Elle s’agite sur le canapé, à tenter de canaliser un maximum de créativité, une playlist qui tourne en aléatoire, offrant un fond sonore à la pièce. Positions aussi diverses qu’inconfortables à mesure que l’immobilisme titille les muscles, l’ordinateur bougeant en même temps que sa propriétaire, callé sur les cuisses d’abord, posé sur un coussin l’instant d’après. Le regard alterne entre l’écran rempli par plusieurs fichiers et le tableau blanc trônant dans un coin de la pièce, orné de diverses idées qui, a contrario des derniers mois, se trouvent plus censées que les tentatives initiales, ressemblant davantage aux premiers piliers d’un projet qu’à de vulgaires essais balancés au gré du désespoir. L’escapade londonienne dans les locaux du label commence à porter ses fruits, même si les négociations ont pesé mentalement, et que tout reste pour le moment attaché à la condition de pouvoir convaincre que sa vision produira un meilleur résultat que la stratégie initiale du label, la perspective d’une liberté artistique finale relance l’inspiration, un peu plus chaque jour. Lunettes sur le nez afin de délayer l’inévitable migraine qui l’attend à force de s’arracher la rétine en fixant la lumière artificielle, la concentration est telle que la mélodie du téléphone de la suite lui parvient difficilement, noyée dans l’ambiance, décrochant au dernier moment. La réception lui annonce l’arrivée de Jordan pour cette session musicale sans prétention sur laquelle ils s’étaient entendus, initialement prévue au début du mois précédent, les événements ont forcé son report jusqu’à aujourd’hui. Le décalage est plutôt bénéfique, de cette manière, les détails autour du futur album ont eu l’occasion de se décanter avant qu’ils ne puissent vraiment s’y mettre, évitant certaines mésaventures potentielles.

Les quelques coups à la porte l’invitent à mettre fin à sa précédente activité afin d’aller accueillir son invité, qu’elle trouve bien plus chargé qu’elle ne l’aurait imaginé pour une simple séance de musique. « J’imagine même pas avec quoi t’aurais débarqué si on avait prévu un truc plus sérieux. » Un studio en pièces détachées portées par une cohorte d’employés de l’hôtel. « Rentre, je t’en prie. » Elle se décale, lui offrant la place de passer avec l’ensemble de son attirail. « Fais gaffe au chien. » Plus calme qu’à son habitude, l’animal observe la scène de manière impassible, posé au milieu du passage. « Tu peux te poser dans le salon, fais comme chez toi. » Il a toute la place afin de s’installer, rapport au côté un peu maniaque de June, rien ne traîne nulle part. Elle referme la porte à sa suite avant de rejoindre la pièce juste mentionnée, prenant le temps d’aller couper la musique ambiante, histoire qu’ils puissent s’entendre sans avoir à élever la voix. « Je commençais à croire que nos calendriers allaient jamais se synchro. » Un peu plus de deux mois se sont écoulés depuis leur première entrevue autour d’un milkshake, jamais disponibles au même moment pour se poser dans une pièce. « Quoi de neuf ? » Qu’elle s’enquiert, le temps que tout soit en plus avant de commencer.

« C’est vrai que t’avais évoqué tes déboires la dernière fois. » Sans rentrer dans les détails, simplement qu’ils étaient suffisants pour compromettre l’utilisation de son studio et qu’il devait partir à la recherche d’une nouvelle habitation. D’où le fait que leur petite session jam du jour prenne place dans la suite de l’Anglaise, obligeant Jordan à débarquer avec une partie de son matos sur le dos. « Vous avez trouvé plutôt rapidement. » Qu’elle lâche au hasard, n’ayant aucune idée si trouver une maison en l’espace d’une paire de mois peut être considéré comme rapide dans une ville comme Brisbane. Elle n’y connaît rien en immobilier, même avec un appartement à Londres et une maison à San Francisco, d’autres se sont occupés du sale boulot, June n’ayant eu qu’à visiter et donner son accord. Face aux précisions de la localisation, elle plisse les yeux en signe de réflexion dans une feinte de concentration avant d’avouer rapidement. « J’ai absolument aucune idée d’où ça se situe. » Elle ne possède déjà pas le plus grand sens de l’orientation en temps normal, autant dire que c’est encore pire dans une ville dont elle n’appréhende toujours pas la géographie. Même avec une carte sous les yeux, pas certain qu’elle puisse pointer l’endroit désigné sans qu’on ne l'aiguille fortement dans la bonne direction. Sa question précédente lui est retournée alors qu’elle regarde Jordan préparer ses instruments. « Pas grand-chose. J’ai eu l’occasion d’aller faire un tour à Londres afin de discuter avec le label. Beaucoup d’administratif et un peu d’artistique. » Version édulcorée au maximum, elle met de côté toutes les prises de tête qui ont ponctué les réunions jusqu’à réussir à trouver un accord commun. Pas la peine d’étaler les différents entre sa vision et celle du label. Ses nerfs ont déjà lâché une fois face à la frustration, pas question d’emprunter à nouveau cette pente. Ils lui laissent une chance de faire les choses comme elle l’entend, à elle de saisir l’opportunité afin de surmonter ses doutes, ses angoisses et de montrer ce dont elle est capable sans qu’on ne lui tienne la main du début à la fin. « Sinon, je passe la majeure partie de mon temps à bosser pour trouver la direction de l’album. » Elle pointe le tableau un peu plus loin. « J’ai des idées sur le style et sur le message général, mais j’ai encore du mal à transcrire ça en texte. » Elle avance, pas avec des bottes de sept lieues, mais davantage qu’il y a encore une paire de mois. La page n’est plus inlassablement blanche, grattant le papier de plus en plus régulièrement, même s’il ne s’agit que de mesures éparses. « Ouais, elle est pas mal. » Suffisamment confortable pour tout le temps qu’elle y passe. « Point positif, j’ai rien à faire, que ce soit le ménage ou la cuisine. Point négatif, c’est pas l’environnement le plus stimulant. » Le problème ne vient pas de la chambre en elle-même, mais plutôt de la solitude qui l’accompagne, mais de l’effet impersonnel se dégageant de ce genre de lieu, aussi luxueux puisse-t-il être. « On s’y met ? » Elle récupère son ordinateur, afin d’avoir accès à l’ensemble de ses notes. « T’as bossé quelques mélodies ou ça va être de l’improvisation au feeling ? » La finalité n’a pas d’importance, ils sont là dans le but de tenter jusqu’à ce que les choses cliquent. « Ah ! Et si tu veux un truc à boire, autre que de l’eau, ou à manger, tu prends le téléphone, le numéro du room service est écrit à côté. »

« Tu viens à peine d’installer tout ton matos, t’es certain de vouloir déjà tout bouger de nouveau ? » Contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle accueille l’idée avec un certain entrain. Le confort de la suite n’est pas négligeable pour leur session, mais comme Jordan le précise, la vue des mêmes murs impersonnels, depuis plusieurs mois maintenant, commence à faire naître un sentiment de lassitude affectant divers aspects. Elle a mis le temps, avant de s’en rendre compte, trop préoccupé à suivre la ligne de conduite dictée avec l’objectif de garder l’équilibre. Mais force est de constater que se couper d’une grande partie des stimulations extérieures ne reste pas un plan viable sur une longue durée. Elle a besoin de retrouver un certain rythme, June, en faisant attention d’en garder la maîtrise pour ne pas retomber dans ses travers. « Si ça te dérange pas, je suis partante pour une session au grand air. » Au moins, il n’aura pas besoin de porter tout ce qu’il vient de ramener en solitaire. « Rain check sur la visite de la maison par contre. J’viendrai avec grand plaisir la prochaine fois, surtout vu comment tu me la vends bien. Mais déjà qu’on a eu du mal à se coordonner pour en arriver ici, autant éviter d’y ajouter un trajet supplémentaire. » Quarante minutes de bagnole, auxquelles s'ajoutent le temps de remballer tout son équipement, de profiter de la vue annoncée comme exceptionnelle, de tout réinstaller, l’ensemble paraît bien trop long. L’air de rien, il y a une certaine impatience qui prend forme concernant cette session musicale, suffisante pour se focaliser sur l’alternative offrant le plus de proximité géographique, en dehors de l’hôtel. Elle voudrait s’y mettre rapidement, sentant que les choses commencent enfin à se débloquer, le moment semble opportun dans l’idée de trouver les premières bases du projet, celles sur lesquelles ils pourront construire solidement afin de proposer une œuvre digne de ce nom. « Il y a un parc juste à côté, cinq minutes de marche, et c’est assez calme pour qu’on s’y pose sans être dérangés. » Certes, la plage est encore plus proche, l’Emerald étant situé en bord de mer, mais son aversion pour le sable ne lui laisse même pas considérer cette option. Elle commence déjà à s’agiter, enchaînant plusieurs aller-retours dans la suite afin de choper le nécessaire pour la petite expédition improvisée, rassemblant quelques affaires, plaçant son ordi dans un sac à dos, casquette sur la tête, lunette sur le nez. « Dis-moi ce qu’il faut prendre et on trace. » Il leur faut encore quelques minutes pour s’organiser à la va-vite avant de quitter les lieux en direction de la verdure, le tout sous les yeux d’un Moka vivant la scène comme on regarderait un spectacle baignant dans la confusion, ayant toutefois bien vite compris qu’il ne serait pas de la sortie pour cette fois.

Si l’agencement géographique de Brisbane lui échappe toujours malgré les mois passés dans la ville, les alentours de l’hôtel, eux, commencent à ne plus avoir de secrets, si bien qu’elle est capable de s’y orienter – à peu près – correctement. Les rues défilent jusqu’à atteindre le parc précédemment mentionné, dans lequel les deux musiciens errent jusqu’à trouver un spot convenable. Le temps est idéal, de la température à l’allure du ciel, les rayons du soleil entrecoupés par la présence de rares nuages. « Là, on devrait être plutôt tranquille. » Lance-t-elle en désignant l’endroit, posant ses affaires à même le sol comme pour marquer un territoire désormais en leur possession. Le temps de se poser, de déballer, à nouveau, le matériel embarqué et les voilà dans un studio à ciel ouvert. « Je te laisse l’honneur des premières notes. » Une vieille habitude qu’elle traîne, de toujours écouter la moindre musique avant de s’y joindre, le temps de se caler sur un rythme convenable et de trouver quelques vieilles mesures pouvant se prêter à l’exercice.

Ils s’offrent un studio à ciel ouvert, improvisant avant même l’envolée des premières notes de musique, décidant, presque sur un coup de tête, de troquer les murs de l’hôtel pour une vue beaucoup plus vivifiante. L’ensemble de matos à peine installé est remballé dans la foulée, avant de prendre la direction d’un parc avoisinant, jusqu’à trouver un endroit calme où ils pourront vaquer à leur session sans craindre d’être dérangés pour un brouhaha environnant. La pression ne fait pas partie des invités à chacune de leurs discussions, le décor dans lequel ils vont évoluer ne fait que le confirmer, malgré l’enjeu derrière la recherche d’entente musicale, ils avancent comme deux personnes prêtes à faire de la musique simplement pour le plaisir, et non comme s’ils y avaient basé une carrière. Pas besoin d’installation afin de jouer en plein air, tout est posé à même le sol avant que les premières notes ne viennent se faire entendre. Elle laisse passer quelques boucles, le temps de trouver le rythme adéquat, qu’une paire de mesures lui viennent en tête, accrochant d’anciennes paroles à l’aide de transitions improvisées sans grande prétention. Rien de concret en soit, si ce n’est des tentatives de s’accorder avec la mélodie sortant de l’imagination de Jordan, harmonisant le tempo de sa voix avec les variations et les essais lyriques du musicien. La scène s’entoure rapidement d’un voile de nostalgie, rappelant une époque où la musique n’était pas confinée entre les murs d’un studio, sans les contraintes extérieures, avec comme seule vocation de passer le temps et de profiter sans se soucier d’autre chose. Tout n’est pas parfait, dans leur petite entreprise du jour, bien au contraire, mais ils ne sont pas là avec l’objectif de sortir un véritable son, alors qu’importe les approximations, les minutes de blanc avant de réussir à se relancer à la suite d’une tentative absente de toute alchimie. Les maladresses ne font qu’indiquer les endroits sur lesquels leurs styles respectifs ne font pas bon mélange, permettant de se concentrer sur le reste. Et il y en a suffisamment, des moments de concordances, afin qu’ils puissent se dire qu’un projet en commun est réalisable. « Y’a un certain potentiel, t’as jamais pensé à te reconvertir dans le rap ? » Qu’elle balance en souriant à Jordan à la suite de son improvisation. « On aurait pu échanger les rôles si je connaissais plus de trois accords sur une guitare. » Même pas certaine de pouvoir sortit l’ombre d’une mélodie avec sa maîtrise inexistante de l’instrument, ou n’importe quel autre. « J’aime bien l’idée de rapper sur des instruments classiques. » L’inverse de tous ces beats qui n’ont pas d’autre habillage qu’une source électronique sortant tout droit d’un logiciel informatique, comme l’immense majorité des instrumentales animant la scène hip-hop. Elle a déjà donné dans le genre, et sans rien avoir contre, elle a besoin de s’orienter vers quelque chose de différent, cherchant une sorte de cassure avec ce qu’elle a déjà pu réaliser avec son frère par le passé. « T’as quoi comme autres instruments à ton actif ? » Les prémisses d’une idée en tête, envie résultante de l’échange musical venant de prendre place, offrant une réponse à la mise en scène des rares idées qu’elle a jugée assez bonnes pour ne pas les balancer à la poubelle dans le processus créatif qu’elle galère à rendre efficace. « Batterie ? Piano ? Je me souviens plus si tu m’as déjà donné l’info la dernière fois. » Elle a beau fouiller sa mémoire du mieux possible, rien ne vient. « J’pense qu’on peut mettre sur pied un projet qui se démarque de la masse et qui met tout le monde d’accord. » Elle a de l’ambition, sans chercher à s’en cacher, ce qui explique aussi pourquoi l’Anglaise galère autant à trouver le bon chemin pour faire avancer ses idées. Elle veut l’album que tout le monde reconnaît aux premières notes, qui touche sur chacun des textes. Peu importe le nombre de marches sur le chemin du sommet et les galères qui vont plomber le voyage. Elle veut prouver, une fois pour toutes. « Toujours partant ? »

Plusieurs mois, qu’elle griffonne à la moindre occasion le semblant d’inspiration auquel son esprit lui laisse accéder. L’exercice avance avec un peu plus de facilité à mesure du temps, bien que la résultante se voie, en grande majorité, rapidement mise de côté, systématiquement jugée trop faible par rapport à ce qu’elle voudrait mettre en place. Elle manque de stimulation, enfermée dans son quotidien aseptisé, facilitant la tenue de ses résolutions tout en compliquant l’aspect créatif dont elle a besoin. Cette escapade improvisée, à se retrouver dans un parc, sonne comme une libération. Ils se retrouvent à jouer de la musique sans pression aucune. Aucun public, pas d’attentes et une absence de contraintes, juste de l’improvisation, des tentatives qui ne font pas toutes preuves de grâce, entrecoupées d’hésitations et ponctuées par quelques notes douteuses. Le mélange a tout d’imparfait, et pourtant, June ne sait plus depuis combien de temps elle ne s’est pas sentie aussi à l’aise dans un semblant de processus créatif. Le son des cordes comme unique instrument fait naître les prémices d’une idée, infiniment plus sérieuse que toutes les précédentes, celles envoyées dans les méandres de l’oubli aussi rapidement qu’elles ont été pensées. « J’irais pas jusqu’à prétendre vouloir, ou même pouvoir faire pleurer les gens. Mais dans le fond, c’est là que je veux en venir, la capacité de transmettre les émotions. » Elle n’est pas suffisamment versée dans le monde de la musique classique pour rentrer dans des détails techniques, ce qui ne l’empêche pas d’avoir conscience que les instruments restent bien meilleurs dans l’aspect émotionnel que des battements électroniques. « Je m’attendais pas à ce que tu sois un orchestre à toi tout seul. » Rien qu’à la complexité qu’elle lie à la maîtrise d’un seul instrument, être capable de jouer d’à peu près tout avec un niveau suffisant lui semble digne d’un surhomme. « Mais c’est parfait, un peu comme si on avait un potentiel illimité. » Pas de frustration de se retrouver bridé, que le projet soit bloqué à attendre qu’on puisse leur offrir une solution. « J’ai besoin d’un peu plus de temps pour être certaine de ce qu’on va faire. Mais déjà, piano, violon, guitare, basse, batterie, fais-toi plaisir, vraiment. » L’Anglaise ne fait jamais dans la restriction, toujours à viser le plus haut possible, incapable de se contenter du moyen. La versatilité que Jordan peut apporter à l’album lui donne déjà, à elle seule, un aspect unique. Pas question de lui imposer de limites.

Leurs sourires se répondent lorsqu’il confirme être toujours partant pour cette entreprise musicale. Ils ont tenu à faire les choses dans l’ordre, s’assurer que tout concorde avant de se lancer dans un projet qui, même s’il n’en est qu’à ses balbutiements, reste déjà envisagé comme une montagne de travail et d’ambitions. Tout s’est aligné depuis leur première entrevue jusqu’à cette petite séance d’improvisation, hormis quelques difficultés à faire correspondre leurs emplois du temps, faisant sensiblement traîner les choses. Alors cette réponse, ces sourires, ils sonnent comme un accord tacite pour se lancer pleinement dans l’élaboration de l’album. Sans attendre plus longtemps, Jordan partage ses précédentes productions, celles s’approchant le plus de la description abstraite faite par June. « J’aime bien. Toutes les variations possibles en accentuant un instrument par rapport aux autres. » De l’ensemble de sa carrière, elle n’a que rarement touché à la production, de simples retouches çà et là. Les années à observer son frère lui ont tout de même appris l’importance cruciale de cet aspect. « C’est là-dessus qu’il faut se baser. » La certitude dans ses paroles, elle donne l’impression que quelque chose vient de se déverrouiller dans son esprit, l’impulsion nécessaire afin de vraiment se relancer, initiée par la collaboration avec Jo, complétée par la dynamique naissante avec Jordan. « J’en dis que c’est parti ! » Déjà impatiente de s’y mettre. « Donne-moi une ou deux semaines, le temps de vraiment bien tout poser à plat. » Elle a besoin de faire les choses dans l’ordre, afin de réussir à lui partager sa vision de manière parfaite. Au-delà, ce laps de temps leur permettra aussi de bosser un peu avant de se revoir, histoire de ne pas partir de rien. Jordan pourra s’essayer sur quelques sons, June gratter une paire de mesures. « Et ensuite, on démarre officiellement dans ton studio. Sors ton agenda, on fixe une date maintenant, y’a pas moyen qu’on perde du temps une seconde fois. »