« Ok, je dois admettre qu’il est… spécial ton monde. Il me faudrait beaucoup de vesper je pense pour pouvoir y survivre » Il eut un petit rire malgré tout. Bien sur que c’était un monde spécial, qui n’était pas fait pour tout le monde et avec des règles qui pouvaient parfois paraitre étranges. « En vrai, je m’en sors bien moi. Y’a toute une partie de mon monde - comme tu t’obstines à l’appeler - où les gens sont vraiment étranges. T’as déjà entendu parler de l’ophiolâtrie et toutes ces choses étrange ? Y’a de fortes chances que ce soit des gens de chez moi aussi, pour le coup. » Oh, à côtoyer une certaine partie de la population et à observer comment cette dernière pouvait se mettre à agir, Damon avait compris que finalement, peut-être qu’il s’en sortait pas si pire de son côté.

Au moins, la chose la plus surprenante à son égard, c’était peut-être de ne pas suivre les traces de son père et d’orienter ses activités, personnelles et professionnelles, vers l’art dans diverses de ses formes. Zoya finit par lui donner le nom de la galerie de sa mère, et Damon hocha la tête. « J’y suis déjà allé, oui. Très joli d’ailleurs. » - « T’as l’habitude d’aller voir des expositions ? J’y expose parfois mais mes photos » - « Ca m’arrive régulièrement oui. » Autant parce-qu’il appréciait ça, que parfois parce-qu’il rejoignait sa mère dans certaines ventes aux enchères organisées dans des galeries, pour quelconques causes. Il haussa légèrement un sourcil. « Dans la galerie de ta mère du coup ? » Ce serait la suite logique de leur conversation.

Les pagaies retournèrent à l’eau et ils durent se rendre à l’évidence: s’ils n’avançaient pas un minimum, ils allaient finir dernier et complètement manquer l’atelier. Certes, leur conversation était bien plus agréable qu’au début de ce dernier, mais l’un comme l’autre ne comptait surement pas passer la nuit sur ce radeau. « A condition qu’on arrive jusqu’au bout avec notre radeau, vivant… et qu’on ait bien utilisé cette voile » Il osa un rire. « On sait tous les deux que cette voile nous porte malheur, laissons là où elle est maintenant. » Toutes leurs mésaventures étaient arrivées avec cette voile, alors il était évident qu’elle leur portait malheur.

« Vraiment ? Tu vois, là, en revanche, je suis surprise. Tu es un peu fleur bleue alors ? » Il eut un petit sourire. « T’es surprise parce-qu’on se connait pas. » Aucune personne de son entourage proche n’aurait à l’être concernant cette partie là de l’histoire. Il n’était pas capable de gérer ses émotions autrement qu’en laissant des pleurs s’échapper, libératrices souvent, mais assez ennuyantes pour le reste de la population. « Mais ouais, très fleur bleue. » - « Tu devrais réellement te lancer, c’est le genre d’histoires qui plait. Et qui parle à tout le monde. On a tous connu des histoires d’amours du genre… » Il haussa brièvement les épaules. « Je sais pas. J’ai pas envie de publier juste pour publier pare-que ça pourrait fonctionner, parce-que c’est à la mode, parce-que… plein de ces raisons là. » Il était en manque de reconnaissance de réussite, Damon, lui qui avait trop souvent et longtemps été laissé de côté sans qu’aucune réelle valeur ne lui soit accordée. « J’ai envie de faire paraitre quelque-chose qui sera reconnu pour sa qualité. » Là où seule une poignée d’auteurs avait réussi.

« J’imagine que c’est pas anodin… ça a été quoi ta plus grosse déception ? » A ces mots là, Damon se mit à faire tourner de façon imperceptible son alliance autour de son doigts; ce n’était pas Megan sa plus grosse déception, loin de là - mais c’était ce que l’arrivée de cette dernière avait provoqué dans son coeur, le déchirant d’une façon dont il ne pensait pas être apte à s’en souvenir. « Rien de bien surprenant, ou d’original: un coeur brisé par un amour de jeunesse. » Résumé comme ça, cela sonnait ridicule mais au moins il n’avait pas besoin d’entrer dans les détails. « Et toi ? »

« En vrai, je m’en sors bien moi. Y’a toute une partie de mon monde - comme tu t’obstines à l’appeler - où les gens sont vraiment étranges. T’as déjà entendu parler de l’ophiolâtrie et toutes ces choses étranges ? Y’a de fortes chances que ce soit des gens de chez moi aussi, pour le coup. » Tout comme elle a lu un article sur l’épistémologie dans un magazine, Zoya a lu, dans celui-ci également, quelque chose à propos de l’ophiolâtrie. Elle avait trouvé ça particulièrement glauque et d’ailleurs, se souvient avoir dit un truc du genre certains ont vraiment un grain. Ce qui explique donc pourquoi sa tête s’agite autant à peine a-t-il terminé sa phrase « Ils sont de chez toi ceux-là aussi ? Ok, JAMAIS je ne voudrais appartenir à ton monde » qu’elle affirme, comme si cela la dégoutait presque « C’est vrai que, finalement, tu es un être à part toi. Fin je veux dire, dans ce monde-là » puisqu’il semblait parfaitement normal et pourrait très bien appartenir au monde du commun des mortels, comme elle.

« J’y suis déjà allé, oui. Très joli d’ailleurs. » Elle découvre que Damon s’est déjà rendue dans la galerie de sa mère et, même si tous les mérites reviennent à celle-ci, elle en est plutôt fière « Ca m’arrive régulièrement oui. » et ils se trouvent là un autre point commun celui de fréquenter les galeries d’art, ce qu’aime faire Zoya lorsqu’elle en a le temps – promis, elle ne joue pas les espionnes pour sa mère se faisant. « Dans la galerie de ta mère du coup ? » La jeune femme acquiesce avec un grand sourire « Deal ! Si tu vois qu’il y a une exposition photo, tu sauras que c’est la mienne. Du coup, t’a intérêt à venir » qu’elle l’averti en le pointant du doigt, non sans laisser échapper un petit rire.

« On sait tous les deux que cette voile nous porte malheur, laissons là où elle est maintenant. » Il n’a pas tort, au vu du temps qu’ils ont perdu et cela peut se confirmer par le fait qu’ils semblent être l’unique binôme sur l’eau encore… Ca présage rien de bon pour la suite « Heureusement qu’ils était facilement accessible et qu’on a pas eu besoin de les récupérer  sur le houppier d’un arbre ! ». Les choses auraient été bien plus difficile et ils auraient sûrement fini tous les deux à l’hosto.

« T’es surprise parce-qu’on se connait pas. » Il lui confie vouloir écrire sur tout ce qui attrait aux peines de cœur et cela ne manque pas de la surprendre, il est vrai. « Mais ouais, très fleur bleue. »  « C’est pas un défaut en tout cas, même si je ne le suis pas ». Les romances à l’eau de rose, très peu pour elle. « Je sais pas. J’ai pas envie de publier juste pour publier pare-que ça pourrait fonctionner, parce-que c’est à la mode, parce-que… plein de ces raisons là. » Elle voit ce qu’il veut dire et son raisonnement tient parfaitement la route « J’ai envie de faire paraitre quelque-chose qui sera reconnu pour sa qualité. » « Tu as raison. Faire comme les autres, il n’y a aucun intérêt. Il faut te démarquer. Mais je suis sûre que ce sera le cas. Je le sens » qu’elle dit tout en désignant son propre nez de son index, un sourire aux lèvres, ce qui n’enlève rien à la sincérité de ses paroles.

Et parce que le sujet semble le toucher pour vouloir publier à ce sujet, Zoya interroge Damon sur sa plus grosse déception « Rien de bien surprenant, ou d’original: un coeur brisé par un amour de jeunesse. » « Ouais bon, ça, on l’a tous connu. Je suis sûre que tu peux mieux trouver que ça ! » qu’elle fait d’un air déçu, alors qu’elle continue à pagayer « Et toi ? » « Moi ? Quand j’ai failli tout laisser tomber pour un mec mais qu’il m’a dit non mais je veux rien de sérieux, j’aime juste coucher avec toi » Elle grossit le trait, c’est certain mais c’est ainsi qu’elle préfére résumer son histoire avec Elijah, surtout avec quelqu’un qu’elle ne connait que très peu « Je me suis promise depuis de ne plus jamais faire de sacrifices ou de changer pour quelqu’un » Ce qu’elle pourrait finir par regretter, même si, pour l’instant, elle estime que ce choix qu’elle a fait et qui a eu des répercussions sur son histoire avec Ambrose par exemple, n’était finalement pas une si mauvaise chose – même s’ils ont souffert chacun à leur niveau. « Pour quelqu’un de fleur bleue, tu dois être heureux d’avoir trouvé la femme de ta vie ».

« Ils sont de chez toi ceux-là aussi ? Ok, JAMAIS je ne voudrais appartenir à ton monde » Il rigola franchement. « C’est vrai que, finalement, tu es un être à part toi. Fin je veux dire, dans ce monde-là » Les traits de tout ça étaient exagérés, de toutes façons, alors autant en rire. « On me l’a souvent dit, oui. » Pas pour les mêmes raisons que le faisait Zoya, mais la question n’était pas ici pour une fois.

« Deal ! Si tu vois qu’il y a une exposition photo, tu sauras que c’est la mienne. Du coup, t’a intérêt à venir » - « Je noterai la date si je croise celle de la prochaine exposition. Je viendrai avec ma femme, c’est elle l’experte photo de nous deux. » Lui aimait les belles choses, là où Megan savait vraiment de quoi il en ressortait dans le domaine.

« Heureusement qu’ils était facilement accessible et qu’on a pas eu besoin de les récupérer  sur le houppier d’un arbre ! » Il fronça le bout de son nez, un air amusé tout de même perçu sur les traits de son visage. « Ca aurait été une catastrophe tu veux dire. » Ils avaient déjà eu du mal à le récupérer en haut d’un mat qui était à peine plus haut qu’eux - puisqu’une courte échelle avait suffi à les aider pour le récupérer. « Peut-être qu'on aurait pu gagner une médaille d'avoir été les plus inventifs mais les plus maladroits, dans ces conditions là. » Il haussa brièvement les épaules, avant de recommencer à ramer correctement.

« C’est pas un défaut en tout cas, même si je ne le suis pas » Il eut un haussement de sourcil étonné. « Vous êtes pas spécialement beaucoup à penser ça. » Parce-que trop de personnes lui avaient reproché de l’être, justement; pas les bonnes, il en prenait conscience avec le temps. « Tu as raison. Faire comme les autres, il n’y a aucun intérêt. Il faut te démarquer. Mais je suis sûre que ce sera le cas. Je le sens » Il esquissa un petit sourire. « C’est gentil, merci. » Trop peu de personnes également avaient cru en lui, pendant trop longtemps - c’était toujours une émotion particulière que de savoir des étrangers capables d’une telle chose.

« Ouais bon, ça, on l’a tous connu. Je suis sûre que tu peux mieux trouver que ça ! » Oh, c’était même bien mieux que cela; le seul problème étant que ce n’était pas quelque-chose dont Damon pouvait parler, puisqu’il s’agissait là des termes et arrangements d’origine de son mariage - forcé, rappelons le. Alors, il esquissa un faible sourire, peu convainquant mais c’était le maximum qu’il pouvait faire en cet instant. « C’est aussi ennuyant que ça je te promets. » Il n’était pas bon en mensonge - en témoignaient ses joues légèrement rosées désormais, il mettrait ça sur le dos du soleil qui tapait haut dans le ciel -, mais n’avait pas le choix. Lorsqu’il était question de son union et des peines de coeur que cette dernière avait pu causer à l’origine, il était obligé de se forcer à mentir; c’était là les conditions qu’il avait aussi lui accepté, d’une manière. Il préféra retourner la question à Zoya, persuadé qu’elle aurait quelque-chose à raconter qui ne couvrirait pas des faits aussi sombres que cela pouvait être le cas pour lui. « Moi ? Quand j’ai failli tout laisser tomber pour un mec mais qu’il m’a dit non mais je veux rien de sérieux, j’aime juste coucher avec toi » Ah. Il plissa le bout du nez. « Sympa de sa part. » - « Je me suis promise depuis de ne plus jamais faire de sacrifices ou de changer pour quelqu’un » Il hésita un instant, puis se dit qu’ils étaient sur un radeau au milieu de nulle part - si la question lui plaisait pas, elle aurait qu’à le pousser à l’eau. « C’est le père de ta fille ? » Si c’était le cas, elle avait bien fait de se libérer de lui - du peu que Damon pouvait voir. « Je joue les curieux, t’es pas obligée de répondre. » Il ne lui en voudrait pas.

« Pour quelqu’un de fleur bleue, tu dois être heureux d’avoir trouvé la femme de ta vie » Là en revanche, il n’hésita pas à étirer un véritable sourire. « Oui, c’est vrai. » Même si les débuts avaient été compliqués, l’amour qu’il portait à Megan était des plus sincères désormais. « On va fêter nos deux ans de mariage dans quelques mois. » Et parce-qu’une fois de plus ils étaient seuls au milieu de nulle part et qu’ils ne se connaissaient de toutes façons pas en dehors: « On va même renouveler nos voeux. J’espère qu’on pourra le faire pour notre anniversaire justement. » Un vrai canard quand il s’y mettait, en réalité; il était fleur bleue, romantique, un cliché ambulant quand il le voulait.

« On me l’a souvent dit, oui. » qu’il était un être à part donc et au vu du monde auquel il appartient, cela ne peut être qu’un compliment.

« Je noterai la date si je croise celle de la prochaine exposition. Je viendrai avec ma femme, c’est elle l’experte photo de nous deux. » Des passions communes, ils s’en trouvent les deux et la précision concernant sa femme qui est soit disant l’experte en photo d’eux deux intrigue Zoya « Elle fait de la photo aussi ? En tant que professionnelle ? » . Sa curiosité est piquée et comme le sujet concerne un dont elle pourrait parler pendant des heures, elle l’interroge spontanément.  

« Ca aurait été une catastrophe tu veux dire. » S’ils avaient dû récupérer leur drapeau, devenu voile en haut d’un arbre, effectivement ça aurait été une catastrophe « Surtout quand tu vois à quel point l’échelle n’était pas très stable à la base » qu’elle ne peut s’empêcher d’ajouter pour le taquiner. « Peut-être qu'on aurait pu gagner une médaille d'avoir été les plus inventifs mais les plus maladroits, dans ces conditions là. » La remarque ne manque pas de la faire rire « Qui sait, peut-être que pour l’honneur, à la fin, et parce qu’ils vont avoir pitié de nous, ils vont nous en donner une ». Parce qu’à ce stade, Zoya est persuadée qu’ils seront bon dernier et sûrement la riser de tout le monde. Pas grave, ses majeurs sont prêts et armés pour signifier sa façon de penser à ceux qui se permettraient de les juger.

« Vous êtes pas spécialement beaucoup à penser ça. » « C’est comme tout. Ca peut être une qualité comme un défaut. C’est sûr qu’être trop fleur bleue, ça rend naïf » C’est une constatation, elle ne dit pas que c’est le cas de Damon, elle ne le connait pas assez pour ça « C’est ton cas ? » et c’est pour ça qu’elle lui demande ensuite. « C’est gentil, merci. » Elle l’encourage dans son choix de carrière, lui qui n’est nullement intéressé par l’argent mais par la qualité de ce qu’il serait amené à publier ayant la volonté de marquer les esprits à travers ses écrits.

« C’est aussi ennuyant que ça je te promets. » « Uhm… » que fait Zoya, peu convaincu quand elle a plutôt l’impression que Damon fuit la question. Mais parce qu’elle est sympa – et que oui, ça lui arrive, que certains le veuillent ou non – elle n’insiste pas et laisse Damon s’en sortir en lui retournant la question. Celle où elle confesse sa peine de cœur, celle provoqué par Elijah quelques années auparavant « Sympa de sa part. » Du tout, mais elle entend bien l’ironie dans ses propos « C’est le père de ta fille ? (…) Je joue les curieux, t’es pas obligée de répondre. » « C’est son oncle ». Et elle sort ça comme si elle parlait de la pluie et du beau temps et se rendant compte que cela pouvait prêter à confusion – il y a de quoi – elle ajoute en soupirant « C’est compliqué. En gros, le père de ma fille est le demi-frère de mon ex. Mais je le savais pas à l’époque » Au vu de la complexité de la situation et sûrement parce que la tête de Damon lui fait comprendre que son histoire est compliqué, elle ajoute « Le monde est petit, que veux-tu ? Je pouvais pas savoir que le mec que je me suis tapée un soir en Italie et qui m’a mise en cloque, était le demi-frère de mon ex ? Quelles sont les chances sérieusement ? ». Si Damon avait du mal à parler de lui, Zoya, quant à elle, n’en avait aucun. «  Bref, non en fait c’est pas le père de ma fille » parce que c’était ça la question à la base et d’ailleurs, le fait qu’elle ait autant bifurqué fait sourire Zoya qui se rend compte elle-même que cette situation est pire que dans les soap opéra.

« Oui, c’est vrai. » On sent qu’il l’est, ne serait-ce que par la manière dont ses traits s’illuminent à l’évocation de sa belle « On va fêter nos deux ans de mariage dans quelques mois. » « Félicitations » qu’elle dit spontanément, sourire aux lèvres « On va même renouveler nos voeux. J’espère qu’on pourra le faire pour notre anniversaire justement. » « Mais quel romantique, dis-moi. C’est bon, je commence à apercevoir ton côté fleur bleue » qu’elle fait d’un air légèrement moqueur « Bon après pour ça, faut que tu sortes vivant d’ici. Pour le moment… et elle regarde autour d’elle c’est pas gagné ». Parce qu’ils sont vraiment seul au monde à des kilomètres à la ronde.

« Elle fait de la photo aussi ? En tant que professionnelle ? » Rapidement, il secoua son visage. « C’est une grande passionnée. » Et il ne mentait techniquement pas: Megan était une passionnée de photographie, et elle ne pratiquait plus professionnellement maintenant. Elle l’avait longtemps fait, mais il ne pouvait pas se permettre d’exposer cette information là. « Je suis novice à ses côtés. Moi, j’aime bien les jolies images. » Il se moquait gentiment de lui-même, ajoutait une pointe d’humour à sa phrase.

« Surtout quand tu vois à quel point l’échelle n’était pas très stable à la base » - « Hey ! » Il n’était pas véritablement vexé. « Qui sait, peut-être que pour l’honneur, à la fin, et parce qu’ils vont avoir pitié de nous, ils vont nous en donner une » Damon ajouta un petit rire. « Presque je vais l’espérer maintenant. On s’est donnés pour l’atelier, ils pourraient être reconnaissants ! » Il feintait d’être vindicatif, alors qu’en réalité qu’importait le degré d’implication qui aurait été nécessaire et demandé, cela aurait représenté un investissement important pour Damon qui n’était pas habitué à ce type d’ateliers. Il ne mettait pas souvent les mains dans le cambouis.

« C’est comme tout. Ca peut être une qualité comme un défaut. C’est sûr qu’être trop fleur bleue, ça rend naïf. C’est ton cas ? » Damon plissa malheureusement le bout du nez. « Ca a tendance à me rendre naïf, oui. » Megan serait à leurs côtés, elle rajouterait surement une couche sur l’emphase qu’il faisait là. Il était extrêmement naïf, préférant toujours voir le bon et le meilleur chez les autres plutôt que ce qui pourrait mal tourner - son plus gros problème au quotidien. « Mais la naïveté est bonne pour l’écriture. Ca pourrait me permettre de produire des écrits ïambiques, qui sait. »

« Uhm… » Il ne rajouterait pas de détails dans tous les cas.

S’intéresser à la vie de Zoya était plus facile dans ce contexte là. « C’est son oncle » Les sourcils de Damon se froncèrent légèrement. « C’est compliqué. En gros, le père de ma fille est le demi-frère de mon ex. Mais je le savais pas à l’époque » Cela semblait très compliqué, pour une question qui se répondait par oui ou non. « Le monde est petit, que veux-tu ? Je pouvais pas savoir que le mec que je me suis tapée un soir en Italie et qui m’a mise en cloque, était le demi-frère de mon ex ? Quelles sont les chances sérieusement ? Bref, non en fait c’est pas le père de ma fille » Il hocha quelque peu la tête. « Effectivement, c’est compliqué. » Aucune trac e de moquerie: il s’y connaissait qui plus était en relations compliquées, de famille ou non. « Dis toi que t’as peut-être rapproché les deux personnes, à avoir une ex en commun maintenant. » Il tentait d’ajouter là une petite touche d’humour; si elle trouvait ça déplacé, elle n’aurait qu’à l’envoyer paitre.

« Félicitations » - « Merci. » - « Mais quel romantique, dis-moi. C’est bon, je commence à apercevoir ton côté fleur bleue » Il eut un petit rire soufflé par le nez, secouant son visage, ses joues légèrement colorées. « Romantique, fleur bleue, naïf… Ca fait pas un super tableau, dit comme ça je m’aperçois. » Ca faisait vraiment une image d’un homme en rien prêt à affronter le monde extérieur - il retira l’idée et l’image de son esprit rapidement, car c’était là une façon de parler de Saül et il était hors de question que ce dernier fasse partie du décor en cet instant. « Bon après pour ça, faut que tu sortes vivant d’ici. Pour le moment… c’est pas gagné » Il eut un petit rire. « Laisse moi jeter un coup d’oeil à la carte de navigation, qu’on se remette à ramer sérieusement dans le bon sens. »

WIN: il regarde la carte, leur indique la bonne direction et ils regagnent du terrain.
SO CLOSE: il regarde la carte, leur indique la bonne direction mais l'une des rames se prend un récif et se casse en deux.
FAIL: où est la carte de navigation ????

« C’est une grande passionnée. » Pas une professionnelle pour autant, et la question de Zoya était aussi pour savoir si leurs routes s’étaient peut-être déjà croisées avec sa femme. « Je suis novice à ses côtés. Moi, j’aime bien les jolies images. » La remarque ne manque pas de la faire rire doucement, secouant la tête alors que Damon réduit la photographie a quelque chose de jolie, alors que cela va bien au-delà aux yeux de la professionnelle et de la passionnée qu’elle est.

« Hey ! » Elle le taquine sur sa stabilité un peu plus tôt alors qu’il lui a fait la courte échelle pour se saisir de ce drapeau en hauteur, qui finalement ne leur sert à rien, si ce n’est avoir perdu du temps « Presque je vais l’espérer maintenant. On s’est donnés pour l’atelier, ils pourraient être reconnaissants ! » Zoya grimace à ça, peu convaincue que les instructeurs se montreront cléments avec eux, surtout quand ils semblent être bon dernier.

« Ca a tendance à me rendre naïf, oui. » Très peu pour Zoya, quoi que, lorsqu’elle était éperdument amoureuse, ce qualificatif pouvait lui être attribué, à petites doses, certes, mais tout de même « Mais la naïveté est bonne pour l’écriture. Ca pourrait me permettre de produire des écrits ïambiques, qui sait. » « Qui sait ? Tu tires déjà du positif de ton défaut. Je trouve que c’est une bonne chose ». Normal, venant d’elle, alors qu’elle le fait constamment en se vantant de ses attitudes et de ses réactions insupportables.  

Si Damon ne se livre guère sur sa plus grosse déception amoureuse, Zoya le fait et se perd même dans les détails. Dire que sa déception a été provoqué par l’oncle de sa fille rend certainement les choses difficiles à comprendre pour son partenaire « Effectivement, c’est compliqué. » Elle ne peut pas le contredire et lui demander de faire un minimum d’effort pour comprendre, elle le reconnaissait volontiers. « Dis toi que t’as peut-être rapproché les deux personnes, à avoir une ex en commun maintenant. » Elle rit, jaune « Tu parles. Le père de ma fille s’est barré aux States, sa carrière est visiblement bien plus importante que Chloe. Au final, ce con nous a permis de nous rapprocher avec mon ex, qui lui, est présent pour sa nièce » Et sûrement qu’Elijah tente aussi de compenser l’absence de Freddy dans la vie de Chloe. « En tout bien tout honneur, je ne retomberai jamais dans ses bras ». Elle a cédé une fois, plus grosse connerie ever, elle ne le fera plus, c’est certain.

« Merci. » Elle le félicite pour le fait d’être marié depuis deux ans avec sa femme et lorsqu’il lui partage ses plans de renouvellement des vœux lors de ce même anniversaire, Zoya ne peut qu’y voir son côté romantique et fleur bleue ressortir « Romantique, fleur bleue, naïf… Ca fait pas un super tableau, dit comme ça je m’aperçois. » « L’image du mari parfait et du gendre idéal. Enfin, si on s’arrête qu’à ça, parce qu’après… bon » qu’elle dit en le regardant de haut en bas, laissant le doute plané sur les raisons qui la poussent à dire une chose pareille.

« Laisse moi jeter un coup d’oeil à la carte de navigation, qu’on se remette à ramer sérieusement dans le bon sens. » Avec de tel projet, il serait dommage qu’ils restent coincés au milieu de nulle part, et il est temps que les deux se remettent sérieusement à pagayer, et qui plus est, dans la bonne direction. Zoya cherche alors la carte, se tournant pour l’attraper sauf que… celle-ci a disparu « Je l’avais laissé là pourtant ! ». Qu’elle fait alors qu’elle abandonne sa pagaie et vide le sac de son contenu. Rien. « On fait comment maintenant ? ».

Citation :

WIN –  Un morceau de terre au loin et un drapeau similaire à ceux qu’ils ont piqué lors de la construction de leur radeau. Plus qu’à se diriger vers celui-ci.  

SO CLOSE –  Une équipe surgit de nulle part et semble sur de leur direction « On les suit ? ». Une chance sur deux que ce soit une bonne idée.

FAIL – « La boussole ? » qu’elle fait dans un éclair de génie, la cherchant dans le sac qu’elle a retourné mais… elle a disparu aussi.    

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« Qui sait ? Tu tires déjà du positif de ton défaut. Je trouve que c’est une bonne chose » Tout en laissant échapper un petit rire, il secoua sa tête. « Si c’était aussi simple. » Si toutes les choses de la vie étaient aussi simples à interpréter, il signerait encore plus rapidement qu’il ne le faisait déjà.

« Tu parles. Le père de ma fille s’est barré aux States, sa carrière est visiblement bien plus importante que Chloe. Au final, ce con nous a permis de nous rapprocher avec mon ex, qui lui, est présent pour sa nièce » Si seulement Zoya pouvait se rendre compte à quel point il y avait plus d’un élément dans son histoire personnelle qui résonnait au sein de Damon en cet instant, elle comprendrait aussi à quel point cela pourrait présenter des avantages et des inconvénients pour sa petite fille plus tard - tous réunis dans le corps du jeune homme à ses côtés. « En tout bien tout honneur, je ne retomberai jamais dans ses bras » Son sourire était moins convaincu. « Si t’arrives à trouver ton compte et un équilibre pour la petite, c’est l’important non ? » Ses mots étaient dits avec une telle innocence qu’elle trouverait ça au pire mignon - et si ce n’était pas cette option là qu’elle choisissait, peut-être qu’elle aurait envie de le taper de se permettre ce type de commentaire mais tant pis.

« L’image du mari parfait et du gendre idéal. Enfin, si on s’arrête qu’à ça, parce qu’après… bon » Ecarquillant les yeux et ouvrant la bouche en grand, il ne cacha pas sa surprise de se permettre le commentaire. « Vas au bout de l’idée, vas-y. » qu’il sache pour quoi râler exactement au moins.

Discuter et apprendre à se connaitre, c’était bien, mais continuer d’avancer dans l’épreuve qui était loin d’être terminée c’était mieux. Damon aurait bien voulu rectifier leur trajectoire, mais il avait beau regarder à droite et à gauche, il ne trouvait aucune carte de navigation. « Je l’avais laissé là pourtant ! » - « Oui, je me souviens l’avoir vue… » Il ne lui jetait pas la pierre, il était d’accord avec elle. « On fait comment maintenant ? La boussole ? » - « Ca peut remplacer pour le coup, oui. » Sauf qu’ils avaient beau mettre le nez dans le peu d’affaires qu’ils avaient, regarder autour d’eux, rien ne semblait ressembler à une boussole. La moindre trace d’amusement avait quitté le visage de Damon - alors que son regard ne quittait plus l’eau à leurs côtés. « Si ça se trouve, elle est tombée dans l’eau… » Il ne savait pas de combien elle était profonde ici, mais ça valait peut-être le coup de tenter.

WIN: Zoya se propose gentiment de mettre sa tête dans l'eau pour regarder si la boussole est pas à portée de main
SO CLOSE: la torture a attrapé la boussole en chemin et la ramène dans son bec.
FAIL: pas courageux ni téméraire, mais quand faut y aller... il regarda dans l'eau seulement si Zoya lui tient la main très fort pour pas qu'il ait peur.

« Si c’était aussi simple. » Sauf que la vie est une garce et rien ne l’est, même si la photographe est convaincue que, lorsqu’on s’en donne les moyens et qu’on se bat pour ses convictions, on finit toujours par arriver à ses fins.

« Si t’arrives à trouver ton compte et un équilibre pour la petite, c’est l’important non ? » Elle hausse les épaules mollement « Tu sais, j’estime que je n’ai besoin ni de l’un ni de l’autre dans ma vie pour trouver mon équilibre avec ma fille. C’est son bonheur avant tout et même si elle est bien entourée par ailleurs, je sais qu’un jour ou l’autre, quand elle sera en âge de comprendre, elle aura des questions au sujet de son père. Ca va être difficile pour moi de ne pas lui dire que c’est le pire des connards ». Une certaine vulnérabilité, au-delà de la colère apparente, est visible aussi chez Zoya à la manière qu’elle a de s’exprimer à ce sujet.

« Vas au bout de l’idée, vas-y. » Ce n’est pas un problème pour elle que de le faire alors « Même si tu as une bonne idiosyncrasie, mais c’est compliqué de faire abstraction de ton côté précieux, ton côté gosse de riche agaçant qui roule sur l’or et tout ça » qu’elle fait en le désignant physiquement « T’es pas dégueulasse, c’est pas ce que je veux dire. T’as un certain charme mais bon après les goûts et les couleurs, ça se discute pas ». Elle est vache et honnêtement, Damon serait lui en droit cette fois de la faire passer par-dessus bord à coup de pagaie.

« Oui, je me souviens l’avoir vue… » La carte, celle qui est désormais portée disparue et surement déjà bien au fond de l’océan comme le collier de Rose dans l’histoire du Titanic.  « Ca peut remplacer pour le coup, oui. » La boussole cette fois, leur unique espoir de pouvoir retrouver leur direction, autrement ils risquaient difficilement de pouvoir terminer l’épreuve. Sauf que, elle aussi a disparu et Zoya perd patience « C’est pas possible ! » qu’elle s’insurge « Si ça se trouve, elle est tombée dans l’eau… » « Et si ça se trouve, tu vas prendre ton courage par deux mains cette fois et aller voir si c’est le cas ? » qu’elle dit ironiquement, sur un ton mauvais, alors qu’elle le fusille du regard. Elle est agacée et alors que tout espoir semble perdu, voilà que la tortue revient leur tourner autour « Ouais, viens nous narguer toi » Sauf qu’en y regardant de plus près « Putain, Damon, elle a la boussole, regarde » Et effectivement, celle-ci la tient dans son bec. Zoya se penche et vient récupérer celle-ci sans encombre « Merci, tortue ! » qu’elle fait tout attendrie avant de tendre la boussole à Damon « Vous vous souvenez du cap qu’il faut prendre, cap’taine ? ». Elle espère qu’il a une bonne mémoire.

Citation :

WIN –  Damon se souvient de la direction et ils pagaient dans un bon rythme, leur permettant d’avancer comme il se doit. Ils ne sont pas loin d’un binôme qui apparait à l’horizon.

SO CLOSE –  Damon se souvient de la direction, ils pagaient à un bon rythme mais… toujours rien à l’horizon « T’es sûr de toi ? ».

FAIL –  Damon se trompe de direction et la terre qu’ils voient apparaitre au loin ressemble étrangement… au point de départ « Mais Damon ! » qu’elle s’écrit alors qu’ils en prennent conscience.

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