the masquerade revelers

@megan williams

(c) harley
lieu: masquarade ball, roaring twenties.

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Relevant un brin son menton face au miroir, Damon réajusta une dernière fois son noeud papillon avant de se retourner face à Megan. « Le noeud, j’ai l’habitude. » Ce n’était pas comme s’il en portait régulièrement depuis des années, même lorsqu’il était encore enfant. En revanche, un autre détail de son costume plusieurs pièces le laissait perplexe en cet instant - et c’était en reposant ses yeux sur cette partie là qu’il fit une petite moue. « T’es sure pour les bretelles par contre ? J’ai l’impression… Je sais pas, j’ai l’impression d’être ringard un peu. » Pourtant, c’était redevenu à la mode ces derniers temps, de porter des bretelles. Et étant donné qu’ils se rendaient à une soirée qui avait pour thème les années 20, il était normal qu’il ait l’air justement ringard.

Lorsque son regard remonta une bonne fois pour toute dans la direction de sa femme, en revanche, ce fut avec un doux sourire qu’il s’avança vers elle. « Toi par contre, t’es magnifique. » Oh, ce n’était pas là une grande nouveauté que Damon trouve Megan exquise; c’était même quelque-chose qu’il adorait lui dire tant il savait, qui plus était, que c’était quelque-chose qui lui faisait plaisir. « J’ai le droit de t’embrasser ou tu vas me gronder d’avoir ruiné ton maquillage si je le fais ? » Il haussa un sourcil, amusé, quelque peu taquin.

La soirée à laquelle ils s’apprêtaient à se rendre se déroulait au Casino de la ville, l’Octopus. L’endroit n’était pas inconnu des jeunes mariés, puisque c’était déjà là-bas qu’un des anniversaires de Damon avait été célébré, deux ans plus tôt; ce n’était pas une vague de souvenirs très agréables qui s’en venaient de paire avec l’endroit, mais ce n’était pas non plus la pire des soirées qu’ils avaient à leur actif. Surtout que cette fois-ci, le jeune italien savait qu’il n’y allait pas sous la pression de son paternel mais simplement pour profiter des festivités en compagnie de sa femme. Se penchant quelque peu pour attraper les deux masques posés sur la commode de dressing, il glissa le sien dans sa poche pour apposer doucement celui de Megan sur le bout de son nez. « Ca fait ressortir tes yeux. » Il était à une poignée de centimètres de son visage: il pouvait le voir mieux que quiconque en cet instant. « Et je vais pas rester plongé dedans trop longtemps sinon je vais m’y perdre. » C’était presque trop mielleux, mais c’était la plus pure des vérités qui pouvait se faire entendre de la part de Damon. « On va être en retard. » Dit-il, alors qu’il était celui en train de s’extasier devant la beauté de sa femme depuis plusieurs minutes.

Fermant la porte de l’appartement à leur suite, il alla même jusqu’à ouvrir la porte de la voiture qui les attendait en bas de l’immeuble. « Après vous. » Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas profité d’une vraie soirée, de quelque-chose d’organisée et surtout qui ne promettait pas qu’ils finissent le toit d’une cabane de fortune sur le coin de la tête; Damon comptait bien en profiter à fond et autant que possible.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

« T’es sure pour les bretelles par contre ? J’ai l’impression… Je sais pas, j’ai l’impression d’être ringard un peu » - « C’est pas ringard, c’est d’époque, et c’est le thème de la soirée. » Amusée et pour le taquiner, j’attrape la bretelle de Damon pour la faire claquer dans son dos, avant d’éclater de rire, de coller mon buste dans son dos et d’enrouler mes bras autour de ses épaules. Derrière lui, j’observe notre reflet dans le miroir, et je me fais la réflexion – pour la énième fois – que nous sommes diablement bien assortis. Sans hésiter, j’écoute la pulsion qui me dit de sortir mon téléphone portable et de capturer un selfie de nous.

« Toi par contre, t’es magnifique. » La robe noire que je porte, achetée bien sûr pour l’occasion, y est pour beaucoup. Ma silhouette est parfaitement mise en valeur par le tissu moulant. « J’ai le droit de t’embrasser ou tu vas me gronder d’avoir ruiné ton maquillage si je le fais ? » Plutôt que de lui donner l’autorisation, je dépose un baiser passionné sur ses lèvres, et je ne résiste pas à l’envie d’en déposer un autre contre son cou. Ainsi, j’y dépose une marque de rouge à lèvre vouée à marquer mon territoire. « Ca fait ressortir tes yeux. Et je vais pas rester plongé dedans trop longtemps sinon je vais m’y perdre. » - « Je vais finir par exiger que tu l’écrives, cette ode à ma beauté. » Ce poème qu’il a dit qu’il pourrait rédiger, lorsque nous rentrions du stage de survie, s’il n’y avait que ça pour me faire comprendre à quel point il me trouvait séduisante. Il place mon masque en dentelle noire sur mes yeux, et je l’ajuste du bout des doigts tandis qu’il le noue à l’arrière de mon crâne. Mes cheveux sont relevés et plaqué en un chignon d’époque, pour l’occasion. « C’est le moment où tu mémorise bien ma tenue et à quoi je ressemble dedans. Hors de question que je te perde. » Entendre par là que je te vois faire danser quelqu’un d’autre que moi. Il n’y a qu’une seule bonne réponse à cette question, de toute évidence, et c’est celle qui prétend qu’il n’a pas besoin de voir mon visage pour reconnaître ma silhouette entre mille personnes.

« On va être en retard.  » - « Aucune personne qui se respecte n’arrive en avance, de toute façon. » C’est bien plus sophistiqué d’arriver avec cinq petites minutes de retard. Pas plus, au risque de passer pour un malpropre. « Après vous. » Je m’installe sur le siège passage de la berline et, par mécanisme, j’attrape la main gauche de Damon dans la mienne. « Tu sais jouer aux cartes ? »

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« C’est pas ringard, c’est d’époque, et c’est le thème de la soirée. » Peut-être était-ce le thème de la soirée, mais le thème se rapportait à quelque-chose de ringard à ses yeux… « Aoutch ! » Ecarquillant un brin les yeux lorsque Megan fit claquer la bretelle de son costume, il la regarda à travers le miroir alors qu’elle riait de bon coeur. Il aurait pu lui en vouloir, mais la vision était trop adorable pour réellement le faire. Alors, quand elle sortit son portable pour capturer l’instant, bien sur qu’il joua le jeu.

Alors qu’il s’attendait à ce qu’elle lui réponde quand à sa demande de pouvoir l’embrasser, elle le prit de cours en prenant d’assaut ses lèvres et en lui accordant un baiser passionné. Oh, ce n’était pas lui qui allait s’en plaindre, alors qu’il laissait finalement ses mains glisser le long de la silhouette de Megan pour les poser sur ses fesses ensuite, avec délicatesse, rapprochant son corps du sien. Le second baiser qu’elle lui donna fut apposé dans son cou - il étai quasiment sur qu’il possédait une trace de rouge à lèvre désormais; peut-être qu’il leva les yeux au ciel un instant avec un air taquin sur le visage. « T’as le droit de m’embrasser comme ça plus souvent par surprise, tu sais. Au cas où si tu te posais la question. » Il lui fit un petit clin d’oeil, lui dérobant cette fois ci un baiser si léger que ses lèvres touchèrent à peine celles de la jeune femme.

« Je vais finir par exiger que tu l’écrives, cette ode à ma beauté. » - « Qui te dit que je l’ai pas déjà fait ? »

« C’est le moment où tu mémorise bien ma tenue et à quoi je ressemble dedans. Hors de question que je te perde.  » Le masque de Megan désormais bien en place, il fit quelques pas pour reculer et pour l’admirer de pied en cap; un petit sourire satisfait ornait ses lèvres, alors qu’il laissait son regard revenir dans les yeux de la jeune femme. « T’es au courant que je suis capable de te reconnaitre même en ayant les yeux fermés, hein ? » Que ce soit au contact de sa peau, de ses formes ou même rien qu’à odeur de son parfum ou son shampooing: il n’était pas possible pour Damon de la perdre dans la moindre foule. Et il rajouta avec un petit sourire toujours autant taquin sur les lèvres: « Et si je te perds, j’aurais qu’à chercher la plus belle femme de la soirée, je te retrouverai facilement comme ça. » Non, il ne se tairait jamais.

« Aucune personne qui se respecte n’arrive en avance, de toute façon. » - « Alors on est larges. » Une fois qu’elle fut glissée à sa place, il fit le tour du véhicule pour s’asseoir à l’intérieur à son tour, démarrant dans la foulée.  Megan glissa sa main dans la sienne rapidement par la suite, comme une habitude qu’elle avait pris avec le temps, et c’était exactement ce genre de détails qui mettait du baume au coeur de l’italien.« Tu sais jouer aux cartes ? » Lentement, il opina du chef. « J’ai appris à jouer au poker j’étais encore au collège je crois. » Indispensable pour le type de soirées dans lesquelles Saül pouvait se rendre, alors il avait passé le savoir à son fils; peut-être l’une des seules choses qu’il lui avait véritablement appris. « Pourquoi, tu comptes me défier aux cartes ce soir ? » Il haussa un sourcil amusé.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

« T’as le droit de m’embrasser comme ça plus souvent par surprise, tu sais. Au cas où si tu te posais la question. » - « Monsieur Williams, êtes-vous en train de dire que votre femme ne vous embrasse pas assez souvent ? » Je suis tendre et passionnée, avec lui, le risque n’existe pas. Toutefois, s’il demande – que dis-je, s’il exige – d’être encore plus couvert d'attention qu'il ne l'est déjà, je ne vois aucun souci à l’idée d’apposer mon rouge à lèvre sur toutes les surfaces découvertes de sa peau.

« Qui te dit que je l’ai pas déjà fait ? »
« Je l’ai pas encore entendue alors. Les poésies sont faites pour être déclamée, pas juste écrites, non ? »

« T’es au courant que je suis capable de te reconnaitre même en ayant les yeux fermés, hein ? » Bonne réponse. A ce sujet là, Damon n’a jamais eu besoin d’aide pour trouver les phrases qui flattent le plus,  celle qui vous font vous sentir comme la plus belle chose du monde. « Et si je te perds, j’aurais qu’à chercher la plus belle femme de la soirée, je te retrouverai facilement comme ça. » Je dépose un nouveau baiser qui claque contre sa joue, avant de conclure et d’ajouter. « Bien. Mais regarde encore un peu, on sait jamais. » Je pointe mon index et mon majeur sur mes yeux, les siens, puis au niveau de ma poitrine. « Là, voilà, tu pourras pas me perdre. » De toute façon, j’ai bien l’intention de ne pas quitter ses côtés de toute la soirée : nous nous sommes promis plus de rencards et il s’agit là du premier. Le but n’est pas de sociabiliser ou de rencontrer du monde. Les masques pourraient créer des situations amusantes, mais j’ai l’intention de rester auprès de celui dont je connais bel et bien le visage.

« J’ai appris à jouer au poker j’étais encore au collège je crois. » Guère surprenant de la part d’un garçon qui vient du milieu dans lequel il a grandi. Je hoche la tête pour appuyer ses propos. « Pourquoi, tu comptes me défier aux cartes ce soir ? » Je laisse échapper un rire, avant de secouer la tête. « J’en serais bien incapable. » Je devrais en être capable, je suis connue pour savoir bluffer, après tout. « Je t’imagines pas capable d’arriver à mentir sans rougir de la tête aux pieds. » Je le taquine gentiment, avant de continuer. « Tu m’apprendras ce soir ? Tu sais, comme dans les films où une magnifique femme s’installe à la table de poker, et où un gentleman lui souffle des conseils dans l’oreille. » Le genre de film en noir et blanc peut-être machiste pour certains, mais qui me faisait rêver moi. « Ça a l’air plus amusant que les machines à sous. »

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« Monsieur Williams, êtes-vous en train de dire que votre femme ne vous embrasse pas assez souvent ? » - « Jamais. » Il avait un sourire taquin d’accroché sur ses lèvres. Bien sur que ce n’était pas vrai: elle était tout ce qui pouvait exister de généreuse avec lui dans le domaine de la tendresse et de l’affection; mais réclamer sur ce point ne pouvait pas leur nuire, au contraire, alors il se permettait de le faire. Tout comme elle pouvait se permettre de le faire dans un autre domaine, en témoignait le sourire toujours présent chez Damon lorsqu’elle évoqua le poème. « Je l’ai pas encore entendue alors. Les poésies sont faites pour être déclamée, pas juste écrites, non ? » Il avait un petit sourire espiègle. « Je te présenterai ça en bonne et due forme, va. » Un autre jour: pour ce soir, ils étaient attendus ailleurs.

Le bal masqué auquel il se rendait était une grande nouveauté dans leur panel de sorties - ce dernier n’étant finalement pas tant rempli que cela -, mais ce n’était pas pour autant que Damon comptait virevolter à droite et à gauche toute la soirée. Ils y allaient pour profiter ensemble, et il comptait se cantonner à ce plan là. « Bien. Mais regarde encore un peu, on sait jamais. » Il ouvrit un peu plus grand les yeux, suivant le mouvement de la main de la jeune femme. « Là, voilà, tu pourras pas me perdre. » Et alors qu’autant les doigts de Megan que ses yeux se posèrent sur sa poitrine, il explosa d’un rire franc sans pour autant détourner le regard. « C’est la première fois qu’on me dit de regarder les seins plutôt que les yeux. Le monde est incroyable. » Secouant quelque peu la tête, il finit tout de même par remonter son regard vers les azurs de Megan. « Promis, je saurais te reconnaitre. »

Dans la voiture, lorsqu’il lui demanda si elle comptait le défier aux cartes, ce fut d’abord avec un rire qu’elle lui répondit. Il haussa un sourcil légèrement, la regardant du coin de l’oeil. « J’en serais bien incapable. » - « Tu joues pas au poker ? » La question était véritablement innocente; il avait simplement bien plus l'habitude d'être au contact de personnes qui avaient l’habitude de jouer que le contraire. « Je t’imagines pas capable d’arriver à mentir sans rougir de la tête aux pieds. » - « Ah, ça. » Il fit une petite grimace. « J'ai dit que je savais jouer aux cartes, pas que j’étais bon quand j’y jouais. » Ca lui avait été reproché plus d’une fois d’ailleurs, à des tables où les autres souhaitaient jouer pour de vrai et où lui avait du mal à maintenir son bluff.

« Tu m’apprendras ce soir ? Tu sais, comme dans les films où une magnifique femme s’installe à la table de poker, et où un gentleman lui souffle des conseils dans l’oreille. Ça a l’air plus amusant que les machines à sous. » - « C’est plus amusant que les machines à sous, oui. Disons qu’au moins ça demande autre chose qu'un facteur chance. » Soulevant leurs deux mains l’une dans l’autre, il déposa un baiser sur celle de Megan. « Je te soufflerai des conseils dans l’oreille si tu veux pour t’apprendre. Si c’est dans l’oreille, je te soufflerai pas que ça, mais je peux aussi t'apprendre à jouer. C’est assez facile, tu verras. » Il déposa un nouveau baiser avant de reposer leurs deux mains sur la cuisse de la jeune femme. « Ce qui est intéressant aussi, c’est de regarder au moins pour une partie une table où les gens savent vraiment bien jouer. C’est impressionnant le nombre de choses qui peuvent se passer dans un silence complet et dans un bluff le plus total. » Il en avait passé, des heures à observer, lui. C’était d'ailleurs comme ça qu’il avait appris à jouer pour la majeure partie du temps.

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« Je te présenterai ça en bonne et due forme, va. »
« Je vais pas te laisser oublier cette promesse, et tu le sais. »

Dans les faits, je n’en ai pas besoin, de cette ode à mes caractéristiques physiques les plus avantageuses. Est-ce pour autant que je n’en veux pas ? Bien sûr que non. Et en parlant de caractéristiques physiques avantageuses… « C’est la première fois qu’on me dit de regarder les seins plutôt que les yeux. Le monde est incroyable. » - « Tant que je suis la dernière personne à te dire ça, ça me convient. » Les autres demoiselles, il se contentera de les regarder dans les yeux. Moi, il pourra regarder tout ce qu’il veut tant qu’il le veut et je trouve qu’il gagne clairement sur toute la ligne. « Promis, je saurai te reconnaitre. » Je préfère qu’il ne me perde pas, de toute façon, et je dépose un baiser sur sa joue avant de quitter l’appartement, maintenant que ce point là est éclairci.

« Tu joues pas au poker ? » - « C’était pas vraiment la priorité de Billie, de m’apprendre à jouer au poker. » Je le dis sans amertume, avec un tantinet d’humour. Il est discret, il est prudent mais il est bel et bien présent et prouve que, pour la première fois en un an, je suis capable d’évoquer ma mère sans avoir envie de fondre en larme et sans ressentir une bouffée de culpabilité. Ce n’était pas gagné, avec Molly qui revient à la charge. « J'ai dit que je savais jouer aux cartes, pas que j’étais bon quand j’y jouais. » Je suis cette fois plus convaincue. « Me dis pas que t’étais celui qui se faisait plumer à chaque fois que tu faisais des parties avec les autres étudiants pleins aux as de ton école ? » Je suis sûre que si, tout comme je suis certaine qu’il se moquait bien de perdre l’argent de papa au jeu. « Je te soufflerai des conseils dans l’oreille si tu veux pour t’apprendre. Si c’est dans l’oreille, je te soufflerai pas que ça, mais je peux aussi t'apprendre à jouer. C’est assez facile, tu verras. » - « Je suis sure qu’on fera une bonne équipe. Je sais pas jouer, mais je sais bluffer. A nous deux, on sera une équipe imbattable. » Nos forces et faiblesses se complèteront l’une et l’autre à merveille. Je ne m’étends pas sur ce que j’entends par savoir bluffer, la preuve appartenant au passé, un passé douloureux pour lui comme pour moi. « Et puis je détournerai l’attention des hommes à table. Et toi, tu prétendras que tu es un mafieux, une grosse pointure qui dévisage ceux qui osent me regarder de trop près. » Décidément, j’ai vu bien trop de vieux films en noir et blanc, et Damon se glisserait bien mal dans ce rôle-là. « Ce qui est intéressant aussi, c’est de regarder au moins pour une partie une table où les gens savent vraiment bien jouer. C’est impressionnant le nombre de choses qui peuvent se passer dans un silence complet et dans un bluff le plus total. » Je hoche la tête, approuvant ainsi silencieusement le plan de mon époux.

Nous nous garons au sous-sol de l’établissement, avant de pénétrer par la grande porte. Je laisse échapper un sifflement. « On se croirait vraiment dans un vieux film. » Ils n’ont pas fait les choses à moitié. « On prend combien ? Cent dollars ? Deux cent dollars de jetons ? » J’ignore quels sont les standards lorsqu’on s’appelle Damon Williams.

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« Je vais pas te laisser oublier cette promesse, et tu le sais. » - « Je sais oui. »

« Tant que je suis la dernière personne à te dire ça, ça me convient. » - « J’ai tout à gagner à ce que ce soit le cas, et tu le sais. » Il savait parfaitement qu’elle établissait là des vérités, mais qu’elle s’amusait à le faire car Megan était parfaitement consciente que c’était l’équivalent de gagner le jackpot, d’être marié à une femme comme elle. Et bien sur que Damon encensait tout ça à la perfection: il connaissait son public.

« C’était pas vraiment la priorité de Billie, de m’apprendre à jouer au poker. » Il remarqua, qu’elle prononça ces mots sans tiquer sur aucun d’entre eux. Il remarqua aussi que pour une fois, c’était une remarque placée qui n’avait pas vocation à évoquer cette difficile partie de l’année passée, mais plutôt à se plonger un tantinet dans un bain de souvenirs. Vaguement, certes, mais c’était toujours ça. Il serra un peu plus la main de Megan dans la sienne, avec tout l’amour qui était le sien. « Je vais t’apprendre moi. » Il affirmait ça avec autant de simplicité qu’elle lui disait que sa mère n’avait pas pris le temps de le faire. Parce-qu’il n’y avait pas besoin que cela devienne quelque-chose de vraiment important - elle ne savait pas, pour lui c’était le contraire, il n’avait qu’à lui apprendre: aussi simplement que cela. En revanche, il n’avait jamais promis d’être bon dans l’exercice, juste qu’il savait le réaliser. « Me dis pas que t’étais celui qui se faisait plumer à chaque fois que tu faisais des parties avec les autres étudiants pleins aux as de ton école ? » Peut-être qu’il pinça ses lèvres, autant pour retenir une moue boudeuse que pour retenir un sourire - il ne savait que trop vers quelle réaction pencher. « C’est presque énervant que ce soit autant évident. » Et qu’il puisse être lu comme un livre ouvert. « Je suis sure qu’on fera une bonne équipe. Je sais pas jouer, mais je sais bluffer. A nous deux, on sera une équipe imbattable. Et puis je détournerai l’attention des hommes à table. Et toi, tu prétendras que tu es un mafieux, une grosse pointure qui dévisage ceux qui osent me regarder de trop près. » Si elle s’était arrêtée à la première partie de son explication, peut-être n’aurait-il pas réussi à ajouter là un rire si franc de son côté. « Megan, toi comme moi on sait que tu m’as bien regardé: tu sais parfaitement que je pourrais jamais me faire passer pour un mafieux. » Il était trop doux en tout, Damon, pour ne serait-ce que prétendre prêter une attention à l’idée.

Les décorations qui avaient été mises en place pour l’événement organisé étaient à couper le souffle. Tous deux connaissaient déjà le lieu, mais il fallait dire que c’était un autre monde qui s’ouvraient à eux ce soir. « On se croirait vraiment dans un vieux film. » Les yeux de Damon restèrent bloqués sur la décoration encore un instant, avant de reporter leur attention sur Megan qui avançait à ses côtés, sa main dans la sienne. « C4est magnifique en vrai. Presque, ça donne envie de faire un bond dans le temps. » Pas pour plein de détails, mais l’idée de plonger dans une telle atmosphère n’était pas déplaisant. « On prend combien ? Cent euros ? Deux cent euros de jetons ? » A cette question de la part de sa femme, Damon eut un petit sourire attendri à son égard. Doucement, il se pencha pour déposer un baiser sur sa joue, avant de sortir son porte-feuille. « On va commenter par mille, on verra ensuite face à qui on joue et si y'a moyen qu’on gagne vraiment une partie. » Ils avaient toute la soirée devant eux, et Damon était véritablement déterminé à apprendre à Megan à jouer. Ce n’était pas en épargnant quelques billets qu'ils pourraient agir ainsi. Il glissa donc quelques billets derrière la vitre pour que l’hôtesse puisse les changer en jetons, avant de prendre son pot en plastique et regarder autour d’eux. « Tu veux commencer par quoi ? » Ils avaient l’embarras du choix pour le reste de la soirée. « Tu veux quand même tester les machines à sous ? Je te préviens, en plus de pas être très fort au poker, j’ai pas la main chanceuse pour ce genre de machine. »

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

« Megan, toi comme moi on sait que tu m’as bien regardé: tu sais parfaitement que je pourrais jamais me faire passer pour un mafieux. » Je l’observe de la tête aux pieds, un air amusé sur le visage, celui qui présage que je m’apprête à la taquiner. « Hum… Peut-être que si on te mettait un faux cigare dans la bouche, et que tu gonflais un peu les pecs… » Poussant le vice jusqu’au bout, je tâte les dit-muscles à travers sa chemise. « Faut que tu fasses une tête de gangster aussi. Là, t’as l’air bien trop gentil. » Damon ne sait pas avoir l’air de quoi que ce soit d’autre de gentil, qu’on se le dise. Je ne l’ai vu avec un vrai visage de colère qu’à une seule reprise, et il a eu le cœur brisé juste après.

« C'est magnifique en vrai. Presque, ça donne envie de faire un bond dans le temps. » Arrivés devant le dit casino – que nous connaissons pour y avoir célébré l’anniversaire de Damon il y a deux ans (toutes les familles ne célèbrent pas ce genre d’événement de la même façon, de toute évidence) – nous prenons quelques minutes pour observer la décoration des lieux. C’est plus vrai que nature : on s’y croirait presque. J’ai les yeux qui brillent, ce choix de lieu pour notre premier vrai rencard est un excellent choix. « On va commencer par mille, on verra ensuite face à qui on joue et si y'a moyen qu’on gagne vraiment une partie. » Mes yeux s’écarquillent : j’ai parfois tendance à oublier à qui je suis mariée, quel genre de moyens nous possédons en temps que couple. « La soirée va être magnifique. » Ne pas avoir de limite de budget dans ce genre d’endroit, c’est la clé pour passer une bonne soirée. Une soirée au casino coûte cher, à moins d’être particulièrement chanceux. « Tu veux commencer par quoi ? Tu veux quand même tester les machines à sous ? Je te préviens, en plus de pas être très fort au poker, j’ai pas la main chanceuse pour ce genre de machine. » - « Je suis pas certaine de trouver ça très drôle. » Je jette un coup d’œil autour de nous, avant de repérer le bar. « On va se prendre un verre et on fait le tour des différentes tables ? J’ai envie d’entrer dans le vif du sujet. » Et donc, de m’asseoir à une table de poker pour me prendre pour une James Bond girl. « Tu vois que t’es pas ringard. » Tout le monde a joué le jeu : c’est peu le dire. Les gens riches sont visiblement du genre à ne pas faire les choses à moitié. Certaines tenues d’époques sont magnifiques et je n’imagine pas le prix qu’ont dû couter certaines robes. « Les masques ça donne vraiment un côté… Je sais pas, mystérieux. C’est excitant. » Que je dis en déposant un baiser sur les lèvres de Damon, avant de glisser ma main dans la sienne pour prendre ensemble la direction du bar.

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« Hum… Peut-être que si on te mettait un faux cigare dans la bouche, et que tu gonflais un peu les pecs… Faut que tu fasses une tête de gangster aussi. Là, t’as l’air bien trop gentil. » Elle s’amusait à toucher ses muscles à travers sa chemise et ça ce n’était pas désagréable. Mais la seule chose qu’il retenait de tout ça était quand même: « A part me donner envie de fumer un cigare, c’est tout ça que j’arrive à voir réalisable dans ton récit, je suis désolée de te décevoir. » ll fit une petite grimace, presque désolé - presque.

Ils entrèrent finalement dans le casino, arpentèrent les premiers espaces qui étaient décorés de façon divine et se laissèrent à les observer un instant. Damon ne savait pas réellement qui était à l’initiative de tout ça, mais cette personne méritait une récompense tant les choses étaient bien faites. Approchant par la suite du guichet, ce fut avec un air autant amusé qu’attendri que Damon retira des jetons - à une hauteur à laquelle Megan s’attendait pas: il n’y avait qu’à voir la façon dont la surprise prit part de ses traits pour le comprendre. « La soirée va être magnifique. » - « Et promis, on mangera pas que des pâtes à la fin du mois. » Il le disait sur le ton de l’humour, parce-qu’il savait que c’était là le genre de chose que d’autres pourraient dire à sa place; lui n’avait jamais eu à se soucier de ce genre de chose, bien sur, mais il tentait d’apprendre un peu mieux.

« Je suis pas certaine de trouver ça très drôle. » Les machines à sous: il lui avait proposé, savoir si elle souhaitait tout de même aller y faire un tour. « C’est marrant quelques coups, après c’est vite ennuyant. » - « On va se prendre un verre et on fait le tour des différentes tables ? J’ai envie d’entrer dans le vif du sujet. » - « Allons y. » - « Tu vois que t’es pas ringard. » Il jeta un petit coup d’oeil aux alentours, pour observer les autres personnes autour d’eux, une mine espiègle au visage. « On est tous ringards tu veux dire. » Il chipotait, s’amusait. « Les masques ça donne vraiment un côté… Je sais pas, mystérieux. C’est excitant. » Glissant sa main le long de la hanche de Megan, il la reprocha de lui alors qu’elle déposait un baiser sur ses lèvres. « Moi c’est toi que je trouve excitante. » Qu'il glissa à son oreille, accompagné d’un petit clin d’oeil lorsqu’il recula son visage. Main l’une dans l’autre, ils avancèrent jusqu’au bar. « Je vous prends un scotch. » Les yeux de Damon se dirigèrent vers Megan. « Tu veux prendre quoi ? »

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« A part me donner envie de fumer un cigare, c’est tout ça que j’arrive à voir réalisable dans ton récit, je suis désolée de te décevoir. » - « C’est une soirée masquée et déguisée Damon, on peut être exactement qui on veut. » Et il n’a pas à se cacher derrière sa timidité, surtout pas lorsqu’il est capable de bien plus d’audace lorsqu’il sort de sa zone de confort. « Toi tu peux être un écrivain, et moi ta muse. » Si ma version de gangster et son amante célèbre et sulfureuse ne le convainc pas. L’avantage avec ce genre de soirées, c’est que les possibilités sont infinies.

« Et promis, on mangera pas que des pâtes à la fin du mois. » - « Comme si je m’inquiétais. C’est moi qui cuisine ce qu’on mange, de toute façon. » Je le taquine mais cela reste vrai : Damon n’est pas vraiment un fin gourmet. Moi, je tente de réaliser des recettes de son pays natal par souci de bien faire et de plaire, mais aussi parce que j’ai toujours aimé m’occuper des autres. La cuisine est un excellent moyen de le faire, je l’ai découvert bien vite et l’avantage d’avoir mon histoire, c’est que j’ai vite appris à me débrouiller. « C’est marrant quelques coups, après c’est vite ennuyant. » Pas de machines à sous alors, ou pas tout de suite, nous sommes d’accord sur ce point-là. « On est tous ringards tu veux dire. » Mes yeux roulent dans leur orbite et je pousse un soupir volontairement trop appuyé. « Laisse-toi porter par l’ambiance. Je pensais que ce genre de bal masque c’était le quotidien des gens de la haute. » Et que, par conséquent, il aurait l’habitude à présent d’enfiler des costume trois pièces pour ce genre d’événement.

« Moi c’est toi que je trouve excitante. » Mes joues rosissent alors qu’il glisse cette remarque à mon oreille, mais il s’empare de mes lèvres avant qu’elles n’aient le temps de me trahir. Je pose ma main contre son cou, mes doigts effleurent sa mâchoire et je lui murmure à mon tour. « Petit malin va. » Un sourire étire mes lèvres, et j’ajoute. « Tu es très beau avec ton masque. Très classe. » Et du reste, il n’est pas le dernier à avoir des yeux magnifiques avec ça. Notre arrivée au niveau du bar interrompt nos badinages. « Je vous prends un scotch. » Le serveur hoche la tête et garde ses mains dans son dos, professionnel jusqu’au bout des ongles, avant de pivoter la tête dans ma direction. « Tu veux prendre quoi ? » - « Je vais prendre un cocktail. Quelque chose de sucré, votre spécialité pour ce soir. » - « Je peux vous proposer un Jack Rose. Calvados, citron et sirop de fraise. » Je hoche la tête, avant de redonner toute mon attention à Damon. « Je crois qu’il y a une place à cette table de Poker. » De la main, je lui désigne une table un peu plus loin qu’un joueur vient de quitter. « Tu veux que j’aille nous la garder ? »

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@megan williams

(c) harley
lieu: masquarade ball, roaring twenties.

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« C’est une soirée masquée et déguisée Damon, on peut être exactement qui on veut. » - « J’ai beau avoir l’imagination développée, j’ai pas la tête d’un gangster Meg, voyons. » - « Toi tu peux être un écrivain, et moi ta muse. » - « C’est une idée bien plus alléchante ça. » Puisque cela pouvait déjà être le cas, en réalité, une fois l’idée appliquée à la réalité en dehors du casino. Il n’avait donc aucun mal à imaginer qu’elle puisse être sa muse au sein de l’établissement, alor que c’était déjà le cas de façon plus silencieuse une autre partie du temps.

« Comme si je m’inquiétais. C’est moi qui cuisine ce qu’on mange, de toute façon. » - « Touché. »

Au petit commentaire qu’il fit sur les tenues portées, elle leva les yeux au ciel - ça lui tira un petit sourire amusé, en réalité. « Laisse-toi porter par l’ambiance. Je pensais que ce genre de bal masque c’était le quotidien des gens de la haute. » Sur ce coup là, il ne sut faire autrement que d’avoir un petit rire. « C’est le cas, c’est le cas. » Il fit une petite grimace. « Faut juste que j’apprenne à en profiter, c’est ça dont j’ai pas l’habitude. » Parce-que justement avant tout ça, il y participait par habitude et obligation; aujourd’hui tout était différent et il n’avait pas encore pris le réflexe de ce conformer à cette nouvelle réalité. En tous cas, la partie qui était plus qu’agréable c’était de la voir Megan dans une robe qui lui allait à ravir - et il ne se priva pas de lui glisser que c’était le cas à l’oreille, d’une oie basse, alors qu’ils se tenaient au milieu de la foule. Avec un baiser dans la foulée, tout passait discrètement. « Petit malin va. » Il lui fit un petit clin d’oeil. « Tu es très beau avec ton masque. Très classe. » - « Merci, madame Williams. »

Ils rejoignirent le bar, il commanda son verre et se tourna vers Megan pour connaitre ce qu’elle souhaiterait prendre. « Je vais prendre un cocktail. Quelque chose de sucré, votre spécialité pour ce soir. » - « Je peux vous proposer un Jack Rose. Calvados, citron et sirop de fraise. » Lui fronça le bout du nez à l’évocation des composants. Elle hocha la tête, le cocktail lui fut préparé. « Vous avez qu’à mettre ça sur une ardoise. Au nom de Williams. » Le serveur tapota sur son écran. « J’en ai une qui date de plusieurs semaines au nom de Saül Williams, je vous ajoute ça dessus ? » Au nom, tous les muscles de Damon se tendirent d’un coup, il serra les mâchoires. Il dut se retenir de ne pas faire le moindre commentaire; l’autre laissait donc vraiment trainer tous ses restes partout où il allait. « Pas à moi celle là. Damon Williams pour ce soir, s’il vous plait. » Il attrapa son verre et se tourna vers Megan, étirant un petit sourire. « Allons nous amuser. » - « Je crois qu’il y a une place à cette table de Poker. » En cherchant du regard la table de poker en question, le regard de Damon accrocha un autre visage surtout - et heureusement qu’il était déjà troublé à cause des dires du serveur, comme ça le nouveau ressenti ne se verrait pas à travers son regard. « Tu veux que j’aille nous la garder ? » Il hocha la tête, déposant un baiser rapidement sur sa joue. « Pars devant oui, je te rejoins. » Il lui donna le gobelet avec les jetons, et fit mine de retourner vers le bar - alors que son objectif était tout autre.