premiers concernés, au moins ceux qui étaient sur le plateau avec lui. Un enfant, qui plus était. « Je vais discuter avec l'actrice, tenter de la rallier à mon envie de tourner la scène différemment, mais pour le moment je ne te promets rien et tu peux m'en vouloir si ça te chante. Tu peux me blâmer de beaucoup de chose mais pas de faire de mon mieux, même si tu n'y crois je joue gros en faisant ça. » Pinçant ses lèvres l’une sur l’autre, Millie laissa un lourd soupire lui échapper. Aiden ne voyait pas où elle voulait en venir et pourquoi elle tentait de continuer de se battre malgré tout. « Si tu n’arrives pas à tenir ta promesse, je m’en remettrai tu sais. » Ses paroles étaient venues après quelques instants de silence. « Je suis habituée maintenant, à être déçue par les gens. C’est toujours plus simple de se protéger soi-même que d’aider ceux qui le demandent. » Elle était peut être injuste, mais c’était son cœur qui parlait là: celui qui saignait depuis toutes ces années, celui qui se pressait de peine dans sa poitrine encore aujourd’hui. « Merci d’avoir pris du temps pour moi aujourd’hui Aiden, je pense être capable de retrouver la sortie pendant que tu retrouves le plateau. » Elle avait besoin de prendre du recul, de prendre de la distance, de retrouver un calme certain même si relatif tant ses émotions la poussaient à se déverser sur ses joues mais qu’elle ne désirait pas se donner en spectacle. « Tu as mon numéro de toutes façons. Tu sais comment me tenir au courant. » Lui accordant un petit sourire contre son gré et un regard, elle finit par tourner les talons.