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@Edison Dorn & Jenna Caldwell

Quand tu pousses la porte de ta maison en fin de journée, tu es réellement soulagée. Jamais tu ne te lasseras de ton travail à la galerie mais il faut avouer que rester debout la plus grande partie de la journée alors que tu entamais ton dernier mois de grossesse n’était pas ta meilleure idée. Pourtant, tu faisais autant de pauses que tu le pouvais dans la partie salon de thé que tu avais installée. Cela te faisait toujours plaisir de voir des étudiants venir y trouver le calme qui pouvait leur manquer dans d’autres lieux. Pour en avoir discuté avec eux, tu savais qu’ils appréciaient le calme de la bibliothèque sans avoir un cadre rempli de livre et sans grand intérêt. Tu laissais Chelsea faire la plus grande partie du travail quand elle était là mais tu devais te reprendre en main quand elle ne l’était pas. Et aujourd’hui, elle n’avait pu rester que quelques heures ce matin avant ses cours. Tu filais à la cuisine pour prendre un verre d’eau, appelant Finnley pour vérifier s’il était là ou pas mais il ne semblait pas être dans la maison. Une fois déshydratée, tu t’installais sur le canapé pour te reposer un peu. Edison devait passer quand il aura fini sa journée pour t’aider à monter le lit du bébé. Tu espérais qu’il avait compris que par aider, il allait tout faire car tu n’étais pas en mesure de t’agenouiller pour lui donner des pièces. Tu pouvais le guider, pas beaucoup plus. Ta fatigue était sans doute plus importante que tu ne l’avais prévue parce que tu finis par t’endormir sans vraiment t’en rendre compte.

C’est la bruit de la porte qui se refermait qui te réveilla en sursaut. Attrapant ton téléphone, tu vis que tu avais dormi une petite heure et que tu avais manqué des sms d’Edison qui te signifiait qu’il était en chemin. Gosh quelle idiote … Tu passais ta main dans tes cheveux et tu te levais pour accueillir Edison dans le salon. Tu lui avais donné une clé de ta maison il y a plusieurs semaines car c’était essentiel qu’il l’ait désormais en cas de problèmes. Et puis tu lui faisais confiance de toute manière. « Hello Edi. Désolé du silence radio, je m'étais assoupie. » Lui dis-tu en venant le prendre dans tes bras et en déposant un baiser sur sa joue. Comme il l’avait promis, Edison était là pour toi tout au long de cette grossesse, une grossesse qui arrivait à son terme. Cela était aussi excitant que terrifiant d’ailleurs. « Comment avancent les travaux dans ton local ? » Tu n’y étais pas retournée depuis que tu avais annoncé à Edison le sexe de votre bébé. Ce dernier insistait pour que tu ne vois que le produit fini désormais donc tu te contentais de lui demander des nouvelles lors de vos rencontres. Tu allais dans la cuisine remplir ton verre d’eau et en prendre un pour Edison. Finn vous avait laissé la chambre libre il y a un moment déjà et elle avait été peinte par Blake et Ella qui s’y était mis à deux. Désormais, c’était les meubles et la décoration qu’il fallait installer avant l’arrivée du bébé. « Les meubles ont été déposés directement dans la chambre, ils n’attendent que nous. Tu veux grignoter quelque chose avant ? » Tu n’avais rien de prêt là tout de suite mais tu allais bien trouver quelque chose si Edison avait faim.

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L’endroit commence à ressembler à quelque chose. Ça prend forme. « Ça a de la gueule » pour reprendre les mots du propriétaire des lieux. Edison y passe ses journées, toutes ses journées. On ne peut pas encore organiser un concert mais les plus gros travaux sont terminés et il s’agit surtout de quelques finitions – éreintantes – qui ne risquent plus d’alourdir le budget travaux. Les sanitaires sont terminés. Le bar est également monté : ils ont même accès à l’eau depuis trois jours, ce qui en soi avait été le plus compliqué à organiser. Aujourd’hui, il s’agissait de mettre en peinture et de laisser l’électricien et voisin s’occuper des différentes connections. L’électricité, Edison n’a pas un égo surdimensionné au point de croire qu’il puisse y être utile en quoique ce soit. Meubles de récup’ retapés par des amis et lui. Son micro-cosmos met la main à la patte dans l’espoir de pouvoir recevoir quelques bières gratuites lors du premier concert. « Spanky ? » Il se redresse pour se diriger vers la personne qui était censée s’occuper de la peinture dans les « loges, coulisses, accès réservé au personnel » : un endroit mixte sans vraiment de plan. « J’vais rester – t’es pas obligé de t’en occuper » que lui dit un de ces amis et musicien. Edison jette un coup d’œil par-dessus son épaule, un sourire amusé en voyant qu’il n’a toujours pas terminé avec le plafond. « Si on surprend un connard à fumer ici … je te jure que je les finis à mains nues » Un rire complice. Le connard en question serait sans doute Edison ou même Craig lui-même, pourquoi pas. Une tape amicale dans le dos et il est libéré. Libéré pour se rendre chez Jenna. Le temps passe bien trop vite et l’arrivée de leur bonhomme est … quasiment demain, selon lui. Souhaitant à tout prix l’aider du mieux qu’il peut et faire les choses au mieux, il avait insisté pour pouvoir venir lui donner un coup de main pour monter le lit du bébé … sachant pertinemment qu’elle ne serait pas en état de faire davantage que de diriger à distance. Il ne la laissera en aucun cas se tenir debout trop longtemps, de toute manière.

Passage rapide chez lui pour prendre une douche, enfiler des fringues proches, passer par la pâtisserie préférée de Jenna pour s’emparer de quelques péchés mignons qu’elle avait depuis quelques mois et dont il avait pris note au cours d’une conversation téléphonique. Il est finalement sur le seuil de la porte et sonne. Même avec la clé de chez elle, il avait toujours du mal à l'utiliser. « Hello Edi. Désolé du silence radio, je m’étais assoupie. » Un sourire attendri apparaît sur ses lèvres en entendant cette confession et il vient l’éteindre avec douceur quand elle dépose un baiser sur sa joue. « Comment avancent les travaux dans ton local ? » « Le plus gros est fait. On est surtout en train de faire les finitions en ce qui concerne ce que les gens verront … tout ce qui se trouve dans les coulisses, c’est une autre paire de manches mais je pense pas que ça nous ralentira … je prendrais quelques photos demain pour te montrer à quoi ça ressemble. » dit-il en l’accompagnant vers la cuisine, la laissant leur servir un verre d’eau dont il boit aussitôt une longue gorgée.

« Les meubles ont été déposés directement dans la chambre, ils n’attendent que nous. Tu veux grignoter quelque chose avant ?   » « Non merci, pas besoin. Je vais pouvoir m’y mettre de suite … toi, si tu veux grignoter quelque chose ... » et il désigne d’un signe de la tête le petit sachet en carton qui contenaient ce péché mignon. Un sourire amusé. « Je suis prêt à tester ma résistance au stress en essayant de monter quelques meubles en kit - un test que j'ai pas intérêt à foirer », dit-il d'une voix amusée.

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La naissance du bébé approchait à grands pas et il y avait encore beaucoup de choses à régler. Que ce soit professionnellement de ton côté ou de celui d’Edison, vous n’étiez pas encore tout à fait prêts à ce que l’arrivée de ce petit garçon signifiait. Il y avait d’autres questions en suspens comme celle de votre relation et de l’organisation précise de cette dernière lors de la naissance du bébé mais au moins, il y a une chose que vous prépariez avec sérieux, c’était ta maison. Car tu ne t’étais jamais posée la question, tu ne voyais pas ton enfant grandir dans un autre lieu que cette maison que tu avais achetée à l’époque exactement pour cela, pour que tes enfants puissent y grandir. C’était certainement très égoïste de ta part mais tu avais donné une clé à Edison pour lui faire comprendre qu’il pouvait venir quand il le désirait, ce n’était pas pour le priver de son enfant que tu faisais cela. Tu avais commencé à acheter tout un tas de machines pour t’aider à préparer à manger à ton fils quand il grandira, pour t’aider à faire le ménage quand tu n‘en auras ni l’envie, ni le temps. Ta soeur et ton cousin avaient repeint la chambre d’amis en vert mais il manquait désormais les meubles pour que tu puisses décorer et organiser les vêtements et autres objets pratiques que tu stockais déjà. D’où la venue d’Edison ce soir. Tu n’avais pas regardé l’heure mais il devait être à peu près à l’heure. C’était toujours un plaisir de le voir, votre entente ne s’était pas dégradée au fil des mois, bien au contraire. C’est d’ailleurs parce que tu t’intéressais aux différents aspects de la vie d’Edison que tu lui demandais comment avançaient les travaux de son local : « Le plus gros est fait. On est surtout en train de faire les finitions en ce qui concerne ce que les gens verront … tout ce qui se trouve dans les coulisses, c’est une autre paire de manches mais je pense pas que ça nous ralentira … je prendrais quelques photos demain pour te montrer à quoi ça ressemble.  » Tu n’avais jamais aimé les travaux. Ce n’était pas l’idée de te salir, cela ne te dérangeait pas mais tu avais l’impression que rien n’avançait jamais et qu’on perdait toujours un temps fou. Tu savais faire le strict minimum et encore … « Avec plaisir ! Vous avez déjà décidé d’une date d’ouverture ? » C’est mi-curieuse mi-inquiète que tu posais la question car tu avais ouvert ta galerie et tu savais l’énergie physique et mentale que cela demandait tout comme l’investissement temps que cela représentait. Si l’ouverture était prévue pour la naissance du bébé, tu risquais de jouer à la maman célibataire quelques temps.

Pendant qu’Edison buvait son verre d’eau, tu lui indiquais que tous les meubles ou plutôt les pièces des meubles en question vous attendaient dans la chambre du bébé. Vu que vous en aviez pour plusieurs heures, tu proposais à Edison quelque chose à manger : « Non merci, pas besoin. Je vais pouvoir m’y mettre de suite … toi, si tu veux grignoter quelque chose ...  » Tu n’y avais pas fait attention à cette petite boîte en carton mais maintenant que tu la voyais, tu allais voir ce qu’elle contenait pour y découvrir une de tes pâtisseries favorites. Un sourire attendri prit place sur tes lèvres et tu lui dis : « Tu es vraiment un amour, merci. » Avant de déposer un baiser sur sa joue. « Montons les verres et la bouteille d’eau, je te commanderai quelque chose quand la faim se fera sentir. » Car elle allait finir par arriver, il ne pouvait en être autrement. Tu tendis les verres à Edison attrapant une bouteille d’eau fraîche dans le frigo alors qu’il te disait : « Je suis prêt à tester ma résistance au stress en essayant de monter quelques meubles en kit - un test que j'ai pas intérêt à foirer. » Tu ris également ayant du mal à imaginer Edison ne pas perdre patience dans les heures à venir. « Si l’on survit à cette épreuve, on peut survivre à tout. » Lui dis-tu avec un clin d’oeil alors que vous montiez les escaliers. Il ne vous fallut pas bien longtemps pour arriver dans la chambre où tu avais installé une chaise confortable et un coussin. « Tout est là ! Tu as une petite boîte à outil aussi mais normalement on ne devrait pas avoir besoin de grand chose. Tu veux monter quoi en premier ? » Demandas-tu alors que tu allais prendre place dans la chaise. Tu déposais la bouteille et la pâtisserie sur une petite table posée là pour l’occasion. « J’ai du mal à croire qu’il sera bientôt là … » Dis-tu d’un air rêveur en passant une main sur ton ventre où votre fils te répondit en donnant quelques coups.

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« Avec plaisir ! Vous avez déjà décidé d’une date d’ouverture ? » « Je vais être honnête avec toi … j’en ai pas encore trouvé le courage. Fixer une date … avec ma veine, il va y avoir de nouveaux problèmes en cours de route et on devra repousser et … je sais qu’il va falloir commencer à planifier le lancement mais … bientôt » et il esquisse un sourire candide en haussant les épaules quand il prononce le mot « bientôt ». Edison est en train de devenir un adulte ; c’est un projet et il y a encore des restes de son adolescence tardive. On ne change pas du jour au lendemain mais il essaie. « Tu es vraiment un amour, merci. Montons les verres et la bouteille d’eau, je te commanderai quelque chose quand la faim se fera sentir. »
« Si l’on survit à cette épreuve, on peut survivre à tout. » « À tout », dit-il en écho, un sourire amusé. Et, c’est armé des deux verres qu’il finit par atterrir dans la fameuse pièce qui allait bousculer ses jours, ses nuits, sa vie. Un sourire reprend place sur ses lèvres avant de disparaître légèrement en constatant le nombre de cartons qui se trouvent sur le sol. Ok. Ils vont en avoir pour quelques heures. Il a peut-être un peu sous-estimé ce qui est sur le point de venir lui faire face. « Tout est là ! tu as une petite boîte à outils aussi mais normalement on ne devrait pas avoir besoin de grand-chose. Tu veux monter quoi en premier ? » Edison est déjà en train de jeter un coup d’œil aux cartons, se demandant quelle va être la première épreuve. « On peut commencer par le lit » et il a presque envie d’ajouter que c’est ce qui a l’air le plus facile. Il s’exécute aussitôt en venant décaler les autres cartons pour commencer à préparer le terrain, c’est-à-dire : ouvrir le fameux carton, sortir les différents éléments, placer le mode d’emploi non loin de lui. « J’ai du mal à croire qu’il sera bientôt là … » Agenouillé sur le sol, il tourne la tête vers Jenna quand elle prononce ces quelques mots. Le sentiment est plus que partagé. Edison a encore du mal à imaginer combien sa vie n’est plus la même. Déjà et leur fils n’est même pas encore là. Tout changera encore plus quand il l’aura dans les bras. Il n’avait plus peur. Il avait hâte. « Il va falloir qu’on commence à s’y faire car je ne veux pas mettre la pression, pas vraiment mon genre, mais c’est pour tout bientôt maintenant », dit-il d’une voix amusée, un sourire en coin. Son enthousiasme est visible, bien visible même. « J’ai hâte », ajoute-t-il alors qu’il se concentre en même temps sur le mode d’emploi. « Hâte de pouvoir le prendre dans mes bras, hâte de pouvoir faire sa connaissance, hâte de faire sa rencontre, de faire sa connaissance, hâte de pouvoir me servir de mon expérience des nuits blanches pour pouvoir venir le calmer en pleine nuit, tout simplement hâte … » Une chose à savoir avec Edison : il a tendance à être bavard quand il est fatigué et les journées se font de plus en plus longues. Il parle sans regarder Jenna, cherchant plutôt à organiser son petit espace pour mettre sur pied le futur lit de son fils. Alors qu’il s’agite, il ne se rend pas tout de suite compte qu’il vient de se trouver une place au cours des futures nuits agitées … mais est-il prévu ici ? A vrai dire, ce sont le genre de détails dont ils n’ont pas encore parlé.

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Ouvrir un commerce, peu importe le type de commerce, c’était toujours quelque chose de prenant et c’était toujours un pari. Tu te demandais ce qu’Edison avait prévu, d’autant plus quand la date de ton terme approchait. Tu l’avais toujours soutenu à cent pour cent dans ce projet de salle de concert underground mais cela ne t’empêchait pas d’avoir quelques réserves. Tu n’avais jamais fréquenté ce genre d’endroit mais tu savais que cela voulait dire avoir une vie majoritairement la nuit où alcool et drogues pouvaient couler à flot. Il y avait donc une partie de toi qui étais légèrement inquiète à l’idée qu’Edison se lance tête baissée dans ce projet qui allait lui prendre beaucoup de temps. Mais tu voulais rester positive et tu te disais que tu aurais l’occasion de voir comment les choses se déroulaient une fois que tout serait sur les rails. « Je vais être honnête avec toi … j’en ai pas encore trouvé le courage. Fixer une date … avec ma veine, il va y avoir de nouveaux problèmes en cours de route et on devra repousser et … je sais qu’il va falloir commencer à planifier le lancement mais … bientôt  » Tu hoches la tête car tu peux comprendre. Cependant, tu n’es pas tout à fait d’accord avec cette philosophie. « Ça ne sera jamais parfait tu sais ? Il faut juste accepter d’ouvrir avec le maximum de choses de faites. » C’était une leçon que tu avais apprise en préparant l’ouverture de ta galerie. « Mon conseil est plutôt de trouver le groupe que tu veux pour l’ouverture, trouver avec eux une date qui leur convient et faire de cette date l’ouverture. Cela te donnera une date buttoir et tu arriveras à finir tout le reste d’ici là. » Parce que oui, le local était important mais il ne fallait pas négliger le démarchage des groupes qui allaient se produire à l’intérieur et qui était ce qui attirerait les amateurs de musique bien plus que le local.

La future chambre du bébé vous attend paisiblement. Tu te vois déjà passer de longues heures dans cette chambre à prendre soin de cet enfant qui grandit paisiblement en toi. Cette vie de maman, tu l’avais voulue de tout ton coeur et enfin, tu la touchais du doigt. Pas dans les conditions prévues mais cela n’avait au final pas d’importance. « On peut commencer par le lit  » Tu hoches la tête, cela t’est égal parce que tu ne bougeras pas beaucoup de la chaise dans laquelle tu t’es installée. Tu attrapes le manuel que te tend Edison et tu le laisses commencer à sortir les pièces alors que tu lui fais remarquer que tu as du mal à te dire que bientôt, votre fils sera parmi vous. « Il va falloir qu’on commence à s’y faire car je ne veux pas mettre la pression, pas vraiment mon genre, mais c’est pour tout bientôt maintenant  » Il avait raison bien sûr et tu te sentais prête mais cela te semblait juste irréel. Et pour être honnête, tu n’avais nullement envie de penser à ton accouchement. Tu savais ce qui t’attendait mais tu faisais partie des personnes qui préféraient en savoir le moins possible comme ça tu pouvais sereinement te lancer dans cette aventure. « J’ai hâte. Hâte de pouvoir le prendre dans mes bras, hâte de pouvoir faire sa connaissance, hâte de faire sa rencontre, de faire sa connaissance, hâte de pouvoir me servir de mon expérience des nuits blanches pour pouvoir venir le calmer en pleine nuit, tout simplement hâte …  » Cela t’attendrissait d’entendre Edison si enthousiaste à l’idée de rencontrer son fils et de s’en occuper. C’était mignon à voir et tu devais le reconnaître, depuis qu’il avait décidé de se lancer avec toi dans cette aventure, il n’avait jamais manqué d’être là pour toi et de suivre les différentes étapes de la grossesse. Mais ce qu’il venait de te dire pointait du doigt une chose, vous n’aviez jamais discuté de comment les choses allaient se dérouler quand le bébé pointerait le bout de son nez. « Moi aussi j’ai hâte. Je vais enfin être maman. » Rien que de le dire, ta gorge se serrait d’émotions. Tu n’oublieras jamais ce bébé que tu avais perdu et le bébé qui arrivait ne serait que d’autant plus chéri. Passant une main dans tes cheveux, tu finis par dire : « Il faut qu’on parle de comment on veut s’organiser quand il sera là, de ce que ça veut dire pour lui mais pour nous aussi. » Vous aviez soigneusement évité ce sujet jusqu’ici mais il était temps de mettre les pieds dans le plat. « Qu’est-ce que tu imaginais de ton côté ? » Mieux valait laisser Edison te dire ce qu’il avait en tête car de ton côté, tu ne savais pas vraiment par quoi commencer et ce qu’il pouvait attendre de toi.

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« Ça ne sera jamais parfait tu sais ? Il faut juste accepter d’ouvrir avec le maximum de choses de faites. » Il relève la tête vers elle et acquiesce tout en soufflant : « je sais, oh oui, crois-moi, je le sais mais je ne suis pas encore prêt à digérer l’information. » Il laisse échapper un éclat de rire gêné mais c’est la vérité. Il préfère rester encore un peu dans la technique de l’autruche … il sait qu’il va devoir se lancer, tôt ou tard. Cameron lui donnera sans doute le coup de pied au cul final pour qu’il finisse par se lancer. Tôt ou tard. « Mon conseil est plutôt de trouver le groupe que tu veux pour l’ouverture, trouver avec eux une date qui leur convient et faire de cette date l’ouverture. Cela te donnera une date buttoir et tu arriveras à finir tout le reste d’ici là. » Edison tourne la tête vers elle quand elle utilise le mot conseil, car elle a toute son attention. Il l’écoute et à chaque mot, son sourire s’étire. C’est ce genre de phrase, ce genre de conseils qui lui fait prendre conscience combien elle est importante, combien elle est devenue importante dans sa vie. Elle a toujours été cette part de calme, de raison dans sa vie. « Tu vois, c’est exactement pour ce genre de conseils, ce genre de moments que je suis convaincu que tu sois ce qui me suis arrivée de mieux », et il agite son index devant elle tout en laissant échapper un éclat de rire. Mais bien évidemment, c’est la vérité. Il pense chacun de ses mots. Elle est la plus belle chose qui soit arrivée dans sa vie. Elle est même devenue son tout, sans s’en rendre compte, sans le savoir, sans même qu’il n’en ait conscience. Il emballe le tout derrière un sourire et un ton distant et amusé mais c’est la vérité.

Elle est assise, il est agenouillé près d’elle en train de préparer le terrain tout en jetant parfois quelques coups d’œil au plan qu’elle a entre les mains. S’occuper des meubles, s’occuper de la chambre de son fils, ça rend son arrivée encore plus réelle et il s’en réjouit. Rien était prévu et pourtant, aujourd’hui, il ne pouvait plus s’imaginer une autre vie. « Moi aussi j’ai hâte. Je vais enfin être maman. » « Et quelle maman ! », dit-il aussitôt d’une voix douce tout en lui lançant un regard complice. Une mère exceptionnelle, il en est convaincu. « Il faut qu’on parle de comment on veut s’organiser quand il sera là, de ce que ça veut dire pour lui mais pour nous aussi. » Edison tourne la tête vers elle alors qu’il est en train de réaliser la première étape du mode d’emploi. Pour eux aussi ? « Qu’est-ce que tu imaginais de ton côté ? » Il se redresse tout en restant agenouillé, un soupir – assez lourd – s’échappe de ses lèvres. « Woh ! Ça, c’est de la question – bonne question », commence-t-il par dire. « Je sais pas trop comment tu voyais les choses --- je, Jenna, je sais que ça va être un peu compliqué mais je pensais être avec toi, avec vous … au début, histoire de te donner un coup de main, histoire de pouvoir partager tout ça sur plusieurs épaules … » Il se souvient des propos de Cameron sur sa vie qui allait se retrouver sans dessus-dessous. « J’m’imaginais squatter ton canapé pour m’occuper du bonhomme quand tu auras besoin d’une pause. » Il penche la tête sur le côté et ajoute aussitôt d’une traite parce qu’il ne veut pas s’imposer, « évidemment, je fais tout ce que tu voudras … si jamais tu préfères ne pas m’avoir dans les pattes ou que je sois là qu’à certains moments de la journée … » Il se tait et affiche finalement un fin et tendre sourire.

« Je veux être là pour vous – pour toi. »

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Edison a fait des pas de géants depuis votre rencontre il y a moins d’un an. Toi, tu avais déjà grandi, tu étais déjà une adulte quand cette grossesse s’était présentée. Pour lui c’était tout à fait différent. Le voir se lancer dans ce projet c’était une preuve qu’il n’était plus tout à fait celui que tu avais rencontré car il gérait tout d’une main de maître. Mais le voir se lancer alors que votre bébé allait bientôt pointer le bout de son nez n’était pas très rassurant non plus. Car il pouvait s’en passer des choses et votre équilibre n’était pas aussi solide que vous aimeriez le croire. « je sais, oh oui, crois-moi, je le sais mais je ne suis pas encore prêt à digérer l’information. » Tu hoches la tête sans rien ajouter. Après tout, ce n’est pas ton commerce, c’est le sien. C’est à lui de décider quand il se sentira prêt de l’ouvrir. Ce chemin, tu l’avais parcouru avec la galerie et tu n’avais pas envie de t’y replonger. Une fois, c’était bien suffisant. Tu ne peux t’empêcher de donner des conseils à Edison qui t’écoute attentivement en te souriant. Parfois, tu as l’impression d’être une enseignante qui permet à son jeune disciple de grandir et de devenir un adulte. Cela te fait sourire toi aussi et tu es attendrie quand Edison te dit : « Tu vois, c’est exactement pour ce genre de conseils, ce genre de moments que je suis convaincu que tu sois ce qui me suis arrivée de mieux » Cela te fait plaisir et en même temps ne peut t’empêcher d’être triste car Edison mérite plus d’amour et de reconnaissance que juste ce que tu lui donnes. « Tâchons que cela reste le cas. » Dis-tu avec un clin d’œil. Parce que tu ne peux t’empêcher de penser qu’Edison va se réveiller un jour et te reprocher de lui avoir mis un bébé dans sa vie. Un bébé qui l’engage sur des dizaines d’années alors que lui n’avait pas envie de grandir. Tu espères que cela n’arrivera jamais mais la possibilité reste belle et bien présente.

La soirée ne fait que commencer vu l’ampleur de la tâche et ton incapacité de donner un coup de main. Mais Edison ne semble pas dérangé de devoir se dépatouiller tout seul. « Et quelle maman ! » Un sourire timide se dessine sur tes lèvres. Depuis l’annonce de ta grossesse, toutes les personnes de ton entourage avaient insisté sur le fait que tu serais une superbe mère. Toi, tu n’en étais pas persuadée. Qu’est-ce qui faisait que tu serais une très bonne maman ? Comme toutes les mères sur terre, tu allais faire de ton mieux en espérant ne pas trop détraquer ton enfant. Tu ne pouvais espérer plus. La discussion que vous aviez repoussée sans vraiment le faire exprès est sur le tapis alors tu mets les pieds dans le plat. Comment est-ce que vous allez vous organiser quand le bébé sera là ? « Woh ! Ça, c’est de la question – bonne question. Je sais pas trop comment tu voyais les choses --- je, Jenna, je sais que ça va être un peu compliqué mais je pensais être avec toi, avec vous … au début, histoire de te donner un coup de main, histoire de pouvoir partager tout ça sur plusieurs épaules ... J’m’imaginais squatter ton canapé pour m’occuper du bonhomme quand tu auras besoin d’une pause. Evidemment, je fais tout ce que tu voudras … si jamais tu préfères ne pas m’avoir dans les pattes ou que je sois là qu’à certains moments de la journée … Je veux être là pour vous – pour toi. » Tu sais que tu ne pourras pas tout gérer toute seule. Les mamans qui y arrivent sont des supers héroïnes à tes yeux et vu qu’Edison propose de partager le fardeau, tu ne vas pas t’en priver. Toi aussi tu vas avoir besoin de sommeil, toi aussi tu vas avoir besoin de faire une pause. Et puis, tu n’allais pas pouvoir prendre de congé maternité, pas avec la galerie. Tu pouvais laisser Chelsea gérer un mois, tout au plus mais tu n’allais pas pouvoir arrêter totalement. Tu l’as toujours su mais cela allait être difficile à vivre car tu savais déjà que tu voudrais passer le plus de temps possible avec ton enfant. « Tu peux aménager ici pour les premiers mois si tu veux. J’ai un canapé lit dans le bureau en bas. Et tu as raison, je vais avoir besoin d’aide. » Contrairement à beaucoup de personnes sur terre, tu n’avais pas de mal à le reconnaître et à en demander. « Il faudra qu’on trouve un équilibre une fois que ton club aura ouvert. De mon côté, je ne vais pas pouvoir me permettre de laisser trop longtemps la galerie à Chelsea. Pas que je ne lui fais pas confiance mais elle n’est pas encore prête à tout assumer seule. » Et tu n’avais pas envie de laisser ce bébé là trop longtemps de côté. Cette galerie, c’était le cadeau que t’avait fait ta tante en te laissant la plupart de l’argent qu’elle avait de côté. « Il va falloir que l’on communique plus que jamais alors autant que tu sois ici si cela te convient. » Tu sais déjà ce que ton entourage va te dire, tu entends déjà les jugements et les reproches, tu les entends déjà dire que ce n’était qu’une excuse pour qu’Edison et toi deveniez plus que des co-parents. Mais ce n’était pas comme cela que tu le voyais. Depuis l’annonce de ta grossesse et cette soirée dans tes draps, votre relation n’avait été rien d’autre que platonique. Pour l’instant, il était hors de question que ton enfant quitte cette maison mais un jour, tu savais qu’il faudra qu’il partage son temps entre Edison et toi. « Tu envisages quels horaires d’ouverture pour ton club ? » Lui demandas-tu curieuse.

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« Tu peux aménager ici pour les premiers mois si tu veux. J’ai un canapé lit dans le bureau en bas. Et tu as raison, je vais avoir besoin d’aide. Il faudra qu’on trouve un équilibre une fois que ton club aura ouvert. De mon côté, je ne vais pas pouvoir me permettre de laisser trop longtemps la galerie à Chelsea. Pas que je ne lui fais pas confiance mais elle n’est pas encore prête à tout assumer seule. » A vrai dire, il ne s’attendait pas à autant de mots ni même à une telle proposition.
A vrai dire, il pensait qu’elle allait lui propose de venir quelques temps, de prendre un ticket pour lui donner un coup de main mais apparemment, ils étaient un duo. Une sorte de partenariat dont la nature n’était pas encore définie et il ne pouvait que s’en réjouir et s’en rassurer. Cela signifiait qu’il allait avoir, qu’il avait une place dans sa vie, dans leurs vies. Bien que l’idée d’être père l’effrayait encore, il refusait de manquer à ce rôle, de ne pas remplir le « contrat ». Il ne voulait pas être son père. Edison acquiesce, silencieux, le regard rivé sur Jenna qui ne semble plus pouvoir s’arrêter. « Il va falloir que l’on communique plus que jamais autant que tu sois ici si cela te convient. » La proposition était donc réelle. Elle acceptait de lui laisser une petite place sous son toit. Certes, c’était de manière temporelle mais les premiers jours, les premières semaines sont essentielles. Il voulait être là pour faire connaissance avec sa future rockstar. « Je, commence-t-il par dire un peu bredouille, --- évidemment que ça me convient. Tu plaisantes ?! » Il esquisse un large sourire tout en ajoutant, « c’est avec plaisir que j’accepte et merci de me trouver une petite place ici. » Il acquiesce de plusieurs signes de tête enthousiaste à ses propres paroles. L’enthousiasme est visible, palpable même. Un sourire toujours accroché à ses lèvres, il reprend son activité en reposant son attention sur ce qu’il doit faire.

« Tu envisages quels horaires d’ouverture pour ton club ? » « On va être flexibles. Les concerts seront à partir de 20 heures jusqu’au petit matin mais je pense que nous allons également louer les locaux pour d’éventuelles répétitions pour les groupes du coin ... pendant la journée. L’idée, c’est que ce soit vraiment un endroit fait pour et par les musiciens », qu’il répond alors sans pour autant détacher son attention des pieds du lit qui commencent à prendre forme. Il se redresse pour jeter un coup d’œil au plan. « Ca va vraiment être le lieu qui nous avait manqué quand on était gamins … », il relève la tête vers elle, « un vrai rêve de gosse. » Pourtant, c’était ce projet qui allait être essentiel à ses yeux … pour son avenir, pour avoir une vie stable.

« Je suis persuadé qu’on trouvera rapidement notre rythme, entre ta galerie, la salle de concert et ce bonhomme … l’équipe sait déjà que vous êtes la priorité. », ajoute-t-il alors sans vraiment attendre de réponse, simplement pour lui dire ce qu’il pense. C’est ainsi avec Jenna désormais. Il balance la vérité sans prendre plusieurs chemins. Avec elle, tout est plus facile.

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La discussion s’amorçait petit à petit. Vous ne faisiez que la toucher du doigt, là, un tout petit peu mais c’était bien le début de la discussion sur comment est-ce que vous alliez gérer cette situation une fois que le bébé sera là. Vos emplois du temps respectifs étaient plutôt chargés et pas toujours compatibles. Il allait falloir s’organiser et communiquer comme tu le mentionnais à Edison. Ce dernier acquiesçait comme si tous les mots qui sortaient de ta bouche étaient la plus belle chose du monde. Tu avais conscience que tu lui offrais une opportunité que peu de pères avaient quand ils n’étaient pas en couple avec la mère de leur enfant. Toutefois, tu restais persuadée que lui comme votre enfant allait bénéficier de ce lien qui se créera dans les premières semaines de sa vie. « Je ... évidemment que ça me convient. Tu plaisantes ?! C’est avec plaisir que j’accepte et merci de me trouver une petite place ici. » Tu lui souris attendrie de ce bonheur si simple. Edison n’avait toujours demandé que ça, d’être là pour toi et le bébé. Au fond, cela te rassurait aussi de te dire que tu pourras te reposer sur quelqu’un, que tu ne seras pas toute seule à devoir d’occuper de ce petit être qui va aspirer toute ton énergie comme une sangsue les premiers mois. Tu avais toujours voulu vivre ce rêve de parentalité à deux alors même si ce n’était pas parfait, tu auras au moins la sensation de ne pas être seule. « La maison est bien assez grande pour toi. Je te montrerai le bureau quand tu auras fini de monter le berceau, tu pourras voir ce que tu veux amener. » Il allait certainement falloir que tu fasses un peu de place pour qu’il puisse amener des affaires mais cela ne serait pas bien difficile. Cela faisait quelques semaines que tu habitais seule car Finn avait fini par quitter la maison. C’était avec regret que tu l’avais vu faire ses valises mais votre colocation avait duré bien plus longtemps que tu ne l’avais imaginé. Et tu étais rassurée qu’elle se soit bien terminée, tu n'avais pas perdu ton ami, au contraire.

Parce que tu savais qu’il y avait une certaine organisation à avoir, tu ne pus t’empêcher de demander à Edison ce qu’il envisageait pour son club. Quels horaires d’ouverture il voulait avoir notamment car contrairement à toi, les horaires ne seraient pas uniquement journaliers. « On va être flexibles. Les concerts seront à partir de 20 heures jusqu’au petit matin mais je pense que nous allons également louer les locaux pour d’éventuelles répétitions pour les groupes du coin ... pendant la journée. L’idée, c’est que ce soit vraiment un endroit fait pour et par les musiciens. ]Ca va vraiment être le lieu qui nous avait manqué quand on était gamins … Un vrai rêve de gosse. » Tu savais que les mots qui sortaient de la bouche du jeune homme étaient honnêtes. Il était concentré sur le montage du lit qui prenait forme petit à petit mais toi, tu ne pouvais t’empêcher de paniquer un peu. Un club ouvert quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre … Tu savais qu’Edison n’était pas tout seul, il t’avait parlé de son équipe mais tu savais aussi que cette salle, ce projet, c’était son bébé à lui. Le monde de la nuit n’était pas un monde que tu connaissais bien. Mais tu en avais entendu parler, tu savais ce qui pouvait s’y passer. Il n’y aurait qu’à espérer qu’Edison en sortirait indemne. « Je suis persuadé qu’on trouvera rapidement notre rythme, entre ta galerie, la salle de concert et ce bonhomme … l’équipe sait déjà que vous êtes la priorité. » Un rythme, vous alliez en trouver un. La question était de savoir lequel et comment il allait se trouver. Car cela risquait de se faire dans la douleur. Vos emplois du temps n’étaient pas vraiment alignés. Toutefois, tu ne voulais pas trop t’inquiéter, cela ne servait à rien. « C’est bon à savoir. » Lui dis-tu avec un sourire. « On profitera de ces premiers mois pour trouver notre rythme et cela nous permettra de savoir comment on veut s’organiser sur le long terme. » Tu étais certaine qu’Edison n’y avait pas pensé mais à terme, un jour, il vous faudra certainement mettre les pieds dans un tribunal pour établir des droits de garde. Tu avais vu trop de personnes se déchirer, qu’elles soient mariées ou non et tu voulais protéger ton enfant. Il n’était pas question de le priver de son père, au contraire, c’était plus de s’assurer que chacun était conscient de ses responsabilités et pouvoir mettre des règles derrière tout cela. Mais vous n’en étiez pas encore là. « Comment est-ce que l’idée d’ouvrir ce club t’est venue ? » Tu cherchais à mieux le comprendre, à toujours en apprendre plus sur lui parce que vous aviez sauté un certain nombre d’étapes pour en arriver ici.

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   @Jenna Caldwell
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« C’est bon à savoir. On profitera de ces premiers mois pour trouver notre rythme et cela nous permettra de savoir comment on veut s’organiser sur le long terme. » Il acquiesce sans la regarder, bien trop concentré à s’occuper de ce lit qui ne tarderait à pas à accueillir leur partenaire, leur enfant. Bizarre de se dire « leur ». Edison avait encore du mal à parler d’une vie à trois. Rien était clair. Tout était à écrire. Il place quelques vis entre ses lèvres tout en se levant pour continuer à suivre les indications montrées dans le plan. Une scène dont il ne se serait jamais imaginé être un personnage secondaire et encore moins principal ; aujourd’hui, c’était sa vie. Le décor de sa vie. Et à le regarder comme ça, il avait l’air de s’en sortir et d’y apprécier sa place.

« Comment est-ce que l’idée d’ouvrir ce club t’est venue ? » Il relève la tête vers elle alors qu’il est en train de vérifier que le lit est bien droit. Pas vraiment compliqué à monter en soi, il avait bien fait de commencer par ça. Il jette un coup d’œil au plan pour voir qu’il est temps désormais de mettre les roues qui étaient présentes sous le lit afin de pouvoir le déplacer où bon nous semble, ou plutôt où on a besoin. « Avec Cam’, on a toujours parlé du fait que ça aurait été pas mal d’avoir un endroit où se lancer de manière locale, avoir un tremplin … pour compenser un manque cruel de moyens. C’était un rêve de gosse, une idée d’adolescents un peu rêveurs … » C’était. Il en parle au passé. Il penche le lit pour venir y placer les roues, restant concentré sur sa tâche tout en continuant de s’activer. « L’idée est restée dans un coin de mon esprit et quand j’ai appris pour la grossesse, … j’ai envie que tu puisses compter sur moi, Jenna. » Il s’arrête, pose son regard sur elle. « Que tu puisses compter sur moi, qu’il puisse compter sur moi … et le groupe fonctionne, c’est sûr mais je ne suis pas naif. Ca peut s’arrêter … à tout moment. Je me suis dis que cette salle de concert pourrait être la stabilité que je pourrais apporter … y’a sans doute mieux comme stabilité … » Il se pince les lèvres. Il aurait pu avoir un autre boulot. Il aurait pu avoir un boulet « normal ». « Disons que vous avez été le petit coup de pied au cul dont j’avais besoin. » Un sourire apparaît sur ses lèvres alors qu’une de ses mains se pose sur le lit qui est désormais sur ses quatre roues.

« T’es pas obligée de rester ici … si jamais t’as besoin de te reposer … je peux finir tout seul, si tu veux. » Il tapote du bout des doigts le bois avant de poser son regard sur ce lit encore vide. « Tu veux ça où ? Déjà un endroit feng shui en tête ? », finit-il par lui demander en reposant son attention sur elle.

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@Edison Dorn & Jenna Caldwell

Parler du futur n’avait jamais été votre spécialité. Principalement parce que vous n’étiez pas censés avoir un futur tous les deux mais aussi parce que s’occuper du présent était déjà quelque chose qui prenait toute votre énergie. Pourtant, il allait falloir le faire à un moment donné. Le fait que vous n’étiez pas un couple, que vous étiez deux individus dans une relation non définie qui allait avoir un enfant n’arrangeait clairement rien à la situation. Alors tu faisais ton possible pour t’assurer que le peu qu’Edison imaginait était bien aligné avec ce que tu avais en tête. Fini les surprises, vous en aviez déjà eu assez ces derniers mois. Pour ce soir, le sujet était clos, vous aviez déjà avancé un petit peu et tout comme la chambre de l’enfant, il faudra que les choses avancent pas à pas. Tu profites de la situation pour essayer de mieux comprendre Edison et surtout, de mieux comprendre d’où lui est venue l’idée de sa salle de concert. Car en fonction de sa réponse, tu pourras comprendre bien mieux quelle priorité il lui donnera. « Avec Cam’, on a toujours parlé du fait que ça aurait été pas mal d’avoir un endroit où se lancer de manière locale, avoir un tremplin … pour compenser un manque cruel de moyens. C’était un rêve de gosse, une idée d’adolescents un peu rêveurs …  » Tu souris car c’est exactement ce que tu as voulu faire avec ta galerie. Permettre à de jeunes artistes ou du moins, de nouveaux artistes de se lancer dans ce milieu, d’avoir le tremplin qu’il pouvait leur manquer dans ce monde intransigeant et fermé. « L’idée est restée dans un coin de mon esprit et quand j’ai appris pour la grossesse, … j’ai envie que tu puisses compter sur moi, Jenna. Que tu puisses compter sur moi, qu’il puisse compter sur moi … et le groupe fonctionne, c’est sûr mais je ne suis pas naif. Ca peut s’arrêter … à tout moment. Je me suis dis que cette salle de concert pourrait être la stabilité que je pourrais apporter … y’a sans doute mieux comme stabilité …  » C’était un raisonnement que tu n’étais pas sûre de suivre à 100%. En terme de stabilité, le débouché qu’il avait choisi n’était vraiment pas ce qu’il y avait de mieux. Tu avais bien conscience de ne pas être la personne la plus stable en terme de revenu et d’activité car ton salaire variait d’un mois à l’autre mais tu avais un certain nombre d’années d’activité où tu avais mis de côté et cette maison qui était à ton nom. Edison allait rencontrer des déceptions s’il pensait qu’il allait être à l’abri de quoi que ce soit. Mais il avait raison sur une chose, si le groupe s’arrêtait, au moins il aurait cela à gérer. « Disons que vous avez été le petit coup de pied au cul dont j’avais besoin. » Il semblerait que pour l’instant, Edison voyait cela comme une bonne chose. Mais tu ne savais pas combien de temps cela allait durer quand il faudrait rester à la maison plutôt qu’aller s’occuper du club car votre fils sera malade ou quand il faudra rester à la maison au lieu de sortir avec ses amis. Edison était encore jeune et c’était un style de vie que tu avais laissé depuis longtemps derrière toi. « Finalement, nos activités ont le même but. Veiller à donner une chance aux artistes qui n’ont pas les clés pour percer. » Et il y en avait beaucoup. Avoir les clés ne veut pas dire réussir mais cela ne peut qu’améliorer vos chances. Tu bois une dernière gorgée d’eau pour accompagner le dernier morceau de la pâtisserie qu’Edison t’avait amenée. Tu n’hésitais pas à te faire plaisir, il sera toujours temps de reprendre le yoga et le pilate quand le bébé sera parmi vous. « T’es pas obligée de rester ici … si jamais t’as besoin de te reposer … je peux finir tout seul, si tu veux. Tu veux ça où ? Déjà un endroit feng shui en tête ?  » Cela aurait pu être ton genre, avec le yoga en tout cas mais tu t’en fichais. Tu avais une idée de l’endroit où tu voulais le lit, plus par souci de praticité qu’autre chose. « Rien de tout ça mais je veux bien que tu le colles contre le mur juste en face. » Dis-tu en lui montrant le mur en question. Tu le laissais pousser le lit alors que tu te levais de la chaise dans laquelle tu étais installée. « Merci beaucoup Edi. » Lui dis-tu avant de venir déposer un baiser sur sa joue. Tu lui étais réellement reconnaissance. « Je suis un peu fatiguée alors je te raccompagne pas mais merci pour tout et pour les pâtisseries surtout. » Dis-tu avec un clin d’oeil et un sourire en coin sur les lèvres. Tu le pris rapidement dans tes bras pour le saluer avant de prendre la direction de la porte de la chambre et de lui dire : « Je t’appelle demain. » Tu l’appelais tous les jours pour lui donner un update de toute manière. En attendant, tu comptais bien te reposer tranquillement.