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  @Damon Williams    

Megan l’ignore. Megan ne lui parle plus. Megan ne veut plus faire partie de sa vie. Megan lui manque. Megan la déteste. Megan ne veut pas de sa vie. Elle veut Megan. Elle veut qu’elle pense à elle. Elle veut qu’elle parle d’elle. Elle veut faire partie de sa vie. Elle ne veut pas être un détail de l’histoire. Elle veut faire partie de son histoire. Elle veut pouvoir dire avoir une sœur. Elle veut pouvoir dire avoir une famille, une vraie, le genre de famille que l’on voit dans les séries télévisées et films. Elle doit sans doute regarder trop de films ; peut-être. Dans tous les cas, bien qu’elle essaie de convaincre l’univers n’en avoir « rien à foutre de Megan », la blonde fait partie de chacune de ses pensées. Et, on ne va pas se mentir … ça commence à la rendre folle. Et, on ne va pas se mentir … folle, elle l’est déjà un peu. Molly fait les cent pas dans sa chambre. Elle se tapote les lèvres du bout des doigts tout en laissant ses pensées vagabonder dans son esprit. Peut-être qu’elle devrait lui envoyer un message. Peut-être qu’elle devrait s’abandonner à son feed instragam, puis se désabonner, puis se réabonner, histoire d’attirer son attention. Peut-être qu’elle devrait lui envoyer des fleurs, un cadeau. Peut-être qu’elle devrait pourrir sa boîte mail, sa boite vocale. Peut-être qu’elle devrait lui envoyer des menaces anonymes par poste. Mais si avec les lettres découpées dans les magazines … Peut-être qu’elle viendra lui en parler. Peut-être qu’elle viendra la voir en se disant qu’étant un peu cinglée, Molly pourrait avoir une idée. Comment pouvait-elle contraindre et obliger Megan à la contacter ? Comment ? Blondie ! Bingo ! Elle tape dans ses mains en même temps que cette idée lui traverse l’esprit. Blondie, son animal de compagnie l’informerait aussitôt si jamais il venait à croiser le chemin de Molly : elle en était convaincue. Elle l’imaginait courir dans les jupons de sa sœur pour lui raconter tout en détail. Les lèvres de Molly s’étirent en un sourire maléfique, démoniaque presque. Elle allait rendre une petite visite à monsieur Megan Williams.

La liste des défauts de Molly est longue, très longue mais ses qualités ne sont pas à ignorer non plus. L’une d’entre elle, son sens de l’observation et mémoire visuelle. Alors, oui, ça pouvait l’aider à stalker les gens … Damon, qui avait en plus de ça un emploi du temps aussi routinier que la concierge de l’immeuble dans lequel elle vit. Facile ! Un jeu d’enfants ! C’est sur le campus de l’université qu’on pouvait la retrouver en cet après-midi. Pas vraiment le genre de décor dans lequel elle se sentait à son aise. Tout le monde avait l’air heureux, occupé et surtout important. Ils se baladaient avec des sacs en bandoulières, des laptops sous le bras. Ils semblaient échanger sur des sujets hautement importants. Ils l’énervaient, tous. Un coup d’œil à son téléphone. Il ne devrait pas tarder à sortir de cet édifice. Elle en était certaine à 75%, suffisant. Assise sur un banc, elle sirotait un café latte bien trop cher pour sa qualité mais soit, il fallait passer dans le décor de l’élite. Elle a les jambes étendues devant elle, emmerdant le monde et se moquant du fait que certains doivent faire un demi-cercle exagéré pour passer devant elle.

« Putain ! Tu peux pas faire attention », qu’elle lance en se redressant aussitôt, les sourcils froncés, les canines déjà aiguisées. Un abruti – ses mots – a donné un petit coup à une de ses docs. Rien de bien grave, en soi. Mais suffisant grave pour qu’elle ait eu le besoin de relever les yeux au-dessus de ses lunettes de soleil pour voir la tronche de premier de classe du coupable. Une embrouille en début d’après-midi. Parfait. Aucune idée de comment les choses ont pu tourner au drame en si peu de minutes … mais elle était en train de bousculer le type en question quand Damon, son objectif numéro un, sortait du bâtiment en question. Hélas, Molly était occupée à autre chose. Elle était bien trop occupée à bousculer le type en question qui ne semblait pas vouloir taper une fille. Abruti ! Si elle faisait déjà tâche dans le décor, désormais, c’était clair et net. Elle gueulait des insultes, provoquant davantage le type en question de ne pas se conduire en eunuque … peut-être qu’elle avait utilisé un autre mot pour le désigner.

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Il avait l’impression d’avoir jeté des coups d’oeil à son téléphone portable pour vérifier l’heure à peu près quarante fois en l’espace des quinze dernières minutes. Pas qu’il était véritablement attendu ailleurs, ou qu’il avait mieux à faire de sa journée que d’écouter ce qu’il se passait réellement dans le cours auquel il assistait - mais c’était un doux mélange d’un peu tout ça tout de même. Il n’en avait déjà plus grand chose à faire avant des cours, mais maintenant qu’il avait une porte de sortie pour sa carrière en la personne de Wyatt et qu’il savait qu’il ne resterait pas à la MHI à la fin de ses études, autant dire que ce que les professeurs pouvaient raconter n’attiraient plus son attention à aucun moment. Damon hochait la tête de temps à autres, répondait aux questions qui étaient posées pour faire bonne figure - mais cela n’allait pas au delà de ça. En résumé, il restait poli avec un beau sourire mais ce n’était qu’une façade améliorée avec les années de pratique.

Alors, lorsque le professeur leur annonça que le cours du jour était terminé, l’italien n’attendit pas un instant de plus pour sortir de la salle de classe. Déjà, il commandait un chauffeur pour l’emmener chez Wyatt pour un session de révisions d’écriture de quelques mouvements de son pouce sur l’écran de son téléphone. Il n’avait pas besoin d’une concentration digne des plus grandes recherches pour accomplir cette tâche, si bien qu’au premier cri et au premier mouvement quelque peu suspect qu’il put percevoir du coin de son oeil, alors qu’il avançait vers la sortie du bâtiment, son attention fut toute accaparée par ce nouveau divertissement. Surement deux personnes n’ayant, elles, rien de mieux à faire de leur journée que de se taper dessus - peut-être à propos d’un différent qui n’avait en réalité aucun intérêt. Etant donné que l’un des deux participants à ce conflit était Molly, il y avait fort à parier que l’altercation n’avait aucun interêt… Arrêt sur image: Molly faisait partie du conflit ?

Relevant une bonne fois pour toutes son regard en direction de l’agitation, Damon cligna des yeux plusieurs fois pour être sur de ne pas avoir la berlue - il aurait préféré que ce soit le cas, très honnêtement, au moins il aurait pu trouver un remède à ce qu’il avait sous les yeux. Malheureusement, sa mémoire et sa vue étaient intactes et déjà, il soupirait, levait les yeux au ciel, se maudissait aussi de s’être levé ce matin. Parce-que Molly avait l’air particulièrement investie dans ses injures, et promis il savait qu’il n’avait techniquement pas besoin d’intervenir - mais il ne savait pas faire autrement que d’agir de la sorte. Le conflits, très peu pour lui; et lorsque cela concernait des personnes qu’il connaissait et dont il pouvait potentiellement être proche, il ne savait pas faire en sorte d’apaiser les choses. Molly n’était pas une proche à lui, pas véritablement. Elle restait cependant la soeur de Megan, et même si elles ne se parlaient pas et que sa femme l’évitait comme la peste, elle restait sa soeur et il ne savait faire autrement que d’intervenir - ses pas le menaçant déjà vers l’altercation. « Hey, hey, hey. » Il dut hausser la voix lorsqu’il s’approcha des deux jeunes gens, l’autre étant bien parti pour taper sur l’un - à moins que ce soit l’inverse, peu importait. Se glissant entre les deux corps, il se tourna vers Molly, les yeux écarquillés très honnêtement qui plus était surpris de la voir ici alors qu’il savait très bien qu’elle ne prenait pas de cours à la faculté. « Si tu pouvais ne pas lui refaire le portrait, ça serait arrangeant pour tout le monde. » - « Contiens ta meuf là, elle me parle comme à un chien. » - « C’est pas ma meuf. » Toute l’exaspération et une bonne partie du dégout du monde se trouvait dans les mots de Damon, alors qu’il se tournait vers l’autre gars. « Désolé, franchement. Laisse tomber ça vaut pas le coup. » De continuer de se prendre la tête avec elle - vers qui il tournait de nouveau son regard. « Ca vaut pas la peine, Molly. »

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Se prendre la tête avec son prochain est un moyen comme un autre de passer le temps. Du moins, dans le monde de Molly. Et quand elle entend un « hey, hey, hey » de preux chevalier et qu’elle voit apparaître Ken dans les parages, elle est désormais persuadée de son hypothèse. Se prendre la tête avec son prochain fait d’un, passer le temps, de deux, attirer l’attention de la personne que vous attendez. Comment voulez-vous qu’elle ne recommence pas après un succès aussi criant ? Le regard de Molly retrouve néanmoins l’ennemi public numéro un de la journée ; cet abruti qui n’avait pas été foutu de détourner sa route pour ne pas la toucher. Molly ne le quitte pas des yeux, prête à bondir … et son regard se fait peut-être un peu plus intense maintenant que Ken est de la partie. C’est comme avoir un bouclier vivant. Elle peut se permettre d’être encore plus désagréable. Face à Damon, elle le fixe comme si c’est lui qui fait tâche dans le décor du campus universitaire alors que soyons d’accord, elle n’a strictement rien à faire là et encore moins dans les environs de Damon. Mais soit, elle est convaincue que le monde lui appartient. Elle le fixe, le bloque même tout en battant des cils du genre : « c’est quoi ton plan de te mettre devant moi ? » mais ne dit pas un mot, car ça rend la chose un peu plus théâtrale. « Si tu pouvais ne pas lui refaire le portrait, ça serait arrangeant pour tout le monde. » Elle roule des yeux tout en croisant les bras d’un air boudeur. Il a l’art et la manière de niquer l’ambiance, pas surprenant qu’il s’entende aussi bien avec Megan … c’est ce qu’elle pense à la minute même où il finit cette phrase.

« Contiens ta meuf là, elle me parle comme un chien. » Si Damon s’empresse de dire « c’est pas ma meuf », Molly a une grimace de dégoût et répond en même temps sur les paroles de Damon, « J’te parle comme j’veux, connard » et elle tourne alors la tête vers Damon en haussant les épaules. « Désolé, franchement. Laisse tomber ça vaut pas le coup. » Il se tourne vers le type et Molly s’empresse de lui brandir son majeur qui disparaît quand Damon se tourne vers elle. « Ça vaut pas la peine, Molly. » Elle lève les mains sans décroiser ses bras et souffle : « OK. Ok. Je ne dis plus rien et je rentre dans ma niche mais y n’empêche que ce type est un putain de connard qui mérite de … » Le regard de Damon la fait se taire et elle détourne la tête comme une gamine, muette. Il a au moins gagné le fait de la faire se taire. Et elle reste comme ça jusqu’à ce que le soi-disant « putain de connard » disparaît. Un coup d’œil vers Damon, elle se redresse et affiche de nouveau des traits apaisés et ravis.

« En même temps, c’est rien que pour toi et tes jolis yeux de caniche que je suis venue. » Son sourire n’annonce rien de bon même si elle essaie d’être gentille. Pas vraiment son truc. « T’as cinq minutes ? Pour la meilleure des belles-sœurs ? » Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle ajoute : « Bien sûr que tu as cinq minutes, tu ne vas quand même pas m'envoyer chier alors que je suis venue jusqu'ici et que j'ai cru que mon cul allait faire fusion avec le banc tant c'était long ... »

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Elle aurait beau lui lancer tous les regards noirs et de travers qu’elle voulait, peut importait à DAmon en cet instant: il n’avait pas prévu de laisser la moindre bagarre arriver, surtout si cette dernière pouvait être simplement évitée en donnant de l’attention d’une autre façon à Molly. Parce-que c’était ce qu’elle désirait le plus au monde, que les gens la remarquent - qu’importe la façon dont cela était fait. Alors, s’il se concentrait sur elle plutôt qu’ailleurs pendant quelques minutes, au moins l’autre gars aurait le temps de partir et la cible première de la jeune femme ne serait plus disponible.

C’était sans compter que l’autre gars soit vraiment un imbécile fini, en réalité, lui qui remettait de l’huile sur le feu avec que ce dernier était déjà ardent. « J’te parle comme j’veux, connard. » Les paroles de Molly étaient venues superposer celles de Damon, mais toutes étaient audibles à qui voulait l’entendre: elle n’était pas sa meuf, comme l’autre le disait, et il n’existait aucun univers où ce genre de chose pourrait se voir être possible, voire probable. Pour autant, cela n’empêcha pas l’italien de se tourner vers le jeune homme un instant pour s’excuser du comportement de celle qui était supposément sa belle-soeur, grand sourire aux lèvres et supplication de quitter les lieux dans le regard. A part s’attirer des ennuis, il ne tirerait rien de cette situation - Damon était plutôt bien placé pour connaitre le concept. Alors, lorsqu’il se retourna définitivement vers Molly, c’était un regard insistant quand à l’idée de maintenir les dégâts à l’état où ils étaient déjà qu’il lui adressa. Elle capitula - il échappa un soupire soulagé. « OK. Ok. Je ne dis plus rien et je rentre dans ma niche mais y n’empêche que ce type est un putain de connard qui mérite de… » Il lui fit les gros yeux: il avait compris le principe, pas besoin de lui dessiner davantage les contours de la situation.

Ils restèrent muets tous les deux quelques instants, le temps que l’autre idiot s’en aille - ce fut Molly qui reprit la parole en premier, retrouvant les traits que Damon lui connaissait bien et qui lui firent lever les yeux au ciel. Elle méritait presque un oscar. « En même temps, c’est rien que pour toi et tes jolis yeux de caniche que je suis venue. » - « La coïncidence était trop grosse… » Qu’il soupira dans sa moustache inexistante; croiser la jeune femme était déjà un problème et une torture en soi, il fallait en plus eu cette rencontre soit provoquée par cette dernière. « T’as cinq minutes ? Pour la meilleure des belles-sœurs ? » - « Tu veux quoi ? » Elle avait forcément besoin de quelque-chose pour venir le chercher lui, dans cet environnement, alors que ce dernier n’étiat en rien le sien. « Bien sûr que tu as cinq minutes, tu ne vas quand même pas m'envoyer chier alors que je suis venue jusqu'ici et que j'ai cru que mon cul allait faire fusion avec le banc tant c'était long… » - « Personne t’a demandé de m’attendre ici tu sais. T’étais pas obligée de te transformer en surgeon, t’aurais pu partir aussi. » Et bien sur qu’avec ses paroles, il étira un petit sourire poli en toutes circonstances. « J’ai pas que ça à faire de perdre du temps avec toi Molly. Déjà que t’étais à deux doigts de lui exploser la tronche pour rien je suis sur, tu vas pas non plus me pourrir ma journée à moi. Pour rien, ou pour faire ton intéressante au pire, je suppose ? » D’ordinaire, Damon était incroyablement gentil; avec Molly, il perdait la moindre patience dont il disposait.

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« La coïncidence était grosse… » Il faut savoir provoquer le destin, provoquer sa chance, non ? Et Damon se transforme en jeune homme plus que malpoli. Depuis quand est-ce qu’il est comme ça ? Est-ce que c’est Megan qui déteint sur lui ? « Personne t’a demandé de m’attendre ici tu sais. T’étais pas obligée de te transformer en surgeon, t’aurais pu partir aussi. » Elle grimace quand elle entend « surgeon ». Il a toujours utilisé de drôles de mot, le Ken. Il l’amuse un peu, parfois sans le vouloir et sans le savoir, mais elle l’aime bien dans le fond. Il est un peu comme un petit Guizmo … et d’ailleurs, elle aimerait bien voir comment il se transforme quand il sera nourri après minuit. Un Gremlins. Damon en Gremlins. L’idée lui plaît. « Hé ?! », qu’elle lâche en accompagnant sa grimace. Pas honte à ne pas commettre ce mot, à ne pas commettre la moitié du vocabulaire utilisé par le prince de Megan. Ça joue à son avantage. Même si elle n’est pas la plus érudit du quartier, elle s’en branle et oui, elle utiliserait ce mot pour décrire son émotion car ses émotions, elle ne sait pas les décrire de toute manière. « J’ai pas que ça à faire de perdre du temps avec toi Molly. Déjà que t’étais à deux doigts de lui exploser la tronche pour rien je suis sur, tu vas pas non plus me pourrir ma journée à moi. Pour rien, ou pour faire ton intéressante au pire, je suppose ? » « Pour rien ? Non mais attends, tu ne sais pas du tout ce qu’il s’est passé alors pourquoi est-ce que tu te permets de dire que c’est pour rien ? Peut-être qu’il m’a mis une main au cul et que ça m’a pas plu ! non mais j’hallucine … pour rien, qu’il me dit l’autre “surgeon“ » et elle prononce le mot surgeon avec dédain, imitant presque sa voix et trouve que le mot sonne aussi bien comme insulte. Il est d’ailleurs mieux comme insulte. Zack ! Elle l’ajoute à son vocabulaire. Espèce de surgeon, je vous jure qu’elle le ressortira un jour ou l’autre. « Quoi ? Mais, je n’ai pas l’intention de pourrir ta journée ! Non mais c’est quoi votre truc chez les Williams à toujours vous présenter comme misérables petites victimes. C’est pas possible. » Elle soupire outrageusement parce qu’il faut bien ajouter un peu de drame. « Je viens en paix », qu’elle dit en faisant le signe de Spoke, un sourire idiot aux lèvres. « Je te rappelle que tu bai--- es mariée à ma sœur et que oui, il se trouve que je me fais du souci pour elle et qu’elle refuse de m’entendre, de m’écouter, de me parler … alors je me suis dis que son joli petit mari d’amour pourrait au moins me dire que tout va bien, qu’elle est en vie … bref des nouvelles de la famille. » Et, elle conclut sa phrase en croisant les bras et en roulant des yeux.

Et tout le monde y croit, non ?

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« Hé ?! » Elle n’allait pas non plus faire comme si elle était réellement offusquée par le petite surnom, voyons: elle en connaissait et en avait reçu des bien pires que celui là. Pas de la part de Damon, il n’était surement pas assez inventif pour faire partie de son classement, mais dans sa vie de manière générale si elle se comportait de cette sorte avec toutes les personnes qu’elle croisait. Il se contenta alors d’hausser légèrement les épaules.

« Pour rien ? Non mais attends, tu ne sais pas du tout ce qu’il s’est passé alors pourquoi est-ce que tu te permets de dire que c’est pour rien ? Peut-être qu’il m’a mis une main au cul et que ça m’a pas plu ! non mais j’hallucine … pour rien, qu’il me dit l’autre “surgeon“. » Ce fut à son tour de s’offusquer - mais de façon bien plus légère et bien moins dramatique qu’elle pouvait elle le faire; lire ici qu’il se contenta d’ajouter un long soupire à la fin de ses mots. « Peut-être, j’ai pas exclu la possibilité. Je dis juste que je serai pas étonné s’il ne s’était en réalité rien passé et que t’avais juste voulu passer le temps. » Elle était la professionnelle lorsqu’il s’agissait de casser les pieds d’autrui, si bien que l’imaginer dans ce rôle là n’était pas si difficile. Il l’avait lui-même observé plus d’une fois passer à l’action - Damon étant, pendant une courte période, sa victime préférée. « Quoi ? Mais, je n’ai pas l’intention de pourrir ta journée ! Non mais c’est quoi votre truc chez les Williams à toujours vous présenter comme misérables petites victimes. C’est pas possible. » - « Peut-être parce-que tu te comportes comme ça - » Il pointa du menton son comportement et son allure du moment. « face à nous, à nous lanciner dès que t’as l’occasion de le faire. »

Et elle aurait beau ajouter tous les soupires, elle aurait beau ajouter tous les « Je viens en paix. » qu’elle désirait - avec un signe de la main qu’il ne comprenait pas et n’arrivait pas à identifier -, cela ne changerait pas la vision que Damon pouvait avoir d’elle. « Je te rappelle que tu bai--- es mariée à ma sœur et que oui, il se trouve que je me fais du souci pour elle et qu’elle refuse de m’entendre, de m’écouter, de me parler … alors je me suis dis que son joli petit mari d’amour pourrait au moins me dire que tout va bien, qu’elle est en vie … bref des nouvelles de la famille. » Et peut-être que ses yeux se mirent à s’écarquiller de plus en plus au fil des mots qu’elle prononçait, comme si elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle disait. Il secoua même quelque peu la tête pour voir s’il ne rêvait pas - mais la jeune femme était toujours devant lui lorsqu’il rouvrit les yeux dans le processus. « Non mais je rêve. » Justement, non - c’était ça le soucis ici. « T’es en train de reprocher à Megan de pas chercher à garder contact avec toi, c’est ça ? » Oh, il ne connaissait pas tous les détails d’une histoire qu’elles partageaient entre elles, mais il savait également que sa femme le considérait bien plus comme sa famille qu’elle ne pourrait surement jamais le faire avec Molly. « Et tu viens, quoi, t’en plaindre à moi ? » Il ne saisissait pas le processus qu’elle tentait d’utiliser, de mettre en place. Croisant les bras sur son torse, il fronça quelque peu les sourcils, attendant qu’elle lui donne davantage d’explications sur la situation.

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« Peut-être, j’ai pas exclu la possibilité. Je dis juste que je serai pas étonné s’il ne s’était en réalité rien passé et que t’avais juste voulu passer le temps. » Comédienne, elle pince les lèvres pour en faire un cul de poule et acquiesce de la tête à plusieurs reprises, bien peu convaincue des paroles de Blondie. Pour cause, elle ne raconte que de la merde donc c’est plutôt à son honneur de ne pas la croire. Elle garde son air offusqué, parce que quand même il y avait 2% de chance que ce ne soit pas sa faute. Quoi ? Pourquoi vous regardez comme ça ? Ok, bon. Soit. Il y avait 0,01% de chance que ce ne soit pas de sa faute mais ça reste quand même une possibilité et il ne faut pas la négliger.

« Peut-être parce-que tu te comportes comme ça - » « Comment ? », qu’elle réplique aussitôt, piquée au vif. Et son ton est un tantinet agressif … ne jouant pas en sa faveur. « Face à nous, à nous lanciner dès que t’as l’occasion de le faire. » Agacée, elle fronce les sourcils et plisse le nez. Parce que dans son monde, Molly est la victime. C’est elle qui est rejetée, qui n’est pas acceptée : une fois de plus. Une fois de plus, on la repousse. Une fois de plus, on ne cherche pas à la connaître. Une fois de plus, on referme la porte sous son nez. Et ce depuis sa naissance. Dans son monde, c’est Molly que l’on doit plaindre. C’est elle qui devrait pleurnicher. Et non Barbie et Ken. C’est elle la victime. Pour elle, c’est mathématique. Ils sont deux. Elle est seule. Déjà, elle perd au change rien qu’avec ça.

« Non mais je rêve. T’es en train de reprocher à Megan de pas chercher à garder contact avec toi, c’est ça ? » Elle le fixe, énervée. Pourquoi est-ce qu’il lui affiche soudainement un air surpris ? Il y a quoi de surprenant à être triste et en colère ? Pourquoi personne ne la comprend ? Elle a quand même le droit de vouloir être vue, connue, reconnue par sa sœur. Dans les films de son enfance, les sœurs finissent toujours par se réunir même après la plus terrible des engueulades. Pourquoi ce serait différent pour elle ? « Et tu viens, quoi, t’en plaindre à moi ? » S’il tient à pouvoir procréer dans un futur proche, il ferait mieux de ne pas lui parler avec autant de dédain. Il croise les bras, l’imitant presque et la posture lui donne envie de rugir. « Je ne suis pas en train de me plaindre » Menteuse. « Je te pensais plus intelligent que ça ! Je suis surtout en train de dire que je m’inquiète … », qu’elle dit en dodelinant de la tête, ayant des airs de gamine … peut-être que c’étaient des restes de sa carrière de reine de la cour de récréation. « J’ai le droit quand même. Et franchement, si ce n’est pas faire preuve de bonté après que j’apprenne le décès de notre mère par sms. Parce que tu vois, Blondie, j’ai pas mal de raison d’être en colère et de me plaindre … mais je ne le fais pas. » Si, tu es en train de le faire. « Elle avait vraiment une sale gueule la dernière fois que je l’ai vu … c’est tout. »

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Elle aurait beau afficher son air le plus offusqué qu’elle détenait en réserve, cela ne changerait pas la façon dont Damon envisageait la situation - et à ses yeux, il y avait bien plus de chances qu'elle ait fait exprès de déclencher une situation simplement pour son plaisir que pour toute autre raison qui aurait pu être valable et entendable. « Comment ? » L'agressivité dans la voix de la jeune femme ne lui plaisait pas, mais il tachait de se rappeler à quel point elle pouvait être perfide alors il passa outre. « Comme une bacchante, Molly. Ca te va comme description ? » Il leva les yeux au ciel: elle n'avait pas besoin d’explication, elle le savait très bien, elle désirait juste se jouer de lui autant que possible. Il avait déjà vu ces scènes se dérouler un millier de fois lorsqu’elle vivait chez eux, et le pire dans tout ça était qu’elle réussissait à trouver son compte et à se faire plaisir au passage à chaque coup. Il y avait fort à parier qu’elle prenait particulièrement son pied aujourd’hui aussi.

Le vif du sujet, de la raison qui avait poussé Molly à se retrouver de façon en rien accidentelle dans les pattes de Damon fut finalement mise ne lumière - et ce n’était pas pour plaire à l’italien, très honnêtement. Molly avait débarqué dans leur vie mais surtout dans celle de Megan de façon inattendu, et fracassante, sans pour autant laisser derrière elle que de belles choses. Il n’y avait rien de plus légitime que l’envie de la part de sa femme de laisser sa soeur en bordure de sa vie sans interagir plus que nécessaire avec cette dernière, pour ne pas avoir à réparer plus de pots cassés que c’était déjà le cas. Et cette dernière arrivait tout de même à lui reprocher de ne pas décrocher le téléphone lorsqu’elle désirait prendre ses nouvelles ? Mais dans quelle réalité Molly vivait-elle, au juste ? « Je ne suis pas en train de me plaindre. » Il haussa un sourcil ahuri. « Je te pensais plus intelligent que ça ! Je suis surtout en train de dire que je m’inquiète … » Il leva les yeux au ciel, leur faisant faire deux fois le tour de leur orbite presque. Damon était plus intelligent que ça: c’était pour ça qu’il ne croyait pas les paroles de la jeune femme comme parole du Messi. « J’ai le droit quand même. Et franchement, si ce n’est pas faire preuve de bonté après que j’apprenne le décès de notre mère par sms. Parce que tu vois, Blondie, j’ai pas mal de raison d’être en colère et de me plaindre … mais je ne le fais pas. » - « Vraiment ? » Dommage qu'il n'ait pas un miroir de poche dans la main pour lui montrer la réalité des choses.

« Elle avait vraiment une sale gueule la dernière fois que je l’ai vu … c’est tout. » - « T’avises pas de faire le moindre commentaire déplacé. » Peut-être que malgré lui, il leva un doigt dans sa direction avant de le faire redescendre et de placer ses poings sur ses hanches. Il soupira aussi, dans la lancée. « T'as pas le droit de lui reprocher d’avoir pris le temps de te prévenir pour votre mère. Elle l’a fait, déjà, je te signale. La forme t’as pas plu mais franchement, t’as pas de quoi te plaindre. » Après tout, n’avait-elle pas ignoré la présence de cette dernière toute sa vie ? Autant de Megan, d’ailleurs, que de leur mère ? « Et c'est quand, la dernière fois que tu l’as vu, au juste hein ? » Le plus tard possible serait le mieux, le moins souvent serait bon signe; il n’était pas sur que Molly ne soit pas capable en réalité de les surveiller à distance depuis tout ce temps - pas que cela lui faisait peur, mais disons plutôt que ce n’était pas le type de comportement à leurs côtés dont ils avaient besoin.

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« T’avises pas de faire le moindre commentaire déplacé. » Mauvaise idée. C’est une très mauvaise idée que de lui faire ce genre de menace ou de dire ce genre de paroles si vous ne pensez pas que ce soit une menace. Dans le monde de Mols, cela est une menace et elle a hâte et est curieuse de voir ce qu’il se passe après … qu’est-ce qu’il se passe si elle fait un commentaire déplacé ? Il la tape ? Il l’insulte ? Il la pousse ? Il lève les yeux au ciel d’un air outré ? Pleurer courir dans les jupons de sa sœur ? Tant de scenarios possibles. Le regard s’illumine. Elle lève les sourcils, un sourire mauvais sur les lèvres. « Sinon quoi ? Finis ta phrase, Blondie. » La phrase n’a rien de moqueur ou de menaçant. A vrai dire, elle apprécie même de voir que le petit-ami, mari, partenaire de sa sœur semble avoir pris du poil de la bête et être capable d’être autre chose qu’un sac de bonnes manières. « T'as pas le droit de lui reprocher d’avoir pris le temps de te prévenir pour votre mère. Elle l’a fait, déjà, je te signale. La forme t’as pas plu mais franchement, t’as pas de quoi te plaindre. Et c'est quand, la dernière fois que tu l’as vu, au juste hein ? » « Oh tiens donc ! je n’ai pas le droit, tu m’dis ça avant tant d’assurance que si j’étais conne, j’y croirais presque... on ne parle pas du fait que j’ai manqué à cause d’elle l’enterrement de son hamster ou d’une grande tante. Il s’agissait de ma mère à moi aussi. Elle m’a volontairement et consciemment empêché de lui dire au revoir et toi, tu trouves qu’elle était dans son droit et que je dois fermer ma gueule … et être au moins heureuse qu’elle ait pris le temps de m’envoyer un putain de message de merde ? » Elle parle vite à chaque fois que son esprit se met à marcher à plein régime. Elle déblatère tout d’une seule traite, se moquant éperdument de l’ordre et de la forme. Il a au moins l’avantage qu’elle ne soit pas high ou complétement alcoolisée. Il a la version « normale » … Elle croise, décroise les bras. Elle agite les mains.
Mols aimerait pouvoir lui saisir le tee-shirt et le secouer en le suppliant de l’aider, de l’aimer ou au moins de l’apprécier. Elle aimerait lui hurler qu’elle est quelqu’un de bien, qu’il faut juste apprendre à la connaître. Elle aimerait lui demander d’arrêter de la considérer comme une moins que rien, comme un parasite à écraser, à éliminer. Elle aimerait lui hurler qu’elle rêve de pouvoir partager du temps avec sa sœur. Sa sœur. Elle l’idéalise au point de la détester. Et elle se persuade que l’avoir près d’elle pourrait être la solution à tout … sauf que ce sont ses problèmes qui sont … les problèmes. Megan n’en est pas la solution. A l’heure actuelle, elle n’est qu’un problème de plus que Mols ne peut pas gérer.

« Elle me déteste et ne veut plus que m’voir … comme si j’étais le pire de ses exs. » C’est sorti tout seul. Elle en prend conscience quand la phrase est sortie. Mais elle feint de ne pas avoir avoué qu’elle lui ment. Oh oui, dans le langage Mollesque, cela signifie : elle ne m’aime mais moi je l’aime et je sais pas quoi faire. Vite. Changement de plan. Changement de stratégie. « Mais alors t’es pas foutu de me répondre non plus et de me dire comment elle va ? », qu’elle finit par demander en croisant les bras et se pinçant la peau sur le triceps discrètement pour s’empêcher de dire une énième connerie.

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lieu: queensland university, toowong.

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« Sinon quoi ? Finis ta phrase, Blondie. » Il serra un brin les mâchoires: il détestait le surnom. « Y’a pas de sinon quoi, c’est pas une menace. » Que pourrait-il bien faire qui pourrait effectivement servir de menace contre la jeune femme, de toutes façons ? La seule chose qu’il avait pour lui, c’était un nom de famille - celui qu’il détestait  Oh tiens donc !pourtant tant - et de l’argent - dont une partie n’était même pas à lui. Pour le courage et la témérité, il allait falloir repasser et il ne savait pas se battre. « Juste: pas de commentaire déplacé face à moi. Tu dis ce que tu veux quand j’ai le dos tourné, mais contrairement à toi moi je respecte Megan alors tâche de t’en rappeler. » Il avait les mots pour lui, les prières et les supplications; et comme Damon était Damon, il n’hésitait pas à utiliser de ces dernières sans honte aucune.

«  Oh tiens donc ! » Il leva les yeux au ciel: c’était parti. « Je n’ai pas le droit, tu m’dis ça avant tant d’assurance que si j’étais conne, j’y croirais presque... on ne parle pas du fait que j’ai manqué à cause d’elle l’enterrement de son hamster ou d’une grande tante. Il s’agissait de ma mère à moi aussi. Elle m’a volontairement et consciemment empêché de lui dire au revoir et toi, tu trouves qu’elle était dans son droit et que je dois fermer ma gueule … et être au moins heureuse qu’elle ait pris le temps de m’envoyer un putain de message de merde ? » Les paroles qu’elle lui crachait au visage - car c’était exactement ce qu'il se passait - n’étaient pas appréciables à recevoir, ce n’était pas un point sur lequel Damon chercherait à débattre. Mais Molly ne se rendait pas compte de ce qu’elle soulevait comme problème en pointant du doigt un tel sujet, même simplement avec le jeune italien. Il n’avait pas toutes les informations, il était bien conscient de cette partie là de l’histoire - et il n’avait pas à les avoir si Megan ne jugeait pas nécessaire de les lui donner. Mais il se rangerait du côté opposé à celui de Molly, qu’importe les arguments qu’elle aurait à étaler sur la table sous son nez, car c’était pour lui la chose la plus logique à faire que de faire front du côté de sa femme. Damon soupira, pinça les lèvres un instant, serra et desserra ses poings enfoui sous ses aisselles alors qu’il portait les bras croisés sur son torse. Oh, il n’avait aucun ni intention, ni envie que de lui assener un coup - il n’était simplement jamais à l’aise lorsqu’il avait une discussion un peu plus animée avec quelqu’un de plus fort caractère face à lui. « La même mère que t’as jamais cherché à connaitre, je crois non ? » Il parlait calmement, il parlait presque avec douceur comparé à Molly, Damon. Il ne s’énerverait pas pour deux choses de toutes façons: parce-qu’il n’avait aucune raison de le faire étant donné que ce n’était pas sa propre soeur, et parce-qu’il se mettait à pleurer lorsqu’il s’énervait la plupart du temps.

« Elle me déteste et ne veut plus que m’voir … comme si j’étais le pire de ses exs. » Il pencha légèrement par alternance la tête à gauche puis à droite. « C’est un peu le cas non ? » C’était en tous cas ce qu’elle tentait de lui faire comprendre depuis des mois, mais Molly refusait d’entendre ce que Megan avait à lui transmettre comme avis. « Mais alors t’es pas foutu de me répondre non plus et de me dire comment elle va ? » Fronçant un instant les sourcils, ce fut finalement un rire qui prit le dessus sur la réaction de Damon - il ne s’y attendait pas non plus, en réalité, à se mettre à rire mais il décida de se laisser emporter par le moment. Faisant quelques pas en reculant, il haussa un sourcil sur son visage. « Ah si, je peux te dire comment elle va. Je la vois tous les jours mois. » Enfoncer le couteau dans la plaie: c’était pas très malin, mais la perche étant trop tendue pour ne pas être saisie. « Je vais juste pas le faire. Parce-que ça te regarde pas. » Oh, elle allait s’énerver, il le savait.

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  @Damon Williams    

« Y’a pas de sinon quoi, c’est pas une menace. » Déçue, elle l’observe en secouant la tête presque en train de déplorer le fait qu’il ne soit pas apte à opérer à une forme quelconque de menace. « Juste: pas de commentaire déplacé face à moi. Tu dis ce que tu veux quand j’ai le dos tourné, mais contrairement à toi moi je respecte Megan alors tâche de t’en rappeler. » Bambi l’amuse et elle ne prend même pas la peine de le cacher en souriant. Il est amusant à parler de respect, à vouloir jouer les preux chevaliers. A gerber, pense-t-elle avec cette vague de jalousie qui remplit son cœur.

« La même mère que t’as jamais cherché à connaitre, je crois non ? » Elle manque de s’étouffer. La surprise est réelle. Elle écarquille les yeux en le fixant. Quoi ? Comment ça ? « Quoi ? C’est ce qu’elle te dit ? C’est ce qu’elle t’a dit ? Que je ne voulais pas connaître ma mère ? » Il est aussi calme que Molly s’énerve. Elle s’emporte car elle se sent bafouée. Dire de la merde, c’est son hobby principal. C’est une connasse et elle le sait mais s’il y a une chose qu’elle ne peut pas tolérer, c’est qu’on essaie de lui confier un rôle qui n’est pas le sien. En apprenant l’existence de sa mère et de sa sœur jumelle, une part immense de possibilités s’est ouverte à elle et bien évidemment, elle avait voulu en savoir pleur. Comment pouvait-il se permettre de se mêler de leurs histoires, à elles ? « Tu ferais mieux de fermer ta gueule au lieu de déblatérer ce genre de conneries, sérieusement … sérieusement … » et elle répète une nouvelle fois le mot sérieusement en agitant les mains devant elle pour se calmer. Elle les répète presque à voix basse comme si cette mélodie était là pour la calmer, elle et sa crise de nerfs qui est sur le point d’apparaître. Encore quelques phrases dans ce genre et elle lui saute à la gorge pour lui arracher la jugulaire avec les dents. Sans le moindre doute.

Dire ce genre de trucs ou rire … rire, c’est pire.
Il se moque d’elle.
Ouvertement.
Les sourcils de la brune se froncent.
« Ah si, je peux te dire comment elle va. Je la vois tous les jours moi. » Soudain, elle s’imagine la sensation de venir écraser son poing sur le visage de bambi … ou de crever les pneu de sa voiture ou de lui cracher au visage ou de le bousculer en haut d’escalier … Il est certain que ça aurait quelque chose de jouissif. « Je vais juste pas le faire. Parce-que ça te regarde pas. » « Oh je vois que t’as fini par trouver ta paire de couilles, Blondie … », qu’elle marmonne avec dédain en s’approchant de lui sans le quitter du regard. « Tu te sens grand et fort, hein ? » poursuivit-elle tout en s’arrêtant face à lui. « Tu sais quoi tu me fais tellement de peine que je vais te laisser gonfler ton égo de mâle pour aujourd’hui, histoire que tu prennes ton kiff … mais sache qu’à mes yeux, t’es qu’un putain d’eunuque, une putain de pleurnicheuse … t’es une merde, Damon. Riche du coup, tu sens un peu bon … mais une merde reste une merde … » Le dédain, le dégoût. Sa colère déforme ses traits alors qu’elle le toise. « Et toi comme moi, on sait que tu vas allier chialer dans les jupons de Megan pour lui raconter que je suis venue polluer ton environnement … parce que dans le fond, t’as pas de couilles. » Elle hausse les épaules avant d’avoir un geste de recul. Dans le fond, elle sait que c'est leur amour, leur complicité qui les unira et c'est ce qui l'énerve le plus. Il a gagné le coeur de Megan, lui. Elle, elle n'a rien. Molly jalouse Damon. Elle jalouse son amour pour sa soeur, sa complicité. Molly aimerait être Damon et ça, ça mérite un petit séjour en thérapie.

« Alors tout comme elle, va te faire foutre. Allez tous vous faire foutre !» dit-elle en criant bien fort pour que les regards se posent sur eux, sur elle, sur lui … qu’importe ! elle, elle était habituée au tumulte. Elle vivait dans le chaos.

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« Quoi ? C’est ce qu’elle te dit ? C’est ce qu’elle t’a dit ? Que je ne voulais pas connaître ma mère ? » Aux yeux de Damon, malheureusement, il n’y avait même pas spécialement besoin que Megan lui ait dit quoi que ce soit: les faits parlaient d’eux même, alors qu’elle n’avait pas fait le moindre effort pour se retrouver aux côtés de celles avec qui elle partageait pourtant un ADN. « J’ai pas d’exemple à donner qui me prouverait que t’as été présente pour elle. » Peut-être se mêlait-il un brin de trop de choses qui ne le regardaient pas, mais face à Molly qui leur avait pourri la vie pendant des semaines, il trouvait presque cela justifié. « Tu ferais mieux de fermer ta gueule au lieu de déblatérer ce genre de conneries, sérieusement … sérieusement … » Il secoua vaguement son visage de gauche à droite, comme si les paroles de la jeune femme allaient changer quelque-chose en cet instant. Damon savait à quel point elle pouvait se permettre d'agir afin de manipuler son entourage, dans le but d'arriver à ses fins - et ce n’était pas aujourd’hui que cette technique fonctionnerait.

Parce-que pour une fois, il tiendrait tête, ne céderait pas. Il existait bien des personnes face à qui Damon ne saurait agir de la sorte, mais Molly ne faisait pas partie de cette catégorie là: elle avait eu sa place, pendant un temps, avant de venir tout gâcher toute seule. Alors bien sur, quand elle lui demanda s’il était apte à lui donner des nouvelles de sa soeur, c’était là une question à laquelle il pouvait répondre par la positive; en revanche, ce n’était pas le rôle de pigeon voyageur qu’il endosserait aujourd’hui. « Oh je vois que t’as fini par trouver ta paire de couilles, Blondie … » Il leva les yeux au ciel - pour la énième fois dans cette discussion, déjà. « Tu te sens grand et fort, hein ? » Son regard ne décrochait pas du sien, là où il était effectivement plus grand qu’elle de toutes façons. Il ne se sentait pas grand et fort, bien au contraire - ce n’était pas là des adjectifs qui pouvaient lui être accordés, malgré tous les efforts du monde en réalité -, il prenait juste la place qu’il aurait du avoir dès le début et ce auprès de toutes personnes rencontrées. Le faire face à quelqu’un qui avait perdu votre respect le plus sincère et le plus honnête, c’était bien plus aisé surtout en réalité. « Tu sais quoi tu me fais tellement de peine que je vais te laisser gonfler ton égo de mâle pour aujourd’hui, histoire que tu prennes ton kiff … mais sache qu’à mes yeux, t’es qu’un putain d’eunuque, une putain de pleurnicheuse … t’es une merde, Damon. Riche du coup, tu sens un peu bon … mais une merde reste une merde … » C’était dommage: cette colère ne lui allait pas au teint. « Et toi comme moi, on sait que tu vas allier chialer dans les jupons de Megan pour lui raconter que je suis venue polluer ton environnement … parce que dans le fond, t’as pas de couilles. » Peut-être qu’il faisait un peu moins le fier effectivement désormais - mais ce n’était pas cette partie là qu’il laisserait transparaitre face à Molly, il était hors de question. « Je lui dirai à quel point t’as encore été aimable avec moi oui, c’est vrai. » D’une façon assez inexplicable alors qu’on était en train de le descendre en place publique et que cela commençait un brin de trop à attirer les regards de la foule, la voix de l’italien restait calme et mesurée. A l’intérieur de lui, la réalité était toute autre - mais pour une fois, il gardait la face.  Il haussa même les épaules. « Je suis pas sur que ça l’enchante beaucoup. » Il ne faisait que souligner ce qui lui semblait évidant à lui, mais qui échappait en cet instant à Molly. Car ce n’était pas en le traitant ainsi qu’elle attirerait al sympathie de Megan à son égard, il y mettait sans se soucier sa main à couper.

« Alors tout comme elle, va te faire foutre. Allez tous vous faire foutre ! » Il grinça un brin des dents - les regards se tournaient définitivement vers eux désormais, et ce n’était pas quelque-chose qu’il appréciait; ni ici, ni en aucun moment. « Tu peux aller te faire foutre aussi Molly. » Lui avait sifflé ses paroles entre ses dents. « Je t’ai dit: t’auras pas de ses nouvelles de ma part, même si tu me menaces. J’en ai rien à foutre que ça te plaise pas. » Parce-qu’il ne choisirait pas d’autre camp que celui de sa femme, et c'était surement ce qu’elle ne pouvait comprendre; même si tout n’était pas parfait en prenant ce parti, c’était tout de même le choix qu’il ferait encore et encore si la question lui était posée. « Et tu sais, c’est pas en me menaçant qu’elle aura envie de revenir vers toi. » Il secoua la tête. « Maintenant si tu pouvais faire en sorte d’arrêter de rameuter tout le campus quand tu parles, ça m’arrangerait. »

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  @Damon Williams    

« Je lui dirais à quel point t’as encore été aimable avec moi oui, c’est vrai. » Les yeux roulent. Elle soupire. Elle a soudainement envie de les lui arracher, ses yeux à lui parce qu’elle sait qu’il dit vrai. Il va parler à Megan : ok, c’était son plan de base. Elle voulait réapparaître – peu importe comment – dans la vie de sa sœur. Mais elle ne voulait pas non plus avoir de nouveau le rôle de la furie. Ce rôle lui colle un peu trop à la peau. Damon va très bien savoir accentuer ce qu’il faudrait atténuer. Elle le voit déjà expliquer la scène, mimer même la scène et se donner le plus beau des rôles. Elle bouillonne à cette idée, jalouse qu’il soit écouté par la blonde. « Je suis pas sur que ça l’enchante beaucoup. » Elle tique et une grimace vient marquer ses traits. Bien sûr que non, elle ne va pas être ravie d’apprendre que sa misérable sœur jumelle soit apparue dans le monde bien trop parfait de Bambi. Elle sait combien cela va déranger la parfaite Megan. Et, même si elle a envie d’en sourire, elle a le cœur qui se verrouille car dans le fond, elle aurait aimé que les choses se passent autrement. Dans le fond, elle aurait aimé que tout soit différent. Elle aurait aimé avoir une sœur qui soit ravie de l’avoir dans sa vie. Elle aurait aimé faire partie d’un tout. Elle aurait aimé partager ses fringues, partager ses anecdotes de vie. Elle aurait aimé l’impression d’avoir une place sur ce putain de monde à chier qui semble ne pas vouloir l’assimiler. La rancœur lui vole la parole. Elle est incapable de répondre quoique ce soit parce qu’elle se rend compte de combien elle aimerait tout changer. Trop tard. Elle le tient tellement bien le rôle de misérable cafard.

Alors, elle réagit comme à son habitude.
« Alors tout comme elle, va te faire foutre. Allez tous vous faire foutre ! », lâche-t-elle avec rage et peut-être un peu de désarroi car elle n’a pas d’autres armes entre les mains. « Tu peux aller te faire foutre aussi, Molly. » Elle plisse les yeux, prête à rugir et bondir. « Je t’ai dit : t’auras pas de ses nouvelles de ma part, même si tu me menaces. J’en ai rien foutre que ça te plaise pas. » La jalousie décuple. Car, elle aimerait avoir cette place, celle de pitbull. Elle serait bien mieux dans ce rôle que Bambi de toute manière. Elle pourrait protéger sa sœur. Elle pourrait mordre tout ceux et celles qui voudraient lui faire du mal. Molly l’observe avant de secouer la tête en lâchant un rire exagéré. « Et tu sais, c’est pas en me menaçant qu’elle aura envie de revenir vers toi. » Outch ! Celle-là, il l’a bien placé et ça va directement dans son cœur qui se resserre. Pas la peine de le lui dire, elle le sait. « Maintenant si tu pouvais faire en sorte d’arrêter de rameuter tout le campus quand tu parles, ça m’arrangerait. » « T’es pathétique, Blondie », soupire-t-elle en haussant les épaules. « Même si j’ai horriblement envie de t’éclater quelques dents, je vais me retenir … pour le bien de tous », dit-elle en levant les mains de manière exagérée, il ne manquait plus qu’un hallelujah pour en faire un gif. « mais sache une chose bambi, la différence entre toi et moi, c’est que moi je n’ai rien à perdre alors tu ferais mieux de surveiller tes arrières … c’pas une menace, juste un conseil. »

En guise de ponctuation, elle lui brandit ses majeurs en marchant à reculons, tirant la langue à la Ozzy Osbourne ou un truc du genre. Pathétique. Mais elle disait vrai. Lui, il avait tout un monde parfait à perdre. Sa vie à elle était suffisamment merdique pour lui faire prendre tous les risques.