sunshine daze while i'm up in my loner paradise

@yara sharma

(c) keetika
lieu: kangaroo point, fortitude valley.

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« Oui oui mon grand, on y va. » Damon tenta de faire les gros yeux à Bowie pour qu’il se calme et qu’il arrête de sauter partout dans l’appartement, mais c’était peine perdu: le chien avait bien compris qu’une bonne balade l’attendait et il était tout content d’y prendre part. Soupirant quelque peu, secouant son visage mais avec un petit sourire aux lèvres, l’italien attrapa le harnais et la laisse, avant de prendre ses propres affaires et de partir en veillant à ce que le chien reste bien à ses côtés pendant qu’ils sortaient de l’habitation et qu’ils rejoignaient la voiture. C’était assez rare que ce soit Damon qui reste toute une journée aux côtés de Bowie, mais aujourd’hui Megan était partie passer la journée avec Shiloh; et étant donné qu’il avait des journées de dégagées pour préparer ses examens de fin de diplôme, il passait de plus en plus de temps chez eux. Donc il passait de plus en plus de temps avec Bowie, pour le plus grand plaisir de ce dernier. « Tu baves pas partout sur la banquette arrière hein. » C’était peine perdue à peine était-il monté sur cette dernière. Damon savait qu’il serait bon pour amener sa voiture à nettoyer dès qu’il aurait un moment dans son emploi du temps.

Les journées d’air pouvaient se montrer bien douces par moment, si bien qu’il n’était pas rare à cette période là de l’année de voir des personnes abordant des écharpes et parfois même quelques doudounes épaisses. Pour lui qui avait grandi en Europe, et tout au long de sa vie dans l’hémisphère nord du globe, Damon ne trouvait jamais qu’il faisait froid à Brisbane; peut-être frais de temps à autres, mais même simplement ça c’était rare. Si bien qu’il se contenait de porter sur son dos une veste légère, et pouvait faire quelque peu tâche dans le décor. Surtout qu’il n’avait pas tant l’allure de toutes ces personnes semblant elles à l’aise au parc. Après avoir marché quelques minutes, observant Bowie faire des allées et venues autour de lui en courant digne d’un sprinter - ou d’un fou, au choix -, le jeune homme repéra un banc en bordure d’étendue d’herbe. « Aller viens Bowie. » Il avait emporté avec lui un livre qu’il n’avait pas réussi à terminer la veille au soir: ainsi, il pourrait faire une pierre deux coups. Son Thermos de café en guise de compagnon, il s’installa sur le bois, alors que son compagnon s’allongeait un instant à ses pieds. « Je me pose devant la plus grande partie du parc et toi tu fais la sieste, d’accord. » Il eut un petit rire, avant de se plonger dans sa lecture: hors de question qu’il ramène le livre chez lui sans l’avoir terminé.

Sauf que le calme tout relatif de l’animal ne fera qu’un temps, et qu’après quelques minutes de tranquillité, il releva sa tête et sembla repérer quelque-chose au loin. Damon n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit que le chien avait déjà pris ses jambes à son cou pour rejoindre pas quelque-chose qu’il avait vu, mais quelqu’un qu'il avait vu. « Bowie ! » Fuck; attrapant en vitesse toutes ses affaires, Damon partit à la suite des son chien, bien moins vaillant cependant. Plusieurs mètres plus loin, il arriva enfin à hauteur de Bowie et de quelqu’un à qui il semblait faire la fête. « Je suis vraiment vraiment désolé, il agit pas comme ça d’habitude. » Se penchant en vitesse sur le harnais du chien, il tira ce dernier vers lui - il entendit quelques petits couinements de mécontentement. « Je sais Bowie mais faut rester poli avec les inconnus. » Qui ne l’était pas tant que ça, finalement - car quand Damon releva son regard vers la jeune femme, il l’identifia immédiatement. « Dr Sharma. » C’était donc pour cela que le chien était tant heureux: il ne l’avait pas vu depuis bien longtemps. « Je suis désolé, je vous ai pas reconnue de loin. Et je suis désolé que Bowie vous ait sauté dessus, aussi. »

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« Hey mon grand. Doucement. Je suis aussi contente de te voir Bowie. » Le chien n’avait mis qu’un instant avant de se précipiter vers la jeune femme. Il n’avait donc eu qu’un instant de répit avant que l’animal ne se mette à courir partout, mais pas de la façon dont il avait prévu les choses - puisque là où Damon s’était dit que Bowie se mettrait à courir devant lui dans l’étendue d’herbe qui était maintenant à sa disposition, il avait décidé de le faire pour sauter sur quelqu’un non loin d’ici. Maintenant que le jeune homme avait eu le temps d’analyser un peu plus la situation et surtout de remettre Bowie au pas, il put s’apercevoir que la personne sur qui son chien avait sauté n’était pas véritablement inconnue, puisqu’il s’agissait là de la vétérinaire qui avait pris en charge le chien avant que ce dernier ne soit mis en adoption chez le jeune couple Williams. « Ce n’est rien M. Williams. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu. » Aussi longtemps que Damon ne l’avait pas vu, et pour cause: non seulement Bowie n’avait pas eu besoin de tant de passage chez le vétérinaire - bien heureusement -, et surtout celle qui l’avait suivi auparavant n’exerçait plus au cabinet où ils se rendaient. « Je sais que je vous l’ai déjà dit, mais vous pouvez m’appeler Damon. » Il ajouta le commentaire avec douceur, mais avec sincérité néanmoins; et puis, à ses yeux, monsieur Williams était davantage son père que cela pouvait l’être lui, et il n’appréciait que peu être associé à cette image là.

« Je n’ai malheureusement aucune friandise à te proposer aujourd’hui. Mais promis, la prochaine fois, tu auras une double ration. » Un doux sourire s’étira sur les lèvres de Damon, alors qu’il glissa sa main dans la poche de sa poche pour en sortir quelques friandises qu’il gardait initialement pour la fin de la balade - mais cela semblait être davantage approprié de les tendre à Yara en cet instant. Il découvrit les friandises paume vers le ciel en direction de la brune pour qu’elle puisse les récupérer. « Il sera content si c’est vous qui lui donnez. » L’animal avait déjà la queue frétillante rien qu’à avoir l’odeur des produits.

« Il a bien grandit en un an ! » Ajoutant là un petit rire et s’accroupissant pour caresser le flanc de l’animal, le regard de Damon fit quelques allées et venues entre le chien et la vétérinaire avant de s’arrêter sur cette dernière. « Il a surtout bien grossi oui. » Il précisait bien sur avec humour, mais c’était pourtant là l’entière vérité. Si l’animal avait peut-être continué de grandir quelque peu, il avait aussi et principalement épaissi - et Damon n’était pas sur que cela soit du aux balades que Megan et lui faisaient faire à l’animal. « Disons qu’on aime bien le gâter et qu’il l’a compris. Peut-être qu’il en abuse un peu, d’ailleurs. » Bowie s’était allongé par terre, roulé sur le dos, les quatre pattes en l’air mimant de ne pas comprendre ce que son maitre disait à haute voix - mais ce dernier était sur que ses mots pouvaient être entendus et compris par la bête. Cela ne l’empêcha pas tout de même de caresser le ventre poilu. « Le nouveau vétérinaire de la clinique nous a dit que c’était pas grave, qu’il était quand même en bonne santé, alors ça nous a pas arrêté. » Le nouveau vétérinaire, puisque la jeune femme à ses côtés ne travaillait plus sur place - au grand damn de Bowie surtout, qui appréciait initialement bien Yara et avec qui une relation de confiance s’était instaurée. « Je pense aussi que ça a à voir avec le fait que Bowie se montre très… vif, quand il voit ce nouveau vétérinaire. »

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D’ordinaire, il était plutôt rare que Bowie se mette à agir sans respecter les indications de son maitre, mais l’occasion était il fallait dire particulière: cela faisait un bout de temps qu’il n’avait pas croisé la vétérinaire avec qui le contactait toujours été excellent. L’animal s’était montré peiné par son absence le peu de fois où il avait du se rendre en consultation, et il fallait dire que même le jeune homme avait été déçu de voir qu’elle ne travaillait plus dans le cabinet où ils se rendaient.  Alors forcément, de la croiser aujourd’hui allait rendre heureux Bowie et il le faisait entendre autant qu’il le montrait. Heureusement, elle balaya rapidement les excuses de Damon, n’était pas du tout gênée par le comportement du chien.

« Alors je compte sur vous pour m’appeler Yara en retour. » Il esquissa un petit sourire. « Yara alors. » Il ne se serait pas permis d’accepter dans d’autres circonstances, mais en l’occurence la jeune femme n’était plus le vétérinaire du chien et ils se voyaient en dehors; il n’y avait donc pas réellement de mal à se permettre d’éviter les noms de famille. Et puis surtout, dans le cas de Damon, à ses yeux monsieur Williams était et resterait surement toujours son père - il n’appréciait en rien, même si cela était involontaire la plupart du temps bien sur, être associé à l’image de ce dernier et s’il était possible de ne pas se faire appeler de la sorte, il prenait. Ce n’était pas sur cette partie là de leur rencontre qu'il était intéressant de se concentrer, alors lorsque l’occasion lui fut donnée, il la saisit pour parler plutôt de Bowie qu’autre chose. « Tu es vraiment un bon chien. » Il eut un petit sourire: c’était un bon chien, mais un chien qui savait se montrer bien malin lorsque cela était pour l’arranger lui. Le jeune italien était sur que l’animal avait compris comment obtenir davantage de friandise de la part de ses maitres. « Mais non, il est magnifique. Je n’ai pas de balance sous la main, mais je dirais, à vu d’oeil, qu’il reste dans sa courbe taille poids. C’est un grand chien, et il est assez musclé aussi. C’est normal qu’il vous semble… imposant. Mais rassurez-vous, tant que vous continuez à lui donner des repas équilibrés et qu’il se dépense, vous pouvez vous permettre de le gâter. Vous me permettez? » Damon buvait les paroles de la jeune femme, alors même si elle ne savait pas vers quoi elle dirigeait ces dernières, lorsqu'elle lui posa la question il hocha la tête. Yara lui tendit un bâton; il haussa un sourcil. « Lancez le le plus fort possible. » - « Oh. » Il eut un petit rire. « Ca je sais faire. » Et Bowie avait déjà la queue qui frétillait à l’idée de jouer. Alors, il obtempéra alors que la jeune femme donnait de son côté le feu vert au chien pour suivre le bâton. « Avez-vous vu la rapidité à laquelle Bowie est arrivé à partir, puis la puissance dans ses pattes arrière pour sauter et l’attraper? Il n’est pas gros, il est en pleine forme. Le muscle, ça pèse lourd. » Fourrant ses mains dans ses poches maintenant qu’il était debout, Damon eut un petit sourire. « Ca me rassure ce que vous me dites. Ca veut dire qu’on fait pas tout de travers alors. » Même s’il se doutait que l’animal n’étiat pas malheureux, il fallait qu’il soit en pleine forme: c’était tout autant important. « Quand on l’a accueilli, je sais pas si vous vous rappelez mais les premières semaines ont pas été faciles. Quand je le vois aujourd’hui, alors qu’il a l’air tellement heureux… » Il inspira longuement. « C’est pas un super chien de garde, mais ça fait plaisir de le voir comme ça. » Il soulignait tout ça sur un ton humoristique, alors que pourtant la mission première de ce chien aurait été justement cette dernière: les protéger au sein de leur appartement. Il était loin de réussir tout ça.

« Vous allez toujours au cabinet? Ou avez-vous changé? Vous même êtes-vous à l’aise avec lui ou avez-vous des appréhensions? » - « On va toujours au cabinet. » Bowie revint vers eux, Damon récupéra le bâton pour le lancer de nouveau. « Mais si je dois être honnête, le changement a pas été facile. » Parce-que lorsque la jeune femme s’était montrée absente et que son collègue avait pris la relève, tout le processus de confiance avec Bowie avait du être recommencé à zéro; et il s’agissait là d’un animal qui peinait à faire confiance aux humains. « Il a fallu plusieurs visites pour qu’il s’habitue. » Mais Damon étant Damon, ce fut sans aucun reproche dans sa voix qu’il adressait cette réponse là à Yara. Tout comme ce fut sans la moindre curiosité mal placée qu’il posa la question suivante. « Ce n’est pas pour être indiscret, mais vous travaillez dans un autre cabinet maintenant ? » Il laissait son regard tourné vers l’animal parcourant les étendues d’herbe à toute allure. « On est restés au même cabinet parce-que Bowie connait l’endroit, mais si vous travaillez ailleurs, je suis sur qu’il serait content de changer de cabinet. »

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« Vous pouvez être, non seulement fier de lui mais aussi de vous. Continuez à l'entourer d'amour et d'affection comme vous le faites. Il n'y a pas de mauvais chiens, seulement de mauvais propriétaires. » Bien sur qu’à ces mots là, Damon esquissa un sourire sincère alors que Bowie semblait des plus heureux en ce moment. « C’est gentil. » Lorsqu’ils avaient recueilli l’animal chez eux, bien sur qu’il y avait la volonté d’avoir une réassurance et une présence permanence à l’appartement pour Megan; mais ils auraient pu trouver leur bonheur avec un chiot à élever et à voir grandir. Lorsqu’ils avaient recueilli Bowie, ils avaient aussi cherché à donner une seconde chance à un chien qui avait eu un faux départ dans la vie - à croire que l’adage qui se ressemble s’assemble était particulièrement bien trouvé pour cette situation. Damon se vit avouer en revanche que la partie où il était supposé devenir un chien de garde n’avait pas véritablement fonctionné, ce dernier étant bien trop affectueux et en demande d’amour pour avoir envie de chiquer le premier qui n’aurait rien à faire dans l’appartement. « Qui sait ? Je pense qu'il peut vous surprendre, pas vrai mon grand? » Le regard de Williams se posa sur l’animal. « Je pense qu’il va surtout attendre toujours plus d’amour et finalement, c’est pas plus mal. » Il avait apporté un certain apaisement au sein de leur foyer, ce n’était pas négligeable non plus.

« Je n'exerce plus non. » C’était une réponse fermée qu’elle lui fournissait là - et ce n’était pas vraiment la réponse que Damon s’était attendu à avoir. La surprise dut se voir sur son visage, mais c’était un jeune homme poli et bien élevé alors il ne ferait pas de remarque déplacé. Mais il aurait préféré qu’elle lui dise qu’elle avait simplement changé de cabinet, de quartier, et qu’ils allaient pouvoir trouver un arrangement pour que Yara puisse prendre de nouveau en patient à quatre pattes Bowie rapidement. Il ne tombait pas spécialement souvent malade, mais Megan et lui ne lésinaient pas sur les rendez-vous à la moindre nécessité - ils pouvaient se le permettre -, et ils n’étaient plus autant à l’aise à leur cabinet habituel depuis que ce n’était plus la vétérinaire face à lui en charge. « Changez, si vous estimez que cela est nécessaire. Bowie et VOUS devaient vous y sentir bien. Vous ne devez jamais vous sentir jugé ou avoir l'impression de mal faire les choses. Votre vétérinaire doit vous guider et non vous faire la morale. » Faisant une petite moue, il prit de nouveau le bâton pour l’envoyer à Bowie. « C'est important vraiment. Plus vous aurez confiance en vous, plus les choses seront faciles avec Bowie. Il ressent tout ce que vous ressentez. » - « J’en doute pas trop, c’est aussi pour ça que ça me dérange un peu. » Son petit sourire était rassurant, alors peut-être que cela poussa l’italien à donner une réponse un peu plus développée. « On risque de déménager dans peu de temps, je me demandais si ce serait pas l’occasion justement pour trouver un nouveau cabinet. » Il leva son regard vers Yara, et se dit que demander cela ne serait pas déplacé. « Si je vous donne un quartier, vous seriez peut-être apte à me dire si y’a un cabinet intéressant là-bas ? » Il haussa un sourcil; elle n’exerçait plus mais elle avait eu le savoir un jour non ?

« Dites-vous que personne n'est parfait. Des erreurs, vous avez sûrement faites et vous en referez. Mais c'est ok. On apprend plus de ces erreurs que de ses réussites, ne l'oubliez pas. » Il esquissa un petit sourire, alors que Bowie déboulait dans leurs jambes avec son bâton. « Je me dis qu’il a pas l’air malheureux, donc on doit pas si mal s’en sortir. » Et qu’il l’était bien plus avant d’arriver chez eux surtout. Et puis, Bowie avait de la chance: Megan et lui avaient du temps à perdre sur leurs bras, l’un ou l’autre selon les périodes, et avaient donc du temps à lui accorder. Et puis, il était gâté comme peu d’autres chiens pouvaient l’être: ce n’était pas négligeable.