(construction d'abri) Il sait, Swann. Il sait à quel point il a la fâcheuse tendance à accorder bien trop de symbolisme aux moindres actions et objets et il sait que cela lui porte bien plus souvent préjudice que ce qu’il voudrait croire. Et pourtant, il ne lutte pas vraiment contre l’idée d’être parfaitement ému alors qu’ils participent maintenant à l’atelier de construction d’abri. C’est un peu comme s’ils construisaient leur maison de leurs propres mains maintenant, non ? Un peu, juste un peu. Ils doivent se débrouiller avec les matériaux, ils doivent décider de l’emplacement, ils doivent faire une liste de tâches longues comme le bras encore. Et le tout, cela servira uniquement à les protéger des intempéries et autres invasions d’animaux non désirés, ce qui est loin d’être rare en Australie. Preuve en est alors que leur recherche de bois est bien souvent ponctuée par les trouvailles d’araignées en tout genre. « Et ça, celle-là, tu connais l’espèce ? » Il interroge dès qu’il découvre l’une d’entre elles, fasciné par la diversité d’espèces autant qu’il est sans doute dégoûté par leur nombre: ce n’est pas qu’il a peur des araignées, mais il se porte à merveille lorsqu’elles sont aussi loin de lui que possible. « Oh et celle-là Rory attends, tu as vu sa taille ? N’ose pas me dire que sa piqûre se sent à peine. » Mais il osera toujours, pour le rassurer sans doute bien avant que de penser à lui dire la vérité - et dans un tel cas de figure, Swann n’est pas partisan de se dire la vérité avant toutes choses, finalement.

« Non finalement je veux pas savoir, je veux rien savoir. » Ni si elle est rare, et encore moins si elle est dangereuse. A l’imagine d’un enfant, il mime de se boucher les oreilles, bien que la scène ne dure finalement qu’un instant parce qu’il est bien plus préoccupé par la recherche de branchages plutôt que par sa quête d’araignées du Queensland. Il préfère nier leur existence puisqu’elles sont loin d’être une des raisons pour lesquelles il a décidé de rester vivre dans ce pays, et ce n’est un secret pour personne. « T’as pas déjà construit des cabanes dans ton jardin, ici ? » Il questionne avec le mince espoir qu’il sache un minimum comment s’y prendre, ou au moins commencer par leur dire s’ils ont assez de branches pour leur bâtisse. De son côté, ce n’est pas au coeur de Londres qu’il risquait de trouver un jardin dans lequel faire ce genre de choses, alors il ne prend pas même la peine de préciser toute son inexpérience dans le domaine. Sans doute aussi se lit-elle sur son visage malhabile et peu assuré, lui qui a pourtant à coeur de réussir cet atelier pour se prouver, à lui comme à eux deux, qu’ils peuvent exceller dans des domaines bien différents que ceux dont ils ont normalement l’habitude. Et parce qu’il voudrait faire plaisir à Rory aussi, tout simplement.

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« Et ça, celle-là, tu connais l’espèce ? » Son regard amusé capta celui de Swann tandis que son mari lui désigna une nouvelle espèce d'araignée – sans doute la dizième depuis qu'ils avaient commencé cet atelier de construction d'abri – et que Rory s'accroupit à auteur de l'insecte pour l'observer. « Je la connais pas par son petit nom mais je suis presque sûr que c'est le même genre que celles qui traînaient souvent dans le jardin de mes parents. » Rory avait grandi en Australie et avait donc l'habitude de côtoyer ce genre d'insectes, mais il savait qu'il en était autrement pour Swann qui n'y était véritablement confronté – en tout cas à cette échelle – que depuis son arrivée ici. Alors il savait bien qu'une part de lui redoutait qu'il lui annonce avoir identifié l'une des espèces d'araignées les plus agressives et venimeuses qu'ils puissent croiser, un détail que Rory viendrait à garder pour lui si ça devait être le cas. Il ferait simplement en sorte de mettre Swann à l'abri, n'ayant aucune envie que son mari vive à nouveau autant de péripéties qu'au cours de leur premier atelier, là où il avait au contraire à cœur de profiter de celui-ci pour ralentir un peu et vraiment profiter de ces moments à deux. Construire une cabane ensemble faisait partie des activités qu'il espérait partager avec lui en les inscrivant à ce stage, et ce ne serait pas dénué de symbolisme pour le couple. « Oh et celle-là Rory attends, tu as vu sa taille ? N’ose pas me dire que sa piqûre se sent à peine. » - « Je te promets qu'elle t'attaquera pas si elle se sent pas menacée. Mais je préfère quand même que tu t'en tiennes loin, t'as pas autant l'habitude de te retrouver face à ces petites bêtes. » Si elle n'était pas dangereuse en soi, il n'était pas spécialiste de la moindre espèce et de ses particularités, et il ne souhaitait lui faire prendre aucun risque.

« Non finalement je veux pas savoir, je veux rien savoir. » Ses lèvres se retroussèrent en un petit sourire attendri. « Tu es trop mignon quand tu es effrayé. » Il glissa d'un ton taquin au moment d'interrompre son ramassage de branchages pour passer un bras autour de Swann et l'attirer vers lui. « J'espère que tu regrette pas trop d'avoir épousé un australien. Si t'avais épousé un canadien c'est des castors que t'aurais du apprivoiser. Désolé mon chéri, mais t'as fait la mauvaise pioche. » Et c'était tout à son avantage à lui, qui était bien content qu'il n'ait pas fini par en épouser un autre et qu'il ait bel et bien posé ses valises en Australie des années plus tôt. La suite, et leur coup de foudre, avaient tout simplement sonné l'évidence. « T’as pas déjà construit des cabanes dans ton jardin, ici ? » - « Quand j'étais ado, Garrett et moi on a essayé d'en construire une pour Wendy mais notre père la trouvait pas assez solide alors il l'a faite démolir. » Ce qui n'avait rien de très étonnant quand on connaissait l'oiseau. La vraie raison, c'est sans doute que la cabane devait gâcher le paysage à ses yeux. « Alors quelque part, celle-ci sera la première vraie cabane que je construirai et ce sera... comme une maison de vacances en quelques sortes ? » Pas vraiment le grand luxe, mais ni Swann ni lui n'avaient jamais aspiré à vivre à hauteur de leurs moyens, là où ils pourraient pourtant largement se le permettre. « On y invitera même le Roi à boire le thé si tu veux. » Il glissa, sourire amusé au coin des lèvres, avant de déposer un baiser sur sa joue. « Tu sais quoi ? Je sais que ça te tient vraiment à cœur, alors je propose que tu nous choisisses un emplacement pour la construire. » Il tenait à lui confier cette tâche cruciale et ainsi lui prouver qu'il lui faisait toute confiance, comme ça comme pour tout le reste.

WIN: Et ça tombait bien, les environs regorgeaient de recoins habitables où ils pourraient construire leur cabane sans crainte. Swann aurait l'embarras du choix et ils commençaient justement à avoir assez de branchages à mettre de coté.

SO CLOSE: Les environs semblaient plutôt propices à la construction d'une cabane... si on oubliait les traces de pas d'animaux reconnaissables au sol. « Oh, cette fois c'est pas une araignée. On ferait peut être mieux d'éviter de construire dans le coin. » Au cas où l'animal verrait d'un mauvais œil qu'ils empiètent sur son territoire.

FAIL: La recherche du parfait endroit où construire leur cabane devrait attendre : une averse les prit par surprise et força le couple à trouver un abri de fortune.

« Je la connais pas par son petit nom mais je suis presque sûr que c'est le même genre que celles qui traînaient souvent dans le jardin de mes parents. » Il le croit, là n’est pas la question, mais Swann n’est pas rassuré à l’idée que les australiens puissent aussi simplement parler des “araignées dans le jardin de leurs parents”, comme ils pourraient parler d’écureuils à Hyde Park. C’est un pays véritablement insensé et c’est bien là la preuve qu’il lui fallait tomber amoureux pour être poussé à rester. « Hm, hm. » Il répond vaguement, soulignant son manque de conviction face à l’argumentaire peu etayé de son mari qui tente pourtant de faire au mieux. « Je te promets qu'elle t'attaquera pas si elle se sent pas menacée. Mais je préfère quand même que tu t'en tiennes loin, t'as pas autant l'habitude de te retrouver face à ces petites bêtes. » - « Mais vous grandissez pas avec un système immunitaire différent en Australie non plus. » Il est soulagé de ne pas avoir à faire à ces petites (pas tant) bêtes outre mesure, mais il ne le dit pas pour que ce soit Rory qui prenne sa place et s’y frotte à son tour. Il n’est pas rassuré à l’idée que quiconque s’approche de ces animaux, et il l’est évidemment encore moins alors qu’il s’agit d’un membre de sa famille auquel il tient. S’il se fait piquer, les conséquences seront les mêmes, qu’il ait ou non l’habitude des araignées.

« Tu es trop mignon quand tu es effrayé. » Swann mime de bouder un instant mais le jeu d’acteur ne tient pas plus d’une seconde, encore moins alors que Rory le ramène près de lui pour s’y blottir et que l’anglais ne résiste pas un seul instant. « J'espère que tu regrettes pas trop d'avoir épousé un australien. Si t'avais épousé un canadien c'est des castors que t'aurais du apprivoiser. Désolé mon chéri, mais t'as fait la mauvaise pioche. » - « Je vais passer une petite annonce côté canadien, t’as raison. » Même si aucun canadien ne lu iarriverait à la cheville, ni même personne d’une quelconque nationalité. Ce n’est une surprise pour personne, raison pour laquelle Swann ne prend pas même la peine de préciser qu’il ne fait que blaguer: Rory le sait et l’alliance qu’ils partagent est une raison à cela parmi bien d’autres. « Quand j'étais ado, Garrett et moi on a essayé d'en construire une pour Wendy mais notre père la trouvait pas assez solide alors il l'a faite démolir. » Swann esquisse une moue désolé, conscient que son mari se contente de parler des faits de façon objective pour ne pas laisser parler des sentiments qui n’ont sûrement pas grand chose de joyeux en repensant à ce moment de vie. Au moins, il est rassuré de penser à ce moment où lui et son frère pouvaient faire de telles choses ensemble, qui plus est pour le bien de la benjamine de la fratrie. Il caresse doucement le bras de Rory sans commenter l’histoire, ne voulant pas rajouter d’huile sur le feu. « Alors quelque part, celle-ci sera la première vraie cabane que je construirai et ce sera... comme une maison de vacances en quelques sortes ? On y invitera même le Roi à boire le thé si tu veux. » Trop d’honneurs. Il en rigole simplement et fait croiser son regard avec celui de Rory. « Je pense que ça ferait plaisir à Robin de boire le thé dans sa propre cabane. » Quand elle sera en âge, évidemment. Mais il pourrait retomber en enfance et construire une petite cabane à leur fille si le cœur lui en dit: cette fois-ci, c’est promis, il ne sera jamais question de la détruire et cela pourrait leur permettre de nouer des liens le moment venu.

« Tu sais quoi ? Je sais que ça te tient vraiment à cœur, alors je propose que tu nous choisisses un emplacement pour la construire. » Et tel un enfant, la proposition le rend plus heureux que jamais, si bien qu’il cherche du regard le parfait endroit où commencer à construire leur future maison (temporaire). « Entre ces arbres ? Elle serait à l’abri du vent, et un peu de la pluie. » Il désigne un endroit où quatre arbres ont laissé suffisamment de place en leur coeur pour accueillir leur cabane. Ils pourront s’appuyer contre leurs troncs immenses et profiter de leurs larges branches pour s’abriter. Il ne pleut pas sur l’instant mais qui sait, cela pourrait arriver à tout moment en Australie.

Du bout du pied, il gratte le sol de l’endroit désigné et esquisse une moue. « C’est peut-être un peu trop meuble. Mais si on couvre le sol de branches ou de feuilles, ça devrait le faire ? » Il ne fait qu’envisager l’hypothèse, son regard retrouvant déjà celui de Rory, brièvement désigné comme maître d’oeuvre et chef de travaux pour l’occasion. S’ils feraient mieux de construire l’abri ailleurs, alors autant le savoir le plus tôt possible.

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« Mais vous grandissez pas avec un système immunitaire différent en Australie non plus. » Un point pour Swann, c'est vrai, et c'est pour ça que Rory ne comptait pas lui raconter toutes les fois où ce genre d'insectes avaient croisé sa route, lorsqu'il était petit puis à différentes occasions ensuite – on apprenait à ne pas en avoir peur lorsqu'on y était fréquemment confronté. « C'est vrai, j'ai eu de la chance de jamais me faire mordre. Mais t'inquiète pas, on va s'en tenir aussi loin que possible. » Ainsi son mari serait rassuré pour sa propre sécurité et pour celle de l'australien, qui après tout n'était effectivement pas plus immunisé face à ces bestioles que quelqu'un qui n'en aurait presque jamais croisé. La seule chose que les australiens avaient pour eux dans ce genre de situations, c'est un certain self control acquis par la force de l'habitude. « Je vais passer une petite annonce côté canadien, t’as raison. » Les lèvres de Rory se retroussèrent avec malice, tandis qu'il lui glissa d'une petite voix mielleuse. « Je suis désolé mais je vais devoir rejeter cette requête, je suis à peu près sûr que quelque part dans les vœux que t'as prononcé, il était question de rester ensemble quoi qu'il arrive. Même en cas d'invasion d'araignées venimeuses. » Mais réalisant qu'une telle idée pourrait raviver l'inquiétude de Swann et lui faire craindre que ce genre de scénario puisse leur tomber dessus durant leur séjour en forêt, il s'empressa d'ajouter. « Je plaisante, ça arrivera pas. Tu sais qu'ils nous auraient pas lâché en pleine nature si c'était un risque, pas vrai ? » Il tenait à ce qu'il en soit absolument sûr pour qu'il se sache parfaitement en sécurité en ces lieux et à ses cotés. Rien de mal ne lui arriverait, il s'en faisait la promesse tandis que ses bras l'enserraient un peu plus fort. « Je pense que ça ferait plaisir à Robin de boire le thé dans sa propre cabane. » Une idée qui avait tout pour faire fondre son cœur de père, alors même que leur fille était encore loin d'avoir l'âge pour ce genre de choses. « Elle invitera tous les enfants des voisins, et il faudra construire une cabine encore plus grande. » Car bien sûr que Robin n'aurait aucun mal à se faire des tas d'amis, il lui était impossible d'envisager les choses autrement quand la seule idée qu'elle puisse un jour se sentir rejetée et à part du fait de son statut d'enfant adoptée lui brisait inévitablement le cœur. Ça n'arriverait pas, ils feraient tout pour lui éviter ça.

Conscient de toute la symbolique que revêtait pour Swann la construction de cet abri, Rory décida de lui céder les rênes lorsque vient le moment fatidique et primordial du choix de l'endroit où ils construiraient leur cabane. Un exercice que son mari prit à cœur, sous le regard toujours particulièrement tendre de l'acteur. « Entre ces arbres ? Elle serait à l’abri du vent, et un peu de la pluie. » - « Oui, ça m'a l'air parfait. » L'endroit lui semblait tout à fait adapté, et il jurait que ça n'était pas un manque d'objectivité de sa part. Swann était particulièrement attentif et consciencieux depuis le début de ce stage, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'il prenne ses responsabilités au sérieux lorsque la question revêtait autant d'importance. Pourtant, son air soucieux interpella bientôt Rory. « C’est peut-être un peu trop meuble. Mais si on couvre le sol de branches ou de feuilles, ça devrait le faire ? » Le regard clair de l'australien observa le sol à son tour ; ils feraient probablement mieux de suivre les recommandations de l'anglais pour éviter toute mauvaise surprise une fois abrités. « Je pense que des feuilles sèches suffiront à rembourrer le sol. Ça nous laissera au sec et nous protégera du froid. » Et des feuilles sèches, ils n'en manquaient heureusement pas dans les environs. Le couple put ainsi s'atteler à en ramasser un certain nombre, pour commencer, et à les disposer au sol pour protéger leur futur abri de l'humidité ambiante. « Si on prend appui sur ces deux arbres, on peut sûrement construire la structure du toit rien qu'en reliant une longue branche à deux branches plus petites. » Leur cabane n'avait pas besoin d'être extrêmement élaborée, un abri de fortune leur prendrait moins de temps et ne solliciterait aucun outil particulier. Le tout était de savoir si les branches feraient des piliers assez solides. Pour l'heure, Rory s'intéressait à l'espace entre les deux troncs d'arbres face à eux. « Tu crois que je tiendrais là-dessous ? C'est pas bien grave si mes pieds dépassent de la cabane, pas vrai ? » Il s'amusa en réalisant que l'espace prévu ne serait peut être pas assez large pour qu'il y rentre tout entier, ce qui ne serait pas vraiment un problème si la pluie continuait de les épargner. Et quand bien même, Rory n'était pas en sucre.

« Je suis désolé mais je vais devoir rejeter cette requête, je suis à peu près sûr que quelque part dans les vœux que t'as prononcé, il était question de rester ensemble quoi qu'il arrive. Même en cas d'invasion d'araignées venimeuses. » Son sourire s’étire, son corps épouse doucement les formes de celui de Rory, contre qui il se penche pour que le bout de son nez vienne naturellement chatouiller le sien. La main qu’il garde posée contre son torse n’est qu’une preuve de plus qu’il ne compte pas réellement s’inscrire sur un quelconque site de rencontre canadien, ni même celui de tout autre pays. « C’est bon ? T’as fini ? » Il n’a pas besoin de plaider sa cause pour savoir que Swann lui est tout dévoué et surtout qu’il est fou amoureux de lui, en témoignent ses mots qui auraient pu prendre des allures de reproches, si Swann ne les avaient pas ponctué d’un nouveau baiser contre ses lèvres. « Je plaisante, ça arrivera pas. Tu sais qu'ils nous auraient pas lâché en pleine nature si c'était un risque, pas vrai ? » Le bout de son nez se fronce, signe qu’il n’est pas totalement certain des mots de son mari. La logique veut que non, en effet, mais est-ce bien possible que de veiller à cela dans un pays tel que l’Australie, où chaque petite plante semble en vouloir à ses habitants ? « Evidemment. » Toute l’ironie s’entend dans sa voix et se lit sur les traits de son visage sans qu’il ne cherche à la cacher. Il ne se moque pas de Rory, non, mais il ne cherche pas non plus à lui mentir en lui faisant croire qu’il est sur la même longueur d’onde que lui à ce propos bien précis. Ce n’est pas le cas. « Mais ça va pas m’empêcher de venir à bout de l’exercice. » Il reprend avec un peu plus de conviction. C’est le plus important à retenir de cette situation.

Le sérieux est rapidement de mise à nouveau entre eux et Swann est chargé de trouver l’endroit parfait où construire leur abri, ce qu’il trouve, à un détail près: ils doivent d’abord s’assurer que le sol ne soit pas trop humide. Il hoche la tête lorsque son mari propose d’ajouter des feuilles sur le sol pour assurer le lieu et, déjà, du regard il balaie les environs du regard pour s’assurer qu’ils en ont assea à disposition. Fort heureusement, la réponse est positive. « Tu crois que je tiendrais là-dessous ? C'est pas bien grave si mes pieds dépassent de la cabane, pas vrai ? » Le regard de l’anglais se pose sur ledit lieu avec cette nouvelle information à l’esprit et, déjà, il pouffe de rire. « C’est vrai que c’est pas très taille Rory. » Et Swann doit avouer ne pas avoir pris en compte ce paramètre, lui qui pourtant est habitué à se soucier que son mari soit toujours à l’aise dans les voitures, au restaurant, ou Dieu sait où encore. « Mais c’est pas comme si on allait vraiment dormir là ce soir, alors… c’est pas si grave ? » Les instructeurs n’y feront pas attention lorsqu’ils valideront leur atelier, n’est-ce pas ? « Parce que je sais pas toi, mais moi je sens que je vais vraiment savourer le matelas à mémoire de forme de la maison ce soir. » Non pas qu’il se sente ereinté après cette journée mais oui, absolument. Il jure qu’il serait pour une fois prêt à dormir plus de huit heures d’une traite sans jamais être réveillé - sauf si le babyphone en décide autrement, évidemment. « Tu veux qu’on prenne le risque ou pas ? » Ayant retrouvé un brin de sérieux, il interroge l’homme à ses côtés, prêt à calquer sa décision sur la sienne. Ils ont encore le temps de chercher un nouveau lieu, surtout si ça peut rassurer Rory.

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« C’est bon ? T’as fini ? » Lové tout contre Swann, le bout de son nez frotté contre le bout du sien, Rory ne put retenir le plus attendri des sourires et le plus amoureux des regards, capable de fondre face à la moindre de ses petites attentions même au bout milieu d'une forêt sauvage. « J'avais encore tout un tas d'arguments en stock, mais d'accord, je vais m'arrêter là. » Ce n'était pas comme s'il pouvait seulement douter de la force des sentiments qui les unissaient déjà bien avant qu'ils ne se disent officiellement oui devant leurs proches, ni comme si leur amour n'avait pas déjà résisté à bien des épreuves. Ce n'était pas une immersion en pleine nature, même dans une forêt australienne probablement remplie de plantes et d'espèces animales dont ils ignoraient tout, qui y changerait quoi que ce soit. Pourtant, Rory voyait bien que son mari n'était pas rassuré et si l'image l'aurait sûrement amusé dans un tout autre contexte, ici il n'était pas question pour lui de s'en moquer. « Evidemment. Mais ça va pas m’empêcher de venir à bout de l’exercice. » Profitant de leur proximité pour le rapprocher un peu plus de lui, Rory passa une main dans les cheveux de son mari avant de souffler. « Eh, je te promets qu'on va rentrer en un seul morceau. L'inverse est simplement pas envisageable. » Sans compter qu'il ne pourrait jamais se le pardonner, s'il leur arrivait quelque chose après qu'il ait insisté pour qu'ils fassent ce stage de survie ensemble. « On va prendre aucun risque, d'accord ? Robin a besoin qu'on ait encore nos dix doigts pour lui donner son biberon. » Il tenta de plaisanter, espérant au moins détendre l'atmosphère et apaiser une partie de ses craintes à défaut de pouvoir formellement lui promettre que tout irait pour le mieux.

Si Swann avait potentiellement mis la main sur l'endroit parfait où construire leur abri, un léger détail sauta bientôt aux yeux du couple. « C’est vrai que c’est pas très taille Rory. » En théorie du moins, parce qu'il ne verrait pas de vrai problème à ce que ses jambes dépassent légèrement du toit de l'abri ou à se recroqueviller pour tenir tout entier. « Je crois que dans ces cas-là c'est à moi de m'adapter et pas à la nature. » Qui plus est, ces arbres étaient là depuis bien plus longtemps que lui sans doute et ça n'était pas comme s'ils comptaient révolutionner les lieux pour un abri de fortune. « Mais c’est pas comme si on allait vraiment dormir là ce soir, alors… c’est pas si grave ? Parce que je sais pas toi, mais moi je sens que je vais vraiment savourer le matelas à mémoire de forme de la maison ce soir. » Des mots auxquels Rory ne put qu'acquiescer, et plus encore alors que la journée leur avait déjà réservé son lot d'émotion et que la fatigue se ferait assurément ressentir d'ici ce soir. « Moi aussi, j'ai bien l'intention de dormir au fond de notre lit. Tout ça, ce sera plus qu'un détail lorsqu'on aura retrouvé le confort de notre chambre. » Ils ne penseraient plus à la taille exacte de leur abri ni aux légers détails qui forcément ne seraient pas parfaits. Lorsqu'ils seraient réunis avec leur fille et prêts à profiter d'une nuit réparatrice – si Robin l'entendait de cette oreille, évidemment – seule compterait la fierté qu'ils éprouveraient d'avoir repoussé leurs limites. « Tu veux qu’on prenne le risque ou pas ? » - « Oui, prenons le risque. Cet endroit est très bien, on va pas changer nos plans simplement pour une question d'espace et alors qu'il y a toutes les chances pour qu'on en ait même pas besoin. » Il répéta, ses lèvres s'étirant en un sourire rassurant. Réunissant plusieurs branches entre elles pour construire la structure de leur abri, il releva son regard vers Swann au moment de demander. « Qu'est-ce que tu penses de cette base ? Est-ce qu'on a quelque chose pour attacher les branches entre elles ? » Autrement ils se débrouilleraient sans, la survie en pleine forêt impliquait aussi d'aviser face à n'importe quelle difficulté.

Swann hoche la tête avec un brin moins de conviction qu’à son habitude, désolé de devoir imposer à son mari un abri qui n’est pas assez grand pour lui. Il se rassure au moins en se disant qu’ils ne dormiront pas réellement sur place le soir venu et que ce stage de survie n’est pas le reflet de la réalité mais tout de même, le principe de cette idée ne le rend pas à l’aise et c’est donc avec un sourire désolé qu’il hoche la tête: ce soir, tout sera oublié et tout ira mieux. C’est promis. « Oui, prenons le risque. Cet endroit est très bien, on va pas changer nos plans simplement pour une question d'espace et alors qu'il y a toutes les chances pour qu'on en ait même pas besoin. » Sa décision finale se calque sur celle de Rory, parce qu’il est le seul que la localisation de leur abri n’est pas pour arranger - même s’il n’a pas non plus choisi sa taille, alors aucun reproche ne peut lui être fait. Il a besoin d’une seconde supplémentaire pour accepter l’idée et, après avoir observé Rory amasser quelques feuilles pour délimiter le sol de leur construction, l’anglais revient finalement à lui.

« Qu'est-ce que tu penses de cette base ? Est-ce qu'on a quelque chose pour attacher les branches entre elles ? » - « C’est parfait et… oui, attends. Ils nous ont donné de la corde. » Ils font peut-être un stage de survie en pleine nature, certes, mais les équipes les aident tout de même à effectuer certaines tâches: tout le monde n’est pas Bear Grylls. Pour ponctuer ses mots, l’orage se met soudainement à gronder. Il est encore loin mais à en juger par l’intensité du bruit, il sera féroce. « Je crois que le temps nous est compté. Ça veut dire ça en langage orage. » Le rire est nerveux mais il n’en est pas moins amusé non plus. Il pense à leur maison qu’il lui tarde de retrouver, et à cette journée riche en émotions qui restera un bon souvenir et une belle occasion de faire preuve d’esprit d’équipe au sein de leur mariage. « Tu peux me serrer les branches entre elle autant que possible ? Je vais passer la corde. » Leur rouleau n’est pas illimité et il espère sincèrement que leur modèle d’abri n’en demandera pas de trop. En attendant, il se dépêche pour tenter d’en construire les murs et surtout le toit. Quelque chose lui dit que l’orage n’attendra pas qu’ils aient terminé avant de s’abattre sur eux. « On mettra les branches les plus larges qu’on trouve pour rendre le toit étanche. C’est ce qu’ils font dans les émissions de survie. » Et si c’est ce qu’ils font dans les émissions de survie, alors.

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Ils ne comptaient peut être pas dormir sous cet abri ce soir, préférant nettement l'idée de retrouver le confort de leur matelas, pour autant le couple comptait jouer le jeu jusqu'au bout et parer à toute éventualité. Ils étaient aussi venus pour ça, pour se prouver qu'ils étaient capables de relever ce genre de défis et de ne pas se reposer éternellement sur leur petit confort. Ça ne leur ressemblerait pas, qui plus est, et ça faisait aussi partie des valeurs qu'ils entendaient inculquer à Robin en grandissant. « C’est parfait et… oui, attends. Ils nous ont donné de la corde. » Par chance on ne les avait pas lâchés en pleine nature sans aucun équipement, l'équipe qui supervisait ce stage ne voulait sûrement pas être tenue responsable si quoi que ce soit devait leur arriver. Il fallait au minimum qu'ils puissent se mettre en sécurité quelle que soit la situation. « Super, ça fera parfaitement l'affaire. » Et ce serait définitivement plus solide que n'importe quelle corde de fortune qu'ils auraient pu tenter de bricoler avec ce qu'ils auraient trouvé autour d'eux. Une option qui aurait été d'autant plus périlleuse qu'un orage se fit bientôt entendre, à quelques kilomètres de là, donnant à cet atelier une dimension un peu plus urgente, tout à coup. « Je crois que le temps nous est compté. Ça veut dire ça en langage orage. » - « Je crois aussi qu'on a intérêt à pas perdre de temps. Il faut qu'on puisse au moins s'abriter quand la pluie sera là. » Parce qu'il paraissait évident qu'ils n'y échapperaient pas et que l'orage avançait droit sur eux. Ce ne serait pas un problème s'ils pouvaient compter sur un abri de fortune, mais encore fallait-il qu'ils l'aient terminé. « Tu peux me serrer les branches entre elle autant que possible ? Je vais passer la corde. » Rassemblant les branches, Rory s’exécuta sans tergiverser. « Oui, vas-y, je les tiens. » Swann pouvait maintenant passer la corde et les attacher entre elles, consolidant ainsi les fondations de leur abri. « Tu te débrouilles bien, on dirait que tu as fait ça toute ta vie. » Parce que même dans l'urgence, Rory tenait encore à l'encourager et à s'assurer que son mari était conscient d'à quel point ça le rassurait, de traverser ce genre de péripéties à ses cotés et non tout seul.

« On mettra les branches les plus larges qu’on trouve pour rendre le toit étanche. C’est ce qu’ils font dans les émissions de survie. » Et c'est une idée que Rory trouvait forcément judicieuse, désormais soucieux de les abriter autant que possible de l'orage et de la pluie qui risquait à tout moment de s'abattre sur eux. Explorant les alentours à la recherche des branches en question, il se saisit de la plus large qu'il put trouver. « Ce genre là, je crois que ce sera pas mal. » Ils ne pouvaient pas se permettre d'arpenter la totalité des bois pour trouver de meilleures options, alors ils devraient se contenter de ce qui se trouvait à proximité immédiate de leur abri. S'éloigner n'était pas une option quand un orage menaçait, surtout quand il s'annonçait violent. « Tu penses que tu peux en trouver une dernière ? De mon coté je vais chercher des feuilles pour rendre le toit le plus étanche possible. » Tant qu'elles étaient encore sèches et pouvaient servir à isoler la toiture et à protéger l'intérieur de l'abri, qui contre toute attente leur servirait peut être bel et bien. Ce n'était pas vraiment dans leurs plans de départ, mais le couple n'aurait pas d'autre choix que de s'adapter. Il était hors de question d'aller contre les éléments ; ils avaient promis qu'ils ne prendraient aucun risque. Pour eux, mais aussi parce que leur fille les attendait à la maison. « On dirait qu'il se rapproche. Surtout, éloigne-toi des arbres et reste tout près d'ici. » Ils ne savaient pas combien de temps l'orage mettrait à les atteindre, mais ça ne saurait maintenant plus tarder et sa seule préoccupation était de terminer leur abri dans les temps, raison pour laquelle il redoubla de rapidité pour finir de consolider le toit.