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 (willton #13) innocence died screaming

Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
le complexe de Dieu
  
(willton #13) innocence died screaming 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
CODE COULEUR : darkgreen
RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

(willton #13) innocence died screaming 02758a5bdb605676271cd8651f6b01e61722e808
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyDim 13 Aoû 2023 - 16:13

LAC DE CÔME. La villa est prête à être achetée. Elle m’est bloquée et la réponse n’a pas à arriver dans les secondes qui viennent. On nous a dit qu’il n’y avait pas foule, le prix de la demeure rebutant l’immense majorité des personnes. Je ne cherche pas à le négocier, je ne cherche pas non plus à demander à James d’en acheter une plus grande part. Nous discuterons argent plus tard, et je préfère d’autant plus que nous n’en discutions pas. Ce n’est pas ce à quoi je veux associer ce voyage à Côme. L’excuse toute trouvée se résumait à la visite des lieux, quand bien même j’avais de mon côté pris une décision avant d’y avoir mis le pied. Mais c’est plus sérieux lorsqu’il s’agit de se délester d’une telle somme, paraît-il, et puisqu’une après-midi a été dédiée à l’exercice, tous les autres jours qui s’ensuivent sont libres. James n’a pas maugréé lorsque j’ai précisé la durée de mon séjour et je n’ai pas non plus cherché à lui rappeler qu’un aller-retour aurait pu suffire pour simplement visiter la villa en question. Je n’ai réservé qu’une seule chambre d’hôtel, ma première pensée se résumant à mon refus total de le laisser seul avec ses pensées dans un pays où il pourrait bien trop facilement se commander une bouteille au service d’étage. Ma seconde pensée s’est résumée à mon avis de profiter de ce voyage autant que de lui, aussi, et elle n’a pas besoin d’être précisée outre mesure tant elle me semble évidente à comprendre.

C’est une impression ou tu ne retournes jamais en Angleterre ?” C’est une impression ou il passe bien plus de temps dans mon pays natal plutôt que le sien ? Je l’accompagnerais s’il m’en faisait la proposition mais je doute même que cela arrive un jour, sans doute parce que je doute aussi qu’il nourrisse la moindre envie de renouer avec la terre sur laquelle il a grandi. Contrairement à moi, il a quitté sa terre natale jeune et en garde sans nul doute un souvenir bien différent. A la terrasse du restaurant, mon regard se porte sur le lac alors que mon annulaire joue autour du verre d’eau. Je lui ai traduit les éléments de la carte un à un (tout en m’énervant à la moindre proposition du serveur de lui en donner une en anglais), mais la carte des vins n’en faisait pas partie. Le sujet n’est pas abordé et j’imagine que nous tombons désormais tous deux d’accord sur le fait que ce soit le meilleur à faire. Je suis capable d’avoir une discussion avec lui si jamais il souhaite m’en parler et me définir ce qu’il ressent, peut-être même me dire que l’envie de boire prend le pas sur le reste ; mais de moi-même, je n’en parle pas. Je souhaite encore moins en parler alors que je me souviens parfaitement avoir commencé à esquisser le sujet de ma propre sobriété. Maintenant, revenir dessus me semble difficile, et lui révéler tout l’envers du décor l’est tout autant. Tout est aussi peut-être dû au soleil couchant et à l’allure décontractée de tout le séjour, laquelle jure plus que jamais avec la teneur de tous nos échanges depuis des mois. “Je vais sûrement passer mon permis bateau.” Damon a le sien, déjà, il pourra me montrer les bases pour que je ne débute pas de nulle part avec un inconnu que je détesterai à la seconde où il me reprochera le moindre geste - quand bien même ce ne sera que faire son travail. “Pour ici.” Je précise, Brisbane n’étant pas loin de l’océan non plus. Mais tout est différent, à l’océan. “Tu adorerais les sorties sur le lac.” Les paysages, l’absence de toute personne pouvant nuire à sa quiétude, l’immensité.

Mon regard se détourne de l’horizon pour se poser sur le sien, un sourire en coin lui donnant déjà un indice de ma remarque stupide à venir. “Je te donnerai des brassards, c’est promis.” Je fais écho à la confession qu’il m’a faite par message et dont je n’avais jamais eu connaissance jusque-là. Il veut tout de même acheter une villa sur le bord d’un des lacs les plus connus et surtout les plus chers du monde, le tout sans savoir savoir nager. Et après, il ose dire que je suis le plus culotté de nous deux. “Sloan te prêtera sûrement un des siens si tu lui fais un dessin.” Mon sourire n’a de cesse de s’agrandir doucement. Sloan n’a de cesse de me parler de Shady depuis que James lui en a fait le dessin, alors j’ai au moins le droit de lui rendre la pareille, en partie du moins.

Tout en mimant de soudainement m’intéresser à l’extrémité du pouce de sa main qu’il garde posée sur la table, j’appuie la chair du mien par dessus avant de simplement profiter de l’élan du geste pour poser ma main sur la sienne. Je n’en tiens pas de commentaire, je ne reviens pas sur la sensation de froid qui revient sur la chair posée contre son alliance. Je ne le regarde pas dans les yeux non plus, apprenant encore à jongler entre les interdits et les nouvelles portes ouvertes. Les blagues, la villa, le lac, Shady. Voilà tout ce dont je compte parler.


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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyLun 21 Aoû 2023 - 22:22


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innocence died screaming.

Auden avait choisi le restaurant, tout comme il avait choisi l'hôtel où ils séjourneraient quelques jours et, surtout, la villa dont ils étaient sur le point de faire une résidence secondaire partagée. C'était comme si tout ce qui touchait à l'Italie était aussitôt le domaine du peintre, à ses yeux, sans que James ait à se plaindre de pouvoir simplement se laisser porter et surprendre, le long du chemin. C'est ce qui était arrivé la première fois qu'Auden avait mentionné ce projet fou, là où une part de lui s'était probablement dit qu'il était tombé sur la tête et que ça n'aurait rien de raisonnable, d'investir ensemble dans une demeure à l'autre bout du monde, au bord d'un lac qui en ferait presque le décor parfait pour une comédie romantique. Pourtant, il s'était laissé entraîner dans cette histoire et n'avait rien regretté de ses choix lorsqu'il avait finalement découvert l'endroit en question, plus somptueux et poétique que tout ce qu'Auden aurait pu lui en dire pour le lui représenter. Le coup de cœur, James l'avait probablement eu dès qu'il avait posé les yeux sur la façade, mais c'est lorsqu'il avait vu se refléter ce même ravissement dans les yeux de l'italien qu'il avait probablement su, tout au fond de lui, que cet endroit avait le potentiel de devenir vraiment spécial pour eux. Comme un repaire contre le monde extérieur, et parfois contre leur propre bêtise. Aucun d'eux ne voulait revivre les derniers mois et les incessantes disputes qui les avaient rythmé, et c'était comme s'ils avaient trouvé en ces lieux un endroit où se retrouver lorsqu'ils en auraient le plus besoin. Alors oui, il s'y voyait déjà, et le seul point susceptible de l'inquiéter était la manière dont il présenterait le tableau à sa femme, lorsqu'il serait bien forcé de tout lui dire au sujet de cet endroit, n'ayant jamais eu pour habitude de lui mentir et encore moins de lui cacher des choses. Il s'en soucierait à son retour en Australie, préférant pour l'instant profiter de ce que ces quelques jours avaient à leur offrir. Un dîner dans un bon restaurant, donc, pour commencer. Un dîner synonyme de régime sec pour le styliste, évidemment, qui pour l'occasion oublierait presque que l'Italie avait toujours été associée à ses yeux aux meilleurs vins qui soient. Auden ne boirait pas lui non plus, sans que James n'ait jamais eu le fin mot de l'histoire que le peintre avait commencé à effleurer auprès de lui, mais sans qu'il ne ressente non plus l'envie de réclamer d'autres détails. Il saurait accueillir ses confessions s'il les lui partageait un jour, désireux de combler les points d'interrogation qui l'entouraient, mais dans le cas contraire il saurait aussi respecter son silence.

C’est une impression ou tu ne retournes jamais en Angleterre ?” Son regard capta le sien avec une certaine surprise, sans doute, n'ayant pas vraiment l'habitude que le sujet soit effleuré même alors qu'Auden n'ignorait quasiment rien de lui et faisait partie des rares personnes avec qui il se sente assez en confiance pour évoquer les moindres aspects de sa vie. Parce qu'il marquait un point, l'italien, bien sûr que oui. « Disons que j'y retourne surtout pour le travail. Pour la Fashion Week londonienne, le plus souvent, ou quand certaines mondanités réclament ma présence. Mon père et moi y avons encore beaucoup de relations. » C'est là qu'il avait grandi et que son père était déjà connu comme un éminent homme d'affaires avant qu'ils ne quittent tous deux Londres pour Brisbane au décès de son grand-père paternel, lorsque son père avait tout naturellement hérité de la Maison Weatherton. Avant ça, leurs voyages en Australie demeuraient assez rares et bien qu'il ait eu un certain mal à s'acclimater à sa nouvelle vie à l'époque, il ne reviendrait en arrière pour rien au monde. « J'entretiens simplement pas tout à fait le même lien avec l'Angleterre que toi avec l'Italie. » Il restait paradoxalement attaché à sa terre d'origine et à sa culture, ça n'était simplement pas synonyme de dépaysement et d'évasion comme chaque fois que l'italien soumettait l'idée de regagner le sol italien et d'oublier leurs problèmes. Londres, c'était aussi une partie de sa vie qui s’avérait un peu plus douloureuse qu'il ne l'avouait généralement. « Ma mère y vit toujours, et on n'est pas vraiment proches. » Pour ne pas dire qu'ils avaient du se voir cinq fois en dix ans. James s'éclaircit la voix et porta bientôt son verre d'eau à ses lèvres, comme une manière de ne pas s'attarder sur ce sujet un peu plus délicat pour lui. Sa mère ne s'était pas seulement contentée d'offrir la garde exclusive à son père après leur divorce, elle avait aussi refait sa vie dans la foulée. « Ça me manque, parfois. J'y ai de bons souvenirs. » Il ajouta finalement, retrouvant le regard d'Auden comme une manière de dire, sans pour autant clairement le formuler, qu'il ne détesterait pas y retourner un jour sans forcément que ce soit pour le boulot. En y glissant peut être une invitation détournée, au passage.

Je vais sûrement passer mon permis bateau.” Une part de surprise se lut à nouveau dans ses yeux. Il ne s'attendait pas à ce qu'il formule une telle idée, mais il ne la trouvait pas fantasque pour autant. “Pour ici.” Et à présent, il comprenait que cet endroit prenait déjà une certaine importance aux yeux de l'italien, là où ils n'avaient jamais été plus proches de procéder officiellement à l'achat de cette demeure qui n'attendait qu'un oui de leur part pour devenir officiellement la leur. Il comprenait surtout qu'il continuait de l'inclure à ses plans, de l'englober dans tout ce que ces lieux symbolisaient déjà et d'en faire leur parenthèse loin de Brisbane. Et ça le touchait bien plus qu'il n'irait l'avouer. « D'abord la maison à Côme, maintenant ça. Tu deviens vraiment le cliché de l'italien à l'aube de la crise de la quarantaine, tu le sais ? » Ses lèvres se retroussèrent dans un sourire taquin, n'ayant pas le moindre doute sur le fait qu'Auden saisirait l'ironie et comprendrait que c'était comme toujours sa manière de réagir à ce qui suscitait une certaine émotion en lui. Il se fichait éperdument de son âge, oubliait même la plupart du temps que quelques années les séparaient parce que ça l'arrangeait bien, sans doute, qu'Auden ne se mette pas à rechercher la compagnie de personnes émotionnellement plus matures et un peu moins irascibles, aussi. “Tu adorerais les sorties sur le lac.” Et l'espace d'un instant, il jura pouvoir se représenter la scène dans son esprit. « L'idée a son charme, je dis pas le contraire. » Et pour qu'il le dise de cette façon, c'est qu'elle lui faisait même certainement envie. Ils avaient convenu que cet endroit serait toujours préservé de la moindre négativité et du moindre différend, il pouvait sans mal s'imaginer y faire un certain nombre de choses qu'il ne faisait pas quotidiennement à Brisbane. Et les virées en bateau sur le lac ne seraient pas les plus désagréables d'entre elles, c'est certain. “Je te donnerai des brassards, c’est promis.” Plissant les yeux d'un air faussement boudeur, il ne put réprimer le rictus que cette idée lui arracha. Enflure. « Parce que t'as plus l'intention de m'apprendre à nager ? Dommage, je m'étais presque fait à l'idée de t'avoir pour professeur. » Et il y avait une certaine part de vérité là-dessous, là où l'idée d'entrer au contact de l'eau avait pourtant tout pour le refroidir. A croire qu'Auden avait su rendre l'idée un peu plus attirante, ou qu'il rêvait déjà du jour où ni lui ni Cristina ne pourraient plus le charrier à ce sujet, qui sait. “Sloan te prêtera sûrement un des siens si tu lui fais un dessin.” Il ne sut dire ce qui fit précisément naître un sourire sur ses lèvres : l'entendre prononcer ces mots ou voir les lèvres d'Auden s'étirer elles aussi. Ce qu'il savait, en revanche, c'est qu'il se surprenait à apprécier l'idée que le fils de l'italien revienne un peu plus régulièrement dans leurs échanges, et ce alors même que sa présence tendait souvent à le mettre un peu mal à l'aise jusqu'ici. Les enfants avaient longtemps eu cet effet-là sur lui mais cette rencontre avait démystifié ce que le jeune Sloan représentait à ses yeux, comme s'il se sentait aujourd'hui un peu plus légitime de faire partie de la vie de son père, sans qu'aucun d'eux ne pose pourtant de mots sur ce que ça signifiait vraiment. « Il est vraiment mignon. J'en oublie parfois que c'est ton fils. » Il glissa d'un ton malicieux, sans éprouver le besoin de rebondir sur cette idée quand il n'en avait pas besoin pour qu'Auden sache que si l'occasion se représentait, il ne verrait pas d'inconvénient à lui faire le dessin en question, sans doute bien conscient que Sloan ne comptait de toute façon pas vraiment lui laisser le choix. Il était bien le fils de son père, en réalité.

Le silence reprit un instant ses droits autour d'eux lorsque James sentit les doigts de l'italien glisser le long des siens jusqu'à venir les recouvrir, le contact de la paume d'Auden tout contre sa chair répandant un frisson le long de son échine. S'il voyait bien que son regard évitait le sien, ses yeux à lui ne pouvaient s'empêcher de contempler ses traits alors qu'un sourire à peine perceptible avait fendu le coin de ses lèvres. Il ne comptait pas commenter ce geste, craignant sans doute de gâcher une part de la magie de l'instant, son pouce se contentant de caresser le sien, jouant avec ce dernier comme un adolescent qui alignerait quelques pas balbutiants et qui se contenterait d'agir sans vraiment se poser davantage de questions. Il n'y en avait pas, ce soir. Tout semblait même incroyablement simple et léger, comme si l'air italien était plus que jamais chargé en promesses, depuis qu'ils avaient visité cette demeure sur le lac. « J'ai presque pas eu envie de boire, depuis qu'on est arrivés. » Il souffla finalement ces mots avec une part d'appréhension, peut être, de remettre le sujet sur le tapis là où il avait été synonyme de désaccords par le passé. James voulait croire que c'était différent cette fois, qu'Auden verrait qu'il faisait des efforts pour ne plus retomber aussi bas que ce soir-là, lorsqu'il l'avait appelé à la rescousse et s'était donné en spectacle par la même occasion. Il avait de bonnes raisons de croire qu'il ne le pensait pas encore à même de se contrôler complètement – il l'avait vu éviter soigneusement de lui traduire la carte de vins et même avoir fait en sorte qu'il n'entre jamais en contact avec celle-ci – et il reconnaissait avoir tout fait pour ça. Mais il essayait, vraiment. « Ça m'empêche pas de regretter qu'on puisse pas trinquer à notre future acquisition. » Parce que bien sûr qu'ils allaient l'acheter, c'était déjà tout comme. « Même si je sais que tu vas dire que tu t'en fous, c'est pas mon cas. » Parce qu'une part de lui nourrissait sans doute l'impression de gâcher quelque chose à ce voyage, d'être un boulet à sa cheville sur qui Auden se sentait forcé de veiller. Et malgré tout, c'est à lui que l'italien avait proposé d’acquérir cette résidence secondaire avec lui, malgré tout ce qui aurait normalement refroidi n'importe qui d'autre. N'importe qui d'autre, mais pas lui.
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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyMar 5 Sep 2023 - 19:13

J’essaie de comprendre autant que j’essaie de mieux le cerner. J’essaie de ne pas faire tourner le monde autour de ma seule personne, même si m’intéresser à James ne m’a jamais demandé le moindre effort. J’aime son esprit, j’aime sa créativité, et j’aime son caractère parfois ô combien horripilant. J’aime qu’il sache me tenir tête, mais j’aime aussi parfois qu’il accepte mes idées sans chercher à les négocier le moins du monde, en témoigne ce séjour même en Italie. Il a vocation à se conjuguer au pluriel et c’est une idée qui m’anime autant que me soulage. Je ne nourris pas l’envie de revenir vivre dans mon village natal en particulier, mais je nourrissais sans doute le besoin de retrouver ma terre natale d’une manière ou d’une autre, surtout maintenant alors que j’ai à cœur de la faire découvrir à Sloan. « Disons que j'y retourne surtout pour le travail. Pour la Fashion Week londonienne, le plus souvent, ou quand certaines mondanités réclament ma présence. Mon père et moi y avons encore beaucoup de relations. » Les rapports qu’il entretient avec son île sont bien différents et j’écoute ses arguments en silence, notant simplement qu’il s’en tient aux faits. Il a grandi dans un autre pays, lui aussi, mais ce dernier ne semble pas lui manquer d’une façon ou d’une autre à en juger par la façon dont il en parle. « J'entretiens simplement pas tout à fait le même lien avec l'Angleterre que toi avec l'Italie. » - « Tu es parti plus jeune. » Ce n’est peut-être pas suffisant comme excuse, mais c’est celle qui me vient le plus naturellement. J’ai vécu presque deux décennies en Italie, il n’a même pas tenu une seule à Londres ; et peut-être que cela change tout. Peut-être que non, je n’en sais rien. « Ma mère y vit toujours, et on n'est pas vraiment proches. » A cela, je ne réponds rien. J’estime ne pas être proche de la mienne non plus, mais je comprends aisément que nous n’avons simplement pas les mêmes standards à ce sujet: je le suis bien plus de la mienne qu’il ne l’est de la sienne, et ce n’est même pas un concours que j’avais à coeur de gagner. Mon regard divague dans le sien, j’observe les traits de son visage pour tenter de comprendre s’il est aussi indifférent face à ce fait que ce qu’il aimerait. « Ça me manque, parfois. J'y ai de bons souvenirs. » Il répond à mes interrogations sans même le savoir et fait remonter son regard jusqu’au mien sans que je ne cherche à m’en dérober. Mes prunelles s’attardent dans le noir des siennes un instant alors que je pense comprendre ce qu’il tente de me dire, sans pour autant pouvoir oser les mots de mon côté. Pas à pas, qu’on s’est dit. « T’es assez intelligent pour ne pas vivre avec des regrets. » S’il ressent un manque, je sais qu’il sera capable de le combler.

Pour ne pas lui imposer cette réflexion ce soir et amputer l’insouciance de cette soirée, je change simplement de sujet en pensant à voix haute. Maintenant que cette maison est nôtre, ou qu’elle le sera tout du moins très bientôt, je compte bien en profiter autant que possible et cela passe par la possibilité de s’évader sur le lac dès que cela me semblera nécessaire. « D'abord la maison à Côme, maintenant ça. Tu deviens vraiment le cliché de l'italien à l'aube de la crise de la quarantaine, tu le sais ? » Le sourire de James est taquin et le mien est sincèrement amusé. Je pourrais bien répliquer que je n’ai encore que trente-neuf ans, mais j’imagine que ce serait enfoncer des portes ouvertes. Et le couteau dans la plaie, par la même occasion. « Pense plutôt à quel cadeau digne de ce nom tu pourrais m’offrir pour mes quarante ans. » Je réplique simplement, sans vraiment penser au sujet. Ce n’est pas passer une dizaine de plus qui m’effraie, mais bien l’idée de ne pas avoir fait suffisamment de choses jusque-là et d’avoir à mon tour à vivre avec des remords autant que des regrets. « L'idée a son charme, je dis pas le contraire. » Mon sourire grandit sans plus aucune taquinerie à l’horizon. Il adorera les sorties sur le lac, c’est évident. « Parce que t'as plus l'intention de m'apprendre à nager ? Dommage, je m'étais presque fait à l'idée de t'avoir pour professeur. » - « Pour ton bien, je conseille quand même les brassards. Non que je doute de mes capacités dans tous les autres domaines, mais je manque peut-être un peu d’expérience dans le rôle de professeur de natation. » Je réplique avec l’éternel même sourire, quand bien même je ne compte pas réellement lui imposer l’exercice des brassards. Je ne suis pas certain d’être un bon instructeur, c’est vrai, mais je ne compte pas non plus le jeter au beau milieu du lac où il n’aura jamais pied. « Il est vraiment mignon. J'en oublie parfois que c'est ton fils. » Il est mignon, oui, et si j’oublie parfois que nous sommes semblables, je ne risque pas d’oublier qu’il est mon enfant. Il a tout pris de sa mère ; voilà ce que je ne risque pas d’oublier non plus.

Le silence se fait de nouveau sans qu’il ne soit lourd de la moindre signification. On entend les flots du lac, on entend les conversations animées dans une langue qui l’est tout autant. J’entends aussi mon cœur battre un peu plus fort et bien plus pathétiquement lorsque je pose ma main sur la sienne, comme si nous étions encore des adolescents ne connaissant rien à rien. Son pouce caresse le mien sans qu’il ne commente le geste, ce qui sont deux points qui me rassurent quant à la légitimité de l’instant. « J'ai presque pas eu envie de boire, depuis qu'on est arrivés. » Le ton de son aveux est bien différent de tout ce que nous avions connu jusque là et je remonte déjà à nouveau mes yeux dans les siens. J’essaie de lire entre les lignes et de comprendre ce qu’il n’a pas le cœur d’avouer à voix haute, bien que je pense aussi que nous avons déjà fait le tour du sujet, à notre manière. J’hoche finalement la tête après avoir compris le fond de ses mots. « C’est une bonne chose. » Je tente de me montrer solidaire et je tente de lui faire comprendre que je vois à quel point il fait des efforts, même si j’ai du mal à en parler et à les souligner. Il fait au mieux, et je n’en ai jamais douté. « Ça m'empêche pas de regretter qu'on puisse pas trinquer à notre future acquisition. » Et si je ne doute pas un seul instant de l’achat de cette demeure, je ne sais pourtant pas comment réagir face à sa remarque. Je ne veux pas le museler et lui interdire tout ce qui lui procure un minimum de plaisir, mais je ne peux pas non plus prendre le risque qu’il balaie tous les efforts faits jusqu’à aujourd’hui. « Même si je sais que tu vas dire que tu t'en fous, c'est pas mon cas. » Lorsque ma main se dégage de la sienne, je souffle tout bas bien que longuement. Je n’avais pas à cœur d’aborder le sujet ce soir, mais je ne veux pas non plus qu’il pense que cela puisse exister entre nous comme un non-dit. Comme une omerta.

D’un signe de la main, je trouve un serveur pour qu’il débarrasse notre table et amène l’addition par la même occasion. Une fois la première partie de la tâche executée, je me penche de nouveau en avant et retrouve la même main de James, que j’enveloppe des miennes. « Est-ce que tu penses que ça serait une bonne idée ? » La question est sincère et son avis prend le pas sur le mien. Il est celui qui se connaît le mieux et il est le seul à savoir à quoi correspond l’envie de boire ; et quelle est la différence entre l’envie et le besoin. « Parce que t’as raison, je me fous complètement de trinquer. » Tout comme il sait ce qu’il dit quand il annonce que cela a de l’importance pour lui, malgré tout. Je n’ai pas envie que l’achat même de cette demeure soit associé à de mauvais souvenirs. Ce qui est important pour lui l’est pour moi aussi. « Je sais pas ce que c’est que de vouloir boire à tout prix, mais je sais à quoi ça ressemble que d’être en colère et de ne plus rien voir autour. » La comparaison est maladroite et j’en suis le premier conscient, mais je tente au moins de lui faire comprendre qu’il ne vaut pas moins que moi et surtout qu’il n’y a rien dont il puisse se tenir rigueur outre mesure. Pas plus que je m’en voudrai toujours d’avoir manqué de peu de lui faire du mal. Le temps passe mais ne peut pas tout effacer, et je suis conscient qu’il faudra bien plus qu’un voyage en Italie et un caprice à quelques millions pour passer à autre chose. Mon regard balaie les autres tables, aussi silencieuses que pompeuses, et je relâche une fois de plus sa main après l’avoir caressée durant ces quelques secondes sans même m’en rendre compte. « On va en discuter à l’hôtel. » Les oreilles se perdent et mon calme avec. Cette discussion ne regarde que nous et l’addition est payée sans prendre le temps de débattre de qui il était venu le tour de payer. Je me lève le premier pour lui faire comprendre que ce n’est pas un point sur lequel je compte revenir, mes mains comblant l’absence de la chaleur des siennes lorsque je les enfonce dans mes poches. « J’essaie d’être juste, mais c’est pas vraiment une habitude chez moi. » J’essaie de trouver un juste milieu entre la privation nécessaire et le besoin de ne pas le museler, au risque de parvenir à l’effet inverse. S’il me dit qu’il peut boire un verre sans que cela n’ait de conséquence, alors je veux le croire sans discuter, mais s’il me dit qu’il ne doit pas toucher à l’alcool avant un moment, alors je suis prêt à me battre avec lui lors des moments plus sombres qu’il connaîtra forcément. « C’est pas une cage dorée, ici. Le timing est peut-être pas le meilleur, mais il n’a rien à voir avec ce qu’il s’est passé chez moi. » Je ne l’emmène pas à l’autre bout du monde pour être assuré de contrôler ce qu’il boit ou ne boit pas, ce n’est pas le sujet. Je serre les dents, conscient de l’aspect dangereux de cette discussion dont je suis incapable d’anticiper l’issue. « Je voulais pas attendre davantage, c’est tout. » Parce que j’ai ressenti l’impression de le perdre, ce soir là, et je ne voulais pas prendre le risque que cela devienne autre chose qu’une simple impression. L’idée d’une maison en Italie n’est pas nouvelle, celle de l’acquérir avec lui ne date pas d’hier non plus, et j’aurais évidemment préféré que tout se passe plus calmement, raison pour laquelle je tente au moins de tempérer les choses sur le chemin nous ramenant à l’hôtel.


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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyMer 13 Sep 2023 - 21:58


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innocence died screaming.

L'idée de retourner un peu plus souvent en Angleterre lui trottait parfois dans la tête, sans pour autant que James ne se décide à sauter le pas, sans doute conscient qu'il lui serait difficile de s'éterniser à Londres sans que sa mère ne soit mise au courant de sa venue. Celle-ci avait gardé de nombreux réseaux que son remariage lui avait aussi permis de développer dans différents cercles, or la seule idée de consacrer une partie de son voyage à des retrouvailles qui avaient toujours le don de le mettre mal à l'aise n'enchantait guère celui qui gardait malgré lui une part de rancœur à son égard. C'était compliqué, des mots qu'il n'avait sans doute pas besoin d'énoncer tout haut pour qu'Auden s'en doute rien qu'à l'expression sur son visage et face à son besoin de ne pas s'étendre sur le sujet. Il en aurait l'occasion, un jour, mais pour l'heure il préférait largement taquiner l'italien sur son âge comme si la question avait déjà revêtu la moindre importance à ses yeux. « Pense plutôt à quel cadeau digne de ce nom tu pourrais m’offrir pour mes quarante ans. » Un air faussement outré s'empara de ses traits tandis qu'il porta son verre d'eau à ses lèvres, dissimulant derrière celui-ci un sourire amusé. « Et moi qui ai eu l'audace de croire que ma présence te suffirait. » Et peut être bien qu'il ne réalisa même pas sur le coup ce que ces quelques mots pouvaient sous-entendre, à savoir qu'il se verrait bien être à ses cotés pour son anniversaire, espérant sans doute au fond de lui qu'ils pourraient mettre ces quelques mois à profit pour régler leurs problèmes et retrouver enfin une relation plus apaisée. Cette soirée leur prouvait qu'ils en étaient capables, que tout n'avait pas toujours besoin d'être source de querelles et de provocations, et qu'ils avaient suffisamment fait les frais de leur mauvaise foi ces derniers temps. L'idée de sillonner le lac de Côme à bord d'un bateau, quant à elle, suscitait chez James une pointe de curiosité et d'envie malgré un problème évident : ne sachant pas nager, s'approcher de l'eau n'avait jamais rien d'une partie de plaisir pour lui. « Pour ton bien, je conseille quand même les brassards. Non que je doute de mes capacités dans tous les autres domaines, mais je manque peut-être un peu d’expérience dans le rôle de professeur de natation. » Son regard rieur raccrocha le sien tandis qu'il se surprit à s'imaginer la scène, un peu moins cauchemardesque dans son esprit quand il y mêlait la présence du peintre, étonnamment. « Tant mieux, je compte pas être le seul à passer un mauvais moment. Je ferais pas honneur à ma réputation si je te faisais pas regretter d'avoir accepté de m'apprendre, après tout. » Il ne serait pas un élève facile, mais ça Auden le savait déjà.

« C’est une bonne chose. » Même s'il avait du mal à voir les choses sous un jour aussi positif dès qu'il était question de l'alcool et alors qu'il continuait d'éprouver une honte viscérale à l'idée de s'être à ce point laissé aller au cours des derniers mois, devenant à certains moments cet automate qu'une partie de ses proches n'avaient pas reconnu, James s'autorisait ce soir à être un peu moins dur avec lui-même. Précisément parce que c'était la pression constante qu'il se mettait dans son boulot et en dehors qui l'avait directement mené à ce point de rupture, qu'il en prenait de plus en plus conscience et qu'il tâchait d'en tirer quelques leçons, à défaut de se savoir capable de se ménager davantage à l'avenir. Il faisait des efforts, et même si ça n'était pas toujours flagrant il voulait croire que ça l'était un peu plus ce soir, alors qu'il s'autorisait à baisser sa garde et à lui parler sans plus craindre que le sujet puisse réveiller de mauvais souvenirs ou risquer de les opposer à nouveau. Si le moindre doute devait subsister dans son esprit, c'est au contact de sa main tout contre la sienne qu'il se raccrocherait. A la chaleur de ses doigts enveloppant les siens, à la simplicité désarmante de ce moment qui signifiait pourtant tout, pour eux, surtout après les dernières semaines. A ce contact, c'était comme si un poids était ôté de son cœur et ça avait presque quelque chose de paradoxal, quand ce dernier battait subitement bien plus vite et bien plus fort. « Est-ce que tu penses que ça serait une bonne idée ? » - « J'en sais rien. » Il avoua, désireux de se montrer le plus honnête possible et de ne rien lui cacher, surtout, quand les non-dits avaient causé bien assez de tort à leur relation. « Il y a quelques semaines, je t'aurais répondu oui rien que pour pouvoir passer à autre chose. Mais je suis pas sûr que ça m'ait réussi, de prendre le problème par-dessus la jambe. » Parce qu'un problème, il savait aujourd'hui qu'il en avait bel et bien un, quand bien même ça restait plus commode encore certains jours de simplement regarder ailleurs et prétendre que ça n'était rien d'ingérable, rien qu'une longue journée de travail ne puisse exorciser. « Parce que t’as raison, je me fous complètement de trinquer. » C'est James qui continuait malgré lui d'y accorder de l'importance, simplement parce qu'il avait l'impression de gâcher quelque chose à la symbolique du moment en les privant de l'occasion de marquer le coup. Malgré ça, l'idée même de ne pas savoir se fixer de limites le terrifiait et il y a certains risques qu'il n'était pas certain d'être prêt à prendre, encore moins alors que l'air italien semblait aider à adoucir considérablement l'atmosphère, ce soir. « Je sais pas ce que c’est que de vouloir boire à tout prix, mais je sais à quoi ça ressemble que d’être en colère et de ne plus rien voir autour. » A ces mots, son regard retrouva le sien et James ne remarqua même pas que ses doigts avaient redoublé de caresses contre ceux du peintre. « Tu continues à t'en vouloir pour l'autre jour. » Ce n'était pas une question, mais bien un constat. Et ça lui coûtait de le voir se flageller pour un moment d'égarement dont James refusait quant à lui de lui tenir rigueur, simplement conscient d'avoir très largement provoqué la situation et attisé la colère de l'italien ce fameux jour. Pour ça, il effleurait le sujet avec pudeur, préférant garder cette discussion-là pour un moment plus propice. « On va en discuter à l’hôtel. » S'il n'y voyait pas d'objection et songeait même à son tour que c'était la meilleure chose à faire, son seul regret fut de sentir les doigts d'Auden se déloger des siens, sa main recherchant la chaleur de la sienne quelques secondes sans même qu'il ne le réalise. « J’essaie d’être juste, mais c’est pas vraiment une habitude chez moi. » Quittant sa chaise à son tour pour lui emboîter le pas à l'extérieur du restaurant, il souffla. « Je sais. Je te reproche rien. » Il voyait ses efforts à son tour, et il n'y a qu'à lui-même que James en voulait.

Leurs deux silhouettes, marchant en direction de l'hôtel, s'éloignaient dans la nuit. Sa veste portée sur le bras et ses boucles courtes fouettées par le vent frais qui soufflait à cette heure, son regard s'égarait de temps à autres sur le profil de l'italien. Il se donnait du mal, Auden, pour que ce séjour se passe sans encombre et pour que le spectre de leurs dernières disputes se tienne loin de ce moment. Alors James, en retour, s'imposait d'éviter la moindre tentation pour ne pas risquer de perdre à nouveau le contrôle, pas alors qu'Auden lui avait fait suffisamment confiance jusque là pour ne pas poser de limites claires, même en ayant pourtant été témoin d'à quel point l'alcool pouvait faire de lui une toute autre personne. Une personne qu'il n'avait pas la moindre envie de voir s'inviter pendant ce séjour. « C’est pas une cage dorée, ici. Le timing est peut-être pas le meilleur, mais il n’a rien à voir avec ce qu’il s’est passé chez moi. » Le timing les forçait inévitablement à marcher sur des œufs, mais James voulait croire que ce qui s'était passé chez l'italien n'avait pas le moindre risque de se reproduire, tant parce qu'ils apprenaient de leurs erreurs que parce qu'il avait précisément accepté de le suivre jusqu'à Côme pour avoir une chance de réparer ce qui pouvait l'être. « Je me sens pas prisonnier. » Contrairement à ce jour-là, lorsque tout était parti de son besoin compulsif de fuir une discussion qui ne leur aurait pourtant sans doute pas fait autant de tort que l'altercation qui s'en était suivie. « Je serais pas resté si c'était le cas, tu me connais. » Si ce séjour avait du se résumer à rester enfermé dans une chambre d'hôtel pour lui éviter de croiser la route d'une bouteille d'alcool, alors oui il en aurait détesté chaque seconde et ne se serait pas éternisé. Mais Auden le connaissait suffisamment pour savoir que ce serait le meilleur moyen de le voir replonger deux fois plus vite, qu'en le privant de sa liberté de mouvements et de son libre-arbitre son esprit contrariant les aurait forcément mené droit à la catastrophe. Parce qu'il était comme ça, James. Prêt à ronger ses liens jusqu'à s'en arracher la peau plutôt que d'accepter d'être maintenu en cage comme une petite chose fragile. Ça, il ne l'avait jamais supporté, quelle que soit la situation. « Je voulais pas attendre davantage, c’est tout. » L'hôtel n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres devant eux, désormais, et un sourire quasi imperceptible ornait maintenant les lèvres du styliste. « J'ai accepté de venir pour visiter la villa, mais pas seulement. » Pas seulement, parce qu'il faisait de toute façon confiance à son bon goût pour savoir qu'il avait forcément débusqué un endroit qui leur plairait à tous les deux. Qu'il n'avait eu qu'à lui envoyer quelques photos pour que le charme opère, et pour qu'une part de lui se projette déjà dans cette villa à l'autre bout du monde, peut être un peu trop séduit par l'idée d'en faire leur sanctuaire, le lieu où il leur serait toujours possible de se retrouver et de tout mettre à plat – même dans les pires moments. Il savait qu'il aimerait cette villa, et ça n'avait pas loupé. Le fait qu'ils n'en aient que brièvement reparlé depuis la fin de leur visite parlait pour lui-même : James avait toujours des tas de choses à dire quand il détestait quelque chose, en revanche c'est quand il se montrait bien moins loquace qu'il était généralement charmé. « Je voulais pas rester sur l'impression que les derniers mois n'ont rien fait d'autre que nous éloigner. Je voulais voir si ce serait différent ici. » Il formula cet aveu dans un souffle, grimpant à ses cotés les quelques marches menant à l'entrée de l'hôtel. Là, et avant même d'en franchir le seuil, c'est vers lui qu'il se retourna et son regard qu'il ancra au sien. « Ce soir, pendant ce dîner, je me suis senti plus proche de toi que pendant ces dernières semaines. Je me dis que c'est peut être pour ça, que l'envie de boire a été moins forte. » Il n'avait jamais voulu faire peser une telle responsabilité sur ses épaules, mais Auden n'avait pas eu besoin de lui pour comprendre que les conflits qui les avaient opposé ces derniers mois avaient joué un rôle majeur dans le rapport de plus en plus toxique qu'il avait commencé à entretenir avec la bouteille. Parce que ça l'avait atteint plus profondément qu'il ne se l'était avoué, tout comme ce qui était arrivé à Ambrose ou la façon dont Cristina et lui avaient vu s'écrouler le projet qu'ils avaient mûri des mois durant lorsque leur mère porteuse avait disparu dans la nature. Il ne le rendait pas responsable, c'était tout un ensemble de choses qui l'avait conduit au bord de ce précipice. C'était simplement sa manière de lui dire qu'il se sentait plus léger, ce soir, et que cette proximité avec lui y était aussi pour beaucoup.
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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(willton #13) innocence died screaming 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptySam 16 Sep 2023 - 3:13

« Et moi qui ai eu l'audace de croire que ma présence te suffirait. »
« Tout juste. »

Je n’avais pas anticipé pouvoir compter sur sa présence, tant parce qu’il n’y aura aucune fête grande ou petite et qu’il le sait que parce que je ne me suis pas permis de voir aussi loin dans une relation que je suis le premier à apprendre voir se reconstruire au jour le jour. J’avais bon espoir depuis le début, mais je suis parfaitement incapable d’oser me faire de grandes illusions si c’est pour risquer de seulement les voir voler en éclats. Je ne suis pas du genre à capituler devant l’échec, surtout, mais je m’y serais résolu si tel avait été le désir de James: je sais avoir perdu le droit de donner mon avis et statuer mes envies à la seconde où j’ai levé la main sur lui. Elle n’a été que littéralement levée, mais il est inutile d’avoir cette conversation à nouveau pour savoir que je continue de m’en vouloir de ce geste autant que de tout ce que j’ai ressenti à ce moment-là. J’ai fait passer mon besoin de l’avoir à mes côtés avant absolument tout le reste, et cela n’aurait jamais dû exister. Maintenant, certains diraient qu’on s’est bien rattrapés à désormais recoller les morceaux dans un lieu paradisiaque ; j’aimerais simplement leur dire que j’aurais préféré me rendre à Côme avec le coeur léger et ne pas avoir à travailler dessus une fois sur place. J’aurais voulu de cette villa avec lui quoiqu’il en soit, j’aurais voulu être à ses côtés sans que ce soit pour rassurer une partie de moi qui continuera de craindre encore longtemps qu’il se trouve dans une phase descendante et ne me l’ait pas dit. Qu’il ait surtout préféré la compagnie d’une bouteille à la mienne, bien que ces dernière ont au moins l’avantage de ne pas être terriblement horripilantes il est vrai. « J'en sais rien. » Il ne sait pas si boire un seul verre serait une bonne idée, alors je statue la conclusion à sa place. « Alors non. » S’il persiste un doute, alors c’est qu’il n’y a pas à douter. Je ne suis pas spécialiste en addiction, j’y connais même foutrement rien, mais je sais à quoi ressemble la voie de la raison, pour toujours insister pour ne pas la prendre. Je ne veux pas que ma question lui fasse retourner le problème dans tous les sens, ce n’était pas le but non plus et je crains que cela ait tout de contre-productif. « Il y a quelques semaines, je t'aurais répondu oui rien que pour pouvoir passer à autre chose. Mais je suis pas sûr que ça m'ait réussi, de prendre le problème par-dessus la jambe. » A ce doute, nous savons tous deux que la réponse réside dans un non: cela lui a au contraire particulièrement mal réussi et je suis au moins fier de lui dans sa capacité à prendre assez de recul sur la question pour s’en rendre compte. Tout est encore particulièrement récent et cela prouve qu’il a déjà fait beaucoup de travail sur lui-même, assez pour que je ne trouve pas les mots adéquats pour lui signifier ce que je ressens. A défaut, je replace au moins les doigts de ma main par dessus la sienne, trouvant le chemin de ses phalanges pour les caresser avec un peu moins de craintes désormais. Il est sur la bonne voie et le pire est derrière lui, à n’en pas douter. « Tu t’en sors bien. » Je me permets au moins de souffler, sans pour autant revenir sur la question initiale. Le pire est derrière lui, à n’en pas douter.

Et si James est bel et bien occupé à aller de l’avant, il est évident que je m’en sors bien moins bien que lui à ce niveau-là. Mes tentatives pour être un support sont majoritairement vaines, surtout alors que la plupart de mon temps est occupé à ressasser un passé qui n’a rien de glorieux pour aucun de nous. La discussion est imperceptiblement différente cette fois, sur une table vide d’un repas partagé autour du lac, dans un restaurant perché sur les hauteurs où l’italien reste majoritaire malgré le nombre de touristes amassés dans les différentes villes autour du Lac. Il y fait beau comme à Brisbane, mais il y fait bien plus bon vivre encore. C’est ce que j’en pense, du moins, quand mes mots sont adoucis par ses caresses jusque contre mon poignet ; un geste qui n’est pas nouveau mais qui avait jusqu’alors toujours été cantonné à certaines soirées calmes et douces passées en la compagnie de l’un l’autre, dans une chambre d’hôtel ou une maison pour laquelle nous nous étions au préalable assurés de l’absence de toute autre personne. Ici, ce soir, être vu n’a aucune sorte d’importance. « Tu continues à t'en vouloir pour l'autre jour. » Il le constate d’une voix simple qui vient à peine stopper le cours de mes pensées et je remonte un regard etonné dans ses prunelles naturellement sombres. Évidemment que je continue à m’en vouloir pour l’autre jour, et pour toutes les autre fois où ma colère a parlé avant quoi que ce soit d’autre. « Ca partira pas. » J’aspire à savoir être en sa compagnie sans en parler, mais je n’aspire pas à oublier, et tout aussi peu à chasser ce sentiment. M’en vouloir est ce qui me permet de me souvenir que James n’est pas le seul à devoir travailler sur lui et ce n’est pas parce que son problème porte un nom bien plus répandu que le mien que je dois fournir moins d’efforts. Finalement, je mets un terme à notre discussion actuelle uniquement pour amorcer un retour vers l’hôtel, où nous avons tous deux mérités de nous reposer pour pallier au décalage horaire. L’Italie est une très bonne idée pour y acquérir une demeure et je suis le premier à le dire, mais je n’ai aucun pouvoir contre ça, malheureusement.

Nos deux silhouettes prennent la direction de l’hôtel et, du coin de l’œil, j’observe les regards que James porte sur moi, m’empêchant d’en faire de même en retour. Mes mains trouvent le fond de mes poches et mes pouces tâtent le jean de leurs empreintes, simplement pour me donner à m’occuper, et sans doute aussi un peu pour avoir autre chose à penser, même minime. « Je me sens pas prisonnier. » Je souffle un peu plus fort que je l’avais anticipé, profondément soulagé par ces quelques mots et ce qu’ils signifient. J’ai confiance en James pour qu’il me parle franchement, surtout sur un tel sujet, surtout après les discussions que nous avons déjà eues et ce qu’il s’est passé. S’il ne se sent pas prisonnier, alors c’est le plus important, parce que je ne me serais pas non plus pardonné s’il avait eu l’impression que je lui forçais la main à un moment ou à un autre. « Je serais pas resté si c'était le cas, tu me connais. » Je le connais oui, mais je sais aussi que certaines situations nous font revoir nos principes d’une fçon différente, et qu’ils les effacent parfois temporairement. « C’est ce que j’espérais entendre. » Parce que je n’ai jamais cherché à cacher que l’achat de cette villa représente autant un besoin qu’une envie de mon côté et je me moque que nous ne parlions pas encore de la cave à vins, voire même peut-être qu’elle n’existe finalement jamais et soit changée en autre chose. Elle est le cadet de mes soucis, ce qui est une expression que je ne risque pas d’associer à James. Et si je le connais effectivement, il en est de même en retour. « J'ai accepté de venir pour visiter la villa, mais pas seulement. » Son sourire trouve le mien après avoir entendu ses mots. Je voulais qu’il vienne pour visiter la villa, mais pas seulement. Le sous-entendu était évident, malgré toutes les pincettes et sécurités prises pour la première fois depuis longtemps. « C’est aussi ce que j’espérais entendre. » Mon sourire s’assure un peu plus, mon pas ralenti avant de monter les quelques marches menant au hall de l’hôtel. Bientôt, nous ponctuerons les sorties au restaurant par un pur et simple retour chez nous. « Je voulais pas rester sur l'impression que les derniers mois n'ont rien fait d'autre que nous éloigner. Je voulais voir si ce serait différent ici. » Et j’ai beau me douter qu’il n’a pas été déçu et que tout a effectivement été différent ici, j’attends sans doute une confirmation de vive voix avant de répondre à mon tour. En attendant, je reste scotché à sa voix et aux mouvements de ses lèvres, le retour dans la chambre d’hôtel se voyant retarder de quelques minutes n’ayant aucune sorte d’importance. Le temps s’écoule différemment ici. « Ce soir, pendant ce dîner, je me suis senti plus proche de toi que pendant ces dernières semaines. Je me dis que c'est peut être pour ça, que l'envie de boire a été moins forte. » Ce ne sont pas les mots que je m’apprêtais à entendre, mais ils sont tout aussi importants, pour ne pas dire même plus encore. Un simple sourire ému traduit mes sentiments, touché (et sans doute un peu trop ému pour l’admettre) de la confiance qu’il m’accorde et de l’importance qu’il me donne. Il ne l’a sûrement pas choisi lui-même, mais je pourrais être le premier à me plaindre et avouer qu’interagir avec lui au quotidien est loin d’être une tâche facile aussi. Une épine dans le pied en vaut une autre, sans doute.

Ma main se lève avec une lenteur nouvelle avec pour simple et seul objectif de se poser contre sa nuque mais le sourire sur mon visage laisse place à un air infiniment plus sérieux alors que le geste s’arrête à mi-parcours, ma main suspendue dans le vide. Mon regard passe de l’une à l’autre de ses prunelles alors que je surinterprètera sans doute un peu trop la moindre de ses réactions, alerte au moindre signe qui pourrait me faire comprendre qu’il préfère encore que nous gardions nos distances. En l’absence de tout indice en ce sens, ma main finit sa course et se pose à l’endroit initialement prévu, où chacun de mes doigts prennent le temps de caresser sa peau autant que ses boucles rafraîchies par la brise du soir. « Je veux plus qu’il soit question de s’éloigner. » De se perdre de vue, de s’entre-déchirer. Peut-être que nous y avons été trop vite et trop fort, peut-être que j’ai voulu tout obtenir beaucoup trop tôt après avoir perdu Ginny. Sans doute que beaucoup de choses auraient pu être améliorées et mieux se passer, évidemment, mais je ne veux pas qu’il soit question de continuer en ce sens. Plus maintenant. Pas après avoir goûté à l’idée d’une vie à nouveau vécue en son absence. Et elle n’avait rien de réjouissante. « Je vais rester là, James. Peut-être pas à tous tes repas, j’en conviens, mais tu sais que je suis pas loin. » Même une fois que nous serons rentrés à Brisbane, ce qui finira bien par arriver. Nous sommes dans la même ville et il sait que mon téléphone reste toujours allumé pour ses messages et pour ses appels ; c’était le cas avant, et de savoir que cela peut l’aider à faire face à son addiction me pousse à continuer dans ce sens. Ou disons au moins que l’excuse est parfaite alors que mes propres sentiments me poussaient déjà à agir en ce sens en premier lieu. Mes empreintes retrouvent doucement leur prise sans plus bouger, à la seule exception de mon pouce contre son cou, grattant une chair que je n’ai pas oublié avoir demandé à tatouer une seconde fois. Il y a bien des choses que je n’oublie pas, et certaines avec lesquelles j’aspire à renouer plus rapidement. N’y tenait plus, je demande enfin. « Je peux t’embrasser ? » Des mots que je n’aurais jamais pensé prononcer en sa compagnie mais que le contexte nouveau me pousse à avoir, parce que faire un nouveau faux pas serait parfaitement impardonnable. Je ne lui cache pas davantage mon désir quant à l’idée de retrouver ce genre de proximité avec lui, mon regard plus que jamais incapable de quitter le sien et mes dents occupées à gratter ma lèvre inférieure pour lui donner de quoi s’occuper en attendant la réponse sans laquelle je me refuse tout geste.

« Scusi. »

Un homme se fraie un chemin entre nous pour entrer dans l’hôtel avec une délicatesse digne de n’importe quel italien: absolument aucune. Au moins s’est-il excusé, dira-t-on, même si la surprise et le fait que je ne l’avais pas entendu arriver sont sûrement les deux seules choses m’ayant empêché de lui décocher au minimum un regard noir, et avec lui quelques paroles fleuries. Je me contente de prendre la situation avec une décontraction nouvelle, en témoigne le sourire persistant sur mes lèvres bien que j’ai rapidement reposé mes mains le long de mon corps pour laisser place à l’inconnu. « Tu me répondras à l’intérieur. » Peut-être que je n’ai pas vocation à continuer cette discussion dans l’entrée d’un hôtel, après tout, et je reprends une fois de plus la direction de ma chambre et de l’ascenseur y menant. J’appuie manuellement sur le numéro de notre étage et sur la fermeture des portes dans le même élan. « Je vais dessiner ce soir, je crois. » Je reprends doucement. J’arrive à dessiner un peu plus souvent, je touche un pinceau une fois de temps en temps. L’amélioration continue d’être bien trop lente à mes yeux mais elle existe, au moins, et elle se remarque tout particulièrement ici, où je me sens à ma place et bien entouré. « Si tu veux venir. » Venir et rester est ce que j’espère, mais je suis conscient du besoin d’y aller pas à pas. « Y’a pas que toi qui aprécie la compagnie d’un autre artiste horripilant. » Il n’y a pas que lui qui est heureux à l’idée de passer un peu plus de temps ensemble, et de continuer à en grappiller autant que possible, partout où possible. Je n’ai pas envie que cette parenthèse prenne fin. « Ca fait longtemps. » Et je ne parle même pas du fait de coucher avec lui, mais bien de l’idée même de passer une soirée en sa compagnie et de la laisser persister jusqu’au petit matin tant nous avons des choses à dire, des choses à faire. Ca fait longtemps qu’on a pas passé plusieurs heures ensemble sans qu’il n’y ait de troubles à noter, et mes mots signifient évidemment que cela me manque. Qu’il me manque, lui, tout simplement.


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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyDim 24 Sep 2023 - 22:10


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innocence died screaming.

« Alors non. » Il ne lui donnerait pas tort, pas alors qu'Auden avait montré bien plus d'objectivité que lui sur la question. Pas quand sa propre incapacité à admettre qu'il avait un problème lui avait valu de tomber plus bas qu'il ne l'aurait jamais cru. Auden faisait ça pour son bien, c'était au moins une idée à laquelle il réussissait à s'accrocher lorsque la frustration risquait à tout moment de prendre le pas sur ses efforts. Lorsqu'il lui suffirait de nier plus longtemps ses soucis et de se commander une bouteille, comme il l'aurait fait quelques mois plus tôt. Ce soir, James n'en ferait rien, et c'était au moins le début d'une petite victoire. « Tu t’en sors bien. » L'italien se montrait encourageant, James de son coté avait plus de mal à se montrer positif, pourtant largement aidé par le contact de la main du peintre contre la sienne. Un contact qui le calmait bien plus qu'il n'en avait lui-même conscience, alors que le sujet restait sensible et lui craintif à l'idée qu'il puisse à nouveau les opposer. « Pour un type que t'as ramassé complètement ivre dans un bar quelques semaines plus tôt, on peut dire que je rebâtis lentement mais sûrement ma dignité. » Il parvint pourtant à ironiser, se sachant exempté de tout jugement en présence d'Auden, et parce que ça lui faisait plus de bien qu'il ne l'aurait cru. Un constat lui valut pourtant de retrouver tout son sérieux, ainsi qu'une certaine gravité : la culpabilité d'Auden était encore intacte, plusieurs semaines après l'incident survenu au domicile du peintre, comme s'il se rejouait la scène inlassablement. « Ça partira pas. » Il s'en rendait compte, et ça lui semblait aussi injuste que de lui avoir autant tenu rigueur de certaines choses par le passé. Auden avait mal agi et ils en étaient tous les deux conscients, mais puisqu'il avait passé l'éponge sur ce qui s'était passé il lui semblait que le peintre était aussi en droit de le faire. Aujourd'hui, il comprenait qu'il n'en avait pas l'intention, et le sujet lui paraissait encore trop délicat pour qu'il ait l'intention d'en débattre. Ils en rediscuteraient à un autre moment, loin des oreilles indiscrètes, tout ça ne regardant personne d'autre qu'eux. « C’est ce que j’espérais entendre. » Et ce sont des mots qu'il lui répéterait si nécessaire, s'il devait un jour douter de lui avoir forcé la main, tant au sujet de ce voyage que de l'achat de cette villa. James s'était laissé séduire par ce projet en partie parce qu'il leur garantissait de se retrouver loin de tout et de la majorité de leurs problèmes, et c'était une décision qu'il ne regrettait pas. « C’est aussi ce que j’espérais entendre. » La ligne de ses lèvres s'étira au moment où le sourire du peintre en fit de même, preuve de la simplicité de l'instant et d'à quel point il leur était facile de faire un pas l'un vers l'autre, lorsqu'ils se décidaient à mettre leur foutue fierté de coté. Les derniers mois leur avaient causé beaucoup de tort et leur relation en gardait encore les traces, mais ce moment à lui seul lui redonnait espoir. En l'avenir, en leur capacité à régler leurs problèmes autrement, la prochaine fois.

Lorsque la main du peintre s'éleva doucement pour approcher son visage, James ne lâcha pas le regard d'Auden et s'y perdit même encore davantage, comme s'il avait espéré à chaque instant que cette soirée prendrait cette tournure. L'italien freina pourtant son geste et il comprit, bien sûr, que c'était sa façon d'avancer prudemment et de lui laisser décider ce qu'il était prêt ou non à partager avec lui. Il savait pourquoi sa réaction l'inquiétait tant et qu'il était véritablement hanté par la violence dont il avait failli faire preuve à son égard, mais cette culpabilité James voudrait pouvoir la faire disparaître rien que ce soir, pour lui offrir au moins ce répit-là. A défaut de le pouvoir, c'est un fin sourire qui regagna ses lèvres et un regard riche de sens qu'il échangea avec lui : il n'avait pas la moindre envie que sa main s'éloigne, pas plus que de mettre un terme à ce moment. Les doigts du peintre s’apposèrent alors contre sa nuque, caressant celle-ci jusqu'à valoir à ses paupières de se fermer un instant sous la chaleur de ce contact, son cœur ratant probablement un battement ou deux pendant qu'il se concentra sur ces sensations familières, qui lui avaient profondément manqué. « Je veux plus qu’il soit question de s’éloigner. » Lui non plus n'en avait aucune envie, tout comme de repasser par les même tensions que ces derniers mois après les efforts qu'ils avaient déployé ces derniers jours pour mettre ça derrière eux. Ils revenaient de loin et savaient trop bien ce qu'ils avaient à perdre en jouant au plus idiot. « J'ai l'intention d'aller nulle part. » Il souffla tout bas, presque comme une promesse, sans doute parce qu'il était celui qui avait mis de la distance entre eux après l'épisode Flora, puis lorsqu'Auden l'avait placé face à ses problèmes et qu'il avait détesté perdre le contrôle. Il avait cherché à le fuir plus d'une fois au cours des derniers mois, pourtant ce soir il n'y a pas un seul endroit où il préférerait être plutôt qu'ici. « J'essaie de réparer mes erreurs, et je sais que c'est aussi ton cas. » Ce n'était pas parfait, et ils n'étaient pas à l'abri d'en faire de nouvelles, mais ils essayaient. Ils essayaient après avoir suffisamment enduré les conséquences de leur idiotie, et parce que ce qu'ils partageaient valait la peine qu'ils cessent enfin ce petit jeu de rancœurs et de non-dits. A cet instant, James peinait presque à comprendre comment il avait bien pu repousser sa présence toutes les fois où il mourrait pourtant d'envie de le retrouver, toutes les fois où ça lui demandait une énergie considérable de ne pas céder à l'envie de lui pardonner, de faire un pas dans sa direction. Comme à cet instant, où ses doigts imitèrent les siens pour se déposer tout contre ces derniers, alors toujours apposés contre sa nuque, comme une manière de lui demander de ne pas rompre le contact. Pas tout de suite, pas alors que c'était exactement ainsi qu'une part de lui entendait profiter de ce séjour. « Je vais rester là, James. Peut-être pas à tous tes repas, j’en conviens, mais tu sais que je suis pas loin. » Il savait, oui, et c'est ce que le léger sourire sur ses lèvres avait vocation à exprimer. Qu'il savait qu'il pourrait compter sur lui même à leur retour à Brisbane, même alors qu'ils seraient l'un et l'autre à nouveau emportés dans le tourbillon de leur quotidien. Et que là où sa présence était déjà un besoin bien avant qu'il ne prenne le chemin de ces mauvaises habitudes, elle l'était encore davantage depuis qu'il luttait contre celles-ci. Addictions était un terme trop barbare, trop concret, qu'il était incapable d'associer à sa personne sans éprouver l'envie de se trancher la carotide à l'aide d'une paire de ciseaux. Et ça, Auden le savait. « Tu pourrais revenir plus souvent à Weatherton. Enfin, si t'en as envie. » Il n'était pas utile de rappeler pourquoi ils avaient tous les deux considéré qu'il valait mieux que l'italien s'en tienne loin, quelques mois en arrière. Aujourd'hui, c'était aussi sa manière de sous-entendre qu'il ne comptait pas le punir indéfiniment pour une chose dont il n'était au fond qu'à moitié responsable, peu importe ce dont sa jalousie avait voulu le convaincre. Et le fait que Flora ne travaille plus à l'atelier n'était pas la raison de ce revirement : James nourrissait toujours l'espoir que sa cousine revienne un jour sur sa décision.

Pour l'heure, il lui sembla presque que la rue toute entière devint silencieuse au moment où l'italien reprit la parole. « Je peux t’embrasser ? » La question le surprit non pas parce qu'elle avait quoi que ce soit de sordide, mais parce que c'était une première en ce qui les concernait. Il n'y a encore pas si longtemps, Auden aurait simplement fondu sur ses lèvres sans douter un seul instant de son envie de répondre à ce baiser, et même s'il n'en aurait pas été autrement à cet instant bien précis où cette même envie grondait quelque part au fond de son être, James se surprenait à être bien plus touché qu'il ne l'aurait cru par la précaution qu'il prenait. Par la crainte qu'Auden semblait nourrir d'aller trop vite, de trop lui en demander. C'est sans doute ce qui lui valut de rester silencieux plusieurs secondes, son regard empli d'une tendresse qu'on ne voyait pas si souvent s'y refléter, jusqu'au moment où James entrouvrit enfin les lèvres. Quoi qu'un peu trop tard. « Scusi. » Un homme choisit ce moment bien précis pour se frayer un chemin entre eux et l'empêcher de lui donner la réponse qu'il voulait, tout du moins comme il comptait le faire. Le sourire du peintre lui prouva qu'ils avaient tout le temps, en réalité, et le sien y répondit naturellement. « Tu me répondras à l’intérieur. » - « Ils sont vraiment sans gêne, ces italiens. » Qu'il souffla de son air le plus mutin, son regard sombre s'attardant une seconde supplémentaire dans celui de l'italien en face de lui. Quant au fait de lui répondre, il en avait bien l'intention, avec peut être même une petite idée de la façon dont il s'y prendrait. Une excuse supplémentaire pour se retrouver seul avec lui, enfin.

Adossé à l'une des parois de l'ascenseur, c'est le profil du peintre que le sien retrouva en silence tandis qu'une part de frustration s'était sans doute emparée de lui dès l'instant où cet homme avait interrompu ce qui aurait pu être un moment contre lequel James n'aurait pas lutté. Pour autant Auden et lui étaient de nouveau seuls, à présent, et c'est encore comme ça que James préférait que les choses se fassent, sans personne pour s’immiscer dans la bulle qui les abritait et qu'il n'était pas du tout pressé de quitter. Il aurait aimé qu'il l'embrasse, devant l'hôtel, mais il était loin de tirer un trait sur cette possibilité maintenant qu'ils étaient en chemin pour regagner leur chambre. Et à la façon dont le coin de ses lèvres s'étira à cette pensée, il avait même le plus grand mal à s'en cacher. « Je vais dessiner ce soir, je crois. » La confession fut accueillie par un léger hochement de tête par le couturier, qui savait tout ce que ces quelques mots pouvaient symboliser à eux seuls et à l'échelle des difficultés que le peintre avait pu rencontrer au cours des derniers mois. Des difficultés dont il avait même souvent été directement témoin. « C'est une bonne chose, que tu retrouves l'envie de créer. » Et il lui parlait d'artiste à artiste, entre hommes conscients que certaines épreuves avaient une incidence directe sur les rapports qu'ils pouvaient entretenir avec leur art. Que si elles étaient parfois des sources d'inspiration inépuisables, l'inverse pouvait être tout aussi vrai. Il lui parlait comme quelqu'un qui l'avait vu perdre cette inspiration lorsque la disparition de Ginny et ses conséquences l'avaient éprouvé au plus haut point. Il lui parlait comme quelqu'un qui s'était inquiété pour lui, en voyant qu'il ne devenait plus que l'ombre de l'artiste qu'il avait toujours été. « Si tu veux venir. » Cette fois, son regard s'éclaira d'une lueur un peu différente, et James afficha une petite moue volontairement énigmatique. « Y’a pas que toi qui apprécie la compagnie d’un autre artiste horripilant. » - « Moi qui comptais justement m'imposer. » Et de ponctuer ces mots d'un léger sourire en coin, constatant qu'ils étaient arrivés à bon port lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent finalement sur le couloir, James le précédant à l'extérieur de la cabine avant de se tourner vers lui, juste le temps de souffler. « Mais uniquement pour voir un artiste horripilant à l’œuvre, évidemment. » Évidemment, et c'est un regard amusé qu'il reposa dans le sien juste avant de faire volt face et de poursuivre son chemin en direction de la chambre, que les deux hommes rejoignirent quelques mètres plus loin. Là, s'appuyant d'une épaule contre le mur, il laissa à Auden le soin de déverrouiller la porte à l'aide de la clé magnétique et calqua ses pas sur les siens après que l'italien soit entré le premier, refermant la porte derrière lui. « Ça fait longtemps. » Des mots qui freinèrent son geste un court instant, résonnant profondément en lui et lui faisant peut être réaliser qu'il avait rêvé à une soirée comme celle-ci à de nombreuses reprises, ces derniers mois, y compris quand les choses allaient au plus mal. Ça faisait longtemps, oui, beaucoup trop longtemps.

C'est alors sur la silhouette du peintre que le regard de l'anglais se reposa à nouveau, lui qui n'avait fait qu'un pas ou deux à travers la chambre et que James sentait encore en proie à une certaine hésitation. Quant à savoir quoi faire, quel geste initier ou quel risque prendre maintenant qu'ils se retrouvaient tous les deux et que la malice côtoyait une forme de sérieux presque inhabituelle. James, alors, s'approcha de lui sans dire un mot. A pas de velours, et sans vouloir brûler les étapes. Il s'approcha à tel point que le rythme de ses battements de cœur lui sembla redoubler de vitesse, prouvant qu'avec l'italien il n'avait jamais été immunisé face à la déferlante d'émotions que savait toujours susciter la moindre proximité. Comme tout à l'heure, au restaurant, ou lorsqu'Auden avait caressé sa nuque. Cette fois c'est lui qui initiait un contact, lui qui décidait de suivre ses envies. Son regard plongea dans le sien au moment où il réduisit la distance qui les séparait encore, leurs deux fronts se touchant l'espace d'un instant avec la plus grande délicatesse, comme s'il calculait à son tour le moindre de ses pas de peur de commettre un impair. Là, ses doigts retrouvèrent les siens pour s'y entremêler et ce sont ses lèvres qui à leur tour s'approchèrent prudemment, d'abord pour se déposer au coin des siennes, ensuite pour effleurer lentement sa mâchoire. Il pensa à dévier à hauteur de son cou, James, mais sut qu'il ne saurait pas s'arrêter. Il avait envie de lui, c'est vrai, mais c'est avant tout la simplicité de ces moments avec lui qu'il voulait retrouver. Et par là, il se refusait à aller trop vite, à prétendre que l'instant avait quoi que ce soit d'anodin ; pas quand Auden attendait encore de lui une réponse, il ne l'oubliait pas. « Est-ce que ça répond à ta question de tout à l'heure ? » Lorsqu'il lui avait demandé s'il pouvait l'embrasser. Lorsqu'il avait pris cette peine pour lui montrer qu'il ne prendrait plus ce genre de choses pour acquises et respecterait toujours les limites qu'il poserait. Et c'est parce que James lui aurait répondu sans équivoque qu'il voulait plus que tout de ce baiser, qu'il le voulait probablement depuis qu'ils avaient posé un pied à Côme, que l'anglais avait consciemment évité ses lèvres quelques secondes plus tôt pour lui laisser le soin d'initier ce contact. Comme une manière de lui dire qu'il se sentait non seulement à l'aise à l'idée qu'il l'embrasse, mais qu'il en mourrait aussi d'envie. Il savait ce que ça symbolisait, de le laisser faire le premier pas. Ce que ça symbolisait aussi à l'échelle de cette culpabilité qu'Auden continuait d'éprouver. « Je peux simplement m'asseoir dans un coin et te regarder dessiner. » Il souffla doucement. « Mais je te mentirai pas. » Ses doigts, finalement, libérèrent les siens pour remonter le long des bras du peintre dans des caresses à travers le tissu de sa chemise, terminant leur course à hauteur de ses épaules. « J'avais possiblement un autre programme en tête pour cette soirée. » Il glissa ces mots du bout des lèvres, cette fois, plongeant son regard dans le sien avec l'espoir que le peintre puisse y lire le sérieux qui s'y trouvait. Ses paroles, James les prononçait avec une certaine prudence, pourtant : ils n'étaient pas retournés sur ce terrain-là depuis quelques temps, Auden et lui, et ça avait autant à voir avec leurs récentes disputes qu'avec le fait que l'italien ait sûrement eu besoin de temps après la disparition de Ginny. Alors il ne voulait rien précipiter, prêt à se satisfaire entièrement de ces moments et à les apprécier pour ce qu'ils étaient. Prêt aussi à prétendre que ça ne remuait pas quelque chose au creux de son ventre, de s'imaginer dormir dans le même lit que lui. De s'imaginer dans ses bras.
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Auden Williams
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


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audeon #1 › uc.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyMer 27 Sep 2023 - 8:53

J’en ai envie est ce que j’ai répondu sans attendre lorsqu’il a laissé planer la proposition de revenir à Weatherton. J’en ai envie est aussi tout ce que je lui laisse comprendre lorsque ses lèvres effleurent le coin des miennes à peine sommes-nous entrés dans la chambre d’hôtel et enfin certains que personne ne nous dérangera. Mes paupières se ferment un instant pour lui laisser les rênes et ne pas risquer de trop en demander alors que je me concentre plutôt sur le contact de nos doigts qu’il a aussi initié, gagnant centimètre par centimètre contre ces derniers sans savoir faire autrement. Ses baisers dérivent contre ma mâchoire et ne vont pas plus loin, dans tous les sens du terme, ce qui me pousse à rouvrir les yeux tardivement. J’en voulais plus, évidemment, mais cela ne fait pas de moi un homme sur sa faim: je comprends sans mal ce que James tente de faire. « Est-ce que ça répond à ta question de tout à l'heure ? » Aidé par une confiance nouvelle, mon sourire grandit avec amusement. L’impression de panser les blessures du passé n’a jamais été aussi plaisante, rassurante. « Je crois que j’ai un début de réponse. » Je ne saurais pas dire que je suis pleinement contenté même si tel était le cas - et tel est le cas -, James le sait bien.

« Je peux simplement m'asseoir dans un coin et te regarder dessiner. » J’attends le mais dont l’anglais ne tente même pas de cacher convenablement l’existence. « Mais je te mentirai pas. » Mes doigts se battent un instant pour qu’il ne les libère pas et je me rassure seul lorsque je comprends qu’il le fait uniquement pour remonter son toucher le long de mon bras. La tête légèrement penchée, toute mon attention posée sur sa personne, j’attend patiemment la suite de ses mots sans rien dire de plus. « J'avais possiblement un autre programme en tête pour cette soirée. » Le ton avec lequel cette proposition est formulée autant que le regard qu’il me dédie sont autant d’indices ne laissant aucune place au doute, et pourtant j’hésite un instant de la marche à suivre. J’ai autant envie de l’embrasser que j’ai envie de lui, tout simplement, mais même en m’ayant laissé le retrouver sans jamais ériger la moindre barrière, une part de moi craint toujours d’aller trop vite. Je n’ai pas envie de passer une nuit avec lui si c’est pour qu’elle soit la dernière, c’est une idée que je trouve tout bonnement inimaginable. Nous ne nous sommes pas retrouvés dans un tel contexte depuis longtemps, bien longtemps, et je pense finalement que nous partageons le même avis là-dessus: cela fait trop longtemps.

Pour m’aider à réfléchir, dira-t-on, je rapproche de nouveau mon visage tout près du sien pour retrouver ses lèvres avec une douceur que je ne me connais pas vraiment moi-même. Le baiser est délicat et je me surprends moi-même à l’apprécier dans cet état, la passion prenant finalement une forme différente. « De ce genre ? » Je demande avec innocence, profitant de déjà mettre fin à notre baiser uniquement pour déplacer mes lèvres ailleurs, retrouvant à mon tour la longueur de sa mâchoire, puis l’étendue de son cou contre lequel je me perds un peu plus longtemps.  « Ou de ce genre ? » Je lui demande une fois de plus, sans déjà plus prendre le temps d’arrêter mes baisers plus longtemps, ni même de poser mon regard dans le sien. Mes paupières se sont fermées à nouveau, mes pieds se battent rapidement pour arriver à retirer les chaussures. Les mains que je pose contre les hanches de James le guident du côté du lit, résistant ainsi à l’envie de plaquer son corps contre le mur le plus proche pour le sentir proche de moi. Lorsque ses mollets butent contre le matelas, je m’arrête un instant de plus. Mon regard trouve le sien pour l’interroger et pour m’assurer une ultime fois que je n’ai pas cherché à lire les seuls indices que je voulais voir chez lui. Sans plus avoir sa peau à embrasser de façon temporaire, mes lèvres roulent autour de mes dents un instant pour trouver à s’occuper d’une autre manière, pourtant bien moins plaisante. Déjà, son odeur et son parfum me manquent. « J’ai besoin de connaître le modèle que je vais dessiner. » Je souffle avec amusement à mon tour, prétextant l’excuse sans la moindre honte. Je n’étais pas certain de faire de lui mon modèle en premier lieu, mais maintenant cela ne semble plus faire de doute, et peut-être bien que l’excuse n’en est qu’à moitié une, parce que je suis déjà certain de connaître les proportions de son corps par cœur. J’en connais toutes les teintes de couleurs sous tous les éclairages, j’en connais tous les mouvements de muscles. « Moi aussi j’ai un programme à te proposer. » Je murmure finalement avant de le pousser sur le lit, mes mains se dégageant de ses hanches pour mieux trouver leur place contre sa ceinture que je défais avec lenteur, soucieux de profiter de chaque seconde. Nos programmes sont sans doute très semblables, en vérité, mais j’adapte le mien à la nouvelle réalité des choses et au besoin de davantage penser en tant que nous plutôt que moi. C’est avec cette première idée en tête, et bien d’autres à côté, que j’ouvre le bal du reste de la soirée.

Mon corps tout entier cherche l’éternelle chaleur du sien, mes gémissements prennent bien souvent la forme de son prénom, et aucune once de mon esprit ne regrette d’avoir échangé l’idée initiale de dessiner pour plutôt profiter d’un tel moment en sa compagnie. Mon regard se pose à de nombreuses reprises contre son tatouage sans que je ne sache en faire autrement et jamais mes lèvres n’ont autant cherché le contact des siennes ou, à défaut, de n’importe quel grain de peau qui pourrait arriver près d’elles. Jamais les minutes ne se sont égrénées aussi suavement depuis bien longtemps et il me semble évident que le reste de la nuit ne sera pas passé avec chacun dans sa chambre, parce que ce serait le traiter comme un gigolo qui n’a jamais aidé. Pour m’assurer de sa présence bien malgré moi, et malgré tous les efforts que je tente de faire, un bras persiste à être enroulé autour de ses épaules maintenant que nous sommes pleinement couchés au creux du lit. Mon torse se soulève encore rapidement, signe de l’effort qui n’a rien eu de désagréable, bien au contraire. Mon sourire prouve cette idée, surtout lorsque mes yeux se reposent sur le profil de l’anglais. « Tu restes, hm ? » Hm équivaut sûrement à un s’il te plaît que je suis le premier à juger pathétique s’il venait à exister. « Je comptais vraiment dessiner avant que tu parasites toutes mes idées, pour ta gouverne. » Je reprends avec un autre sourire, relâchant ses épaules pour plutôt utiliser ce bras pour m’appuyer dessus et gagner un peu de hauteur alors que je me penche vers lui. « J’ai pas oublié t’en avoir promis un autre. » Je commente alors que mon index retrace les lignes de son tatouage, que j’observe enfin sans voir mon attention détournée ailleurs. « Il te plaît encore ? » Il s’agit d’art, et quand il s’agit d’art je peux accepter les améliorations à apporter. Je peux l’entendre si la réponse se résume à un ‘non’, quand bien même je ne cache pas mon envie de réitérer l’exercice. Je prendrai le temps de demander son avis avant de passer à l’exercice, la prochaine fois. Mon regard passe du tatouage à ses yeux, dans lesquels je m’arrête quelques instants. « Tu m’as manqué. » Je souffle un peu plus bas, bien preuve que ces mots ne sont pas dans mes habitudes. Preuve en est aussi, je me laisse lourdement retomber sur le dos l’instant suivant, mes yeux posés sur le plafond sans saveur. « On dirait un ado après sa première fois, c’est pathétique. » Je l’avoue moi-même dans un rire qui ne s’étend pas de trop.


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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyDim 8 Oct 2023 - 15:48


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innocence died screaming.

« Je crois que j’ai un début de réponse. » Le coin de ses lèvres se retroussa avec malice tandis qu'il laissa officiellement planer la possibilité d'une suite des plus agréables pour cette soirée, laquelle il ne s'imaginait pas passer seul dans sa chambre mais bien auprès de lui, dans cette bulle qui se recréait tout autour d'eux depuis leur arrivée à Côme. Une bulle que l'anglais s'était langui de retrouver, après des mois rythmés par les conflits et les malentendus. Ce soir, ils regoûtaient à une simplicité agréable et rassurante, retrouvaient leurs marques à mesure que leurs barrières tombaient et que leur proximité, elle, grandissait. S'il était encore question de prendre sur eux lorsqu'ils dînaient dehors ou arpentaient les rues de Côme à la nuit tombée, la donne avait changé maintenant qu'ils n'étaient plus que tous les deux et qu'un seul regard échangé leur suffisait pour comprendre qu'ils désiraient la même chose, qu'ils l'avaient même sans doute attendu aussi longtemps l'un que l'autre. Confier à l'italien les rennes de cet échange était on ne peut plus calculé de la part de James : il voulait qu'Auden combatte l'idée qu'il risquait à tout moment de faire un pas de travers et qu'il perçoive qu'au contraire, l'anglais n'attendait qu'un baiser de sa part pour s'abandonner complètement entre ses bras. Au contact de ses lèvres contre les siennes, James sentit ainsi son cœur rater un battement, désarçonné par la douceur inouïe de ce contact et par le désir sourd qu'il réveilla en lui. « De ce genre ? » Déjà les lèvres d'Auden avaient trouvé refuge contre la peau de son cou, parsemant celle-ci de frissons le long de son chemin. « Ou de ce genre ? » - « Quelque chose dans ce goût-là, oui. » Il articula tout bas, ses mains d'ors et déjà incapables de rester à leur place et entreprenant de le rapprocher toujours plus de lui, glissant sous le tissu de sa chemise pour apprivoiser chaque parcelle de peau qui lui était offerte. Se laissant entraîner jusqu'au lit, il perçut une minute d'hésitation dans le regard d'Auden et y plongea le sien de façon à y gommer le moindre doute : il en avait envie, et cette certitude n'était pas vouée à s'évanouir de si tôt. Déjà, sa main glissa un peu plus bas sous sa chemise pour effleurer son bas-ventre, alors que sur ses lèvres s'esquissa sans doute le sourire le moins innocent qui soit. « J’ai besoin de connaître le modèle que je vais dessiner. » - « Il me semble pourtant qu'il ne t'est pas vraiment inconnu. » Son ton se fit le miroir du sien, à la fois amusé et entendu, alors qu'il aurait tout aussi bien pu se rejouer le film de ces nombreuses nuits qu'Auden et lui avaient passé entre les mêmes draps mais préférait nettement se concentrer sur le moment présent. « Tu es un perfectionniste, c'est aussi ce qui me plaît chez toi. » Il prétexta dans un murmure, convaincu qu'Auden saurait redessiner les moindres contours de son corps les yeux fermés pour les avoir si souvent retracés du bout de ses doigts. « Moi aussi j’ai un programme à te proposer. » Un programme qui avait déjà tout pour lui plaire, alors que son corps rebondit contre le matelas et fut bientôt suivi de celui du peintre, ses mains affairées à le débarrasser de ses vêtements et ses lèvres à embrasser chaque millimètre de peau se dévoilant à lui. A cet instant, déjà, son cœur lui semblait peser bien plus léger.

Des instants de passion ponctués de moments d'une rare douceur, ils n'en avaient plus partagé de la sorte depuis assez longtemps pour que James cherche immanquablement à les prolonger. Le ballet de leurs corps prit finalement fin entre deux soupires, deux râles erratiques que James étouffa contre la peau du peintre, entre ses étreintes qu'il avait tant attendu de pouvoir retrouver. Le souffle court, la peau rougie par l'effort autant que par les baisers qu'y avait éparpillé Auden, James se laissa retomber tout contre ce dernier et pensa aussitôt à ne plus quitter ce lit jusqu'aux premières heures du jour, au minimum. Il se sentait tout simplement bien, contre lui, sans plus d'obstacle pour se dresser entre eux – pas même la plus petite épaisseur, cette fois, ce qui avait considérablement aidé à ce qu'ils se rapprochent et mettent une bonne fois pour toutes leurs rancœurs de coté. Sa tête calée contre l'épaule d'Auden, une main posée sur son torse se soulevant à chacune des inspirations du peintre, il éprouva un double sentiment d'apaisement et de sérénité qui lui aussi s'était fait rare ces derniers mois. Son cœur battait à toute allure et son corps, lui, tremblait encore des soubresauts de plaisir qui l'avaient animé quelques instants plus tôt. « Tu restes, hm ? » Redressant doucement son visage de façon à pouvoir reposer son regard dans le sien, il se retint de lui dire qu'une part de lui espérait qu'il le lui propose, n'éprouvant aucune envie de retrouver de si tôt son propre lit. « J'en avais l'intention, oui. » L'idée fit même naître l'esquisse d'un sourire sur les lèvres de l'anglais, qui n'avait eu besoin que d'une soirée auprès du peintre pour retrouver pleinement goût à sa présence, sa chaleur, ses étreintes. Et un millier d'autres choses un peu moins orthodoxes, sans doute. « Je comptais vraiment dessiner avant que tu parasites toutes mes idées, pour ta gouverne. » Un air plus amusé se peignit cette fois sur ses traits et James fronça les sourcils d'un air faussement outré. « Horripilant, cet artiste, décidément. » Il protesta en posant le bout de son index contre son torse avant de souligner, d'un air un peu plus joueur. « Il me semble que t'as pas opposé beaucoup de résistance, tout à l'heure. » Loin de là, même, qu'il se plairait à ajouter si Auden osait prétendre qu'il avait un seul instant pensé à dessiner au cours des dernières minutes. Ils avaient rapidement eu mieux à faire, et il ne rougissait pas le moins du monde à cette idée.

« J’ai pas oublié t’en avoir promis un autre. » Le regard du peintre s'attarda cette fois sur son tatouage et c'est bientôt le bout de son index qu'il sentit tracer des lignes sur sa peau. « J'ai pas oublié non plus. » Les occasions de remettre le sujet sur le tapis avaient simplement manqué, ces derniers mois, mais il avait souvent repensé au jour où Auden avait noirci sa peau et songé que ça ne lui déplairait pas qu'il recommence. « Il te plaît encore ? » - « Oui. Beaucoup. » Son symbolisme le laissait tout aussi peu indifférent aujourd'hui qu'à l'époque, et il pensait toujours qu'Auden avait fait un choix risqué mais judicieux, lorsqu'il s'était pourtant lancé sans filet de sécurité et sans certitude que son dessin lui plairait. « Je pensais que je finirais par m'en lasser et par me maudire de t'avoir laissé faire. » Il avoua honnêtement, avec tout aussi peu de filtre qu'à son habitude. « Mais c'est pas le cas. » Étrangement, il avait adopté ce tatouage comme une part de lui-même, lui qui pourtant à l'origine n'avait jamais éprouvé la moindre attirance pour ce genre de choses. Il était résolument classique, James, derrière l'impétuosité et l'audace qu'il pouvait mettre dans son art ; les tatouages n'avaient jamais fait partie de son idéal de beauté, pourtant celui-ci avait su toucher quelque chose en lui. « Tu as déjà des idées pour le prochain ? » Il demanda, son regard observant le vide de la chambre, ses doigts s'attardant cette fois à caresser ses clavicules, parcelles de peau que ses lèvres recouvraient il y a encore quelques minutes et où il avait longuement respiré son odeur. « Tu m’as manqué. » A ces mots, c'est sur les traits d'Auden que son regard se reposa pensivement, et un peu plus près de son oreille qu'il souffla à son tour. « Toi aussi, imbécile. » Lui aussi, il lui avait manqué. Manqué au point que cette seule soirée aurait eu des allures de rêve inaccessible quelques semaines plus tôt, lorsqu'il désespérait de retrouver sa présence sans conflit, sans crève-cœur, sans l'impression de le sentir s'éloigner un peu plus à chaque instant. « On dirait un ado après sa première fois, c’est pathétique. » Il jurerait presque le voir rougir et chercher à se dérober à son regard pour cette raison, ce qui fit naître un sourire étonnamment attendri sur les lèvres du créateur, qui roula légèrement sur le coté pour le surplomber en partie. « C'est plutôt mignon. » Il nota, sa bouche formant une petite moue moqueuse et son menton se reposant contre le torse d'Auden. « Pour quelque chose qui sort de ta bouche, je veux dire. » Ils n'étaient pas obligés d'avoir cette conversation maintenant, ni de rendre ça plus solennel que ça ne l'était déjà, raison pour laquelle il cherchait à dédramatiser l'instant. « Mais je crois que je préfère qu'on remette les discussions à plus tard. » Et sans autre forme de cérémonie, et parce qu'ils avaient après tout gagné le droit de fêter leurs retrouvailles plutôt deux fois qu'une, James fondit sur ses lèvres et l'attira tout contre lui avec le désir assumé de jouer les prolongations. Ils avaient déjà convenu qu'il ne regagnerait pas sa chambre de si tôt et ce lit était définitivement trop confortable pour qu'ils s'y endorment de si tôt.

***

Ils avaient pourtant fini par tomber dans les bras de Morphée, profitant d'un repos bien mérité entre le décalage horaire et cette soirée dont ils n'avaient pas profité qu'à moitié, c'est vrai. C'est entre les bras de l'italien que James s'était endormi et qu'il avait surtout combattu des envies qui ces dernières semaines étaient parfois venues le chercher jusqu'à des heures impromptues, lorsque l'insomnie le guettait ou qu'il se mettait subitement à penser à cette bouteille planquée sous l'évier de la cuisine jusqu'à en faire aussitôt une obsession. Ce genre de pensées lui semblaient loin, ce soir, et il osait croire que ces retrouvailles sur fond d'apaisement y étaient définitivement pour quelque chose, quand bien même aucune parenthèse ne durait jamais éternellement avec eux. A ça, James ne voulait définitivement pas y penser, préférant croire qu'ils avaient appris de leurs erreurs et sauraient éviter de systématiquement les répéter. Lorsqu'il ouvrit finalement un œil au beau milieu de la nuit et que son corps s'étira légèrement sous les draps, il ne mit qu'une demi-seconde à noter l'absence d'Auden, sa main glissant tout contre le matelas pour ne trouver qu'une place vide à coté de lui. Craignant que quelque chose l'ait poussé à partir précipitamment, l'anglais se redressa et fut au moins partiellement rassuré de trouver ses affaires et de le trouver lui, finalement, éveillé dans un coin de la chambre, visiblement concentré sur quelque chose. « Quelle heure il est ? » James se frotta les yeux avant de constater qu'il faisait encore nuit noire, dehors, à en juger par la lumière de la lune se reflétant à peine à travers les rideaux. « J'ai cru pendant une minute que t'étais sorti. » Pour aller où ? Il n'en avait aucune idée, mais il n'oubliait pas qu'Auden avait un enfant en bas-âge et qu'une urgence aurait pu le conduire à rentrer plus tôt que prévu. S'il avait été question de Sloane, il n'aurait peut être pas eu le réflexe de le réveiller et ne l'aurait tenu au courant qu'en chemin pour l'aéroport. « Tout va bien ? » Il était réveillé, et il tentait simplement de savoir s'il y avait une raison à ça. Préférant nettement l'idée de le savoir près de lui sous les draps, il hésita pourtant une seconde à lui proposer de venir se recoucher, pressentant que quelque chose le tracassait.
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Auden Williams
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(willton #13) innocence died screaming 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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POSTS : 23730 POINTS : 270

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyLun 9 Oct 2023 - 16:52

Les disputes avec James ont une saveur toute particulière quand il ne s’agit plus que d’une question d’ego de pacotille et que je cherche des excuses enfantines pour qu’il reste un peu plus dans cette chambre n’ayant pourtant pas été enregistrée à son nom, la sienne se trouvant pourtant dans le même couloir. Il pourrait s’y rendre, rien ne l’en empêche, mais il est sûrement aussi envieux que moi à l’idée que cela n’arrive pas, ni maintenant ni dans les minutes à venir qui, sous couvert de connaître parfaitement les courbes de l’homme que je m’apprête à dessiner. « Il me semble pourtant qu'il ne t'est pas vraiment inconnu. » Il me semble aussi que je pourrais les dessiner les yeux fermés, mais en cet instant mon manque d’envie n’est pas dû à un manque d’inspiration. Au contraire, cette dernière est plus présente que jamais, mais cela ne l’empêche pas d’être éclipsée par un autre désir, bien plus fort encore. « Tu es un perfectionniste, c'est aussi ce qui me plaît chez toi. » Je fonds déjà à nouveau sur ses lèvres, plus que jamais assuré de nos désirs semblables. « Ne me fais pas commencer une liste de ce qui me plaît chez toi. Ton ego me rendrait fou ensuite. » Je souffle contre ses lèvres avec cet éternel même sourire amusé. Il sait en partie ce que j’aime chez lui et j’imagine qu’il se doute du reste. Nul besoin d’en faire toute une histoire. De toute façon, ses vêtements trouvent le sol aussi rapidement que les miens et je m’applique à redécouvrir toutes les lignes de son corps, toutes ses courbes et toutes ses spécificités au rythme de nos râles teintés de désir.

* * *

Le temps où nous étions assis à la table du restaurant me semble bien loin sans que cela n’ait rien d’un reproche. Mes doigts trouvent leur occupation contre la chevelure de James, près de ses mèches contre lesquelles ils se nouent avant d’inlassablement recommencer le même schéma, sans jamais s’en lasser. Je ne sais pas attendre davantage avant de lui demander confirmation de sa présence à mes côtés, sans doute déjà prêt à argumenter si jamais sa réponse s’avère être négative. « J'en avais l'intention, oui. » Fort heureusement elle ne l’est pas et je sens un certain poids s’enlever de mon cœur. Je l’aurais laissé repartir s’il en avait décidé ainsi, parce que je ne veux pas déjà recommencer la même erreur et m’emporter parce qu’il décide de s’en aller, mais je suis heureux de le savoir à mes côtés pour les heures à venir, et sans doute la nuit toute entière. Je fais volte-face et dédramatise cette discussion qui n’aura de toute façon pas lieu, déjà occupé à souligner que je comptais bel et bien occuper ma soirée à dessiner avant que sa présence ne rabatte les cartes. « Il me semble que t'as pas opposé beaucoup de résistance, tout à l'heure. » Je souris à mon tour et ne cherche même pas à me défendre. Il sait que j’avais envie de le retrouver, et je ne peux décemment pas le cacher. J’avance rapidement mon visage près du sien pour déjà retrouver ses lèvres dans un baiser volé, aussi fugace que nécessaire. « T’es mal placé pour me parler de résistance. » Je rétorque avec insolence. Je ne saurais pas dire qui de lui ou de moi a véritablement flanché le premier, mais je peux au moins dire que notre vision de la situation était étrangement similaire.

Mes lèvres acceptent de laisser les siennes tranquilles uniquement parce que je trouve un autre moyen d’occupation, en témoigne mes interrogations au sujet du tatouage que j’ai moi-même réalisé. Et que j’ai promis d’un jour conjuguer au pluriel sur sa peau. « J'ai pas oublié non plus. » Encore trop occupé à repasser sur les lignes avec le bout de mon annulaire, comme encore soucieux de protéger un travail qui a largement eu le temps de cicatriser depuis, je ne lui dédie pas de regard. Mon geste a néanmoins connu un bref arrêt lorsqu’il a prononcé ces mots, parce que je ne pensais justement pas qu’il oserait. Je préfère encore lui demander s’il aime toujours le tatouage, parce que je sais pouvoir compter sur lui pour me parler franchement en toutes circonstances. « Je pensais que je finirais par m'en lasser et par me maudire de t'avoir laissé faire. Mais c'est pas le cas. » J’écoute ses explications en le regardant les yeux dans les yeux, cette fois. Je ne lui en veux pas d’avoir douté, parce que je comprends parfaitement ce qui a pu motiver ses pensées. « T’avais assez confiance pour me laisser carte blanche. » Il m’a laissé faire à tous les niveaux, et je sais déjà qu’il serait prêt à recommencer alors que nous étions occupés à se tirer dessus à balles réelles il y a de ça peu de temps encore. J’ai toujours eu sa confiance. Parfois à tort, parfois à raison. Je suis soulagé de savoir que cela a été à raison pour cette fois. « Il a bien guéri. » J’ajoute simplement, comme si ces mots allaient pouvoir l’aider à tourner la page une fois pour toutes sur cet épisode de sa vie et les blessures qui ont été les siennes, aujourd’hui recouvertes par ledit tatouage. « Tu as déjà des idées pour le prochain ? » Je fais non de la tête. Je n’étais pas certain qu’il y aurait un second tatouage un jour, alors je ne me suis pas autorisé à y penser. Je me suis restreint pour ne pas vivre davantage avec le poids des remords qui étaient déjà bien assez nombreux mais que ses caresses contre mes clavicules rendent un peu moins pesants. « Rien de concret. Mais je peux y réfléchir, si tu te sens prêt. » S’il a de nouveau assez confiance en moi pour me laisser faire, et s’il estime être prêt, je serais particulièrement heureux de réitérer l’exercice. Mais ça, il le sait déjà.

Après avoir pesé mes mots un instant, je finis par murmurer qu’il me m’avait manqué. Qu’il me manque encore, quoique laisse supposer l’instant présent. Mon regard trouve le sien lorsqu’il pose ses yeux sur mon profil mais je ne dis rien de plus, et ne fais rien de plus non plus. « Toi aussi, imbécile. » Lentement, ma tête bascule contre l’oreiller et mes lèvres trouvent aussi son oreille. « Imbécile toi-même. » J’annonce dans un sourire, avant qu’il bouge légèrement sur le côté et me surplombe. Mon regard quitte le sien uniquement pour aider à occuper mes mains, qui dessinent des cercles invisibles contre son épaule. « C'est plutôt mignon. » Son menton se pose sur mon torse et ma main en profite déjà pour retrouver place contre ses mèches. Mignon n’est pas un terme qu’on m’associe souvent, et il me connaît assez pour savoir que je n’ai pas d’affection particulière envers ce dernier. « Pour quelque chose qui sort de ta bouche, je veux dire. » - « Tu peux toujours dire que c’est du génie, peu importe ce que je dis. Ça fonctionne. » Je n’entrerai pas dans une réelle discussion après ce que je viens de dire et je comprends aisément que lui non plus. Nos avis sont sur la même longueur d’onde, ils s’entendent sur le fait qu’il n’y a rien à dire et tout est parfait de cette manière. « Mais je crois que je préfère qu'on remette les discussions à plus tard. » Et puisque le baiser qu’il initie dans le même instant ne laisse aucune sorte de doute quant à ce qu’il attend du reste de la soirée, je préfère à mon tour qu’on remette les discussions à plus tard pour plutôt se concentrer sur l’instant présent. Autrement dit, la poigne de ma main contre ses mèches se raffermit et mes lèvres retrouvent les siennes dans l’écho de baisers passionnés qui ont déjà existé il y a pourtant peu de temps. Cela ne semble déranger ni lui ni moi, pourtant.

***

La nuit a été courte et cela ne ressemble en rien à une manière détournée pour dire que James et moi avons profité de nos retrouvailles. Il y a eu ça, oui, mais il y a surtout eu le fait que je n’ai pas su garder le sommeil bien longtemps, pourtant apaisé par le simple fait de pouvoir dormir auprès de lui. Mon corps a épousé les formes du sien, mon visage a trouvé sa place près de sa nuque, et pendant quelques maigres heures j’ai pu profiter d’un sommeil bienvenu. Ça a été d’autant plus difficile pour moi que d’accepter l’idée que je ne retrouverai plus le sommeil et de me dégager de lui plutôt que de risquer de le réveiller. Il doit aussi profiter de ce voyage pour se reposer, n’en fasse mentir le décalage horaire qui n’aide pas à la cause. Mais ici, à Côme, on s’est déjà jurés que rien de mal ne pourrait arriver et nous tirer de la quiétude de l’endroit, raison pour laquelle je me relève au son de sa respiration, calme et paisible, pour retrouver le bureau de la chambre et y dessiner, comme initialement prévu.

Mes pensées sont parasitées par d’autres, mon coup de crayon est plus épais et hargneux que ce que j’aurais aimé. Je n’arrive pas à me faire à l’idée que je devrais retourner dormir et profiter du moment puisque je suis incapable de dire si nous nous entendrons encore à notre retour, et qu’aucun scandale supplémentaire n’aura éclaté. Je pense à ça, je pense à tout le reste, et je noircis la feuille qui était blanche il y a peu de temps encore. « Quelle heure il est ? » L’entendre me surprend, mais j’avais commencé à percevoir ses mouvements entre les draps. « Je voulais pas te réveiller, rendors toi. » Je souffle simplement sans même me retourner vers lui. Je décale simplement la lampe pour qu’elle éclaire uniquement le mur et l’épargne davantage. Il est trop tôt pour qu’il pense à se lever lui aussi, voilà l’heure qu’il est. « J'ai cru pendant une minute que t'étais sorti. » Ses mots me touchent et me peinent, et je sais qu’il aurait détesté l’idée que je ressente de la peine à son égard. Mais je sais ce qu’il veut dire derrière ces mots-là, et je sais aussi que cela signifie qu’il avait peur que je l’ai abandonné. « J’ai pas quitté la chambre. » J’annonce doucement, cette fois-ci en prenant la peine de me retourner pour l’observer un instant. Je n’ai pas quitté la pièce et je ne compte pas le faire: il n’a rien à craindre.« Tout va bien ? » - « Tout va bien. » Je réponds machinalement malgré son inquiétude qui semble un peu plus évidente à chaque seconde. Je me retourne et donne de l’attention à mon dessin pour ne pas continuer davantage une discussion qui n’a aucune valeur, certain que James retrouvera le sommeil d’ici peu de temps.

Coude posé sur la table, je m’ébouriffe nerveusement les cheveux avant de souffler. « C’était pas très crédible, hm ? » Je me retourne plus doucement vers lui, sans doute déjà un brin coupable de lui avoir menti. Je me sens d’autant plus coupable de réduire à néant tout ce qui pouvait lui rester de sommeil. « Je repensais à l’histoire entre mon frère et ton cousin. » J’avoue sans lui imposer de me tirer les vers du nez. Il veut savoir ce qu’il se passe, je le comprends sans mal, et j’accède pas à pas à sa demande qu’il n’a même pas eu à formuler. Il n’est pas question de bons souvenirs quand on repense à ce qu’il s’est passé entre eux. « Et je repensais à la façon que tu as de toujours parler de lui. » Il n’est que son cousin par les liens du sang mais James en parle comme d’un frère, d’un petit frère qu’il serait prêt à protéger contre vents et marées. Son affection pour son cadet est non feinte, et assez rare lorsqu’on connaît James. A plusieurs reprises, j’ai eu l’impression de le voir agir et réfléchir comme un père veillant sur sa progéniture. « Y’a un truc que je t’ai jamais dit. Ni raconté à personne. » Sauf à Ginny. Est-ce qu’il est conscient qu’elle est toujours l’exception ? Je ne sais pas, je ne veux pas savoir. La citer ne changerait rien à la situation, qui a pourtant toujours le don de me mettre terriblement mal à l’aise au point où je me relève et préfère faire les cents pas pour avoir cette discussion. J’ai besoin de quelques secondes supplémentaires pour trouver un angle d’attaque, pour savoir par quoi commencer. « Saül a adopté son fils. Damon. » Mais encore ? qu’il pense sûrement en cet instant, n’ayant sans doute pas envie que je prononce le prénom de mon frère ni même que je m’attarde à raconter des anecdotes communes à son sujet. Je ne le ferai pas, qu’il se rassure. « Je suis son père biologique. » J’annonce enfin, non sans mal. Repenser à toute cette histoire me noie encore dans les regrets.

Puisque je suis lancé dans les aveux, je prends une dernière grande inspiration et cesse de jouer à l’enfant hyperactif avant de me planter au pied du lit. Mon regard trouve le sien, loin de se présenter avec toute la malice qui était la mienne en soirée. « J’ai connu sa mère qu’un soir, et j’ai jamais été présent pendant la grossesse. » Pas comme pour Sloan. Pour lui, tout était différent. « Le jour où il est né, j’étais saoul et défoncé. » Et j’ai choisi de me mettre dans un tel état pour ne pas penser au reste, comme j’ai aujourd’hui choisi de ne plus jamais en arriver là. Mais ça, il le sait déjà, et il est bien le premier à savoir que je réponds toujours pas la négative lorsqu’il me propose un verre. Il est le seul à pouvoir comprendre toutes les répercussions de cet épisode sur ma vie, aussi, et comprendre pourquoi je lui en veux autant d’avoir commencé à boire alors qu’il n’a pas le temps de gâcher sa vie, son talent, ou ses rêves. « Je veux pas que tu fasses les mêmes erreurs que moi. » Je souffle tout bas, incapable de savoir si je veux qu’il entende ces mots en plus de tout le reste.


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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyMer 1 Nov 2023 - 20:12


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innocence died screaming.

« Ne me fais pas commencer une liste de ce qui me plaît chez toi. Ton ego me rendrait fou ensuite. » Oh, Auden le connaissait assez pour savoir que ça n'était pas exagéré de le dire, le regard de l'anglais s'éclairant déjà avec malice à la seule idée de savoir effectivement s'y prendre mieux que personne dans ces cas-là. « Heureusement que tu as l'habitude de composer avec et que tu devrais t'en sortir. Mais ne va pas croire que je te ferai pas énumérer cette précieuse liste un jour. » Puisqu'après tout il était celui qui avait tenu à préciser l'existence de la liste en question, faisant briller le regard de celui qui ne comptait pas la modestie parmi ses qualités mais qui se surprenait encore à éprouver une exaltation toute particulière à l'idée que cette attirance profonde qu'il éprouvait pour Auden soit tout aussi réciproque aujourd'hui que des années en arrière. Peu importe le nombre de rencontres qu'il pouvait faire ou combien d'entre elles pouvaient se concrétiser entre ses draps, tout restait bien à part dès qu'il était question du peintre et si ses airs impassibles avaient pu le cacher fut un temps, ça n'était probablement plus le cas aujourd'hui.

***

La façon dont ils avaient occupé les dernières minutes, elles, ne les aurait certainement pas surpris des mois en arrière, alors qu'Auden et lui n'avaient jamais su résister bien longtemps à la présence l'un de l'autre et encore moins su faire preuve de chasteté dans ces moments-là. Pour autant, le tout avait ce soir quelque chose d'un peu plus précieux. Après ce qui les avait maintes fois opposé au cours des derniers mois, après la manière dont il avait bien cru le perdre et ne jamais retrouver ce qu'ils partageaient – et tout ça, sans qu'Auden n'ait jamais cessé de revêtir la même importance à ses yeux – pouvoir simplement se blottir contre lui et l'enserrer de ses bras l'envahissait d'un soulagement que James n'avait vraiment mesuré qu'en retrouvant sa chaleur, ses étreintes et ses baisers. Un ballet qui n'avait rien d'inédit les concernant mais auquel il s'était abandonné deux fois plus, simplement heureux de retrouver cette simplicité et cette passion – simplement heureux, en vérité, de le retrouver lui. « T’es mal placé pour me parler de résistance. » Il ne fallait pas avoir été présent dans cette chambre au cours de la dernière heure et lorsque leurs corps s'étaient pleinement retrouvés eux aussi pour savoir que dans cette histoire, aucun d'eux n'avait su faire preuve de la plus petite résistance, raison pour laquelle son sourire s'étirait avec amusement. « Mais moi j'ai jamais prétendu avoir eu autre chose à l'esprit que de terminer la soirée de cette façon. » Il confia entre deux respirations haletantes, un peu trop fier pour vouloir reconnaître qu'il n'avait en vérité aucune certitude qu'Auden nourrirait les mêmes désirs que lui et serait prêt à retrouver son intimité lorsque son propre désir grondait au fond de son ventre, un peu plus tôt dans la soirée. Que celle-ci ait finalement pris la tournure qu'il espérait, celle qu'il attendait sans doute depuis des mois, le réjouissait bien plus qu'il ne s'autorisait même à le montrer. « T’avais assez confiance pour me laisser carte blanche. » Il avait raison, Auden, et c'est bien pour ça qu'il n'aurait pas même envisagé de se tourner vers quelqu'un d'autre pour le tatouer. « Parce que je savais qu'à défaut de nécessairement me plaire, le dessin serait au moins parfaitement réalisé. » L'anglais ironisa, ses doigts occupés à tracer des lignes invisibles le long de sa peau, son regard se raccrochant au sien tandis qu'il précisa. « Je voulais voir ce que ça t'inspirerait, de me tatouer. Ce qui te viendrait en premier à l'esprit. » Il avait voulu voir ce qu'il lui inspirerait, lui, tout simplement, sans qu'il soit pour une fois question d'un portrait esquissé sur une feuille de papier ou reproduit sur une toile. « Il a bien guéri. » Des mots auxquels James acquiesça en silence, presque pensivement, alors que l'idée de le laisser recommencer s'était frayée un chemin dans son esprit. Auden le connaissait parfaitement, il savait que l'idée de recouvrir sa peau d'encre toute entière ne l'intéressait pas le moins du monde – ce qui l'intéressait, en revanche, c'était l'idée de le laisser y apposer quelques unes de ses œuvres, sans jamais trahir celui qu'il était. « Rien de concret. Mais je peux y réfléchir, si tu te sens prêt. » - « Réfléchis-y. » Et il se surprit presque à ne pas éprouver la moindre hésitation au moment de lui répondre, James. « Et à l'emplacement, aussi. Tu sais déjà que je serai dur en affaires à ce niveau-là. » Il lui rappela entre deux baisers parsemés contre sa mâchoire et à la commissure de ses lèvres, à peu près certain qu'il n'avait pas besoin de lui rappeler qu'il tenait à garder ça le plus discret possible, loin de caresser l'idée de troquer ses costumes ajustés contre des t-shirts et d'afficher fièrement d'imposants tatouages le long de ses avant-bras. Finalement, encore davantage que l'idée qu'Auden semble tenir à le garder près de lui ce soir, c'était celle de lui avoir manqué qui le toucha probablement le plus, sans qu'ils n'aient besoin de rendre l'instant trop solennel. Il leur suffisait comme toujours de plonger leurs regards l'un dans l'autre pour se dire tout ce qu'ils n'osaient pas prononcer, la plupart du temps pour ne pas se dévoiler de trop ou se départir de la pudeur qui les protégeait : Auden lui avait manqué à lui aussi et il osait croire que l'italien savait déjà à quel point. « Imbécile toi-même. » Et ce ne serait pas des retrouvailles en bonne et due forme si les insultes n'étaient pas déjà de la partie, valant au sourire du styliste de se retrousser avec amusement – et sans doute une pointe de provocation. « Tu peux toujours dire que c’est du génie, peu importe ce que je dis. Ça fonctionne. » La vérité, c'est que ses paroles l'avaient laissé bien moins insensible qu'il ne voulait le montrer et que c'était aussi sa manière de démystifier l'instant, de le taquiner de la sorte. « On verra pour flatter ton ego plus tard, monsieur le génie. » Pour l'heure, ils avaient mieux à faire et c'est bientôt ses lèvres que James retrouva et dans une étreinte qu'ils renouèrent une fois de plus avec le plaisir de ces instants retrouvés.

***

En ouvrant les yeux au beau milieu de la nuit pour s'apercevoir que le lit était vide de la présence et de la chaleur d'Auden, James redouta un court instant que le peintre ait pu s'éclipser et ainsi sonner la fin précipitée de leur voyage, lequel il n'avait pas la moindre envie d'écourter de son coté. Ainsi lorsqu'en se redressant sur le matelas son regard capta finalement sa silhouette à travers l'obscurité de la pièce, l'appréhension laissa la place au soulagement et son cœur, lui, s'allégea quelques peu. « Je voulais pas te réveiller, rendors toi. » Il dessinait, Auden. Il dessinait et ça le rendait forcément curieux de savoir pourquoi, alors qu'à cette heure-ci c'est à ses cotés qu'il devrait normalement reprendre des forces. « A quoi bon, je suis réveillé maintenant. » Et tout ce qu'il se demandait, c'est s'il s'était passé quelque chose pour qu'il soit tiré du sommeil et ait agrippé son carnet à dessins. Son regard le détaillait avec une inquiétude nouvelle, ses yeux se plissant pour le distinguer malgré la pénombre, son corps se languissant d'ors et déjà de sa présence à ses cotés. « J’ai pas quitté la chambre. » C'était comme s'il savait qu'il avait besoin de l'entendre, peut être pour être rassuré, peut être simplement parce qu'une part de lui redoutait toujours que ces retrouvailles soient de courte durée et qu'une distance s’immisce à nouveau entre eux. Ce n'était pas ce qu'il voulait ; il ne voudrait revivre aucun de ces moments qu'Auden et lui avaient passé loin l'un de l'autre ces derniers mois. « Tout va bien. » - « Hm ? » A sa voix, James percevait que quelque chose n'allait pas si bien que ça, que ça n'était pas seulement une soudaine insomnie qui l'avait tiré du lit – James osait croire qu'il aurait cherché après sa chaleur et son contact dans le cas contraire, après tout ils n'avaient jamais eu beaucoup de mal à occuper ce genre de nuits tous les deux. « C’était pas très crédible, hm ? » Au moins il le reconnaissait et ne cherchait pas à lui cacher la vérité, rassurant un James qui plus que tout souhaitait éviter que le moindre non-dit vienne à nouveau peser sur leur relation. C'avait été le cas à plusieurs reprises ces derniers mois et il se refusait à refaire les mêmes erreurs. « T'as pas à faire semblant avec moi, Auden. T'en auras jamais besoin. » Il lui assura alors, s'asseyant pour de bon sur le matelas avant d'enfiler son boxer et de maintenir un contact visuel avec lui. Si les derniers mois avaient peut être laissé quelques traces, il refusait de laisser tout ça les atteindre plus longtemps : ça n'avait rien changé, ni entre eux ni à ce qu'Auden représentait pour lui. Tout comme ça n'avait rien changé à la manière dont il se souciait de lui et était prêt à recueillir ses confidences lorsqu'il avait quelque chose sur le cœur, ou simplement envie de parler. « Je repensais à l’histoire entre mon frère et ton cousin. » Silencieux et forcément intrigué, James le laissa poursuivre, convaincu qu'il ne lançait pas le sujet pour trouver la moindre excuse au comportement de Saül ; et c'était tout ce dont il avait besoin d'être sûr en cet instant. « Et je repensais à la façon que tu as de toujours parler de lui. » Un mince sourire fendit le coin de ses lèvres tandis qu'il secoua doucement la tête, incapable de nier combien sa relation avec Ambrose était particulière et unique à bien des égards. « Je sais pas faire autrement que de veiller sur Ambrose. Même si je sais que ça peut sembler surprenant pour certains. » Pour ceux qui lui connaissaient une apparence froide et intraitable, une impassibilité à toute épreuve et un certain égoïsme. Ceux qui en somme ne le connaissaient pas aussi bien que pouvait le faire Auden : lui, il savait combien tout ça cachait en réalité une énorme propension à s'inquiéter pour ceux qu'il aimait.

« Y’a un truc que je t’ai jamais dit. Ni raconté à personne. » A ces mots, James resta suspendu à ses lèvres, quelques peu surpris que ce moment bien particulier soit davantage propice aux confidences que tous ceux qu'ils avaient partagé depuis le début de ce voyage, mais loin de s'en plaindre pour autant. Alors lorsqu'Auden quitta finalement la chaise où il avait élu domicile pour aligner quelques pas à travers la chambre, c'est son regard attentif et quelques peu soucieux qui suivit sa silhouette sans dire un mot, attendant simplement qu'il se sente prêt à lui parler. Ils aviseraient ensuite, ensemble. « Saül a adopté son fils. Damon. » La surprise se lut sans doute un traître instant dans le regard de l'anglais, qui resta malgré lui bouche bée face à cette confession. Il n'avait jamais eu de raison de croire que Damon Williams puisse ne pas être le fils de son père, sans même qu'il soit uniquement question d'une certaine ressemblance physique entre les deux hommes : il n'avait simplement jamais questionné cette réalité parce qu'Auden n'avait jamais sous-entendu quoi que ce soit en ce sens. « J'aurais jamais pensé. » Et s'il n'était pas encore tout à fait sûr de savoir où Auden avait l'intention d'aller avec ce préambule, ses questions ne mirent que quelques secondes à trouver des réponses. « Je suis son père biologique. » Là, c'est à un tout autre degré que James se retrouva à expérimenter la stupéfaction et l'incrédulité, incapable d'envisager cette éventualité avant qu'Auden ne l'énonce, alors même que certains détails lui auraient peut être mis la puce à l'oreille s'il avait eu la moindre raison de se douter de quelque chose. « Tu es son... père. » Il répéta, comme s'il avait besoin de se l'entendre dire pour intégrer l'information, son esprit subitement pris d'assaut par un millier d'interrogations et ses yeux cherchant après ceux de l'italien comme s'il risquait d'y lire la moindre réponse. Auden avait un fils, un fils qui cette fois n'allait pas sur ses trois ans mais était au contraire un adulte à part entière, un jeune homme dont James avait souvent entendu parler sans jamais se douter de qui il était réellement pour le peintre. Maintenant qu'il y repensait, lui aussi avait pourtant toujours montré une tendresse particulière pour ce gamin. « J’ai connu sa mère qu’un soir, et j’ai jamais été présent pendant la grossesse. Le jour où il est né, j’étais saoul et défoncé. » Enfin, tout faisait sens et leurs discussions de ces dernières semaines, elles, s'éclairaient sous un jour bien différent. « C'était de ça dont tu me parlais l'autre jour, quand tu me disais que tu étais dans un état second à l'un des jours les plus importants de ta vie. » C'était à cette naissance qu'il faisait allusion, y compris lorsqu'il lui avait confié qu'il y avait plus mais ne semblait pas encore prêt à poursuivre ses confidences. Auden le faisait aujourd'hui, et il réalisait véritablement tout ce que ça devait représenter pour lui de briser ce secret, dont bien peu de personnes connaissaient sans doute l'existence. Cela faisait-il de lui un privilégié, un exception, un être à part dans la vie d'Auden ? S'il osait l'espérer, James savait pour une fois se montrer suffisamment humble pour reconnaître qu'il n'était pas question de lui. « Je comprends maintenant. » Il souffla un peu plus bas, sans que ses paroles ne portent la moindre trace de reproche. Il ne lui reprocherait pas de ne rien lui avoir dit plus tôt, pas quand il considérait que malgré tout, ces confessions-là appartenaient à une partie de sa vie sur laquelle Auden ne lui devait rien. James était bien plus touché qu'il ne le montrait pour l'heure qu'il se confie aujourd'hui, mais ça n'était pas comme si l'existence de Damon et la place nouvelle qu'il occupait dans la vie d'Auden risquait de changer quoi que ce soit entre eux, n'est-ce pas ? « Pourquoi tu ne bois plus, aussi. » Et pour lui qui avait toujours pressenti que ça englobait quelque chose de bien plus profond que ce qu'Auden n'avait jamais sous-entendu auprès de lui, ça voulait véritablement dire quelque chose d'être mis dans la confidence. Ça voulait véritablement dire quelque chose qu'il lui parle aujourd'hui.

« Je veux pas que tu fasses les mêmes erreurs que moi. » A ces mots, son regard se détacha du sien un instant pour se perdre dans le vide et l'obscurité de la pièce, alors qu'il nourrissait à présent l'impression que ce poids sur son cœur pesait un peu plus lourd. « Approche. » Il demanda, sa main tendue vers lui jusqu'à ce que les doigts du peintre s'y accrochent et que les siens s'y enroulent, l'attirant vers lui avant de le faire asseoir à ses cotés sur le matelas. Le silence régna un court instant dans la chambre avant que James ne se décide à le briser, s'armant de plus de précautions que d'ordinaire pour ne pas s'y prendre maladroitement quand il paraissait évident que le sujet continuait de beaucoup le toucher, sans que ça n'ait rien de surprenant ni d'improbable – même à ses yeux. « Tu devais être tellement jeune quand ça t'est tombé dessus. » Damon avait dans la vingtaine aujourd'hui, un simple calcul suffisait à lui dire qu'Auden lui-même sortait à peine de l'adolescence à l'époque. Son regard le couva avec une tendresse toute particulière tandis qu'il s'efforça de l'imaginer vingt ans plus tôt, définitivement trop jeune et trop indomptable pour assumer ce que représentait une grossesse et l'arrivée d'un bébé. Pourtant, il ne prétendrait pas connaître pour l'heure toutes les subtilités de cette histoire ou la façon dont les choses s'étaient précisément organisées : il laissait à Auden le bon soin de décider ce qu'il voulait lui confier et de quelle façon. « C'est pas une excuse, et je sais que tu me donneras pas tort sur ce point. Mais ça aurait été déstabilisant pour n'importe qui, alors c'est au moins une circonstance atténuante à mes yeux. » Alors s'il lui disait qu'il s'était mis minable parce que la perspective d'avoir cet enfant l'effrayait par dessus tout, il pourrait l'entendre et surtout, il ne lui viendrait pas à l'idée de le juger. Et Auden le connaissait assez pour savoir que ses propres problèmes n'étaient pas ce qui lui inspirait cette clémence, ni le fait de savoir aujourd'hui combien certaines substances faisaient parfois des réconforts un peu trop précieux face à certaines difficultés. Redevenant silencieux quelques secondes, James poussa finalement un soupire presque inaudible, puis se passa une main sur le visage au moment de souffler. « Je serais père depuis plusieurs mois si tout s'était passé comme on l'avait prévu, Cristina et moi. » Un sujet qu'ils n'avaient plus évoqué depuis des mois et le plus souvent à la demande du styliste, qui vivait bien plus difficilement les retombées de cette histoire qu'il ne le prétendait la plupart du temps. Ce n'était pas tous les jours que vous passiez des mois entiers à préparer l'arrivée d'un enfant pour finalement que votre mère porteuse s'évanouisse dans la nature et décide de vous laisser en plan. Et tout ça après avoir déjà passé tout ce temps à tenter de vous convaincre qu'en fin de compte, et contrairement à ce que vous aviez toujours pensé, vous étiez peut être vous aussi doté d'une fibre paternelle, capable de nouer un lien tangible avec cet enfant que vous vous étiez progressivement surpris à désirer vous aussi, à attendre même avec une impatience de plus en plus palpable. Pour ne connaître qu'une désillusion un peu plus lourde à l'arrivée. « Et j'aimerais te dire que tout aurait été différent et que jamais je me serais laissé aller comme je le fais, mais la vérité... c'est que je peux même pas en être sûr. » Au fond de lui, James se nourrissait sans doute de la conviction qu'une partie du problème trouvait son origine dans la façon dont cet enfant avait disparu de sa vie avant même qu'il ne les rejoigne officiellement, mais ce serait admettre qu'il n'avait plus vraiment été le même après ça. « Moi non plus je veux pas faire ces erreurs-là un jour, mais la différence c'est que les tiennes ne te définissent pas. Aujourd'hui tu es un père plus qu'à la hauteur et présent pour Sloan. Et tu pourrais même construire quelque chose avec Damon. » Il n'était sûrement pas trop tard pour ça, surtout quand l'unique figure paternelle que son fils ait toujours connu s'avérait être une ordure de la pire espèce – un fait qu'il ne rappellerait pourtant pas, ne souhaitant pas remettre ce sujet-ci sur le tapis dans un moment pareil. « Tandis que moi, c'est qu'une case de plus que je coche dans la liste des choses qui feraient sûrement pas de moi un bon candidat pour le rôle. » Il reprit finalement d'une voix faussement égale, quelque chose se tordant subitement dans sa cage thoracique et l'amenant à secouer la tête pour chasser au plus vite cette pensée. Ça ne devrait pas l'atteindre autant, après tout, alors sans doute que l'atmosphère le rendait simplement un peu trop sentimental. « Tu le sais depuis toujours ou... ? Et Damon, il le sait ? » Il demanda finalement, son regard raccrochant le sien tandis que ses doigts n'avaient cessé de s'entremêler aux siens, le laissant décider d'à quel point il voulait détailler sa réponse ou balayer la question pour remettre les confidences à plus tard. Il se confiait à lui, en entrouvrant cette porte vers son passé, et James était suffisamment conscient de ce que ça lui coûtait pour savoir apprécier ces confessions à leur juste valeur.
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde.
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TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (05)savannah #9james #25ginny #116akiragideon


(willton #13) innocence died screaming Ced3f346bf11c2988b40736efd5224dfde6f3e94
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

(willton #13) innocence died screaming 02758a5bdb605676271cd8651f6b01e61722e808
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.


(willton #13) innocence died screaming 2b8f9dd842d98c0c6e0eee0e4e85cd0242aea811
audeon #1 › uc.

(willton #13) innocence died screaming Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs EN ATTENTE : damon #16

(willton #13) innocence died screaming A14f2e701b77642d6b86bb52b2455fb019c96709
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyJeu 2 Nov 2023 - 18:29

Le serrer contre moi est déjà devenu une constante, une nécessité. L’instant est doux et précieux, ne nous fassent mentir les mots qu’on ose à l’égard de l’un l’autre. « Heureusement que tu as l'habitude de composer avec et que tu devrais t'en sortir. Mais ne va pas croire que je te ferai pas énumérer cette précieuse liste un jour. » Il a le regard brillant et je ne saurais pas dire s’il existe grâce à se répartie seule ou s’il y a autre chose ; bien qu’en réalité, je saurais le dire, je me contente simplement de me laisser porter par cette soirée et tout ce qu’elle a à nous offrir plutôt que d’oser rêver trop haut et trop fort. Je n’ai jamais appris à adoucir mes chutes. « Et ne va pas croire que je te faciliterai la tâche. » J’annonce à mon tour dans un sourire aussi amusé qu’entendu. Je ne compte sincèrement pas lui faciliter la tâche, non, tout comme je ne compte pas lui partager cette fameuse liste de façon exhaustive à aucun moment. Ce que je ferai sans même m’en rendre compte, cependant, c’est la distiller contre son oreille dès que j’en aurai l’occasion. A partir d’aujourd’hui et du tournant que représente Côme, j’ai envie de croire que l’occasion se présentera à de multiples reprises, parce que c’est ce dont j’ai sincèrement envie: rattraper le temps perdu, être là pour lui. L’avoir pour moi, aussi. La pensée est égoïste mais elle ne me rend pas honteux pour autant, parce que je n’en pense pas moins et que j’ai toujours eu du mal à partager. Il est à part sur ce point, voilà tout, mais il n’est pas totalement exempt de toutes choses.

« Mais moi j'ai jamais prétendu avoir eu autre chose à l'esprit que de terminer la soirée de cette façon. » C’est une idée que j’avais cru deviner mais pour laquelle je n’avais pas osé exiger la certitude. Je voulais croire que nous pensions la même chose mais en raison de la façon dont notre hiver australien s’est déroulée, je me refuse désormais toute certitude en ce qui le concerne. J’ai préféré demander, j’ai préféré attendre son accord explicite. Je ne voulais pas précipiter les choses, parce que je jure que j’aurais pu me contenter d’une amitié platonique si cela avait signifié pouvoir continuer à le compter dans ma vie. Près de lui, pourtant, je suis bien heureux que rien de tout ceci se montre platonique, en témoigne un baiser que je laisse s’égarer contre son cou encore brûlant. « Je te fais remarquer que j’ai même pas pris de café au restaurant. » La remarque semble venir de nulle part autant qu’elle paraît futile, enfantine. Et pourtant James sait à quel point je suis heureux de retrouver le savoir faire italien du café dès que j’en ai l’occasion, moi qui passe mon temps à me plaindre du jus de chaussette australien. Il n’en a rien été ce soir, parce que je caressais à mon tour l’idée d’occuper la soirée d’une façon bien différente, quoique profiter d’une des plus belles vues offertes sur le lac n’était tout de même pas si pire. En avoir une sur le profil de James que je caresse brièvement de mon annulaire comme s’il était un inestimable tableau est bien meilleure, cependant. « Parce que je savais qu'à défaut de nécessairement me plaire, le dessin serait au moins parfaitement réalisé. » D’une oeuvre à une autre, c’est de son tatouage dont il est désormais question. Je ne l’ai pas vu depuis plusieurs mois et je n’avais pas pu jauger de sa cicatrisation avant ça, ce qui me pousse à me rattraper ce soir et à examiner avec soin sa peau encrée de mes propres mains. « Je ne t’aurais pas tatoué une pièce que tu pourrais ne pas aimer. » Je me moque de peindre quelque chose qu’il pourrait ne pas aimer, mais je n’aurais pas osé en faire de même sur sa peau. L’enjeu est différent, trop important. Je l’estime trop pour le prendre en traître ou oser dire que je ne ‘savais pas’. Je sais très bien ce qu’il aime et ce qu’il déteste. Les doigts de James se perdent sur ma peau sans but et je ne les déloge pas, bien trop à ma place près de lui. « Je voulais voir ce que ça t'inspirerait, de me tatouer. Ce qui te viendrait en premier à l'esprit. » Je reconnais dans ces mots ceux d’un artiste qui n’a pas froid aux yeux et qui ne craint même pas d’utiliser son propre corps comme une toile blanche laissée libre à toutes les expérimentations. L’idée me fait sourire, sa confiance un peu plus encore. « Réfléchis-y. » Mon sourire s’étend un peu plus encore alors que je lâche ma contemplation des lignes du tatouage pour le faire plutôt sur le noir de ses yeux. « C’est que tu me donnes même des ordres, maintenant. » Ce qui m’amuse et m’étonne en même temps, sans que cela n’ait rien de négatif. Il sait ce qu’il veut, et j’ai toujours aimé ça chez lui. J’aime d’autant plus ce trait de caractère alors que nos deux désirs semblent facilement conciliables. « Et à l'emplacement, aussi. Tu sais déjà que je serai dur en affaires à ce niveau-là. » Aussi dur en affaires qu’il est attentionné à prendre soin de couvrir chacune des parcelles de ma mâchoire de ses baisers. Il m’en fait oublier la discussion un instant alors que ma main se dégage de son tatouage pour plutôt trouver place contre ses cheveux entre lesquels elle se fraie un chemin. « Et tu sais que je ne fais jamais rien au hasard. » Tout comme il sait que nos avis sont souvent très semblables et que mon choix d’emplacement a de grandes chances de lui plaire, notamment parce que je sais ce dont il a envie et ce dont il n’a surtout pas envie. « Je trouve le motif d’abord. L’emplacement ensuite. » Je lui explique néanmoins, mon regard toujours ancré dans le sien alors que j’hoche doucement de la tête, comme pour assurer la véracité de mes propos autant que ma détermination. « Et il faudra caser un rendez-vous dans ton emploi du temps de ministre. » Je l’embrasse brièvement, lui assurant par la même occasion que ledit rendez-vous a déjà toutes les chances de se voir prolongé et que je ne m’en excuserai pas le moins du monde. Le baiser se conjugue au pluriel, devient plus langoureux, plus insistant aussi. Mes mains retrouvent pleinement leur prise contre son corps dénudé, et je pourrais presque lui faire croire de prendre des notes pour connaître ses mensurations et ainsi anticiper au mieux l’emplacement du tatouage. Il n’en est rien, j’en oublie rapidement toute ironie et je me laisse à mon tour guider par le naturel déconcertant du reste de la soirée.

***

Lorsque James se réveille à son tour, plusieurs heures plus tard et au beau milieu de la nuit, l’ambiance est bien différente. Plus sérieuse, plus morose aussi. Elle gagne des points dans ces deux idées lorsque j’en viens à comprendre que ma maigre tentative pour proposer à l’anglais de se rendormir s’avère être totalement vaine. « A quoi bon, je suis réveillé maintenant. » Evidemment. Seul le contraire m’aurait étonné, au final. J’aurais dû m’en douter, et j’aurais d’autant plus dû être capable d’anticiper sa réaction parce que j’aurais eu la même à sa place. Je sais pourtant qu’il n’est pas du genre à perdre son temps dans un sommeil inutile, mais me réveiller sans qu’il soit à mes côtés n’aurait rien eu de normal. J’admets rapidement le manque de crédibilité de ma réponse, bien incapable de le prendre pour un imbécile. « T'as pas à faire semblant avec moi, Auden. T'en auras jamais besoin. » James utilise tout le sérieux du monde mais j’y préfère encore l’ironie, comme en témoigne mon sourire amusé. « Ne sois pas si dramatique. » Je coupe court à ses mots. Je les entends, je les comprends et je les assimile, mais je refuse de déjà tomber dans le pathos. Je sais que je pourrais tout lui dire si je le voulais mais ce n’est pas aussi facile que ça. Hier encore, le silence radio était de mise entre nous. Le jour d’avant, il s’agissait du ton qui montait à cause de la colère et de mon poing qui en a fait de même près de son visage, sans le toucher pour autant. Et dans l’entre-deux, l’achat d’une foutue villa hors-de-prix et des retrouvailles à la chandelle autant que sur l’oreiller. Il trouve de quoi s’habiller rapidement et je souffle rapidement, conscient que le moment est venu pour lui donner quelques explications nécessaires. Je ne l’ai pas attendu pour savoir que je peux tout lui dire, là n’est pas la question. J’avais simplement besoin de temps, de beaucoup de temps et d’un peu d’apaisement par la même occasion. « Je sais pas faire autrement que de veiller sur Ambrose. Même si je sais que ça peut sembler surprenant pour certains. » Il le dit avec douceur, comme toujours dès qu’il est question de son jeune cousin. Je l’écoute avec un sourire attendri. « Pas pour moi. » Je sais qu’il veille sur ceux qui lui sont proches et je ne compte pas lui reprocher de ne pas être proche de beaucoup de personnes. Il est un ami précieux, et j’imagine qu’il est un presque-grand-frère tout aussi précieux.

Puisque je ressens le besoin pressant de faire les quatre cents pas pour arriver à réfléchir et à parler, j’abandonne rapidement ma chaise pour flirter avec la moquette de la chambre d’hôtel. Les mots s’alignent, ils s’ajoutent, ils décodent la situation et toute mon histoire avec. Les rares pièces manquantes du puzzle se dévoilent face à James que j’ose à peine regarder, sans doute un peu trop effrayé à l’idée que mes confessions puissent remettre en question tout le chemin que nous avons récemment parcouru. « Tu es son... père. » Il répète, hébété, et je ne lui en veut pas le moins du monde d’avoir du mal à encaisser la nouvelle. Moi aussi, parfois, j’ai du mal à me rendre compte que Damon est mon propre sang. A nouveau, je hoche la tête avec sévérité, mon regard aussi perdu que le sont mes pensées. « Certains ont déjà du mal à croire que je suis celui de Sloan. » J’annonce et je précise dans un sourire quelque peu forcé. Personne ne comprend comment un gamin aussi doux et adorable que Sloan a pu être élevé par mes soins. « C'était de ça dont tu me parlais l'autre jour, quand tu me disais que tu étais dans un état second à l'un des jours les plus importants de ta vie. » Il relie les points manquants et je ne le coupe pas dans sa réflexion, me contentant une fois de plus d’hocher la tête. J’ai effectivement tenté de lui en parler une première fois avant de revenir sur mon idée. J’ai jugé qu’il était encore trop tôt ; j’ai aussi jugé que je n’en étais tout simplement pas capable. Seule Ginny a reçu cette confession, et je suis loin d’être habitué à l’exercice d’une quelconque façon. « J’ai toujours su que je te le dirai un jour, mais j’ai eu du mal à trouver le bon moment. Et la bonne façon. » Alors oui, effectivement, c’était de ça dont je lui parlais l’autre jour. « Je comprends maintenant. Pourquoi tu ne bois plus, aussi. » Tout est lié, et la naissance de Damon est la source de beaucoup de mes maux, de mes peines aussi. « Ça a au moins eu une bonne conséquence. » Je tente un brin d’humour, même si le sujet de Damon est épineux et celui de l’alcool plus encore. J’ai arrêté de boire, j’ai arrêté de prendre n’importe quelle merde en clamant que ça m’aidait à créer. Si tout ceci avait été une dispute, ce dont nous sommes pourtant loin, j’aurais osé lui proposer d’essayer lui aussi, pour trouver une solution finale son problème pour la bouteille.

« Approche. »

Je me fige un instant et j’hésite durant quelques secondes, déjà prêt à lui répondre qu’il n’a pas besoin de faire ça et qu’il n’y a rien de plus à en dire. Qu’il peut retourner se coucher, vraiment, et que je serai même à ses côtés, au moins jusqu’au moment où j’entendrai sa respiration s’apaiser. J’hésite, mais je ne vais pas plus loin dans mon idée, sans doute parce qu’au fond je sais déjà que le sujet ne peut pas être balayé aussi facilement que je le voudrais. J’avance jusqu’à sa hauteur et lève ma main au dernier moment seulement pour attraper la sienne et serrer ses doigts en même temps. Ma main lovée dans la sienne prend encore le temps de s’approcher de son visage pour que mon pouce le caresse brièvement, avant que je ne m’assois à ses côtés et rende les armes. « Tu devais être tellement jeune quand ça t'est tombé dessus. » Ce n’est pas une excuse et ça n’en sera jamais une. J’étais jeune, oui, mais j’étais capable de prendre des décisions et d’en comprendre les conséquences, ce que j’ai fait au moment d’ignorer toutes les tentatives de contact d’Eliana. Je savais très bien ce que je faisais, et à ça il n’existe aucune excuse. « Je t’en parle pas pour que tu me trouves des excuses. » Je le lui annonce doucement, sans en faire un reproche à mon tour. Je veux simplement qu’il comprenne qu’il n’est pas un pion dans un échiquier et qu’il est encore moins mon pantin, ni même celui dont j’ai besoin pour me sentir mieux. Il y a de ça, d’une certaine façon, mais pas à propos d’un tel contexte. « C'est pas une excuse, et je sais que tu me donneras pas tort sur ce point. Mais ça aurait été déstabilisant pour n'importe qui, alors c'est au moins une circonstance atténuante à mes yeux. » Et sur ça, je ne lui donne pas tort. Le contexte aurait été difficile pour quiconque, surtout pour deux personnes pas même en couple, et encore plus pour les gamins qu’on était. Mais là encore, j’aurais pu prendre mes responsabilités et j’aurais pu choisir d’agir bien mieux que ça. Je ne l’ai pas fait, à aucun moment au cours des neuf mois suivants. A défaut de lui répondre, je souffle doucement. Il y a beaucoup de choses à en dire et il n’y a rien à ajouter non plus. Tout est paradoxal dans cette foutue histoire.

« Je serais père depuis plusieurs mois si tout s'était passé comme on l'avait prévu, Cristina et moi. » J’accuse une seconde de silence pour m’assurer avoir bel et bien entendu ces mots. La surprise se lit sur les sourcils que je fronce, lesquels ne portent pas la moindre colère. Je n’ai rien contre le fait qu’il se confie à son tour, évidemment, mais je dois avouer que je n’attendais pas à de tels propos de sa part. « Je suis désolé. » Les mots sont génériques mais mon ton ne l’est pas: je suis rarement désolé pour quoi que ce soit, ne me fassent mentir ces mots que j’ai alignés à plusieurs reprises à son égard cette année. Je suis sincèrement désolé, pour lui autant que pour elle, parce que je n’aurais jamais pu leur souhaiter de vivre une telle épreuve. Je n’en demande pas les détails, je n’en ai pas besoin. « Je me doutais pas. » Qu’ils avaient failli être parents, et qu’ils voulaient même un enfant. Ce n’est pas ce que James me dit, mais à en juger par son ton c’est au moins ce que je comprends sans le moindre mal. Ils pensaient à fonder une famille et ils le pensent sans doute encore aujourd’hui, alors que je suis celui qui quémande son attention pour acheter une maison et parler tatouages. Il évolue sur deux lignes temporelles différentes, James, et je sais que je suis le personnage principal de celle qui s’est ajoutée en cours de route. Parfois, ce genre de réalisation me fait me rendre compte de mon égoïsme. Pour l’heure, je le passe encore sous silence alors que ma main libre trouve sa nuque, où pouce et index caressent la naissance de ses cheveux. Le geste est maladroit et l’absence de mots l’est sûrement tout autant mais je fais de mon mieux. « Ginny a fait une fausse couche avant la naissance de Sloan. Ça arrive. » Je tente de le rassurer, bien plus maladroitement que ce que je pourrais penser, incapable de me douter des explications derrière la perte de cet enfant. « Et j'aimerais te dire que tout aurait été différent et que jamais je me serais laissé aller comme je le fais, mais la vérité... c'est que je peux même pas en être sûr. » Personne ne peut l’être. Je comprends facilement de ce dont il parle, assez pour ne pas imposer dans notre discussion l’utilisation des vrais mots. « Non, mais ça n’a pas pu aider. » Et ça, on le sait tous les deux. Perdre un enfant n’est pas un moment de sa vie qui aurait pu le tirer par le haut d’une quelconque manière, et peut-être qu’il aurait tout de même sombré dans l’alcoolisme s’il n’avait pas perdu son enfant, mais peut-être pas. Il ne le sait pas, et moi non plus. « Moi non plus je veux pas faire ces erreurs-là un jour, mais la différence c'est que les tiennes ne te définissent pas. » - « Les tiennes non plus. » Je rétorque rapidement, sans équivoque. Il est défini par ses succès et par son talent, non par ses erreurs.

Mes doigts continuent de doucement caresser la peau de sa nuque, pour me rassurer bien plus que pour le rassurer lui. « Aujourd'hui tu es un père plus qu'à la hauteur et présent pour Sloan. Et tu pourrais même construire quelque chose avec Damon. » J’étire un sourire triste, incapable de trouver quoi faire de cette information. « Il est grand. Il a sa propre vie, je le connais à peine. » Il est trop tard pour construire quelque chose avec Damon et James pourrait difficilement me convaincre du contraire. Le blond y met du sien, oui, mais certaines choses ne peuvent être réparées: l’absence en fait partie. « Tandis que moi, c'est qu'une case de plus que je coche dans la liste des choses qui feraient sûrement pas de moi un bon candidat pour le rôle. » Je rigole doucement, simplement. J’ai bien moins de défaitisme en moi, sûrement parce qu’il est plus simple d’être objectif à son sujet que lui-même arrive à l’être. « Arrête de raconter des conneries. » Il aurait pu tenir les mêmes propos à mon sujet s’il ne m’avait pas déjà observé en compagnie de Sloan et je ne lui en aurais pas tenu rigueur. Simplement, cela prouve bien qu’il n’a pas le droit d’être aussi dur avec lui-même alors qu’il ne sait pas. Il pourrait appliquer une once de son sens de la perfection au sujet de son travail et s’en servir pour l’éducation d’un enfant et cela ferait de lui un bien meilleur père que l’immense majorité. Du reste, je sais qu’il serait doué dans le rôle. Il serait doux, il serait attentionné. Comme il l’est en cet instant même en ma compagnie. « Tu seras un bon père, James. T’es têtu et tu m’écouteras pas, mais je compte bien te le répéter. » Aussi souvent que nécessaire, jusqu’à ce qu’il commence petit à petit à y croire.

« Tu le sais depuis toujours ou... ? Et Damon, il le sait ? »
« Je l’ai su y’a trois ans, à peu près. Damon l’a appris quelques mois plus tard. »

Il a su au travers des mots de l’homme sénile qu’était mon père à ce moment là, et je doute qu’il existe pire moyen d’apprendre une telle nouvelle, surtout alors qu’il ne savait même pas que Saül n’était pas son père en premier lieu. « Y’a que notre famille qui sait ça. Je sais que t’aurais pas eu l’idée d’en parler autour de toi mais… effectivement, le fais pas. » Je lui précise et je lui demande de garder le silence, sans pour autant craindre le contraire un seul instant. J’ai une confiance pleine et entière en lui, laquelle il n’a jamais vraiment trahie. Pas depuis quelques années, du moins. « Je vais me recoucher, promis. » Mais on peut continuer de parler, et si je déloge mes doigts des siens ce n’est que pour éteindre les lumières et retourner à ma place dans le lit. D’un geste de la main, je fais comprendre à James qu’il peut lui aussi retrouver sa place, mon bras n’attendant que ses épaules pour venir s’entourer autour. Lorsque la chaleur de son torse se faire sentir près du mien, j’approche mes lèvres de son oreille pour une confession. « T’étais mieux sans. » Je lui précise dans un sourire entendu, ma main libre posée contre sa hanche pour lui faire comprendre que je parle de son boxer. Le sujet ne s’étend pourtant pas, il était simplement pour moi le moyen de brièvement m’évader du sérieux pesant de toute notre discussion. « Je t’aurais pas présenté Sloan de cette manière si j’avais su. » Je n’ai pas honte de mon fils et je ne compte pas le cacher non plus, mais j’aurais sans doute opté pour des présentations plus douces et graduelles, si j’avais eu toute l’histoire. Ma tête bascule brièvement de son côté pour l’observer en gros plan et, après avoir replacé une mèche brune, je rajoute quelques mots. « Tout ira mieux. » Entre nous, entre sa femme et lui. A son travail. Pour tout le reste. Je veux croire que tout ne peut que s’améliorer, maintenant. J’ai besoin de le croire, parce que le voir heureux me manque sincèrement.


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Message(#)(willton #13) innocence died screaming EmptyMar 21 Nov 2023 - 21:28


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innocence died screaming.

« C’est que tu me donnes même des ordres, maintenant. » La ligne de son sourire s'étira avec plus de malice, prouvant que l'idée qu'il puisse presque s'en étonner l'amusait inévitablement. Si son caractère affirmé et autoritaire n'avait pas le moindre risque de lui être encore étranger, il est vrai qu'il avait veillé à l'adoucir au cœurs des derniers jours, hanté par le souvenir de ces mois passés sans qu'Auden et lui ne parviennent plus à se comprendre ni même à échanger sans que leurs discussions ne mènent inévitablement à un autre conflit. Il ne voulait pas revivre ça, alors il mettait de l'eau dans son vin lorsque c'était nécessaire. « Comme si ça te déplaisait. » Il souffla du bout des lèvres, bien incapable de rompre cette proximité qu'il avait désespéré de pouvoir à nouveau partager avec lui, ses doigts s'employant encore à parcourir chaque centimètre de la peau du peintre. « Et tu sais que je ne fais jamais rien au hasard. » - « C'est pour ça que je te fais confiance. » Pour ça aussi qu'il se tournait vers lui et n'aurait pas même dans l'idée de faire appel à quelqu'un d'autre, pas même quelqu'un qui avait fait de l'art du tatouage son unique métier. Il n'avait pas besoin d'un expert absolu, simplement de quelqu'un qui le comprenne et sache où il posait des limites. « Je trouve le motif d’abord. L’emplacement ensuite. » Il savait ce qu'il faisait et l'idée qu'il puisse potentiellement commencer à y réfléchir était grisante, bien plus qu'il ne l'aurait d'abord pensé. « C'est toi l'expert. » Et comme il le lui avait dit, il s'en remettait à lui. « Et il faudra caser un rendez-vous dans ton emploi du temps de ministre. » Acquiesçant, James prit ensuite un air quelques peu pensif. « Je verrai ça avec Millie une fois rentré. » Il glissa sur le ton de la plaisanterie, n'ayant sûrement pas besoin de lui préciser qu'ils ne feraient pas ça sur ses heures de travail mais bien sur son temps libre, de préférence chez Auden, chez lui ou à l'Emerald. Dans un cadre suffisamment tranquille pour qu'ils ne soient pas dérangés, mais suffisamment intime aussi pour qu'ils soient parfaitement libres d'éterniser la séance comme bon leur semble. A l'instar des moments qu'ils partageaient ici et qui ne mirent pas longtemps à basculer dans des étreintes sensuelles et des baisers brûlants. Ils auraient tout le temps de discuter des détails à un autre moment, cette soirée ayant définitivement vocation à sceller leurs retrouvailles au gré des minutes enflammées qu'ils partagèrent ensuite et qu'il avait bien l'intention de prolonger elles aussi.

***

L'idée qu'Auden ait été potentiellement tiré du sommeil par des pensées parasites était déjà déroutante lorsqu'il ignorait encore ce qui lui avait valu de quitter le lit pour s'isoler dans un coin de la pièce, mais à présent qu'il y voyait beaucoup plus clair James avait comme besoin d'un moment pour intégrer l'annonce qu'il venait de lui faire. Auden était père et si ça n'était pas une information nouvelle pour lui, ce qui l'était cependant c'était qu'il soit le père d'un gamin dans la vingtaine. « Certains ont déjà du mal à croire que je suis celui de Sloan. » Une idée qui lui tira un bref sourire, incapable de prétendre qu'il n'avait pas d'abord fait partie de ces certains lorsqu'au départ la seule idée de le savoir père, tout court, le déroutait malgré lui. « Ça m'a demandé un peu de temps pour que je m'y habitue aussi, je vais pas te mentir. » Mais il savait tout ça, Auden, ça n'était pas quelque chose qu'il risquait de lui apprendre et surtout, il l'avait suffisamment vu à l’œuvre avec Sloan pour ne plus s'étonner un seul instant aujourd'hui de la situation. A vrai dire, il était à ses yeux un père en tous points aimant et présent pour son fils, dans des circonstances qui pourtant ne simplifiaient rien. Il suffisait de les voir ensemble et de voir à quel point Sloan comptait pour lui pour être absolument certain qu'Auden était fait pour être père, sans le moindre doute. « Mais ce gamin est ton portrait craché. Si on met de coté le caractère, bien sûr. » Il précisa sur un ton un peu plus amusé, alors qu'ils avaient suffisamment souligné cette idée pour qu'il se permette aujourd'hui d'en plaisanter. Ce qu'il cherchait surtout à faire, James, c'était à désacraliser l'instant. A lui montrer que même si l'idée qu'il ait un fils adulte le surprenait inévitablement, ça n'avait pas de raison de changer quoi que ce soit. Encore moins à ce qu'ils partageaient tous les deux. « J’ai toujours su que je te le dirai un jour, mais j’ai eu du mal à trouver le bon moment. Et la bonne façon. » Il ne pouvait pas l'en blâmer, quand bien même il avait toujours exécré l'idée de ne pas être mis dans la confidence lorsque ça concernait les personnes qui comptaient pour lui. Ici, il faisait une exception parce que ça touchait à un secret de famille dont très peu de gens avaient sans doute connaissance. Il ne se sentait donc pas laissé pour compte : Auden avait sans doute voulu protéger Damon. « Si c'est parce que tu redoutais ma réaction, » Il ajouta pourtant, reprenant dans un souffle. « tu sais que je peux surréagir à pas mal de choses, mais pas à ça. » Il le savait d'autant plus que cette histoire avec Flora avait déjà pris des proportions folles et qu'il le regrettait, bien plus profondément qu'Auden lui-même n'en était sûrement conscient. Il n'avait pas l'intention de recommencer, convaincu qu'il n'aurait pas eu le droit de prendre cette histoire-ci à cœur même si elle avait du le déranger. Et ça n'était pas le cas. « Ça change rien, en ce qui me concerne. Il va simplement falloir que je me fasse à l'idée que tu as un fils adulte. » Mais ça n'était pas comme s'il voyait quotidiennement Damon lui-même, ayant tout juste le souvenir de l'avoir aperçu quelques fois en société ou parce qu'Auden n'était pas loin. « Ça a au moins eu une bonne conséquence. » Et il admirait le recul qu'il était aujourd'hui capable de prendre vis à vis de tout ça, se sentant bien incapable du même exploit de son coté, et c'était probablement ce qu'il y avait de plus frustrant. Auden avait été capable de s'arrêter et de se reprendre en main, en serait-il capable lui aussi ? « Si j'avais su ça, je t'aurais jamais demandé de tourner le dos à tes principes pour boire avec moi de temps en temps. » Et parce que l'avoir près de lui paraissait à cet instant plus nécessaire que n'importe quoi d'autre, ne serait-ce que pour s'assurer qu'Auden ne se reprochait rien, il lui intima de le rejoindre sur le lit, ses doigts entrelacés aux siens comme si ce contact n'avait jamais paru plus naturel. Dans la bulle qui se créait ce soir, à cet instant où il ne leur avait jamais été plus évident de se parler et de se dévoiler l'un à l'autre, absolument tout lui paraissait naturel. « Je t’en parle pas pour que tu me trouves des excuses. » - « Je sais. » Et il n'avait pas l'intention de lui en trouver, simplement de tenir compte des circonstances et du fait qu'à l'époque, il était particulièrement jeune et probablement déphasé. Auden avait peut être fait des erreurs, mais il avait su les réparer ensuite avec Sloan et ça non plus, ça n'était définitivement pas un élément qu'il pourrait ignorer.

« Je suis désolé. Je me doutais pas. » Il le savait sincère, pourtant Auden n'avait aucun moyen de savoir à compter du moment où il l'avait consciemment gardé dans l'ignorance faute de savoir quel moment serait le mieux choisi pour lui en parler. L'idée n'avait jamais été d'en faire un secret de polichinelle, encore moins auprès de lui, mais les événements s'étaient rapidement enchaînés et sans doute qu'une part de lui s'était dit que puisqu'il ne deviendrait pas père de si tôt, il n'y avait pas réellement urgence à tout lui dire. C'était plus simple à bien des égards. Pour eux, pour Cristina, pour tout le monde finalement. « Je te l'aurait dit avant que le bébé nous rejoigne, mais... je crois que quelque part c'était plus simple de pas le faire trop tôt. » Ce genre de choses comportaient toujours une part de risque, quand bien même sa femme et lui l'avaient certainement nié une bonne partie de la grossesse de leur mère porteuse : c'était déjà assez inespéré d'avoir trouvé quelqu'un, ils ne voulaient pas vraiment penser à tous les scénarios qui pourraient faire que ça ne se réalise pas. « Peu de personnes l'ont su, jusqu'ici. » Il ajouta après quelques secondes, ses yeux se raccrochant aux siens avec l'espoir qu'il saurait voir que ça ne faisait pas de lui quelqu'un à qui il n'avait pas voulu se confier, mais qu'il ne lui en avait simplement pas dit beaucoup plus qu'à tous les autres ou presque. Si Cristina et lui auraient tout naturellement commencé à en parler davantage autour d'eux au moment de la naissance, le fait que rien ne se soit passé comme prévu les avait comme qui dirait pris de court. Et face à Auden, lorsqu'ils étaient tous les deux, probablement que le créateur ne voulait pas que cette histoire plane aussi au-dessus d'eux. Ça avait impliqué suffisamment de remous dans son mariage et l'avait impacté bien plus profondément qu'il n'était prêt à l'admettre. « Ginny a fait une fausse couche avant la naissance de Sloan. Ça arrive. » Soudain, James comprit qu'Auden n'avait là encore aucun moyen de se douter de la véritable nature de cette grossesse et qu'il était sans doute bien loin de s'imaginer de quoi il avait réellement retourné. Alors, son regard se recouvrant d'un voile navré, ses doigts glissant contre les siens à la naissance de sa nuque, il reprit. « C'était pas une fausse-couche. » Et avant qu'il n'ait le temps de se poser davantage de questions, il précisa. « Cristina et moi, on a fait appel à une mère-porteuse parce qu'il était impossible pour nous de procéder autrement. » Il aurait l'occasion de lui expliquer tout ça plus en détails, mais pour ce soir il préférait s'en tenir à des explications simples et concrètes. Cristina et lui ne s'étaient pas réveillés un matin avec l'idée de faire appel à une mère porteuse, ça avait été le fruit d'une longue réflexion mais aussi de plusieurs espoirs brisés. Particulièrement pour sa femme d'abord, mais aussi pour lui par la suite. « Elle a disparu dans la nature quelques mois avant son terme. On n'a plus jamais eu de nouvelles. » A l'heure d'aujourd'hui, ils n'avaient toujours aucune idée de ce qu'elle était devenue et quelque part, c'était peut être plus simple ainsi. James avait souvent imaginé ce qu'il lui dirait s'il se retrouvait face à elle mais la plupart du temps, il songeait que ça les torturerait plus qu'autre chose d'avoir de ses nouvelles aujourd'hui. Non pas qu'il ne continue pas d'y penser, pourtant. « Je suis désolé, pour Ginny et toi. » Il souffla sincèrement, capable d'imaginer combien cette épreuve avait du être douloureuse à l'époque où leur couple était probablement des plus unis. Il ignorait lui aussi jusqu'à ce jour qu'ils avaient failli avoir un autre enfant avant Sloan, sans qu'il ne lui reproche de ne rien lui avoir dit. Ces choses-là n'étaient jamais celles qu'on partageait avec le plus de facilité, pourtant l'idée qu'ils aient vécu des drames similaires et en avaient souffert en silence chamboulait quelque chose d'inattendu en lui. Peut être bien que pour ça comme pour beaucoup d'autres choses, Auden était l'une des personnes les plus à mêmes de le comprendre. Et ça lui faisait du bien. « Non, mais ça n’a pas pu aider. » - « Sans doute. » Il ne pourrait pas nier que cet épisode avait joué un rôle dans son rapport de plus en plus malsain avec l'alcool, et ça même avec la meilleure volonté du monde. Mais comme bien souvent lorsque le sujet se trouvait évoqué, il trouvait plus simple de ne pas s'y étendre. Pas ce soir. « Les tiennes non plus. » Il aimerait que ce soit vrai et comme s'il avait besoin de s'en convaincre à son tour, James ferma les yeux un court instant pour se concentrer uniquement sur le contact des doigts de l'italien contre sa peau. Peut être bien qu'à cet instant, c'était la seule chose dont il avait besoin.

Tout ça lui faisait réaliser qu'il n'avait pas d'idée précise sur la relation qu'Auden et Damon partageaient aujourd'hui, les rares mentions que le peintre lui ait faites au sujet du jeune homme ayant surtout été à l'époque du mariage de ce dernier. La source d'une véritable inquiétude pour lui à l'époque lorsqu'Auden avait atterri à l'hôpital à la suite d'une sérieuse blessure – période à laquelle James ne tenait pas vraiment à repenser. « Il est grand. Il a sa propre vie, je le connais à peine. » Il s'abstint de tout commentaire, considérant ne pas être le mieux placé pour lui faire remarquer que malgré tout, il n'était pas un étranger pour lui et qu'aux yeux de tous, il était encore son neveu, quelqu'un dont il n'était peut être pas immensément proche mais dont il était prêt à parier que le sort lui importait réellement. James, de son coté, nourrissait la dévorante impression que s'il avait du se prouver à lui-même qu'il avait en fin de compte le potentiel pour faire un jour un père à la hauteur, ses récents problèmes avec la bouteille avaient peut être bien tué ses futurs efforts dans l’œuf. Qu'en tout cas il ne faisait pas vraiment un candidat convaincant sur le papier, peu importe à quel point il avait pu prendre à cœur le désistement de leur dernière mère porteuse et souffert bien plus intimement qu'il ne l'avouerait jamais d'avoir nourri des espoirs qui en fin de compte s'étaient avérés vains. « Arrête de raconter des conneries. » Bien sûr qu'Auden ne lui donnerait pas raison, et l'énergie que le peintre était prêt à dépenser pour l'inciter à se montrer plus indulgent avec lui-même le touchait au fond bien plus qu'il n'était prêt à l'avouer. Parce que bien peu de personnes en feraient autant que pour lui, une part non négligeable de son entourage considérant sans doute qu'il n'avait pas besoin d'être ménagé. « Tu seras un bon père, James. T’es têtu et tu m’écouteras pas, mais je compte bien te le répéter. » Lui avait pourtant bien du mal à voir les choses sous le même spectre que lui, conscient qu'il ne possédait pas exactement ce qu'on était en droit d'attendre d'un père, qu'en ça il était lui-même bien différent de l'homme qui l'avait élevé et qui n'avait assurément jamais manqué d'un instinct paternel, que ce soit envers son fils ou envers ses neveux et sa nièce. Ce genre de choses étaient-elles innées, ou se développaient-elle sur le tas, avec le temps ? C'était sans doute l'une des plus anciennes questions qu'il ait été amené à se poser. « J'imagine qu'il sera toujours temps que tu me donnes des cours, si l'occasion vient à se présenter. » Il souffla pour toute réponse, le coin de ses lèvres se perçant en un sourire un peu plus doux, alors qu'il se retenait d'avouer que l'idée lui plairait, oui. Auden était après tout l'un des quelques modèles qu'il avait en la matière et probablement le seul devant qui il oserait avouer à quel point ces responsabilités le terrifieraient et à quel point, pourtant, il voudrait bien faire. « Merci. » Il souffla ainsi, ses doigts toujours noués aux siens et son visage se tournant à nouveau légèrement pour observer ses traits avec une tendresse particulière dans le regard ; une tendresse qu'on y percevait pas si souvent. « De toujours voir au-delà de ce que les autres voient. » Il n'avait jamais eu besoin de la pitié et de l'indulgence des autres, c'était même deux concepts qu'il exécrait et qui expliquaient sans doute qu'il n'ait jamais cherché à se faire apprécier de quiconque, préférant nettement être admiré pour son talent et pour son audace que de se faire des amis sur son chemin. Pourtant, il fallait reconnaître que ça avait quelque chose d'apaisant de voir que dans le regard d'Auden, il n'était pas l'homme intraitable et caractériel que beaucoup voyaient. Il était simplement James, avec ses défauts, ses failles et ses erreurs, mais aussi ses qualités, ses forces et ses réussites. Quelqu'un qu'il avait toujours cherché à comprendre là où beaucoup ne prenaient pas cette peine. Quelqu'un qui lui avait donné plus d'une raison de passer sa route mais pour qui il restait éternellement présent, malgré tout. Et ça, c'était probablement ce pour quoi il lui était au fond le plus reconnaissant.

« Je l’ai su y’a trois ans, à peu près. Damon l’a appris quelques mois plus tard. » Cette histoire était donc aussi récente qu'il se l'imaginait et ça expliquait sans doute en partie pourquoi Auden ne lui en avait pas parlé plus tôt. Une telle nouvelle avait du faire l'effet d'un ras-de-marée au sein des Williams et s'il ne l'interrogeait pas directement sur ce point, il n'en était pas moins conscient. « Ça a du être un choc monstrueux pour lui. Et pourtant on sait toi et moi que c'est sûrement la meilleure configuration vu les circonstances. » Depuis qu'il était évident que Saül Williams était un individu de la pire espèce, un fumier qu'il se serait fait un plaisir d'anéantir s'il en avait seulement eu l'occasion. Un homme assurément méprisable qui n'avait sans doute pas fait un père tellement meilleur ; mais sur ce point-là aussi, James comptait garder ses questions pour lui. « Y’a que notre famille qui sait ça. Je sais que t’aurais pas eu l’idée d’en parler autour de toi mais… effectivement, le fais pas. » S'il y a certaines choses qu'il ne cachait pas à Ambrose, à Cristina, à Millie, ou même à Vinnie, n'importe quel détail qui concernait la vie privée d'Auden n'en faisait évidemment pas partie. Ce qu'il lui confiait ce soit. « Je comptais pas dire quoi que ce soit. » Il souffla ainsi, son regard plongé dans le sien pour qu'il perçoive que ça n'était pas voué à changer, peu importe ce que l'avenir leur réservait. Même si demain ils devaient de nouveau s'opposer sur certains sujets ou qu'un fossé se dressait de nouveau entre eux, il ne reviendrait pas sur cette promesse tacite. Il garderait ça pour lui. « Tout ça, ça sortira pas d'ici, c'est promis. » Et après tout ce qu'Auden avait fait pour lui rien que ces dernières semaines, après la manière dont il s'était efforcé de l'aider à prendre conscience de l'ampleur de son problème sans pour autant jamais le regarder comme s'il était tombé en disgrâce à ses yeux, c'était bien le moins qu'il puisse faire : lui prouver qu'il avait toujours eu raison de lui offrir sa confiance, à coté de beaucoup d'autres choses desquelles il comptait se montrer tout aussi digne. « Je vais me recoucher, promis. » Auden délogea ses mains des siennes pour reprendre sa place sur le matelas, la chambre de nouveau plongée dans la pénombre lorsqu'il éteignit les lumières. Doucement, James l'imita et ramena le drap sur eux au moment de se recoucher à ses cotés, son corps retrouvant sa place contre le sien tandis que du bout des lèvres, il déposa un baiser furtif contre son épaule. Un geste instinctif qu'il ne commenterait pas et qu'il était simplement heureux de pouvoir se permettre à nouveau. « T’étais mieux sans. » Le coin de ses lèvres se retroussa cette fois avec plus de malice, son regard retrouvant celui de l'italien et son index retrouvant le chemin de son torse pour y tracer des lignes invisibles. « Tu perds pas le nord, toi. » Et même s'il se doutait qu'il n'avait pas pour autant la tête à reprendre aussi vite le programme de leur soirée et qu'il tentait surtout de dédramatiser l'instant, lui ne se priva pas de laisser son doigt glisser un peu plus bas contre sa peau, flirtant avec les contours du drap qui recouvrait tout juste son bas-ventre. D'accord, ça n'était pas exactement de cette manière qu'il lui ferait comprendre qu'ils n'étaient pas obligés de faire quoi que ce soit d'autre que parler ou dormir durant les prochaines heures, cette fois, ainsi c'est plus sagement qu'il reposa sa main à plat contre son torse et l'observa. « Je t’aurais pas présenté Sloan de cette manière si j’avais su. » Le silence reprit ses droits un court instant, marquant sans doute sa surprise suite à cette confession, aucune part de lui-même n'ayant songé à lui reprocher quoi que ce soit. « T'as rien à te reprocher, Auden. » Il ignorait sa situation et n'avait donc pas pu prendre ce détail en compte lorsqu'il lui avait présenté son fils, et James n'aurait pas voulu qu'il en soit autrement. Il était bien trop attaché à la spontanéité qui avait toujours fait partie de leur relation pour vouloir qu'il se refrène sous prétexte que le sujet était plus sensible qu'il ne le voudrait. « Je l'aime bien, ce gamin. » Il confessa dans un léger sourire mutin, réalisant qu'il ne l'avait jamais énoncé de cette façon, quand bien même il voulait croire qu'il avait donné plusieurs raisons à Auden de s'en douter. Après tout, lui qui savait se montrer hermétique aux gamins des autres réservait un traitement différent à Sloan. « Il a quelque chose d'attachant, comme son père. » Et s'il le soulignait probablement parce qu'il se doutait que ça l'embêterait un peu, dans le fond, ça n'en était pas moins la vérité. Le fait que Sloan soit son fils lui donnait dès le départ une bonne raison de faire des efforts et force est de constater que ça avait contribué à ce qu'il finisse même par s'y attacher. Ça, et le fait que ce gamin ait réellement quelque chose qui rendait difficile de ne pas l'apprécier. « Tout ira mieux. » A ces mots, l'anglais se contenta d'opiner doucement de la tête avant de se blottir plus encore contre lui, son visage perdu dans le cou du peintre pour y respirer son odeur. A défaut de pouvoir tout contrôler ou d'être en capacité de lire l'avenir, il savait au moins qu'il ferait tout ce qu'il faudrait pour qu'ils ne repassent pas par les mêmes conflits que ces derniers mois. Pour qu'un mur ne se dresse plus entre eux pour des conneries et parce que son ego prenait toujours un peu trop de place. Il ne savait pas de quoi demain serait fait, mais il avait eu assez de temps pour réfléchir à tout ça pour être absolument certain que quoi qu'il se passe, la présence d'Auden à ses cotés lui était plus que jamais essentielle. Il ne pouvait plus prendre le risque de le perdre et cette soirée ne faisait que lui confirmer que quand ils voulaient, ils étaient aussi capables de se dire les choses posément et de s'ouvrir l'un à l'autre, même au prix d'une vulnérabilité toujours difficile à assumer pour eux. Sans doute qu'après être tombés aussi bas, ils étaient enfin prêts à faire ce qu'il fallait pour préserver ce qu'ils avaient.
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