Août 2023, Appartement de Mickey, Redcliffle. De retour à Brisbane, Zoya l’est enfin après plusieurs jours d’absence. Ce n’est pas cette fois dans le cadre de son travail qu’elle est partie mais dans le cadre d’un stage de survie. Plusieurs jours loin de son quotidien, à devoir apprendre à se débrouiller avec les moyens du bord pour prouver à des instructeurs pas toujours coopératifs et bienveillants qu’elle était capable de survivre dans une nature pas toujours très clémente. Un défi donc que la brune s’est lancée, un challenge qu’elle a su relever grâce à une détermination sans faille. Et puis il faut dire qu’elle est partie persuadée qu’elle allait réussir, n’ayant jamais douté d’elle et de ses compétences, même dans les pires moments, même quand tout était contre elle. Il en faut plus que à la jeune femme pour la voir défaillir et se laisser aller au pessimisme. Prendre des risques n’a pas été non plus un problème pour elle qui s’est retrouvée bien souvent dans des situations cocasses, celles qu’elle s’abstient de raconter à ses parents à qui elle montre fièrement son certificat. Elle en bouscule même Cameron – qui était aussi présent à ce stage et qui a obtenu le même certificat – pour accaparer toute l’attention sur elle, comme à son habitude. Elle s’évertue ainsi à leur dire qu’ils se sont bien souvent inquiétés pour elle sans raison, alors qu’elle est devenue officiellement une survivaliste hors pair – elle s’emballe, on est d’accord.
Et si elle a aimé ce stage et ces quelques jours loin de son quotidien, il y a cependant deux personnes qui lui ont cruellement manqué et font qu’elle est heureuse d’y revenir : sa fille, bien évidemment, celle qu’elle serre bien fort dans ses bras et noie de bisous à tout va. Elle ne lâche d’ailleurs pas Chloe de la soirée, jouant avec elle et la faisant s’endormir dans ses bras – ce qu’elle tente pourtant de ne plus faire pour lui enlever cette mauvaise habitude qui peut être parfois la sienne. Et puis, il y a Mickey de qui elle s’est sûrement encore plus rapprochée malgré la distance de ces derniers jours. Leurs échanges, quasi quotidiens, où les émotions et les sentiments ont été plus facilement avouables ont aidé à créer ce manque. Un manque réciproque quand l’ancien boxeur n’a pas manqué de lui dire qu’il avait hâte de la retrouver, son envie de son besoin d’elle se faisant plus criant. Zoya mentirait si elle disait ne pas ressentir la même chose et parce qu’elle lui a promis, et parce qu’elle en a cruellement envie aussi, elle se pointe dès le lendemain chez lui et ça, à la première heure.
Parce qu’au-delà de cette promesse de venir le voir dès son retour, il y a aussi ce chantier dans lequel il souhaite se lancer et Zoya compte bien mettre la main à la patte et lui apporter son aide. C’est donc vêtue d’une salopette en jean, les cheveux noués en chignon et quelques pots de peinture et des pinceaux sous le bras qu’elle se pointe devant sa porte, sonnant à celle-ci de manière répétée et impatiente. Elle toque même quand l’attente lui parait trop longue et lorsqu’elle vient enfin à voir son minois apparaitre dans l’embrassure de la porte, un large sourire prend place sur ses lèvres. Elle n’attend pas d’ailleurs qu’elle soit totalement ouverte pour se jeter dans ses bras, les siens venant se nouer autour de sa nuque, s’agrippant à lui alors que ses pieds ne touchent presque plus le sol. Silencieusement, elle lui offre cette étreinte, ou plutôt celles nombreuses, qu’elle n'a pu lui offrir lorsqu’il lui confiait être au plus mal et que ce mal être transparaissait sur les photos qu’il a pu lui envoyer de sa personne. L’étreinte dure un long moment, toujours sans mot dire, Zoya resserrant celle-ci en enfonçant sa tête dans le creux de son cou, comme si elle ne souhaitait plus jamais être séparée de lui. Elle n’a pas supporté de le savoir aussi mal et surtout d’être aussi loin, sans avoir le pouvoir de l’apaiser comme elle tente de le faire depuis plusieurs mois désormais. En agissant ainsi aujourd’hui encore, elle souhaite lui prouver qu’elle ne l’abandonnera pas mais aussi qu’il lui a cruellement manqué. « Bonjour, Mickey » qu’elle fait sans toutefois se défaire totalement de son étreinte, reculant uniquement son visage pour capter son regard « Je suis enfin là » Un sourire vient étirer ses lèvres de manière taquine avant qu’elle ne dénoue ses bras d’autour de son cou, laissant cependant sa main frôler la sienne, jouant avec ses doigts « Désolé, mais je crois que tu m’as manqué… » Elle adopte un air innocent et toujours accompagné d’un sourire amusé, mais ce qui ne rend pas moins sincère ses mots « Et, de ce qu’on m’a dit, je t’ai cruellement manqué aussi, alors… » alors, elle justifie cette étreinte qui n’a pas besoin de l’être, car ils sont conscients tous les deux de tout ce que l’autre peut ressentir.
Se reculant, elle reprend le matériel qu’elle a apporté et lui montre celui-ci « Je t’ai pris aux mots. Il est temps qu’on remette un peu de gaieté dans ce studio » Et sans attendre, elle pénètre dans le studio, venant déposer les pots de peinture au milieu de la pièce, car c’est aujourd’hui qu’ils vont s’y coller « Tu n’as rien de prévu, j’espère ? » parce que, de toute manière, elle ne compte pas changer ses plans.
I hurt myself a hundred times just to feel something in my soul, I kept knocking even though I knew what's behind that door. But then I heard you call my name and it sounded like the sweetest song, you never moved on, you were waiting for me all along. Well, I missed you. Yes, it's true. Should've known not to let you go, let you go. Well, I missed you, We could've grown if I held you close, held you close
Les jours se suivent et se ressemblent dans ce studio où Mickey vient enterrer sa solitude, alimentant dans un même temps cette dernière lorsque mettre le nez dehors semble représenter bien trop d'efforts. En dehors d'un match de rugby éveillant un minimum de volonté en lui et d'un projet censé lui redonner un certain sens des priorités, le boxeur voit son intérêt réduit à néant pour le reste tout en collectionnant des pensées aussi sombres que ce logement quand il ne daigne même pas ouvrir ses rideaux pour y faire entrer un peu de lumière. Il n'y a plus la moindre vie ici, ou seulement celle d'un homme restant planté devant les dessins de sa fille épinglés sur son frigo pour se raccrocher à ce qu'il peut, et ces derniers temps les options ne sont pas nombreuses. Jackson est en voyage dans leur pays d'origine pour deux longs mois et l'ennuyer avec son moral en berne à une telle distance, Mickey se l'interdit formellement. Il aurait pourtant des choses à dire à son cousin, à commencer par le fait que Brisbane ne lui a jamais paru aussi gris que depuis qu'il en est parti mais aussi que le type voulant sa peau ne donne plus le moindre signe de vie. Dom est étrangement silencieux et ça n'est pas sans intriguer Mickey, peu disposé à croire que son créancier a fait une croix sur ses dettes quand pourtant, il n'a pas vu la couleur de ses menaces depuis déjà quelques temps. Une part de lui questionne cet étonnant concours de circonstances mais ce calme retrouvé préserve au moins sa conscience, aussi bien en lui évitant de se salir les mains qu'en lui laissant le champ libre pour retrouver, aussi, celle dont le manque se veut grandissant.
Peut-être aurait-il pris de très mauvaises décisions si Zoya n'avait pas été là pour lui ces derniers jours, à tenter de trouver les mots justes pour alléger son cœur comme pour lui changer une nouvelle fois les idées. Même loin de lui et en plein stage de survie, la photographe lui a assuré sa présence au travers d'échanges que le boxeur ne se lasse pas de relire, trouvant un réconfort dans la douceur de leurs discussions et dans ces plans qu'ils se sont jurés d'honorer dès le retour de Zoya en ville. Un retour que Mickey peut enfin conjuguer au présent après cinq longues journées à déplorer que le temps ne passait pas assez vite, et à se demander aussi quel genre d'aventurière pouvait bien être la Lewis dont le tempérament n'a sûrement pas matché avec la majorité de ses coéquipiers. Faire l'unanimité, elle comme lui n'y ont de toute façon jamais aspiré et Mickey serait bien le premier à voir sa patience l'abandonner à la moindre épreuve, de quoi le convaincre qu'une telle aventure n'aurait pas pu être pour lui. Mais alors, à quel point Zoya s'est-elle donné du mal pour ramener ce certificat ? Le boxeur n'a jamais été aussi proche de le découvrir, mais son premier réflexe en la trouvant face à sa porte n'est pas de vérifier si le précieux papier se trouve entre ses mains. Non, Mickey n'a à vrai dire pas l'ombre d'une pensée pour ce dernier car avant tout, ce sont les traits de la Lewis sur lesquels ses yeux s'attardent maintenant qu'il peut les apprécier en vrai et non en photo.
Il a imaginé ce moment bien trop de fois depuis la tenue de leurs échanges, comme réfléchi à ce qu'il pourrait dire une fois Zoya devant lui mais à cet instant, le silence demeure du côté du boxeur dont le cœur se soulève en croisant simplement son regard. Ce qu'il n'avouera pas c'est qu'il a passé de trop nombreuses heures à penser à elle et que sa journée retrouve enfin un sens maintenant qu'elle en fait partie mais il n'a de toute façon le temps de rien, recevant à la place la plus spontanée des étreintes sur le pas de sa porte. Il encercle alors Zoya de ses bras puissants et s'abandonne à cette proximité retrouvée aussi longtemps qu'il le peut, trouvant dans la chaleur de cet enlacement de quoi repousser ses mauvaises pensées du moment tout en s'imprégnant de son odeur, elle aussi bien réelle à présent. « Bonjour, Mickey. » Cette voix lui a manqué comme le reste malgré le caractère récent de leur dernier appel et c'est un sourire apaisé que le boxeur affiche, entre d'innombrables regards échangés. « Bonjour, Zoya. » – « Je suis enfin là. » Enfin, oui, ne peut-il s'empêcher d'approuver dans un soupir alors que leurs mains se frôlent et constituent un contact que Mickey était tout aussi impatient de retrouver. Car quelle main est aujourd'hui disposée à prendre la sienne si ce n'est celle de Zoya, cette dernière ne le faisant au moins pas douter de sa valeur ni de la place qu'il peut avoir dans son paysage, à tel point qu'il lui suffit de plonger dans ses yeux pour se sentir important ou tout simplement vivant. « Désolé, mais je crois que tu m’as manqué… » Son sourire fait écho au sien alors qu'en réponse à ses mots, il vient lentement caresser sa joue de ses doigts. « Et, de ce qu’on m’a dit, je t’ai cruellement manqué aussi, alors… » Si son but est de lui faire avouer ce qu'il n'a eu aucun mal à lui écrire par message, il se pourrait que Zoya obtienne bel et bien gain de cause. Mickey n'est pourtant pas le plus habile avec ses émotions quand il s'agit de les exprimer de vive voix et c'est pourquoi il use d'abord de détours, un sourire toujours accroché aux lèvres. « Je me demande bien qui a pu te dire ça, quelqu'un qui avait très hâte que tu rentres sûrement. » Un quelqu'un voyant un peu moins les choses en noir lorsque Zoya se trouve dans les parages, comme si elle était la lumière au bout du tunnel dont Mickey peine tristement à sortir. Il retrouve son regard avant de venir souffler à son oreille l'évidence, sans chercher à le nier plus longtemps. « Bien sûr que tu m'as manqué aussi, c’était même très long et vide sans toi ici. » Et déjà, son sourire réapparait en oubliant presque le projet pour lequel Zoya et lui ont signé, perdu entre le plaisir de la revoir et l'envie d'en profiter comme il se doit.
Elle n'est pas venue les mains vides pourtant, et ça Mickey le remarque bien vite. « Je t’ai pris aux mots. Il est temps qu’on remette un peu de gaieté dans ce studio. » Ces pots de peinture devraient assez bien s'entendre avec les pots d'enduit que le boxeur a réuni de son côté, car combler les trous et fissures sur ses murs sera la toute première étape avant d'y apporter la moindre touche de peinture. « Tu n’as rien de prévu, j’espère ? » – « Non, je ne compte même pas passer une tête au bar ce soir alors je peux te réserver autant d'heures qu'il le faut. » Quitte à les mener assez tard si nécessaire, car ce n'est pas comme si le temps que Zoya pouvait passer chez lui était compté. Mickey, lui, ne désire en tout cas pas la voir repartir trop vite. « Mais tu as quelque chose à me montrer d'abord, il me semble. » Son regard s'oriente vers elle avec une allusion claire avant qu'un nouveau sourire n'étire ses lèvres, pour le moins évocateur lui aussi. « Où est ton certificat d'aventurière ? Il est obligatoire pour pouvoir toucher à ces murs, tu sais. » C'est peut-être bien un passe-droit dont Zoya ferait mieux de se munir devant lui oui, mais en réalité il s'intéresse simplement à ce papier auquel elle semblait beaucoup tenir. Si c'est important pour elle alors ça le devient également, pour lui. « Et pendant que tu me montres aussi les couleurs auxquelles tu as pensé, je peux peut-être t'offrir à boire pour commencer. » Autant le voir comme une façon de se motiver avant de mettre la main à la pâte, ces murs n'attendent plus qu'eux pour retrouver un aspect convenable et parce que Mickey ne veut pas laisser planer de doute sur ses intentions, il reprend rapidement. « Promis Zoya, c'est pas pour gagner du temps car on va s'y mettre, c'est acté. » Et il y tient, sincèrement fatigué d'évoluer dans un studio aux allures de champ de ruines comme si l'ensemble de sa vie n'était pas déjà assez chaotique. « Et puis plus vite on attaque et plus vite tu l'auras, ta surprise. » il ajoute en lui adressant un clin d'œil, l'air de dire qu'il n'a pas non plus changé d'avis là-dessus car Mickey n'a qu'une parole, tout du moins avec elle.
Août 2023, Appartement de Mickey, Redcliffle. « Bonjour, Zoya. » Entendre son prénom résonner entre ses lèvres lui parait être une musique à ses oreilles. Une mélodie agréable qu’il prononce de sa voix suave, celle qui vient illuminer davantage encore les traits de son visage. Il lui a manqué, le manque s’étant accentué du fait de ces contacts nombreux qu’ils ont entretenu durant son absence. Plus proche que jamais, ils ne l’ont jamais été d’une telle façon, même lors de leurs étreintes passionnelles il y a quelques années en arrière. C’est un tout autre lien qui est en train de naitre entre eux, le charnel étant laissant de côté pour le moment – bien que l’attirance physique soit toujours aussi présente dans l’un et l’autre camp – celui un peu plus sincère où ils se découvrent d’une façon plus honnête, plus ouverte et donc moins pudique. Du moins, cela l’a été alors qu’elle l'a eu pendant de nombreuses minutes au bout du fil et que Mickey s’est confié à elle, comme jamais il ne l’avait fait encore, découvrant ainsi l’homme de l’ombre, celui qui se cache derrière sa carapace, celle qui se veut dure et persistante, difficile à creuser. Qu’il lui accorde une telle confiance et surtout lui confesse que leurs échanges lui procurent une certaine paix intérieure le temps que ceux-ci durent, pousse Zoya à s’investir dans ce rôle parce que l’idée qu’il n’aille pas l’insupporte. Si elle peut lui redonner une lueur d’espoir, si elle peut être celle à qui il peut se raccrocher pour ne pas lâcher prise, c’est corps et âme qu’elle le fera parce qu’il n’y a pas plus à douter qu’il a une place toute particulière dans sa vie désormais… et sûrement dans son cœur, en connaissant la rapidité à laquelle Zoya peut s’enticher des personnes parfois. Mais Mickey le lui rend bien, la preuve avec cette étreinte qu’ils viennent d’échanger, les deux incapables de se détacher totalement, leurs regards ancrés l’un dans l'autre. La délicatesse des gestes, le sentiment réciproque de la gaieté procurée par ces retrouvailles, ils les apprécient tous deux, les savourent et sûrement aimeraient égoïstement rester dans cette bulle hors du temps. A défaut, ce sont leurs mains qui se frôlent, leurs doigts s'entremêlant alors que Zoya confesse à Mickey qu'il lui a manqué. Lui vient lui répondre par ce geste doux, sa main venant caresser sa joue, faisant sourire tendrement la jeune femme qui apprécié ce nouveau contact, ajoutant qu'elle sait aussi à quel point elle lui a manqué « Je me demande bien qui a pu te dire ça, quelqu'un qui avait très hâte que tu rentres sûrement. » Elle laisse échapper un petit rire, non sans lever les yeux au ciel comme agacée - elle ne l'est nullement. "Très et je suis sûre qu'il serait passé à travers le téléphone si cela lui avait été possible" elle l'aurait fait aussi, surtout quand elle a pu lire dans son regard, celui qu'elle a pu capter sur les quelques photos de son minois qu'il a accepté de lui partager, une détresse qui n'avait point d'être nommée pour qu'elle la saisisse. « Bien sûr que tu m'as manqué aussi, c’était même très long et vide sans toi ici. » les mots, ces mêmes mots qu'il a pu avoir à l'autre bout du fil sont réitérés à son plus grand bonheur, leurs saveurs d'autant plus fortes en face à face "Tu es chanceux je suis revenue entière" et surtout elle a tenu parole, elle qui lui avait promis qu'elle passerait le voir à l'instant même où elle reviendrait à Brisbane - avertissant toutefois qu'elle favoriserait d'abord sa fille, ce à quoi il n'a rechigné, naturellement. Son regard ancré dans le sien le reste quelques instants avant que ses lèvres ne viennent trouver sa joue et qu'elle rompt le contact l'instant d'après pour honorer cette autre mission qu'elle lui a promis de remplir avec lui.
Et si elle avait à cœur de le retrouver et de pouvoir lui offrir cette étreinte réconfortante – dont elle en a tiré tous les bénéfices elle aussi – Zoya est aussi venue pour remplir une autre mission qui lui tient tout autant à cœur. Ils en ont longuement parlé au téléphone et elle s’est engagée à venir camoufler ses plaies béantes dans le mur, similaire à celles qui sont siennes, inlassablement. Il est temps que son studio retrouve un peu de gaieté et si Zoya n’a rien d’une décoratrice d’intérieur, elle peut cependant dire qu’elle maitrise la manipulation des pinceaux, elle qui aime peindre à ses heures perdues. Non pas sur des murs mais sur des toiles, certes, mais c’est là tout l’avantage aussi parce qu’elle ne serait pas contre, après avoir comblé les trous et redonné un bon coup de fraicheur à tous les murs, d’y laisser sa petite touche personnelle, après discussion et accord du propriétaire des lieux, cela va de soi. Comme le chantier est de taille, Zoya souhaite s’assurer que Mickey n’a rien de prévu – de toute évidence, elle n’acceptera pas que ce soit le cas « Non, je ne compte même pas passer une tête au bar ce soir alors je peux te réserver autant d'heures qu'il le faut. » « Tant mieux, je ne t’en aurai pas laissé le choix de toute façon » Il ne peut être surpris par ce genre de réponses de la part de la brune, elle dont il connait le caractère, sa persévérance et surtout son côté capricieux, elle qui s’est pointé chez lui avec toute le nécessaire pour attaquer les travaux – il aurait sûrement fini avec un pinceau dans la figure s’il avait repoussé sa présence « Mais tu as quelque chose à me montrer d'abord, il me semble. » Elle fait mine de ne pas savoir de quoi il parle, haussant les épaules dans une innocence qui n’est pas très convaincante alors qu’elle a possiblement dans sa poche arrière de sa salopette, le fameux sésame qu’elle a été cherché à la sueur de son front et qu’elle se languit de lui montrer « Où est ton certificat d'aventurière ? Il est obligatoire pour pouvoir toucher à ces murs, tu sais. » Zoya revient alors vers Mickey, ses mains derrière le dos, cachant le fameux certificat, son sourire trahissant sa réussite – et sa joie de ce fait « Tadam ! » qu’elle fait en lui montrant le précieux, lui mettant sous le nez pour qu’il s’en saissise « Tu as devant toi une des meilleures aventurières du stage de survie » Alors là, elle exagère parce qu’elle est plutôt en bas du classement qu’en haut de celui-ci, mais ça, elle se tient bien de le lui dire pour le moment « Tu vois, j’ai réussi » Au cas où qu’il en doutait « T’es fier de moi ? ». Son sourire flanqué sur ses lèvres montre son empressement, celui de voir la réaction de Mickey fasse à ce certificat avec lequel elle se pavane depuis son retour, le montrant à qui veut l’entendre dire qu’elle est une parfaite aventurière. Mais l’avis de Mick’ a sûrement plus d’importance à ses yeux que ceux des autres. « Et pendant que tu me montres aussi les couleurs auxquelles tu as pensé, je peux peut-être t'offrir à boire pour commencer. » « C’est moi où tu essayes de gagner du temps ? » qu’elle l’interroge d’un air suspicieux, toutefois rieur alors qu’elle range son certificat et se penche pour sortir quelque chose du sac qu’elle a emporté, en plus des pots de peinture et pinceaux « Promis Zoya, c'est pas pour gagner du temps car on va s'y mettre, c'est acté. » « Ca me rassure » qu’il n’ait pas changé d’avis sur ce relooking nécessaire à son appartement, celui qu’elle se languit de commencer pour permettre à Mickey de retrouver une certaine quiétude dans ces lieux. « Et puis plus vite on attaque et plus vite tu l'auras, ta surprise. » Non, elle ne l’avait pas oublié celle-là non plus et même si en effet, sa volonté de l’aider peut paraitre intéressée, il n’en est rien… bien que, son impatience se lit aisément sur ses traits « Aller, hop, pas de temps à perdre. Au travail, Reeves ! » qu’elle fait alors qu’elle le rejoint dans la cuisine, lui jetant un chiffon gentiment sur lui. « En attendant, est-ce que j’ai droit à un indice supplémentaire grâce à ça… » le ça étant cette petite boite en plastique qu’elle pose devant lui, contenant des petits cookies qu’elle a spécialement fait pour lui avant de venir « Je ne cherche pas à t’acheter mais… ». Mais elle ne le nie pas totalement non plus. Un petit rire s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’elle ouvre la boite l’incitant à s’en saisir d’un, venant s’installer sur le plan de travail en s’asseyant sur celui-ci pour lui montrer les tons qu’elle souhaite faire adopter à ses murs « Je trouve ce noir beaucoup trop triste sur ce pan de mur. Je me disais qu’une nuance comme celles-ci serait pas mal ou alors on part sur du blanc qui absorbera toute la lumière extérieure et connotera avec ton mur en brique ». Elle est concentrée sur sa tâche alors qu’elle fronce légèrement les sourcils pour trouver celui dont elle a aussi amené un pot de peinture, lui tendant le nuancier une fois retrouvé « A toi de voir si tu veux laisser le mur de brique tel quel ou tu nous autorises à le repeindre aussi » Elle relève enfin son regard sur lui, toujours installée sur le plan de travail, s’étant assisse en tailleur sur celui-ci « C’est toi le maitre des lieux ». Et lui qui vit dans ce studio. Son but à elle est simplement qu’il s’y sente mieux et que la monotonie et la solitude ne deviennent peu à peu que de lointains souvenirs.
I hurt myself a hundred times just to feel something in my soul, I kept knocking even though I knew what's behind that door. But then I heard you call my name and it sounded like the sweetest song, you never moved on, you were waiting for me all along. Well, I missed you. Yes, it's true. Should've known not to let you go, let you go. Well, I missed you, We could've grown if I held you close, held you close
Leurs retrouvailles sont à la hauteur de ce que Mickey avait pu imaginer et réchauffent déjà le cœur du boxeur, dont la noirceur quotidienne paraît même s'envoler. Il n'y a pas une once d'hésitation dans ces contacts initiés, juste l'envie profonde et mutuelle de reprendre là où les choses se sont arrêtées quand bien même la distance des derniers jours a été partiellement comblée par ces échanges que Zoya n'a jamais cessé d'honorer avec lui, même en plein stage de survie. Sa hâte de la revoir comme de la serrer dans ses bras, Mickey n'entend pas la cacher ici et s'il se prête au jeu de la troisième personne pour parler de lui, c'est uniquement pour la faire sourire. Son regard et ses gestes parlent après tout d'eux-mêmes, trahissant un empressement que son cœur peut également traduire, à en juger les battements rapprochés de ce dernier que Zoya pourra peut-être là aussi sentir. « Très et je suis sûre qu'il serait passé à travers le téléphone si cela lui avait été possible. » En vérité, Mickey aurait même été capable de l'arracher à ce fichu stage s'il n'avait pas intégré que ce challenge était important pour elle. Bien sûr que l'idée lui a traversé l'esprit et qu'il s'est imaginé plus d'une fois y débarquer pour la ramener avec lui mais sa liberté, le boxeur ne pourrait pas sérieusement la lui voler. « Oh ça, je crois qu'il ne pourra pas le nier. » Que l'attente a été longue et qu'entendre sa voix n'était souvent pas suffisant, Mickey se doit effectivement de l'admettre alors qu'un nouvel aveu lui échappe l'instant d'après, sans même qu'il ne tente de le retenir. « Il paraît même qu'il a relu tous tes messages quand le temps ne passait pas assez vite, mais ça reste entre nous bien sûr. » Et il ponctue ces paroles d'un petit clin d'œil, gratifiant Zoya d'un nouveau sourire avant de reconnaître tout simplement que le manque était réel, tout comme son studio lui a paru cruellement vide quand elle n'était pas là pour égayer celui-ci. Mickey y a trainé sa solitude au même titre que ses pensées sombres, au point de se demander si vivre seul n'avait pas assez duré et ce, quand ça n'était pas même vivre tout court. Il n'est évidemment fier de rien quand ce genre d'idées passent par lui mais la présence de Zoya fait aujourd'hui barrage à celles-ci. « Tu es chanceux je suis revenue entière. » C'est surtout sa promesse que la Lewis a tenu en ne perdant pas de temps pour revenir vers lui une fois rentrée, et ce baiser offert à sa joue paraît sceller l'autre engagement qu'ils ont pu prendre entre deux regards voués à le troubler.
Le Blind Tiger devra se passer de lui ce soir car Mickey ne compte pas endosser le moindre rôle en dehors de celui de décorateur, ou tout autre nom que leur mission peinture peut bien porter. Il n'a pas l'âme d'un artiste comme sa petite Lola, certes, mais il peut au moins promettre à Zoya qu'il ne comptera pas les heures passées ici avec elle, sans l'ombre d'une considération pour le monde extérieur. « Tant mieux, je ne t’en aurai pas laissé le choix de toute façon. » Et ça, Mickey ne prétend pas le découvrir alors que la photographe a toujours su comment obtenir ce qu'elle voulait de lui. Mais avant de s'armer d'un pinceau et de redonner un semblant de vie à ce studio, il reste une condition que Zoya doit encore remplir et celle-ci concerne un certificat qu'elle s'était engagée à lui faire admirer. Mickey l'observe alors, croisant même ses bras pour marquer son attente quand enfin, la Lewis porte à sa vue la récompense qui était à la clé du fameux stage, bien réelle elle aussi. « Tadam ! Tu as devant toi une des meilleures aventurières du stage de survie. » Un titre qui ne manque pas de lui extirper un rire car étrangement, le certificat en question ne stipule rien d'autre que sa réussite dans les différentes épreuves. Était-elle vraiment la meilleure, alors ? Peut-être pas, mais Mickey n'a aucun mal à lui décerner tous les honneurs malgré tout. « La plus modeste aussi, on dirait. » souligne-t-il dans un sourire amusé avant de se saisir du précieux papier, donnant à ce dernier l'attention qu'il mérite compte tenu des efforts que Zoya semble avoir fourni pour pouvoir le décrocher. Elle s'est démenée, il n'a aucun doute là-dessus et a aussi bien plus de mérite que lui n'en aura jamais à rester enfermé chez lui, sans plus s'ouvrir à la moindre forme d'aventure depuis déjà plusieurs années. « Tu vois, j’ai réussi. » C'est effectivement ce qu'il constate, mais Mickey ne s'attendait pas à une autre finalité de sa part. « T’es fier de moi ? » Le certificat toujours entre ses mains, il relève lentement son regard vers l'aventurière que Zoya peut désormais se vanter d'être. Il hoche alors la tête tout en lui remettant ce qui lui revient entre les mains, ne souhaitant surtout pas l'abîmer. « Bien sûr. T'arrives encore à me surprendre, et même à m'impressionner parfois. » Mais ce ne sont sans doute pas les mots qu'elle espère, et Mickey le réalise. C'est ainsi qu'il réduit à nouveau la courte distance qui les sépare pour placer ses mains de part et d'autre de ses épaules, avant d'avancer son visage pour embrasser son front. « Mais je crois que t'as surtout envie de l'entendre alors oui, Zoya : je suis fier de toi. » Et ça ne lui coûte vraiment rien de le dire, ces mots étant aussi sincères que le sourire qui les accompagne. Elle est venue à bout d'un stage dont il ne mesure pas vraiment la difficulté mais qui était dans tous les cas un challenge à relever, là où d'autres auraient possiblement choisi d'abandonner. Zoya est une battante et tout ce qu'il regrette, c'est qu'il n'en soit plus un lui aussi. Pas de quoi leur faire oublier les murs de ce studio n'attendant plus qu'eux cependant, même si Mickey n'exclut pas avant de s'accorder un petit remontant. « C’est moi où tu essayes de gagner du temps ? » Il lui assure que non et que sa décision reste fermement prise, ce qui ne l'empêche pas de nuancer ses propos ensuite. « Remarque, peut-être que tout ça n'est qu'un stratagème pour passer plus de temps avec toi. » En lui offrant à boire pour retarder le commencement de leur mission et donc, le moment où Zoya sera amenée à le quitter. Aussi certain soit-il qu'il lui proposera de rester dormir, Mickey sait qu'elle ne pourra pas rester ici avec lui à l’infini. « J'ai pas envie que tu repartes trop vite parce que je sais jamais quand je pourrai te revoir. » C'est le cas chaque fois que la Lewis doit s'en aller, et il ne souhaite pas qu'un énième stage les empêche de renouer. Et oui, elle vient à peine d'arriver qu'il parle déjà de se revoir, offrant une nouvelle occasion à Zoya de souligner son côté accro.
« Aller, hop, pas de temps à perdre. Au travail, Reeves ! » Il rattrape au vol le chiffon projeté vers lui et se fait la réflexion que les choses ne resteront pas sérieuses longtemps si son invitée se montre déjà d'humeur joueuse. « En attendant, est-ce que j’ai droit à un indice supplémentaire grâce à ça… » Son regard se pose sur le tupperware que Zoya fait glisser devant lui et il devine sans même les avoir goûté que les cookies qu'il contient sont faits maison, de quoi le faire doucement sourire même s'il ne peut s'empêcher d'y voir aussi une double intention. Celle de lui faire tout bonnement plaisir, et celle d'obtenir de sa part une faveur en retour. « Je ne cherche pas à t’acheter mais… » – « Mais tu as quand même tout prévu, avoue. » il remarque d'un air mutin tout en piochant dans le contenant puisque Zoya l'y invite, et parce que ces cookies ont tout de même l'air fortement appétissants – ce qui n'est d'ailleurs pas qu'une impression. « Ils sont très bons, je crois que ça mérite bien un nouvel indice en effet. » Comme quoi le boxeur n'est pas bien difficile à corrompre puisque le voilà déjà prêt à récompenser Zoya pour le temps passé derrière les fourneaux, plus sensible à cette petite attention qu'il ne veut le montrer. « Et l'indice est le suivant : neuf ans. Voilà, t'as plus qu'à te débrouiller avec ça maintenant. » Et il n'est pas peu fier de son indice Mickey, conscient qu'il va lui donner du fil à retordre car tout sauf disposé à trahir facilement la surprise qu'il lui réserve. Il ne lui reste donc plus qu'à cogiter là-dessus pendant qu'une seconde vie va être offerte aux murs de ce studio, d'une morosité sans nom. « Je trouve ce noir beaucoup trop triste sur ce pan de mur. Je me disais qu’une nuance comme celles-ci serait pas mal ou alors on part sur du blanc qui absorbera toute la lumière extérieure et connotera avec ton mur en brique. » C'est en l'occurrence à du brun que Zoya a pensé, une couleur relativement chaude pour raviver son intérieur et à vrai dire, Mickey ne prétendra pas être un fin connaisseur. Il aime ce qu'elle lui montre et c'est sans doute déjà bien. « A toi de voir si tu veux laisser le mur de brique tel quel ou tu nous autorises à le repeindre aussi. » Il se rapproche du plan de travail sur lequel Zoya s'est installée pour étudier l'idée à ses côtés, observant le mur de brique qui selon lui mériterait bien aussi son petit rafraichissement. « C’est toi le maitre des lieux. » Mais c'est à deux qu'ils peuvent y réfléchir, et Mickey doit avouer qu'il ne désire aujourd'hui pas faire les choses à moitié. Il annonce alors, déterminé : « Je veux tout repeindre Zoya, c'est décidé. C'est aussi gai qu'un cimetière ici, et crois-moi je m'y connais. » Cet aveu est suivi d'un silence de quelques secondes durant lequel il vient à regretter ces mots, ne désirant surtout pas s'étaler sur ces derniers. Tout ce qui importe est que ce studio redevienne agréable à vivre, en admettant qu'il l'ait un jour déjà été.
« Allez viens, on a du boulot et combler ces trous sera je crois notre première mission. » Sans attendre, Mickey la récupère sur le plan de travail et la transporte jusqu'au centre de son salon où il la dépose en douceur, décrochant par la même occasion les quelques cadres ornant ses murs pour mettre ces derniers à nu. Les fissures sont alors pleinement visibles, et Mickey a hâte qu'elles puissent disparaître au plus vite. « L'enduit est là, j'ai aussi apporté deux truelles et comme tu peux le voir, y'a pas mal de choses à reboucher. Alors c'est parti ? » Ils ne perdent pas de temps et s'attèlent déjà au remplissage des trous, nombreux par endroit comme au-dessus de son téléviseur, ayant souffert lui aussi de la colère du boxeur. L'enduit posé sur une fissure particulièrement marquée, c'est un soupir qui lui échappe en orientant son regard vers Zoya. « Tu dois penser que j'ai un sérieux problème pour taper dans mes murs comme ça, et je pourrais pas te donner complètement tort. » Cette foutue rage en lui, Mickey n'a jamais su l'exprimer autrement jusqu'ici et pourtant, il a fait la promesse à la Lewis de ne plus passer ses nerfs sur ses murs à l'avenir. En sera-t-il vraiment capable ? Ce qui l'inquiète à cet instant est surtout ce que Zoya peut penser de tout ça, ce n'est alors pas pour rien qu'il la rejoint de l'autre côté de la pièce et vient aussitôt capter son regard. « Dis-moi juste que ça te fait pas peur, et que tu redoutes pas mes réactions quand on est ensemble. Parce que t'as rien à craindre Zoya, je préfère te le dire si jamais t'en doutais parfois. » C'est important qu'elle le sache, cette colère ne risque pas de se retourner contre elle autrement que par des mots susceptibles d'être durs elle le sait, mais jamais par les gestes. « Hey, tu fais ça bien ma parole. » il reprend en constatant que l'enduit n'a déjà plus aucun secret pour elle, à deux doigts de lui décerner un autre genre de certificat à l'issue de la soirée.
Août 2023, Appartement de Mickey, Redcliffle. « Oh ça, je crois qu'il ne pourra pas le nier. » Qu’il parle de lui à la troisième personne amuse Zoya mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne prend pas ses propos au sérieux, ceux-ci la flattant tout particulièrement quand Mickey n’éprouve aucun mal à formuler à voix haute le manque qu’il a pu ressentir de son absence. On est bien loin de l’atmosphère tendue de leurs retrouvailles, celles où dans ce même appartement, l’ancien boxeur lui faisait comprendre qu’il n’était pas des plus ravis de la retrouver et aurait été même jusqu’à dire qu’il aurait préféré crever sur ce trottoir plutôt que de la croiser. C’est du moins l’impression qu’il lui a donnée mais aujourd’hui tout cela est bien derrière eux alors qu’ils peinent à se détacher l’un de l’autre et que leurs regards parlent bien plus encore que les mots qu’ils échangent. « Il paraît même qu'il a relu tous tes messages quand le temps ne passait pas assez vite, mais ça reste entre nous bien sûr. » Cette fois, même si son sourire est omniprésent, il se pâlit, teinté de tristesse, tant elle n’aime pas l’imaginer dans ses moments les plus noirs, ceux sur lesquels il s’est confié et qu’elle déteste lui connaitre « Si ça a pu t’apporter un peu de réconfort » qu’elle murmure alors qu’elle n’utilise plus la troisième personne pour parler de lui et que sa main vient trouver sa joue, la sincérité de ses propos ne faisant aucun doute à la manière dont ses pupilles dansent dans les siennes. Elle aurait aimé faire plus, regrette même de ne pas avoir pu durant ces moments, être là pour le serrer dans ses bras. L’exercice sera plus aisé maintenant qu’elle est de retour et le déplacement, elle le fera autant de fois que nécessaire et autant de fois qu’il le demandera, à n’en pas douter.
Aujourd’hui en est un parfait exemple d’ailleurs puisqu’elle a tenu sa promesse de venir le voir dès qu’elle reviendrait de son stage. D’ailleurs, c’est assez fièrement qu’elle pavane devant lui avec son diplôme en poche, celui qu’elle lui remet dans les mains pour qu’il puisse l’observer de plus près. « La plus modeste aussi, on dirait. » Ca, elle l’a mérité parce qu’elle prétend être une des meilleures quand, en réalité, ses instructeurs ne partageraient sûrement pas son avis. Il faut dire que des mésaventures, elle en a traversé durant ce stage et que c’est là des choses que Zoya se garde bien de raconter à Mickey. Elle finira sûrement par le faire, à un moment ou à un autre, quand il découvrira ses quelques écorchures sur le bras – il aura un peu moins de chance de découvrir son genou balafré, dissimulé pour le moment sous sa salopette. « Bien sûr. T'arrives encore à me surprendre, et même à m'impressionner parfois. » « Tu as tant de choses à découvrir encore sur moi, Mickey ». Les yeux doux qu’elle lui fait exagèrent les dires mais laissent sous-entendre bien d’autres talents parce qu’il se peut que ses idées ne soient pas des plus chastes lorsqu’elle en fait la remarque. Elle s’en amuse, une fois de plus, un éclat de rire résonnant entre les murs du studio qui ne demandent d’ailleurs qu’à être repeint mais, avant ça, Mickey a bien compris qu’il devrait formuler certains mots à voix haute pour qu’elle soit rassurée sur le fait qu’il est fier d’elle et de ce qu’elle a accompli durant ce stage « Mais je crois que t'as surtout envie de l'entendre alors oui, Zoya : je suis fier de toi. » Il s’est approché d’elle et a déposé un baiser sur son front, ce qui ne manque pas de la faire sourire un peu plus franchement, de la reconnaissance aussi pouvant se lire sur ses traits « Merci, Mick’ ». Bien sur que les mots lui font plaisir, surtout parce qu’ils sont les siens, ayant une saveur toute particulière aux yeux de Zoya qui après ça, range soigneusement son précieux sésame avant de pouvoir s’attaquer à l’autre raison de sa venue ici : la remise en beauté de cet appartement. Du moins, c’est le plan mais Mickey semble faire retarder la chose, rendant la Lewis quelque peu suspicieuse quant au fait qu’il cherche là à gagner du temps, ce qu’il dément… plus ou moins « Remarque, peut-être que tout ça n'est qu'un stratagème pour passer plus de temps avec toi. » qu’il reconnait donc et Zoya mentirait en disant que cela lui déplait « J'ai pas envie que tu repartes trop vite parce que je sais jamais quand je pourrai te revoir. » Son regard s’attendrit, laissant même échapper un « Owwww » alors que sa tête se penche légèrement sur le côté et que son sourire vient étirer ses lippes. Et avant qu’il n’atteigne la cuisine, Zoya se précipite à pas feutrés vers lui alors qu’il est de dos, passant ses bras autour de sa taille, se mettant sur la pointe des pieds pour atteindre son oreille et lui glisser en murmurant « De une, je n’ai pas prévu de repartir avant demain matin. Et de deux, manque de bol pour toi, je crois que tu vas me voir encore plus souvent maintenant » Et Zoya ne dit pas ça dans le vent, quand cette discussion qu’ils ont pu avoir au téléphone ne l’a pas laissé indifférente, l’ayant marqué tout particulièrement en apprenant ce mal-être qu’était le sien, celui enfoui au fond de lui et qu’il ne s’amuse certainement pas à partager à tout va, connaissant le personnage qu’il peut être et est aux yeux de tous. Mais la jeune femme n’oublie pas la résonnance de certains mots, n’oublie pas aussi l’inquiétude et la tristesse que cela a provoqué en elle s’étant fait la promesse d’être encore plus présente pour lui lorsqu’elle rentrerait ; et c’est aussi ce qu’elle fait là alors qu’elle appuie ses dires d’une étreinte furtive avant de lui rendre sa liberté.
« Mais tu as quand même tout prévu, avoue. » Pour avoir droit à cette potentielle surprise dont il lui a parlé, il se peut que Zoya ait pensé à préparer des cookies pour le faire céder. En réalité, elle utilise ses biscuits dans ce sens, mais cela n’était pas prémédité de sa part, car elle les a confectionnés avant et surtout pour lui faire plaisir. Mais elle se prend au jeu et ne cherche pas à démentir, se contentant d’hausser les épaules en adoptant un air pas des plus innocents. « Ils sont très bons, je crois que ça mérite bien un nouvel indice en effet. » « Evidemment qu’ils sont bons » La modestie ? Non, elle ne connait pas, se saisissant à son tour d’un cookie dont elle en savoure un premier bout, sourire aux lèvres « Je ne les aurai pas fait, autrement, je sais à quel point ils sont efficaces » parce qu’elle a bel et bien droit à un indice de sa part et elle jubile, adoptant un air fier tout autant qu’impatient « Et l'indice est le suivant : neuf ans. Voilà, t'as plus qu'à te débrouiller avec ça maintenant. » Elle cligne des yeux par deux fois, laissant retomber son bras le long de son corps, un air ahuri se logeant sur ses traits « Quoi ? Sérieusement c’est ça ton indice Mick’ ? Neuf ans ? Je ne te connaissais même pas y’a neuf ans ! » parce que cela a sûrement un lien avec son passé, un passé dont elle n’en connait pas tous les recoins encore et qui lui rend donc la tâche difficile pour trouver de quoi il en retourne. Affichant une mine désormais boudeuse, elle tend sa main vers lui « Rends moi mon cookie pour la peine ! ». Une enfant, Zoya l’est, Mickey va devoir s’y habituer.
Après cette petite dispute puérile, Zoya prend place sur le plan de travail pour montrer les idées qu’elle a eu pour repeindre son intérieur. Mickey la rejoint, observe avec attention les différentes palettes qu’elle lui tend pour qu’il les observe de plus près, son bras venant se poser sur son épaule, alors qu’elle regarde par-dessus celle-ci en attendant qu’il donne son verdict « Je veux tout repeindre Zoya, c'est décidé. C'est aussi gai qu'un cimetière ici, et crois-moi je m'y connais. » La confession n’échappe pas à la brune qui s’interroge sur la nature de celle-ci, surtout avec ce silence soudainement pesant qui s’installe entre eux. Elle n’ose demander plus de précisions, ne voulant pas aborder un sujet qui sera sûrement délicat et peut-être qu’à un autre moment, plus propice, elle osera le faire. De toute façon, Mickey ne lui laisse pas le temps de réagir puisqu’il vient à briser le silence de lui-même « Allez viens, on a du boulot et combler ces trous sera je crois notre première mission. » Et si elle s’apprêtait à descendre du plan de travail, il l’attrape avant même qu’elle ait pu faire un geste dans ce sens pour la porter « C’est plaisant » d’être portée de la sorte, ce qu’elle ne peut s’empêcher de glisser alors que ses bras viennent se nouer autour de son cou pour s’agripper à lui avant qu’il ne la dépose au milieu de la pièce, l’instant n’ayant pas manqué de la faire sourire. « L'enduit est là, j'ai aussi apporté deux truelles et comme tu peux le voir, y'a pas mal de choses à reboucher. Alors c'est parti ? » Il a décroché tout ce qui pouvait orner mais aussi camoufler les stigmates des coups nombreux qu’il a pu porter sur ces murs, Zoya laissant son regard s’attarder quelques secondes à peine sur ceux-ci. Se saisissant d’une truelle à son tour, levant celle-ci en l’air, c’est avec le sourire qu’elle laisse échapper un « Prête ! » avant de se diriger vers un pan de murs. Et avant de recouvrir la fissure d’enduit, la brune laisse ses doigts parcourir les contours de celle-ci, une certaine tristesse pouvant se lire dans son regard, avant de se mettre à l’œuvre « Tu dois penser que j'ai un sérieux problème pour taper dans mes murs comme ça, et je pourrais pas te donner complètement tort. » Elle se stoppe dans ses gestes, venant à pivoter sa tête vers Mickey, secouant celle-ci « Non, Mickey, ce n’est pas ce que je pense » qu’elle répond sur un ton bas « C’est ta manière à toi de faire passer tes nerfs… Ca ne me plait pas pour autant mais, je veux juste être sûre que ça ne se reproduira plus » Parce que ce n’est pas la solution et qu’il doit trouver un autre moyen de faire passer toute cette colère qu’il encaisse et emmagasine en lui. Parce que les murs sont marqués mais elle ne doute pas qu’en retour, ses poings ont dû l’être aussi et cette image là lui est encore moins supportable « Dis-moi juste que ça te fait pas peur, et que tu redoutes pas mes réactions quand on est ensemble. Parce que t'as rien à craindre Zoya, je préfère te le dire si jamais t'en doutais parfois. » Ses yeux s’écarquillent alors qu’il prononce de tels mots et puissent penser une seule seconde que cela puisse être le cas. « Hey, tu fais ça bien ma parole. » Laissant tomber sa truelle au sol, ses mains viennent se poser de part et d’autre du visage de Mickey, alors que ses pupilles émeraudes viennent se planter dans les siennes, chocolatées « Regarde-moi, Mickey. Je n’ai pas peur de toi, tu entends ? Tu ne m’effraie pas et je ne doute pas une seule seconde du fait que jamais tu ne lèveras la main sur moi ». Elle insiste sur chaque mot qu’elle prononce, laissant un court silence s’installer entre eux après ça, sans détacher son regard du sien « Je te fais confiance » qu’elle murmure alors qu’après ça, elle vient passer ses bras autour de son cou pour lui offrir une nouvelle étreinte, le serrant plus fortement contre elle cette fois « Parce que je sais la personne que tu es derrière ce masque ». Celui qu’il a peu à peu abaissé en sa présence, suite aux nombreuses discussions qu’ils ont pu avoir ces derniers temps ensemble. Sa tête se recule doucement pour trouver son regard, avant qu’elle ne vienne apposer son front contre le sien, fermant ses yeux quelques secondes encore pour savourer cette proximité qu’elle n’a nullement envie de briser. Mais, une mission les attend encore et peut-être que c’est pour cette raison que Zoya vient à briser le silence finalement, un sourire venant se loger sur le coin de ses lèvres « Et bien sûr que je fais ça bien… » Doucement, elle décolle son front du sien, laissant retomber ses bras le long de son corps alors qu’elle fait référence à la remarque qu’il a faite quelques minutes auparavant sur sa manière de reboucher les fissures. Il n’y a pas de sous-entendus là de sa part, Zoya se baissant pour ramasser sa truelle précédemment abandonnée « Faut qu’on s’y remette aller » qu’elle dit doucement, venant à le bousculer d’un coup de hanche, après que sa main ait caressé le bas de son menton, comme pour l’inciter à retrouver ses esprits.
***
« On s’attaque à la peinture, maintenant ? ». Plus d’une heure, si ce n’est plus, qu’ils ont passé à reboucher l’intégralité des trous, et déjà cela donne une tout autre touche à l’appartement. Mais il y a encore à faire et de quoi harmoniser tout ça, Zoya vient alors tendre un pinceau à Mickey, s’en saisissant d’un à son tour, lui laissant le soin d’ouvrir les différents pots de peinture avant que chacun ne prenne un pan de mur pour leur permettre ainsi d’être plus efficace. Du moins, jusqu’à ce que Zoya vienne embêter l’ancien boxeur dans sa tâche une bonne demi-heure plus tard, en faisant semblant de s’intéresser à ce qu’il faisait, cachant bien derrière elle son pinceau pour mieux le surprendre la seconde suivante et lui mettre de la peinture sur sa joue. « Oops, j’ai pas fait exprès » qu’elle se justifie, loin d’être crédible, c’est certain.
I hurt myself a hundred times just to feel something in my soul, I kept knocking even though I knew what's behind that door. But then I heard you call my name and it sounded like the sweetest song, you never moved on, you were waiting for me all along. Well, I missed you. Yes, it's true. Should've known not to let you go, let you go. Well, I missed you, We could've grown if I held you close, held you close
Ses récentes confessions par message n'ont pas changé le regard que Zoya peut lui porter comme il l'avait possiblement redouté, car rien ne lui serait plus insupportable que de lui inspirer de la pitié. Dire qu'il se trouve dans une période très joyeuse de sa vie serait évidemment mentir mais cette morosité qui est la sienne et qui teinte ses pensées d'un noir que Mickey a dernièrement beaucoup broyé n'est pas une chose qu'il peut facilement confier. Car des mains tendues, le boxeur en a refusé tout un tas par le passé et il n'est toujours pas certain de mériter une attention comme celle de la Lewis, dont la présence agit à elle seule sur lui comme un véritable remontant. Quant au réconfort que lui auraient procuré leurs échanges, il est lui aussi évident comme en témoigne le sourire qu'il affiche et si Zoya croit obtenir ici le feu vert pour lui envoyer toujours plus de messages ensuite, c'est bel et bien l'idée. Ne peuvent-ils pas après tout poursuivre sur leur lancée sans que forcément la photographe soit amenée à s'éloigner ? Des stages de survie, Mickey veut croire qu'il n'y en aura pas d'autres dès lors que l'objectif que la Lewis s'était fixé est aujourd'hui fièrement atteint, preuve en est ce certificat figurant entre ses mains. Elle peut être vraiment épatante quand elle s'y met et ça, le boxeur n'a aucun mal à le reconnaître. « Tu as tant de choses à découvrir encore sur moi, Mickey. » Des bonnes il l'espère, aussi sûr soit-il que Zoya en profite pour immiscer certaines idées dans son esprit et pas les plus innocentes, ici. Son regard remonte jusqu'au sien avant qu'un nouveau sourire le trahisse, curieux d'aller de découverte en découverte avec elle et ce peu importe le domaine, mais écartant pour l'heure les insinuations qui semblent lui être faites s'il ne veut pas perdre sa concentration et le reste – car Zoya les connaît un peu trop bien, ses faiblesses. Quant au fait qu'il soit fier de son statut d'aventurière, Mickey s'assure qu'elle ne puisse pas en douter alors qu'il peut entendre à sa voix comme constater à ses yeux que la photographe en est honorée. Ce papier représente la persévérance dont elle a pu faire preuve et c'est bien là toute sa valeur, même si Mickey ne peut pas lui promettre que l'aventure du jour sera aussi palpitante, repeindre ces murs étant aujourd'hui plus un besoin qu'une envie pour le boxeur ne supportant plus rien du trou à rat dans lequel il vit. Et s'il n'avait pas sérieusement en tête de repousser la chose comme il le fait déjà si bien avec son divorce, il lui faut admettre que chaque venue de Zoya lui rappelle qu'elle devra ensuite repartir et que cette idée n'a absolument rien pour lui plaire, bien au contraire. « Owwww » C'est dans son dos que la Lewis se place sans attendre, l'entourant de ses bras comme pour lui montrer qu'elle est encore bien là, et sans doute même disposée à le rester. « De une, je n’ai pas prévu de repartir avant demain matin. Et de deux, manque de bol pour toi, je crois que tu vas me voir encore plus souvent maintenant. »Plus souvent à quel point, Mickey l'ignore mais il n'ira pas éclaircir ce point ce soir, prêt à se contenter de cette garantie qu'elle lui offre en attendant que les choses se précisent. Tournant sur lui-même pour lui faire face, le boxeur prend un air faussement indigné. « Oh non alors, quelle torture ! » Et la main portée à son front paraît tout autant exagérée, faisant de lui le piètre acteur qu'il a toujours été. Un large sourire et une courte étreinte plus tard, Mickey vient à son tour lui souffler : « Plus sérieusement, je signe où pour ça ? » car si ça ne tenait qu'à lui, Zoya pourrait passer la plupart de ses soirées ici. Il rêve éveillé, sans doute, mais son souhait n'en est pas moins de multiplier ces moments avec elle et pour ça, Mickey se jure déjà de faire le nécessaire.
Si les cookies apportés par la Lewis ne sont pas ensuite voués à lui ravir quelques indices vis-à-vis de sa surprise, il faut tout de même avouer que c'est bien imité. « Evidemment qu’ils sont bons. » Et évidemment que Mickey risque de se laisser tenter par plusieurs d'entre eux à ce rythme, pour une fois que ce qu'il mange lui procure un réel plaisir et ne se limite pas à ce qu'il peut tristement trouver dans les placards de cette cuisine. « Je ne les aurai pas fait, autrement, je sais à quel point ils sont efficaces. » Un peu trop efficaces même si l'on en juge la facilité avec laquelle Zoya obtient de lui un indice, quand bien même ce dernier est destiné à la faire réfléchir car trahir sa surprise si près du but, Mickey se l'interdit. « Quoi ? Sérieusement c’est ça ton indice Mick’ ? Neuf ans ? Je ne te connaissais même pas y’a neuf ans ! » Certes, un point pour elle. Mais elle n'a pas pas besoin d'avoir fait partie de sa vie à cette époque pour tenter de deviner à quoi cela peut s'apparenter, tout du moins dans les grandes lignes. « Tu ne pensais quand même pas que j'allais te faciliter la tâche, si ? » Il s'amuse de sa réaction comme s'il se trouvait face à une enfant en plein caprice, pas décidé à en dévoiler davantage même si elle se mettait en tête d'insister car ce n'est plus qu'une question d'heures avant que sa surprise ne soit dévoilée, ce petit jeu se doit donc de s'arrêter ici. « C'est le dernier indice auquel tu as droit Zoya, je te conseille d'en prendre soin. » – « Rends moi mon cookie pour la peine ! » Sa main tendue vers lui a au moins le mérite de le faire rire, assez pour que Mickey vienne engloutir le reste dudit cookie. C'est après ça avec douceur qu'il vient pincer la joue de la Lewis, décrétant au même instant que cette session grignotage est elle aussi terminée car ils ont du pain sur la planche, et n'auront pas trop de quatre mains pour redonner un semblant de vie à ces murs devant eux.
Tout repeindre, c'est le projet pour lequel Mickey est officiellement décidé après avoir bien assez exécré l'atmosphère toujours plus sinistre régnant ici. Dire qu'il ne supporte plus de voir ces fissures est à ce stade un euphémisme, même s'il regrette déjà les mots qui sont les siens et la comparaison qui lui échappe, au sujet de laquelle Zoya a le bon goût de ne pas rebondir. Un jour, le sujet s'invitera dans leurs discussions sans que Mickey n'ait en tête de l'éviter mais ce soir, il n'est pas question de laisser de telles pensées l'envahir au risque que sa bonne volonté ne s'effrite. Le silence est alors rompu par ses soins et ce, pour lancer le top départ de la mission qui les attend, emportant au passage une Zoya appréciant de toute évidence cette place momentanément gagnée dans ses bras. « C’est plaisant. » Et lui-même ne s'en plaint pas, aussi court soit le voyage effectué de sa cuisine jusqu'à son salon où enfin, le grand changement peut s'opérer. « Prête ! » Ce ne sera pas une mince affaire, la photographe le pense certainement déjà face aux nombreux stigmates que ses murs gardent de ses accès de colère, et c'est la dure réalité que Mickey est bien forcé d'exposer à celle qui n'a jamais ignoré la rage qui pouvait si facilement le gagner. S'emporter à la moindre chose allant de travers est sa spécialité mais passer ses nerfs comme le boxeur a jusqu'ici pu le faire n'est assurément pas la meilleure image donnée de lui, et il le sait. Il faut avoir un sérieux problème pour s'en prendre à ses murs, son téléviseur et à n'importe quel objet susceptible de lui passer sous la main, un problème que Mickey n'a jamais nié avoir mais qu'il déteste par-dessus tout refléter à Zoya. Si son regard ne le juge pas, il n'est pas pour autant fier du désolant spectacle offert à sa vue ce soir. « Non, Mickey, ce n’est pas ce que je pense. » Elle en aurait le droit pourtant, car il veut bien croire que rien de tout cela n'est véritablement rassurant. « C’est ta manière à toi de faire passer tes nerfs… Ca ne me plait pas pour autant mais, je veux juste être sûre que ça ne se reproduira plus. » Le soupir que ces paroles lui inspirent est immédiat, car sans doute a-t-il conscience qu'il ne peut pas encore émettre une telle promesse. « J'aimerais aussi ne plus saccager tout ce qui m'entoure mais je suis comme ça Zoya, j'explose parfois. Et quand ça arrive, je frappe avant même de réfléchir. » Parce qu'il n'a jamais su faire autrement et qu'il ne contrôle rien de cette fureur qui le dévore, probablement voué à cohabiter avec celle-ci toute sa vie. Elle ne l'a pas encore vu dans ses pires moments d'emportement et il n'a pas hâte que cela arrive, même si imaginer que Zoya puisse redouter ses réactions est une idée plus insupportable encore, si tout ceci devait finir par la rendre craintive de lui. En guise de réponse, les mains de la photographe viennent encadrer son visage pendant que son regard, lui, emprisonne le sien comme pour s'assurer que ses prochains mots seront pleinement intégrés. « Regarde-moi, Mickey. Je n’ai pas peur de toi, tu entends ? Tu ne m’effraie pas et je ne doute pas une seule seconde du fait que jamais tu ne lèveras la main sur moi. » Et il ne faut pas longtemps à son cœur pour s'alléger d'un poids immense, tout comme il l'aurait fait si Zoya avait assuré ne pas voir en lui un sale type. Il ne s'en prend pas aux femmes, c'est l'un de ses plus grands principes et s'il n'a lui-même jamais douté des limites qu'il pourrait avoir avec elle, entendre qu'elle en est tout aussi certaine le soulage. Elle n'a pas peur de lui, c'est bien là tout ce qu'il avait besoin d'entendre et mieux encore : « Je te fais confiance. » Elle est précieuse, cette confiance que Zoya fonde en lui et revenant finalement à lui dire qu'elle se sent en sécurité auprès de lui. Profitant alors de la chaleur de ses bras, c'est un « Merci. » soufflé presque timidement dont Mickey la gratifie. « Parce que je sais la personne que tu es derrière ce masque. » Non seulement elle le sait, mais elle est aussi l'une des rares à connaître l'homme sous l'épaisse carapace que le boxeur peut porter. Plus vulnérable, plus doux aussi. « T'imagines pas combien ça compte pour moi. » De l'entendre, de le voir comme de le ressentir, dans chaque geste que Zoya peut amorcer vers lui. Son étreinte d'abord puis son front accolé au sien ensuite, à travers lequel Mickey perçoit la confiance dont elle parlait. « Et bien sûr que je fais ça bien… » – « Tu m'avais caché tes talents de bricoleuse, même si je te savais déjà un peu manuelle.. » Le sous-entendu est évident et il n'en cache rien au sourire nettement plus détendu qu'il affiche, agrémenté d'un clin d'œil cherchant pour sûr à la faire réagir. Mais ses arrière-pensées n'ont pas leur place ici, pas alors que ces murs attendent encore de connaître une deuxième vie. « Faut qu’on s’y remette aller. » Ce pour quoi l'un et l'autre ne se font pas prier, retrouvant dès lors leurs truelles et les trous demandant encore à être comblés.
* * *
« On s’attaque à la peinture, maintenant ? » Après un long moment passé à effacer la moindre fissure que ces murs pouvaient compter, Mickey se redresse pour balayer la pièce et analyser le travail effectué. C'est du beau boulot si on demande son avis au boxeur et Zoya y est assurément pour beaucoup, car sans elle il sait que sa motivation n'aurait tenu à rien et que le projet aurait été avorté aussi vite qu'il s'en serait remis à ses lignes. Des heures, aussi, que Mickey n'a rien consommé sans que le manque s'en fasse pour l'instant ressentir. « Tout me semble uniforme alors oui, je crois qu'on peut enchainer. » Il récupère le pinceau tendu par la Lewis avant d'inaugurer chaque pot de peinture dont la couleur le convainc d'autant plus maintenant qu'il peut la voir en vrai, et ce pour mieux rejoindre ensuite le côté de la pièce qui lui a été attribué. Ses gestes sont soignés et ses coups de main assurés, Mickey a même rarement été aussi concentré et c'est la raison pour laquelle il ne devine rien de l'attaque surprise de Zoya lorsque celle-ci se faufile derrière lui avec une toute autre intention que celle d'admirer son travail. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire le pinceau de la photographe rencontre sa joue et le voilà donc redécoré à son tour. « Hey ! » – « Oops, j’ai pas fait exprès. » Le regard qu'il lui lance en dit long sur son incrédulité et sans prévenir à son tour, Mickey la saisit au niveau de la taille pour la faire lentement basculer au sol. Là, il en profite pour s'étendre partiellement sur elle avant de rapprocher son visage du sien, laissant alors l'empreinte de sa joue sur la sienne avec la satisfaction de celui dont la vengeance n'aura pas tardé. « Voilà, comme ça on est assortis. Et parce que tu n'as pas été sage.. » Sans attendre, Mickey tend son bras jusqu'au pot de peinture le plus proche pour y tremper son doigt et c'est tout naturellement qu'il vient tracer un « M » sur son autre joue, pas peu fier de cette double trace de lui qu'il vient de laisser sur elle. « Ça c'est cadeau. » Anticipant déjà sa riposte, le boxeur entreprend de calmer le jeu avant que les choses ne viennent à déraper pour de bon. « Si tu tiens à avoir ta surprise avant demain, il va vraiment falloir qu'on finisse Zoya. Allez, donne-moi ta main. » C'est ainsi qu'il l'aide à se relever sans rien perdre de son sourire face au minois bariolé de la photographe car même avec cette peinture sur elle dont la vision tend à l'amuser, Mickey est incapable de ne pas la trouver belle. « J'ai bien fait de te suivre pour le brun en tout cas, je trouve que ça rend bien. » Et c'est bien des murs autour d'eux dont le boxeur parle cette fois, se fiant alors à leur travail qui prend forme et à ce studio qui retrouve peu à peu de la couleur comme de la chaleur. « Et tu sais, je pense aussi remplacer mes cadres car eux c'est pareil, je peux plus me les voir. » C'est même déjà une certitude en ce qui le concerne, ne voyant pas l'intérêt de repeindre ces murs si ce n'est pas pour se débarrasser aussi de ce qui les décorait jusqu'ici – aussi fort soit ce terme quand avant tout, Mickey tentait de dissimuler derrière ces cadres tout ce qu'il pouvait. Et après une bonne demi-heure supplémentaire de peinture et un sérieux retrouvé de chaque côté, le brun a officiellement pris possession de son intérieur dans un ensemble pour le moins réussi. « Je te propose de passer une deuxième couche quand tout sera sec. En attendant, on a bien mérité une pause. » suggère-t-il, considérant leur mission réussie quand bien même celle-ci n'est pas tout à fait terminée. Ce que Mickey se demande, c'est si Zoya va en profiter pour revenir à la charge concernant sa surprise car elle serait en droit de la réclamer à présent, sans qu'il n'envisage pour sa part de l'en priver plus longtemps.
Août 2023, Appartement de Mickey, Redcliffle. C’est une dépendance qui, progressivement, tend à s’ancrer entre eux. Elle est sûrement déjà bien installée et Mickey le manifeste même à voix haute en faisant comprendre à Zoya qu’il ne souhaite pas la voir repartir, car inquiet quant au moment où il pourra la revoir après son départ. Les mots la touchent et la brune ne peut qu’aller le conforter sur le fait qu’elle ne compte pas le délaisser de sitôt par cette étreinte furtive qu’elle lui offre, accompagné de mots qui ne sont pas prononcés dans le vent. Elle est tout autant dépendante de leurs échanges et tout autant encore du temps qu’ils peuvent passer ensemble et surtout de lui, ce qui peut être à double tranchant quand on connait le tempérament de la jeune femme « Oh non alors, quelle torture ! » Il feint de s’en plaindre mais elle ne le prend pas au sérieux, bien qu’elle grimace et le bouscule légèrement de sa main alors qu’il lui fait désormais face. Peu importe, il la reprend dans ses bras l’instant suivant et lorsqu’il lui murmure « Plus sérieusement, je signe où pour ça ? », Zoya a bien sa petite idée pour sceller ce pacte, celui qui lui garantit qu’elle ne s’échappera pas cette fois. Et parce qu’elle ne tient pas à lui dicter le comment, ni passer par quatre chemins, elle s’en charge elle-même, venant à déposer un baiser contre ses lèvres, assez furtif mais suffisant pour qu’il comprenne qu’elle n’ira nulle part et que ce qu’elle dit n’est pas du vent. Un certain amusement se lit sur ses traits alors qu’elle ne s’attarde pas et tourne les talons quelques secondes après, mais cela n’enlève en rien la sincérité de ses mots et de son geste, le contact lui ayant procuré une sensation des plus agréables qu’elle ne serait pas contre de réitérer.
« Tu ne pensais quand même pas que j'allais te faciliter la tâche, si ? » Elle l’espérait tout du moins, notamment avec ses cookies dont il se délecte parce qu’elle ne supporte plus le suspens qu’il peut y avoir autour de cette fameuse surprise qu’il lui réserve, en guise de remerciement pour l’aide qu’elle va lui apporter aujourd’hui. Cela fait des jours qu’ils en parlent, Zoya ayant déjà tenté de lui tirer les vers du nez par message, ayant certes obtenu un indice, mais pas plus aidant que celui qu’il vient de lui donner à l’instant. Elle boude donc, mécontente de devoir se montrer encore patiente alors que Mickey ne compte rien lui céder de plus pour la mettre sur la piste. « C'est le dernier indice auquel tu as droit Zoya, je te conseille d'en prendre soin. » Foutaise, elle lui demande donc de lui rendre son cookie, celui qu’elle a fait spécialement pour lui – à la base, pas pour obtenir des informations mais c’est ce qu’elle préfère lui laisser croire – mais l’ancien boxeur s’en amuse en venant engloutir le dernier morceau de cookie devant elle, Zoya adoptant un air ahuri, se renfrognant encore davantage. Et quand il vient à lui pincer légèrement la joue, elle tape sa main de la sienne pour la repousser.
Les traces de sa colère sont omniprésentes sur une bonne partie des murs de son appartement et cela n’amène pas Zoya à avoir des conclusions trop hâtives sur sa personne. Elle ne souhaite pas le réduire à cette image d’homme en colère, ne sachant canaliser ses excès liés à celle-ci car ce n’est pas la personne qu’il est à ses yeux. Elle est elle-même explosive, elle-même bien trop excessive et ce serait mal placée de sa part que de dire qu’il a un problème qu’il doit absolument régler. En revanche, la photographe aimerait que cela ne se reproduise plus, pour son bien à lui avant tout « J'aimerais aussi ne plus saccager tout ce qui m'entoure mais je suis comme ça Zoya, j'explose parfois. Et quand ça arrive, je frappe avant même de réfléchir. » « Appelle-moi les prochaines fois que cela t’arrive » c’est spontanément qu’elle lui propose cette solution, celle où elle jouerait ce rôle de soupape pour lui éviter de tout saccager autour de lui. C’est un rôle qu’elle est prête à tenir, sans l’ombre d’un doute, alors qu’il a déjà manifesté ce besoin de lui parler quand il ne va pas et surtout de l’effet positif que cela peut avoir sur lui quand elle est présente. Elle le fera aussi dans ses moments d’excès de colère, tant et si bien que ceux-ci ne soient pas provoqués par la jeune femme elle-même, car il n’est pas exclu que ce genre de situation se présente aussi. Quoi qu’il en soit, il ne l’effraie nullement, et c’est ce qu’elle lui fait comprendre en le regardant droit dans les yeux, ne doutant pas une seule seconde que jamais ô grand jamais il n’osera se montrer violent à son égard. Elle lui fait confiance, le lui affirme et jamais elle ne dirait pareille chose si elle ne le pensait pas. « Merci. » Elle enchérit en disant qu’elle sait très bien qui il est derrière ce masque et c’est cette personne même qu’elle a découvert ces dernières semaines qui explique pourquoi sa colère, aussi exponentielle soit-t-elle, ne l’effraie pas une seule seconde. « T'imagines pas combien ça compte pour moi. » Et lui compte pour elle, parce qu’elle s’attache à lui, qu’elle le veuille ou non. C’est déraisonné, précipité, et pourtant elle ne veut être avec personne d’autre que lui à ce moment même. Cette proximité qui renait entre eux est agréable, la présence de l’ancien boxeur à nouveau dans son presque quotidien tout autant et si elle doit passer de longues heures à le rassurer sur la personne qu’il est pour retrouver confiance en lui, elle le fera encore et encore, autant que cela soit nécessaire. Son regard se perd d’ailleurs à cet instant dans le sien, avant qu’elle clos ses paupières pour mieux savourer cet instant entre eux. Elle est raisonnable pour l’heure d’ailleurs parce qu’il est certain qu’elle serait prête à lui offrir un baiser pour finir par le convaincre et si sa spontanéité ne l’a jamais empêché d’agir comme elle l’entendait, une retenue se fait ici pour une raison qu’elle ne saurait expliquer. « Tu m'avais caché tes talents de bricoleuse, même si je te savais déjà un peu manuelle.. » Ils se remettent au travail, du moins décide de s’y remettre, peut-être est-ce pour cette raison qu’elle se retient alors qu’ils ont du pain sur la planche et qu’elle sait aussi qu’à la clé de cette aide qu’elle lui apporte aujourd’hui, une surprise l’attend. Elle en ignore la nature, elle en ignore l’ampleur aussi mais, en attendant, Mickey ne manque pas de la faire rire par ce sous-entendu qu’il fait, celle-ci le repoussant le plus fortement possible de sa main sur son torse pour l’inciter à retrouver dans son coin plutôt que de continuer à dire des stupidités – vraiment ? – pareilles.
***
« Tout me semble uniforme alors oui, je crois qu'on peut enchainer. » Les balafres ne sont plus visibles et les murs semblent mieux se porter désormais, au point de ne laisser deviner à quiconque pourrait rentrer à cet instant dans l’appartement qu’il y ait pu avoir des trous dans ces murs quelques heures auparavant. C’est satisfaisant en tout cas et Zoya est surtout heureuse d’avoir pu aider Mickey dans cette première étape, même si leur mission n’est pas terminée et qu’ils vont devoir maintenant redonner de la gaieté et donc de la couleur à ses murs pour se réjouir de leur travail. La répartition des tâches effectuées, Zoya s’attèle à un pan de mur, pendant que Mickey en fait de même avec un autre. Les deux sont concentrés sur leur tâche respective et, sûrement parce que le silence règne bien trop dans la pièce à son goût et que l’instant est bien trop sérieux pour elle, l’éternelle grand enfant qu’elle peut être rejoint l’ancien boxeur en prétextant regarder ce qu’il a fait jusque-là… mais ce n’est en rien ce qui l’intéresse puisqu’elle sort son pinceau de derrière son dos pour venir apposer les poils de celui-ci contre la joue de Mickey « Hey ! » Elle s’excuse faussement, prétextant que le geste n’est pas volontaire, ce à quoi il ne croit puisqu’il vient à la saisir par la taille pour la mettre à terre, déterminé à prendre sa vengeance sur elle. « Non arrête, Mickey ! » qu’elle fait alors qu’il approche son visage du sien pour venir accoler sa joue contre la sienne et partager cette trace de peinture avec elle, le repoussant sans réel succès et tournant la tête – en vain « Voilà, comme ça on est assortis. Et parce que tu n'as pas été sage.. » Evidemment qu’elle affiche une mine boudeuse au premier mot mais lorsqu’il annonce que sa vengeance n’est pas terminée « Si tu oses faire ça, Mickey je te jure que… » et elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’il a déjà attaqué son autre joue, bien qu’elle se soit débattue à nouveau mais elle ne fait pas le poids contre lui, c’est certain « Ça c'est cadeau. » L’air renfrognée, elle soupire fortement « Tu es un enfant, Mickey ». L’hôpital qui se fout de la charité, on en convient et, pour preuve, elle tente à son tour d’atteindre le pot de peinture pour se venger, arrêtée toutefois dans ses gestes par Mickey et de manière assez convaincante « Si tu tiens à avoir ta surprise avant demain, il va vraiment falloir qu'on finisse Zoya. Allez, donne-moi ta main. » Elle grimace à nouveau, il a trouvé l’argument parfait pour qu’elle cesse cette bataille et ne cherche pas à la prolonger « Tu me fais du chantage » qu’elle ne peut s’empêcher d’ajouter avant de se saisir de sa main pour pouvoir se relever. « Et même si je n’ai pas été sage, tu aurais pu te venger autrement » d’une manière beaucoup plus plaisante alors qu’ils étaient dans une position loin d’être désagréable à son goût, Zoya laissant apparaitre enfin un sourire taquin, haussant les sourcils pour lui faire comprendre qu’il a très bien compris le sous-entendu qu’elle faisait. Elle s’époussète doucement et vient à regarder la trace qu’il a laissé sur sa joue dans un miroir retiré un peu plus tôt « M ? Je pensais t’avoir montré pourtant où il fallait signer tout à l’heure ». Elle le provoque, évidemment, s’en amuse d’autant plus en faisant référence à ce baiser furtif qu’elle lui a donné quelques heures auparavant. Elle hausse les épaules, revient vers lui l’air de rien et, cette fois, ils prennent le temps d’admirer les murs « J'ai bien fait de te suivre pour le brun en tout cas, je trouve que ça rend bien. » « J’ai bon goût, en général » L’interprétation peut être double mais il faut qu’il le prenne comme un compliment pour lui, parce que c’est bien ce qu’elle sous-entend. Elle pince ses lèvres entre elles pour ne pas rire du fait de cette innocence dont elle veut faire preuve mais dont il n’en est rien, avant de retrouver un air sérieux « Ca apporte surtout de la chaleur à la pièce et je pense que tu te sentiras mieux dans ton cocon comme ça ». Parce que c’est ce qui lui manque et c’est ce qu’elle en a retenu de cette conversation à cœur ouvert qu’ils ont pu avoir ensemble. « Et tu sais, je pense aussi remplacer mes cadres car eux c'est pareil, je peux plus me les voir. » « Je peux t’aider pour ça, si tu le souhaites. Mais, en contrepartie, tu me réserves un emplacement pour une peinture fait par mes soins ». Il le sait, elle lui en a parlé, elle est aussi à l’aise de laisser danser le pinceau sur des grandes surfaces que sur une toile, s’adonnant à la peinture artistique depuis son plus jeune âge. C’est même une passion pour elle, une de celle où elle peut laisser exprimer son imagination mais celle surtout qui lui permet de faire passer des messages. Des messages ou des états d’âme et c’est dans ce sens que sa toile ira pour Mickey, ayant déjà en tête ce qu’elle lui concoctera pour orner ses murs et accompagnera ce renouveau, celui entamé aujourd’hui avec la rénovation de son intérieur. « Je te propose de passer une deuxième couche quand tout sera sec. En attendant, on a bien mérité une pause. » Ils ont bien travaillé, il faut le reconnaitre et Zoya se complait à admirer le résultat. L’appartement de Mickey est transformé et c’est comme si elle découvrait les lieux pour la première fois. « Je trouve aussi » et une certaine malice nait sur ses traits alors qu’elle s’approche de lui davantage, abandonnant sa contemplation pour vouer celle-ci au regard du Reeves, dans lequel le sien s’ancre « Tu n’avais pas dit qu’une surprise m’attendait après t’avoir aidé ? Je pense avoir rempli ma part du contrat, non ? » Ses mains gambadent sur son torse, s’amusant du tissu qu’il porte qu’elle enroule autour de ses doigts. Ses mots ne sont plus qu’un murmure à la fin de sa phrase, l’envie irrémédiable d’en connaitre davantage se faisant ressentir, l’impatience d’autant plus « Et puis, je t’avoue que je n’en peux plus d’attendre » et elle dit ça calmement alors qu’elle veut qu’il cède et, sur le champ, lui concédant enfin cette surprise qu’il a longuement gardé pour lui et promis. Qu’importe la nature de celle-ci, elle est certaine que Mickey ne la décevra pas et son visage encore plus proche que jamais du sien le prouve alors qu’elle mordille sa lèvre inférieure, dans l’attente de cette fameuse révélation.
I hurt myself a hundred times just to feel something in my soul, I kept knocking even though I knew what's behind that door. But then I heard you call my name and it sounded like the sweetest song, you never moved on, you were waiting for me all along. Well, I missed you. Yes, it's true. Should've known not to let you go, let you go. Well, I missed you, We could've grown if I held you close, held you close
La seule torture que Mickey pourrait connaître est bien celle allant de paire avec sa solitude, que le boxeur n'a aucune hâte de retrouver et qui, pourtant, le guette bel et bien chaque fois que Zoya est amenée à repartir de son côté. Elle n'a après tout pas attendu de lui donner un coup de main autour de ses murs pour remettre un peu de couleur dans son quotidien et la seule garantie dont il ait besoin ce soir, c'est bien qu'elle ne sera jamais loin. C'est alors presque une promesse que la Lewis émet face à lui, entre le fait de passer quoi qu'il arrive la nuit ici et la très grande possibilité qu'il puisse la voir encore plus souvent, à compter d'aujourd'hui. Une perspective qui n'a évidemment rien pour déplaire à celui appréciant de plus en plus sa compagnie, jusqu'à même trouver refuge dans leurs messages échangés lorsque Zoya n'est pas à ses côtés car c'est tout l'effet que la photographe a sur lui : c'est ici qu'il aime la savoir, avec lui, et sûrement pas ailleurs pendant qu'il se demandera avec qui. Mickey ne peut pourtant rien exiger d'elle et il le sait, mais Zoya finit par lui offrir la preuve la plus parlante qui soit avec un baiser que le boxeur n'attendait pas. Ses lèvres posées sur les siennes ont comme le pouvoir d'arrêter le temps, le contact est bref mais il suffit à le rendre aussi silencieux qu'immobile, profondément troublé par cette barrière que la Lewis entreprend de faire voler entre eux. Ce baiser aurait presque la saveur d'un tout premier et cette douceur couplée à tant de simplicité, Mickey n'y est aujourd'hui plus habitué. Peut-être bien que ce contact affole ce qui bat encore en lui et peut-être bien, aussi, qu'il a plus de mal à passer à autre chose que Zoya n'en semble capable, ensuite. Pas de quoi l'empêcher toutefois de s'amuser des prochaines réactions de son invitée comme du suspense qu'il vient volontairement instaurer, voyant venir bien assez vite sa surprise pour ne pas prendre le risque de gâcher celle-ci. Zoya peut donc bouder si elle le souhaite, ce n'est pas ainsi qu'elle aura raison de lui et Mickey en joue certainement un peu aussi – car autant en profiter avant que la grande révélation lui fasse perdre son éternelle assurance, en raison d'un exercice pour lequel le boxeur s'estime terriblement rouillé.
Ce qu'il n'a pas perdu en revanche, c'est sa propension à laisser la colère le gagner et se manifestant alors sur tout ce qu'il peut trouver. Ce studio témoigne à lui seul du peu de contrôle que Mickey peut avoir sur lui-même quand cela arrive, et il ne sera jamais fier du tableau qu'il peut offrir de lui à celles et ceux qu'il craint de faire fuir. Les chances qu'il se laisse à nouveau dominer par la rage sont évidemment grandes et il n'en cache rien à Zoya, même s'il s'interdit de toucher à ces murs une fois refaits pour ne pas anéantir tout le travail qu'ils auront effectué – et cela, pour certainement mieux s'en prendre au reste, ou bien encore aux types qui croiseront son chemin lorsque le besoin de propulser ses poings s'avèrera le plus fort. Il se connait assez pour savoir qu'on l'y reprendra d'une façon ou d'une autre, et c'est une réalité qu'il ne peut pas nier devant Zoya. « Appelle-moi les prochaines fois que cela t’arrive » Canaliser la boule de nerfs qu'il peut être en répondant présente chaque fois que Mickey s'apprêtera à perdre son combat contre sa colère ferait d'elle une présence encore plus indispensable, mais n'est-ce pas ce dont il a aussi vraiment besoin ? N'est-elle pas également l'une des mieux placées pour le contenir quand il menace de sérieusement déborder, en trouvant aussi bien les bons mots que les bons gestes pour le tempérer ? Cette proposition le met en réalité face à un dilemme, car Mickey a autant envie de se reposer sur elle que de la protéger de ces moments où il sera sur le point d'exploser. La préserver, surtout, de cette violence ponctuant sa vie depuis toujours au point d'en avoir même fait sa vocation, à défaut de pouvoir encore compter sur la boxe pour agir comme un exutoire sur lui. Il reste cet homme rongé par les éternels mêmes démons et dont la rage intérieure est immense, un lourd bagage qu'il n'est pas certain de vouloir faire porter à Zoya alors que pourtant, il s'en voudrait bien trop de laisser ces moments d'emportement se mettre entre elle et lui. C'est la Lewis elle-même qui s'engage à être là et son offre, Mickey n'a pas le cœur à la décliner par souci de conscience ou excès de fierté. « Je le ferai. » souffle-t-il simplement, trouvant après ça dans ses mots comme dans son étreinte la plus belle marque de confiance que quelqu'un puisse lui donner. Elle l'accepte tel qu'il est dans toute son intensité et ses excès, sans douter un instant des limites qu'il aura toujours vis-à-vis d'elle et Mickey réalise qu'il n'est peut-être pas l'homme qu'il se figurait être. Celui dont plus aucune femme n'accepterait de s'encombrer ou bien celui dont les réactions auraient de quoi effrayer, puisque Zoya lui assure fermement le contraire. Cette fois, c'est lui qui aimerait plus que tout l'embrasser mais il se l'interdit, pour une raison que le boxeur est encore le seul à connaître. Et si sa prochaine allusion le rend certainement un peu lourd, Mickey trouve en réalité une bonne excuse pour retourner à leurs activités comme pour faire taire les envies qu'un tel moment a pu éveiller en lui. Ce n'est pas le moment de se laisser déconcentrer, et Dieu sait que Zoya y parvient avec lui comme personne depuis qu'il la connait.
* * *
La mission peinture peut s'enclencher dès lors que les stigmates ornant ses murs sont officiellement comblés, mais croire que l'exercice restera sérieux avec Zoya dans les parages serait assurément très mal connaître celle-ci. Il suffit d'un coup de pinceau pour réveiller le Tigre, et éveiller en lui des envies de revanche comme en témoigne la rapidité avec laquelle ses bras s'emparent de son invitée, sans aucune possibilité pour celle-ci de s'échapper. « Non arrête, Mickey ! » Il l'entend mais ne l'écoute pas, bien décidé à mettre son plan à exécution pour lui montrer ce qu'il en coûte de le provoquer et parce qu'autant bien se l'avouer, Mickey a aussi terriblement envie de jouer. Sa joue laisse dans un premier temps son empreinte sur la sienne mais le boxeur n'a pas dit son dernier mot là-dessus, le deuxième acte de sa vengeance stipulant de marquer son doux visage de peinture deux fois plutôt qu'une seule. « Si tu oses faire ça, Mickey je te jure que… » Des menaces ? Celles-ci ne le font à vrai dire que sourire, avant qu'il n'atteigne sans difficulté son objectif. Fier de lui, Mickey ne peut à présent que contempler son œuvre sur la Lewis tout en s'amusant des réactions toujours plus vives de cette dernière. « Tu es un enfant, Mickey. » Certes, il n'en ressort pas tellement grandi mais qui a dit que l'ancien champion n'était pas encore capable de lâcher prise, parfois ? « Et tu me le rends bien, Zoya. Qui a commencé ce petit jeu rappelle-moi ? » Son regard rencontre le sien avec malice, loin d'en tenir rigueur à la Lewis puisque cette petite parenthèse a au moins le mérite de l'avoir pour de bon détendu. Et c'est à ses yeux le bon moment pour stopper ces enfantillages avant que son salon ne se transforme en champ de bataille, car l'idée n'a jamais été de repeindre ses meubles en plus du reste et sur ce point, Mickey n'est pas prêt à négocier avec elle. « Tu me fais du chantage. Et même si je n’ai pas été sage, tu aurais pu te venger autrement. » Oh, bien sûr qu'il capte son sous-entendu quant à la position qu'il a pu adopter sur elle un peu plus tôt. Dire qu'il n'a pas pensé en profiter autrement serait mentir, mais Mickey a fait appel à sa raison pour ne pas craquer de cette façon – une résistance qui, il le sait, ne tient à rien avec Zoya et des envies qu'il ne pourra pas non plus éternellement combattre. Constatant son reflet dans le miroir, la photographe réalise enfin de quoi sa joue se trouve recouverte. « M ? Je pensais t’avoir montré pourtant où il fallait signer tout à l’heure. » Et à nouveau, Zoya passe experte dans les allusions que le boxeur ne peut aussitôt que saisir, à l'image du sourire que ce dernier ne peut retenir. « Ne compte pas sur moi pour me montrer aussi prévisible. » glisse-t-il, désireux comme toujours de ne jamais être là où on l'attend afin de créer son petit effet de surprise. C'est un baiser qu'il aurait pu lui rendre, oui, mais il sera d'autant plus apprécié si Zoya ne le voit pas venir, voilà ce qu'il se dit. Son intérieur revendique quant à lui de nouvelles couleurs et celles-ci ne manquent pas de convaincre Mickey, sans aucun regret quant au fait d'avoir entrepris cette aventure de redécoration avec elle. « J’ai bon goût, en général. » En matière de peinture ou bien d'autre chose, il semblerait que Zoya laisse volontairement planer le doute sous le regard d'un Mickey tenté de le prendre pour lui. Le voilà alors presque flatté, tournant au même instant sur lui-même pour admirer la seconde vie donnée à son studio et la disparition de tout ce qui pouvait rappeler ses explosions de colère passées. « Ca apporte surtout de la chaleur à la pièce et je pense que tu te sentiras mieux dans ton cocon comme ça. » Un point sur lequel Mickey ne risque pas de la contredire, lui qui peut déjà sentir que l'atmosphère est nettement plus respirable par ici. Zoya n'a pas seulement aidé à rafraichir l'endroit où il s'efforçait jusqu'ici de (sur)vivre, elle a aussi contribué à rendre son existence et ses pensées beaucoup moins sombres et rien que pour ça, Mickey se jure de la remercier plus tard. « Je peux t’aider pour ça, si tu le souhaites. Mais, en contrepartie, tu me réserves un emplacement pour une peinture fait par mes soins. » Dans quel monde une telle idée ne pourrait pas le ravir, il se le demande. Son sourire s'élargit alors face à l'offre de la Lewis, prêt à saisir celle-ci sans l'ombre d'une hésitation si cela peut lui permettre de garder une trace d'elle chez lui. « Le meilleur emplacement alors, compte là-dessus. Et pour ça aussi, tu as carte blanche bien sûr. » Elle saura comment égayer un peu plus ces murs, Mickey ne s'en fait pas et derrière la joie que cette idée lui inspire, il est avant tout touché de tout ce qu'elle semble prête à faire pour lui. « Je me disais aussi que les dessins de Lola méritaient mieux que de figurer sur mon frigo. » Autrement dit, les petites œuvres de sa fille pourraient bien elles aussi trouver leur place dans un cadre sur l'un de ces murs, non loin de la future création de Zoya et ce, pour que Mickey se souvienne des ancres qu'il peut avoir dans cette ville les jours où se laisser sombrer serait un peu trop tentant. Pour elles, il a tout bonnement l'obligation de s'accrocher. Décrétant ensuite qu'ils ont donné bien assez de coups de pinceau l'un et l'autre, c'est d'une pause bien méritée que la photographe et le boxeur peuvent profiter et Zoya semble même être la première à le penser. « Je trouve aussi. » N'est-ce pas alors la bonne occasion d'en venir à cette récompense que Mickey lui avait promise ? Sans doute, et il peut compter sur son invitée pour venir la réclamer. « Tu n’avais pas dit qu’une surprise m’attendait après t’avoir aidé ? Je pense avoir rempli ma part du contrat, non ? » – « Vraiment, j'ai dit ça ? » tente-t-il, d'un air innocent qui ne lui va pas très bien au teint. Mickey se laisse alors trahir par un sourire, voyant bien qu'il a assez usé de sa patience pour ne pas pouvoir se permettre d'en rajouter une couche, d'où le fait qu'il ne tarde pas à ajouter : « C'est bon Zoya, ne me regarde pas comme ça. » Elle va l'avoir sa surprise, ce n'est à vrai dire plus qu'une question de secondes avant que Mickey ne lui dise de quoi il en retourne et ce, alors qu'une part de lui espère déjà qu'elle n'en sera pas déçue. « Et puis, je t’avoue que je n’en peux plus d’attendre. » Lui également, et ce regard que Zoya vient fondre dans le sien est l'ultime signal dont le boxeur a besoin.
L'heure est alors venue de lever le voile sur sa récompense, mais Mickey mentirait s'il disait que la pression ne monte pas sacrément en lui à cet instant. Ses paumes en deviendraient même facilement moites tandis qu'il repose calmement tout ce qui l'encombre pour avoir les mains libres, gagnant sans doute aussi quelques précieuses secondes avant de ne pas avoir d'autre choix que de se jeter à l'eau. Il se sent alors comme un équilibriste se tenant sur un fil, les pensées désordonnées et le cœur agité, face à une Zoya plus curieuse qu'elle ne l'a sûrement jamais été. « Approche. » sont les premiers mots que le boxeur prononce tandis qu'il saisit l'une de ses mains pour l'attirer vers lui, s'obligeant par la même occasion à la regarder pour ne surtout pas pouvoir se défiler. « Tu parlais de se voir encore plus souvent et c'est aussi ce que je veux. En fait, je voudrais même qu'on passe du temps ensemble de façon un peu plus officielle à compter d'aujourd'hui. » Et bon sang ce que le début de cette annonce lui fait déjà redouter la moindre réaction que la Lewis pourrait avoir, quand bien même Mickey ne lui laisse pas le temps de répondre quand il ajoute : « J’aimerais déjà passer toute une journée à tes côtés, soirée comprise. Où et quand tu veux, mais il va sans dire que je t'invite dans tous les cas à diner. » Si ses mots n'étaient pas assez révélateurs de ce qu'il entend par là, c'est dans son regard que Zoya devrait comprendre que ce n'est pas une simple sortie que le boxeur lui propose. Dans le fond, peut-être aussi que Mickey désire de plus en plus revoir l’absence d’étiquette sur leur relation pour enfin en définir une, mais l’avouer serait encore moins facile que le reste ici. Il sait bien sûr que Zoya devra faire garder Chloe et c'est la raison pour laquelle il ne s'est pas permis de réserver quoi que ce soit de son côté, lui laissant alors le choix de la date comme du lieu, en tant que premier moment un peu plus officiel qu'ils pourront passer tous les deux. « Tu as le droit de dire non, mais ça me ferait de la peine. » Parce qu'il compte déjà beaucoup sur ce rendez-vous alors qu'il n'est même pas encore fixé, autant que sur la suite que tout cela pourrait signifier – car il y en aura une, c'est en tout cas ce qu'il désire alors qu'il peut à présent dissiper l'autre mystère qui l'avait rendue si boudeuse. « Si je t’ai donné cet indice tout à l’heure, c’est parce que ça fait neuf ans que j’ai pas invité une femme à sortir pour lui montrer qu’elle m’intéresse. » La dernière étant celle que Mickey a fini par épouser, cela prouve bien qu’il n’invite pas n’importe qui à sortir et que tout ceci n’est pas non plus sans symbolique pour lui. Le fait est qu'il n'a connu depuis que des relations éphémères avec des femmes et des hommes qui ne lui donnaient pas la moindre envie de se projeter, et sans doute comprend-elle également l'autre indice concernant le costume qu'elle pourrait le revoir porter. Mickey laisse alors échapper un rire, presque moqueur envers lui-même quand il constate l'état dans lequel il peut se mettre. « Comprends ma nervosité, j’ai plus du tout l’habitude et j'ai surtout l'impression de très mal m'y prendre. Mais si jamais tu te posais la question.. » Sur ces mots, il vient rompre la faible distance entre leurs visages pour capturer lentement ses lèvres, avec le même naturel que Zoya avait elle aussi pu le faire. Ce deuxième baiser a tout autant de sens que le premier et l'amène à clarifier le seul doute que la photographe avait peut-être encore. « Oui, c’est bien un rencard Zoya. » Il le confirme presque timidement car ces choses-là ne cesseront jamais d’intimider un grand gaillard comme lui, il faut croire. Le revoilà donc prêt à se lancer ou du moins, à vouloir croire que tout ça peut être encore fait pour lui, comme quelqu'un qui n'aurait pas tout à fait abandonné l'idée de redonner une chance à ce qu'il pensait appartenir pour de bon au passé. L'envie de plaire et de séduire, mais également de redonner une chance à un cœur pas si éteint. Mickey n'en reste pas moins gauche dans sa démarche et il en a conscience, d'où ce regard qu'il oriente vers Zoya et ces mains agrippant les siennes, dans une attente insoutenable. « Dis quelque chose, je t'en supplie. » il l'implore alors dans un sourire affreusement tendu, histoire qu'il soit au moins rapidement fixé quant au sort qu'elle doit lui réserver.
Août 2023, Appartement de Mickey, Redcliffle. Il s’autorise une pause dans ce gros chantier entrepris, celui nécessaire pour redonner un brin de gaieté à cet endroit qui est resté bien trop longtemps terne. Cette gaieté, si elle est apportée par la peinture colorée apposée sur les murs, elle l’est aussi par l’esprit enfantin qui semble habiter les deux, dont l’insouciance fait plaisir à voir. Surtout celle de Mickey quand on sait l’état d’esprit qui est le sien, Zoya en ayant longuement parlé avec le principal concerné. Les éclats de rire échangés et cette légèreté qui renait ne fait qu’alimenter davantage encore cette ambiance plaisante et qu’ils aimeraient très certainement pouvoir perpétuer – ce serait en tout cas le souhait de la Lewis. « Et tu me le rends bien, Zoya. Qui a commencé ce petit jeu rappelle-moi ? » Toutefois, ce n’est sans compter sur la mauvaise foi légendaire de la jeune femme qui, évidemment, plaide non coupable quant au fait qu’elle puisse être l’initiatrice de de ce jeu de bataille de peinture. Comme un rite de passage obligatoire, elle n’a pu y résister et comment pourrait-t-elle seulement se le reprocher quand, son regard plus que jamais ancré dans celui de l’ancien boxeur, s’émerveille à y voir cette lueur renaitre dans ses yeux. « Je ne vois pas de quoi tu parles… » qu’elle fait avec une certaine malice, sourire au coin des lèvres avant qu’ils décident d’un cessez le feu afin de pouvoir reprendre là où ils en étaient. Zoya a le loisir d’ailleurs de pouvoir observer cette petite marque qu’il a pu laisser sur sa joue, celle qui porte l’initiale de son prénom et qui l’oblige à remettre en question cette façon qu’il a eu de s’y prendre pour signer, quand il aurait tout aussi bien pu faire autrement « Ne compte pas sur moi pour me montrer aussi prévisible. » Ca l’amuse cette réponse à Zoya. Elle aime l’imprévu et ne va pas s’en plaindre, bien que, pour le coup, elle aurait aimé que Mickey ne le soit pas pour lui rendre ce baiser qu’elle lui a offert un peu plus tôt. Tant pis, c’est ce que signifie ses épaules qui se réhaussent légèrement avant qu’ils ne viennent à admirer tous les deux le dur labeur qu’ils viennent de réaliser. Le résultat est époustouflant parce que l’appartement parait être tout autre et qu’il ne reste aucun des stigmates de ce qu’il a pu être. Et comme il est question de renouveau et que Mickey évoque de changer les cadres qui ornaient jusqu’à il y a quelques heures encore ses murs, Zoya lui demande de lui réserver une place de choix pour une œuvre qu’elle aura réalisé elle-même, à son attention « Le meilleur emplacement alors, compte là-dessus. Et pour ça aussi, tu as carte blanche bien sûr. » Elle n’aurait pas accepté une quelconque demande, de toute façon. Zoya laisse toujours ses envies du moment parler à travers ses coups de pinceaux et ne prévoit jamais rien par avance. Même si une idée effleure son esprit au moment où elle a fait sa proposition à Mickey, elle sait aussi que celle-ci pourrait être tout autre lorsqu’elle se retrouvera devant sa toile blanche qui ne demandera qu’à naitre de mille couleurs. « Je me disais aussi que les dessins de Lola méritaient mieux que de figurer sur mon frigo. » C’est une bonne idée aussi et elle acquiesce à cette idée, Zoya, parce que quoi d’autre que des dessins d’enfants pour égayer une pièce. Et puis, pour avoir pu entrapercevoir les petites œuvres réalisées par la petite, ses dessins ne se cantonnant pas qu’à de simples gribouillages, cela fait une raison de plus pour les encadrer et les afficher fièrement dans son salon.
Leur travail est terminé, pour l’heure, les murs ayant besoin de temps pour sécher et pour recevoir, un peu plus tard, une seconde couche. Et comme Zoya n’a pas oublié la promesse faite par Mickey, c’est avec une certaine impatience qu’elle lui réclame la révélation de cette fameuse surprise qu’il lui doit « Vraiment, j'ai dit ça ? » C’est un regard en biais qu’elle lui lance parce qu’elle voit bien qu’il se joue d’elle en prétextant ne pas savoir de quoi elle parle, et peut-être que la mine boudeuse qu’elle vient à adopter progressivement à raison de lui « C'est bon Zoya, ne me regarde pas comme ça. » Un sourire satisfait commence, peu à peu, à reprendre place sur ses lèvres, heureuse de voir qu’il va enfin lui révéler cette surprise gardée secrète pendant bien trop longtemps à son goût, dont il n’a eu de cesse de lui parler sans qu’elle ne puisse jamais en savoir plus sur le contenu de celle-ci. Et, aussi étonnant que cela puisse paraitre, son cœur se met à battre un peu plus fort alors que le moment fatidique de la révélation approche. La brune semble tout à coup fragile, plus un mot ne sortant de sa bouche alors que son regard, lui, ne peut plus quitter celui de l’ancien boxeur, dont la main se saisit de la sienne, se laissant porter par ce geste « Approche. » Elle s’exécute, toujours aussi silencieuse – étonnamment même – et est pendue aux lèvres de Mickey, lui laissant le soin de lui faire part de ce qu’elle n’est plus en mesure d’attendre.
« Tu parlais de se voir encore plus souvent et c'est aussi ce que je veux. En fait, je voudrais même qu'on passe du temps ensemble de façon un peu plus officielle à compter d'aujourd'hui. » qu’il évoque ce côté officiel entre eux, la naissance d’une certaine étiquette placardée sur leur relation n’est pas pour déplaire à la Zoya, bien que le flou persiste quant à ce qu’il sous-entend par là. « J’aimerais déjà passer toute une journée à tes côtés, soirée comprise. Où et quand tu veux, mais il va sans dire que je t'invite dans tous les cas à diner. » C’est loin d’être un supplice pour la brune de devoir passer toute une journée en sa compagnie, au contraire, elle qui a ressenti le manque de sa présence et qui sait à quel point cela était réciproque alors qu’elle se trouvait à ce stage de survie. Elle pourrait même lui répondre à cet instant qu’une journée n’est pas suffisante parce qu’elle est devenue dépendante de tout ce qu’ils partagent depuis quelques mois mais elle ne veut se montrer trop gourmande et trop enjouée pour le moment, se l’interdisant en préférant laisser Mickey s’exprimer, ne réagissant pas quand, au fond, le fait qu’il l’invite à dîner explicite davantage encore ses intentions et celles surtout envers leur relation, la réjouissant d’une manière qu’il ne peut encore mesurer tant elle reste silencieuse et impartiale. « Tu as le droit de dire non, mais ça me ferait de la peine. » Et ce n’est pas du tout ce qu’elle souhaite parce qu’elle sent la nervosité qui l’habite et elle trouve d’ailleurs un certain charme à ça, découvrant ainsi une autre facette de lui qu’elle ne lui connaissait pas et qui dénote avec ce masque qu’il n’a de cesse de porter face au reste du monde « Si je t’ai donné cet indice tout à l’heure, c’est parce que ça fait neuf ans que j’ai pas invité une femme à sortir pour lui montrer qu’elle m’intéresse. » Etonnée, elle l’est mais c’est ce détail qui fait que son estomac subitement se noue, confirmant tout le sérieux que cette demande revêt et qu’aux yeux de l’ancien boxeur, Zoya n’est pas rien. Dire qu’elle en doutait serait mentir, mais cette preuve est celle qui lui manquait pour en être totalement certaine. Elle comprend l’importance qu’elle a pour lui, cela la touche d’une drôle de façon et si son air devient plus sérieux, ce n’est en rien mauvais signe comme il pourrait le penser « Comprends ma nervosité, j’ai plus du tout l’habitude et j'ai surtout l'impression de très mal m'y prendre. Mais si jamais tu te posais la question.. » Et, doucement, il approche d’elle, brisant les quelques centimètres qui peuvent bien les séparer et les lèvres de Mickey viennent se poser sur les siennes avec précaution alors qu’il lui offre à son tour un baiser. Celui qu’elle languissait en retour mais qui méritait l’attente tant le geste accompagne si bien toute la symbolique de cette surprise qu’il lui fait « Oui, c’est bien un rencard Zoya. » Leurs lèvres sont toujours aussi proches, leurs regards se dévorant l’un l’autre plus que jamais et Mickey ayant réussi à rendre Zoya totalement muette parce qu’elle n’a connu une telle situation qu’une fois dans sa vie et qu’elle ne s’attendait pas à ce que cela se produise à nouveau « Dis quelque chose, je t'en supplie. » Il est nerveux, elle le fait languir depuis beaucoup trop longtemps et sa première réaction n’est pas de répondre par les mots mais par un baiser, celui qu’elle lui rend avec passion, comme pour le remercier de cette surprise qui ne peut que la réjouir. Elle n’aurait jamais pensé quelques mois plus tôt que leur relation prendrait un tel tournant, qu’ils deviendraient aussi dépendants l’un de l’autre et par ses mots, il est certain qu’aujourd’hui, Mickey est parvenu à la séduire encore davantage et à la rendre plus aimante encore de sa personne. Délaissant ses lèvres avec regrets, gardant ses bras en position, son regard émeraude s’ancre dans le sien et dans un souffle elle murmure un « C’est un grand oui, Mickey » avant qu’un sourire ne vienne éclairer ses traits alors que ses doigts se perdent dans ses cheveux qu’elle caresse avec douceur « Je serai heureuse de passer cette journée avec toi et encore plus de dîner en tête à tête ». Elle jubile intérieurement à cette idée, tente de se contenir et à la place, reprend « Je vois pas comment je pourrais te refuser, en plus, avec une bouille pareille ». Cette fois, elle se permet de le taquiner un peu « Je te trouve encore plus attachant quand tu es nerveux… » et à nouveau, ses lèvres frôlent les siennes sans pour autant sans saisir « mais, pour autant, tu as su parfaitement t’y prendre. Il semblerait que tu saches très bien faire, encore » lui qui en doutait, elle lui ôte ce doute définitivement « Je suis impatiente, maintenant ». Impatiente de ce date, impatiente que leur relation évolue et prenne un tout autre tournant. Un baiser de plus apposé sur ses lèvres, plus doux cette fois et après être restée silencieuse, son front contre le sien, elle se détache de lui, pas totalement, une de ses mains restant accrochée à la sienne. « Ca veut dire que… je vais avoir à nouveau droit à te voir dans un beau costume ? ». Et elle comprend mieux l’indice qu’il lui avait donné par téléphone, la faisant sourire davantage « Merci… » qu’elle finit par murmurer, le remerciant pour cette surprise, surtout pour cette invitation et sa volonté à passer plus de temps en sa compagnie, elle qui a toujours l’impression qu’on finit par la fuir comme le diable, du fait de son caractère notamment. Ce merci, elle lui murmure à nouveau alors que sa main libre est venue trouver sa joue qu’elle caresse avec délicatesse. « Je me sens privilégiée » parce qu’elle n’oublie pas ce détail, celui qu’il lui a spécifié en disant qu’il n’avait jamais plus invité quiconque depuis neuf ans, la symbolique d’autant plus grande quand on sait que celle qu’il a invité la dernière fois est celle qui est devenu sa femme quelques temps après.