« C’est vrai. » Malgré le manque de tact de la jeune femme pour dire que Damon n’était pas à son goût, Zoya devait concéder que lui, à l’inverse d’elle donc, était marié, ce qu’elle ne pouvait prétendre. Cela n’a sûrement rien à voir avec la beauté ici, du moins pas la beauté extérieure, mais plus celle intérieure et sur ça, la Lewis est persuadée que Damon la bat à plate couture – elle ne lui dira pas cependant.

« C’est là que le bat blesse. » Elle l’aurait parié « Ca te stoppe facilement, quand tu crois pas en ce que tu fais. » Elle secoue la tête de gauche à droite « Tu sais ça va être le premier pas à faire si tu veux que les autres croit en toi aussi. Donc il va falloir te mettre un sérieux coup de pieds aux fesses, mon vieux ». Elle n’avait pas ce problème, Zoya. Elle croyait dur comme fer en ses talents, même si parfois, le doute pouvait subsister et qu’elle faisait preuve d’une perfectionnisme tel, qu’elle s’arrachait bien souvent les cheveux, capable de tout envoyer valser. Mais pour mieux recommencer, car jamais elle ne baisserait les bras en ce qu’elle croit « Puis je suis persuadée qu’il y a d’autres personnes de ton entourage qui te soutiennent » A commencer par sa femme, peut-être.

« Montre moi toi ce que tu fais, plutôt. » Facile de contourner le sujet et donc fuir pour ne pas avoir à lui montrer ce qu’il faisait. « Si je trouve que c’est pas mal, je te laisserai me prendre en photo ici. (…) L’ambiance est sympa, et en plus je suis bien habillé tu l’as dit toi même. » Elle tourne sa tête de gauche à droite, son sourcil s’arquant « Tu crois vraiment que je suis stupide à ce point ? Et que je vois pas ce que tu essayes de faire ? ». Non parce qu’elle pouvait l’être mais quand même « Très bien, voilà le nouveau deal. Je te montre ce que je fais à condition que tu me montres une de tes œuvres à ton tour. Une seule. Tu choisis celle dont tu es le plus fier – et ne me dis pas qu’il n’y en a pas » Zoya ne démordra pas de toute façon, même s’il venait à lui dire que, finalement, voir ce qu’elle fait ne l’intéresse pas, juste pour se défiler « Et on conserve évidemment le deal que si tu trouves que ce que je fais n’est pas trop mal, je te prends en photo. Ca servira quand tu te décideras enfin à montrer au monde entier de quoi tu es capable, ta tête sera placardé partout. Promis, cette fois je demande pas de pourcentage, c’est cadeau » qu’elle fait avec un petit sourire, tendant à nouveau sa main vers Damon pour sceller le deal.

Elle marqua rapidement la désapprobation d’un mouvement de tête de gauche à droite; il aurait parié que cela aurait été sa réponse. « Tu sais ça va être le premier pas à faire si tu veux que les autres croit en toi aussi. Donc il va falloir te mettre un sérieux coup de pieds aux fesses, mon vieux » Avec un petit sourire tout autant amusé qu’attendri, il plissa le bout du nez. Oh, ce n’était pas tant qu’il ne croyait pas à ses idées: il savait même pertinemment qu’elle avait raison. Simplement: « C’est plus facile à dire qu’à faire. » Comme bien des choses, malheureusement. « Puis je suis persuadée qu’il y a d’autres personnes de ton entourage qui te soutiennent » Son sourire se transforma pour être un peu plus fier en cet instant; effectivement, il y avait au moins une personne qui croyait en lui comme il n’avait jamais su le faire tout seul. « Elle est géniale pour ça. » Elle saurait de qui il voulait parler, rien que la réaction que son visage avançait pointait seule du doigt vers Megan.

« Tu crois vraiment que je suis stupide à ce point ? Et que je vois pas ce que tu essayes de faire ? » Il pinça les lèvres: sa technique était donc à perfectionner, parce-qu’elle n’avait pas pris avec Zoya. Elle ne lâchait donc pas la grappe si facilement, aussi têtue qu’elle promettait de l’être. « L’espoir fait vivre comme on dit. » Et qui ne tentait rien n’avait rien, également. « Très bien, voilà le nouveau deal. Je te montre ce que je fais à condition que tu me montres une de tes œuvres à ton tour. Une seule. Tu choisis celle dont tu es le plus fier – et ne me dis pas qu’il n’y en a pas » Ses paupières se plissaient un brin: c’était presque tentant. « Et on conserve évidemment le deal que si tu trouves que ce que je fais n’est pas trop mal, je te prends en photo. Ca servira quand tu te décideras enfin à montrer au monde entier de quoi tu es capable, ta tête sera placardé partout. Promis, cette fois je demande pas de pourcentage, c’est cadeau » La main de la jeune femme était tendue vers lui, attendant qu’il la serre de la sienne pour acter ce pacte entre eux. Il resta encore quelques instants à la regarder dans les yeux, pesant le pour et le contre, avant d’attraper la main de Zoya et de la secouer doucement. « Prends ton verre avec toi. »

Il n’attendit pas qu’elle le suive, il savait d’avance que le simple fait de le voir se lever pour quitter le bar et se mettre à déambuler à travers les tables piquerait sa curiosité et la pousserait à marcher à sa suite pour savoir de quoi il en relevait. Le regard de Damon se mit à scruter chaque mur, et ce ne fut qu’une fois arrivé dans un des recoins du club de jazz qu’il s’arrêta. Glissant l’une de ses mains dans sa poche, l’autre tenant son verre, il montra du menton la toile qui était accrochée au mur. « C’est pas celle dont je suis le plus fier, mais c’est toujours plus facile de la voir en vrai que sur téléphone, non ? » Il haussa un sourcil en se retournant vers la brune. C’était là qu’une vulgaire toile représentant un anonyme jouant de la guitare, mais au moins elle ne pourrait pas dire qu’il avait pas fait d’efforts pour lui montrer au mieux ce qu’il valait.

« C’est plus facile à dire qu’à faire. » De croire en soi et se battre pour ce qu’on aime. En tout cas, aux yeux de Zoya, Damon devra passer par cette étape tôt ou tard et s’il voulait pouvoir être épanoui professionnellement parlant, même si cela lui sera difficile, cela lui sera indispensable. Et pour se faire, la photographe est persuadée qu’il a quelqu’un pour le soutenir dans son entourage et elle vise juste, sans même nommer la personne à laquelle elle pense « Elle est géniale pour ça. » Elle comprend qu’il parle de sa femme, et cela fait naitre un sourire attendrit sur les lèvres de Zoya « Alors si elle est géniale pour ça, tu peux tout faire, Damon ». Il n’a rien à craindre car quelqu’un sera toujours là pour l’encourager et aussi le soutenir si tout ne se passe pas comme prévu.

« L’espoir fait vivre comme on dit. » Il tente de l’entourlouper en lui demandant à elle de lui montrer ses peintures, mais Zoya ne prend pas. Pas cette fois, alors que c’est une technique dont il a déjà usé avec elle, même lorsqu’ils étaient sur leur embarcation de fortune. Elle lui propose un deal alors, acceptant de lui montrer ses œuvres à condition qu’il lui en montre au moins une. Attendant que le deal soit scellé d’une poignée de main, Damon finit par lui serrer la main ce qui fait naitre un sourire sur les lèvres de la Lewis, bien évidemment ravie de l’avoir convaincu. « Prends ton verre avec toi. » qu’il dit aussitôt et sans attendre, il s’éloigne du bar. Elle en fait de même.

Elle le suit donc, amusé par la tournure des choses et se demande bien où il peut l’amener comme ça. Peut-être veut-il être sûr que personne ne pourra voir l’œuvre qu’il compte lui montrer et si elle s’attendait à ce qu’il dégaine son téléphone pour lui montrer une de ses peintures, c’est en réalité sur le mur même du club de jazz que celle-ci se trouve. A sa plus grande surprise « C’est pas celle dont je suis le plus fier, mais c’est toujours plus facile de la voir en vrai que sur téléphone, non ? » Bouche bée – elle a littéralement la bouche ouverte – Zoya observe le tableau quelques secondes avant de reporter son regard sur Damon « Putain, j’y crois pas. Elle est exposée ici et tu étais "timide" quant au fait de me la montrer ? » De sa main, elle lui donne un léger coup dans le ventre et reporte la seconde suivante son regard sur la toile, l’observant avec attention pendant quelques secondes en silence. Elle laisse ses doigts vagabonder sur le tableau, scrutant chaque détail, faisant évidemment planer un suspens sûrement insoutenable pour le jeune homme « Ce contraste entre le flou et le détail, cet effet de relief… le mariage des couleurs et cette sensation qu’à tout instant, le guitariste va se mettre à jouer, parce que tu n’as pas hésiter à délinéer avec plus de précision l’instrument, contrairement au reste elle retrouve le regard de Damon cette fois je suis impressionnée. » Sérieuse et sincère, elle l’est à cet instant et l’émotion qu’elle ressent est réelle à travers cette toile « Il y a un message particulier derrière cette toile ? Ou c’est quelque chose que tu as fait comme ça ? ».  

« Alors si elle est géniale pour ça, tu peux tout faire, Damon » Peut-être était-ce véritablement si simple que cela, après tout: avoir une seule personne qui croyait assez en vous pour que cette force vous soit transmise et vous donne envie de vous dépasser. Parfois, il avait envie que ce soit si simple que cela et il avait envie d’y croire. Un jour, il y arriverait.

Aujourd’hui en tous cas, il pouvait au moins faire l’effort pour croire en lui et respecter le marché qu’il venait de passer avec Zoya, à savoir lui montrer l’une de ses oeuvres. Et quoi de plus simple que de lui montrer exposée et accrochée à un mur plutôt que sur téléphone ? Alors, il lui fit faire un petit détour dans l’intérieur du club avant de s’arrêter devant un mur en particulier. Et il ne fut pas véritablement étonné de sa réaction: il était sur qu’elle ne s’attendait pas à ce retournement de situation. « Putain, j’y crois pas. Elle est exposée ici et tu étais "timide" quant au fait de me la montrer ? » Elle lui donna un petit coup dans le ventre. « Aoutch, eh ! » Il se plia légèrement en deux, fronçant les sourcils. « Y’a une différence entre l’exposer aux yeux d’inconnus et la montrer à quelqu’un qui ne l’est pas ! » Parce-que maintenant Zoya faisait partie de la seconde catégorie, qu’elle le veuille ou non.

Elle se mit par la suite à observer la toile en silence, et Damon fit ne sorte de ne pas interrompre ce dernier; il préféra la regarder découvrant ses coups de pinceaux - chose qu’il ne faisait pas d’aussi proche d’ordinaire. « Ce contraste entre le flou et le détail, cet effet de relief… le mariage des couleurs et cette sensation qu’à tout instant, le guitariste va se mettre à jouer, parce que tu n’as pas hésiter à délinéer avec plus de précision l’instrument, contrairement au reste » Elle se retourna vers lui à ce moment là. Lui, il avait arrêté de respirer et était suspendu à ce qu'elle allait ajouter à al suite de sa phrase. « Je suis impressionnée. » Il laissa un long soupire de soulagement s’extirper de ses poumons. « C’est pour ça que je montre pas mes toiles: j’ai trop peur du commentaire à la fin. » De l'avis des autres, du jugement de ces derniers. « Vraiment, genre tu trouves que c’est bien ? » Maintenant qu’ils étaient lancés et qu’il avait passé l’étape de j’ose pas montrer, autant en discuter.

« Il y a un message particulier derrière cette toile ? Ou c’est quelque chose que tu as fait comme ça ? » Il secoua quelque peu sa tête. « C’est un mec qu’est monté une fois sur scène ici. J’ai bien aimé sa musique, j’avais un carnet sur lequel j’ai fait une esquisse… et une fois rentré chez moi, j’ai pas su faire autrement que de le retranscrire sur toile. » Son regard revint sur les nuances de bleus. « Je sais pas, c’est… Je pense que c’est plus le ressenti que j’ai eu à ce moment là en l’entendant jouer qui a fait que j’ai eu envie de peindre. » Les émotions et les ressentis, comme toujours avec Damon.

« Aoutch, eh ! » Quel dramaqueen « Y’a une différence entre l’exposer aux yeux d’inconnus et la montrer à quelqu’un qui ne l’est pas ! » « Ooh, ça veut dire que je suis acceptée dans le cercle très fermé de mon gosse de riche favori ? Je suis flattée ! » Il faut dire que l’appellation d’inconnu est quelque peu désuète alors qu’ils ont partagé cette aventure un mois plus tôt et surtout, qu’ils se soient laissés aller à quelques confidences sur leur vie respective.

Zoya s’attelle donc à l’observation minutieuse de chaque trace laissée par les coups de pinceau sur la toile, à chaque détail, à chaque relief et si elle laisse quelque peu du temps pour exprimer son point de vue, ce n’est là que bon signe car elle confesse à Damon être impressionnée. « C’est pour ça que je montre pas mes toiles: j’ai trop peur du commentaire à la fin. » Et elle voit ça alors qu’il a laissé échapper un long soupir de soulagement, qui ne manque pas de la faire sourire, un sourire qui se veut à la fois moqueur mais aussi attendrit « Je m’en suis doutée et je l’ai peut-être fait exprès » de le faire languir et de ne pas avouer tout de suite être impressionné par sa peinture. « Vraiment, genre tu trouves que c’est bien ? » C’est une tout autre Zoya qui se présente devant lui alors qu’elle est là dans une position presque professionnelle, tant elle est sérieuse et sincère parce que le sujet lui tient à cœur « Tu me connais assez maintenant pour savoir qu’autrement, je ne me serai pas gênée à te le dire si c’était nul ». Le naturel revient toujours au galop. « Et honnêtement, je ne m’attendais pas à un tel talent. Je sais pas ce que tu attends, Damon. Tes toiles méritent mieux qu’être accrochées dans un coin d’une salle de club de jazz ». Et s’il le fallait, elle avait quelques suggestions pour lui faire sauter le pas.

« C’est un mec qu’est monté une fois sur scène ici. J’ai bien aimé sa musique, j’avais un carnet sur lequel j’ai fait une esquisse… et une fois rentré chez moi, j’ai pas su faire autrement que de le retranscrire sur toile. » Ce sont les inspirations spontanées les plus belles à ses yeux « Je sais pas, c’est… Je pense que c’est plus le ressenti que j’ai eu à ce moment là en l’entendant jouer qui a fait que j’ai eu envie de peindre. » Les mains jointes devant elle, Zoya se contente d’acquiescer pour reporter son regard sur le tableau. C’est à cet instant qu’elle remarque la signature, ses sourcils se fronçant avant de s’en approcher pour mieux la lire « Cosimo ? ». Cela l’intrigue et Damon pourra aisément le voir dans son regard « J’ai cru que tu avais écrit caroubier. Peut-être que la signature devrait être revue, si j’avais au moins un bémol à souligner ». Elle ne dit pas là qu’il écrit mal… mais c’est tout comme.  

« Ooh, ça veut dire que je suis acceptée dans le cercle très fermé de mon gosse de riche favori ? Je suis flattée ! » - « Te fous pas de moi comme ça là. » Même s'il y avait surement une partie d’authenticité dans ses paroles, il savait aussi qu’elle était enclin très facilement à se moquer d’autrui - ou tout du moins, il pouvait s’en douter sans trop se tromper. « C’est la deuxième fois que tu me dis que t’es flattée quand même. » Et il était son favori aussi, ce n’était pas rien.

Bien sur qu’il retint sa respiration tout le temps où elle observait sa toile en silence, détaillant surement chaque élément des yeux et du bout des doigts. « Je m’en suis doutée et je l’ai peut-être fait exprès » Il plissa les yeux, mais eut un petit sourire timide. « J’en étais sur que t’avais fait exprès. » De le faire attendre pour lui donner son avis sur le tableau. « Tu me connais assez maintenant pour savoir qu’autrement, je ne me serai pas gênée à te le dire si c’était nul. Et honnêtement, je ne m’attendais pas à un tel talent. Je sais pas ce que tu attends, Damon. Tes toiles méritent mieux qu’être accrochées dans un coin d’une salle de club de jazz » Il pencha sa tête sur le côté, un air bien plus adouci accroché à son visage désormais. « C’est gentil de dire ça. Merci. » Il était sincère, il était authentique - et ses joues qui devenaient un brin rouges en recevant les compliments n’était là que quelque-chose de naturel chez lui. « Mais c’est vraiment pour la passion, la peinture. C’est parce-que j’adore ça et que je m’éclate que je le fais. J’ai pas vocation à exposer pour de vrai, de façon professionnelle ou quoi. » Le peu de tableaux qu’il avait pu afficher dans la galerie d’Auden n’avaient été là que parce-qu’il voulait partager ses ressentis avec d’autres gens plus que pour la gloire; il ne cherchait pas la gloire, Damon.

L’attention de la jeune femme finit par se faire sur un coin en particulier du tableau, et déjà un léger sourire amusé se faisait voir sur les lèvres de Damon. « Cosimo ? J’ai cru que tu avais écrit caroubier. Peut-être que la signature devrait être revue, si j’avais au moins un bémol à souligner » Alors bien sur qu’il eut un petit rire en secouant un son visage, en profita pour boire une gorgée de sa boisson. « Si j’avais écrit caroubier, je l’aurais peint sur la toile en parallèle - je l’aurais même fait marcescent, si tu veux tout savoir. » Ce n’était pas le sujet. « Je signe Cosimo parce-que c’est mon prénom. » Il tourna son regard vers Zoya. « Mon vrai prénom, celui qu’on m’a donné à la naissance. Et tu peux en rire, je me vexerai pas: j’ai pas changé pour rien. »

« Te fous pas de moi comme ça là. » Orf, ça c’est comme dire à un enfant de ne pas toucher au bonbon qui se trouve devant lui. Zoya n’aura de cesse de se moquer de lui – mais parce que, comme on dit, qui aime bien châtie bien « C’est la deuxième fois que tu me dis que t’es flattée quand même. » « C’est vrai ça ! »

« J’en étais sur que t’avais fait exprès. » de le faire languir quant à son ressenti et son impression face à son tableau  « C’est gentil de dire ça. Merci. » Les teintes légèrement rosées que prennent les joues de Damon ne manque pas de faire sourire Zoya « Moww ne rougis pas comme ça ». Rien pour l’aider à ne pas le faire  « Mais c’est vraiment pour la passion, la peinture. C’est parce-que j’adore ça et que je m’éclate que je le fais. J’ai pas vocation à exposer pour de vrai, de façon professionnelle ou quoi. » «  Je vois. Je peux pas dire que je ne comprends pas, j’ai pas pour habitude d’exposer plus que de raisons mes peintures. Mais toi qui souhaite de détacher de ton monde et être plus dans l’artistique, je trouve que l’idée mérite d’être considérée. Surtout quand les tableaux méritent amplement d’être vu. Même si c’est ponctuellement ».

C’est un autre détail qui attire l’attention de Zoya toutefois, celui de la signature apposée en bas du tableau « Si j’avais écrit caroubier, je l’aurais peint sur la toile en parallèle - je l’aurais même fait marcescent, si tu veux tout savoir. » Heureusement, ce n’est pas le nom qu’il utilise mais celui qu’elle lit correctement lui parait tout aussi surprenant « Je signe Cosimo parce-que c’est mon prénom. » « Comment ça ton prénom ? » qu’elle fait, ne comprenant pas d’où cela sort, car il s’est présenté comme étant Damon. Son sourcil s’arque alors, intriguée « Mon vrai prénom, celui qu’on m’a donné à la naissance. Et tu peux en rire, je me vexerai pas: j’ai pas changé pour rien. » « C’est vrai que Damon, ça fait pas très italien » elle n’oublie pas qu’il s’était vanté que l’italien était sa langue maternelle « Si tu as bien fait de changer, je ne sais pas, ça m’aurait pas choqué, en vrai. Ca fait très bourgeois finalement, ça colle mieux. » Elle rit légèrement avant d’ajouter un peu plus sérieusement « En vrai, en nom d’artiste, je trouve que ça a de la gueule ».

Elle se retourne ensuite vers lui pour lui faire à nouveau face « Bon j’ai pas la prétention d’avoir mon tableau accroché ici, dans un recoin bien caché. Alors tu te contenteras de ce que j’ai sur mon téléphone ». Elle extirpe celui-ci de sa poche arrière et le tend à Damon pour lui montrer un de ses tableaux. « T’amuses pas à prendre ton temps pour donner ton avis. C’est pas drôle ». Et c’est qu’elle est un peu trop sérieuse en disant ça.

« Moww ne rougis pas comme ça » Bien sur que ce n’était pas aussi simple pour lui, et que prononcer ce genre de phrase à haute voix n’allait pas l’aider à ne pas le faire, justement. Alors, en cet instant, les joues de Damon se rougirent encore un brin davantage, alors qu’il faisait les gros yeux à Zoya. Oh, c’était facile de savoir pourquoi elle soulignait ce point là en particulier. « Je sais que tu le fais exprès, c’est pas drôle. » Parce-qu’elle avait ce petit côté espiègle et tentée de taquiner facilement les gens; ils n’avaient pas besoin d’avoir passé beaucoup de temps ensemble pour qu’il puisse deviner ça.

« Je vois. Je peux pas dire que je ne comprends pas, j’ai pas pour habitude d’exposer plus que de raisons mes peintures. Mais toi qui souhaite de détacher de ton monde et être plus dans l’artistique, je trouve que l’idée mérite d’être considérée. Surtout quand les tableaux méritent amplement d’être vu. Même si c’est ponctuellement » Il garda tout de même son petit sourire en place. « Disons que si j’avais besoin de recevoir une sportule de la part d’un artiste possédant une galerie où exposer, peut-être que je pousserais un peu plus à le faire. » Il haussa les épaules. « Mais c’est pas le cas, alors j’aime bien rester dans ma zone de confort sur le sujet. » Il se pencha quelque peu vers Zoya. « Et je t’ai dit: c’est exposé, mais aux yeux d’inconnus. Donc ça me va très bien. » Il possédait peut-être le même nom de famille que le gérant de la galerie en question, et un lien de parenté qui plus était, mais étant donné qu’il ne le montrait pas le point gênant était réglé.

Puisque ses peintures, il ne les signait pas Damon Williams mais se contenait de Cosimo, qui le rendait invisible aux yeux du monde de l’art. « Comment ça ton prénom ? » Il se doutait que ce serait là sa réaction. « C’est vrai que Damon, ça fait pas très italien » - « Ca l’est pas du tout non, effectivement. C’est fait exprès. » Ca l’était fait exprès, en tous cas, quand il a choisi d’en changer. « Si tu as bien fait de changer, je ne sais pas, ça m’aurait pas choqué, en vrai. Ca fait très bourgeois finalement, ça colle mieux. » Il ajouta un rire au sien. « Ca t’aurait peut-être pas choqué, mais je te jure que j’aurais tiqué à chaque fois que tu l’aurais prononcé, parce-que vous les anglophones vous savez pas le dire correctement. » Il s’en amusait, mais c’était pourtant la vérité.

« En vrai, en nom d’artiste, je trouve que ça a de la gueule » - « Sur ce point je peux pas te contredire. »

« Bon j’ai pas la prétention d’avoir mon tableau accroché ici, dans un recoin bien caché. Alors tu te contenteras de ce que j’ai sur mon téléphone » Il eut un petit rire. « C’était le hasard là. » Il se pencha sur son téléphone quand elle le sortit, mais s’en saisit par la suite pour mieux regarder. Il fronça les sourcils, se concentra un instant ou deux. « T’amuses pas à prendre ton temps pour donner ton avis. C’est pas drôle » Il releva un regard assombri par le sérieux vers la jeune femme. « Je suis pas mesquin comme ça moi. » Il eut un petit sourire pincé - mais c’était la vérité. « J’adore l’effet de lumière. Et les couleurs, bien sur: mais ça tu peux t’en douter par toi-même. » La palette de nuances utilisée était la même que lui. « Une signification derrière tout ça ? »

« Je sais que tu le fais exprès, c’est pas drôle. » Même pas mais en le voyant rougir un petit peu plus, elle hausse les épaules en adoptant un air faussement innocent, accentué par ses mains jointes devant elle qui lui donne un air d’ange. La blague.

« Disons que si j’avais besoin de recevoir une sportule de la part d’un artiste possédant une galerie où exposer, peut-être que je pousserais un peu plus à le faire. » C’est sûr que l’argent n’est pas quelque chose dont il a besoin et elle s’en doute sans même qu’il est besoin de le préciser « Mais c’est pas le cas, alors j’aime bien rester dans ma zone de confort sur le sujet. » Et elle ne peut s’empêcher de soupirer, comme déçue qu’il n’ose pas en sortir justement. Ca ne lui ferait pas de mal, elle en est certaine « Et je t’ai dit: c’est exposé, mais aux yeux d’inconnus. Donc ça me va très bien. » « Attends, ça veut dire que ça t’arrive d’exposer ? Où ? Et m’emmerdes pas avec ton histoire d’inconnus et tout ça, j’ai été super sympa avec toi . Elle est curieuse d’en voir davantage, maintenant qu’elle en a eu un avant-goût « Et si le cœur t’en dit, ma mère a de la place dans sa galerie aussi. Je suis sûre qu’elle serait séduite ». Qu’importe qu’il expose déjà ailleurs, Zoya n’en a que faire.

« Ca l’est pas du tout non, effectivement. C’est fait exprès. » « Pourquoi tu n’aimes pas tes origines italiens ? Tu les assumes pas ? J’ai toujours trouvé un certain charme aux italiens » C’est pour cette raison que lorsqu’elle s’y trouvé quelques années plus tôt, c’est un australien qu’elle s’est tapée au lieu d’un bel étalon italien. Sa fille n’en aurait été qu’encore plus belle – et aurait peut-être un père mieux que celui qu’elle a. « Ca t’aurait peut-être pas choqué, mais je te jure que j’aurais tiqué à chaque fois que tu l’aurais prononcé, parce-que vous les anglophones vous savez pas le dire correctement. » Ca faisait longtemps « Oh, pardon de vous offusquer et d’écorcher ainsi votre prénom. Et il se dit comment alors puisque je le dis SI MAL QUE CA ? ».

« Sur ce point je peux pas te contredire. » Quelle que soit sa prononciation en tout cas, Cosimo est un nom d’artiste qu’elle trouve finement bien choisi. C’est sûr qu’une toile signée Damon n’aurait pas le même effet.

« C’était le hasard là. » que son tableau se trouve au club de jazz ou plutôt, que les deux se croisent ici et que Zoya puisse admirer son œuvre. « Je suis pas mesquin comme ça moi. » Elle lui montre à son tour une de ses peintures et lui demande de ne pas la faire mariner pour donner son opinion « Moi non plus » qu’elle se défend, non sans un sourire en coin alors qu’elle se penche légèrement vers Damon pour regarder sa peinture sur l’écran de son téléphone alors que le regard du blond est braqué sur celui-ci. « J’adore l’effet de lumière. Et les couleurs, bien sur: mais ça tu peux t’en douter par toi-même. » Il est vrai qu’elle lui montre là un de ses tableaux dont les couleurs bleutés sont prépondérantes, comme sur le sien « C’est tout ? Rien d’autres ? » Elle lui a dit qu’elle était impressionnée, lui semble même pas l’être. Elle est déçue. « Une signification derrière tout ça ? » Un petit instant, Zoya reste silencieuse alors que son regard se relève de son téléphone avant de trouver celui de Damon « Ca illustre une période de ma vie où je me sentais perdre pied » Celle durant laquelle elle ne parvenait à assumer son rôle de mère et s’apprêtait à prendre une décision radicale à ce propos. Elle lui reprend le cellulaire des mains « J’aime retranscrire mon état d’esprit dans mes peintures. Je peux te faire un tableau déprimant comme celui-ci et le lendemain t’en faire un qui reflète la beauté de la vie ». Et la contradiction de Zoya et ses sautes d’humeur, ça va de pair.

« Attends, ça veut dire que ça t’arrive d’exposer ? Où ? Et m’emmerdes pas avec ton histoire d’inconnus et tout ça, j’ai été super sympa avec toi » Il secoua la tête. « Je te dirais pas où. Même si ça t’emmerde d’entendre ça, je t’ai dit: tant que c’est aux yeux d’inconnus, ça me stresse pas. Dès que c’est le contraire, je perds complètement confiance en moi. » Donc il n’était pas question qu’il lui donne l’adresse de la galerie d’Auden, alors qu’il était très bien en tant d’anonyme à exposer là bas. Et le pire dans tout ça c’était qu’elle aurait beau lui sortir les meilleurs arguments, il ne changerait pas d’avis: il était une authenticité à mourir sur place Damon, en cet instant, en exprimant sa vulnérabilité de cette sorte. « Et si le cœur t’en dit, ma mère a de la place dans sa galerie aussi. Je suis sûre qu’elle serait séduite » Il décida de prendre la tangente et d’ajouter une touche d’humour. « Peut-être que j’expose déjà chez elle, qui sait. »

« Pourquoi tu n’aimes pas tes origines italiens ? Tu les assumes pas ? J’ai toujours trouvé un certain charme aux italiens » - « Bien sur que les italiens ont un charme. » Il lui fit un petit clin d’oeil, amusé. « Et j’en suis super fier, c’est pas tant ça. C’est simplement qu’à avoir vécu plus longtemps à l’étranger que chez moi, en Italie, c’était plus simple de m’adapter au monde extérieur. » Et qu’en affaires, aussi, Damon Williams sonnait bien mieux. Et aussi pour copier son père - mais il ne parlerait pas de cette raison là à haute voix. « Oh, pardon de vous offusquer et d’écorcher ainsi votre prénom. Et il se dit comment alors puisque je le dis SI MAL QUE CA ? » Un petit rire lui échappa. « Pas tant que ça, mais quand même. » Il la regarda. « Cosimo, en appuyant plus sur le O s’il vous plait madame. » Il chipotait, il savait.

« Moi non plus » Menteuse.

« C’est tout ? Rien d’autres ? » Il haussa un sourcil en se tournant vers elle. « Je dois faire critique d’art maintenant aussi ? D’accord très bien. » Croisant les bras sur son torse, il fronça les sourcils lorsqu’il reporta son regard sur le téléphone de la jeune femme. « Ca me donne un ressenti comme si je me perdais en me retrouvant, quand j’observe ton tableau. Une sensation de libération et d’emprisonnement. Un tout et son contraire - l’effet de la femme qui tombe à l’eau, autant qu’elle semble se libérer d’un autre monde. Comme si j’allais perdre le souffle à trop plonger à mon tour si j’observe trop longtemps» Ce qui l’intéressait surtout, c’était de connaitre son idée à elle derrière cette peinture, l’histoire qu’elle lui accordait. « Ca illustre une période de ma vie où je me sentais perdre pied » Il avait donc bien ressenti ce qu’elle tentait de transmettre. « J’aime retranscrire mon état d’esprit dans mes peintures. Je peux te faire un tableau déprimant comme celui-ci et le lendemain t’en faire un qui reflète la beauté de la vie » - « Cette dualité est facile à percevoir dans ton train de pinceau, si j’ai le droit d’appuyer sur ce point. » Il lui rendit son téléphone. « On laisse beaucoup plus de notre personnalité qu’initialement prévu dans nos peintures. »

« Je te dirais pas où. Même si ça t’emmerde d’entendre ça, je t’ai dit: tant que c’est aux yeux d’inconnus, ça me stresse pas. Dès que c’est le contraire, je perds complètement confiance en moi. » Elle reste silencieuse quelques secondes, adoptant un air renfrogné qui pourrait annoncer qu’elle va trouver encore un autre argument pour le faire convaincre de cracher le morceau. Mais il semblerait que sa vulnérabilité, celle qu’il lui confesse ait raison de ce qu’elle s’apprête à lui dire « Tu fais chier, Damon mais très bien » il remarquera toutefois qu’elle boude un tantinet à cause de ça. Mais elle tente une énième carte, celle de pouvoir exposer dans la galerie de sa mère, si le cœur lui en dit un jour « Peut-être que j’expose déjà chez elle, qui sait. » Zoya lui fait les gros yeux, le bousculant de sa main « Abruti ! ».


« Bien sur que les italiens ont un charme. » « J’ai pas dit que c’était ton cas ». Elle saisit la perche qu’il lui tend, naturellement, sourire aux lèvres « Et j’en suis super fier, c’est pas tant ça. C’est simplement qu’à avoir vécu plus longtemps à l’étranger que chez moi, en Italie, c’était plus simple de m’adapter au monde extérieur. » « Je vois. Tu sais que je serai curieuse de connaitre un jour ton histoire de gosse de riche ? C’est intriguant » Pas ce soir, bien que la discussion soit déjà bien entamée entre eux et qu’ils apprennent finalement à se connaitre bien plus qu’ils ne pensaient cela possible, la première fois qu’il se sont rencontrés. « Pas tant que ça, mais quand même. » Elle écorche son prénom en italien en tout cas et lui demande donc de lui dire avec la bonne prononciation pour ne plus l’offusquer « Cosimo, en appuyant plus sur le O s’il vous plait madame. » « Tu chipotes, ma parole ! » qu’elle fait levant les yeux au ciel pour autant, elle met du cœur à le répéter, sa main droite venant à se lever dans les airs, ses doigts venant se joindre entre eux et s’agiter un tantinet alors qu’elle reprend la parole « COsimo. Ca te va comme ça ? ».

« Je dois faire critique d’art maintenant aussi ? D’accord très bien. » C’est ce qu’elle lui demande, enfin, en réalité, elle lui demande surtout de la complimenter sur sa toile comme elle a pu le faire sur la sienne. Mais puisqu’il se propose à aller plus loin dans la critique – qui a intérêt à être positive – elle ne dit pas non « Ca me donne un ressenti comme si je me perdais en me retrouvant, quand j’observe ton tableau. Une sensation de libération et d’emprisonnement. Un tout et son contraire - l’effet de la femme qui tombe à l’eau, autant qu’elle semble se libérer d’un autre monde. Comme si j’allais perdre le souffle à trop plonger à mon tour si j’observe trop longtemps» La critique la fait rire parce qu’il souligne là son esprit de contradiction constant « T’es pas mal dans ce rôle là aussi » de critique d’art « Mais je suis ravie d’entendre que c’est l’effet que ça te procure. C’est l’idée que je souhaitais faire ressortir et… ça me touche même que tu le ressentes aussi intensément ». Parce que ce tableau a été peint à une période de sa vie où elle ne savait plus sur quel pied danser et c’est d’ailleurs ce qu’elle confesse à Damon « Cette dualité est facile à percevoir dans ton train de pinceau, si j’ai le droit d’appuyer sur ce point. » A nouveau, un petit sourire se dessine sur ses lèvres alors qu’elle hoche la tête lentement « C’est l’histoire de ma vie. Disons que mes proches te diront que je suis contradictoire à longueur de temps, que je peux souffler le chaud comme le froid en une fraction de secondes » ce qui était un défaut, tant cela pouvait agacer ses proches, et elle le savait. « On laisse beaucoup plus de notre personnalité qu’initialement prévu dans nos peintures. » Elle ne peut être on ne peut plus d’accord, acquiesçant à nouveau tout en récupérant son téléphone.

« Bon, on va faire cette photo que tu m’as promise ? » qu’elle lui demande, non sans agiter son argentique sous ses yeux « Je peux te prendre ici à côté de ta toile si tu veux, et en faire quelques-unes devant la scène avant que les artistes ne montent. Promis, ces photos resteront entre nous, tu seras libre d’en faire ce que tu veux ». Elle le laisse choisir ce qu’il souhaite comme mise en scène.

« Tu fais chier, Damon mais très bien » Encore heureux qu’elle finit par acquiescer: il n’avait pas l’intention de dévoiler autre chose de plus que les informations qui lui avait déjà été données - et c’était énorme, elle ne se rendait pas compte à quel point c’était là un effort considérable de sa part que d’être allé jusque là dans la discussion. Mais puisqu’elle aimait bien taquiner, il se permit un dernier commentaire avant de clôturer ce sujet là, ce qui lui valut un « Abruti ! » de la part de Zoya qui le fit rire.

« J’ai pas dit que c’était ton cas » - « Trop facile. » il l’avait cherché. « Je vois. Tu sais que je serai curieuse de connaitre un jour ton histoire de gosse de riche ? C’est intriguant » - « T’as pas dit que je devrais écrire une biographie l’autre jour ? Je t’enverrai un exemplaire si tu veux. »

« Tu chipotes, ma parole ! COsimo. Ca te va comme ça ? » - « Grazie mille, signora. »

De l’italien qu’ils s’amusaient à prononcer l’instant d’avant ne resta que l’art qui devint centre de discussion par la suite. Voyant qu’elle semblait vexée qu’il ne s’étende pas davantage sur le sujet de sa toile, Damon se prit alors au jeu. Au moins, une fois sa tirade prononcée, cela eut à défaut de lui plaire au moins le don de faire rire Zoya. « T’es pas mal dans ce rôle là aussi. Mais je suis ravie d’entendre que c’est l’effet que ça te procure. C’est l’idée que je souhaitais faire ressortir et… ça me touche même que tu le ressentes aussi intensément » Il inclina légèrement sa tête, proche de la petite révérence, lui indiquant qu’il n’y avait pas de quoi. Il ne faisait qu’exprimer ce qu’il pouvait ressentir et penser de ce qu’elle avait peint sur toiletta près tout. « C’est l’histoire de ma vie. Disons que mes proches te diront que je suis contradictoire à longueur de temps, que je peux souffler le chaud comme le froid en une fraction de secondes » - « De sorte qu’on s’ennuie jamais en ta compagnie, c’est ça ? » Il y avait une pointe de douceur tout de même dans sa question.

« Bon, on va faire cette photo que tu m’as promise ? » Ce fut à son tour d’exprimer un rire aux paroles de la brune. « T’as pas oublié hein. » - « Je peux te prendre ici à côté de ta toile si tu veux, et en faire quelques-unes devant la scène avant que les artistes ne montent. Promis, ces photos resteront entre nous, tu seras libre d’en faire ce que tu veux » Damon fronça un brin le bout du nez. « Partout sauf devant la toile, ça te va aussi ? Je suis tes ordres de photographe sans trop broncher si tu respectes ce critère là. Et je joue le jeu pendant au moins quinze minutes. » Ce qui était déjà pas mal, toutes choses considérées.

« Trop facile. » C’est vrai mais il lui a tendu la perche, elle n’a fait que la saisir « T’as pas dit que je devrais écrire une biographie l’autre jour ? Je t’enverrai un exemplaire si tu veux. » « T’as intérêt, tout comme tu as intérêt de vraiment l’écrire cette autobiographie » elle marque une pause et ajoute « Je compte sur toi aussi pour me la dédicacer. Et n’oublie pas le pourcentage » Non, elle n’a pas oublié.

« Grazie mille, signora. » L’accent italien lui va gracieusement bien et voilà qu’elle s’incline légèrement comme pour faire une révérence, non sans rire légèrement.
« De sorte qu’on s’ennuie jamais en ta compagnie, c’est ça ? » « Merci, enfin quelqu’un qui me comprend ! » qu’elle fait alors qu’elle mime une sorte d’oraison jaculatoire.

« T’as pas oublié hein. » Non, un deal est un deal et elle compte bien prendre Damon dans ce cadre dans lequel, elle doit le reconnaitre, il se fond bien. « Partout sauf devant la toile, ça te va aussi ? Je suis tes ordres de photographe sans trop broncher si tu respectes ce critère là. Et je joue le jeu pendant au moins quinze minutes. » Dommage pour la toile mais elle acquiesce « D’accord, ça me va. Alors suis-moi » Ils retournent vers le centre du club de jazz, retrouvant l’environnement rétro qu’ils ont quitté depuis quelques minutes. « Installe-toi » qu’elle lui fait en l’invitant à prendre place face au bar à nouveau « Porte ton verre de scotch à tes lèvres, comme si tu allais le boire… mais non, me regarde pas » qu’elle dit d’un air un tantinet exaspéré alors qu’elle porte son œil contre le viseur « Regarde devant toi et ensuite vers le scène. Sois naturel ». Elle le guide dans les différentes poses qu’il peut adopter devant l’objectif, le cliquetis de l’appareil résonnant à plusieurs reprises « Voilà c’est tout bon » Elle se penche et remarque un couloir un peu plus loin « Dernières ! » elle l’entraîne jusqu’à celui-ci par le bras, l’invitant à prendre différentes poses, jusqu’à même l’obliger à prendre un bouquet de fleurs dans ses mains et d’adopter une certaine attitude qui ne manque pas de la faire sourire « il seduttore italiano » elle se moque possiblement un tantinet. « Dès que je les ai faite développer, je t’enverrai ça ».

« T’as intérêt, tout comme tu as intérêt de vraiment l’écrire cette autobiographie  » Il ne comptait pas le faire, mais il aimait l’idée de plaisanter sur le sujet en tous cas. « Je compte sur toi aussi pour me la dédicacer. Et n’oublie pas le pourcentage » - « Je me disais il devait exister une autre raison. J’avais oublié le pourcentage promis. »

« Merci, enfin quelqu’un qui me comprend ! » Il lui fit un petit clin d’oeil. « Montre leur cette peinture la prochaine fois, ils comprendront ce que moi j’ai vu en un coup d’oeil. »

Finalement, ils repartirent sur l’idée qu’elle allait le prendre en photo ici, parce-que c’était là l’échange qu’ils avaient passé entre eux avant qu’ils ne viennent voir la toile de Damon accrochée au mur. « D’accord, ça me va. Alors suis-moi » Il suivit ses ordres pendant la prochaine poignée de minutes: ça au moins, c’était quelque-chose qu’il savait facilement faire. « Installe-toi. Porte ton verre de scotch à tes lèvres, comme si tu allais le boire… mais non, me regarde pas. Regarde devant toi et ensuite vers le scène. Sois naturel. Voilà c’est tout bon » Il finit par reposer son verre pour le remplacer par un bouquet de fleurs sorti d’il ne savait où. « Dernières ! »

Ce fut bien plus rapide qu’il ne l’avait initialement imaginé, et presque: il s’était amusé à se prêter au jeu, finalement. Il ne le dirait peut-être pas aussi franchement à Megan parce-qu’il savait qu’elle ne serait pas ravie, mais peut-être qu’il lui proposerait de se prêter au jeu plus souvent. « Il seduttore italiano » Il eut un petit rire alors qu’il secouait la tête. « Je t’ai dit d’arrêter de te moquer. » - « Dès que je les ai faite développer, je t’enverrai ça » Ce fut là le moment d’hésitation pour Damon: il avait hâte de voir les images, et il était partant pour les recevoir, mais il n’avait pas envie de donner l’adresse de chez lui alors qu’il avait déjà du mal à garder son lieu de vie à l’abris de ceux qui leur voulait du mal; et il ne pouvait pas lui demander d’envoyer ça à la MHI, alors… « Redonne moi ton portable, que je te donne mon numéro. Comme ça, tu pourras me dire quand elles seront prêtes. » Et il aviserait à ce moment là la façon de gérer cette situation.

« Je me disais il devait exister une autre raison. J’avais oublié le pourcentage promis. » Bien évidemment, comme on le lui reproche bien souvent, Zoya aime reporter tout à elle et là, en l’occurrence, pouvoir remporter un potentiel petit jackpot n’était pas à négliger.

« Montre leur cette peinture la prochaine fois, ils comprendront ce que moi j’ai vu en un coup d’oeil. » Il plaisante, mais elle en serait capable et cette idée lui plaisant, un air convaincu prend place sur ses traits alors qu’elle envisage vraiment cette possibilité « Je vais sérieusement y songer ».

Comme le deal était aussi que Damon se laisse prendre en photo par Zoya, c’est ce à quoi ils se livrent d’abord en se rendant au comptoir du bar puis en se rendant dans un petit couloir où la jeune femme termine de le prendre en photo avec un bouquet de fleur à la main. L’air de séducteur que la mise en scène lui donne emmène Zoya à le souligner d’un air légèrement moqueur, il faut le reconnaitre « Je t’ai dit d’arrêter de te moquer. » Elle pince ses lèvres entre elles « Je ne me moque pas » qu’un peu d’accord, elle le reconnait « En réalité, je suis sûre que ces photos sont canons et même si mon travail y est pour beaucoup, le modèle a sa part aussi » qu’elle ajoute accompagné d’un clin d’œil avant de dire à Damon que dès qu’elle aura fait développer les photos, elle ne manquera pas de lui envoyer « Redonne moi ton portable, que je te donne mon numéro. Comme ça, tu pourras me dire quand elles seront prêtes. » Elle hausse les épaules, lançant un « Ok » ressortant son téléphone de sa poche pour lui tendre afin qu’il y note son numéro. « Aller, retourne auprès de tes potes, COsimo » qu’elle le taquine une dernière fois avant de lui offrir une étreinte furtive, de le saluer et de partir dans son coin pour profiter du concert qui débute au même moment, concert durant lequel elle fera des photos des artistes.

Fin