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@nina craine

(c) riley-keoughs
lieu: flashback.

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Rhett était une épine dans le pied.

Ce n’était pas là une constatation étonnante, sortant de nulle part ou se trouvant être nouvelle parmi le champ des observations déjà existantes, mais il n’empêchait qu’à chaque fois que Ruben en arrivant à ce constat, cela l’énervait davantage par rapport à la fois précédente où il s’était déjà dit cela. Son frère faisait partie de ces personnes qui l’empêchaient d’évoluer comme bon lui semblait, à toujours savoir où se trouver pour réussir à lui ôter un sourire du visage - même lors de moments heureux comme pouvait l’être le mariage de Rory et Swann. En plus de lui avoir arraché son verre des mains, chose contre laquelle apparemment Ben n’avait pu trouver l’argument valable pour le récupérer, il s’était permis une fois de plus de faire des commentaires qui n’avaient jamais été demandés dans un premier temps. Oh, il faisait des efforts Ruben, qu’importe ce que Rhett pouvait en penser et ce qu’il avait à dire sur le sujet. Après tout, son frère était une épine dans le pied, mais une dont Ben arrivait à se débarrasser pour ne pas qu’elle le suive partout où il allait et soit en permanence dans sa vie personnelle. En revanche, il était réellement agacé de savoir son ainé dans le coin, à potentiellement l’observer de loin. Ce fut avec une démarche un brin trop chargée d’une énergie nouvelle, pas toujours très droite qui plus était, qu’il se détacha finalement de ce dernier pour se mélanger de nouveau à la foule présente à la soirée.

Dans ce type de situation, il avait d’ordinaire plusieurs options pour aller se plaindre du comportement de Garrett; certaines n’étaient pas disponibles pour la soirée, Rory étant bien trop occupé à profiter des festivités qui étaient érigées en son nom et c’était là tout à fait normal - même Ruben ne pouvait lui en vouloir ce soir de ne pas lui accorder une attention particulière, n’étant pas non plus égoïste à ce point. D’autres n’étaient pas physiquement présentes à ses côtés, cela lui laissait la solution principale et tout en haut de sa liste. C’était aussi celle qu’il n’arrivait pas à trouver dans la foule présentement, son regard parcourant chaque visage qu’il pouvait croiser et abordant de loin chaque silhouette qui s’offrait à lui: Nina était introuvable. Rhett l’avait mentionné, qu’il n’arrivait même pas à savoir ce que faisait sa fiancée et qu’il ne s’intéressait pas assez à ses allées et venues. Ben avait répondu qu’il ne faisait pas partie de ce type de gars, mais en réalité c’était qu’il ne portait effectivement pas assez d’attention à toute cette partie là de l’événement. Il pourrait dire où se trouvaient les deux tourtereaux nouvellement mariés, où était son beau-frère et si la cousine éloignée sur trois générations avait fini de fumer son joint derrière le bâtiment. En revanche, ses yeux n’arrivaient pas à repérer Nina à travers la foule. Traversant cette dernière jusqu’à Wendy, il l’attrapa délicatement par le bras pour la faire tourner sur elle-même et planter son regard dans le sien. A croiser ce dernier, il comprit qu’il la surprenait. « T’as pas vu ta soeur ? » - « Quoi ? » Etait-ce la surprise, la musique un peu forte ou simplement sa mauvaise volonté - il n’aurait su dire. « Ta soeur, Nina. Tu sais où elle est ? » Peut-être avait-il perdu un brin sa patience au cours de la soirée, et cela se refléta alors qu’il pinça ses lèvres lorsque Wendy dégagea son bras de son emprise. « Elle se dirigeait vers les vestiaires tout à l’heure. » Et au regard qu’elle lui lança, il comprit qu’elle ne lâcherait pas un mot de plus - il se contenta d’hocher la tête et de prendre la direction indiquée.

Ruben avait trop bu.

Ce n’était pas là une constatation étonnante, sortant de nulle part ou se trouvant être nouvelle parmi le champ des observations déjà existantes, mais il n’empêchait que de se rendre compte que son frère avait raison lui rajoutait une nouvelle épine dans le pied. Il s’en était aperçu parce-qu’à force de traverser la foule, il avait l’impression de se faire engloutir par cette dernière. Ce n’était pas le cas, bien sur: c’était sa perception de la réalité qui était altérée par les effets psychotropes. Mais tout de même, il marchait bien moins droit qu’il ne l’avait fait plus tôt pendant la cérémonie. « Nina ? » Poussant la porte des vestiaires, Ruben étira quelque peu son cou pour tenter d’apercevoir la silhouette de sa fiancée à travers les rangées de vestes de costume et les sacs à mains qui étaient accrochés sur des portants à perte de vue. Une poignée de secondes plus tard et il réussit enfin à poser son regard sur Nina, dos à lui pour le moment. Peut-être qu’il ralentit effectivement un instant, prenant le temps de l’observer comme il ne l’avait que peu fait ces derniers temps - ces derniers mois, même. Et peut-être qu’un fin sourire étira ses lèvres, avant même qu’il ne s’aperçoive que ce dernier prenait place à la place qui lui était pourtant toute dédiée. Parcourant les derniers mètres qui le séparaient de la jeune femme dans un silence presque absolu, Ben glissa ses mains le long de sa taille et entoura rapidement cette dernière de ses bras, posant un baiser sur la chair de son cou avant de laisser reposer son menton sur l’épaule de la jeune femme. « Ca fait je sais pas combien de temps que je te cherche. » Je sais pas combien était en réalité une bonne tournure de phrase, puisqu’au plus il s’était écoulé une quinzaine de minutes depuis qu’il avait quitté Rhett - et que ce dernier lui avait gentiment souligné qu’il n’était pas capable de passer du temps avec sa fiancée. « Ca fait longtemps que tu t’es planquée là ? » Dans les vestiaires, à l’abri du reste de la population présente pour célébrer l’union de son frère et de son grand amour.

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Rory était plus heureux que jamais.

Le constat ne tombait que sous le signe de l’évidence tant il s’était languit de cette fabuleuse journée. Nina observait son frère aller et venir, papillonner d’un groupe d’invités à un autre, sans jamais se défaire de son sourire éblouissant. Toute l’attitude de Rory reflétait une plénitude qu’elle aurait eu tendance à qualifier de particulièrement niaise chez n’importe quelle autre personne. Pour son aîné, Nina devait se rendre à l’évidence : Rory venait tout simplement d’acquérir son meilleur rôle. Il respirait le bonheur à l’état pur, de celui que l’on ne pouvait prétendre, même quand on se profile à vouloir devenir le plus brillant des acteurs. Son frère était en train de vivre le plus beau jour de sa vie, la meilleure description du conte de fée avec les étoiles dans les yeux et tout le bordel inclus. Ils s’étaient tous réunis pour célébrer une union joyeuse et si Nina voulait se réjouir pour Rory, chacune de ses pensées venait à se teinter d’une sensation amère. Après tout, Ruben avait mis un genou à terre, bien avant que l’idée des moindres fiançailles ne soit évoquée par Rory. En toute logique, Nina aurait dû avoir sa journée avant que son frère ne lui vole la vedette. Mais Ruben voulait prendre son temps, il n’était jamais pressé de rien dès que l’on sortait de l’hôpital de toute façon. A trop prendre leur temps, ils devenaient les idiots fiancés depuis plus d’un an sans que la moindre invitation n'ait été adressée. Si au départ, Nina n’avait aucune urgence à s’unir à l’homme de sa vie, aujourd’hui elle se fatiguait d’attendre. Dans un esprit de compétition que certains pourraient qualifier de déplacé, Nina ne pouvait complètement digérer le fait que Rory avait tout réussi avant elle : le fiancé, le bébé et désormais le mariage.

Avec sa seule déception pour compagnie, ayant perdu Ben de vue depuis que Rhett l’avait traîné au loin, Nina se faufila jusqu’à un serveur pour dérober une coupe de champagne. Elle en avait bien le droit. Du coin de l’œil, non pas parce qu’elle tenait réellement à y faire attention, mais plutôt parce qu’elle l’avait promis à Rory, Nina surveillait que sa propre mère ne s'approchait pas trop du bar. Elle se tenait droite la matriarche Craine, cherchant à dissimuler un regard vitreux et vide d’éclat. Tout ce que Nina méprisait avec passion. Sa fratrie n’était qu’un shit show en continu, entre les aînés qui rêvait de s’arracher la tête et la benjamine qui voulait tant se démarquer des autres en faisant tout de travers. Rory lui s’approcha avec Robin entre ses bras. Petite princesse dont l’arrivée dans leur vie avait étrangement coïncidé avec une date anniversaire dont Nina aurait souhaité ne jamais avoir à se souvenir. Pour la peine, elle se fit servir une autre coupe de champagne, pour mieux sourire à son frère et sa nièce. « Vous êtes beaux tous les deux. » Elle le pensait sincèrement Nina, qu’importe l’envie qui se cachait derrière chacun de ses mots.

Sous l’insistance de Rory, elle lui accorde une danse. Quelques déhanchés hasardeux et des éclats de rires exagérés par la quantité de champagne qu’elle avait avalé depuis le début de la soirée. Nina cherchait à lâcher prise. Ce mariage allait lui donner l’occasion de relancer le sujet auprès de Ben, la machine allait se remettre en marche et bientôt ce sera sur elle que tous les yeux seront braqués. En attendant, elle pouvait ravaler ses émotions contradictoires pour profiter de l’instant auprès de celui qui avait toujours su veiller sur elle. Sur la pointe des pieds, elle vient déposer un baiser sur la joue de son frère, avant qu’une grimace ne torde son visage dès que ses talons heurtèrent le sol. Nina avait voulu marquer le coup en accordant sa tenue d’une magnifique paire d'escarpins qu’elle avait fait l’erreur de ne jamais porter avant aujourd’hui. Ce n’était pas dans ses habitudes que de porter de telles chaussures au talon quelque peu vertigineux et il fallait se rendre à l'évidence qu'elle ne serait jamais de ces femmes qui prétendent devoir souffrir pour être belle. Abandonnant la piste de danse, Nina se dirigea vers les vestiaires avec la ferme intention d’en revenir pieds nus.

La tête lui tournait quelque peu et Nina dû s’y reprendre à deux fois pour défaire la première bride de sa chaussure. D’un jet de cheville faiblement maîtrisé, elle se débarrassa du premier escarpin, s’attaquant déjà à retirer le deuxième. Une fois pied nu, Nina prit le temps de souffler un instant loin de l’agitation de la salle. Perdue dans ses pensées, elle eut un léger sursaut de surprise, avant de reconnaître en un instant la sensation que seul Ruben savait lui procurer en la touchant, cette petite pointe d’électricité dans le bras du ventre qui venait à lui rappeler tout ce qui pouvait exister entre eux. « Ca fait je sais pas combien de temps que je te cherche. » Se laissant aller contre le torse du brun, elle sentit ses lèvres se perdre contre sa nuque. « Ça fait longtemps que tu t’es planquée là ? » Nina secoua la tête sans jamais chercher à se défaire de son étreinte. « J’organise une contre-soirée. Tu veux en être ? » C’est avec un doux sourire aux lèvres qu’elle se rappelait le nombre de fois où ils avaient su s’échapper d’une soirée pour se retrouver rien que tous les deux dans un lieu isolé comme ce vestiaire. « Je devais me débarrasser de ces engins de tortures. » Du menton Nina lui indiqua sa paire d’escarpins désormais échoués sur le sol, préférant garder pour elle le fait qu’elle avait également eu besoin d’une pause pour ne pas aller vomir sur le bonheur des autres. Dans un geste lent, elle vint pivoter afin de poser ses yeux sur le profil de Ruben. Ses lèvres se posèrent contre la mâchoire du brun dans un baiser furtif, comme un point de départ, laissant la porte ouverte à toujours plus. « Pourquoi est-ce que tu me cherchais ? Est-ce qu’il avait l’intention de l'inviter à danser ou bien est-ce qu’il allait lui annoncer que l’hôpital venait de l’appeler pour une urgence ? Comme trop souvent ces derniers temps, Nina se retrouve à attendre, le cœur battant.

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lieu: flashback.

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Il remarqua sans peine le léger sursaut de surprise que put avoir la jeune femme, là où il était arrivé derrière elle sans s’annoncer avant. Et si dans d’autres situations il aurait pu lever les yeux au ciel qu’elle réagisse de la sorte à son contact, il n’en fit rien en cet instant - se contentant de déposer un seconde baiser dans son cou, pour la forme, pour l’envie peut-être aussi. Surtout qu’il put voir la différence en quelques instants dans sa posture et dans ses réactions, alors qu’elle se laissait reposer contre lui désormais. Parfois, les petits bonheurs savaient être véritablement simples. « J’organise une contre-soirée. Tu veux en être ? » Bien sur que Ben souffla un petit rire par le nez en cet instant - et qu’il aurait secoué quelque peu la tête s’il n’avait pas posé cette dernière sur l’épaule de la jeune femme. « C’est où qu’on achète un ticket pour te suivre ? » Pas qu’il désirait quitter le mariage de Rory en pleine soirée, loin de là; comme il l’avait si bien dit à Rhett, il serait présent encore des heures durant si besoin était de donner un coup de main ou de simplement profiter des festivités. C’était plus l’idée du mariage en général qui lui donnait envie de fuir loin d’ici - plutôt ironique comme constatation, alors que c’était sa fiancée qui lui proposait de célébrer dans leur coin. « Je devais me débarrasser de ces engins de tortures. » Il suivit du regard le mouvement qu’elle initia du menton, afin d’apporter un contexte visuel à ses paroles. Il eut un doux sourire, qu’elle ne pouvait voir cependant. « T’es mieux sans de toute façon. C’est plus facile pour moi de me poser comme ça quand tu les as pas. » Comme ça désignant lui dans son dos, les mains autour de sa taille, son menton apposé sur son épaule; lorsqu’elle portait des talons, elle se trouvait être à sa hauteur et il était plus complexe pour lui de se positionner de la sorte.

Finalement, Nina finit par pivoter entre ses mains, se retrouvant face à Ruben, déposant un baiser le long de sa mâchoire. Les lèvres du jeune homme s’étirèrent un brin à ce contact, n’ayant jamais eu vocation à cacher qu’il appréciait les contacts que la blonde lui concédait. Ses prunelles parcoururent les traits de son visage un instant, et un autre encore; parfois, il oubliait à quel point elle était belle et que c’était aussi pour ces raisons là qu’il ne cherchait plus depuis longtemps à résister à son charme. « Pourquoi est-ce que tu me cherchais ? Laissant son regard se perdre un instant supplémentaire, il papillonna des cils celui qui suivit, revenant dans le moment présent. Il était plutôt compliqué d’éconduire l’attention du docteur Hartfield, d’ordinaire, mais il fallait dire que la quantité d’alcool qu'il avait ingéré ce soir ne permettait pas de garder une concentration efficace en cet instant. Il fronça un brin les sourcils, se rappelant la raison qui l’avait poussé à retrouver Nina à travers la foule et le dédale que représentait le lieu de réception - et il perdit un brin de l’étincelle qu’il avait dans le regard. « Rhett est ici et il me casse les pieds. » La deuxième partie de cette phrase n’était pas une nouveauté, dans la relation qu’il entretenait avec son ainé; cette dernière avait toujours été très conflictuelle et c’était là une chose dont Nina était témoin depuis des années. En revanche, ce qui sortait du lot, c’était qu’il ait été invité à la soirée. « Evelyn et lui se sont remis ensemble, alors il fait le beau et se croit chez lui ce soir. » Il fronça le bout du nez un instant. « Il est venu me voir, m’a volé mon verre, m’a traité comme un enfant et m’a demandé de déguerpir le plancher après. » Il y avait un point sur lequel Garrett n’avait pas totalement eu tort: Ben racontait ses mésaventures de façon comparable à celle d’un enfant, en cet instant. Et puis, ce qu’il oubliait de préciser là, c’était qu’en guise de dernière partie de discussion, il avait obéi à son ainé au doigt et l’oeil et avait fini par effectivement déguerpir le plancher. Il aurait beau grandir, Rhett restait Rhett et il n’était pas véritablement capable de s’ériger face à lui. Oh, il omit presque sans efforts de préciser toute la partie de la conversation où ils avaient divagué sur les activités extra-scolaires du cadet Hartfield, parce-qu’il était à peu près sur que ce n’était pas le type de conversations qui plairait à Nina.

Dégageant l’une de ses mains pour la monter avec délicatesse pour caresser de l’index la joue de la jeune femme, de la tempe à son menton, il en profita pour relever ce dernier du bout du doigt pour que ses lèvres soient de nouveau à bonne hauteur des siennes; avec délicatesse, il lui vola un baiser - de ceux qui étaient à peine appuyés mais qui témoignaient d’une tendresse certaine. « Maintenant que je t’ai vraiment trouvé, j’ai plus envie de parler de Rhett finalement. » La commissure de ses lèvres s’étirait un brin, légèrement. « Tu veux aller danser ? » De la même façon, il haussa l’un de ses sourcils, marquant visuellement son interrogation. Depuis combien de temps ne l’avait-il pas invité à danser, de façon spontanée de la sorte ? Quand était la dernière fois où ils s’étaient surtout trouvés tous les deux au même événement ? « J’ai l’impression que t’as couru partout toute la soirée et que j’ai pas pu t’avoir un peu rien que pour moi. » Comme si c’était vraiment ce qui l’avait dérangé - à d’autres, Ben. Il avait trouvé d’autres façons d’occuper sa solitude et surtout de rentabiliser cette période où aucun regard ne lui serait jeté de travers s’il en venait à effectuer un geste suspicieux ou à avoir une parole qui n’aurait pas sa place dans la conversation. « On peut se mettre dans un coin de la piste de danse pour être tranquilles, et je peux même te prêter mes chaussures si t’as pas envie de remettre tes talons. » Bien sur que c’était un air amusé qui s’immisçait sur ses traits à lui; Nina était plus prévoyante que cela et il était sur qu’elle avait une paire de chaussures de rechange pour la soirée. Et au pire, il était à peu près sur qu’elle devait avoir un sac avec des affaires propres dans le coffre de la voiture, prête à intervenir à peu près n’importe quand et n’importe où si besoin se faisait voir.

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@RUBEN HARTFIELD & NINA

La tension accumulée au creux de ses épaules s’évapora dès l’instant où Nina laissa son corps se détendre entre les bras de Ruben. Dans cette pièce reculée, loin de l’agitation de la journée, elle pouvait se donner le droit de souffler, profitant du fait que son fiancé ne puisse voir les traits de son visage pour lisser son expression. Nina n’avait aucunement besoin de forcer le sourire qui vint étirer ses lèvres lorsque la voix grave de Ruben vint vibrer contre son oreille. « C’est où qu’on achète un ticket pour te suivre ? » Ce fut à son tour d’échapper un léger éclat de rire face à sa demande. « Tu es déjà sur la liste. » A la première ligne, toujours le gagnant quand il s’agissait de s’échapper un instant. Encore plus, s’il décidait de s’échapper avec elle, pour une fois. Aucun des deux n’avait la réelle intention de fuir les lieux, mais rêver d’une escapade en tête à tête n’avait rien d’illégal. Même si le rêve ne perdurait que quelques minutes dans un vestiaire débordant de manteaux, sac à mains et paires d’escarpins abandonné là. « T’es mieux sans de toute façon. C’est plus facile pour moi de me poser comme ça quand tu les as pas. » Nina n’allait pas le cacher, elle appréciait également qu’il puisse se poser comme ça.

Elle avait fermé les yeux juste une seconde, laissant la chaleur des mains de Ruben se diffuser contre sa peau, avant de se souvenir que le brun avait évoqué l’avoir cherché partout. Elle voulait en connaître la raison. Face à deux prunelles émeraude, la question de Nina se mit à flotter dans l’air. Ruben l’observait comme au premier jour, avec cette petite étincelle dans le regard et ce sourire en coin qui avait fait tourner la tête de la blonde à plusieurs reprises et pour un millier de raisons. Ses doigts fins vinrent effleurer les contours de ce sourire qu’elle aimait tant. Lorsqu’il la regardait ainsi, Nina se sentait capable de défier le monde, prête à tirer Ruben par la main et retourner auprès des convives afin de rappeler à tous que Rory n’était qu’un petit joueur sur le terrain de la réussite. « Rhett est ici et il me casse les pieds. » Le regard de Ruben avait subitement changé et désormais Nina était agacée. Bien sûr qu’il l’avait cherché de partout pour se plaindre de son aîné. Toujours la même rengaine entre les deux frères Hartfield, elle devrait y être habituée depuis toutes ces années. « Evelyn et lui se sont remis ensemble, alors il fait le beau et se croit chez lui ce soir. » Ruben fronça le bout de son nez à l’instant où le sourcil parfaitement épilé de Nina se dressa sous l’interrogation. « Evelyn, l’organisatrice de mariage ? » Si elle n’écoutait pas toujours avec la plus grande attention les doléances de Ruben en ce qui concerne son frère, Nina n’avait également pas une parfaite connaissance des états d’âmes de Rhett, mais ce prénom féminin lui évoquait quelque chose de familier. « Il est venu me voir, m’a volé mon verre, m’a traité comme un enfant et m’a demandé de déguerpir le plancher après. » Elle ne put retenir un rire moqueur face à la moue enfantine qui se dessinait sur les traits de Ruben. « Mon pauvre petit chat ! » Nina était moqueuse à défaut de pleinement compatir. « Tu crois que c’est le prénom qui veut ça ? » Son interrogation était réelle, leur deux frères ayant la chance, ou non, de se prénommer de la même façon. « Que tous les Garrett sont voués à devenir des aînés moralisateur ayant pour seul aspiration de briser le moindre fun qui pourrait avoir lieu autour d’eux ? » C’est ainsi qu’elle voyait son aîné, lui qui se tenait à carreau aujourd’hui, mais qui ne manquait pas de lui glisser une remarque acerbe dès qu’il en avait l’occasion. Nina avait tenu à ne pas trop se mélanger à sa fratrie aujourd’hui afin d’éviter les déconvenues. C’est sûrement pour cela, qu’elle accueillait les complaintes de Ruben d’un air amusé. « Faut cracher dans son verre ? Lui faire un croche-patte sur la piste de danse ? » Les siens n’avaient pas encore eu l’occasion de jouer avec ses nerfs, elle pouvait bien se liguer contre son futur beau-frère.

« Maintenant que je t’ai vraiment trouvé, j’ai plus envie de parler de Rhett finalement. » – « On s’en fiche de Rhett. » Il pouvait bien se pavaner avec la première cruche de passage, Nina n’en avait que faire. Elle préférait encore quand Ruben lui dévouait toute son attention et l’embrassait, même si ce n’était que trop furtivement à son goût. « Tu veux aller danser ? » Bien sûr qu’elle aimerait aller danser, elle attendait son invitation depuis le moment où il avait enlacé sa taille. Nina hocha la tête d’un mouvement presque imperceptible. Elle voulait danser et profiter de la soirée, mais elle voulait aussi garder Ruben rien que pour elle. « J’ai l’impression que t’as couru partout toute la soirée et que j’ai pas pu t’avoir un peu rien que pour moi. » Qu’il partage son avis vint précipiter quelques étincelles dans le fond de sa poitrine. « On peut rester un peu, personne n’aura idée de venir nous chercher ici. » Toute l’attention était centrée sur Rory et Swann. Elle pouvait disparaître plus d’une minute sans qu’on ne lui pose de questions. Elle laissait la tâche de surveiller leur mère à Rosalie et Garrett pourrait bien gérer une éventuelle crise si cela devait se produire. Nina avait passé la journée à s’assurer que tout se déroule sans accroc pour Rory et si elle était encore parée à la moindre des éventualités, elle avait à cœur de garder, jalousement, son fiancé auprès d’elle. « On peut se mettre dans un coin de la piste de danse pour être tranquilles, et je peux même te prêter mes chaussures si t’as pas envie de remettre tes talons. » – « Je n’ai pas l’intention de renfiler ces horreurs. » Des centaines de dollars qui ne reverraient sûrement jamais la lumière du jour, destiné à prendre la poussière sur une étagère de leur dressing. « Si tu promets de ne pas m’écraser les pieds, on peut s’arranger. » Elle avait une paire de rechange dans le coffre de la voiture, mais cela pouvait bien attendre encore un peu.

De leur position isolée dans ce vestiaire, la musique leur parvenait un peu étouffé par la distance, mais assez distinctement pour que Nina reconnaisse une mélodie douce que Rory avait pour habitude d’écouter en boucle. Enroulant ses bras autour du cou de Ruben, laissant ses hanches imprimées le son calme de la musique, les doigts de Nina jouaient avec les boucles de cheveux bruns qui se formaient sur sa nuque. Son regard plongé dans celui de son fiancé, Nina se prit à rêver. « Quelle chanson tu choisirais pour notre première danse ? » Bien sûr que tout se ramenait à cela aujourd’hui. Nina voulait se marier avec Ruben et il lui arrivait d’imaginer ce que le résultat pourrait donner avec une chanson plutôt qu’une autre. « Il faudra peut-être qu’on prenne des cours. » Le désastre était à portée de main avec deux piètres danseurs comme eux.

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@nina craine

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lieu: flashback.

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Le petit rire qui échappa des lèvres de Nina eut, bien sûr en ces circonstances, le don de faire réagir Ruben en miroir. « Tu es déjà sur la liste. » Il déposa un baiser dans le creux de son cou, après avoir inspiré un instant son parfum. « C'est une réponse qui me plait ça. » C’était là une réponse qui lui aurait plu dans tous les cas, qu’importe ce que pourraient en commenter certains. Et puis: qui n’aimait pas entendre se retrouver en haut de la liste d’une autre personne ? Surtout lorsque cette dernière était votre fiancée ? Savoir que Nina désirait toujours imaginer ce type de plans, un brin sur la comète certes mais avec lui surtout, malgré tout ce qui avait pu se passer lui faisait du bien. Ils en avaient passé des soirées à imaginer comment pourrait être leur vie avec des si utilisés en trop grande quantité. Dernier point: Ruben adorait se faire désirer, qu’importe la forme que cela prenait, car cela lui donnait une importance qu’il ne saurait trouver nulle part ailleurs. Tout dans la situation sous ses yeux, dans ses bras en cet instant lui apportait satisfaction.

Et il était tellement en contemplation de cette dernière - autant de la satisfaction à ce type de réponse que la blonde lui apportait que de la jeune femme elle-même - qu’il avait peut être brièvement oublié la raison initiale qui l’avait poussé à la rejoindre dans un premier temps. « Evelyn, l’organisatrice de mariage ? » Il hocha brièvement la tête. « C'est pour ca, il paraissait pas sur le plan de table initial, j’étais déçu de m’apercevoir qu’il était là. Et puis, ils étaient censés être en "pause", alors bon aucune chance à mes yeux qu’il débarque ce soir normalement. » Il avait mimé les guillemets avec ses doigts, tout en plissant un brin davantage le bout du nez. Remettre ça en avant lui arracha une grimace ou deux, et bien sûr lui fit perdre toute une teinte de son sourire; ce ne fut pas pour autant que sa réaction à lui ne déclencha pas une amusée chez Nina dans la poignée de secondes qui suivit. « Mon pauvre petit chat ! » - « Mais oui. » Peut être effectivement qu’il ajoutait une couche et une autre de drame sur des traits pour qu’elle le plaigne pour de vrai, pour qu’il soit davantage celui préoccupant son instant. Oh, il se remettrait du comportement de Rhett envers lui, ce n’était pas tant grave que ce qu’il suggérait. Mais si elle pouvait le regarder avec autant cette lueur dans le regard que cet amusement aux coins des lèvres, lui donnant un rayonnement digne du soleil à son intention, il prenait. « Tu crois que c’est le prénom qui veut ça ? Que tous les Garrett sont voués à devenir des aînés moralisateur ayant pour seul aspiration de briser le moindre fun qui pourrait avoir lieu autour d’eux ? » Peut être effectivement que la remarque de Nina lui arracha un petit sourire et un semblant de petit rire; pas qu’il appréciait particulièrement l’aîné de la dame de toutes façons, se contentant souvent de faire bonne figure devant lui alors. « Ça y joue forcément, je vois pas comment c’est possible autrement. »

« Faut cracher dans son verre ? Lui faire un croche-patte sur la piste de danse ? » Un rire fit définitivement son apparition. « Il réagit pas très bien aux blagues, ça risque de mal tourner. » Même si Ben de son cote ne dirait pas non à une blague de ce genre, il connaissait aussi parfaitement la non-capacité de son aîné à maintenir son calme lorsqu’il se sentait agressé.

De toutes façons, désormais à ses yeux et finalement pour une partie de la soirée, Ruben décidait que ce n’était finalement plus tant important que cela que Rhett soit présent ou non; il préféra se plier à l’idée que passer du temps avec Nina, que tous les deux comme ça n’avait pas été le cas depuis bien longtemps il lui semblait, était un programme plus alléchant.  « On s’en fiche de Rhett. » Qu’est-ce qu’on pouvait effectivement s’en ficher de Rhett. Et s’ils allaient danser plutôt ? Comme ils avaient tant eu l’habitude de faire, comme ils s’en étaient peut être sûrement trop privés ces derniers temps. A la question de Ben, la blonde hocha la tête et cela suffit à lui tirer un petit sourire attendri. « On peut rester un peu, personne n’aura idée de venir nous chercher ici. » Ils pourraient disparaître pour le reste de la soirée que personne n’aurait idée d’aller chercher où ils se trouvaient. Peut-être que les mariés eux-mêmes finiraient par se demander où le couple avait bien pu se cacher, mais ce ne serait pas un réel problème en soi puisque pour une fois, l’attention n’avait pas à être dirigée vers eux. Et pour montrer finalement que l’idée de prendre un peu de temps ici ne sonnait pas si mauvaise aux oreilles de Ruben, il prit doucement d’une main le menton de Nina pour le relever vers lui et lui dérober un baiser un brin plus appuyé cette fois-ci. Ils pourraient aller danser après, ils avaient tout le temps du monde et personne pour leur indiquer de faire le contraire. « Je n’ai pas l’intention de renfiler ces horreurs. » Il étira un petit sourire. « Si tu promets de ne pas m’écraser les pieds, on peut s’arranger. » Là, ce fut un rire qui échappa aux lèvres du brun. « Je te porterai sur la piste de danse s’il faut, t’en fais pas. » Ils pourraient s’arranger, oui, c’était une façon comme une autre que ce soit le cas.

Les bras de Nina autour du cou, et les doigts de cette dernière se glissant dans ses cheveux; celles de Ruben qui vinrent entourer sa taille pour la garder tout contre lui le mieux possible. Il y avait bien eu un temps où les choses étaient aussi simples qu’elles apparaissaient ici présentement. Et elles auraient réellement pu l’être pour le reste de la soirée si cela n’avait pas été pour la question que la blonde posa en cet instant. « Quelle chanson tu choisirais pour notre première danse ? » Et à l’avoir devant lui, lovée contre son corps et aux premières loges de la moindre de ses réactions, Ruben ne pouvait se permettre de laisser son corps se raidir et lui laisser percevoir que c’était la une question qui ne lui plaisait pas tant que cela en réalité. Même si une partie de Nina pourrait éventuellement s’en douter, le but n’était pas de confirmer certains soupçons. « Tu préfères que je garde la vraie réponse en guise de surprise ou tu veux que je te le dise maintenant ? » Parce-que même si le sujet n’était pas des plus plaisants ou que la question dérangeait, Ben avait réponse à tout et en toutes circonstances il saurait s’en sortir; alors bien sûr que pour ce sujet la aussi il savait ce qu’il se devait de répondre, qu’il avait déjà anticipé ce qui était attendu de lui. « Il faudra peut-être qu’on prenne des cours. » Il remonta une de ses mains le long du dos de la jeune femme, caressant délicatement ce dernier. « Si tu veux pas que je te marche pour de vrai sur les pieds le jour du mariage, il faudra qu’on prenne des cours oui. » Car même si son comportement disait le contraire, même s’il portait des péchés plus gros que le monde sur le dos et qu’il existait plus d’un critère qui aurait du le pousser à se ranger à une autre idée, Ruben restait sur le même cap quoi qu’il arrive: dans son esprit, le mariage aurait lieu. Il le répétait à tout le monde, qu’importe la version des faits que la personne opposée à lui dans la conversation pouvait avoir; et finalement, Nina était peut être la personne à qui il le répétait le moins de fois alors qu’elle était celle à qui il désirait unir son destin.

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@RUBEN HARTFIELD & NINA

Son amertume paraissait s’envoler sous le regard intense que Ruben venait poser sur elle. Nina reconnaissait cette petite lueur dans le regard de son fiancé. Un désir qu’elle ne trouvait plus aussi régulièrement chez lui et qui réapparaissait toujours au moment où elle s’y attendait le moins, comme dans ce vestiaire vide de toute présence humaine. Seuls les murs pouvaient être témoins de l’alchimie qui se tendait entre eux. Un jeu de regard qui renfermait la capacité d’en dire bien plus que les mots qu’ils avaient parfois un peu de mal à s’adresser. Après avoir couru dans tous les sens pour assurer le bon déroulement de la cérémonie, Nina pouvait mettre de côté les ressentiments qui lui avaient amené cette journée. Même si une part de son esprit persévérait à dresser la liste de tout ce que Rory avait fait de travers au cours de cette journée, Nina laissa l’intensité des prunelles émeraude de son fiancé l’emmener ailleurs. Sous ce regard, elle se sentait importante. Nina s'enivre de ce désir unique en son genre.

Sa petite bulle vint imploser en dégringolade dès l’instant où Ben se transforma en enfant pleurnichard qui était venu la chercher dans le but unique de se plaindre de son grand frère. Après des années de relation, Nina ne devrait même plus s’étonner d’un tel comportement. Pourtant, elle eut un soupir de lassitude au premier reproche évoqué par Ruben. La rengaine se voulait éternelle entre les deux frères. « C'est pour ça, il paraissait pas sur le plan de table initial, j’étais déçu de m’apercevoir qu’il était là. Et puis, ils étaient censés être en "pause", alors bon aucune chance à mes yeux qu’il débarque ce soir normalement. » Il avait beau froncer son nez d’une manière adorable, Nina se trouvait déjà excédée par les pleurnicheries futile de Ruben. Elle en avait bien peu de choses à faire des relations de son beau-frère et de la raison première de sa présence à la soirée. Si elle jouait le jeu pour satisfaire Ben dans son moment, elle n’allait pas laisser perdurer la plaisanterie. « Ça y joue forcément, je vois pas comment c’est possible autrement. » Elle pouvait au moins s’accorder avec lui sur ce point. Leur aîné avait un peu trop tendance à vouloir jouer avec leurs nerfs, mais Nina trouvait toujours le moyen de rendre la monnaie de sa poche. Elle savait jouer avec la patience de son grand-frère, mais ces connaissances restent évasives au sujet de Rhett. « Il réagit pas très bien aux blagues, ça risque de mal tourner. » Cette fois, elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. « Et il est susceptible par-dessus le marché. » Au moins, elle avait réussi à arracher un éclat de rire à son fiancé. Le visage de Ben c'était radoucit, un peu moins tendu par l’altercation avec son frère. Rhett pourrait alors redevenir qu’une poussière, loin de leur conversation. Nina ne le laisserait pas ruiner cet instant de complicité.

Tout ce qu’elle voulait se tenait juste ici, entre les bras de Ruben. Un moment hors du temps, sans que personne ne vienne la harceler pour un faux sourire sur une photo de famille ou un échange avec sa fratrie. Nina désirait garder Ruben jalousement pour elle, juste quelques minutes encore, se délectant de ses baisers et de son attention. « Je te porterai sur la piste de danse s’il faut, t’en fais pas. » L’idée vint étirer ses lèvres dans un sourire. « Je pourrais me mettre en équilibre sur tes pieds ? » Comme un rêve de petite fille qu’elle se souvient à peine avoir réalisé avec son père. Peut-être avec Rory, lui qui avait toujours été plus grand qu’elle et surtout prêt à n’importe quoi dès l’instant où la demande venait de Nina. Elle s'imagine sans mal transporter leur petite bulle jusqu’à la piste de danse, pour s’amuser d’un rien, sans les tensions quotidiennes que leur amenait une carrière à l’hôpital. Juste une soirée normale.

En réalité, rien ne paraissait pleinement normal quand Nina se voyait célébrer le mariage de son frère avant le sien. L’idée tournait à l’obsession, elle qui avait enfoui tant de choses ces derniers mois, ne se voyait plus en capacité de ne pas aborder le sujet avec le principal intéressé. « Tu préfères que je garde la vraie réponse en guise de surprise ou tu veux que je te le dise maintenant ? » Elle avait vu l’hésitation dans son regard. Ruben ne savait pas réellement et Nina s’efforçait à ne pas s’en offusquer. « Je n’ai jamais aimé les surprises. » Son besoin compulsif de contrôle ne pouvait s’équilibrer dans le moindre effet de surprise. « Mais je veux bien t’accorder celle-là. » Nina avait compris que Ben n’avait probablement aucune réponse à lui offrir et sa question était survenue sans préparation. Elle venait de le prendre par surprise, alors elle s’accordait à bien vouloir lui laisser cette porte de sortie. Le sujet était néanmoins sur la table et il était hors de question que Ruben s’en sorte avec une réponse aussi évasive. « Si tu veux pas que je te marche pour de vrai sur les pieds le jour du mariage, il faudra qu’on prenne des cours oui. » Ils prendront des cours, car cette journée se devra d’être parfaite, Nina ne pouvait le concevoir autrement. Avant d’évoquer la moindre planification de cours de danse, qui lui paraissait déjà impossible à caser dans leurs emplois du temps respectif, Nina voulait s’assurer d’un point ô combien plus important. « Le prochain mariage sera le nôtre. » Ses lèvres trouvèrent celles de Ruben comme pour sceller une promesse à laquelle il n’avait même pas encore adhéré. Nina ne pouvait concevoir de laisser plus de temps s’écouler. Rory venait de se marier avant elle et bientôt, elle pouvait presque le sentir, ce sera le taulard de Rosalie qui viendra poser un genou à terre. Il était hors de question que sa sœur, l’adultère et génitrice d’enfants illégitime, se marie avant elle. Nina ne pouvait pas, en âme et conscience, laisser une telle chose arriver. Cela lui paraissait inconcevable. « Je n’ai plus envie d’attendre Ruben. » Peut-être qu’elle devenait à son tour une enfant boudeuse, mais Nina en avait assez de laisser les mois écoulés sans que rien ne semble changer dans leur avenir. Elle avait laissé les semaines s'écouler, les tensions accumulées, mais en cet instant, lovée dans les bras de Ruben, elle ne voyait qu’un futur brillant pour eux. Il ne pouvait en être autrement. « On pourrait commencer à penser à une date ? » Ils en avaient eu une bien précise en tête et tout s’était écroulé quand la nature était venue leur jouer une surprise cruelle. Nina ne voulait pas se laisser aller à de telles pensées, ils s’étaient promis de ne plus en reparler. Ruben ne voulait pas d’enfants, mais ils avaient longtemps été d’accord sur le fait que le mariage n’était pas une fin en soi, et pourtant il était venu poser un genou un terre, sans prévenir. Et désormais Nina s’impatientait de franchir cette étape avec lui. Ruben devait tenir parole.

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@nina craine

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lieu: flashback.

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« Et il est susceptible par-dessus le marché. » Elle avait ajouté une rotation de ses yeux dans ses orbites, avait réussi à arracher un petit rire à son fiancé. « Très susceptible. » Le plus drôle - et encore le mot n’était pas très bien choisi - dans cette situation, c’était que des deux frères Hartfield, c’était surement Ruben le plus susceptible; cependant, Rhett n’était pas présent pour se défendre et de toutes façons, Nina connaissait que trop bien son caractère pour savoir de quoi il en retournait exactement avec lui.

Le sujet des ainés autant Hartfield que Craine prénommés Garrett fut mis de côté, pour revenir à un sujet bien plus d’actualité dans les circonstances actuelles - pas que cela plaise grandement à l’un des principaux intéressés, mais c'était lui qui avait initialement lancé les hostilités alors c’était à lui d’apprendre à naviguer en eaux troubles. Jusque maintenant, et pour des raisons évidentes telles que le manque grotesque de communication entre eux, le mariage avait été reporté de manière indéfinie et ils avaient évité de remettre le sujet sur la table. Ben savait qu’un jour viendrait où il ne pourrait plus vraiment éviter les questions et les décisions à prendre - il ne s’était pas attendu à ce que la jeune femme désire prendre le taureau par les cornes aujourd’hui.  « Je pourrais me mettre en équilibre sur tes pieds ? » Elle parlait de la soirée se déroulant aujourd’hui, dans ce cas précis; un petit sourire attendri étira les lèvres de Ruben. « Bien sur que tu peux. » Et il la ferait danser de la sorte jusqu’au bout de la nuit même, si c’était ce qu’elle désirait. Nina avait donc abordé d’abord le concept général du mariage avec un sujet léger, concernant de potentiels cours de danse qu’ils pourraient prendre ensemble afin de réussir comme il se devait d’être leur première danse. Bien sur, si elle le désirait, ils prendraient des cours de danse - le plus compliqué serait de trouver des créneaux horaires en commun, comme d’habitude. La musique sur laquelle ils danseraient à cette occasion justement ? Là en revanche, elle prit Ben de cours, par surprise: ce n’était pas une question à laquelle il avait réfléchi en amont. Alors, il grappilla un peu de temps, se laissa un instant supplémentaire de réflexion pour être apte à donner une réponse adaptée. « Je n’ai jamais aimé les surprises. » Il dut retenir en toute honnêteté un petit sourire amusé en cet instant: il aurait été idiot de ne pas penser à cette option là, bien sur. « Mais je veux bien t’accorder celle-là. » - « C’est pour me faire plaisir que tu dis ça. » Il n’était pas fou, pas au point de croire qu’elle lui laisserait passer cette situation là. « Et si tu préfères ne pas avoir la surprise, alors… » Il inspira longuement. « J’ai prévu de t’écrire une chanson et de l’enregistrer. Je pourrais pas la jouer en direct parce-que je pourrais pas être derrière le piano et sur la piste à danser, mais l’idée est là. » Et bien sur que c’était ultra romantique pour un homme qui vomissait d’ordinaire ce type de comportements.

« Le prochain mariage sera le nôtre. » Elle scella ses mots d’un léger baiser, et il eut du mal à ne pas faire apparaître une certaine surprise sur son visage. Plait-il ? « Je n’ai plus envie d’attendre Ruben. » Il avait cru le comprendre, alors qu’elle actait des pactes presque seule sans qu’il n’ait le temps de formuler à haute voix le moindre commentaire - ça avait au moins eu le don de lui couper le clapet pendant quelques instants. Afin de palier à ce silence plutôt inhabituel, il posa un second baiser sur les lèvres de Nina, toujours aussi léger, mais de son initiative cette fois-ci. « On pourrait commencer à penser à une date ? » - « On pourrait commencer à penser à une date, oui. » Sa réponse était ce qu’elle désirait entendre, et était surtout dite sur un ton on ne pouvait plus juste: un brin de douceur et sans aucune hésitation. Il devenait bon dans le domaine, à force d’entrainement. « Et on pourrait commencer à regarder pour un lieu de réception aussi. Ils sont compliqués à réserver, de ce que j’ai compris. » Il avait suivi de loin et de près les préparatifs du mariage de ses deux amis, il connaissait les points qui pouvaient poser problème - outre le fait qu’il n’était pas fidèle à la mariée, bien sur, parce-que ce dernier était tenu secret tant que c’était possible, Ruben n’ayant toujours pas prévu de vendre la mèche. « Ou on peut juste parler d’une date, aussi. Je veux rien précipiter. » Il sortait son argument de maitre, celui qui lui servait de passe-partout ces derniers temps et dès lors qu’il devait justifier quelque-chose: il ne voulait rien presser, ne voulait pas engager des actions qui iraient à l’encontre de ce qu’elle voulait elle. Comme si c’était réellement ça le noyau du problème.

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Si Nina s’avérait être une piètre danseuse, elle maîtrisait à la perfection les codes sociaux qui lui permettaient de virevolter au sein d’une conversation au point d’en venir à manipuler le sujet pour arriver à ses fins. Ce qui n’était que la suggestion de l’enchaînement de leur soirée s’en allait lentement vers ce qui n’avait de cesse de l’obséder depuis le début de la journée. Il était rare qu’elle parvienne à prendre Ben de court, mais elle pouvait lire dans le regard de son fiancé qu’il n’était pas certain de la réponse à apporter. « C’est pour me faire plaisir que tu dis ça. » Haussant les épaules, Nina était prête à lui concéder le bénéfice du doute, tout en sachant pertinemment que Ruben pouvait s’avérer bien plus têtue qu’elle en différentes occasions. « Et si tu préfères ne pas avoir la surprise, alors… » Un sourire vint étirer ses lèvres, elle avait gagné. « J’ai prévu de t’écrire une chanson et de l’enregistrer. Je pourrais pas la jouer en direct parce-que je pourrais pas être derrière le piano et sur la piste à danser, mais l’idée est là. » Il se comptait sur les doigts d’une seule main, les moments où Nina s’était retrouvée sans voix. Ben avait réussi à l’impressionner. Un peu trop même quand tout ce romantisme lui sonnait presque étranger, mais Nina était touchée de l’attention, au point de ne pas trouver les mots adéquats qui traduirait la sensation. Ses lèvres vinrent trouver celles de son fiancé avant qu’elle ne souffle lentement. « J’ai hâte. » En toute chose, Ruben venait tout simplement de faire monter d’un cran cette impatience qui vibrait au travers de son corps depuis des semaines qui lui paraissait sans fin.  

Nina n’avait plus à cœur de marcher sur des œufs en jonglant parmi les sous-entendus qu’elle laissait trop régulièrement glisser au sein de leurs conversations. Ne laisser aucun choix possible à Ruben lui permettait de jauger les réactions de ce dernier. La surprise était lisible sur ses traits et dans le fond elle s’en doutait. « On pourrait commencer à penser à une date, oui. » Mais Ruben ne lui disait jamais, non. Enfin… Il s'évertue à ne plus le faire depuis un certain événement et Nina ne compte pas laisser l’occasion s’échapper aussi rapidement. « Et on pourrait commencer à regarder pour un lieu de réception aussi. Ils sont compliqués à réserver, de ce que j’ai compris. » Pour tout le monde, Ruben n’était que le fiancé attentionné qui prenait le temps de porter une certaine attention à tous les désirs de sa futur femme. Pour Nina, tout ne paraissait être qu’une partie de carte affreusement lente.  « Ou on peut juste parler d’une date, aussi. Je veux rien précipiter. » Un soupire non caché s’échappa d’entre les lèvres de la blonde. « Si je t'écoutais, on passerait notre temps à ne rien précipiter Ruben. » Il était devenu un expert en la matière, a toujours proposé, tout en rappelant que rien n’était jamais presser, qu’ils avaient le temps de tout, mais surtout de ne rien faire. « T’as déjà joué toutes les cartes de ma patience. » Parfois, Nina pensait encore que Ruben était venu lui poser la grande question dans le simple but de la faire attendre.  Qu’elle patiente un peu avant de lui reparler d’un bébé, qu’elle patiente assez longtemps pour qu’il est le temps de se construire une renommée. Mais l’on ne devient pas un chirurgien respecté en une année et si Nina n’avait jamais réellement poussé l’idée d’une union, tout avait changé le jour où Ruben lui avait passé la bague au doigt. Ce solitaire qu’elle ne portait qu’en de rares occasions, mais qui vint attraper la lumière alors que Nina se reculait légèrement. Elle s’était défaite de son étreinte Nina quand un doute qu’elle n’avait plus envie de ressentir vint refaire son apparition dans son esprit. « On ne fait pratiquement plus rien ensemble Ben. » Et cela l’attristait plus que de raisons. « Est-ce que l’on va vraiment devenir ce genre de couple avant même de se marier ? » Bien sûr qu’ils avaient leur carrière à prendre en considération, Nina avait ce même désir ardent d’être reconnu dans sa profession, mais les absences de Ruben et sa dévotion à toujours éviter le sujet du mariage l'emplissait d’un doute constant. « Est-ce que tu regrettes ? » Ce n’est pas dans leurs habitudes, elle qui a pour usage de ne jamais remettre ses décisions en question. Sur ce point, ils étaient on ne peut plus semblables. Nina ne prenait jamais de décision à la hâte et pourtant, elle avait accepté sans prendre le temps de respirer, parce qu’elle était sûre, de lui, d’elle-même et de leur couple. Elle n’avait pas douté, elle s’était imaginée ne jamais remettre cela en question. Mais le mariage… Ils n’avaient jamais vraiment parlé de cela, trop concentrés sur leurs carrières, trop avide de challenge professionnel. Alors maintenant, Nina se mit à douter lorsqu’elle finit par relever les yeux pour plonger son regard dans celui de Ruben.

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lieu: flashback.

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Le pire dans toute cette situation ? C’était que la plupart des choses que Ben disait à Nina en cet instant étaient vraies. Ce n’était surement pas de cette façon là qu’il avait pensé aborder ce type de sujets, et mettre en avant ces informations là, mais il ne lui mentait pas - pas en ce moment. Lorsqu'il lui annonça qu’il comptait composer et enregistrer pour elle, il le pensait vraiment et c’était toujours dit qu’il n’y avait pas d’autre façon de faire possible si un jour ils en venaient à se marier. C’était d’ailleurs plutôt cette dernière condition qu’il n’avait pas pensé voir arriver de si tôt, puisqu’une lourde poignée de mois plus tôt encore il ne se pensait pas la demander en mariage. En tous cas, son idée dut plaire à la jeune femme puisque la surprise fut réellement de mise sur les traits de son visage, et ce n’était pas aussi courant que d’autres pourraient le penser. Rapidement, elle déposa un baiser sur les lèvres de Ben, qui répondit avec douceur à ce dernier - il savait qu’il avait au moins gagné cette discussion là en cet instant. Pas que ce soit en permanence une compétition, mais disons qu’il y avait certains endroits où les nez fouillant de façon un brin trop curieuse n’était pas les bienvenus. « J’ai hâte. » Lui beaucoup moins - mais le petit sourire attendri qu’il laissé apparaître sur ses lèvres ne permit pas de voir que ce n’était pas le cas. A la place, il resserra avec douceur sa prise autour de la taille de la jeune femme. « Tu vas adorer. » Elle aimerait chaque seconde… tant qu’elle n’avait pas d’autres informations à portée de mains.

Et à l’écouter parler, elle allait adorer cette partie là du plan de Ruben plutôt rapidement, puisqu’elle lui précisa qu’elle désirerait concrétiser une idée lancée il y avait bien des mois de ça. Oh, le fait que son frère se soit marié avant elle, là où pourtant c’était son petit-ami à elle qui avait mis un genoux à terre en premier l’énervait - il le savait, elle n’avait même pas besoin qu’il lui demande de préciser en réalité. « Si je t'écoutais, on passerait notre temps à ne rien précipiter Ruben. » Il avait existé un temps où il n'avait jamais retenu ses réactions face à Nina; aujourd’hui, il se retint de justesse de ne pas lever les yeux au ciel. C’était elle qui lui disait ça, alors qu’elle lui avait demandé d’être patient avec elle quelques mois plus tôt, alors qu’elle le mettait à la porte parce-qu’elle ne pouvait plus tolérer de voir rien que son visage après avoir mis un terme à sa grossesse. « T’as déjà joué toutes les cartes de ma patience » - « C’est toi qui m’as demandé d’être patient et de rien précipiter. » Il n’avait pas besoin de mentionner quoi exactement, ni quand: elle connaissait la réponse à cette question. « On peut discuter date. On peut discuter lieu de réception. On peut engager un wedding planner dès demain si tu veux. » Si tu veux - lorsque ce sujet là serait mis sur le tapis, ce serait toujours selon ce que elle voulait de toutes façons, parce-que le mariage n’était à travers tout ça toujours pas sa tasse de thé à lui.

Nina avait fini par se défaire de son étreinte, par mettre une petite mais signifiante distance entre eux dans cette discussion. Pinçant ses lèvres, Ben avait lui croisé ses bras sur son torse, attendant qu’elle lui adresse les mots qu’elle était en train de ruminer intérieurement - il la connaissait assez pour savoir lorsque c’était le cas. « On ne fait pratiquement plus rien ensemble Ben. » Ah - il ne s’était pas attendu à une attaque de ce côté là; parce-qu’effectivement, il était vrai que plus les mois défilaient et moins ils passaient du temps tous les deux. Ruben avait bien trop rapidement repris gout à l’idée de ne plus habiter sous le même toit que la jeune femme, à être libre comme l'air et à ne rendre de compte à personne - et s’il avait su que Rhett finirait par être au courant pour Mavis, il aurait peut-être même davantage profité de cette semi-liberté lorsqu’il squattait chez son frère. « Est-ce que l’on va vraiment devenir ce genre de couple avant même de se marier ? » Ce fut pour ce coup ci sa réaction à vif qui fut perceptible, alors qu’il haussa un sourcil sur son visage et qu’il pencha quelque peu la tête sur le côté. « Le genre de couple qui passe plus de temps chacun de son côté qu’ensemble, tu veux dire ? » Il voyait de quoi elle voulait parler, mais étant donné qu’il ne désirait pas avancer la moindre parole qui pourrait être mal interprétée, il préférait que ce soit elle qui confirme certaines idées et qu’ils en débattent ensuite. « Est-ce que tu regrettes ? » Se redressant, son visage se renfrogna. « Non, pas du tout. » C’était là tout le paradoxe depuis que cette situation était en place: il ne regrettait pas de l’avoir demandé en mariage, même s’il n’agissait pas comme si c’était effectivement le cas. Il ne se voyait pas être lancé dans cette aventure avec quelqu’un d’autre - même si effectivement, initialement, il ne s’était pas vu dans cette aventure tout court.

Laissant un léger sourire lui échapper, il resserra ses bras contre lui. « Je sais que j’ai été trop pris par le boulot ces derniers temps. » Et c’était un euphémisme; parce-que le soucis étant qu’il n’était pas uniquement pris par le boulot, mais qu’il se permettait des loisirs en à-côté qui ne pouvaient se ranger dans la case travail. C’était surtout à cause de ces derniers qu’il donnait l’impression d’être aux abonnés absents. « Je sais que tu connais le refrain, mais d’habitude ça te chiffonne pas comme ça et j’ai pas vu que c’était le cas. » Son regard ne lâchait pas celui de la jeune femme, alors qu’il émettait là qu’une simple vérité: il ne s’était pas aperçu pour une fois que cela la dérageait qu’il ne soit plus autant présent qu’avant. Pendant longtemps, l’idée de simplement être au travail suffisait à excuser tous les maux, même avant qu’il se permette de batifoler ici et là; apparemment les choses étaient plus complexes désormais mais comme il n’était guère assez présent, il ne s’en était pas aperçu. « Je sais que c’est pas comme ça que tu vois les choses, mais promis dans quelques mois ce sera plus simple. » Parce-que le cas sur lequel il bossait en ce moment serait terminé - mais il y en aurait toujours un pour prendre le relais. Etat donné qu’il était tout fait conscient de tout ça, il ne laissa pas le temps au silence entre eux de s’imposer. « Mais je peux faire des efforts pour qu’on ait plus de temps tous les deux, c’est vrai. » Ca impliquerait une nouvelle logistique, mais il ferait en sorte de. « Ca fait longtemps qu’on a pas été diner au restaurant tous les deux, maintenant que tu m’en parles. »

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Elle ne savait pas bien pourquoi elle avait soudainement décidé d’insister sur le sujet, peut-être parce que l’ambiance du jour était venue remuer ses propres désirs. Ou bien juste parce que Nina n’avait plus le cœur à rester patiente. C’était un mélange de tout qui avait créé une réaction à la chaîne au point de la transformer lentement en une gamine exigeante. « C’est toi qui m’as demandé d’être patient et de rien précipiter. » Nina ne sut retenir un rire nerveux. Il ne s’était pas aventuré à prononcer les mots interdits, mais elle avait pris la référence comme telle. Oui, elle lui avait demandé du temps après qu’il l’est forcé à commettre un acte qu’elle ne s’était jamais vu envisager. « Une année entière c’est écoulée depuis Ben. » Contrairement à lui, elle se souvenait de la date. Elle ne pourrait jamais l’oublier. Cette dernière était gravée sur sa peau au fer rouge, souvenir indélébile de ce dont elle avait dû renoncer ce jour-là. Pour lui. Symbole de tout ce qui semblait lui manquer depuis. « On peut discuter date. On peut discuter lieu de réception. On peut engager un wedding planner dès demain si tu veux. » Si elle voulait – rengaine éternelle d’un Ruben qui avait su mettre le genou à terre, mais qui n’était pas le moins du monde déterminé à lancer ce qu’il avait lui-même engranger. N’importe quelle femme aurait été ravie de se voir laisser les rennes de l’organisation, Nina n’avait clairement aucun goût à devoir gérer des dégustations de gâteaux et autre réunion sans fin pour déterminer la couleur des serviettes et le scintillement de l’argenterie. « Je demande pas d’extravagance, tu sais. » Il devrait l’avoir deviné après sept années passées à ses côtés. Nina ne rêvait pas de niaiseries comme Rory. Une belle robe certes, un joli lieu peut-être dans la nature, mais pas une liste d’invité plus longue que ses années d’études et surtout pas de cascades de tulles et fleurs en tout genre. Nina rêvait de simplicité pour s’unir à celui qu’elle aime. « Même une cérémonie toute simple. » Elle pouvait tout brader, ses envies et les attentes de la société, elle n’en avait que faire. « Même rien que nous deux si c’est ce que tu préfères. » Il leur faudra des témoins, mais ce n’était qu’un détail. Ruben était venu planter l’idée d’un mariage dans son esprit et désormais, Nina ne saurait s’en défaire. Pour le reste, elle pouvait tout adapter tant qu’elle finissait par devenir sa femme et plus uniquement sa fiancée.

« Le genre de couple qui passe plus de temps chacun de son côté qu’ensemble, tu veux dire ? » Une infime distance physique venait de se creuser entre eux. « Le genre de couple qui se complet dans sa routine et qui reste ensemble par habitude plus que par désir. » Ceux qui se laissent tellement happer par le quotidien que plus rien ne leur semble anormal, que la distance devient une habitude et les moments partagés une surprise plus rare que le passage d’une comète dans un ciel étoilé. « Ceux qui se croisent sans ce regardé. » Tout ce que Nina a toujours cherché à fuir, de peur d’entrer dans le cercle vicieux dont elle a été témoin toute sa vie. Elle ne veut pas le laisser s’échapper au point que Ruben ne devienne que son colocataire, une présence qui flotte parfois dans son appartement, mais avec qui elle ne partage plus une complicité. Ils n’en étaient pas là, mais il s’agissait d’un cauchemar qui pouvait la tenir éveiller. « Non, pas du tout. » Elle avait toujours cru sans l’ombre d’un doute. Aujourd’hui, Nina n’était plus certaine de le croire à 100%. Elle ne doutait de rien Nina, ce n’était pas dans ses habitudes, mais ses traits pouvaient trahir ce sentiment noir qui venait à empoisonner ses pensées.

« Je sais que j’ai été trop pris par le boulot ces derniers temps. » N’importe qui aurait levé les yeux au ciel face à cet argument, mais pas elle. Pas alors qu’ils ont toujours partagé ce désir unique de faire grandir leur carrière ensemble. Elle comprenait toute la passion que Ruben déversait dans son travail. Elle l’admirait même pour cela. « Je sais que tu connais le refrain, mais d’habitude ça te chiffonne pas comme ça et j’ai pas vu que c’était le cas. » Il n’avait pas vu parce qu’elle n’avait rien laissé paraître. Nina ne voulait pas réclamer, elle ne voulait pas être cette ingrate qui lui demandait encore de freiner ses heures de travail quand il lui avait tant de fois fait comprendre que ses heures de gardes passeraient avant tout. « Je vais pas te reprocher tes heures quand j’en ai fait autant que toi le mois dernier. » Ils compensaient comme cela. À enchaîner les gardes, enchaîner les opérations. Prouver à leurs supérieurs qu’ils étaient sur le terrain et morts de faim. « Parfois, je me sens seule. » Juste un peu, quand elle ne l’avait pas vu passer la porte de l’appartement, quand ils se croisaient à peine dans les couloirs ou l’ascenseur. Ce n’est pas qu’elle avait besoin de lui pour fonctionner. Nina n’irait pas jusqu’à clamer ce genre de besoin d’extrême. Mais sans être ce genre de personnes qui ont besoin d’être collé l’un à l’autre, elle appréciait le savoir tout près. Entendre le bruit de sa respiration avant de s’endormir, sentir la chaleur de son corps, le savoir assez prêt pour frôler sa peau au moins mouvement sur le matelas. « Je sais que c’est pas comme ça que tu vois les choses, mais promis dans quelques mois, ce sera plus simple. » Elle savait tout cela. Elle n’était même plus certaine de comprendre pourquoi elle était venue à lui parler de tout ça. Comme un trop plein qui ne demandait qu’à se déverser entre eux, au final. « Mais je peux faire des efforts pour qu’on ait plus de temps tous les deux, c’est vrai. » Nina releva les yeux vers lui, il paraissait si confiant et en même temps si distant avec ses bras croisés sur son torse. D’un geste lent, elle vint défaire ce nœud de bras pour s’approcher un peu plus de son étreinte. « Ça fait longtemps qu’on a pas été diner au restaurant tous les deux, maintenant que tu m’en parles. » Des mois. Elle ne se souvenait même plus vraiment de la dernière soirée qu’ils avaient passée en tête-à-tête en dehors de l’appartement. « Ça fait longtemps qu’on n'a pas fait tout un tas de choses à deux. » Elle n’avait jamais su se contenter de quelques miettes d’attention. Nina avait besoin d’exister dans le regard de son fiancé. Blotti dans le creux de ses bras, elle laissa sa main droite glisser sur son torse. « Tu m’emmène danser ? » Ce soir, il n’était qu’à elle, sans préoccupation de l’hôpital. Elle n’avait plus envie d’insister sur le mariage. Tout ce qu’elle désirait, c’était l’attention de Ruben.

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« Une année entière c’est écoulée depuis Ben. » Même plus d’une année. « Je sais que tu penses que je m’en rappelle pas, mais c’est pas le cas. » Il ne manifestait bien sur pas autant d’attachement et de ressentis envers cet événement qu’elle, mais ce n’était pas pour autant qu’il mettait tout ça derrière lui sans avoir une pensée et un souvenir. Il n’avait pas souhaité que tout cela arrive, et il n’avait pas souhaité que cela fasse autant de peine à Nina - même s’il comprenait dans le sous-entendu de ses mots, son ton et son regard qu’au moins une partie d’elle pensait le contraire. Elle ne pouvait cependant pas nier que c’était effectivement elle qui avait demandé à Ben du temps, de l’espace, ce qu’il lui avait accordé sans broncher un seul instant - il y avait trouvé son compte plus tard, certes, mais il l’avait tout de même fait initialement alors qu’il ne gagnait rien au change.

« Je demande pas d’extravagance, tu sais. » Pour le mariage. «  Même une cérémonie toute simple. Même rien que nous deux si c’est ce que tu préfères. » C’était là une dernière idée qui lui fit hausser faiblement un sourcil sur son visage - peut-être même que Nina ne s’apercevrait pas du changement, tant ce dernier passait inaperçu. Mais ce serait mentir que de dire que cette dernière idée ne lui semblait pas judicieuse; nombreuses seraient surement les personnes à leur reprocher ce choix là, mais cela lui semblait être un compromis intéressant. Après tout, il l’avait demandé en mariage initialement parce-que c’était des histoires qui les regardaient tous les deux et personne d’autre - à peu près, disons -, cela serait logique de continuer sur cette lancée. Et puis, s’ils se contentaient d’un mariage en très petit comité, leurs témoins et eux deux, ils n’auraient pas nécessité de rallonger encore les délais. Ben avait toujours désiré que les choses se fassent plutôt rapidement; et si Nina n’était pas tombée malencontreusement enceinte entre temps, ils seraient déjà mariés et peut-être même que son aventure avec Mavis serait loin derrière eux. Peut-être. Il ne avouait être sur, mais peut-être que les choses auraient pris un tournant différent. Ce qui était sur en tous cas, c’était qu’il l’avait demandé en mariage initialement avec l’idée que tout pourrait arriver rapidement dans la foulée. Et comme la jeune femme semblait en avoir sa claque d’attendre… « J’ai trop bu pour qu’on prenne ce genre de décision ce soir, mais j’aime bien l’idée du que nous deux. » Il considérait cette dernière avec son regard sérieux: ce n’était pas rien.

« Le genre de couple qui se complet dans sa routine et qui reste ensemble par habitude plus que par désir. Ceux qui se croisent sans ce regardé. » - « C’est pas nous ça, alors. Je sais pas te croiser sans te jeter un regard, même si tu t’en aperçois pas. » Qu’importe où leurs rencontres pouvaient se faire et où leurs chemins pouvaient être amenés à prendre un tournant similaire, Ruben n’avait jamais su ne pas regarder Nina. Depuis le début, cela ne changerait pas avec le temps et les épreuves.

Ce n’était pas non plus la charge de travail qui se voyait être importante de son côté, malgré tout et pour de vrai, qu’il cesserait d’agir de la sorte. Simplement, si jusque maintenant cette carte joker là n’avait jamais mal été perçue, les choses semblaient avoir un peu changé dans le regard de la blonde et il ne s’en était pas aperçu. Elle pourrait lui reprocher de ne pas être assez présent pour se rendre compte de ce type de choses, il n’aurait aucune défense valable en réserve il était vrai. « Je vais pas te reprocher tes heures quand j’en ai fait autant que toi le mois dernier. » Elle devait même en avoir fait davantage: il n’effectuait pas réellement toutes les heures qu’il disait allouer à son travail. Il y était bien trop souvent pour que cela soit raisonnable, mais il y avait une partie qu’il prétendait dédier à sa pratique là où il était en réalité dans d’autres bras. « Parfois, je me sens seule » Il pinça un instant ses lèvres, pour se empêcher la seconde suivante: il aurait voulu s’excuser auprès d’elle, mais les mots n’arriveraient pas à passer la barrière de ses dites-lèvres. C’était pourtant simple, des excuses; mais il ne les penserait pas et il savait qu’elle saurait le lire dans son regard que c’était le cas. Il était bon menteur, mais elle le connaissait depuis bien longtemps aussi. « C’est pas mon intention. » Ni l’intention de son travail, ni l’intention de leur ambition plus grosses que le monde - surtout celle de Ruben. Parfois, il aurait aimé que les choses soient plus simples dans son esprit et qu’il ne soit pas le type d’homme qu’il était devenu avec le temps. Il se disait que la vie à simplement aimer et chérir une femme pouvait se révéler être douce et simple. Quand il remettrait les choses en perspective, il comprenait que c’était très peu pour lui et qu’il n’aurait pas été satisfait d’une telle tournure d’événements.

Lentement, les mains de Nina vinrent défaire les bras croisés sur le torse de Ruben - il ne chercha pas un seul instant à lutter contre son initiative, et au contraire resserra tendrement son étreinte autour d’elle lorsqu’elle se blottie contre lui. « Ça fait longtemps qu’on n'a pas fait tout un tas de choses à deux. » Elle ne pouvait pas le voir, mais il pinça fortement les lèvres tout en fermant un instant les yeux; ce n’était pas une riche idée avec tout l’alcool qu’il avait bu, cela lui donna un brin la tête qui tourne. Pour passer la sensation et passer inaperçu, il rouvrit les yeux et déposa un baiser sur le dessus du crâne de la blonde. « Tu voudras qu’on aille au match de rugby de Rhett le mois prochain ? » Il n’était pas tout à fait sur de s’y rendre initialement, mais cela pourrait être une super opportunité de rancard entre eux - d’autant plus après cette conversation. « C’est un truc caritatif qu’il organise avec Evelyn, si j’ai bien compris. » Avec douceur, de sa main libre, il releva le menton de la jeune femme pour que leurs regards puissent se croiser. « Tu viendrais en date avec moi au stade ? » Peut-être que pourrait être aussi simple, finalement; peut-être compliquait-il les choses pour rien.

« Tu m’emmène danser ? » Ce n’était pas une bonne idée, ils risquaient de basculer à tout moment le long du chemin jusque la piste de danse mais tant pis: il passa sa seconde main sous les cuisses de la jeune femme, la première sécurisant déjà la prise autour de sa taille, pour la soulever du sol et la porter dans ses bras - dérobant un baiser au passage. « Vos désirs sont des ordres. » Il avait déjà dérapé ce soir, son portable en sécurité désormais dans la poche de sa veste il ne savait trop où dans le vestiaire qu’ils quittaient pour rejoindre la piste de danse.

(c) harley & riley-keoughs

all the parties will just fade out

@RUBEN HARTFIELD & NINA

« Je sais que tu penses que je m’en rappelle pas, mais c’est pas le cas. » Elle ne savait jamais trop quoi penser de tout ce qui avait bien pu se dérouler l’an passé. Elle avait vu la peine de Ruben, un simple flash qui n’avait habité les traits de son visage que le temps d’une soirée. Après cela, le sujet était devenu tabou, tel un sale petit secret que personne ne souhaiterait déterrer. Nina ne savait jamais sur quel pied danser avec lui, dès qu’il s’agissait d’évoquer à demi-mots ce qui aurait pu être, mais qui ne l’a jamais été.

Elle ne souhaitait pas ressasser un passé révolu. Il n’y avait plus matière à débattre depuis si longtemps. Nina avait choisi son couple plutôt que son désir de maternité. Incapable de dire si elle le regrettait réellement ou non, elle refusait à ses pensées de divaguer à nouveau vers cette sensation de vide qui ne l’a jamais réellement quitté après sa visite dans cette clinique sinistre. Son désir d’enfant n’était plus un sujet à aborder. Leur mariage, en revanche, restait une véritable priorité. Elle lui en avait voulu d’avoir imposé ses choix, mais Nina était certaine d’une chose : elle ne pouvait envisager sa vie sans Ruben à ses côtés. Qu’importent les conflits et ce qu’ils avaient pu traverser. Nina n’en avait que faire de l’opinion des autres quant à sa relation et cela allait même jusqu’à la manière dont ils choisiraient de s’unir l’un à l’autre. Leurs proches s’attendant à une cérémonie dans les formes, un dîner digne de ce nom et tous les froufrous et fantaisie que l’on qualifie à tort de rêve de petites filles. Elle ne rêvait pas de cela, Nina. Le mariage devenait un symbole de leur vie à deux. Juste eux deux. Elle ne ressentait pas le désir d’amener qui que ce soit dans la bulle qu’avait toujours été sa relation avec Ben. Et à y réfléchir, Nina se demandait si ce n’étaient pas les expectations des autres qui les faisaient sans cesser de repousser le moment de choisir une date pour leur union. « J’ai trop bu pour qu’on prenne ce genre de décision ce soir, mais j’aime bien l’idée du que nous deux. » Il n’avait pas dit non, c’est tout ce qu’elle retenait. « On en reparlera. » Dans un autre contexte, à un autre moment. « Que nous deux. » qu’elle répéta pour ancrer l’idée un peu plus profondément.

« C’est pas nous ça, alors. Je sais pas te croiser sans te jeter un regard, même si tu t’en aperçois pas. » Un fin sourire vint étirer ses lèvres. Ses doigts venant effleurer la joue de Ruben si déterminé à lui faire entendre que rien n’avait changer. Elle le croyait, elle finissait toujours par le croire quand il la regardait comme ça.

Il n’était plus question de laisser une distance s’imposer entre eux. Nina cherchait sa proximité, une chaleur que seuls les bras de Ruben savaient lui procurer. « Tu voudras qu’on aille au match de rugby de Rhett le mois prochain ? » Surprise par la proposition soudaine, elle se redressa pour croiser le regard de Ben. « C’est un truc caritatif qu’il organise avec Evelyn, si j’ai bien compris. » Elle pouvait au moins lui accorder l’originalité de son idée et la spontanéité qui précédait sa demande. « Tu viendrais en date avec moi au stade ? » C’est peut-être bien tout ce qui leur fallait. Une activité qui leur permettrait de se souder à nouveau. « Avec plaisir. » Elle répondit dans un sourire, embrassant légèrement les lèvres de Ruben. « Encore plus si tu me dis qu’on a le droit de tacler Rhett. » Elle ne connaissait pas grand-chose à ce sport, mais Nina était toujours partante pour de nouvelles aventures et ça, Ben le savait.

Elle éclata de rire lorsqu’il la souleva dans ses bras. Ses jambes s’enroulant autour de la taille du médecin. « Vos désirs sont des ordres. » À s’écouter, elle le garderait ici, dans ce vestiaire, avec beaucoup moins de vêtements et bien plus de contact encore. Mais Nina n’oubliait pas où ils se trouvaient. Ses talons restèrent sur le sol, abandonner depuis longtemps. Ils s’autorisaient enfin à lâcher prise, provoquant quelques rires sur leur passage. Aux yeux de tous, ils restaient le couple parfait. Et à virevolter sur une musique qu’elle jugerait ringard le reste du temps, Nina se sentit un peu plus légère. Ruben n’a jamais cessé de la regarder.