-29%
Le deal à ne pas rater :
DYSON V8 Origin – Aspirateur balai sans fil
269.99 € 379.99 €
Voir le deal

Aller à la page : Précédent  1, 2

 (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE

Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  En ligne
(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34325 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Empty
Message(#)(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 EmptyDim 8 Oct 2023 - 13:54


THE SHADOW OF MY LOVE
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 873483867

Vouloir éviter la dispute en en préparant une plus grande encore pour le futur, c’est du Amos tout craché et, si je dois faire preuve d’honnêteté intellectuellement, je l’admets sans mal. Je ne peux prétendre que je suis aussi surprise qu’offusquée par la brutalité de ses décisions de la façon dont il a agi en m’enfermant dans cette pièce. Pour autant, ai-je l’intention de me cesser de me battre contre ses plus mauvaises habitudes ? Absolument pas. Je suis trop éprise de liberté et d’égalité dans mon couple pour lâcher les armes. Toute ma vie, je me suis battue pour être l’égale des hommes dans un milieu où je partais de loin, et je n’ai pas l’intention de m’écraser dans la vie intime simplement parce que mon amant a été élevé dans un monde où l’homme dirige et prend toutes les balles à la place de son épouse lorsque c’est nécessaire. J’ai le cuir assez solide pour mener mes batailles, nos batailles à ses côtés et pour affronter les conséquences de mes actes.

Pour autant, est-ce que l’attitude d’Amos remet en question ma dévotion à lui et à notre famille ? Pas une seule seconde. Comme je n’envisage pas une seule seconde, s’il devait prendre la fuite, de ne pas le suivre dans sa cavale et de nous séparer. Quel genre de partenaire et de mère cela ferait de moi ? Je n’ai pas lié ma vie à la sienne pour l’abandonner lorsque la situation devient compliquée et les choses difficiles. Le meilleur et le pire ne faisait pas partie de nos vœux – notre mariage était civil et non religieux – mais c’est bien dans dans ces deux cas et tout ceux au milieu que j’envisage de rester à ses côtés. J’ai commis le meurtre dont il est suspecté, qui plus est. « Je suis sur le coup aussi. A nous deux, on le gagnera ce pari. De toute façon, on gagne toujours. » Je hoche la tête, chatouillée par l’envie de lui rappeler qu’il aurait dû s’en souvenir au lieu de m’enfermer, de ce mantra. Mais je sais quand il est inutile de m’entêter à tenter de lui faire comprendre mon point de vue de force. Ce que j’espère, c’est qu’il y viendra : la conversation est terminée pour l’instant, mais nous n’avons rien soigné. « Ils ne retrouveront pas de corps. » Parce que corps il n’y a certainement plus. « Dans ces conditions, la chance devrait tourner en notre faveur. » Notre, pas la sienne.


❈❈❈❈


En m’habillant et en parlant de Micah à Amos – je veux le soigner du sentiment d’avoir raté trop de chose en les lui racontant pour qu’il se les approprie – je l’observe, allongé sur le lit, les bras en croix. Je me demande comment il se sent, qu’est-ce que l’on ressent lorsqu’on est privé de toute liberté. Celle d’aller et venir, mais pas uniquement : celle de décider à quelle heure on se couche, à quelle heure on se lève, on se lave, on sort faire un tour dans la cour. Je ne supporterais pas une vie derrière les barreaux. Après deux mois enfermés, se retrouver "dehors", bien que limité dans ses mouvements, doit être autant le soulager que lui sembler étrange, presque irréel. « Je partais plus longtemps, avant… Je pensais que c’était la longueur qui justifiait que j’étais pas à l’aise en rentrant. » Je voudrais trouver les mots pour lui dire que rien n’a changé pour Micah, qu’il est son père et que ces deux derniers mois ne l’ont pas détachée de lui. Qu’elle ne le repoussera pas, qu’elle n’aura pas peur de lui et que tout sera comme avant. Mais je me dis que notre princesse le lui prouvera mieux que moi. Certains soirs – souvent – je lui ai parlé de son père et d’à quel point elle lui manquait. J’ai lu dans ses yeux toute sa curiosité et toutes les questions qu’elle n’est pas encore capable de formuler, tout comme j’y ai lu qu’elle se languissait de lui. « J’espère que ça va bien se passer. » Je rejoins la chambre et, délicatement, je m’assied sur le rebord du lit, ma main caressant la cuisse d’Amos. « J’aurais peut-être dû me rassurer. » - « Tout va bien se passer. Tu lui as manqué, elle va être excitée comme une puce en te voyant. » J’ignore si Chad a dit à notre fille que son père l’attendait à l’appartement ou si cela sera une surprise pour Micah. « D’ici quelques jours, ce sera comme si tu n’étais pas parti pour elle. » Elle gardera peut-être une angoisse sous-jacente qu’il parte à nouveau, mais je suis certaine qu’elle renouera avec tous leurs rituels en un clignement de cil. « Tu n’as rien à craindre. » Ses angoisses sont palpables, et j’aimerais posséder les mots capables de les faire disparaître. « Qu’est-ce qu’elle demande ? » J’esquisse un sourire tendre, rejetant mes cheveux en arrière avant de les discipliner avec la brosse à cheveux que j’ai attrapée sur ma table de nuit. « Toi, beaucoup. » Elle ne l’a pas oublié une seule seconde. « Et en fonction des circonstances, moi, le bain, la peluche que lui a offerte Spencer, manger, jouer, et à peu près tous les mots qu’elle a appris. Elle a déjà compris comment exiger. » Et comment se faire obéir puisque généralement, Ruth et moi nous plions aux exigences de madame, enjouées face à ses progrès avec la maîtrise de la langue. Je ne me fais aucune illusion : d’ici quelques mois, notre fille sera un parfait exemple d’enfant bien trop gâtée et capricieuse. Son petit caractère s’affine, et il me semble parfois plus trempé que le mien. « Chad, tu lui as dit que j’étais où ? » Mon sourire s’estompe et, avant de lui répondre, je réfléchis un instant, dépose la brosse à cheveux sur ma table de nuit, et pose mes doigts sur son torse. « Ta famille sait. » Son arrestation a été assez médiatisée pour que l’un d’entre eux finisse par l’apprendre et, avec lui, le reste du clan Taylor. « Je sais que la police a cherché à savoir s’ils savaient quelque chose, comme ils l’ont fait avec moi. Et Reagan leur a expliqué la situation. Que tu étais innocent aussi, que c’était une erreur. » Je sais combien l’image que se font ses proches de lui compte, et je sais que la pilule aura peut-être du mal à passer. « Ils étaient surtout inquiets pour toi. » J’ai même accepté de répondre à plusieurs appels de sa mère qui se faisait un sang d’encre. Elle n’a rien dit, mais je suis certaine qu’une part d’elle me juge coupable de la situation sans avoir le moindre argument. « Tu étais au mauvais endroit au mauvais moment. C’est ça qu’on leur a dit, et je pense qu’ils y croient. » Je ne les fréquente pas tous, je ne peux pas l’affirmer pour chacun d’entre eux. « C’est le cas de Chad en tout cas. Il a proposé de lui-même de prendre Micah le temps de l’audience. » Le clan Taylor sera soulagé d’apprendre qu’Amos a été libéré, sans l’ombre d’un doute. J’ignore si Reagan les a déjà prévenus ou si Chad s’en est chargé.

Et le benjamin des Taylor sonne à l’interphone pile à l’instant où l’on parle de lui. Amos est le premier à s’animer, enfilant des vêtements plus rapidement que je ne l’ai jamais vu faire, pour presque se précipiter sur la porte d’entrée qu’il ouvre au moment où Chad sort de l’ascenseur avec une Micah qui lâche immédiatement la main de son oncle pour courir de sa démarche de plus en plus assurée mais qui semble toujours empreinte d’une maladresse attendrissant vers son père. Elle tend ses petits bras dans sa direction et lorsqu’Amos la soulève du sol, je l’entends l’appeler plusieurs fois. Je reste en retrait jusqu’au départ du frère d’Amos et rejoint mon amant et notre fille lorsqu’il referme la porte d’entrée. Micah, certainement submergée par l’émotion qu’elle est encore trop petite pour contrôler, sanglote doucement en serrant ses petits poings autour du cou de son père. « Oh, princesse. » Je dépose un baiser sur le front de ma fille, avant de caresser ses cheveux et de relever mes yeux vers Amos. Ma seconde main vient se poser sur son bras que je serre entre mes doigts. Lui aussi a les yeux humides. « Tu veux que Micah te montre les nouveaux jouets qu’on a acheté pour cette maison ? » Appartement est un terme encore trop compliqué pour la petite qui semble avoir compris que nous étions dans une seconde "maison".





:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Empty
Message(#)(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 EmptyLun 9 Oct 2023 - 0:53




THE SHADOW OF MY LOVE

Au fond, je le sais qu’on ne retrouvera pas trace du corps de la disparue. Jamais Raelyn n’aurait remis le sort de notre famille entre les mains d’un nettoyeur qui ne brillerait pas par ses compétences. En outre, je suis également persuadé qu’elle n’aurait pas ajouté une paire d’yeux supplémentaires comme témoin de son crime. Chaque personne informée de notre secret représente un danger, si bien que je soupçonne le gars chargé de se débarrasser du corps aussi mort que Lou. Est-ce que ça m’inquiète ? Moins que d’être séparé de mon épouse et de ma fille. Je n’ai pas bien vécu ses deux mois loin des miens. L’enfermement n’en aura été que plus difficile à accepter. Je ne suis pas taillé pour les petits espaces sans fenêtre. Mon regard, il doit porter mon imagination jusqu’aux confins des mondes. En regardant l’horizon, je dois être pris par le vertige de l’infini. En prison, les frontières sont étroites : elle commence à la porte d’une cellule et s’arrête au pied d’une fenêtre trop barrée et trop haute pour apercevoir autre chose qu’un ciel de traîne, d’éclaircie ou étoilé. Comment vais-je réagir lorsque j’aurais tout le loisir de contempler l’océan ? Me semblera-t-il trop grand ? Est-ce que je l’aurai en horreur ? Me fera-t-il peur ? Pour l’instant, ces questions m’importent peu. Une douche, une étreinte et plusieurs baisers plus tard, à présent que je suis allongé nu dans ce lit qui n’est pas mien - je ne lui retrouve que le parfum de Raelyn puisqu’elle y a dormi plus de trente jours sans moi - je lutte contre les souvenirs douloureux de mon passé. Je redoute le retour de Micah parce que j’ai peur que sa réaction me rappelle celle de Sofia qui, dans les premières années de sa vie, retrouvait un presque inconnu à chaque fois que je rentrais d’une mission en mer. Elle pleurait, mon enfant. Elle me repoussait et réclamait sa mère, me déchirant le coeur en deux sans le réaliser ou le voir vraiment. Elle n’était qu’un bébé à qui le sort arrachait son papa pour qu’elle compte dans ses bacs plus de jouets ou de peluches qu’elle n’en désirait réellement. Je l’ai regretté souvent, ce choix de carrière improvisé, provoqué par les circonstances. J’ai payé les conséquences calculées avec les taux d’intérêt maximum. Alors, oui, malgré que ce jour signe celui de ma presque-libération, même si je m’en souviendrai comme celui où j’ai pu embrassé ma femme et ma fille, j’ai peur. La nervosité me gagne rapidement. Mon pied s’agite, ma respiration s’accélère pour de mauvaises raisons, je perds tous les bénéfices de mes retrouvailles avec ma complice et, me moquant bien de la pudeur - Micah est notre faiblesse à tous les deux -, j’explique par bribes ce qui me traverse l’esprit à mon épouse attentive.

Elle s’est assise à côté de moi dès ma première évocation à mon passé. Elle a accroché ma cuisse de sa main et la mienne s’est naturellement posée sur son genou. J’ai songé que j’avais de la chance qu’elle m’aime encore, qu’elle m’aime autant, si ce n’est plus qu’au premier jour. Rae prend la peine de chercher les mots pour tenter de m’apaiser et, si mes angoisses persistent, elle n’enfle plus jusqu’à comble tout espace vacant de mon estomac. « Et si…» Deux mois, ce n’est pas suffisant pour être marqué par le sceau de l’oubli et, toutefois, je réprime un : “et si elle ne me reconnaissait pas, si elle ne me reconnaissait plus. Je le tais moins par peur de dire une bêtise que grâce à la conviction que je m’apprête à en prononcer une plus grosse que moi. Micah appelle “papa.” Elle a associé le mot à mon visage : ce n’est pas le fruit d’un heureux et fortuit hasard. J’en suis conscient, sauf que l’effroi n’est pas un phénomène rationnel. «Et, je crois que je m’en fais trop.» Je m’étais simplement promis d’être toujours là pour mon enfant et je suis assailli par un tel sentiment d’échec et de redondance dans l’erreur que mon anxiété s’en nourrit. Alors, j’essaie de conjurer le sort en m'attardant sur le factuel. Que réclame-t-elle ? Qu’exige-t-elle toujours plus grâce à un “encore” ? Rae, qui n’est pas avare d’anecdotes, m’émeut d’en parler avec tant d’admiration tandis que je me souviens de ce que représente quelques jours dans l’évolution d’un enfant. «J’ai hâte d’entendre.» ai-je avoué, pressant le genou de ma compagne un peu plus fort. C’est signe que je suis effectivement pressé de rattraper ses progrès, de les constater de moi-même, de m’en émerveiller sans honte, de rejoindre le cercle des privilégiés qui ont la chance de voir cette enfance grandir, de ne plus perdre une minute de ses prouesses parce que, quelque jours, ça équivaut à des minutes dans la vie d’un enfant. Ils grandissent trop vite et, souvent - beaucoup trop - je maudis l’adverbe d’intensité porteur de péjoration. Trop, c’est comme mieux, c’est l’ennemi du bien ou de la perfection. Trop, ça sous-entend que le sablier est cassé et que le temps s’égraine à toute vitesse. Trop, c’est excessif et ne le suis-je pas ? Ne le suis-je pas assez pour dramatiser en de rares exceptions ? L’optimisme m’a quitté il y a longtemps, mais cette fois, aidé par la tendresse de Raelyn, j’arrive à me détendre assez pour m’interroger à propos de mes proches. A mesure que j’en apprends, au plus je grimace. «Ouais. Je me doutais bien que l’info s’arrêterait pas au pied du panneau Kilcoy, mais j’aurais préféré. Ma mère ? » Pas trop casse-pied ? «Et, Abe ?» S’est-il offusqué ? A-t-il posé des questions à propos du chef d’accusation ? «ça, j’aurais aimé te l’éviter.» L’épisode enfermement dans le bureau aussi, mais j’ai toujours l’intime conviction que je ne disposais pas d’autres options. «Est-ce que ma mère a…» Et je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase que la sonnerie du parlophone stridule dans tout l’appartement.

Au premier retentissement, je me suis debout avec vigueur. Je me suis faxé dans mes jeans plus vite que Lucky Luke dégainant son revolver. Un souffle plus tard, j’étais devant la porte à saluer et à remercier mon frère plus vite que ne l’exige la bienséance. Je suis tout à mon enfant qui court vers moi. Accroupi pour accrocher son regard, je lui ai tendu les bras et si je n’ai pas couru dans sa direction, c’est pour ravir mon coeur de ce qui m’aurait échappé si je m’étais précipité : ses jambes ne sont plus arquées. Sa démarche est moins scalène. Elle ne penche plus de droit à gauche parce que ses genoux seraient encore trop faibles pour soutenir son poids. Elle se dandine dans ma direction avec une aisance que je suis gorgé de fierté. «Mon bébé.» ai-je hélé d’une voix soufflé, presque inaudible, parce que je ne l’ai pas hélé, je suis émerveillé, béatifié par le bonheur de la serrer enfin dans mes bras. Elle, elle a enroulé ses petites menottes autour de mon cou, elle a posé sa tête sur mon épaule, elle a souri pour mieux s’abandonner à ses émotions. «Non, ne pleure pas.» l’ai-je priée, la berçant au rythme de la chanson musée par mon coeur ému. Mon regard se délave : je suis touché. La revoir me bouleverse - un morceau de moi s’était imaginé que ça n’arriverait plus - et son accueil autant que ses larmes me bousculent. Comment rester digne et à l’image des hommes de la famille quand sa fillette pleure de joie ? Lorsqu’elle sanglote, possiblement, sur les angoisses rapportées plus tôt par sa maman. «Je suis là. Je m’en vais plus.» Quelle dure lutte de ne pas tomber à pic dans le fossé de la nostalgie. Combien de fois ne les ai-je pas déclamés, ces mots ? Combien de fois n’ai-je pas menti à Sofia, jusqu’à la dernière fois ? Je ne saurais compter étant donné que je les chasse, ses vieilles idées. Je me concentre sur Raelyn qui, maintenant mon frère parti, s’approche de sa famille. «Je voulais pas la faire pleurer.» Même si elle commence doucement à se calmer au contact de mes lèvres sur ses petites joues ou de de celles de sa mère sur son front. Elle respire fort, encore. Sa poitrine se soulève de petits spasmes dits de sanglots et je m’emploie à me maîtriser. J’invoque la sérénité alors que j’acquiesce d’un signe de tête. «Va pour les jouets.» Et va aussi pour expliquer à ma fillette où je l’emmène, où j’étais - des mensonges, une panoplie de boniments - et pourquoi elle peut être rassurée à présent, je resterai là. Tout n’est que chuchotis, faute à ma nature, mais rien n’est secret. Arrivé dans les chambres, nous nous asseyons à trois au milieu de la pièce et c’est ensemble que nous admirons - et, pour ma part, je feins d’être subjugué - devant gribouille la grenouille, turbo l’escargot, le cube d’éveil et les jeux des sens et des goûts. «Est-ce que tu peux annuler Ruth, demain ? Si ça ne la perturbe pas trop ? Est-ce qu’on peut lui donner quelques congés payés par jour ? Il dit quoi le contrat ? » Et, c’est quoi le mieux pour notre merveille ? A-t-elle besoin de ses deux figures adultes autour d’elle ? «Peut-être que tu devrais rester avec nous, demain. Je voudrais que tu le fasses et je crois que ça pourrait lui faire du bien qu’on soit tous les trois.» Retournant mon attention sur Micah, je lui ai promis que je lui donnerais le bain, que je la borderai ce soir-ci et le prochain, et tous ceux qu’elle souhaitera, aussi longtemps qu’il le faudra. Elle a essayé ses larmes à présent. Elle rit quand je prête des voix étranges à ses nounours qui volent dans sa direction et moi, je suis de nouveau étranglé par l’émotion de l’entendre prononcer une phrase presque grammaticale : son prénom - ou presque - suivi de “a faim”. Qu'est-ce qui aurait pu présager qu'elle peinerait à me libérer à l'heure du coucher ?
Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  En ligne
(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34325 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Empty
Message(#)(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 EmptyLun 9 Oct 2023 - 19:52


THE SHADOW OF MY LOVE
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 873483867

« Et si… » Amos s’inquiète, il cogite bien trop et mes doigts se resserrent un peu plus autour de sa cuisse. Pas de et si. Tout va bien se passer, Micah n’est pas Sofia et son père n’est pas parti assez longtemps pour qu’elle l’ait oublié ou qu’elle soit durablement marquée. Certes, il lui a manqué et elle l’a beaucoup réclamé. Mais n’est-ce pas la preuve que sa place dans le cœur de notre enfant est toujours intacte ? Que Micah regardera à nouveau son père avec des yeux brillants et tendre dès qu’il lui ouvrir la porte. « Et, je crois que je m’en fais trop. J’ai hâte d’entendre. »« Tu t’en fais trop. Mais c’est normal. » Je ne suis pas désarmée face à ses craintes : je les comprends parce que je sais d’où elles viennent. Elles ne sortent pas de nulle part et, au contraire, prennent racine dans son passé de militaire qui est passé à côté de beaucoup trop de choses. « D’ici quelques semaines, elle aura oublié que tu est parti. Elle sera juste heureuse de t’avoir pour elle toute seule. » Nous n’avons pas encore parlé du bracelet et de comment Amos se sent à l’idée d’être ainsi contraint de rester enfermé dans cet appartement. Je suppose que, pour l’instant, il est tout à son soulagement d’être dehors et avec nous mais que bientôt, il se sentira étouffée. C’est comme ça que je me sentirais de mon côté, en tout cas.

« Ouais. Je me doutais bien que l’info s’arrêterait pas au pied du panneau Kilcoy, mais j’aurais préféré. Ma mère ? » Une grimace passe sur mon minoir, et je hoche la tête. Si je ne peux pas affirmer que toute sa fratrie et famille étendue est au courant, Margaret Taylor est au courant, cela ne fait pas le moindre doute. Et je me doute que ses prochaines prises de contact seront intrusives, puisqu’elle ignore comment fonctionnement autrement. Les frères d’Amos ont sans doute jugé qu’il valait mieux la tenir éloigné de Brisbane le temps qu’une caution soit actée et fixée ; qui sait quel type d’esclandre la matriarche est capable de faire. « Et, Abe ? » - « Il est venu te voir, non ? » Je sais qu’au moins un des frères Taylor a vu son nom ajouté à la liste des visiteurs autorisés, ces deux derniers mois. « Ça, j’aurais aimé te l’éviter. Est-ce que ma mère a… » Je m’en doute et, alors que je m’apprêtais à lui répondre qu’elle m’a appelée et qu’elle a contacté Reagan à plusieurs reprises, je suis interrompue par la sonnerie de l’interphone. Chad est en bas, avec notre princesse et d’ici quelques minutes – le temps de s’élever jusqu’à l’un des derniers étages de l’immeuble – elle sera à nouveau avec nous et tous les trois, nous serons réunis.

Elle n’aurait pas pu mieux prouver à son père qu’il lui a manqué et qu’elle est heureuse de le revoir, Micah. Elle sanglote dans ses bras, comme la petite fille incapable de contenir ses émotions – joie de le revoir, souffrance de ne pas avoir pu être dans ces bras pendant deux longs mois – plus longtemps. Elle ne détache ses petits poings du cou de son père que pour frotter maladroitement ses yeux. J’ai mal au cœur pour elle, mais je sais aussi que les mauvais souvenirs disparaîtront : elle est encore jeune, Micah. « Non, ne pleure pas. » Je caresse doucement la tête de ma poupée, mon bras serré autour de l’avant-bras d’Amos lui transférant toutes mon émotion à moi. Je ne sais pas les exprimer avec de longues phrases poétiques. En revanche, mes ongles s’enfoncent un peu trop fort dans sa chair et trahissent ainsi mon émoi. « Je suis là. Je m’en vais plus. » A nouveau je dépose mes lèvres cette fois sur la joue de ma fille, avant d’enrouler mes doigts autour du bras d’Amos contre lequel je dépose ma tête. « Je voulais pas la faire pleurer. » - « C’est parce que tu lui as manqué, et qu’elle est excitée de te revoir. » Et comme beaucoup d’enfants de son âge, un trop plein d’émotions se traduit souvent en larmes chez Micah. « C’est pas une mauvaise chose. » Dans les bras de son père, Micah passe ses mains dans ses cheveux blonds qu’elle écarte de ses yeux en sanglotant quelques papa. Ses gestes sont maladroits, ses cheveux retombent devant ses yeux à peine les a-t-elle écartés, et je remplace ses doigts pour ramener ses mèches douces fines en arrière. « Va pour les jouets. » Sans poser Micah à terre, Amos prend la direction de la chambre de notre poupée. Moi, lorsqu’il la pose enfin, je murmure un attends, avant d’attraper sur la commode de quoi attacher rapidement les cheveux de la blondinette, et un mouchoir pour faire disparaître toute trace de ces gros sanglots. Je pose ensuite mes lèvres sur son front avant de la libérer. « C’est bon. Tu peux montrer à papa. » Et elle s’en donne à cœur joie, ma fille. Elle ne pleure plus du tout lorsqu’il est question de présenter toutes ses nouveautés – et il y en a, le cœur gros je n’ai rien su faire d’autre que de la gâter bien plus que de raison – à son père qui s’émerveille devant chaque objet que Micah lui présente, imitant les voix de certaines de ses peluches lorsqu’elle les lui place entre les mains. Il semblerait qu’Amos ait manqué à beaucoup de monde, la peluche de pieuvre et toutes les autres y compris, d’après les dire de l’enfant.

« Est-ce que tu peux annuler Ruth, demain ? Si ça ne la perturbe pas trop ? Est-ce qu’on peut lui donner quelques congés payés par jour ? Il dit quoi le contrat ? » Je réalise que, debout et droite comme un i, je les observe sans oser bouger, de peur d’abimer la scène qui ravit mes yeux. Sortie de ma torpeur, je m’accroupis pour m’installer à côté de lui. « Peut-être que tu devrais rester avec nous, demain. Je voudrais que tu le fasses et je crois que ça pourrait lui faire du bien qu’on soit tous les trois. » Je hoche la tête doucement. « Je resterais. Et j’ai déjà donné sa semaine à Ruth. » En rentrant, quand j’ai appris qu’Amos serait assigné à résidence. « Tu vas pouvoir passer beaucoup de temps avec elle, j’en connais une qui ne le sait pas encore mais qui va être ravie. » Je parle bien sûr de la petite fille qui tourne à présent les pages de son livre à images, installée entre les jambes de son père assis en tailleur. Moi, je laisse toute la place à ma fille et me contente d’attraper la main d’Amos et de serrer nos doigts ensembles, attrapant les siens par leur extrémité. « Tu te sens comment ? » Mon regard dérive sur sa cheville et le bas de son jogging qui cache le bracelet à la fermeture inviolable. « C’est temporaire. » Ce sera long. Certainement trop à son goût puisque certains procès peuvent prendre des mois voire des années à être mis en place. « Tu le sais, hein ? »





:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Empty
Message(#)(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 EmptyMar 10 Oct 2023 - 14:24




THE SHADOW OF MY LOVE

D’après Raelyn, me tracasser de l’état de ma relation avec ma fillette, c’est normal au regard de mon passé - elle n’y fait aucune allusion - et de ma récente absence. Moi, je le lui accorde, mais sans être entièrement convaincu. J’accepte que ces deux mois d’enfermement ont généré des inquiétudes humaines liées à mon épouse (me fuira-t-elle si j’étais condamné ?) ou à mon bébé (m’aura-t-elle oublié ?) ? J’assume aussi qu’elles sortent du cadre rationnel au profit de son pendant contraire. Mais, pour un type de mon acabit, pas foncièrement mauvais et diablement humain, ce gars sans histoire issu d’une famille simple, ce papa qui n’était d’antan que le digne fils d’un homme droit et d’une femme pieuse, je nourris de la honte d’avoir été arrêté et traîné de force dans une prison. J’ai l’impression d’avoir été marqué au fer rouge, que je resterai à jamais le fils ou le père qui a allumé un feu quelque part et qui l’aurait mal éteint. N’est-il pas juste que l’enjeu n’est pas de savoir si je suis coupable ou non, mais bien d’affronter le discours de mes proches, ceux qui présumeront à voix haute ou basse qu’il n’y a pas de fumée sans feu, ceux auxquels je serai forcés de m’expliquer par un mensonge puisqu’ils auront raison. Des infractions à la loi, j’en commets chaque jour que Dieu fait. J’ai bouté un foyer le jour où j’ai proposé à Raelyn de cacher le Club dans les sous-sols du casino.  Quoi d’étonnant à ce que les braises fument et que le fantôme d’Aberline les souffle pour qu’elles prennent. Elle guide les relents d’air vicié vers les flics. A l’inverse, pourquoi aurais-je été cueilli au casino ? Raelyn n’aurait pas été obligée de faire profil bas et moi, je n’aurais pas été séparé de ma famille étroite ou élargie. J’en nourrirai des regrets tout au long de ma vie et les premiers symptômes de cette maladie en sommeil se manifestent là, maintenant, au milieu de cette chambre, tandis que je recense toutes les interrogations qui induisent en moi du souci. Evidemment, je cherche à ce que l’on me rassure et, pour ce faire, mon épouse est douée. Quelques caresses suivies de mots doux et mon cerveau dame le pion à mon cœur. Il se déparasite, il pense mieux et j’en déduis moi-même que, pour ce qui relève de Micah, je suis à côté de mes pompes, peut-être trop abîmé par mon histoire. Je parviens même à étayer le postulat par des arguments probants que je décline oralement. Je m’autorise un sourire à destination de ma complice, mais il s’est affadi dès qu’il a été question de mes parents et de mes frères. Qu’en a-t-elle pensé, ma mère ? Samuel a-t-il soupiré, non pas de surprise, mais parce qu’il s’est toujours douté que mes manigances ne seraient pas sans conséquence ? «Oui. Il est venu, mais je n’ai pas cherché à savoir.» ai-je expliqué au sujet d’Abraham. Au sortir de sa visite, s’est-il contenté de mes explications ? Les a-t-il remises en doute ? A-t-il plutôt soupiré sur mon sort ?  Quant à ma mère, a-t-elle accusé ouvertement Raelyn d’être à l’origine de mon arrestation ? Se sert-elle de cette réalité pour confirmer ses présomptions qui ne sont valables que pour elle ? A son endroit, je ne serais pas surpris, mais somme toute déçu. Maggie Taylor demeure aveugle aux couleurs du bonheur dont sont peints les murs de ma vie depuis que Raelyn en fait partie. Elle a fait une entrée fracassante : c’est vrai. Elle est atypique : je l’admets. Elle ne mérite pas que l’on s’acharne sur elle et, alors que je me renseigne sur la réaction de ma mère, je suis agacé, anticipativement, de crainte de me sentir insulté, non pas en lieu et place, mais plus que ma femme, par les attitudes désobligeantes de celle qui m’a mis au monde. Peut-être n’est-ce pas le hasard qui a poussé Chad à nous ramener Micah au moment précis où j’allais être instruit. Peut-être est-ce tout aussi bien comme ça, d’ailleurs. Si j’y reviendrai, mes nerfs n’ont pas besoin d’être davantage tendu alors que je m’apprête à retrouver la prunelle de mes yeux.


∞∞∞∞∞

Elle a couru dans mes bras et je l’ai serrée assez fort pour soigner l’effet du manque, mais trop peu pour lui faire mal. Je ne le supporterais pas. Je suis d’ailleurs mal à l’aise devant ses sanglots, preuve d’une émotion partagée. Mais comment la traiter autrement que par les mots doux ? Comment l’aider si ce n’est en la berçant ? Dans le hall, je danse d’un pied sur l’autre. Dans le salon, j’embrasse du bout des lèvres les joues mouillées de ce bébé que je penche vers sa maman pour qu’elle m’aide à sécher ses grosses larmes. Aurait-elle raison, ma complice ? Est-ce une légende d’envisager de ce qu’un enfant aurait davantage besoin d’une mère que d’un père ? Est-il possible qu’un bambin ait surtout besoin de recevoir l’affection de l’un comme de l’autre parce qu’ils n’apportent tout simplement pas la même chose ? Je considère la scène avec un œil moins aiguisé à l’archaïsme et l’éclairage est surprenant alors que nous nous enfermons dans la chambre d’enfant aussi achalandée en jouets que celle du loft. Rae a compensé mon absence en exauçant tous les désirs de la petite. Je soupçonne également qu’elle ait pourvu à des besoins qui n’en étaient pas ou à des caprices qu’elle n’aurait pas eu le temps d’exprimer. Quelle enfant craquerait sur la peluche d’un animal marin à autant de pattes ? Le sourire niais de cette pieuvre rose fuschia n’est pas assez séduisant pour attirer une petite fille à moins qu’elle ne soit influencée par les goûts des adultes. «Une pieuvre, hein ?» ai-je demandé à mon épouse avec amusement. Elle est calmée, ma princesse. Sa maman a dégagé ses cheveux, l’a aidée à se concentrer sur une autre activité - me faire découvrir ces nouvelles acquisitions - et ses émotions lui ont fichu une paix de papesse. Bien entendu, ma tension a aussitôt baissé et, en donnant vie à ses jouets, je suis lucide sur ce que je m’amuse autant que mon enfant. Elle rit aux éclats et mon coeur se gonfle d’une affection débordante, une affection qui fend mes traits d’une grimace attendries, une affection de laquelle naît une envie : que nous ne soyons pas séparés demain, que nous restions seuls tous les trois, sans Ruth, que nous nous enfermions dans une parenthèse le club, le casino et ce bracelet qui me permettra de profiter de mon enfant, c’est vrai, mais pas tout le temps, pas assez bien pour son propre bien. Alors, que convient-il de répondre à ma compagne dès lors que son regard se concentre sur ma cheville ? Que je l’arracherais bien ? Que je suis reconnaissant d’être là, mais que je suis mort de trouille à l’idée d’être un boulet ? Dois-je être honnête ? Que pourrait-elle faire pour m’aider, de toute façon ? «ça va. J’y pense pas.» ai-je répliqué, haussant les épaules, conscient que ce n’est pas tout à fait vrai, mais trop focus sur Micah qui réclame à manger. Elle délaisse son livre, grimpe sur mon torse et se contorsionne pour pointer du doigt la cuisine et réclamer sa pitance. «Je rêve où elle me prend pour son carrosse ? » Le ton est rieur et amusé. Je me dis que je ne suis pas au bout de mes peines puisque, sans surprise, j’obtempère sans réellement broncher. J’obéis à tous ses ordres distillés de ses petites menottes et de sa voix fluette qui maîtrise, effectivement, tout ce qui relève de l’impératif. «Pourquoi j’ai l’impression qu’on n’est pas au bout de nos surprises ?» ai-je demandé à mon épouse assise en tailleur sur le plan de travail de la cuisine, juste à côté de moi qui m’y suis accoudé. Micah ne fait plus attention à nous. Alors, je me plonge dans le bain de l’authenticité. « Je ne sais pas trop comment je me sens. Je me dis que ça me donne une chance de rattraper le temps perdu avec elle, mais pas avec toi. Je ne pourrai pas l’emmener au parc et je ne pourrai pas t’emmener au resto. Et, si c’est pas important, ce sont des retrouvailles en demi-teinte. Le fait de savoir que ce n’est pas pour quelques mois seulement, c’est encore pire. Je suis content d’être là, mais ce n’est pas une libération et le système s’arrange pour que tu ne l’oublies pas. Je crois que… que j’ai peur d’être inutile, de ne plus servir à rien. » Et, si l’ennui s’empare de moi, je n’ose imaginer la quantité de conneries que je débiterai et le nombre d’erreurs que je commettrai.

Revenir en haut Aller en bas
Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  En ligne
(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34325 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 616bfddbfe3ceeca1b184a6faaa744d1a87adae5
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Empty
Message(#)(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 EmptyMer 11 Oct 2023 - 19:05


THE SHADOW OF MY LOVE
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 873483867

Si je reste en retrait un instant, debout contre l’encadrement de la porte de la chambre de petite fille de Micah, ce n’est pas pour me tenir à l’écart d’elle et d’Amos. Non, si je reste en retrait, c’est pour remplir mon esprit de ces images de mon complice qui joue avec notre fille, qui s’ébahit devant chaque petite chose insignifiante qu’elle montre ou tente d’expliquer avec des phrases encore monosyllabiques et sans pouvoir empêcher de briller. J’observe mon bébé, excitée comme une puce et qui sera incapable de s’endormir tôt ce soir pour des raisons bien différentes de celles de ces deux derniers mois. Elle sautille de son père à ses jouets, incapable de se poser sur une seule action en même temps. Bientôt, elle ensevelira son père sous toutes les nouveautés qu’elle cherche à lui faire découvrir. Elle est heureuse de le retrouver, cela crèverait les yeux de qui que ce soit, même quelqu’un qui n’est pas un grand connaisseur de la psychologie infantile. « Une pieuvre, hein ? » J’esquisse un sourire, avant de hausser les épaules de façon innocente. « C’est un cadeau de Spencer, pour ma défense. » Moi, j’achète à Micah tout ce qui semble attirer son attention sans jamais regarder à la dépense. « Ecoute plutôt ta fille te raconter l’histoire de son livre, plutôt que de m’accuser de choses - » Gâter Micah au-delà même de toute notion d’excès. « - qu’on sait tous les deux que j’ai commises. » L’histoire, c’est un bien grand mot. Notre princesse se contente de pointer du doigts des éléments des illustrations qu’elle reconnait et croît savoir nommer – toute la nuance ici se situant dans le croît.. La plupart des mots qu’elle prononce sont hésitants, maladroits et incorrects, mais elle commence à acquérir le fait de savoir se faire comprendre.

« Ça va. J’y pense pas. » Mon regard délaisse le bracelet pour venir se ficher dans celui de mon mari. Il dit à d’autres mais, puisqu’Amos se reconcentre tout de suite sur Micah, je comprends qu’il ne veut pas y penser pour l’instant et qu’il n’y a rien que je puisse dire qui l’en convaincrait. Il veut renouer avec sa fille et, Micah quant à elle, profite allègrement de son statut de centre du monde. Elle exprime à son père de la plus habile des façons qu’elle a faim, avant de grimper et s’accrocher à lui pour s’y accrocher comme un paresseux à sa branche. « Je rêve où elle me prend pour son carrosse ? » - « Hum hum. » Je confirme d’un onomatopée et, après m’être penchée vers lui pour récolter un baiser contre ses lèvres, ma fille entre nous deux, je me redresse et j’ajoute. « Elle a encore grandit, non ? » Et pris quelques kilos qui la rendent déjà pour moi de plus en plus dure à porter sur le long terme. Amos de son côté a au moins l’assurance d’être tranquille pendant encore quelques années, surtout avec une Micah dans la moyenne basse de la corpulence des enfants de son âge.

Arrivés dans la cuisine, je me hisse sur le plan de travail, tandis qu’Amos installe Micah sur sa chaise haute. Bientôt, elle sera trop grande pour ça aussi. « Pourquoi j’ai l’impression qu’on n’est pas au bout de nos surprises ? » - « Oh mais parce que c’est le cas. Madame n’est pas capricieuse, mais elle devient de plus en plus exigeante. » Elle mange de tout en tout cas, ou c’est ce que Ruth qui prépare les repas de notre poupée pour tous ses repas – quand elle n’est pas là, je n’ai plus qu’à réchauffer, à l’avance. « Il doit y avoir deux ou trois repas d’avance dans le frigo, en tout cas c’est ce que Ruth m’a dit. » Et jusque-là, la nourrice de Micah a toujours été parfaitement compétente. « Elle nous a conduit jusqu’ici, le premier soir, et elle m’a aidée à préparer toutes les affaires de Micah pendant que je m’occupais des miennes. » En présence de Micah, je ne prononcerai pas les mots le soir où tu as été arrêtée. « Elle n’a pas posé de question. Elle a dit qu’elle avait remarqué que je ne conduisais pas, et elle a refusé le moindre centime pour ça. » Si sur l’instant, j’ai eu l’impression de recevoir sa charité et sa pitié et que cela m’a débectée, le fait qu’elle ait été là pendant ces deux mois où j’ai parfois pensé que j’allais perdre pied m’a fait revoir mon jugement. Elle a été solide, discrète et efficace et certains soirs, j’ai remercié le ciel qu’elle soit là. « Bref, madame est exigeante, et je suis certaine qu’elle a déjà mangé plein de sucre chez son oncle. » Je m’adresse à Micah autant qu’à Amos lorsque je prononce cette dernière phrase, puisque ma fille pointe du doigt l’endroit où elle a bien compris qu’étaient cachées les sucreries. De toute façon, je m’égosille pour rien : ce soir, Amos exécutera jusqu’au moindre désir de notre fille et je n’ai pas l’intention de m’en formaliser ; je l’observe devenir son majordome avec un sourire non dissimulé sur les lèvres. Et lorsque Micah mange, Amos se penche vers moi et parle non pas à voix basse, mais d’un ton faible. « Je ne sais pas trop comment je me sens. Je me dis que ça me donne une chance de rattraper le temps perdu avec elle, mais pas avec toi. Je ne pourrai pas l’emmener au parc et je ne pourrai pas t’emmener au resto. Et, si c’est pas important, ce sont des retrouvailles en demi-teinte. Le fait de savoir que ce n’est pas pour quelques mois seulement, c’est encore pire. Je suis content d’être là, mais ce n’est pas une libération et le système s’arrange pour que tu ne l’oublies pas. Je crois que… que j’ai peur d’être inutile, de ne plus servir à rien. » - « L’emmener au parc, m’emmener au restaurant, c’est pas important. Enfin si, mais c’est pas le principal. » Ma main quitte le plan de travail pour se poser sur la joue d’Amos. « Tu es là. C’est tout ce qui compte pour moi, et c’est tout ce qui compte pour elle. Et même si ça dure longtemps, ce sera temporaire. » Je dépose un baiser sur ses lèvres, provoquant un éclat de rire d'une Micah qui nous observe en mangeant sagement. « Et si tu sens que ça devient trop dur. » Autrement dit, si tu sens que tu vas craquer et vouloir consommer de l’alcool, le sous-entendu est clair. « Je veux que tu me le dises, okay ? »




:gniark: :
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Empty
Message(#)(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 EmptyJeu 12 Oct 2023 - 15:41




THE SHADOW OF MY LOVE


Spencer a du goût et Spencer voit clair. Cette peluche était surtout destinée à séduire la mère. Le père, lui, il est conquis parce qu’elle est mignonne cette pieuvre avec ses grands yeux supposément larmoyants. Quant à son sourire niais, il impose que, dans les histoires que j’invente pour ma fille, cette petite chose tienne toujours le bon rôle. Au plus ma princesse rit de joie, au plus ma créativité est stimulée. J’en oublie le bracelet qui ceint ma cheville. J’en arrive à ignorer le regard suspicieux de mon épouse, tantôt plus amusée, qui soudainement s’inquiète - ou qui l’exprime simplement - de l’impact de ma situation sur mon moral. Me trouve-t-elle trop nerveux ? Je m’efforce de le cacher à la faveur de Micah, mais c’est vrai que l’émotion est là, que chaque minute m’approche du bord du précipice parce que je pense à demain et que je réalise ô combien ma situation est bornée d’interdit. Pas de balade dans un jardin d’enfant. Pas de shopping pour parachever l'œuvre de Raelyn, à savoir pallier mon absence en couvrant mon bébé d’une multitude de cadeaux. Parlons-en de mon épouse. Je peux tirer une croix sur une longue balade en moto, en pleine journée, pour s’aérer l’esprit. Pas de virée en mer en quête d’une île sur laquelle nourrir notre impression d’être seul au monde. Je n’ai rien de mieux à offrir, à part moi dans cet appartement qui m’est étranger, qui m’occuperais de ma fillette, me substituant à Ruth quelques jours par semaine, parce qu’elle est essentielle à l’équilibre de Micah. Elle s’y est attachée, notre enfant. Elle y est plus habituée qu’à ses propres grands-parents. Alors, tandis que j’obéis à ma gamine, que je la prends dans mes bras pour la conduire jusqu’à la cuisine pour combler sa faim, j’éprouve cette peur d’être tout bonnement inutile. «Elle grandit, oui, et toujours beaucoup trop vite pour moi.» Au moins ai-je du positif à tirer de l’expérience qu’il m’attend : je serai là pour entourer ma merveille de toute l’affection qu’elle mérite. Bien sûr, c’est suffisant pour chasser mes inquiétudes, mais pour combien de temps ? Dans combien de jours, ou peut-être d’heures, aurais-je envie d’arracher le dispositif qui me garde enfermé entre ses murs ? Dans combien d’heures vais-je être surpris par une nouvelle envie de boire ? De consommer de l’alcool jusqu’à plus soif pour oublier que je ne sers à rien ? Au terme de combien de contrariétés je transformerai la “génialissime” Ruth comme une rivale ? Le problème surviendra trop tôt : je grince déjà des dents dès lors qu’elle est décrite comme une sainte. «Quelle chance ! Je n’oublierai pas de lui faire envoyer une médaille si les fleurs ne sont pas suffisantes.» Mon ton pue la jalousie, celle de n’avoir pu être là quand ma famille avait besoin de moi. Je me fiche que le raisonnement soit inepte. Je me moque bien que sans cette arrestation, d’aucuns n’auraient dû intervenir pour aider à ce déménagement, pour rassurer Micah, pour être à disposition de ma famille afin que mon épouse maintienne la boutique de nos affaires et excelle dans son rôle de maman. Je ne pense qu’à une chose : je suis de retour, mais privé de ma place. Dès lors, non, je ne serais pas surpris qu’une colère insoupçonnée s’installe discrètement dans mon coeur et, oui, je compense en balayant les recommandations de Raelyn à propos de l’alimentation de Micah. Je lui donne une poignée de bonbons, embrassant son front au passage et retrouvant ensuite ma place aux côtés de ma femme. «On va laisser Ruth lui dire non. Là, je n’ai pas envie.» me suis-je expliqué parce que l’heure n’est pas au conflit maladroit, pas quand, du sujet abordé, dépend le bien-être de ma famille. J’y songe et la pression grimpe en flèches. Elle est tellement violente que la main de Raelyn contre ma joue ne m’apaise pas. «Pour toi, ça ne l’est peut-être pas, mais…» Pour moi, si ce ne sont pas des essentiels, ces exemples sont l’arbre qui cache la forêt. «Tout ça ne l’est pas. Mais, pour moi, ça veut juste dire que je ne peux ni bosser ni être tout à fait là. Mais, je te dirai.» ai-je affirmé en récupérant les doigts de Raelyn dans les miens. Je les ai portés jusqu’à mes lèvres et les ai embrassés un par un. « Même si tout se passera bien. C’est un lointain souvenir, tout ça. » Faux ! Je m’en persuade en invoquant les souvenirs d’un sevrage difficile et douloureux. Personne n’aurait envie de le revivre ou même de prendre le risque de les endurer une seconde fois par faiblesse. «Et ça doit le rester… pour elle.» Et pour mon épouse… cela va sans dire. Je ne précise pas puisque, en tant qu’ancienne addict, cette dernière saura distinguer qu’elles sont les limites de mon discours, sans quoi elle n’aurait pas accepté ce baiser qui appuie toute ma sincérité.  

Sujet clôturé :l:
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Empty
Message(#)(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(Amelyn #90) ► THE SHADOW OF MY LOVE

Aller à la page : Précédent  1, 2