Make me better again. All these mirrors for self-reflection, I’m growing sick of the sight of myself.
Les messages échangés avec ma femme ont au moins eu le mérite de pouvoir apaiser certaines tensions que je ressentais encore aujourd’hui. Je sais avoir une grande part de responsabilité quant à la dispute que nous avons eue hier. Si ce n’est d’ailleurs pas plus qu’une petite part de responsabilité. Mais la colère et surtout la peur de perdre ma femme au profit d’un autre homme qui serait bien plus à sa hauteur a toujours été présente, mais cette appréhension l’est encore plus depuis quelques jours. Inutile de revenir sur les raisons qui nous ont poussées à la dispute hier soir. Je décide d’en prendre l’entière responsabilité car de toute façon, je suis le seul fautif de ce qu’il s’est passé entre nous hier et ce matin je m’en veux grandement. Si j’en crois nos échanges sms, Alex ne semble pas vraiment m’en vouloir et je pense que sa réaction me soulage énormément. J’aurais pourtant mérité qu’elle m’en veuille encore au moins quelques jours mais c’est en lâchant un long soupir que je repose mon portable sur mon bureau. Assez tôt ce matin je me suis levé pour me réfugier au restaurant, ne voulant surtout pas réveiller Alex et encore moins la croiser. Pourtant je savais très bien que nous allions devoir nous expliquer, mais c’est surtout parce que je ne souhaitais pas qu’elle voit mon visage légèrement tuméfié – résultat d’une de mes plus grosses conneries de la veille. Aller trouver l’homme qui drague ma femme et lui fait des avances depuis plusieurs jours, d’accord. C’est ce que j’aurais dû faire et en un sens, c’est ce que j’ai fait. Sauf que c’est avec mon poing dans sa figure que j’ai accompagné mes mots, lui demandant – ordonnant, de rester loin de ma femme et de la laisser tranquille. La violence ? Ridicule. Inutile. Stupide. Je le sais. Je l’ai toujours su. Je l’ai toujours dit. Sauf qu’hier j’étais en colère, rejetant toute la responsabilité de la dispute avec Alex sur les épaules du sportif. Ce qui n’est pas totalement faux, en soit, parce que c’est bien à cause de son message que les choses sont parties dans tous les sens. Mais disons-le : avant hier soir je n’avais jamais eu recourt à la violence. Jamais. Pas une seule fois dans ma vie, et je pense que je me suis bien plus blessé à la main qu’autre chose. Surtout que j’ai été assez stupide pour ne pas penser à ce qu’il allait pouvoir faire en retour : il a répliqué. Normal. Logique. Enfin je crois ? Et si j’en crois à la puissance de son coup, il n’en était clairement pas à son premier contrairement à moi. J’ai assuré à Alex ne rien avoir et ce n’est pas totalement vrai. Rien de grave surtout. Un œil au beurre noir et les traces de son coup sur mon nez qui, je l’ai presque cru cassé hier. Je passe la quasi-totalité du service de midi la tête baissée afin d’éviter un maximum de question sur les raisons des tracs équivoques sur mon visage. Et dès que celui-ci se termine je me prends une salade restante pour m’enfermer dans mon bureau et la manger à toute vitesse. Je ne compte pas rester ici très longtemps et je veux rentrer au plus vite chez moi pour essayer à tout prix de rattraper mes erreurs de la veille auprès de ma femme.
Sur le chemin que j’emprunte à pieds pour me rendre au fleuriste, j’appelle notre fille au pair Romane afin de lui demander une faveur pour ce soir. Je lui propose de garder les enfants ce soir, en lui offrant bien sûr de la payer double pour cette soirée qu’elle passerait à s’assurer du bon sommeil des enfants et en contrepartie je lui assure être rentré dans une heure et lui laisser son après-midi de libre. Sans hésiter une seule elle accepte et c’est après l’avoir remercié que je raccroche avant de franchir la porte du fleuriste qui se trouve à quelques pas du restaurant. Sachant déjà ce que je veux je demande tout de suite à la fleuriste des roses. Le plus gros bouquet de roses rouges qu’elle a en sa possession et c’est après m’être assuré que chaque fleur soit parfaite que je jette officiellement mon dévolu sur lui, me permettant de prendre la route jusqu’à notre domicile pour pouvoir comme promis libérer Romane jusqu’à 19h ce soir. Je glisse ma clef dans la serrure de la porte d’entrée doucement, sachant qu’à cette heure-ci les enfants doivent sûrement être en pleine sieste. J’aperçois les clefs d’Alex posées sur le meuble d’entrée, comprenant alors qu’elle ne s’est pas rendue au travail aujourd’hui je ressens encore plus un élan de culpabilité m’envahir. Je croise Romane dans l’entrée et après l’avoir remercié une nouvelle fois du service qu’elle accepte de me rendre ce soir je lui donne congés jusqu’à ce soir 19h. Mes chaussures laissées dans l’entrée j’avance doucement apercevant Alex installée sur le canapé avec son ordinateur portable, me laissant alors comprendre qu’elle a décidé de travailler de chez nous aujourd’hui. Je remonte le bouquet de roses rouges au niveau de mon visage pour cacher celui-ci, et c’est donc avec beaucoup de discrétion que j’avance vers ma femme les fleurs cachant toujours une grande partie de mon visage. Une fois arrivé à son niveau je m’assois à ses côtés sur le canapé et c’est d’un geste lent que je baisse le bouquet de roses lui dévoilant alors ainsi mon visage marqué par les événements ridicules d’hier soir. « Je suis désolé pour hier. Vraiment désolé. Pour tout. » je commence, d’une petite voix. Je n’évoque volontairement pas l’état de mon visage, ne doutant pas qu’elle s’en chargera elle-même. Sans un mot de plus je lui tends les roses, l’appréhension clairement visible sur les traits de mon visage. « J’ai essayé de choisir les plus belles roses du magasin. Je voulais qu’elles soient aussi belles que toi. Tu le mérites. » Plus que n’importe qui. « Tu me pardonnes ? » J’ose enfin lui demander d’une petite voix et bien que nous en ayons déjà discuté par message ce matin je veux m’assurer qu’elle n’éprouve plus de colère envers moi. Et c’est en faisant ce que j’aurais sûrement dû faire hier au lieu d’alimenter la dispute ; je la serre dans mes bras sans un mot. Je l’attire contre moi profitant simplement de cette accolade dont j’avais je pense, terriblement besoin. « Je t’emmène en date ce soir pour me faire pardonner. » Et j’en ai, des choses à me faire pardonner.
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Comme souvent après une dispute, comme toujours après une crise, le retour à la réalité est assez violent. Douloureux même. Et il fut un temps ou seul l'alcool ou la drogue aurait pu m'aider à gérer les sentiments qui accompagnent le retour au calme. Parce que si je semble plus calme d'extérieur, en moi, c'est tout sauf calme. La colère s'estompe pour laisser place à une grande culpabilité et une grande honte aussi. La dispute se rejoue dans ma tête en boucle. Les mots que j'ai prononcé deviennent réels alors qu'en pleine crise je n'avais pas forcément conscience de la violence de mes mots. Ils le deviennent, et j'ai honte. Honte de moi, honte d'être cette femme qui fait pleurer l'homme qu'elle aime plus que tout. Les mots tournent en boucle, je ne sais pas depuis combien de temps il est parti, je ne sais même pas vraiment l'heure qu'il est mais j'ai les yeux rivés sur mon téléphone je comprends son silence et pourtant je le vis très mal. Je vais mal, je suis mal, mais je sais que je le mérite parce que j'ai encore dépassé les bornes, j'ai encore perdu le contrôle et je me déteste parce que j'ai l'impression de faire un retour en arrière de quelques mois/années, et je ne veux pas. Je déteste cette fille, je me déteste quand je suis comme ça, je me déteste tout court finalement et la vision des yeux pleins de larmes de Caleb m'empêche de fermer les yeux. Je fais les cents pas dans la maison, je fume une cigarette, deux cigarettes, j'ai froid sur la terrasse mais je ne bouge pas, mon téléphone en mains, j'ai les yeux rivés sur la conversation avec Caleb. Enfin on ne peut pas dire que ce soit une conversation, il n'y a que deux sms de ma part, restés sans réponses et j'attends, j'espère mais je sais qu'il ne me répondra pas et je le comprends. Il doit me détester comme moi je me déteste. Et après une troisième cigarette fumée, je finis par rentrer, résignée à l'idée qu'il ne me répondra pas cette nuit. Il est déjà deux heures passés et je suis épuisée, vidée de toutes les forces après mon coup de sang et mes larmes qui ont coulé quand la porte s'est refermée derrière lui. Je suis épuisée, mais l'idée de dormir seule dans notre lit me semble bien trop dur et c'est finalement dans la chambre de Mael que je m'installe, assisse sur le fauteuil dans sa chambre, je le regarde dormir. J'écoute sa respiration apaisante, j'ai envie de le prendre dans mes bras, de le serrer contre moi, j'en ai besoin, mais ce serait égoïste de le perturber parce que moi je suis perturbée. J'ai déjà mal agit en tant que femme, je ne veux pas mal agir en tant que mère aussi. Alors, je reste là, le portable dans la main, assisse dans le noir dans la chambre de notre fils en attendant de trouver le sommeil ou de recevoir une réponse de sa part qui n'arrive pas.
C'est Mael qui me réveille, me faisant réaliser que j'ai finalement quand même un peu dormi même si je n'ai clairement pas l'impression d'être reposée. Les filles dorment encore, je le sais parce que tout est calme dans la maison et je cherche Caleb mais il n'est pas là. Sa voiture non plus n'est plus là et j'en déduis qu'il est repassé par la maison mais qu'il est reparti. Pas de mots, pas de messages non plus et cette boule au ventre que j'ai depuis cette nuit se fait ressentir encore plus fortement mais Mael a besoin de moi, Mael pleure et je ne sais pas si c'est parce qu'il a faim ou parce qu'il ressent les émotions négatives qui émanent de moi. Sûrement la première option mais je ne peux m'empêcher de me dire que c'est peut-être de ma faute s'il pleure. Je m'occupe de lui, et bientôt c'est nos filles qui se réveillent, qui attirent mon attention et pourtant je ne peux pas leur donner pleinement parce que j'ai la tête ailleurs. Je ne sais pas ou était Caleb cette nuit, ce qu'il a fait, ou il a dormi, s'il a dormi. Je ne sais pas comment il va, à quel point il m'en veut. Je ne sais rien et c'est difficile à gérer mais je n'ai pas le choix, je lui laisse du temps, de l'espace aussi même si tout ce que je voudrais c'est pouvoir être dans ses bras et lui dire à quel point je suis désolée. Mais, il n'a pas répondu à mes messages et il a fuit la maison, je pense que le message est clair ; il a besoin d'espace et je respecte ça. Enfin jusqu'au moment ou mon téléphone sonne, et malheureusement ce n'est pas Caleb que je vois apparaître sur mon écran, mais un message de Sebastian, et toute la colère revient d'un coup. Je lui ai dis de ne plus m'écrire, que je ne voulais plus le voir et pourtant ce qu'il m'écrit m'interpelle assez pour que je lise entièrement son message et ce que je lis me fait peur. J'apprends des choses sur la soirée de Caleb et l'inquiétude revient encore plus forte, la culpabilité aussi d'ailleurs et je ne peux me résoudre à laisser de l'espace à Caleb, pas alors que je ne sais pas dans quel état il est. Aussi bien physique qu'émotionnel. Il s'est battu par ma faute. Il s'est fait frapper par ma faute et je m'en veux énormément et je me résigne à lui écrire à nouveau, en espérant cette fois avoir une réponse. Et la réponse arrive, et plus encore. Si échanger avec lui me rassure, je reste néanmoins inquiète parce que je sais que Sebastian peut frapper fort, non pas que je l'ai déjà vu faire, mais je connais ce type d'homme et Caleb n'est pas comme ça. Il me répète encore et encore que tout va bien, mais je ne peux m'empêcher de me dire que ça aurait pu mal finir, tout ça par ma faute. Je l'ai poussé à aller le voir, je l'ai provoqué, je l'ai presque même défié et je l'ai envoyé là bas, il aurait pu être blessé et c'est avec cette nouvelle culpabilité en plus que j'attends son retour désespérément pour pouvoir le retrouver et m'excuser réellement parce qu'il mérite des excuses et bien plus encore.
J'ai essayé d'écouter son conseil de me reposer, mais c'était peine perdu. J'ai essayé de bosser un peu aussi, trouver un autre sujet, contacter d'autres invités, préparer la suite sans Sebastian, mais ma tête n'est pas vraiment là. La fatigue n'aide pas, mais j'essaye pourtant d'avancer, de rebondir pour laisser Sebastian derrière moi et tous les projets autour du podcast que l'on avait. J'envoie plusieurs mails et c'est finalement à peu près tout ce que je réussis à faire aujourd'hui. J'essaye pourtant d'avancer mais y'a rien à faire et quand je vois Caleb s'installer à côté de moi sur le canapé, je concentre toute mon attention sur lui. Je découvre le gros bouquet de roses qu'il tient devant lui. Il est parfait Caleb, et je ne mérite pas tout ça, clairement pas, mais je suis touchée de son geste, rassurée aussi parce que j'ai eu peur. Peur qu'il en ait marre, qu'il me quitte, qu'il décide que c'était trop pour lui et j'aurais compris ça. Mais non, il est là avec un gros bouquet de fleurs pour moi. Il baisse doucement les fleurs et si je suis heureuse de le voir, ce que je vois me fais réagir presque instantanément. Je vois son œil, je vois ces marques sur son visage et je sais à quoi elles sont du et je le regarde fixant avec inquiétude cet œil. « Je suis désolé pour hier. Vraiment désolé. Pour tout. » Je secoue la tête, à la fois surprise qu'il s'excuse, et aussi parce qu'il n'a pas à le faire. Et aussi, parce que ce n'est pas le sujet dont je veux parler tout de suite. « Arrêtes, tu n'as rien fais de mal, c'est moi qui suis désolée, j'ai encore perdu mon sang froid, et à cause de moi tu es blessé. » Je fais référence à son œil mais pas que, je sais que je l'ai blessé, je l'ai fais pleurer c'est pas rien ça. « Tu m'as dis que tu n'avais rien. » Ce n'est pas un reproche, juste mon inquiétude qui s'exprime alors que je regarde de plus près son œil. « Tu as mis de la glace ? Je peux aller t'en chercher, je suis vraiment vraiment désolée, je ne voulais pas qu'il t'arrive quoique ce soit. » Il a un œil au beurre noir et ce n'est peut-être pas grand chose mais savoir qu'il l'a eu parce qu'il s'est battu avec un mec qui m'a dragué et avec qui j'ai couché dans le passé, c'est pas rien et ça me fait me sentir réellement inquiète et coupable. Encore un peu plus. J'effleure doucement sa peau marqué du bout des doigts, je fixe cet œil et je me sens si coupable et débile d'avoir entraîné mon mari à se battre avec un autre homme. « J’ai essayé de choisir les plus belles roses du magasin. Je voulais qu’elles soient aussi belles que toi. Tu le mérites. » Il est tellement parfait, je l'aime tellement et je suis touchée par son geste mais pourtant je me sens pas légitime à recevoir ces fleurs. « Tu n'étais pas obligé, je ne les mérites pas, mais merci chéri elles sont parfaites. » Je suis touchée par le geste mais je ne mérite pas ses fleurs, je ne mérite pas cet homme non plus mais son geste montre sa bienveillance, sa douceur, son amour pour moi aussi. « Tu me pardonnes ? » Je sens à sa voix qu'il hésite, qu'il doute, qu'il a sans doute peur de la réponse mais pourtant je ne comprends pas pourquoi. Je ne comprends pas sa question, encore moins le doute. « C'est plutôt à moi de te poser cette question ? Je sais que c'est toujours pareil, que tu en as sans doute marre que je te dises des choses horribles, et qu'ensuite je m'excuse mais je t'ai fais du mal et je suis vraiment désolée. » Le schéma il le connaît aussi bien que moi. Je subis mes émotions et lui il subit mes crises. Il subit la violence de mes mots, il se prends de plein fouet le déferlement de mes émotions ingérables, et si on connaît tous les deux le schéma, ça n'excuse en rien qu'hier soir mon comportement et mes mots l'ont fait pleurer et pour ça, je lui dois plus que des excuses. Mais, c'est lui qui gère les choses, qui gère bien mieux que moi. Il a prit des fleurs et désormais c'est lui qui vient rompre cette distance physique entre nous en me prenant dans ses bras, et c'est étrange mais au moment ou je me retrouve dans ses bras, je me mets à pleurer quelques larmes silencieuses et discrètes s'écoulent alors que je sens cette boule au ventre disparaître petit à petit alors que je retrouve ce contact avec lui et cette proximité qui me fait tant de bien. « Je t’emmène en date ce soir pour me faire pardonner. » Je vous jure que je me demande ce que j'ai fais pour mériter un tel homme, il est si bon, si doux, si parfait et moi à côté je ne suis rien de tout ça. « Tu n'es pas obligé, tu n'as rien à te faire pardonner, vraiment enlèves toi ça de la tête, tu n'as rien fais de mal et je t'en ai pas voulu, tu avais raison sur lui. » Je sais que mon attitude de la veille peut laisser porter à confusion, mais j'avais tord et il m'a fallu plusieurs cigarettes et le froid de la nuit pour me calmer et comprendre mais Caleb n'a pas besoin de se pardonner de quoique ce soit puisque je ne lui en veux pas. « Mais j'aime beaucoup l'idée, je pense qu'une soirée en tête à tête va nous faire le plus grand bien, tu sais déjà ce que tu as envie de faire ce soir ? » Je le regarde, je lui souris, parce que j'aime beaucoup cette idée, et après notre soirée gâchée la veille, prendre du temps pour nous c'est ce dont j'ai besoin. « Merci d'exister et de faire partie de ma vie. Et merci d'être revenu vers moi. » Cette dernière phrase est prononcée doucement mais j'avais besoin de lui dire, de le remercier d'être là avec moi, d'être revenu, de ne pas s'être enfuis alors que je suis sûre que sa vie serait meilleure sans moi. Mais il est revenu et je l'aime tellement pour ça aussi, pour être là, toujours et pour penser à nous constamment. Je me blottis à nouveau dans ses bras, retrouvant cet endroit dans lequel je me sens si bien, si en sécurité, si apaisée. « Tu es sur que ça va aller toi ? Je peux faire quelque chose pour te soulager ? » J'aimerais lui demander si ça va nous deux mais je n'ose pas, je me concentre sur lui, sur son état physique d'abord qui met en évidence les événements de la veille, mais avec ma question c'est aussi à lui, plus globalement que je pense, parce que la dispute risque de laisser des traces et j'espère juste que ça va aller pour lui, pour nous parce que si les coups font mal, je sais que la violence des mots peuvent aussi laisser des traces non visibles et parfois qui restent ancrées bien plus longtemps que les bleus.
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Lorsque je baisse le bouquet pour lui dévoiler mon visage encore légèrement – beaucoup – marqué par les événements de la veille, la surprise est la première chose que je remarque sur le sien. « Arrêtes, tu n'as rien fais de mal, c'est moi qui suis désolée, j'ai encore perdu mon sang froid, et à cause de moi tu es blessé. » Elle ne m’a pas forcé à aller voir cet homme. Elle m’a demandé de le faire. Elle m’a presque défié de me mesurer à lui mais finalement ça reste tout de même ma décision. Aussi stupide soit-elle. Est-ce que je le referais s’il le fallait ? Non. Parce que c’était une idée ridicule de ma part prise sur le coup de la colère et surtout, de la déception car chez moi la colère est redescendue très vite au profit de tout un tas d’autres émotions bien différentes. « Tu m'as dis que tu n'avais rien. » Parce que je n’ai rien. Ou du plutôt rien de grave, rien d’important. Simplement un œil au beurre noir, une main légèrement douloureuse et un nez sûrement un peu abîmé également. J’ouvre la bouche pour lui répondre mais elle ne m’en laisse pas de temps. Normalement, Alex parle toujours beaucoup mais quand elle est inquiète pour une quelconque raison son débit de parole est toujours encore plus important. « Tu as mis de la glace ? Je peux aller t'en chercher, je suis vraiment vraiment désolée, je ne voulais pas qu'il t'arrive quoique ce soit. » Cette fois je secoue rapidement la tête à la négative et pour ne pas la laisser enchaîner une nouvelle fois sans avoir le temps de la rassurer je reprends assez vite la parole. « C’est rien. Vraiment. Je t’assure. Arrête de t’inquiéter pour rien. » je lui assure. « Et je lui le seul fautif pour ça. » que je dis en désignant mon bleu de ma main libre. Le seul fautif oui et non, il y a aussi Sebastian, l’homme qui est à l’origine de cette ecchymose. Mais c’est toi qui l’as frappé en premier et on peut se dire qu’il n’a fait que se défendre. « Tu n'étais pas obligé, je ne les mérites pas, mais merci chéri elles sont parfaites. » Bien sûr que si elle les mérite et je suis sûr qu’elle dit ça parce qu’elle se sent coupable de tout ce qu’il s’est passé hier, que ce soit la dispute ou bien de ta décision de me rendre chez cet homme qui la draguait ouvertement mais je ne peux pas la laisser penser ça. Car je suis le seul et unique responsable de ma décision, et aussi parce que moi aussi j’ai des torts dans cette dispute qui a éclaté hier soir. Bien plus de torts qu’elle. « C'est plutôt à moi de te poser cette question ? Je sais que c'est toujours pareil, que tu en as sans doute marre que je te dises des choses horribles, et qu'ensuite je m'excuse mais je t'ai fais du mal et je suis vraiment désolée. » Je lui tends le bouquet de roses pour qu’elle le prenne dans ses mains et refusant qu’elle continue à se blâmer encore et encore pour tout je la contredis. « Tu ne m’as rien dit d’horrible je t’assure. Tu avais raison sur toute la ligne. Je suis toujours jaloux. Pour rien, et je comprends que ça puisse être lassant et étouffant pour toi. » Oui tu es jaloux, Caleb. Mais pas toujours. Et pas tout le temps pour rien non plus. Hier par exemple tu avais toutes les raisons du monde d’être jaloux et en colère d’apprendre qu’une ancienne conquête de ta femme avec qui elle travaille lui tourne toujours autour. Et comme pour lui prouver encore un peu plus que je ne lui en veux pas pour les choses qui ont été dites la veille, je la serre dans mes bras. Les fleurs que je lui ai offertes, une accolade et une soirée en tête à tête qui scellera ce soir, officiellement notre réconciliation. « Tu n'es pas obligé, tu n'as rien à te faire pardonner, vraiment enlèves toi ça de la tête, tu n'as rien fais de mal et je t'en ai pas voulu, tu avais raison sur lui. » Certes, ça je n’ai jamais arrêté d’en douter. Je l’ai toujours su et depuis la réception de ce message j’en étais même persuadé. « Ça je le sais, oui. » J’ose même le dire à voix haute. J’aimerais même lui demander ce qu’elle pense de cet homme aujourd’hui n’oubliant pas sa révélation da la veille quand elle m’a affirmé m’avoir menti en me disant que c’était important pour elle. Sans savoir ce qui était important pour elle. Leur relation passée ? La présence de cet homme dans sa vie ? Avoir la chance, l’opportunité de travailler à nouveau avec lui et passer du temps à ses côtés ? Sûrement un mélange de tout ça, et cette simple pensée me serre le cœur et me terrifie au plus haut point. « Mais j'aime beaucoup l'idée, je pense qu'une soirée en tête à tête va nous faire le plus grand bien, tu sais déjà ce que tu as envie de faire ce soir ? » Je me pince les lèvres et après quelques secondes de réflexion de lui réponds. « Je me disais qu’on pouvait aller à notre plage ? Et pour le repas je te laisse choisir ce qui te donne le plus envie. » que je lui dis avec un demi sourire qui s’étire doucement sur mes lippes. « Merci d'exister et de faire partie de ma vie. Et merci d'être revenu vers moi. » Si je lâche un léger rire en entendant le début de ses remerciements son dernier murmure me touche beaucoup. « Je t’aime. » Raison pour laquelle je suis revenu – ça en plus du détail extrêmement important faisant de moi le principal coupable des événements de la veille. Je la serre dans mes bras encore quelques secondes, venant déposer un baiser sur son front. « Tu es sur que ça va aller toi ? Je peux faire quelque chose pour te soulager ? » Une nouvelle fois je ris doucement en la regardant. « C’est juste un œil du beurre noir Alex. » Sauf que je la connais assez pour savoir que rien que je ne puisse dire pourra assez la rassurer. « Mais il y a peut-être une petite chose que tu pourrais faire pour me soulager. » que je lui avoue d’une petite voix comme si je n’assumais pas ce que je viens de lui dire. Lentement j’approche mon visage du sien pour laisser mes lèvres se poser sur les siennes. Le baiser est doux, tendre et rempli d’amour, ma main qui se pose sur sa joue ajoute encore plus de douceur dans ce baiser qui dure encore plusieurs longues secondes avant que je mette fin à ce baiser, gardant mon visage à quelques centimètres du sien. « En faisant ça tu pourrais me soulager. » Des mots prononcés d’un ton léger mais pourtant cruellement sincère.
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Je n'ai jamais vu Caleb violent, jamais. Je ne l'ai jamais vu se battre, ni même menacé de se battre, alors découvrir son œil marqué par le coup qu'il a prit la veille, ça ne me laisse pas indifférente. Il a frappé un homme à cause de moi. Et plus grave encore, il s'est fait frapper par ma faute et ça j'ai du mal à l'accepter. Ca ne fait qu'intensifier un peu plus la culpabilité que je ressens depuis la veille et l'inquiétude se mêle aux autres émotions que je ressens depuis notre dispute. Il s'est battu à cause de moi, pour moi aussi et je m'en veux de l'avoir mis dans une position ou il se sente obligé de le faire. « C’est rien. Vraiment. Je t’assure. Arrête de t’inquiéter pour rien. » La marque sur son œil, j'en ai eu par le passé moi aussi, je sais que ce n'est pas grave et que ça va finir par disparaître, mais pourtant, quand je le vois blessé ou souffrant, je m'inquiète. Je ne sais pas faire autrement. « Ça te fait mal ? » Je ne pense pas que ce soit rien, il me demande de ne pas m'inquiéter et il doit savoir au fond de lui que c'est presque impossible pour moi de ne pas m'inquiéter. Je suis surprise, je suis choquée de voir les conséquences de notre dispute sur lui, et je ne peux pas faire autrement que m'inquiéter. Je prends sa main gauche, je regarde, j'observe pour voir s'il réagir, s'il a mal parce que je sais qu'il ne me le dira pas alors je m'en assure par moi même. « Et je lui le seul fautif pour ça. » Je secoue la tête pour lui montrer mon désaccord et quoiqu'il dise, je me sentirais coupable pour ça, pour ce bleu qui marque son visage. « Je veux pas que tu refasses ça, il suffit d'un mauvais coup pour que les conséquences soient plus graves. Sebastian aurait pu te blesser gravement, je veux pas que tu sois blessé. Tu n'as rien à prouver, tu n'as pas besoin de te battre pour moi. » Je n'ai pas une once de reproche dans la voix, mais une vraie inquiétude par contre, parce que je connais Sebastian, je connais son passif, et je sais qu'il n'est pas comme Caleb. Je sais que lui sait se battre et peut être violent, pas comme mon mari, et je sais aussi qu'il aurait pu le blesser bien plus gravement et c'est peut-être cette pensée qui me fait avoir ces mots pour Caleb. Parce qu'il est différent des hommes que j'ai pu côtoyer par le passé et c'est bien pour ça que c'est lui que j'aime. Il est bien mieux que tous ces hommes avec lesquels j'ai pu coucher, la preuve encore aujourd'hui puisque malgré mes erreurs, malgré la dispute, malgré mon comportement et les larmes que j'ai fais couler sur ses joues, c'est lui qui s'excuse. Lui qui revient avec un bouquet de fleurs pour se faire pardonner, alors qu'il n'a rien à se faire pardonner. Je suis celle qui s'est énervée, celle qui a dit des choses blessantes, celle qui a perdu ses nerfs, comme toujours. « Tu ne m’as rien dit d’horrible je t’assure. Tu avais raison sur toute la ligne. Je suis toujours jaloux. Pour rien, et je comprends que ça puisse être lassant et étouffant pour toi. » Il est jaloux oui, je le sais, il le sait. Mais voilà la preuve de mes excès de colère, et les effets sur mes paroles. J'exagère, j'en rajoute, j'en fais des tonnes parce que je suis comme ça quand je suis énervée, quand je perds le contrôle et que mes émotions prennent le dessus et me font aller dans l'extrême. « Non j'avais tord, tu sais bien que j'étais dans l'excès. Oui tu es jaloux parfois et je ne sais pas toujours comment te rassurer assez pour que tu n’aie pas à l'être, mais tu ne l'es pas toujours et parfois tu as raison sur les intentions des hommes et je devrais t'écouter un peu plus. » Non pas qu'il puisse craindre quoique ce soit des autres vis à vis de ce que moi je ressens, mais il a raison sur certaines choses, sur l'intention des hommes qui gravitent autour de moi, parfois il voit ce que moi je ne vois pas et hier il avait raison. « Ça je le sais, oui. » Il avait raison sur Sebastian, il avait raison de se méfier et de ne pas apprécier sa présence parce qu'il ma l'a bien dit hier, dans une telle situation moi aussi je serais méfiante, moi aussi je vivrais mal qu'il partage ses journées avec quelqu'un avec qui il a couché. Moi aussi, je me sentirais mal de savoir qu'il discute d'un sujet qui le passionne avec quelqu'un avec qui il a été intime. Je ne l'ai pas pris en compte, je ne l'ai pas compris vraiment avant, voulant faire au mieux pour tout le monde et faire comme si tout était normal comme j'ai eu l'habitude de le faire dans mon travail. Sauf que ça ne l'était pas. « J'ai toujours été une femme dans un univers d'homme et je crois que j'ai juste appris à ne plus faire attention à toutes les remarques et les dragues lourdes, je veux juste faire mon boulot, mais vis à vis de toi, je ne peux plus faire ça. Et pour Sebastian, j'aurais du comprendre que le passé rendait tout ça plus compliqué pour toi et mettre les choses au clair. » A ma décharge, je pensais qu'elles l'étaient mais visiblement j'avais tord et à force de faire l'autruche, je n'ai pas vu la tempête arriver et ce fut un peu trop violent hier soir et aujourd'hui, c'est avec la culpabilité pesant sur mes épaules que j'essaye de rattraper les choses. Il veut la même chose que moi puisqu'il me propose une soirée en tête à tête et bien sur que j'accepte, parce que j'en ai besoin ce soir. On est sans doute tous les deux exténués mais on a besoin d'un moment ensemble après cette dispute. « Je me disais qu’on pouvait aller à notre plage ? Et pour le repas je te laisse choisir ce qui te donne le plus envie. » Sans réfléchir une seconde je lui réponds. « Sushis ? » C'est la première nourriture que l'on a mangé ensemble, le premier soir avant d'aller sur ce qui est devenu notre plage. « Je t’aime. » Dans ses bras, je souris en l'entendant me dire ces mots. Il me les dit régulièrement, mais savoir qu'il m'aime malgré mes mauvais côtés, malgré les excès de colères et mes crises de nerfs, ça compte vraiment de l'entendre. « Tu es le seul que j'aime, s'il te plaît n'oublie jamais ça. » Je lui murmure alors que je profite de ce câlin pour essayer de faire disparaître cette sensation de honte, de culpabilité et de peur que je ressentais en moi depuis la veille. J'ai besoin de lui, parfois peut-être un peu trop et je devrais apprendre à mieux gérer la distance entre nous, à mieux gérer les disputes mais pour le moment j'ai besoin de lui pour m'aider à gérer mes émotions et ce câlin me fait un bien fou. Je me détache de lui, et je revois ce bleu encore et toujours et y'a rien à faire je me sens coupable, et je repense encore et encore à la dispute parce que c'est bien le symbole visible de la violence de notre dispute, même si cette marque n'est pas de mon faite, c'est la conséquence directe de mon craquage. « C’est juste un œil du beurre noir Alex. » Je le fixe cet œil au beurre noir, et si je parlais de ça, je parlais aussi plus globalement de son état, mais pour une fois c'est lui que reprends la parole ne me laissant pas m'attarder à nouveau sur cette marque. « Mais il y a peut-être une petite chose que tu pourrais faire pour me soulager. » Il parle doucement et cette attitude a le mérite de capter mon attention. Je ne demande qu'à le soulager alors je l'écoute, ou du moins je le regarde attendant de savoir ce que je peux faire pour lui. Doucement ses lèvres s'approchent des miennes pour se poser dessus et je comprends à ce moment que c'est ça la petite chose que je peux faire pour le soulager. Et si c'est pour le soulager, ça me soulage aussi énormément. C'est fou mais ne pas l'embrasser aujourd'hui m'a manqué, ce n'est même pas 24h, mais me coucher sans un baiser, me réveiller sans un baiser, c'est quelque chose que je ne vis pas bien. Ce baiser est doux, je le prolonge un peu, beaucoup, je profite de ce moment, ma main se pose sur la sienne quand je sens sa main sur ma joue et je descends doucement le long de son avant bras pour caresser sa peau. Douceur, tendresse et amour, voilà ce que je veux pour ce moment, tout l'inverse de la veille. « En faisant ça tu pourrais me soulager. » Je lui souris et ce baiser a le mérite de vraiment m'aider à être un peu plus sereine. « Tu sais que j'adore t'embrasser non ? Et si ça peut te soulager alors comptes sur moi pour le faire encore et encore. » Dans un murmure je lui réponds, mes lèvres venant se poser sur les siennes à plusieurs reprises, mes bras venant passer derrière sa nuque pour l'attirer vers moi alors que je m'allonge sur le canapé. Je l'attire contre moi, pour un nouveau baiser, toujours aussi tendre. « Tu m'as tellement manqué cette nuit. » Dormir sans lui, sans savoir ou il est, ni ce qu'il fait, et en sachant qu'il est en colère et blessé par mon comportement, c'est impossible pour moi et la nuit fut très longue mais ce soir, je sens que cette soirée va nous faire un bien fou. Je caresse sa joue, je le regarde et malgré moi, je n'y arrive pas, cet œil marqué me rappelle encore et encore les événements et je ne peux pas m'en détacher. « Il va falloir faire quelque chose pour cet œil avant que Nathan et les filles voient ça. Je doute que tu ais envie d'expliquer à Nathan que tu t'es battu. » J'essaye de ne pas être trop dramatique en revenant là dessus mais même pour moi, je crois que j'ai besoin que son œil soit moins marqué pour ne pas penser qu'à ça encore et encore durant toute la soirée. « Je connais quelques moyens pour cacher les marques comme ça, mais tu vas devoir me faire confiance. » Je lui souris, parce que je sais que je vais devoir cacher ça avec du maquillage et je n'ai jamais eu l'occasion de maquiller mon mari. « Mais avant ça, je veux un câlin et quelques minutes de calme avec toi. » Je me décale, lui permets de s'allonger pour m'allonger contre lui et venir me blottir dans ses bras et après quelques minutes de silence, je ne peux m'en empêcher, je parle à nouveau. « Ca va aller nous deux ? » Je demande, les yeux fermés, ma main dans la sienne, les disputes font mal et parfois les mots restent et laissent des traces et j'espère que nous pourrons faire face à cette dispute, c'est ce que l'on essaye de faire mais parfois essayer ne suffit pas.
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« Ça te fait mal ? » Doucement, ma tête bouge de droite à gauche lui signifiant ainsi que non ça ne me fait absolument pas mal. « Je veux pas que tu refasses ça, il suffit d'un mauvais coup pour que les conséquences soient plus graves. Sebastian aurait pu te blesser gravement, je veux pas que tu sois blessé. Tu n'as rien à prouver, tu n'as pas besoin de te battre pour moi. » Son discours va presque à l’opposé total des mots qu’elle a pu me dire hier soir. Ayant presque l’impression de devoir relever un défi qu’elle me lançait lorsqu’elle m’a donné l’adresse de son ancienne conquête afin que je défoule ma colère et ma jalousie sur ce dernier. C’est un peu ce qu’elle a fait, non ? Elle m’affirme que je n’ai rien à lui prouver et pourtant hier j’ai eu la sensation qu’elle voulait que je lui prouve mon amour pour elle en allant voir cet homme. Mais je me trompe sûrement. J’ai sûrement tort et j’ai sans aucun doute mal interprété toutes ses paroles prononcées sur le ton de la colère. Ça ne serait pas une première de toute façon, je me trompe bien souvent et hier soir je me suis ridiculisé, la marque présente sur mon visage en est un rappel amer que je garderai sûrement quelque temps. Je pourrais lui répondre tout cela mais je sais qu’on ne trouvera pas de terrain d’entente à ce sujet-là et de peur de créer une nouvelle dispute en lui disant que son attitude et ses mots de la veille m’ont fait penser – et encore aujourd’hui – qu’elle voulait me pousser à aller voir cet homme pour le frapper, je préfère choisir l’option que je maîtrise le plus et celle que j’aurais dû choisir hier : le silence. « Non j'avais tord, tu sais bien que j'étais dans l'excès. Oui tu es jaloux parfois et je ne sais pas toujours comment te rassurer assez pour que tu n’aie pas à l'être, mais tu ne l'es pas toujours et parfois tu as raison sur les intentions des hommes et je devrais t'écouter un peu plus. » Je ne pense pas qu’elle était dans l’excès, non. Je crois surtout que ma jalousie commençait à le peser et que mes remarques hier l’ont tout simplement fait exploser. Ce sont des choses qu’elle pensait sûrement, et à juste titre. Mais qu’elle nie aujourd’hui pour essayer de me soulager. Après tout j’ai également appris qu’elle pouvait régulièrement me mentir alors pourquoi est-ce qu’elle ne le ferait pas cet après-midi en minimisant ma jalousie qui semblait étouffante, maladive et impossible à vivre pour elle ? Encore une fois je reste silencieux, un signe que je ne crois pas en ses paroles et le plus triste c’est que dorénavant je risque de toujours me demander si elle me ment ou si elle est sincère. « J'ai toujours été une femme dans un univers d'homme et je crois que j'ai juste appris à ne plus faire attention à toutes les remarques et les dragues lourdes, je veux juste faire mon boulot, mais vis à vis de toi, je ne peux plus faire ça. Et pour Sebastian, j'aurais du comprendre que le passé rendait tout ça plus compliqué pour toi et mettre les choses au clair. » C’est triste, ce qu’elle dit et si j’ai toujours eu conscience que son travail la pousse à collaborer avec principalement des hommes je trouve malheureux qu’elle soit régulièrement confrontée à ce genre de problème. « C’est pas grave, n’en parlons plus. » Si c’est grave, Caleb. Oui elle aurait dû mettre les choses au clair mais peu envieux de continuer à parler de son ancienne conquête j’essaie de ne pas m’attarder sur le sujet espérant sincèrement qu’elle suive ma démarche. « Sushis ? » Le voilà, ce sourire tant attendu. C’est bien ce que j’avais en tête pour le repas de ce soir. Quoi de mieux que des sushis pour une soirée de retrouvailles sur notre plage. « Tu lis dans mes pensées. » que je réponds simplement toujours avec ce petit sourire collé aux lèvres me remémorant quelques souvenirs de notre rencontre et surtout la première soirée que nous avons passé tous les deux quelques heures après que ma voiture ne heurte la sienne sur un parking. « Tu es le seul que j'aime, s'il te plaît n'oublie jamais ça. » À défaut de pouvoir la regarder je resserre un peu plus mon étreinte. Avant je ne doutais pas du tout de ces mots-là. Aujourd’hui sans pour autant les questionner sincèrement ils font tout de même écho à son aveu fait lors de notre dispute. Elle m’a avoué m’avoir menti concernant cet homme et je ne peux pas m’empêcher de continuer à me poser tout un tas de questions à ce sujet. Je suis le seul qu’elle aime. Je ne doute pas de ses sentiments à mon égard, mais est-ce qu’elle ressent quelque chose pour son collègue ? Raison pour laquelle elle m’aurait menti ? Je ne peux pas lui poser cette question qui déclencherait une nouvelle guerre alors je me contente de lui sourire doucement. Un sourire qui semble tout de même assez peu naturel. Peut-être que ce baiser aidera à faire disparaître toutes les émotions négatives et tous les doutes qui m’habitent. Je l’espère du moins. Tendresse douceur et amour, ce sont les sentiments qui émanent de cet échange entre nous
« Tu sais que j'adore t'embrasser non ? Et si ça peut te soulager alors comptes sur moi pour le faire encore et encore. » Légèrement amusé je lâche un petit rire. « Alors profite-en, je suis tout à toi. » que je lui réponds les bras levés et tendus vers elle et si je pensais qu’elle m’embrasserait à nouveau c’est d’abord dans une accolade m’entraînant vers elle qu’elle commence. « Tu m'as tellement manqué cette nuit. » Doucement, je recule mon visage de quelques petits centimètres pour la regarder une poignée de secondes avant de lui répondre. « J’ai vu que tu as dormi dans la chambre de Mael ? » Étrange lieu où s’endormir quand nous avons le lit conjugal ou bien la chambre d’amis, si elle ne voulait pas être à mes côtés le peu de temps que j’ai passé chez nous cette nuit. « Il va falloir faire quelque chose pour cet œil avant que Nathan et les filles voient ça. Je doute que tu ais envie d'expliquer à Nathan que tu t'es battu. Je connais quelques moyens pour cacher les marques comme ça, mais tu vas devoir me faire confiance. » Je ris légèrement de nouveau. « Pourquoi, tu as un super pouvoir pour faire disparaître un œil au beurre noir ? » que je lui demande un sourcil levé et toujours en riant un peu, amusé par cette idée mais tout de même assez intrigué de ce qu’elle pourrait avoir en tête. « Mais avant ça, je veux un câlin et quelques minutes de calme avec toi. » Je bouge un peu, me calant à ses côtés m’obligeant à me coller au maximum. Mais cette proximité est plaisante et me fait du bien, je tends de nouveau les bras pour lui montre qu’elle aura toujours une place contre moi et l’invitant à venir se caler dans mes bras. « Ca va aller nous deux ? » En me posant cette question je sens dans sa voix toute une vulnérabilité qui me touche mais qui me fait encore plus culpabiliser. « Bien sûr, on a déjà connu bien pire. » Triste vérité. Nous avons connu des disputes bien plus violentes verbalement et bien plus graves que celle-ci. Alors à moins qu’Alex en ait officiellement marre de moi, je ne compte personnellement pas mettre fin à notre relation. « On s’est promis pour le meilleur et pour le pire, pas vrai ? » question rhétorique bien évidemment, alors que je fais tourner doucement son alliance autour de son doigt.
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Il est silencieux Caleb. Rien de bien étonnant de sa part, il est bien moins loquace que moi et ça a toujours été le cas et je ne dois pas y voir quelque chose de forcément négatif. Mais son silence ne me permet pas de savoir ce qu’il pense, ce qu’il ressent ou encore comment il vit cette dispute et ce que l’on a pu se dire la veille. Je ne sais pas s’il comprends, s’il est blessé par mes mots, s’il est rassuré par ce que je lui dis. Je ne sais pas et son silence est parfois perturbant pour moi qui ait besoin de parler beaucoup. Mais, j'accepte son silence, je n'ai pas d'autres choix, peut-être que tout va bien, ou qu'au contraire, ça ne va pas, mais je n'ai pas plus d'éléments pour m'aider à le comprendre. Je vois bien qu'il y a une distance entre nous mais rien de très surprenant après la soirée de la veille, rien de surprenant après une dispute. Il s'excuse, je m'excuse, les tords sont sans doute partagés, mais je sais que j'ai été méchante avec lui, que j'ai été injuste avec lui et surtout que je l'ai fais pleurer, alors la culpabilité que je porte sur les épaules me fait penser que je suis bien plus en tord que lui. Comme souvent, comme toujours. « C’est pas grave, n’en parlons plus. » Je ne suis pas sure que ça ne soit pas grave. C’était assez grave pour qu’il passe la nuit hors de chez nous ou une partie de la nuit du moins. Assez grave pour qu’il pleure. Assez grave pour qu’il aille frapper un homme. Donc je ne dirais pas que ce n’est pas grave. C’était grave hier soir mais il me demande de ne plus en parler. Encore une fois je ne sais pas ce qui se cache derrière cette demande. Si c’est parce que c’est trop douloureux ou si juste il veut passer à autre chose pour que la soirée se passe bien. On en a besoin. Du moins j’en ai besoin et vu que c’est lui qui est à l’initiative de la proposition de soirée je pense qu’il en a besoin alors j’accepte ce qu’il veut. Ne plus en parler. Et profiter de la soirée. Profiter de cette idée de soirée, de sa présence qui m'a tant manqué cette nuit et aujourd'hui alors que je le savais en colère contre moi. Profiter de voir qu'il fait le premier pas et qu'il me propose une soirée à deux. Profiter pour se retrouver tous les deux. Sur notre plage avec des sushis, comme un clin d’œil à notre histoire. « Tu lis dans mes pensées. » Un sourire adoucit mon visage marqué par la fatigue et l’inquiétude de la nuit derrière. Mais on a envie de la même chose pour ce soir. Plage + sushis et surtout nous deux ensembles. C’est une soirée qui semble simple comme ça mais c’est notre truc. C’est notre plage, celle sur laquelle nous avons quelques uns de nos meilleurs souvenirs. Notre première rendez-vous, son premier anniversaire, et surtout notre mariage. Moi la Londonienne, je ne pensais pas qu’un jour une plage pourrait avoir une place aussi importante dans ma vie. « Je crois qu’en dehors de tes bras et de notre maison, cette plage est mon endroit préféré. » Et si j'aime cette plage, je l'aime surtout parce qu'elle est lié à lui et à nos souvenirs à deux. Mais, pour l'instant, je suis là ou je préfère être ; dans ses bras. Je me détends un peu, la nuit n'a pas été reposante, bien au contraire et les tensions que je ressens depuis la veille vont mettre quelques temps avant de disparaitre totalement mais cette étreinte me fait tout de même un bien fou. J'en ai besoin, le sentir contre moi.
Il rit, et c'est peut-être rien mais pourtant entendre ce petit rire, et pas un rire triste ou sarcastique, ça me rassure. « Alors profite-en, je suis tout à toi. » Je n'en doute pas, et pourtant hier soir quand il est parti, j'ai eu peur. J'ai eu peur qu'il me quitte, qu'il en ait marre de moi et de mon tempérament ingérable, qu'il ait décidé que c'était trop pour lui. Il est tout à moi et je compte bien en profiter ce soir. « Comptes sur moi pour profiter de toi alors. » Je lui souris, il n'y a pas d'idées particulières derrière mes mots, juste l'envie sincère et forte de profiter de sa présence et de son corps. Non, je n'ai même pas d'idées érotiques, j'ai juste besoin de m'assurer qu'entre nous tout va bien, qu'entre nous rien n'a changé, juste besoin de me sentir connectée à lui, émotionnellement parlant. Juste besoin de lui finalement et c'est avec cette envie que je l'attire vers moi pour un moment de tendresse. « J’ai vu que tu as dormi dans la chambre de Mael ? » Je secoue la tête pour lui répondre même si dormir est un bien grand mot mais oui j’ai fini par m’assoupir un peu dans la chambre de Mael. « Je pouvais pas rester seule dans notre lit. J’avais besoin de rester calme et je n'y arrivais pas toute seule. » Ils sont si apaisés quand ils dorment, que ce soit Mael ou les filles, écouter leurs respirations si calmes la nuit m'aide à me calmer. C’était Mael cette nuit mais les filles ont le même effet sur moi et au moins j’étais pas seule dans notre lit à me demander ce qu’il faisait, ou il était, s’il allait me pardonner et s’il allait finir par revenir ou me laisser. Je n'étais pas seule à enchaîner les cigarettes sur notre terrasse en ressassant en boucle la dispute. « Tu es resté seul cette nuit ? » Je ne sais pas ou il était, ni avec qui. Je ne sais pas à quelle heure il est rentré, je ne sais rien puisqu'il ne m'a pas répondu cette nuit et j'ai du accepter ça, mais aujourd'hui, je me demande comment il a géré les choses et s'il a fait d'autres choses qu'il pourrait regretter en plus d'aller frapper un homme. Non pas que je doute de lui, mais j'ai besoin de savoir ou il était et ce qu'il a fait pour comprendre l'ampleur des dégâts de cette dispute sur lui. Autre que les dégâts physiques qui sont visibles sur son visage et qui me rappelle sans cesse ce geste qu'il a fait par ma faute, poussé par mes provocations et mon attitude et c'est difficile de faire abstraction de ce bleu. Je lui propose de tenter de cacher ce bleu, pour les enfants mais c'est aussi pour moi finalement que je veux le cacher. « Pourquoi, tu as un super pouvoir pour faire disparaître un œil au beurre noir ? » Il rit à nouveau, il semble même amusé par ma proposition et je ris un peu aussi. « Non pas de super pouvoir mais j’ai des supers produits miraculeux. » Et quelques expériences pour cacher des marques sur le visage. Mais ça je ne le précise pas. « Je vais pouvoir te maquiller un peu, ça sera une première entre nous encore. » Un petit sourire aux lèvres, des premières ont en a eu beaucoup mais celle là je doute qu'elle était sur sa liste. Pas grave, il aura pas trop le choix surtout s'il veut éviter les regards inquiets et les questions de Nathan. Et éviter aussi que je ne fasse trop de fixation sur son œil. Allongée contre lui, je ne vois plus cette marque, mais je ressens tout le bien que me procure sa présence. Cette proximité, son odeur bien que ce soit surtout celle de la cuisine que je ressens mais c'est un élément dont je fais facilement abstraction à ce moment précis tant ce câlin me fait du bien. J'ai tellement besoin de lui, et je crois que c'est d'autant plus vrai encore après des moments comme ceux de la veille. « Bien sûr, on a déjà connu bien pire. » On a connu pire oui et c’est sans doute une réalité qui n’est pas très joyeuse mais qui prouve que tant qu’on est ensemble on peut tout surmonter. Enfin j’y crois. Mais, ça ne fait que me rappeler que mes erreurs et mon caractère peuvent trop souvent le faire souffrir. Oui on a connu pire et il a eu à supporter pire encore et je n’aime pas cette pensée. « Je suis désolée d'être si compliquée. » Je murmure ces mots, peu fière de prendre conscience que finalement, il a cette habitude de devoir gérer de telles disputes. Je ferme les yeux, me colle contre lui, au plus proche. Dans ses bras je me sens un peu plus calme, un peu mieux mais je m’en veux toujours de réaliser que malgré l’amour énorme que je ressens pour lui je ne suis pas capable de ne pas réussir à ne pas le souffrir. Ça devrait être quelque chose de basique dans un couple non ? Surtout quand on aime son partenaire ? Mais c’est une facette de moi que je déteste. « On s’est promis pour le meilleur et pour le pire, pas vrai ? » Il a raison. Pour le meilleur et pour le pire. Sauf que je déteste le pire que je suis capable de lui infliger. « Je voudrais pouvoir t’offrir que le meilleur, tu mérites tellement pas que je sois comme ça avec toi. » Il mérite tellement d’amour Caleb. De la douceur, de la tendresse, de l’affection et quelqu’un qui serait capable de ne pas sans cesse alimenter ses craintes et ses incertitudes. Ca serait sans doute plus simple pour lui avec quelqu'un d'autre que moi. Je le sais, il le sait. Il mérite quelqu'un comme lui. Je ne suis pas cette personne, mais je suis celle qu’il a choisi et je dois être à la hauteur, j’essaye vraiment de l’être. D’être une meilleure version de moi mais parfois je n’y arrive tout simplement pas et c’est lui qui en fait les frais et j'ai honte. Vraiment honte de moi. Mais, on s'est promis pour le meilleur et pour le pire, et après le pire, je vais essayer de lui offrir le meilleur ce soir. « Bon allez viens mon boxeur, que je m’occupe de ton œil. » Je finis par me lever et je prends sa main pour l’inviter à me suivre jusque dans notre chambre tout en venant déposer un baiser sur ses lèvres.
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« Je crois qu’en dehors de tes bras et de notre maison, cette plage est mon endroit préféré. » Le fait qu’elle qualifie mes bras comme étant son endroit préféré est extrêmement touchant et me faire clairement sourire en quelques secondes. Si je n’ai jamais été tactile avec une grande majorité des gens avec Alex ça a toujours été différent et ça, dès le début. Avec elle j’aime la proximité physique et j’ai même besoin de la sentir au plus proche de moi et de la prendre dans mes bras dès que j’en ai l’occasion. Nos enfants font également partis des personnes avec qui je n’ai aucun problème quand il est question de laisser tomber mes barrières. « On est différents sur beaucoup de choses mais là-dessus, je te rejoins. » que je lui réponds non sans essayer de cacher le sourire qui vient de se dessiner sur mes lippes. Ce qui peut en revanche sembler un peu plus étonnant c’est quand elle me dit que l’un des endroits où elle se sent le mieux c’est notre domicile. Dans notre couple, Alex a toujours été celle qui pousse l’autre à sortir pour affronter l’extérieur. Trouvant un certain confort chez moi je suis d’une nature bien plus casanière que ma femme. « Comptes sur moi pour profiter de toi alors. » Et je ne doute pas une seule seconde qu’elle parviendra à le faire sans le moindre problème. Si les circonstances de cette conversation avaient été différentes je ferais même sûrement une petite réflexion pleine de sous-entendus sexuels pour lui répondre, mais je m’abstiens. Parce qu’il faut dire que l’ambiance est toute autre, même si nous discutons afin d’essayer de rétablir les choses entre nous. « Je pouvais pas rester seule dans notre lit. J’avais besoin de rester calme et je n'y arrivais pas toute seule. » Je sais que nos enfants arrivent à l’apaiser dans les moments de tension, ce n’est pas la première fois que je la retrouve en leur présence après une dispute. C’est donc sans un mot que j’acquiesce doucement d’un signe de tête. « Tu es resté seul cette nuit ? » Mes sourcils se froncent lorsque j’entends sa question. Ce n’est pas réellement l’interrogation en soit qui me dérange ou m’étonne mais plutôt la formulation de celle-ci. Elle ne me demande pas où j’ai été après m’être rendu chez son collègue ni même comment j’ai occupé les heures que j’ai passé en dehors du domicile familial. Non. Pas vraiment. C’est sûrement ce qu’elle sous-entend en me demandant cela. Mais elle m’interroge afin de savoir si j’étais seul. Est-ce qu’elle doute de moi ? Est-ce qu’elle pense que j’ai passé la soirée avec une autre femme ? Non pas du tout Caleb, tu es juste complètement parano. « Non, j’étais avec Chan. » que je lui réponds simplement. C’est sûrement bête de ma part mais j’ai la désagréable impression qu’elle doute de moi, et encore plus depuis qu’elle a constaté l’erreur que j’ai faite hier en me rendant chez son collègue. Mais je n’ai pas envie de continuer cette conversation, j’essaie de tourner la discussion sur tout autre chose. Briser la glace avec un peu d’humour, et je ne regrette pas d’avoir tenté cette approche. Quand j’entends son rire au moment où j’évoque l’idée qu’elle puisse avoir des pouvoirs afin de faire disparaître mon œil au beurre noir, j’ai l’impression que le poids pesant sur mes épaules depuis hier s’allège soudainement. Doucement, je lui souris. « Non pas de super pouvoir mais j’ai des supers produits miraculeux. Je vais pouvoir te maquiller un peu, ça sera une première entre nous encore. » Je la regarde, j’analyse chaque trait de son visage que je connais pourtant par cœur essayant d’y déceler un signe me montrant qu’elle n’est absolument pas sérieuse et qu’elle ne compte pas me maquiller. Mais je n’y vois rien, comprenant le sérieux de sa proposition. « Tu veux me maquiller ? » que je lui demande cherchant une dernière confirmation de sa part. « Ok… Ok d’accord. » Oui, je suis vraiment en train de lui donner mon autorisation et j’ai presque du mal à y croire. En espérant simplement que le maquillage qu’elle compte me faire sera léger. Je n’ai absolument rien contre les autres qui se maquillent et je pense d’ailleurs qu’on ne devrait pas genrer le maquillage, en revanche ce n’est pas quelque chose qui me ressemble et que je veux pour moi. « Je suis désolée d'être si compliquée. » Et si je pensais que nous passions un moment tendre et doux alors que je la serre dans mes bras, l’entendre se blâmer encore et encore m’agace légèrement. Doucement, je prends une grande inspiration pour tout expirer par la suite. « Je voudrais pouvoir t’offrir que le meilleur, tu mérites tellement pas que je sois comme ça avec toi. » Elle prend chacun de mes paroles pour les tourner de façon à pouvoir s’auto-flageller sans cesse et si je suis une personne très patiente, la quasi nuit blanche que j’ai passé me rend la tâche de devoir rester calme et compréhensif compliquée. « Arrête Alex. S’il te plaît…» C’est presque une supplication que je lui fais à cet instant précis mais j’aimerais simplement qu’elle cesse de se condamner pour tout et rien. « Bon allez viens mon boxeur, que je m’occupe de ton œil. » Sans hésiter la moindre seconde j’attrape sa main pour me lever à mon tour. « Allez montre-moi tes talents. » que je lui réponds en riant un peu. Un léger baiser déposé sur sa joue et je la suis jusqu’à son dressing endroit où je mets finalement assez rarement les pieds. Une bien trop grande pièce pour y stocker une quantité de vêtements et de tout type d’accessoires de mode. Comme un enfant qui découvre quelque chose pour la première fois le temps de la laisser trouver les produits dont elle va avoir besoin, je m’attarde sur certaines pièces de son dressing. Je regarde un sac Chanel qui a sûrement dû nous couter une petite fortune avant de prendre dans mes mains une paire d’escarpins. « C’est bien, au moins si un jour on a des problèmes financiers on a de quoi revendre et se refaire de l’argent. » C’est d’un ton amusé que je lui dis cela tout en reposant les chaussures à leur emplacement. « La dernière fois que je me suis fait maquiller c’était par mes sœurs quand elles avaient huit ans et qu’elles avaient voler des produits à notre mère. » Un souvenir que je lui partage nostalgiquement.
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« On est différents sur beaucoup de choses mais là-dessus, je te rejoins. » Il sourit quand il me dit ces mots. Il sourit et son sourire me fait presque autant de bien que la chaleur réconfortante de ses bras. J'aime le voir sourire, j'aime son visage quand il sourit, même si aujourd'hui, son visage est marqué par les événements de la veille le fait de le voir me sourire ainsi et de le voir me prendre dans ses bras, prouve que mes mots de la veille et ma colère n'ont pas eu raison de son amour pour moi. Et me montre aussi qu'il est prêt à me pardonner et à profiter de cette soirée dont il est à l’initiative. « J'ai tellement de beaux moments sur cette plage avec toi, je pense que c'est l'endroit parfait pour ce soir, pour que je puisse te montrer combien je t'aime. » Il n'y a pas de meilleur endroit pour ça, ou peut-être si, notre chambre à couché, mais ce n'est pas l'ambiance du moment. Je veux être tendre avec lui, je veux profiter de lui, de l'embrasser parce qu'il me dit que ça peut l'aider, et je veux faire en sorte qu'il se sente bien, surtout après la soirée et la nuit qu'il a passé à cause de moi. Nous avons passé une mauvaise nuit, lui comme moi. Moi chez nous à ressasser la dispute encore et encore, en attendant un message de sa part et en me détestant toujours un peu plus. « Non, j’étais avec Chan. » Et lui, en frappant un mec et en se faisant frapper, avant de retrouver son meilleur ami et sans doute pas pour une soirée entre pote à rire devant un verre de vin. « Je suis rassurée que tu ne sois pas resté seul cette nuit. » Je ne lui demande pas ce qu'il a fait, ou de quoi ils ont parlé, je m'en doute un peu et je suis juste rassurée et reconnaissante envers Channing d'avoir été là pour Caleb quand il en a eu besoin et de ne pas l'avoir laissé seul après cette dispute.
Je ne sais pas exactement ce qu'il a fait cette nuit, mais je vois toujours ce bleu sur son œil, marqué par le coup qu'il a reçu par ma faute et ça ne m'aide pas à ne pas me sentir coupable. Il parvient pourtant à me faire rire quand je lui propose de cacher son bleu. Il parvient à me faire rire et il sourit aussi, voilà que les choses reprennent un peu de normalité. Des rires, des sourires, et de la tendresse entre nous, c'est ce dont j'ai besoin pour ce soir. « Tu veux me maquiller ? » Je secoue la tête très sérieusement. « Je ne vais pas avoir le choix si tu veux que je cache cette marque. » Je ne sais pas s'il veut que je cache son œil au beurre noir mais moi j'en ai besoin pour ne pas repenser encore et encore à cette soirée et à ce coup qu'il a prit par ma faute. « Ok… Ok d’accord. » Je lui souris, comme pour le remercier de me laisser faire et de me faire confiance aussi. Et avant d'aller le maquiller, je profite encore un peu de ce moment contre lui. Un moment que l'on aurait du avoir hier soir mais qui a été caché par toute cette histoire autour de Sebastian. Je profite de ses bras, de sa tendresse, de ce moment contre lui et je me sens toujours aussi coupable d'avoir gâché notre soirée et d'avoir aussi la confirmation de sa part que ce n'est même pas la pire dispute que nous ayons connu. C'est triste comme réalité, mais c'est la réalité. « Arrête Alex. S’il te plaît…» S'il y a bien une chose que j'essaye d'apprendre à ses côtés, c'est de savoir quand m'arrêter. En général c'est soit le moment ou il me le demande (pour la troisième fois) soit le moment ou il soupire de désespoir (comme en ce moment), soit le moment ou il est blessé et la c'est trop tard. On est au stade de la demande et du soupir et je comprends que je dois arrêter. Sauf que je ne sais pas exactement ce que je dois arrêter pour être honnête. Tout ce que je lui dis, je le pense sincèrement. Il mérite mieux que moi, il ne mérite pas que je le fasse pleurer, mais bon c'est assez logique ça non ? Personne ne mérite ça, être blessé par la personne qu'elle aime ? Je le fais subir à Caleb, mais visiblement, il faut que j'arrête, alors j'arrête d'en parler tout simplement. Je me blottir contre lui quelques secondes encore, j'aurais encore tant de chose à lui dire, mais je ne dis rien, faisant abstraction de mes pensées et aussi de ce bleu que je peux voir sur son œil, pour profiter de la tendresse de ce moment passé contre lui. Ce moment prends fin, parce qu'il y a son œil qui me rappelle que je dois tenter de faire quelque chose avant le réveil des filles. « Allez montre-moi tes talents. » Il rit, mais je compte bien lui montrer mes talents pourtant, parce que j'en ai pas beaucoup mais niveau maquillage je m'en sors pas trop mal et j'en suis pas à mon coup d'essai pour cacher des bleus. « Tu vas être tout beau, tout neuf après un passage entre mes mains, tu vas voir comme elles sont douées. » Il le sait déjà, puisqu'il voit le résultat sur moi au quotidien. Il est rare, très rare que je ne porte pas de maquillages et croyez moi qu'avec autant d'enfants en bas âge et autant de nuits blanches, le maquillage est plus qu'indispensable au quotidien pour cacher les marques de fatigues, et du temps qui passent aussi. Pour lui, c'est juste pour cacher le résultat d'une bagarre et ce n'est pas le même effet recherché mais je sais faire aussi et je vais lui épargner quelques questions dérangeantes de Nathan. Je l’entraîne avec moi dans mon dressing, mon lieu, et ce n'est pas la partie de la maison la mieux rangée mais étonnamment c'est plutôt bien organisé malgré mon côté bordélique et désordonnée. Le dressing c'est sacré et ce qu'il y a dedans aussi et Caleb le sait. Je le laisse au milieu de mes affaires pour chercher ce dont j'ai besoin et je prends peut-être aussi un peu plus que l'utile, parce que j'ai bien en tête de m'amuser un peu avec lui. « C’est bien, au moins si un jour on a des problèmes financiers on a de quoi revendre et se refaire de l’argent. » Je relève les yeux vers lui, je sais qu'il plaisante, surtout parce que je sais que les problèmes financiers sont loin, très loin de nous, mais j'espère qu'il plaisante aussi sur l'idée de vouloir vendre un jour mes affaires. « Chéri, je t'aime énormément, mais ne penses même pas à vendre mes affaires, tu ne voudrais pas me mettre en colère non ? Tu m'as avoué avoir peur de moi enceinte, je pourrais être encore pire. » Je ne suis pas sérieuse, et je n'ai d'ailleurs même pas envie qu'il ait peur de moi mais c'est une façon de parler, et si je tiens à mes affaires, je suis loin de faire très attention à tout ça, la preuve, il m'a déjà cassé des robes et ça n'a jamais été un problème pour moi, au contraire, c'était juste une raison pour en acheter une autre. « La dernière fois que je me suis fait maquiller c’était par mes sœurs quand elles avaient huit ans et qu’elles avaient voler des produits à notre mère. » Voilà quelque chose que je ne savais pas et j'imagine la scène désormais. Les jumelles de 8 ans en train de maquiller leur grand frère de 20 ans et ça a le mérite de me faire éclater de rire. « Oh mon dieu, je donnerais cher pour avoir une photo de ce moment. Tu les as laissé faire, tu es vraiment un grand frère adorable. » Oh j'en doutais pas, il n'y a pas un domaine dans la vie ou un rôle dans sa vie que Caleb ne réussit pas, mais j'avoue que je ne sais finalement pas énormément d'anecdotes de son enfance avec ses sœurs et c'est assez drôle d'apprendre celle ci. « Je vais essayer de faire mieux qu'elles alors, mais ça ne devrait pas être bien dur. » Elles avaient 8 ans donc à moins que je veuille volontairement transformer mon mari en clown, normalement ça devrait pas être trop compliqué d'obtenir un meilleur résultat. « Installes toi sur le pouf j'arrive. » Et c'est avec plusieurs produits que je viens m'installer à genou sur le sol pour être à sa hauteur. Je le regarde, et je profite de ce moment pour venir lui voler un baiser rapide. « Je vais essayer de faire doucement mais si ça te fait mal tu me dis. » Je touche doucement son œil comme pour tester sa sensibilité et voir comment je vais pouvoir faire sans lui faire mal. « Ca aurait pu être bien pire, mais dis moi, tu l'as bien amoché toi aussi ? » J'essaye d'être plus légère sur ce sujet, de dédramatiser tout ça, je sais que c'était un coup de colère et je lui montre ainsi que je ne lui en veux pas, que je ne lui en tiens pas rigueur, et au fond même si je lui ai dis que je ne voulais pas qu'il se batte pour moi, je pense que Sebastian méritait bien ce coup.
Make me better again. All these mirrors for self-reflection, I’m growing sick of the sight of myself.
« J'ai tellement de beaux moments sur cette plage avec toi, je pense que c'est l'endroit parfait pour ce soir, pour que je puisse te montrer combien je t'aime. » Il y a dix ans jamais je n’aurais pensé que cette plage sur laquelle j’avais passé beaucoup de temps avec cette fille qui était mon ex petite-amie à ce moment-là, deviendrait un lieu aussi important pour moi aujourd’hui. Déjà parce que je ne pensais pas revoir Alex un jour dans ma vie, et encore moins qu’elle reprenne une place aussi importante pour moi. Mais aussi parce qu’en plus de notre premier rendez-vous et bien d’autres moments importants de notre première relation, c’est sur cette plage que nous avons vécu journée décisive et pleine de magie il y a bientôt deux ans : notre mariage. C’est là que nous nous sommes dit oui et le choix du lieu de notre mariage nous a paru comme étant une évidence. L’amour entre nous est fort et il l’a toujours été. Une alchimie inégalable et un amour rempli de passion, et j’ai tendance à croire sincèrement que c’est bien le genre d’amour qu’on peut trouver une seule fois dans sa vie. On peut tomber amoureux plus d’une fois, je n’en doute pas une seconde parce que j’ai aimé une autre femme durant des années. Mais ce qui nous lit Alex et moi, c’est unique, c’est beau, et je ne changerais notre relation pour rien au monde. Des disputes ont toujours été présente entre nous que ce soit il y a dix ans ou aujourd’hui. Sûrement en partie dû à nos nombreuses différences caractérielles, mais comme je lui ai promis dans mes vœux devant tous nos proches sur cette fameuse plage, chaque aspect de son caractère et de sa personnalité fait partie des raisons pour lesquelles je suis fou amoureux d’elle. Et même si tout n’est pas facile tous les jours, je suis très heureux ainsi à ses côtés. « Je suis rassurée que tu ne sois pas resté seul cette nuit. » De mon côté j’aurais préféré qu’elle puisse réussir à se détendre plus facilement afin de passer une meilleure nuit, mais peu enclin à l’idée de relancer ce sujet je préfère ne pas le relancer.
C’est finalement sur une note plus légère que nous continuons, avec l’idée de devoir me maquiller afin de camoufler cet œil marqué. Ou mieux encore, le faire disparaître complètement. « Je ne vais pas avoir le choix si tu veux que je cache cette marque. » Et de toute façon elle a toute ma confiance alors je n’ai aucun mal à lâcher prise et la laisser gérer cette partie. On ne peut pas dire que je sois doué en maquillage – bien que je n’aie réellement jamais vraiment essayé de m’y plonger. « Tu vas être tout beau, tout neuf après un passage entre mes mains, tu vas voir comme elles sont douées. » Un sourire qui s’étire doucement sur mes lèvres, un sourire bien évocateur des idées qui me passent par la tête quand j’entends sa remarque. « Oh crois-moi, je sais à quel point tes mains sont douées. » que je lui réponds en lâchant un léger rire avant de me pencher doucement vers elle pour l’embrasser sur la joue. Je sais très bien que derrière son affirmation il n’y avait aucun sous-entendu sexuel mais c’est bien en grande partie grâce à nos relations intimes que j’ai conscience du fait que ma femme soit effectivement très douée de ses mains. Ma main dans la sienne je la suis jusqu’à son dressing où sont rangées toutes ses affaires, que ce soit une partie de son maquillage ou toute sa garde-robe. « Chéri, je t'aime énormément, mais ne penses même pas à vendre mes affaires, tu ne voudrais pas me mettre en colère non ? Tu m'as avoué avoir peur de moi enceinte, je pourrais être encore pire. » Il est vrai qu’enceinte, Alex a beaucoup eu tendance à me faire peur. Ses réactions étant toujours disproportionnée, ne jamais savoir comment lui dire telle ou telle chose de peur de déclencher une apocalypse hormonale. Bien entendu que je ris une nouvelle fois en l’entendant cette petite menace. « Je rigolais mon amour, je sais que toutes ces choses sont importantes pour toi. Même si j’ai encore un peu de mal à comprendre pourquoi... » Alex et moi n’avons pas eu la même enfance. Elle a grandi avec des parents peu démonstratifs de leur amour mais lorsqu’il s’agissait de devoir sortir leur porte-monnaie ils étaient toujours présents. Elle a grandi avec beaucoup d’argent et une attache aux objets ou vêtements bien plus forte que la mienne. « Oh mon dieu, je donnerais cher pour avoir une photo de ce moment. Tu les as laissé faire, tu es vraiment un grand frère adorable. » Malgré la différence importante d’âge entre mes sœurs et moi j’ai toujours essayé d’être au plus présent pour elles. « Oh demande à ma mère elle sera sûrement ravie de te montrer cette photo. » que je lui réponds en riant un peu. Dès qu’il s’agit de ressortir ses albums photo et de se remémorer des souvenirs, ma mère est toujours au premier rang. « C’était d’ailleurs le Noël juste avant notre rencontre. » j’étais encore bien loin d’imaginer que trois semaines plus tard une rencontre viendra bousculer ma vie pour toujours. « Je vais essayer de faire mieux qu'elles alors, mais ça ne devrait pas être bien dur. » « J’espère que tu es plus douée que des petites filles de huit ans. » c’est toujours sur cet air taquin que je lui dis ces mots avant de faire quelques pas vers elle pour poser mes lèvres sur les siennes quelques secondes. « Je passe rapidement sous la douche avant. » un dernier baiser volé avant de disparaître à quelques mètres d’elle dans la salle de bain.
Je lui ai promis une douche rapide pour la rejoindre au plus vite et c’est ce que je fais car ce n’est qu’au bout d’à peine dix minutes que je la rejoins dans son dressing. « Installes toi sur le pouf j'arrive. » Torse nu, simplement habillé de mon boxer je m’exécute et prends place sur le pouf désigné. « Je vais essayer de faire doucement mais si ça te fait mal tu me dis. Ca aurait pu être bien pire, mais dis moi, tu l'as bien amoché toi aussi ? » Je grimace légèrement quand je sens ses doigts se poser sur mon œil. Ses gestes sont pourtant extrêmement doux mais ils n’en restent pas moins désagréables. « Tu devrais le voir il est bien plus amoché que moi… » Le sarcasme n’est pas dissimulé et je ne doute pas qu’Alex l’entendra. Elle sait aussi que je n’avais jamais frappé qui que ce soit avant-hier soir et que son collègue partait clairement avec un avantage sur moi. « C’était clairement très bête de ma part. » et Alex doit sûrement pouvoir le confirmer sans hésitation. Je n’aurais jamais dû faire cela et aujourd’hui je le regrette énormément. « Fais ce qu’il faut pour me rendre beau de nouveau. » cette fois je ris un peu en lui faisant cette demande, sûrement parce que dans tous les cas je ne me trouve pas beau.
MAKE ME BETTER AGAIN. ALL THESE MIRRORS FOR SELF-REFLECTION, I’M GROWING SICK OF THE SIGHT OF MYSELF.
«
Au vue de la soirée de la veille et de notre dispute, je ne pensais pas que cet après-midi se déroulerait ainsi. J’en ai pensé des choses, craintes d’autres. Qu’il m’en veuille. Qu’il me déteste. Qu’il refuse de me parler. Qu’il reste loin de la maison. Mais finalement les sms échangés plus tôt dans la journée et son retour à la maison avec fleurs et projets pour nous ont réussi à me redonner le moral. J’en oublie presque la fatigue intense que je ressens parce que je sais que je suis à ses côtés et j’aime beaucoup ça. Encore plus après une dispute. Ce n'est pas facile comme situation, ni pour lui, ni pour moi, mais on s'en sort, ou plutôt on va s'en sortir et j'ai pour mission de cacher cette marque qui vient rappeler les conséquences de cette dispute sur lui. « Oh crois-moi, je sais à quel point tes mains sont douées. » Je ris en levant les yeux au ciel amusée par sa remarque. Voilà encore quelque chose qui a le mérite de redonner un peu de normalité entre nous et de faire baisser la tension liée aux événements de la veille. « Tu auras peut être la chance de pouvoir profiter de ce talent là aussi si tu es sage. » Je tape sur ses fesses en souriant et en le regardant amusée par cette remarque de sa part alors que je ne faisais pas allusion à ça à la base. Je n'y pensais pas, non pas que je n'ai pas envie de ça ou que je ne veuille pas rire avec lui, mais je ne pensais pas qu'il serait d'humeur à plaisanter ainsi avec moi. Mais faut croire que ce moment dans le canapé tout les deux à se retrouver dans les bras l'un de l'autre nous a fait du bien et c'est ensemble, main dans la main que nous rejoignons mon dressing, un lieu dans lequel il ne met pas souvent les pieds Caleb et il semble toujours aussi surpris de voir la quantité de chose que je peux avoir. « Je rigolais mon amour, je sais que toutes ces choses sont importantes pour toi. Même si j’ai encore un peu de mal à comprendre pourquoi... » Ma psy dirait sans doute que je compense dans l’accumulation de biens matériels le manque d’affection que j’ai ressenti étant enfant. Et ça aurait sans doute été un diagnostic assez vrai il y a 10 ans. Mais aujourd’hui c’est juste par habitude et par plaisir et par amour des belles choses que je continue à agrandir mon dressing de pièces toutes aussi chères mais toutes aussi belles. Chaussures, vêtements, accessoires de mode, bijoux, sacs j’ai beaucoup trop de choses pour moi seule mais c’est mon domaine et Caleb sait que nous avons les moyens pour que je puisse entretenir ce loisir de fille de riche que je suis. « Y’a pas forcément de raison, j'aime juste les belles choses. » C'est vrai, j'aime juste acheter et faire les magasins. « Mais estimes toi heureux, déjà j'ai qu'un dressing, Lexie a proposé l'idée que Channing fasse des plans pour un deuxième. » Je ris, mais l'idée est presque tentante non ? Même si je ne suis pas sérieuse et que je ne proposerais pas. « Mais de toi à moi je ne comprends pas non plus comment on peut vivre avec aussi peu de vêtements que toi tu as. » Encore une chose sur laquelle nous sommes bien différents. Mais j’abuse un peu parce que Caleb a quand même bien élargi sa garde robe entre le moment où je l’ai rencontré et aujourd’hui. Et il a changé de gamme de vêtements aussi. Bon, je sais que certains cadeaux que j’ai pu lui faire il n’aurait sans doute jamais payé aussi cher pour un vêtement pour lui mais c’est là différence entre nous aussi. Quand j’aime je ne regarde pas le prix c’est la différence entre nos deux éducations. Je n'ai jamais eu à le faire et je ne compte pas commencer maintenant.
Je cherche mon maquillage pour venir cacher cette marque, et j'apprends qu'il a déjà eu à passer entre les mains de ses petites sœurs et cette image me fait rire. « Oh demande à ma mère elle sera sûrement ravie de te montrer cette photo. » Avec sa mère la relation s’est un peu apaisée. Elle est de nouveau cordiale avec moi mais il est loin le temps où nous regardions les albums de Caleb bébé en parlant de ma grossesse. Elle a été là pour moi quand j’en ai eu besoin et je l’ai trahis. Il y a dix ans quand j’ai trahi Caleb j’ai aussi trahis sa famille. Mais j’ai trahis sa mère une deuxième fois quand elle était là à me conseiller sur la grossesse et à me guider alors que je savais déjà ce que j’étais en train de vivre. « Je sais pas si elle sera ravie de me la montrer mais je suis sure qu’elle sera ravie de partager ses souvenirs avec tous les gens présents. » Au grand désespoir de Caleb sans doute, mais sa mère est tout ce que ma mère n'était pas, affectueuse, fière de ses enfants et qui aiment raconter les anecdotes même les plus gênantes avec un regard amusé, et affectueux en parlant de ses enfants. « C’était d’ailleurs le Noël juste avant notre rencontre. » Notre rencontre. Je souris en repensant à ce moment, et à cet instant de notre vie. Cette journée, cette soirée et les suivantes. Tout a été très vite finalement entre nous, tout et l'intensité de l'année passée avec lui m'a marqué pour le reste de ma vie et la preuve aujourd'hui, puisque je suis mariée avec cet homme et que je l'aime chaque jour un peu plus. « C'est fou de se dire que ça fait plus de 12 ans déjà que tu es entré dans ma vie. » Il a changé ma vie, il a changé mon quotidien, il m'a changé moi et aujourd'hui je suis une femme plus épanouie, plus heureuse et enfin comblée, grâce à lui dans ma vie. Pourtant il m'arrive encore de craquer, d'être dépassée, d'être même méchante avec lui et c'est sans doute quelque chose dont j'ai le plus honte dans ma vie. Mais, j'essaye de me rattraper, j'essaye de profiter de l'opportunité qu'il m'offre ce soir pour me faire pardonner et prendre soin de lui. Et c'est sur son bleu que je compte d'abord me concentrer. « J’espère que tu es plus douée que des petites filles de huit ans. » Il se moque un peu, je le vois et pourtant j'aime ça, parce que ça lui donne un côté léger et plus détendu et j'aime quand il a ce petit air sur son visage. « J'espère pour toi aussi. » Moi aussi je le taquine un peu, bien loin de douter sur le fait que je sois plus douée que deux petites filles de huit ans, mais si l'envie me prenait de m'amuser un peu, il pourrait avoir quelques surprises. « Je passe rapidement sous la douche avant. » Il m'embrasse rapidement avant de partir, et je le regarde partir, profitant de ce moment pour regarder ses fesses sans même m'en priver et quand il sort de la pièce, je me concentre à nouveau sur mes produits pour trouver tous ce dont je vais avoir besoin en attendant que mon modèle revienne.
Il revient quelques minutes après, et j'en ai profité pour me maquiller un peu moi aussi, pour cacher les cernes et les marques de fatigues et des pleurs de la veille. Un peu de maquillage pour avoir un teint plus lumineux et plus agréable à regarder pour lui. Il revient et je le regarde en souriant. « Je crois que tu portes ma tenue préférée. » Un boxer et uniquement ça, et oui c'est sans doute pas une tenue mais j'aime le voir presque nu. Je sais que lui a mit du temps avant d'être à l'aise dans cette tenue face à moi mais je profite de cette vue et je viens même poser mes mains sur son torse alors que je m'installe à sa hauteur. « Tu n'étais même pas obligé de mettre un boxer tu sais. » Je ris, je ne suis pas sérieuse, enfin pas vraiment mais je pense quand même que cette tenue est un peu plus adapté à ce moment et que lui nu face à moi qui le maquille ça aurait sans doute été bizarre. Même si, finalement j'ai bien plus souvent été à genoux devant lui nu qu'à genoux devant lui habillé en train de le maquiller. C'est pourtant bien la deuxième option qui se passe. Il grimace dès que j'approche de son œil me faisant réaliser que malgré la légèreté du moment et l'ambiance que agréable que nous avons réussi à donner à ce moment entre nous, tous les évènements de la veille n'ont pas complètement été effacé en quelques minutes. « Désolée bébé, je fais aussi doucement que possible. » Je viens déposer un baiser sur le coin de ses lèvres en guise d'excuse et pour que ce moment soit un peu plus agréable pour lui avant de reprendre. « Tu devrais le voir il est bien plus amoché que moi… » Je sais qu'il n'est pas sérieux, il ne sait pas frapper Caleb, et c'est loin d'être un reproche, j'aime sa douceur, sa bienveillance. C'est Caleb et jamais il n'a eu à se battre avant aujourd'hui. Mais je préfère rester dans la légèreté. « J'en doute pas chéri, tu as l'âme d'un boxeur en toi. » Je ris un peu, non pas pour me moquer, mais parce que ce n'est pas crédible, de nous deux, je suis bien plus celle qui serait successible de me battre (et qui l'a fait d'ailleurs). « C’était clairement très bête de ma part. » Bien-sur que c'était bête il le sait et il l'a sans doute regretté à l'instant même ou il l'a fait. Ou peut-être pas, j'en sais rien. Mais, il sait que la violence ne résous rien. « C’était pas ta meilleure idée c'est vrai, mais je vais pas te blâmer plus que tu le fais et si tu l’as fais c’est que tu en avais vraiment besoin ou envie. » Caleb qui ressent l’envie de se battre, c’est presque flippant comme pensée tant il est l’homme le plus doux et le plus bienveillant que j’ai été amené à côtoyer. « J’arrive pas à t’imaginer te battre, je pensais pas qu’un jour tu frapperai un homme. La prochaine fois si tu veux frapper un homme parce que tu te sens jaloux viens plutôt me voir moi et je te prouverai que tu es le seul et unique homme de ma vie. Et je te promets que je t'offrirai un moment plus agréable qu’un coup de poing. » Parce qu'il n'a rien à craindre Caleb, je lui ai dis et redis, mais je comprends aussi ses doutes, sa jalousie, ses craintes, parce qu'il a toujours douté de lui plus que de moi même, je le sais, en temps normal je le comprends, hier je n'ai pas pu, pas su le rassurer et être là pour lui mais je veux qu'il sache que je serai toujours là pour lui s'il en ressent le besoin. « Mais si vraiment tu développes le goût de régler tes problèmes en frappant les autres hommes, et en montrant qui es Caleb Anderson, tu vas devoir travailler ta garde parce que tu as encore du boulot pour apprendre à esquiver. » Je le taquine encore, parce que je ne doute pas que Caleb ne prendra pas goût à ça, je ne doute pas qu'il ne deviendra pas un expert de la boxe, ce n'est pas lui et ce n'est pas ce que je veux qu'il devienne. « Fais ce qu’il faut pour me rendre beau de nouveau. » Je frappe sur son épaule doucement. « Tu es toujours beau chéri et j’aime ton visage alors évites d’aller le défigurer j’en serais très triste s’il venait à arriver quelque chose à ce physique qui me fait tant d’effet. » Son visage fait partie des choses que j'aime chez lui, son corps aussi, sa personnalité tout autant. C'est un tout et je lui ai déjà dis et redis, j'aimerais qu'il se voit comme moi je le vois mais je sais que c'est peine perdu alors au lieu de lui laisser vraiment le temps de me contredire, je l'embrasse, un peu plus longuement, un peu plus sensuellement parce que je veux qu'il voit que malgré la dispute de la veille, malgré ses actions de la veille, malgré ce bleu sur son visage, rien n'a changé, je l'aime toujours autant, et je ne veux pas qu'il en doute. « Si tu veux vraiment faire le boxeur, ce soir on pourra jouer au boxeur blessé et je serais ton docteur. » C'est dans le creux de son oreille alors que je viens embrasser le haut de son cou que je glisse ces quelques mots alors de le regarder et de sourire.
Et après ce petit moment, je me concentre sur le maquillage. Je le maquille, d’abord doucement sur sa zone marquée par le coup reçu. Je prends mon temps pour estomper le bleu qui noirci son œil. Je passe plusieurs couches de différents produits pour arriver à un résultat qui me plaît. « Je dois faire l’autre côté pour que ça ne soit pas trop choquant. » Et si sur son œil douloureux j’ai fais attention et j’ai été douce, cette fois je m’amuse un peu. Laissant mon côté créatif prendre le dessus et je noircis son œil avec un maquillage tout sauf discret. « Tu es parfait comme ça. » Que je dis en souriant alors que je lui tends un miroir pour qu'il découvre le maquillage tout sauf discret que je viens de lui appliquer sur l'autre œil. Et si je me suis un peu lâchée, en revanche le résultat sur l’œil blessé me convient plutôt bien. Ce n'est pas totalement miraculeux, mais les marques sont beaucoup moins visibles et je devrais pouvoir faire abstraction de ce bleu pour le reste de la soirée, surtout s'il garde ce maquillage noir tout autour de l'autre œil.
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« Tu auras peut être la chance de pouvoir profiter de ce talent là aussi si tu es sage. » Et alors qui sa main vient frapper mes fesses je me tourne vers elle un sourire qui parle clairement pour moi dessiné sur les lèvres tout en levant les sourcils à plusieurs reprises. Ce genre de réflexion est habituelle entre nous et c’est avec soulagement que je constate qu’elle semble toujours avoir envie de cette légèreté entre nous. « Y’a pas forcément de raison, j'aime juste les belles choses. Mais estimes toi heureux, déjà j'ai qu'un dressing, Lexie a proposé l'idée que Channing fasse des plans pour un deuxième. » Je l’observe un long moment sans pour autant lui répondre, essayant dans un premier temps de savoir si cette idée est vrai ou si elle cherche juste à voir ce même regard paniqué qui commence doucement à s’installer dans le but de se moquer de moi. On ne peut pas dire que c’est quelque chose qu’elle fait jamais en plus. Les yeux plissés toujours en l’observant, je lui réponds. « C’est quoi l’intérêt d’avoir deux dressings ? » que je lui demande, réellement intrigué de connaître ses raisons. Alex a déjà sa pièce personnelle dans laquelle elle range et accumule toutes ses possessions en matière de mode et de luxe et j’ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi en avoir une deuxième serait une bonne idée. « Mais de toi à moi je ne comprends pas non plus comment on peut vivre avec aussi peu de vêtements que toi tu as. » Cette fois je sais qu’elle pense vraiment ce qu’elle vient de me dire, raison pour laquelle je lève les yeux au ciel sans un mot de plus. Pas réellement sûr que l’on puisse vraiment dire que je n’ai pas beaucoup de vêtements, j’en ai surtout beaucoup moins qu’elle, mais la garde-robe d’Alex est ridiculement beaucoup trop importante et comme je lui ai déjà dit plusieurs fois, elle pourrait vivre sans tout ça. Mais elle ne le veut pas et c’est aussi là qu’on constate la différence entre nous : elle est née et a toujours vécu et grandi dans le luxe et l’excès alors que mes parents devaient travailler d’arrache pieds pour leurs enfants. « Je sais pas si elle sera ravie de me la montrer mais je suis sure qu’elle sera ravie de partager ses souvenirs avec tous les gens présents. » Sa réponse c’est un peu comme si elle refusait ma proposition quand je lui soumets l’idée de demander à ma mère de lui monter cette photo de moi, alors je n’insiste pas plus que cela. « C'est fou de se dire que ça fait plus de 12 ans déjà que tu es entré dans ma vie. » Notre rencontre, notre premier rendez-vous ainsi que notre baiser me semblent tellement loin mais je me souviens pourtant de tout dans les moindres détails. Je souris légèrement. « Dit comme ça je vais commencer à me sentir vieux. Tu m’aimeras encore quand j’aurais encore plus de cheveux blancs ? » Parce que j’en ai déjà quelques-uns mais je lui pose cette question pourtant avec une pointe de sincérité. Je sais qu’elle m’aime, ça je n’en doute pas. Je sais également qu’elle me trouve beau – même si je ne le comprends pas, mais j’espère simplement que son amour pour moi ne disparaîtra pas avec le temps.
Après une douche rapide c’est simplement vêtu d’un boxer que je la rejoins toujours dans son dressing où elle m’attendait pour passer à l’action. « Je crois que tu portes ma tenue préférée. » Une remarque qui ne manque pas de me faire rire. « Je vais arrêter de m’embêter à acheter des costumes et des belles chemises alors. » je rétorque en riant un peu. Sauf que je ne suis pas sérieux parce que si je porte des chemises presque quotidiennement c’est simplement parce que j’aime ça, et pas vraiment pour lui plaire. Elle est tombée amoureuse de moi quand j’avais 20 ans et que j’avais un style vestimentaire bien plus basique. « Tu n'étais même pas obligé de mettre un boxer tu sais. » De nouveau je ris un peu en entendant cette remarque, on sait tous les deux que si je ne portais pas de boxer le but de notre petite escapade dans son dressing serait bien différent. « J'en doute pas chéri, tu as l'âme d'un boxeur en toi. » On sait tous les deux que c’est faux et c’est pour ça que j’entends une pointe de sarcasme dans sa voix. La violence ne me ressemble pas et c’est quelque chose que je n‘ai jamais toléré, comme quoi je n’étais pas vraiment moi-même hier soir. « C’était pas ta meilleure idée c'est vrai, mais je vais pas te blâmer plus que tu le fais et si tu l’as fais c’est que tu en avais vraiment besoin ou envie. J’arrive pas à t’imaginer te battre, je pensais pas qu’un jour tu frapperai un homme. La prochaine fois si tu veux frapper un homme parce que tu te sens jaloux viens plutôt me voir moi et je te prouverai que tu es le seul et unique homme de ma vie. Et je te promets que je t'offrirai un moment plus agréable qu’un coup de poing. Mais si vraiment tu développes le goût de régler tes problèmes en frappant les autres hommes, et en montrant qui es Caleb Anderson, tu vas devoir travailler ta garde parce que tu as encore du boulot pour apprendre à esquiver. » Je me retiens de lui préciser que c’est elle qui m’a presque demandé de frapper cet homme et que je me suis plusieurs fois tourné vers elle quand la jalousie était trop forte. Et que c’est peut-être ce que j’ai essayé de faire hier soir aussi, sûrement assez maladroitement mais avant de quitter le domicile j’essayais de lui faire comprendre certaines choses qu’elle n’a pas du tout entendu. « Tu es toujours beau chéri et j’aime ton visage alors évites d’aller le défigurer j’en serais très triste s’il venait à arriver quelque chose à ce physique qui me fait tant d’effet. » Ce qui s’apparente à un compliment me fait grimacer. Non pas parce qu’elle me fait mal avec ses outils de maquillage mais simplement parce que mon physique lui fait de l’effet est toujours impensable pour moi. « Si tu veux vraiment faire le boxeur, ce soir on pourra jouer au boxeur blessé et je serais ton docteur. » « Je ne veux pas faire le boxeur, bébé. » Parce que plus d’une fois elle a sous-entendu le fait que je puisse avoir maintenant l’envie de faire le boxeur. Je sais qu’elle n’est pas sérieuse en me disant ça – ou je l’espère, parce que le contraire voudrait dire qu’elle ne me connait pas du tout. « Par contre l’idée que tu sois mon infirmière privée…ça me plaît ça. » un demi-sourire, les yeux qui brillent en lui avouant cela tout en me mordillant la lèvre inférieure. « Je dois faire l’autre côté pour que ça ne soit pas trop choquant. » « Quoi ? C’était pas dans le deal ça ! » je proteste mais au lieu de me lever pour mettre fin à tout ça je la laisse faire. « Tu es parfait comme ça. » Je me lève d’un bon pour aller me regarder dans le miroir et en voyant mes paupières maquillées je peine presque à me reconnaître, et je suis encore plus désagréable à regarder que d’habitude. « Je suis horrible. » que je lâche dans un cri de desespoir. « Tu vas m’enlever ça sinon c’est moi qui te maquille pour ce soir. » Et vu que je ne sais pas à quoi servent tous ses produits, ce serait une très mauvaise idée.
MAKE ME BETTER AGAIN. ALL THESE MIRRORS FOR SELF-REFLECTION, I’M GROWING SICK OF THE SIGHT OF MYSELF.
Cet univers, ce lieu, c'est le mien. Mon dressing, mes vêtements hors de prix, mes chaussures en trop grands nombres et mes sacs qui s'empilent, presque tous neufs. C'est mon univers et Caleb n'a jamais partagé cette passion que j'ai pour le shopping et pour les belles choses ou plutôt pour l'abondance et l'accumulation de belles choses. Et ça semble toujours l'étonner, pourtant c'était déjà le cas quand il m'a connu à 20 ans. Il semble perturbé par l'idée d'un second dressing, une idée qui m'a été soufflé par Lexie lors d'une journée shopping. « C’est quoi l’intérêt d’avoir deux dressings ? » Je ris un peu à sa demande si sérieuse alors que la réponse me semble si évidente. « Pour avoir deux fois plus de choses. » Il sera sans doute pas d'accord avec moi, mais je ne suis pas totalement sérieuse, je ne compte pas avoir un second dressing, et je ne compte pas continuer à entasser des choses. Quoique ça c'est moins sur, mais j'ai encore de la place dans ce dressing, une bonne raison d'ailleurs pour aller faire les boutiques dans les jours à venir. Mais, ça je le garde pour moi parce que Caleb ne comprends pas et ne partage pas ce goût pour le shopping. « Mais rassures toi je plaisantais pour le deuxième dressing, j'ai encore de la place ici. » De la place qui sera bientôt occupée par de nouveaux vêtements et accessoires parce que contrairement à lui, j'aime autant faire du shopping qu'avoir de nouvelles choses à me mettre. Il aime les belles choses lui aussi, mais dans un registre plus mesuré que le mien, que ce soit sur la quantité ou sur le prix. Mais si nous sommes dans mon dressing à la base c'est pour venir cacher son coquard et mon maquillage c'est à l'image de mon dressing, j'ai trop de produits, trop chers, en trop grande quantité et ça me prends un peu de temps à trouver ce dont je vais avoir besoin. Un temps qui me permet d'apprendre que Caleb a déjà fait l'expérience de se retrouver maquillé. Je trouve l'info drôle encore plus en réalisant qu'il a accepté ça à 20 ans, comme quoi avant même d'être un papa formidable, c'était un grand frère super qui se pliait en quatre pour faire plaisir à ses petites sœurs. C'était quelques semaines, voir quelques jours avant notre rencontre et cette pensée me replonge 12 ans en arrière. « Dit comme ça je vais commencer à me sentir vieux. Tu m’aimeras encore quand j’aurais encore plus de cheveux blancs ? » On n'a plus 20 ans lui et moi, et les cheveux blancs on fait leur apparition aussi bien chez lui que chez moi, sauf que sa question et surtout la sincérité de sa demande me fait réaliser qu'il a besoin d'une vraie réponse. « Je t'aimerais toujours chéri, je te l'ai promis et au delà de cette promesse, je sais que mon amour pour toi est inébranlable. Alors oui, je t'aimerais encore quand tu auras plus de cheveux blancs et même quand tu seras tout blanc. J'aime beaucoup tes cheveux, mais c'est toi que j'aime avant tout. » Je suis tombée amoureuse de lui, il y a 12 ans. Je suis retombée amoureuse de lui des années après, avec un physique différent, avec un passé différent, mais l'amour que j'ai ressenti pour lui était le même. Aussi fort, aussi précieux, aussi intense et je n'ai pas beaucoup de certitudes dans ma vie mais sur ça j'en ai.
Il me laisse seule le temps d'une douche et je finis de fouiller dans mes affaires pour trouver le nécessaire pour cacher ce bleu qu'il a à l’œil. Mais quand il revient ce n'est pas son œil que je regarde mais lui en boxer. « Je vais arrêter de m’embêter à acheter des costumes et des belles chemises alors. » Je secoue la tête en riant à sa remarque. « Non, parce qu'il est hors de question que tu sortes de chez nous en boxer. J'ai pas envie que d'autres te voit comme ça. » Et je sais que sur ça on est plutôt raccord parce que je sais sans aucun doute qu'il n'a pas envie que d'autres le voit comme ça aussi. Il est bien trop pudique Caleb et même sans ça, personne ne se balade en boxer dans la rue non ? « Et j'aime aussi beaucoup certaines chemises et tes pantalons qui mettent en valeur tes fesses. » Je lève les sourcils, j'aime son corps, j'aime ses cheveux, j'aime son torse, j'aime ses épaules, et j'aime ses fesses aussi. Je l'aime habillé, je l'aime nu aussi, je l'aime tout court finalement. Même si hier il a pu en douter, même si hier mon amour n'était pas flagrant, cet homme je l'aime et je m'en veux de voir qu'il a été blessé par ma faute. Je ne suis pas responsable de son geste mais je l'ai poussé à bout, je l'ai presque défié, et il a craqué. Il aurait pu être blessé parce qu'il n'a aucune expérience dans ce domaine, il ne sait pas se battre, il ne s'était jamais battu avant hier soir et c'est à cause de moi qu'il a fait ça et si j'essaye de dédramatiser un peu, je ne veux pas qu'il se mette à se battre, encore moins par ma faute. « Je ne veux pas faire le boxeur, bébé. » Oh je le sais bien et je plaisantais en lui disant ça, et ce n'est pas lui ça. « Je sais chéri, je voulais juste dédramatiser la situation, mais je veux pas que tu te battes à nouveau. » Je suis un peu plus sérieuse que les dernières minutes en lui disant ça parce que je le pense, parce que je n'aime pas savoir que je l'ai tellement poussé à bout, que je lui ai fais tellement mal qu'il a fait quelque chose qui ne lui ressemble pas du tout et je ne veux jamais que ça se reproduise, mais je sais aussi que je ne peux pas lui promettre ça, parce que lui faire du mal ça arrive trop souvent et sans que je ne le contrôle réellement. C'est une chose que je déteste chez moi, et sans doute que lui aussi déteste ça, peut-être qu'un jour il en aura marre, qu'il ne me supportera plus mais ce soir j'essaye de lui rappeler pourquoi il m'aime pour ne pas penser à ce qu'il y a de pire chez moi. « Par contre l’idée que tu sois mon infirmière privée…ça me plaît ça. » Et visiblement, cette idée a réussi à faire son chemin dans l'esprit de Caleb et sa réaction me fait sourire. « Je vais prendre soin de toi, mais je doute que la manière avec laquelle j'ai l'intention de m'occuper de toi, soit vraiment dans le manuel des soins des infirmières. » Oh non je n'en doute pas, je sais qu'aucune infirmière ne fera à un patient ce que j'ai l'intention de faire à mon mari, ou alors ce serait clairement pas une vraie infirmière et un vrai patient. Mais ça tombe bien, je n'ai rien d'une infirmière et Caleb n'est pas mon patient. Et avant de penser à être son infirmière, je suis sa maquilleuse déjà et j'essaye de faire au mieux et au plus doux pour ne pas lui faire mal et si le résultat sur son œil me convient, c'est sur son autre œil que je m'attarde. « Quoi ? C’était pas dans le deal ça ! » Cette fois je m'amuse un peu malgré ses protestations mais c'est une manière comme une autre de profiter de ce moment avec lui et après quelques minutes, je lui annonce que j'ai finis et j'essaye de rester sérieuse, malgré son maquillage très légèrement abusé. Je viens me placer derrière lui, posant ma tête sur son épaule alors qu'il se regarde dans le miroir. « Je suis horrible. » Je secoue la tête en riant en voyant sa réaction. « Tu n'es jamais horrible chéri, tu es original. » Si je suis tout à fait honnête, je ne suis pas vraiment fan de ce nouveau look mais c'est uniquement parce que ça ne lui ressemble pas. « Tu vas m’enlever ça sinon c’est moi qui te maquille pour ce soir. » Je ris à nouveau. « Euh non, à moins que tu ais envie de coucher avec un clown ce soir, j'ai confiance en toi chéri mais je te laisse pas mon visage. » Parce qu'il n'a jamais maquillé personne et si l'idée est drôle, je ne veux pas que ce soir, pour notre soirée de réconciliation, je ressemble à rien. « Mais allez viens je vais t'enlever tout ça, même si comme ça, tu serais parfait pour un concert de métal. » Ce n'est pas totalement vrai, ça ne reste qu'un peu de maquillage sur les yeux, enfin beaucoup mais que sur les yeux. Mais avant de lui enlever le trop plein sur son œil non blessé, je profite de ce moment, de ce calme dans le dressing, je viens me positionner devant lui et je viens me blottir contre lui pour un long câlin plein de tendresse. « Je suis désolée pour hier, tu es le seul que j'aime bébé, n'oublies jamais ça. » Je viens déposer un baiser sur le coin de ses lèvres avant de déposer un long et tendre baiser sur ses lèvres cette fois, un autre moyen pour lui montrer toute l'affection et l'amour que je ressens pour lui même si je n'ai pas su lui montrer hier soir, je compte lui montrer ce soir avec pleins de petits gestes mais aussi avec une nuit plein d'amour.