Limiter les contacts le plus possible. Se parler qu'en cas d'extrême nécessité et se répondre qu'à moitié. Voici l'ambiance qu'il y a entre ta soeur et toi. Et t'en à rien à foutre. Tu veux pas faire d'effort et elle veut pas non plus que t'en fasse. On peut presque dire que tu respectes son choix. De toute façon, à quoi ça sert de renouer les liens fraternels alors que tu seras reparti d'ici quelques semaines tout au plus ? Tu espérais même être rentré à Londres bien avant ça, mais c'est plus compliqué que tu l'aurais pensé de gérer toute la paperasse d'un mort. Maisie est sûrement déjà prête à tout régler ça toute seule. Tu pourrais te casser et personne ne serait surpris que tu t'occupes de rien. Et puis, Madelyn n'a que des dettes à vous léguer. Rien de très excitant qui pourrait te donner envie de rester. T'es là quand même et tu comptes essayer d'aider. C'est bien la seule chose que tu peux faire pour ta soeur sans trop savoir si ça l'a fait plus chier qu'autre chose. Elle fait comme si, mais t'es pas vraiment certain qu'elle le pense vraiment. Elle ne te fait juste pas confiance et c'est comprenable. Tu comptes bien tenir parole pour une fois.

Le moins de contact en face à face on a dit. C'est pour ça que tu comptes laisser l'enveloppe sur le bureau de Maisie. Tu sais déjà qu'elle n'est pas là. Elle t'a donné l'info elle-même dans un très bref message. Alors tu suis les consignes. Tu te rends jusqu'au comptoir à pop corn qui empeste le beurre à plein nez. Il y a une seule personne derrière le comptoir. Elle est dos à toi et tu lui portes absolument aucune attention particulière jusqu'à ce qu'elle se retourne sous le bruit de tes pas. Putain. Tu figes. C'est impossible de ne pas laisser l'effet de surprise passé sur ton visage. En même temps, tu t'sens con de pas avoir porter attention plus que ça à sa silhouette. Tu la reconnaîtrait partout. De dos, de face, dans la pénombre, même les yeux fermés juste en la touchant, juste en humant son odeur. T'as espéré te retrouver devant elle tellement de fois et maintenant qu'elle est là, tu sais pas quoi lui dire. Les émotions se bousculent à l'intérieur de toi sans trop savoir laquelle ressortira du lot. Tu devrais commencer par t'excuser de lui avoir fait du mal. Autant physiquement que psychologiquement. Tu devrais, oui. C'est ce que tu aurais fais des mois auparavant. Maintenant ? Tu ne ressens que de la colère vis-à-vis de ton ancienne flamme. Tu la détestes de t'avoir brisé le coeur, d'avoir ignoré tous tes messages. Tu la déteste d'être elle, de t'faire ressentir des trucs que t'as pas envie. T'as juste envie de rebrousser chemin, de claquer la porte du cinéma avec rage sans aucune raison. Tu veux pas la voir. Tu veux pas lui parler, mais elle est là que tu le veuilles ou non. « T'es rendu avec un taf de merde. » que tu lui balances avec un regard froid. La rabaisser, tu peux pas t'en empêcher. Tu la déteste aussi pour ça. Parce qu'elle gagne quand même ton attention que tu veux pas lui donner, que tu veux pas qu'elle sache qu'elle a. Comme si c'était si surprenant qu'elle finisse dans un cinéma, probablement à récurer les chiottes. C'est déjà mieux que toi qui fait que dalle hen. « J'dois déposer ça sur le bureau de Maisie. » que tu lui dis en levant l'enveloppe sous tes yeux. Aucune chance pour que tu laisses l'enveloppe entre les mains de cette garce de Molly. Tu lui fais pas confiance. Pas pour quelque chose d'aussi important. « Tu m'ouvres et j'me casse après. » Parce qu'elle n'a sûrement pas envie de voir ta sale gueule. C'est réciproque, même si tu sais déjà que tu seras pris de remords à la seconde où tu seras partie.

@molly biggs

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Journée de merde. Chaque journée est la répétition de la veille et la veille, c’est une journée de merde. Donc chaque journée se révèle être une journée pourrie. Génial ! Journée de merde passée au boulot et elle a le malheur de se retrouver au comptoir : putain de journée de merde. Encore plus de gens. Encore plus de clients … quoique. Elle doit affronter les sourires polis, les mots gentils et la bonne humeur de ceux et celles qui s’accordent un instant particulier dans une salle de cinéma. Ils peuvent être de bonne humeur. Elle, elle doit bosser. En train d’essuyer le soda qu’elle a renversé et qui a le don de rendre son humeur encore plus pourrie, elle serre les dents en entendant un client arriver en retard. Encore un de ces connards qui pensent que c’est autorisé, poli, « malin » de venir un peu en retard pour ne pas avoir à faire la queue et éviter les publicités. Elle s’apprête à afficher son air le plus mauvais en se retournant pour finalement plisser les yeux et sentir son cœur battre un peu plus fort dans sa poitrine. Putain ! Si elle pensait avoir atteint le sol, apparemment la présence de Seth peut rendre une journée de merde encore plus merdique. Elle plisse les yeux, impassible. Elle voit ses lèvres bouger mais elle n’entend pas les paroles. Le son de sa voix, elle ne le perçoit pas. C’est un sifflement dans les oreilles : est-ce qu’elle est sur le point de faire un arrêt cardiaque ? Les prunelles de la brune ne quittent pas celui qui lui fait face. Séparés par le comptoir, elle se demande pendant une seconde combien de secondes a-t-elle besoin pour saisir la paire de ciseaux à côté de la caisse, sauter au-dessus du comptoir et planter les ciseaux dans sa jugulaire. Vingt secondes ? Plus ? Moins ? « J’dois déposer ça sur le bureau de Maisie. Tu m’ouvres et j’me casse après. » Maisie, la mention de ce prénom la ramène à la réalité. Triste réalité. Elle secoue la tête, continue d’être aussi impassible, se cachant derrière un masque d’indifférence. Elle cligne des yeux puis fixe ce qu’il tient entre les mains et qu’il désigne par « ça ». « Non », dit-elle simplement sans prendre la peine de justifier, d’argumenter, d’ajouter quoique ce soit. Le plaisir de lui dire non. Un moyen de brandir son majeur de manière figurée. Ça lui donne presque envie de sourire ; presque ! Car, elle ne sourit toujours pas. Elle a la tronche d’un cadavre. Aucune émotion. Un pas vers le comptoir, réduisant à son plus grand regret la distance qui les sépare. Le regard se pose sur les traits de celui qui avait raison de sa raison. Cet abruti était capable de la faire sourire, la faire rire, la faire avoir envie d’être « une autre ». Mais, il lui donnait également envie de hurler, de le tabasser. Un amour. Une haine. Un trop plein de sentiments et les sentiments, ce n’est pas son truc. Elle ne sait pas les gérer. « J’ai pas envie de me mêler à vos putains histoires de famille et qu’est-ce que tu viens foutre ici, en fait ? Tu pouvais déposer ce truc chez elle ou l’envoyer par la poste bordel. J’pensais pas que t’aurais le courage de sortir au grand jour … mais plutôt de te planquer dans un trou à rats, de longer les murs, de rester loin de toute forme de vie … » La voix est posée. Calme. Sereine. Pourtant, dans sa poitrine, son cœur se met à galoper. Dans ses souvenirs, il était horriblement exécrable. Dans ses souvenirs, elle le détestait. Dans ses souvenirs, il n’était pas capable de lui donner envie de l’embrasser … pourquoi cet abruti avait autant de pouvoir ? Elle soupire et finit par tendre la main avec un sourire mauvais. « T’as qu’à me donner … ça ? Je lui donnerais en mains propres … » Mauvaise idée. Elle le sait. Il le sait. Tout le monde le sait.

« Non » - « Non ? » Évidemment. C'était bien trop simple de lui promettre de lui foutre la paix en échange d'un petit service de rien du tout. Pourtant, c'est bien ce qu'elle veut, non ? Ne plus jamais voir ta sale tronche de toute sa vie. Elle ne peut pas s'empêcher de chercher les conflits Molly. Et tu peux certainement pas t'empêcher de mordre à l'hameçon. « J'te demandais pas ton avis. » que tu ajoutes par la suite de mauvaise humeur. Cette petite livraison qui aurait dû prendre une poignée de secondes risque de prendre un peu plus de temps. « J’ai pas envie de me mêler à vos putains histoires de famille et qu’est-ce que tu viens foutre ici, en fait ? Tu pouvais déposer ce truc chez elle ou l’envoyer par la poste bordel. J’pensais pas que t’aurais le courage de sortir au grand jour … mais plutôt de te planquer dans un trou à rats, de longer les murs, de rester loin de toute forme de vie … » Ouais, ce serait bien plus simple de déposer ça chez elle. Sauf que tu sais pas où elle vit maintenant. Tu lui as pas demandé, parce que tu sais qu'elle ne te l'aurait pas répondu de toute manière. Molly est bien placée pour savoir que la famille, c'est pas toujours simple. Pas pour les personnes comme elle et comme toi. Elle saurait déjà la réponse si elle n'était pas autant aveuglé par la colère - à moins que ce ne soit que la surprise de te revoir qui lui fasse un tel effet. M'ouais, tu ne peux que comprendre : ça t'fait le même effet. « C'est bon ? T'as fini ta crise de gamine capricieuse ? » qu'il demande, le gamin tout aussi capricieux, si ce n'est pas plus qu'elle. C'est l'hôpital qui se fout de la charité hen. Rien de nouveau entre vous deux. La routine. La délicieuse routine qui brûle les doigts. « T’as qu’à me donner … ça ? Je lui donnerais en mains propres … » Lorsqu'elle avance la main pour attraper ça, la tienne se resserre contre l'enveloppe avec un mouvement de recul. Plutôt crever que de lui laisser des papiers aussi importants entre les mains. Pour une fois dans ta putain de vie, tu ne veux pas et tu peux encore moins décevoir ta soeur. Laisser ses papiers entre les mains d'une Molly qui ouvrira l'enveloppe dès que tu auras le dos tourné, c'est l'étape numéro un pour décevoir Maisie. Pas que ce soit vraiment des papiers confidentiels, c'est juste que ça doit se rendre à destination sans trop traîner. « J'suis sûre que t'as pas envie de mettre Maisie de mauvaise humeur. » Parce que, toi, t'en a pas envie du tout. Elle doit être encore plus exécrable avec tout ce qui se passe avec Lee. Et un peu Madelyn sans doute. « Ma mère est morte. » Tu sais pas trop pourquoi tu lui dis ça. Sûrement parce qu'elle doit déjà le savoir… ou pour attirer une pitié qu'elle n'a pas à ton égard. « Et c'est la merde, et t'as juste une putain de porte à ouvrir pour lui faciliter la vie. C'est vraiment trop te demander ? » Pour Maisie. Pas pour toi. Évidemment. Quoi qu'elle déteste probablement ta soeur aussi. Elle déteste tout le monde. Tu le sais parce qu'elle est pareille à toi. Tellement pareille que ça fait des flammèches.

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   @Seth Moriarty
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« Non ? J’te demandais pas ton avis. » Comme si cela pouvait avoir une conséquence sur le comportement de la nouvelle brune qui demeure impassible. « C’est bon ? T’as fini ta crise de gamine capricieuse ? » Les yeux se plissent pour devenir des meurtrières, il ne manque plus que le canon d’armes à feu s’échappant de ces dernières pour l’abattre sur le champ. Pourquoi travaille-t-elle dans ce trou à rats sans le moindre service de sécurité ? Elle aurait aimé claquer des doigts et voir apparaitre deux molosses pour s’emparer de Seth et le faire dégager de son champ de vision. Capricieuse ? Un soupir de dédain s’échappe de ses lèvres. Et, pour conclure avec un point final ô combien malin, elle lui propose de lui donner à Maisie cette foutue enveloppe dont elle lira bien évidemment le contenu avant de la balancer à la poubelle. Par principe. Il a un geste de recul qui la vexe – pour des raisons obscures car elle sait pourtant qu’elle n’est pas quelqu’un de confiance – et elle finit par soupirer en croisant les bras. « Comme tu veux », dit-elle pour accompagner son geste. « J’suis sûre que t’as pas envie de mettre Maisie de mauvaise humeur », elle étouffe un gloussement. Mettre Maisie de mauvaise humeur est son nouvel hobby. Une passion qu’elle vient de se trouver et dont elle n’est pas prête d’arrêter la pratique : ça l’aide à se maintenir en forme. « T’imagines pas à quel point j’en ai rien à foutre » de Maisie, du reste du monde, marmonne-t-elle en détournant le regard de Seth, faisant semblant d’être occupée à organiser, réorganiser le comptoir.

« Ma mère est morte. » Les gestes cessent. Elle se fige. Son cœur rate un battement car elle se sent idiote. Est-ce que la vie est à ce point une enfoirée avec elle ? Sa mère décède et il faut forcément que leur mère décède à son tour ? C’est ça le principe de la vie : lui voler même le principe du deuil ? Incapable de poser tout de suite son regard sur Seth, il lui faut quelques secondes avant de le faire. « Et c’est la merde, et t’as juste une putain de porte à ouvrir pour lui faciliter la vie. C’est vraiment trop te demander ? » Elle avait sûrement dû louper le mémo de l’équipe avec cette information ou alors le groupe avait été suffisamment malin pour savoir qu’ils n’avaient pas besoin de lui donner l’information : elle s’en moquerait. Les lèvres se pincent et elle roule des yeux en soupirant lourdement, endossant de nouveau son masque de dédain. « C’est la prison qui t’a rendu aussi dramatique ? », elle est contrainte de dire quelque chose … et d’endosser le rôle de connasse. Elle n’attend pas de réponse et lui fait signe de la suivre ; pas besoin d’ajouter des mots pour le lui faire comprendre. Un nouveau signe de la tête pour lui montrer le casier de Maisie où il pouvait déposer la foutue enveloppe … et elle avait bien envie de la lire – la tentation allait être compliquée.

Adossée dans l’encadrement de la porte quand il pénètre dans la pièce, elle croise les bras. Dans un autre univers, elle lui dirait des mots doux, des trucs qui réconfortent un peu. Mais, Molly ne sait pas comment ça fonctionne. « J’savais pas … pour ta mère, je veux dire … », qu’elle lâche presque à voix basse. « Pas que ce soit une raison pour que je te sorte le tapis rouge … mais au moins pour que je sois un peu moins casse couilles … même si toi, tu mérites que je sois casse couilles avec toi ; que les choses soient claires. » Il arrive à lui faire délier la langue. Il arrive à lui donner envie de ce sourire alors qu’elle ne sait pas si elle a envie de lui sauter au cou pour l’embrasser ou à la gorge pour l’étrangler. Toujours la même rengaine.

Balancer l'information de la mort de ta mère semble avoir l'effet souhaité alors que les traits de Molly s'adoucissent très très légèrement. Juste assez pour ne pas craindre une tentative de meurtre sur ta personne. Elle est même un peu surprise. Donc elle ne savait pas ? Rien de bien étonnant. Ça n'a jamais été le genre de Maisie d'étaler sa vie privée au grand jour. Et puis, le décès est encore récent. La mise en terre n'a pas encore eu lieu. Il reste encore plein de trucs que tu ne comprends rien à régler. « C’est la prison qui t’a rendu aussi dramatique ? » La pique t'arrache un sourire aux lèvres. Toujours les émotions d'un extrême à l'autre avec elle. Elle est belle, là, maintenant, avec cette air joueur qu'elle ne gardera pas longtemps. Et c'est tant mieux. T'aimes mieux la détester que d'éprouver n'importe quoi d'autre à son égard. « J'l'étais déjà avant. T'as dû oublier. » Tu te surprends à te demander tout ce qu'elle a choisis d'oublier sur vous deux. Est-ce qu'elle a aussi effacé le bon pour oublier le mauvais ? Possible. Tu te retiens d'ajouter que toi, t'as rien oublié. Ce serait vrai si on ne compte pas les fois où tu étais tellement intoxiqué par l'alcool que tu avais plus de trop noires que de souvenirs le lendemain matin. De toute façon, Molly ne prolonge pas la discussion - sans doute pas envie de se la jouer nostalgique - elle te fait plutôt signe de la suivre d'un coup de tête. Tu obéis sans rien dire. Tu ne voudrais surtout pas qu'elle change d'idée en cours de route.

Tu passes devant elle lorsqu'elle ouvre la porte de son bureau. Quand même surprenant que tu n'aies jamais mis les pieds ici avant aujourd'hui. Molly pourrait partir maintenant que sa mission est accomplie. Elle pourrait dégager pour ne pas avoir à supporter ta présence une seconde de plus. C'est ce à quoi tu t'attendais, sauf qu'elle reste plantée dans l'encadrement de la porte. Peut-être qu'elle a peur que tu fouilles dans ce qui te regarde pas. Ce serait ton genre après tout. « J’savais pas … pour ta mère, je veux dire … » Tu laisses tomber l'enveloppe contre le bureau, puis tu te retournes face à Molly. Tes mains s'enfoncent dans tes poches alors que tu t'appuies contre le bureau derrière toi. Tu hausses les épaules. Qu'est-ce que ça aurait changé qu'elle sache avant ? Tu doutes que tu aurais reçu un quelconque message de sympathie de sa part. Ça ne change strictement rien sauf qu'elle peut t'ouvrir une porte même si elle n'en a pas envie. « Pas que ce soit une raison pour que je te sorte le tapis rouge … mais au moins pour que je sois un peu moins casse couilles … même si toi, tu mérites que je sois casse couilles avec toi ; que les choses soient claires. » - « J'ai fais de la prison et tu m'as largué. J'trouve que j'ai assez payé. » Est-ce que ça l'efface tout le mal que t'as fait à Molly ? Non, sûrement pas. Est-ce que t'as souffert autant qu'elle ? Oui. T'en es convaincu. « C'était pas une bonne mère, j'suppose que tu peux continuer à être casse couille. » C'était pas la mère de l'année, mais ce n'était pas la pire non plus. Ça reste ta mère et sa mort t'affecte bien plus que tu ne l'admettra jamais. Tu finis par te redresser pour te diriger vers la sortie du bureau. « C'est une liste de dettes au cas où t'aurais envie de pas t'mêler de tes affaires. » que tu précises en passant à côté d'elle. Ça surprendrait personne que ce soit tes dettes - franchement t'as perdu le compte de tout l'argent que tu dois - mais les dettes de Madelyn sont bien impressionnantes aussi. Tu sais pas trop encore comment tu vas régler ça, mais tu vas le faire. Oui, Maisie aussi a bien rit quand tu lui as dit que t'allais les rembourser.

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   @Seth Moriarty
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Le regard de Molly observe chacun de ses gestes. Si elle avait eu un peu d’empathie, elle aurait pu y voir quelque chose mais Molly reste Molly. Elle demeure dans l’encadrement de la porte, les bras croisés néanmoins sur le qui-vive. Seth est tout aussi imprévisible qu’elle, elle le sait, elle en a fait les frais. « J’ai fait de la prison et tu m’as largué. J’trouve que j’ai assez payé. » Elle dodeline de la tête pour marquer le fait qu’elle n’est pas convaincue par ce résumé. « Les relations à distance, ça a jamais été mon truc », les relations tout court à vrai dire. Seth est la seule personne qu’elle ait pu considérer comme un allié, un partenaire … un drôle de partenaire. Une sorte d’amour à la minus et cortex. Elle l’a aimé au point de le détester. Elle le détestait de provoquer ces raz de marée dans son palpitant. Elle le détestait de la rendre jalouse. Elle le détestait pour avoir ce pouvoir sur elle. Pourtant, elle l’aimait. Elle était prête à tout accepter, y compris les rixes qui parfois se terminaient en quelques coups donnés et rendus. Féministe jusqu’au bout, elle encaissait autant qu’elle donnait. Il était son égal, dans la paix tout comme dans la guerre. Mais la peur d’être accrochée à qui que ce soit … a été trop grande. Bien trop grande. Alors, elle évoque cette idée de relation à distance pour parler de la prison avec un sourire complice. « C’était pas une bonne mère, j’suppose que tu peux continuer à être une casse couille. » Son sourire s’élargit alors que tout autre être humain aurait eu un geste de compassion. Pas Molly. La compassion, c’est pour les spots télévisés et les affiches d’ONG. Elle n’est pas du genre à compatir pour qui que ce soit. Sa vie est suffisamment merdique pour qu’elle s’y consacre entière. Alors, elle sourit parce qu’il lui donne l’autorisation – pour le protocole – d’être casse couilles. « J’connais --- », ajoute-t-elle alors en haussant les épaules, « même si j’ai pas eu la chance de connaître le talent maternelle de ma mère. » Elle connaît et encore une fois la vie lui prouve que Seth est son allié. A la vie, elle aimerait bien lui donner un coup de pied au cul.

Il se redresse pour se diriger vers la porte. Et elle se redresse instinctivement pour l’imiter. « C’est une liste de dettes au cas où t’aurais envie de pas t’mêler de tes affaires. » Elle plisse le nez et esquisse un sourire amusé en lui donnant un léger coup du revers de la main sur le bras. « Hé ; je suis pas comme ça », qu’elle ment d’une voix rieuse tout en sachant pertinemment qu’il sait que c’est ce qu’elle aurait fait … elle et sa curiosité maladive. Le contact du revers de sa main sur son bras a un effet électrique qu’elle aurait préféré ne pas ressentir. « T’as plutôt bonne mine pour quelqu’un qui sort de taule … », dit-elle alors dans la foulée en se tournant vers lui, refermant la porte derrière elle. « ou alors peut-être que j’t’ai trop connu avec une tête de déterré, c’est tout aussi possible … » Un haussement d’épaules. Dans un autre monde, elle lui dirait qu’il lui a manqué. Dans un autre monde, elle lui dirait ce qu’elle a ressenti et ce qu’elle ressent. Dans un autre monde. « Oh ça va, je ne suis pas un monstre non plus. Je n’avais pas espéré autre chose … », menteuse. « Ça fait plaisir à voir, c’est tout … », là, elle ne ment pas totalement, elle adoucit même un peu trop la vérité.

« Les relations à distance, ça a jamais été mon truc » Les relations tout court, ça n'a jamais été votre truc. À elle, à toi. « Tu m'étonnes. » Elle opte pour une conversation plus légère et tu suis le mouvement. Elle aurait sûrement des millions de trucs à te reprocher et tu en aurais tout autant pour elle. À quoi bon ? C'est sûrement la dernière fois que vos chemins se croisent pour de vrai - m'enfin sauf si tu veux commencer à traîner ici pour te torturer un peu plus. « J’connais même si j’ai pas eu la chance de connaître le talent maternelle de ma mère. » Là aussi, on ne peut pas dire que tu sois totalement surpris de l'entendre. C'est pas des mères saines d'esprit qui pondent des sales gosses. T'as presque envie de lui dire qu'elle a de la chance que sa mère se soit tirée, mais ce serait exagéré. Tu ne détestes pas ta mère au point de vouloir l'expulser de ta vie. Elle avait son lot de défauts comme bien des personnes, mais c'était pas quelqu'un de mauvais au fond d'elle. Elle était bien mieux que tu ne le seras jamais. Peu importe, tu ne prolonges pas la conversation. Tu optes plutôt pour sortir de ce bureau après avoir atteint ton objectif. « Hé ; je suis pas comme ça » Tu reçois automatiquement une claque sur le bras. Sa voix rieuse te fait de nouveau sourire. Elle ferme la porte du bureau de Maisie et tu te tournes pour lui faire face. « Vraiment ? » Elle crève d'envie d'aller ouvrir l'enveloppe. Elle croit sûrement pas un mot de ce que tu lui as dit. Elle ira vérifier par elle-même. Quand des mots sortent d'un menteur compulsif, c'est dure de les croire une seule seconde. Elle fait bien de pas te faire confiance.

« T’as plutôt bonne mine pour quelqu’un qui sort de taule … » La taule, on y revient. Tu lèves les yeux au ciel. Elle veut savoir quoi ? Les détails morbides de ton incarcération ? Son petit esprit de vengeresse a envie d'apprendre que t'as été la pute de service d'un dur à cuire ? Désolé pour elle, elle ne saura rien du tout. « ou alors peut-être que j’t’ai trop connu avec une tête de déterré, c’est tout aussi possible … » - « Comme si la tienne était mieux. » que tu réponds automatiquement sur la défensive. Ouais, elle t'a connu bien plus souvent avec une tête de déterré. Bien plus souvent quand tu avais jusqu'à du mal à aligner un pas en avant de l'autre. Tu t'es toujours dit que Molly était la pire de vous deux. Parce que c'est toujours les autres le problème. C'est pas toi. C'est Molly, c'est n'importe qui d'autre. « Oh ça va, je ne suis pas un monstre non plus. Je n’avais pas espéré autre chose …ça fait plaisir à voir, c’est tout … » Elle n'avait pas espéré autre chose. Mon cul, ouais. Ça ferait bien trop plaisir à son orgueil de voir que t'es devenu une vraie loque humaine sans elle. Ça ferait tout autant plaisir à ton orgueil de voir la même chose d'elle. « J'suis sobre. C'est chiant à mourir si tu veux savoir. » Tu fais quelques pas vers l'avant jusqu'à ce que tu sois assez près pour poser ta main contre le mur derrière elle. « On passe à la partie réconciliation ou tu m'fais encore la gueule ? » On s'embrasse ou tu m'giffles ? « Tu sais, je - » Tu t'en veux. C'est pourtant pas si compliqué de l'admettre à voix haute. Pourtant, à peine as-tu commencé que tu rebrousses chemin. Tu recules un peu en te repoussant avec ta main. « T'es avec ce type ? » Tu sais pas son nom et tu veux pas le savoir non plus. Tu t'souviens juste avoir espérer qu'il crève au bout de son sang. Un beau souvenir, n'est-ce pas ?

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   @Seth Moriarty
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« J’suis sobre. C’est chiant à mourir si tu veux savoir. » Il s’avance et elle ne le quitte pas du regard. Cligner des yeux serait une preuve de faiblesse. Baisser le regard serait une preuve de faiblesse. Elle fait semblant de maîtriser la situation alors qu’au fond, elle ne maîtrise plus rien du tout. Ensemble, ils ne sont que chaos. Ils ne maîtrisent rien du tout. Elle voit sa main se poser sur le mur derrière elle, mur qui la maintient prisonnière de son aura, de son air arrogant qui a eu le don de la conquérir quelques années plus tôt. Son cœur galope dans sa poitrine à une vitesse folle et elle se demande si les battements de son cœur ne sont pas visibles au travers de son tee-shirt ; impossible médicalement mais elle aimerait juste pouvoir vérifier. Impossible car cela voudrait dire baisser les yeux et ça, elle le refuse. Elle a toujours refusé de quitter son regard. Un truc de lascar peut-être ou de demoiselle un peu trop amourachée d’un type qui ne devrait pas faire partie de sa vie. Elle sourit comme une enfant à sa remarque. Il est sobre et elle, elle essaie de ralentir sur la cocaine depuis un bad trip qui l’avait fait grimper sur la rambarde d’un balcon et paniquer la bande de potes qui n’avaient plus vraiment ri en la voyant hésiter à tester la gravité. « On passe à la partie réconciliation ou tu m’fais encore la gueule ? » Ses joues la brûlent. Cet enfoiré a le pouvoir de lire dans ses pensées. Il sait. Ou alors est-ce que ça se voit ? Ils s’attirent autant qu’ils se détestent. Elle est un putain de moustique et il est la lumière. C’est comme ça. Elle s’en approche, quitte à se cramer, quitte à se tuer. C’est viscéral. Avec lui, elle aime se déconstruire. Elle y prend même plaisir. Avec lui, elle se sent vivante et surtout elle est Molly. Un sourire en coin alors que son regard s’égare sur la courbe de ses lèvres qu’elle imaginait d’ores et déjà venir parcourir son corps … « Tu sais, je - », et elle s’accroche à ses lèvres pour en entendant la suite … même si elle sait ce qu’il veut dire. Elle sait ce qui devrait venir à la fin de cette phrase.

Elle connaît ce genre de phrases qui ne se finissent jamais. Elle les pratique aussi. Il se recule et elle a le sentiment de pouvoir respirer un peu plus. « T’es avec ce type ? » Elle fronce les sourcils avant de laisser échapper un rire amusé. Seth était le seul fou sur cette planète à s’approcher d’elle, à essayer de partager un bout de sa vie. « Bien sûr que non », souffle-t-elle d’une voix amusée, comme s’il vient de lui raconter la meilleure blague. Non, elle n’est pas avec ce type. Elle est même avec aucun type. Elle avait juste voulu lui faire mal, comme il lui avait fait mal. Œil pour œil, dent pour dent. Un de ses bras se tend vers lui et sa main vient jouer avec le pan de son tee-shirt. Son doigt s’enroule autour du pan de son tee-shirt alors qu’elle se décale doucement du mur pour lui faire face, sans le quitter du regard quoique son regard se perd parfois sur ses lèvres qu’elle fixe avec gourmandise. Elle sait qu’il va lui faire du mal autant qu’elle va lui faire du mal. C’est leur routine mais c’est quand même leur routine. Leur routine. A eux. Rien qu’à eux.

Et à vrai dire, il éveille de nouveau une envie de faire des conneries. De brûler les interdits. Elle a envie de le tirer par ce foutu tee-shirt, d’ouvrir la porte derrière elle et de lui sauter dessus pour lui montrer ce qu’il a manqué … et pour lui montrer combien elle lui avait manqué. Bizarre mais c’est Molly, il ne faut pas oublier. D’autant plus amusant qu’elle aura le sentiment de cracher sur son taff et sur cette foutue autorité qui l’emprisonne. « Si ta vie est devenue chiante à mourir depuis cette folle idée de sobriété, tu sais que j’ai quelques idées pour la rendre chiante … », qu’elle vient souffler près de ses lèvres, se hissant sur la pointe des pieds pour pouvoir planter son regard dans le sien. Très mauvaise idée.

« Bien sûr que non » Elle le dit comme si c'était une évidence. Et sans doute que c'en était une. Molly a toujours cherché à attirer l'attention de la mauvaise manière. Elle a toujours fait exprès pour te mettre hors de toi et tu as toujours mordu à l'hameçon. Elle cherche le chaos et elle le trouve bien facilement avec toi. Deux âmes chaotiques qui font une danse endiablée, qui se détruisent, se consument et se comprennent. C'était voué à l'échec d'avance. Ça ne t'a tout de même pas empêché d'y croire pendant un instant. Est-ce qu'elle y a cru, elle ? Ses doigts de sorcière s'étirent pour venir attraper le bas de son tee-shirt. Tu restes stoïque, sans bouger. C'est elle qui fait quelques pas vers l'avant. Vous êtes déjà rendu à l'étape de la trêve ? C'est trop facile pour être vrai. T'arrives même pas à savoir ce que tu désires réellement. Tu éprouves autant d'affection que de mépris pour la fausse brune. Tu as autant envie de l'embrasser que de lui souhaiter une mort lente et douloureuse. Molly est partie. Elle t'a largué sans jamais revenir. Voilà une information que tu ne devrais pas oublier alors qu'elle pose son regard d'ensorceleuse sur toi. Fuck, c'qu'elle est belle. « Si ta vie est devenue chiante à mourir depuis cette folle idée de sobriété, tu sais que j’ai quelques idées pour la rendre chiante … » qu'elle vient souffler tout près de toi, tout près de tes lèvres. C'est un rire nerveux qui s'élève dans la pièce. Tu détournes la tête sur le côté quelques instants avant de replonger ton regard dans le sien, électrisant. « Des idées qui vont encore m'foutre dans la merde. » Tu n'as pas besoin d'elle pour te mettre dans le pétrin. Tu étais déjà dans la merde avant qu'elle ne vienne au monde. Tu sais toutefois que vous deux, ensemble, c'est tout simplement inévitable. Il n'y a jamais rien de bon qui sorte de tout ça. Maintenant, plus que jamais, tu dois te tenir à carreau. Tu dois faire un effort quelques jours, quelques semaines tout au plus, régler les affaires de famille et repartir d'ici le plus vite possible. C'est ça le plan. À aucun moment "fricoter de nouveau avec Molly" a fait partie du plan. « Donc, quoi ? J'embarque dans tes conneries et tu t'casses quand tu trouves mieux ailleurs, c'est ça ? » C'est sûrement ce que tu aurais fait avec n'importe quelle autre meuf qu'elle. Tu peux la comprendre dans un sens. La sobriété te va à ravir. Elle te permet d'avoir un cerveau et d'être un brin moins impulsif. Juste un peu. Tu défais la prise de Molly à ton tee-shirt et tu le regrettes déjà. « D'toute façon, j'suis que de passage. J'enterre ma mère et j'me casse d'ici. » Difficile de dire si cette annonce veut dire oublie moi ou plutôt profitons à fond des derniers jours qu'il nous reste. Même toi, tu le sais pas.

keep on running

   @Seth Moriarty
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« Des idées qui vont encore m’foutre dans la merde. » Elle aimerait lui donner tort mais elle ne ment pas. Contrairement à lui. Elle le fixe et esquisse un sourire amusé, se pinçant même la lèvre inférieure avec malice. Le foutre dans la merde. Les foutre dans la merde. Qu’importe. Ce sont des cafards, ils appartiennent au bas-fond et même s’il pense pouvoir remonter de son trou pour atteindre la surface, elle sera là pour lui rappeler d’où il vient et où il a sa place : avec elle, dans la mélasse. Elle se refuse de perdre le seul être qui l’est accepté comme elle était. « Donc, quoi ? J'embarque dans tes conneries et tu t'casses quand tu trouves mieux ailleurs, c'est ça ? D’toute façon, j’suis que de passage. J’enterre ma mère et j’me casse d’ici. » Il saisit sa main pour la lui retirer et aussitôt un courant électrique parcoure l’échine de la brune. Il la repousse. Lui, il la repousse. Elle plisse légèrement les yeux sans le quitter du regard, hésitant à la meilleure attaque possible. Elle aimerait lui en coller une, rien que pour le principe qu’il se soit permis de la repousser elle. Mais, cela ferait preuve d’hystérie et elle a promis de ne pas faire de crise en plein cinéma. Putain ! voilà qu’elle essaie de suivre au moins une règle. Croisant les bras sous sa minuscule poitrine, elle essaie de garder son calme, de faire preuve de maturité. Megan en serait tellement fière. « Je me casse dès que je trouve mieux ailleurs ? », elle laisse échapper un soupir épaté. « C’est ton boulot de faire en sorte que la concurrence n’existe pas … faut pas m’en vouloir si je me permets de jeter un coup d’œil sur ce qu’il y a sur le marché. Toi et ton égo », dit-elle d’une voix calme et en roulant des yeux à la fin de sa phrase, mentionnant son égo. Dans son monde, c’est à lui de faire en sorte qu’elle n’a d’yeux que pour lui et s’il n’avait pas été trempé son biscuit ailleurs, peut-être qu’elle n’aurait pas surréagi … pas aussi vite, tout au moins.

« Dans ce cas … ta lettre est désormais en sécurité. Prête à être lue par Maisie. Ta mission est accomplie, non ? Tu peux partir, il me semble. » Elle jette un coup d’œil derrière lui comme cherchant la porte par laquelle il devrait partir. Ca lui brise le cœur et lui brûle la langue de prononcer ces paroles mais son égo à elle est aussi grand que le sien. « Amuse-toi bien », sa main se pose sur son épaule qu’elle tapote par provocation. « Je veux dire … pour la seconde partie de ton plan, la partie où tu te casses, pas celle de l’enterrement … » Un sourire tout aussi provocateur, presque gourmand que de pouvoir se nourrir de son énergie encore quelques secondes.

« Si jamais t’as besoin d’une Bonnie … », elle se tourne vers lui après avoir fait quelques pas pour retrouver son poste, « pense même pas à m’appeler. Je te jure que je te castrerai, Seth. C’est une promesse. » L’excès. Toujours dans l’excès. Mais il connaissait le language Molly. Il l’avait blessé. En la repoussant. En prévoyant un plan d’évasion sans elle. Elle était vexée. Elle était blessée et cachait le tout derrière ce faux air détaché que seul lui savait interpréter.

« Je me casse dès que je trouve mieux ailleurs ? » Tu peux voir la fureur dans ses yeux à l'instant où tu repousses ses mains qui s'étaient attachées à ton tee-shirt. Si ses yeux étaient deux armes, tu serais mort plus d'une fois déjà. Est-ce que t'as fait exprès de la contrarié ? Peut-être. T'en a pas l'impression, mais c'est toujours à rien y comprendre avec Molly. C'est toujours un concours de celui qui fait le plus chier l'autre. « C’est ton boulot de faire en sorte que la concurrence n’existe pas … faut pas m’en vouloir si je me permets de jeter un coup d’œil sur ce qu’il y a sur le marché. Toi et ton égo » C'est soudainement un rire moqueur qui s'échappe d'entre tes lèvres. À quel point c'est du foutage de gueule ce qu'elle est en train de raconter ? Y'a une putain de différence entre regarder le menu et y goûter. M'enfin, c'est sûrement le karma qui s'occupe de toi et on peut dire que tu l'as bien mérité. Est-ce une leçon suffisante pour que tu sois droit et légale avec tes prochaines fréquentations ? Non, malheureusement pas. « J'ai fait tous tes putains de caprices. T'es jamais contente. Jamais satisfaite. » Faut croire que céder à ses demandes à la con, la suivre dans toutes ses conneries, les vols, la dope, ça suffit pas pour oublier le reste, les méchancetés, les insultes et les coups bas. Ouais, t'as rien fait pour qu'elle ait envie de rester. Elle n'a pas plus été une petite-amie exemplaire et c'est stupidement ce qui a fait que t'es tombé follement amoureux d'elle. « Dans ce cas … ta lettre est désormais en sécurité. Prête à être lue par Maisie. Ta mission est accomplie, non ? Tu peux partir, il me semble. »  Tu aurais dû partir à la seconde où ce fût mission accomplie. Tu n'avais pas envie de revoir Molly. Tu aurais dû garder cette envie en tête plutôt que de te dire qu'il n'y avait qu'elle pour rendre cet uniforme dégueulasse aussi sexy. « Amuse-toi bien. Je veux dire … pour la seconde partie de ton plan, la partie où tu te casses, pas celle de l’enterrement … » Bah voyons, elle est vexée ou quoi ? Tu veux même pas le savoir. Elle t'a mis en rogne. Encore et toujours. Tu veux juste te casser d'ici. Tu veux dégager le plus loin possible et la détester encore lorsqu'elle se remettra à occuper toutes tes pensées. Tu l'avais oublié, mais quelques secondes ont suffi pour te rappeler à quel point tu aimais te brûler contre sa fureur ardente. Là voilà qui s'apprête à retourner bosser, ou faire semblant de bosser plutôt. Elle s'arrête une dernière fois en se retournant vers toi. « Si jamais t’as besoin d’une Bonnie … pense même pas à m’appeler. Je te jure que je te castrerai, Seth. C’est une promesse. » Même pas peur. Elle a juste une grande gueule. Tu as l'affront de lever les yeux au ciel sachant bien que ça risque simplement de l'énerver encore plus. « Va t'faire foutre Molly. » Voilà quelque chose dans laquelle elle excelle : se faire foutre par n'importe qui. C'est sans un mot de plus que tu te diriges vers la sortie du cinéma d'un pas saccadé. Sans même lui laisser le temps de placer un mot de plus - parce qu'elle aime bien avoir le dernier mot la connasse. Putain c'que t'as envie de boire un verre.