like perfume that you wear i linger all the time

@cassie edwards et @ambrose constantine

lieu: at nate's jazz festival, roaring twenties.
(c): namor-shuri (gif), luleaby (codage).

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Il l’avait reconnu à peine était-elle entrée dans la pièce. Pas qu’il avait passé du temps à apprendre à reconnaitre son visage, mais Ruben était quelqu’un avec une bonne mémoire et plutôt physionomiste par dessus le marché - si bien que quelques recherches sur Instagram avaient suffi à se dresser une image de la jeune femme dans son esprit assez conforme à la réalité pour qu’il la reconnaisse dès que son regard tomba sur elle dans la foule. Le problème dans cette situation ne fut pas que ce soit effectivement le cas, bien que cela démontrait une fois de plus que le beau docteur n’était pas spécialement tout à fait serein avec son propre esprit mais c’était un débat à avoir à part entière un autre jour. Non, ce fut que Ruben était Ruben en toutes circonstances, à partir du moment où il laissa ses pensées intrusives gagner, ses pas étaient déjà en train de remonter la foule depuis sa table qu’il avait rejoint une poignée de minutes plus tôt, sa bière ayant eu le temps de réchauffer à attendre sagement qu’il revienne de sa rencontre avec Ambrose.

Oh, ce dernier allait avoir envie de l’étrangler: c’était là un des soucis donc de cette situation. Ruben étant Ruben, il ne pouvait s’empêcher d’aller au devant de la situation, là où personne ne lui avait demandé de se trouver. Il n’avait aucun mal à mettre son nez dans des affaires qu’ils ne le concernaient en rien, à s’imposer dans des situations où personnes n’avait foncièrement envie de le voir, et la liste pouvait être étirée encore sur quelques exemples de cette sorte si le coeur y était vraiment. Il savait donc d’avance que son initiative ne serait pas spécialement positivement perçue par Ambrose, mais de toutes façons il était désormais trop tard: il se glissait dans le champ de vison de Cassie, grand sourire aux lèvres, le plus amical qu’il avait en stock. « J’ai encore de la place à ma table de choix juste devant la scène, si tu veux. Les autres tables ont été prises d’assaut entre temps. » Presque; et peut-être qu’elle avait déjà un ticket VIP qui l’attendait si son chemin avait eu le temps d’aller jusque Rose - il ne s’attarda qu’un instant et encore sur cette pensée, enchainant ses paroles sans réel arrêt entre ces dernières. « Et Ambrose est parti se préparer pour monter sur scène, mais je pense qu’il sera pas dérangé de te voir. » Ainsi désormais, ses yeux se posaient sur les traits du visage de la blonde, attendant de voir si elle savait qui il était - et si cette première case était cochée, de savoir si elle savait véritablement qui il était: cela pourrait se lire dans ses yeux sans réelle hésitation.

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“Il faut qu’on se montre, qu’on apparaisse comme un vrai couple.” Le constat est simple, bête à comprendre et facile à appliquer. Il suffit de peu en vérité, simplement d’un regard échangé, d’une main prise en se souriant mutuellement, et les autres sont libres d’interpréter ce qu’ils voient. Ca passe aussi par le fait de se montrer à des événements organisés comme ce soir, une fiancée digne de ce nom est supposée aller soutenir sa moitié quand il se produit avec son groupe. Le Jazz Club est bondé, pire que ça, même, la file d’attente s’étend jusqu’à l’extérieur et le videur va avoir bien du travail ce soir, c’est une certitude. L’originalité du thème de la soirée et la notoriété des artistes qui viennent s’y produire joue sûrement pour beaucoup dans le succès de l’événement. Tout est arrangé, l’heure à laquelle t’es supposée te pointer, la table où tu dois t’installer, l’attitude que tu dois adopter, bref. Ca a été calculé presque au millimètre près, t’arrives avec pile le retard qu’il faut, bien apprêtée pour l’occasion et surtout prête à jouer ton rôle à la perfection. Tu donnes ton nom au videur qui vérifie sa liste avant de te faire entrer, dans ton dos, tu sens les regards brûlants des jaloux restés sur les pavés et ce n’est que trop satisfaisant, comme sensation. D’un geste de main, on t’indique la place qui t’a été attribuée et tu as à peine le temps de faire trois pas dans le club que déjà, on vient t’accoster. Un brun bien habillé à la mâchoire sculptée, plus âgé et pourtant pas moins familier dans ses manières de te parler. Le sourire qu’il t’adresse a de quoi désarçonner, et à peu de choses près on pourrait presque croire assister à des retrouvailles entre vieux amis. « J’ai encore de la place à ma table de choix juste devant la scène, si tu veux. Les autres tables ont été prises d’assaut entre temps. » Premier réflexe, jeter un oeil par-dessus son épaule pour vérifier ses dires ; il a raison, quasiment plus aucune place de libre. Mais qu’est-ce qui lui fait croire que tu vas te joindre à lui ? « Et Ambrose est parti se préparer pour monter sur scène, mais je pense qu’il sera pas dérangé de te voir. » Ton regard retombe sur l’homme face à toi, les sourcils haussés dans une expression légèrement surprise. C’est quoi ça, déjà un fanboy de votre couple ? Tu t’attendais pas vraiment à tomber sur ce genre d’énergumène, pas si tôt en tout cas. « Je vais peut-être avoir l’air malpolie mais… On se connaît ? » Légèrement méfiante, tu détailles l’homme face à toi sans trop savoir si tu es supposée l’avoir déjà vu quelque part ou pas. Il présente bien, ne ressemble pas à un de ces fou furieux qu’on peut voir aux news de manière régulière et encore une fois, ça n’apaise en rien la méfiance dont tu fais preuve. Ils sont innombrables, les hommes charmants qui se servent justement de leur apparence à des fins mauvaises, et si tu as envie de connaître la gloire et la célébrité, ça n’est certainement pas en finissant comme victime d’un tueur en série dans une prochaine émission de true crime sur Netflix. Okay, peut-être que tu psychotes un peu, mais on n’est jamais trop prudents. N’importe qui suivant Ambrose ou toi-même sur Instagram peut avoir remonté une piste sans trop de mal. T’as beau creuser ta mémoire, son visage ne te revient vraiment pas. Alors soit c’est l’idée que tu t’en fais, soit c’est un ami d’Ambrose.

cassie be like:

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Les premières secondes de leur rencontre allaient être déterminantes: si elle laissait passer un voile de surprise dans son regard, cela voulait dire qu’il était un parfait inconnu pour elle. Si elle ne laissait justement aucune place à la surprise, cela voulait dire qu’il avait au moins déjà été mentionné dans une conversation - et bien que son égo en serait on ne pouvait plus ravi, il ne savait pas si cela pouvait réellement être une bonne chose dans la relation entre Cassie et Ambrose, qu’il eut été mentionné. Peut-être heureusement finalement, ce fut la première option qui rapidement put être lisible sur les traits du visage de la blonde, alors que ses sourcils marquaient la surprise que de le voir dans son champ de vision, dans ses pattes et surtout qu’il soit tant familier avec elle. « Je vais peut-être avoir l’air malpolie mais… On se connaît ? » Alors peut-être qu’il força encore un instant sur son sourire, qu’il laissa échapper un rire qui était bien sur de trop - mais qui pourtant, lui, était sa véritable réaction face à la situation. S’il n’était pas totalement maitrisé, Ruben fit néanmoins en sorte que le côté étrangler de ce dernier ne soit pas perceptible aussi facilement que cela aurait pu l’être.

Secouant un brin la tête de paire avec le reste de sa réaction, il plissa le bout du nez. « Non, on se connait pas. Pas encore, plutôt. » Et parce-qu’il avait été correctement éduqué, et qu’il connaissait bien les bonnes manières, il tendit une main en direction de la jeune femme. « Docteur Ruben Hartfield. Mais Ruben, ou même Ben au pire, ça peut suffire. » Il pourrait largement se présenter avec simplement son prénom - mais ce n’était pas dans ses habitudes, appréciant un brin de trop associer son titre à son nom. « Je suis un ami d’Ambrose. » Le terme était qu’à moitié bien choisi, mais puisqu’il était encore un inconnu pour Cassie, cela voulait dire que Rose n’avait pas encore mentionné leur relation, que ce soit au passé ou au présent - c’était presque tant mieux, et ce n’était pas Ben qui allait briser le silence sur cette partie là si la question ne lui était pas posée. « Un vieil ami d’Ambrose. » Qu’il ajouta - parce-que si elle était nouvelle dans le décor, ce n’était pas son cas. « Il m’a pas pour autant dit que tu serais de la partie ce soir. » Et alors qu’elle n’avait pourtant pas répondu à l’invitation, montrant le chemin jusque sa table d’une main, il l’incita à le suivre pour prendre place à ses côtés. « Je t’aurais apporté une rose ou quelque-chose. Pour marquer le coup. » Il aimait montrer qu’il connaissait, qu’il en savait un peu plus que tout le monde, qu’il était expert dans l’art de dévoiler les connaissances qui étaient nécessaires au bon moment. Les fiançailles des deux jeunes gens n’étaient pas un secret, mais il appréciait l’idée de souligner silencieusement qu’il était effectivement au courant de part le futur marié en question. « De vos fiançailles. Rose m’a appris la nouvelle il y a quelques semaines déjà. »

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L’approche de l’homme te laisse une drôle de première impression, vraiment. Comme tu peux, t’essaies de te raisonner ; t’es fatiguée, tu te fais de fausses idées et d’ici cinq minutes environ, il t’aura laissée tranquille et sera passé à autre chose. Un sourire poli et composé étire tes lèvres quand tu poses ta question, et tu conjures toute ta concentration pour discerner son langage corporel. Le rire qui s’échappe trop rapidement, les micro expressions qu’il laisse transparaître malgré tout, t’as bien du mal à les interpréter. Comme quoi, peut-être que tu manques encore d'entraînement dans ce genre d’exercice. Finalement, il tend la main dans ta direction pour se présenter en bonne et due forme et d’un coup, les pièces du puzzle semblent s'emboîter. Ruben, t’en as entendu parler, oui. Juste, tu n’avais aucune idée d’à quoi il pouvait ressembler parce que tu n’as pas pris la peine d’aller enquêter à son sujet. Peut-être que t’aurais dû, tout compte fait. Ton sourire à toi se fait poli et tu ne peux t’empêcher de lâcher un « ah, oui, Ambrose m’a parlé de vous, » en serrant sa main, la voix partant légèrement dans les aigus juste pour y mettre la bonne intonation. Tu le sais, qu’ils ne sont pas simplement de vieux amis, comme ce bon docteur le laisse entendre, même si tu n’as pas tous les détails concernant le genre de relation qu’ils entretiennent. A vrai dire, tu ne sais même pas dire si c’est toujours d’actualité ou pas. « Cassie, » tu te présentes à ton tour, bien que visiblement il ait déjà l’air au courant. La question maintenant, c’est de savoir à quel point il connaît les tenants et les aboutissants de votre arrangement, avec votre ami commun. « A vrai dire je n’étais pas tout à fait sûre de pouvoir venir. » Mensonge, t’as passé certainement plus de temps dans le club de jazz que lui parce que t’as dû gérer l’emploi du temps pour Midas et la prestation qu’il doit y faire dans les jours qui suivent, alors bien sûr que t’allais venir. Si pas spécifiquement pour Ambrose et son égo, au moins pour les curieux. « Ce n’est rien, » comme si tu avais besoin d’une fleur ou de quoi que ce soit venant de l’amant de ton fiancé, « en tout cas je suis ravie de vous rencontrer, Ruben. » Sourire poli et maîtrisé toujours placardé au visage, tu joues l’air de rien à la perfection. Chacune de tes expressions ou de tes mouvements est réglé comme du papier à musique, c’est que t’as de l’expérience à force de systématiquement prétendre auprès de tout le monde. « J’imagine bien qu’il a dû en parler à quelqu’un d’aussi proche. » Encore une fois, tu ne peux t’empêcher de te demander jusqu’où il est allé dans les confidences, Ambrose. Pour l’heure et tant que tu ne le sais pas, il est plus que préférable de garder ton masque de fiancée amourachée. « Alors dites-moi, Ruben, comment un docteur rencontre quelqu’un comme Ambrose ? » Pour le coup, t’amorces la question en t’apprêtant à le suivre jusqu’à sa fameuse table, véritablement curieuse quant à la réponse.

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« Ah, oui, Ambrose m’a parlé de vous. » Rien qu’avec cette réponse, il n’aurait pas été apte à déterminer si c’était à une bonne chose ou non, qu’il ait déjà parlé de lui à sa fiancée. Parce-que s’il était un inconnu dans ses yeux, il savait qu’il pouvait lui-même placé les cartes aux endroits qui lui semblaient arrangeant. Si elle avait déjà des informations, qu’elles étaient donc ces dernières ? « Cassie. » Il esquissa un petit sourire. « Je sais. » - « A vrai dire je n’étais pas tout à fait sûre de pouvoir venir. » Alors qu’il retirait sa main de celle de la jeune femme, il haussa un sourcil. « Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis et poussée à venir ici ? » Ce n’était pas là un reproche, mais simplement de la curiosité: il était plutôt de coutume, pour une partenaire, de soutenir sa future moitié surtout lors d’événement qui pourrait être important comme ce soir. « Ou plutôt: qu’est-ce qui t’a fait hésiter à venir dans un premier temps ? »

« Ce n’est rien, en tout cas je suis ravie de vous rencontrer, Ruben. » Il se permit un petit rire. « Tutoie moi s’il te plait, j’ai l’impression d’avoir cinquante ans à t’entendre me vouvoyer. » Il plissa le nez dans sa direction. « Et c’est pas le cas, au cas où tu te poses la question. » Il savait que les cernes et les traits tirés dus au manque de sommeil remettaient son âge en cause, mais tout de même.« J’imagine bien qu’il a dû en parler à quelqu’un d’aussi proche. » Ben se força à ne pas tiquer sur cette partie là de l’histoire: Ambrose ne lui en avait pas parlé, il l’avait appris comme tout le monde via une misérable photo postée sur Instagram - mais sa fierté obligerait à ne pas mentionner ce détail. C’était parce-qu’il avait confronté le brun par la suite qu'il avait obtenu une réponse et une explication, sinon ce dernier ne l’aurait pas forcément mis au courant de l’événement - ou pas de suite apparemment, en tous cas. Mais là étaient des détails qui n’avaient pas besoin d’être donnés à Cassie, tout comme ce n’était pas nécessaire de mentionner également que Rose avait particulièrement insisté sur la partie où ce futur mariage n’était pas exclusif à ses yeux. « Tu supposes bien. »

« Alors dites-moi, Ruben, comment un docteur rencontre quelqu’un comme Ambrose ? » En plein dans le mile. Il étira un petit sourire alors qu’ils s’approchaient de la table de Ruben et que ce dernier tirait une des chaises pour que la jeune femme puisse s’y assoir - il savait se montrer parfaitement serviable, tel le gendre idéal qu’il était. « Grace à la musique voyons. » Il s’assit à son tour, et étaient tous les deux désormais autour d'une table qui donnait directement sur la scène. « Amateur de mon côté, j’ai pas autant d’ambition qu’Ambrose dans ce domaine. » Lui qui n’avait toujours que joué pour son propre plaisir. « Mais j’ai une question plus intéressante surtout: comment vous vous êtes vous rencontrés ? » Il héla un serveur au passage pour qu’il puisse venir prendre leur commande, avant de hausser un sourcil en direction de Cassie dans la foulée. « Disons que j’ai beau tenter de lui tirer les vers du nez, notre ami commun préfère rester très timide sur votre union et moi je suis plutôt du genre curieux. »

Cassie et Ruben n’étaient pas voués à se rencontrer. Beaucoup diraient que cela n’a pourtant rien d’étrange puisqu’ils sont tous les deux des proches d’Ambrose, mais la réponse reste tout de même négative: cela ne devait pas arriver. Le brun avait à cœur de s’occuper de ça, parce qu’il sait que rien de bon ne pourrait ressortir d’un échange entre eux et ce n’est pas de voir Ruben l’inviter à sa table et lui tirer une chaise avec toute la politesse du monde qui pourrait rassurer Constantine, qui se rapproche déjà du duo. La prestation est passée et, mieux encore, elle s’est bien passée. D’un problème à un autre, il peut maintenant aller s’intéresser à ce qu’il se dit entre sa fiancée et son ex-petit-ami. « Disons que j’ai beau tenter de lui tirer les vers du nez, notre ami commun préfère rester très timide sur votre union et moi je suis plutôt du genre curieux. » Il capte les derniers mots seulement et mime de ne pas leur donner de l’importance, trop occupé à saluer Cassie d’un baiser tendre qu’il dépose contre sa tempe. Sa main se pose brièvement contre ses cheveux, ses paupières se ferment parce qu’il sait que c’est un signe d’affection et qu’il est supposé en ressentir énormément en ce qui la concerne.

Il attrape une chaise à côté pour en faire la sienne et prendre part à la petite réunion improvisée autour de la table, son regard faisant de son mieux pour ne pas se poser trop longtemps sur le profil de Ruben, avec qui il a pourtant passé l’après-midi au lieu de sa fiancée. « Il ne t’a pas trop embêté avec ses questions ? » Cassie reçoit toute son attention, sans doute parce qu’un homme amoureux devrait agir de cette manière et toujours choisir l’amour face à l’amitié. « Il parle pas beaucoup à ses patients alors il se rattrape ailleurs. » Il ajoute dans un sourire, fronçant le bout de son nez pour marquer l’idée que cela n’est qu’une blague. Après tout, il ne sait pas vraiment comment se passe une journée type, lui qui a toujours à cœur de s’immiscer dans son emploi du temps pour grappiller un peu de son temps et un peu de son attention, surtout. « On s’est rencontrés dans des conférences et des réunions politiques sans même s’en rendre compte, il y a longtemps. C’est pour ça que je ne t’en ai pas parlé: ça n’intéresse personne. » Il souligne ainsi avoir au moins entendu la fin de leur échange, ce qui le pousse à plonger son regard dans celui de Ruben, pour mieux oublier de s’en défaire ensuite. Le mensonge a été planifié sur un point aussi important que celui-ci et il sait que Cassie n’a rien dit de différent avant lui. « Mais on s’est rattrapés, depuis. » Et il tourne le regard vers Cassie, assise juste à côté de lui, dont il observe les prunelles avec un sourire de circonstance. Il y a sûrement quelqu’un dans ce monde qui la regarde comme elle le mérite, mais ce n’est pas lui.

rose face à ben:


rose face à cassie:

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Je sais, qu’il te répond d’une façon presque insolente. Une chose est sûre, le docteur Hartfield est du genre à bien cacher son jeu, question d’habitude sûrement. La relation qu’il a entretenue (qu’il entretient toujours) avec Ambrose n’a jamais été ébruitée et ce n’est sûrement pas pour rien. « J’ai réussi à me dégager un peu de temps, du coup j’en ai profité. » La meilleure façon de mentir, c’est de s’appuyer sur des faits réels et tangibles. En l’occurence ici, on parle de l’emploi du temps de ministre que tu consignes parfaitement dans l’agenda de ton téléphone. Et jusqu’à ce matin, ta soirée était prise à cause de projets à terminer. Rien d’urgent et sûrement pas de retard à annoncer, mais tu as tout de même réussi à tout boucler dans les temps. A peine l’occasion d’envoyer un message à Ambrose pour le prévenir (même pas sûre qu’il ait eu le temps de le lire), et te voilà qui débarque, interrompant sans doute une entrevue prévue entre les deux hommes. « Ce n’est pas que j’ai hésité, j’avais très envie de venir, mais disons qu’il me restait quelques détails à régler dans le cadre du travail. » L’avantage d’être organisée et en avance sur son programme, c’est de pouvoir gérer comme une cheffe.
« Cinquante ans ? Je n’oserai jamais voyons. » Tu ajoutes avec un léger rire à ton tour, au maximum, tu ne lui donnes pas plus de trente, même avec sa mine fatiguée. « Enfin si jamais c’est le cas, tu ne les fais pas. » Le petit clin d’oeil amusé vient s’ajouter à la phrase, l’air de la faire passer pour une confidence alors que tu ne fais que rebondir sur la plaisanterie. C’est bon enfant, même pas besoin de faire semblant.
Maintenant que tu as l’occasion de cuisiner le docteur, tu ne t’en prives pas, curieuse de savoir quelle part de vérité il dévoilera. Est-ce qu’eux aussi, ont préparé une histoire pour parler de leur relation ? A la réponse de Ruben, tu affiches un petit air surpris. « Oh, tu joues ? A moins que tu ne sois plus porté sur le chant. » Ou peut-être les deux, qui sait. Ils sont nombreux, les artistes aux multiples facettes. A-t-il appris avant ou après s’être lancé dans une carrière aussi prestigieuse que la sienne ? C’est le genre d’études qui ne laisse que peu de temps aux loisirs divers et variés, alors ce n’était probablement pas à ce moment-là de sa vie. Forcément, Ruben renvoie la question quant à votre propre rencontre, à Ambrose et toi. A deux doigts de lui servir la soupe que vous avez préparée en amont, le concerné vous interrompt en faisant son apparition. « Hey. Tu étais parfait. » Tu salues Ambrose alors qu’il se penche pour embrasser ta tempe, geste devenu rapidement familier auquel tu réponds avec un sourire maîtrisé et un regard déjà radouci, l’air de dire que tu es contente de le revoir et tout ce qu’il faut pour que votre numéro soit convaincant pour votre audience. Ajoute à ça un petit compliment sur sa performance sur scène, et le tour est joué. Un petit rire t’échappe et tu secoues la tête à la question de ton fiancé. « Non, pas du tout, » c’est même plutôt instructif, comme entrevue. « Je regrette juste de ne pas avoir eu l’occasion de le rencontrer avant. » Oui et non, en fait. Forcément, tu étais curieuse de mettre un visage sur le fameux nom, mais d’un autre côté, ça concerne Constantine et tant qu’il n’y a pas de soucis au niveau médiatique, tu n’as rien à faire dans leur histoire. Pourtant, en tant que fiancée, tu te dois de faire comme si tu étais juste ravie à l’idée de rencontrer l’entourage plus ou moins proche de ton cher et tendre. « Contrairement à Ambrose, je ne suis pas tellement portée sur la politique, mais j’ai beaucoup fréquenté le milieu avec mon père. » Tu connais du monde et tu es souvent invitée autant par politesse que par intérêt. Quand bien même le père Edwards est important en Ecosse, son influence ne s’arrête pas aux frontières du pays et tu en as plus que profité depuis ton arrivée en Australie. « On était forcément voués à se croiser un jour ou l’autre. » La touche de maître, c’est la main que tu glisses sur celle d’Ambrose, signe d’affection à jouer en public. « Le docteur- Ruben, me disait que vous vous étiez rencontrés grâce à la musique, je suis curieuse d’en entendre plus. » Bonne façon de détourner le l’attention et de ramener le sujet qui t’intéresse le plus au centre de la table.

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« J’ai réussi à me dégager un peu de temps, du coup j’en ai profité. » Ruben haussa légèrement l’un de ses sourcils, soulignant un ah oui ? silencieux alors qu’elle répondait à sa question. Qu’elle était cette autre chose qu’elle avait réussi à mettre de côté pour donner l'attention qu’il méritait à Ambrose ? Après tout, si les rôles entre Cassie et lui avaient été inversés, il aurait tout fait pour réussir à dégager du temps bien plus tôt pour se montrer présent pour le jeune homme. Qu’elle était cette chose qui avait pris son temps et son esprit en otage, si bien qu’elle n’avait fourni les efforts nécessaires que bien tard ? « Ce n’est pas que j’ai hésité, j’avais très envie de venir, mais disons qu’il me restait quelques détails à régler dans le cadre du travail. » Le travail, donc; ce n’était malheureusement là un point que lui ne pouvait guère critiquer, tant il était le premier à faire passer ce dernier de son côté avant tout le reste. Il eut alors un petit sourire en coin, là où pourtant il portait un air suspicieux depuis plusieurs poignées de minutes en attendant la réponse et les explications de la jeune femme. « Je te jèterai pas la pierre, je sais à quel point c’est facile de donner de l’importance à son travail. » Et puis, si elle fréquentait et était fiancée à Ambrose, elle savait aussi parfaitement de son côté à lui à quoi cela ressemblait: il n’était pas en reste, le jeune homme aux dents longues et aux canines acérées pour gravir les échelons dans son propre domaine. « Tu fais quoi comme travail, si c’est pas indiscret ? »

« Cinquante ans ? Je n’oserai jamais voyons. » Ils ajoutèrent là tous deux un rire. « Permets moi d’en douter. » Parce-que l’humour qu’elle glissait dan ses mots pouvait porter vers cette idée là, qu’elle se moquait gentiment de lui. Elle avait du répondant, du mordant, ce n’était pas négligeable et c’était même un bon point à mettre en avant. « Enfin si jamais c’est le cas, tu ne les fais pas. » Il ria de plus belle à son clin d’oeil. « Ouf, tu me rassures. » Comme s’il avait besoin que ce soit le cas et que quelqu’un agisse de cette sorte face à lui - c’était tout à fait le cas en réalité: il n’y avait pas une seule situation où il s’empêcherait d’aller à la pêche aux compliments s’il pouvait le faire, lui qui ne craignait pas d’une quelconque façon la lumière possiblement portée sur lui.

Finalement, sans grande surprise réellement, alors qu’ils s’installaient à la table que Ruben gardait jalousement depuis le début de l’après-midi afin de pouvoir observer avec une facilité déconcertante Ambrose sur scène, la jeune femme posa une question intéressante. Il ne connaissait pas exactement les contours des règles du jeu, lorsque cela concernait Ambrose et sa nouvellement fiancée; mais il ne se priverait pas de détourner la vérité car si ce n’était pas quelque-chose que Rose désirait faire, il avait eu tout le loisir dans les instants écoulés - dont celui de l’après-midi même - pour lui en toucher deux mots. « Oh, tu joues ? A moins que tu ne sois plus porté sur le chant. » - « Touché: les deux en réalité. » Ruben adorait la musique dans son ensemble, et participer à cet art était pour lui une troisième nature - la seconde étant la médecine, il ne fallait pas être quelconque devin pour le comprendre. « Piano, guitare, on m’a glissé l’idée récemment de me mettre au saxophone mais ça demande un temps que je peux pas me permettre de me libérer. J’ai beau fanfaronner assez souvent, je peux pas vraiment me permettre d’arrêter de dormir comme d’autres créatures pour gagner du temps. » La suggestion avait été tournée sous forme de plaisanterie initialement de la part de Nina, mais était restée dans un coin de son esprit depuis: il appréciait l’idée de se mettre à un nouveau instrument. Il avait l’impression que cela pouvait ripoliner son quotidien et ses habitudes avant que l’ennui et la lassitude ne se fasse sentir.

Bien sur que ce fut au moment où il retourna la question à Cassie qu’une autre silhouette entra dans leur champ de vision, s’imposant à eux autant parce-qu’ils le connaissaient tous deux que parce-que là était son intention à lui. Se penchant vers sa fiancée pour déposer un baiser - amoureux, beurk - contre sa tempe, peut-être qu’une partie de Ruben fut vexée en cet instant que ce ne soit pas à lui qu’il accorde de l’importance en premier mais peu importait - il ne montrerait en aucun cas que c’était effectivement le cas et là ce qu’il avait ressenti, préférant garder un visage digne d’un être dénué de tout sang chaud dans son organisme. « Hey. Tu étais parfait. » Bien sur qu’il avait été parfait. « Il ne t’a pas trop embêté avec ses questions ? Il parle pas beaucoup à ses patients alors il se rattrape ailleurs. » Ce n’était qu’en partie vrai, mais cela le restait assez pour que Ben ne puisse pas nier cette évidence formulée à haute voix. « Je joue simplement les amis curieux, rien de plus, me saute pas à la gorge de suite. » Et si le regard d’Ambrose fit en sorte de l'éviter un long moment - il savait reconnaitre lorsqu’il agissait de cette sorte depuis le temps -, celui du docteur ne lâchait plus le profil du chanteur maintenant qu'il était à leurs côtés. Telle une pipistrelle, son radar à douceur pour les sens s’était activité dès que l’ombre de Constantine s’était projetée sur eux à la place de la lumière qu’il avait diffusé sur scène pendant de longues minutes. « Non, pas du tout. Je regrette juste de ne pas avoir eu l’occasion de le rencontrer avant. » Il haussa un sourcil, accordant un regard à Cassie cette fois-ci. « Merci du compliment. » Ca n’en était pas un ? Tant pis, il prenait ce qui lui semblait bon à prendre, qu’importe si c’était effectivement le cas.

« On s’est rencontrés dans des conférences et des réunions politiques sans même s’en rendre compte, il y a longtemps. C’est pour ça que je ne t’en ai pas parlé: ça n’intéresse personne. » Ainsi donc, il prenait le contrôle de la narration et des dires entendus dans cette conversation. « Ca m’intéresse moi. » Dommage: ce n’était initialement pas à lui qu’il avait posé la question mais il ne ferait pas un scandale pour si peu - pas alors que les différentes tables installées dans la salle étaient assez proches les unes des autres et que cela pourrait tourner au bain de sang trop rapidement pour qu’il puisse maitriser les tenants et aboutissants de la suite des actions. Surtout que le regard d’Ambrose se posait enfin sur lui, comme s’il se rappelait son existence; bien sur que le docteur allait forcément s’y accrocher pour lui soulier qu’il s’était rendu compte de son petit jeu. « Mais on s’est rattrapés, depuis. » Les informations que donnait Rose à l’oral en cet instant allient parfaitement à l’encontre du comportement qu’il adoptait en privé à ses côtés, de quoi jeter une sorte d’embrouillamini dans la conversation; ce n’était pas pour autant que cela déstabiliserait complètement Ruben, il lui en fallait plus pour se perdre et ne plus savoir suivre. « Contrairement à Ambrose, je ne suis pas tellement portée sur la politique, mais j’ai beaucoup fréquenté le milieu avec mon père. On était forcément voués à se croiser un jour ou l’autre. » - « A naviguer dans le même monde, ça fait sens effectivement. » La politique était un monde à part, qui savait survivre avec son propre écosystème; il savait le comprendre car Ben était parfaitement conscient que c'était également le cas avec la médecine et l’hôpital.

« Le docteur- Ruben, me disait que vous vous étiez rencontrés grâce à la musique, je suis curieuse d’en entendre plus. » - « Même si c’est pas la partie la plus intéressante de notre conversation. » Cassie et lui continueraient surement de jouer à celui qui renverrait la balle dans le camp de l’autre tout le long de cette dernière, mais ce n'était pas grave: Ruben était très joueur et saurait tenir sur la longueur. « Un groupe jouait dans un bar un soir, il s’agissait du sien. » Il ponctua sa phrase d’un regard allant de la blonde à Rose, avant de revenir vers cette dernière. « Celui dans lequel il jouait à l’époque, en tous cas. Je l’ai trouvé mignon, je lui ai offert un verre. » Et le reste des détails, il laissait le loisir et le soin à Ambrose de les divulguer si ce n’était pas déjà fait, et s’il était d’humeur à s’étendre sur cette partie là de ses relations.

« Hey. Tu étais parfait. » Les mots sont doux, les gestes qu’elle a à son égard le sont tout autant. La chorégraphie est crédible et bien huilée, et pourtant les mots de Cassie lui font bien plus de mal qu’autre chose: est-ce qu’elle dit ça parce qu’elle y est obligée ou parce qu’elle le pense réellement ? A-t-elle écouté la moindre de ses chansons, ou même jeté un regard sur lui ne serait-ce par curiosité ? Il ne veut pas son amour, il le lui a dit, mais il espère au moins que la considération qu’ils se portent l’un l’autre est véritable. Après avoir embrassé sa tempe, il garde affiché un sourire de circonstance: il est un jeu fiancé heureux et plein d’espoir. « Je joue simplement les amis curieux, rien de plus, me saute pas à la gorge de suite. » Les premiers mots que Ruben ose à son égard ressemblent à tout sauf à ça en règle générale, et cela contribue à rendre Ambrose mal à l’aise, ou tout du moins certain que sa place ne se situe pas entre Cassandra et Ruben. Ce n’est pas une rencontre qu’il aurait cherché à provoquer d’une quelconque manière, il faut bien l’avouer, et s’il avait pu vendre son âme au Diable pour éviter qu’ils se croisent alors il l’aurait très certainement fait. Ils représentent deux parts trop différentes de sa propre vie. « Non, pas du tout. Je regrette juste de ne pas avoir eu l’occasion de le rencontrer avant. » - « Merci du compliment. » Cassie ne sait rien de toute l’histoire et il ne lui tient pas rigueur de rien de ce fait, tout comme il ne tient pas rigueur à Ruben de répondre façon Ruben. Maintenant, il ose petit à petit poser son regard sur le brun sans jamais s’y attarder cependant, comme le prouve les mots qu’il ajoute déjà à l’oreille de Cassie. « Il est toujours comme ça, t’en fais pas. » Son sourire est bien réel alors que lui, de son côté, ne fait pas réellement attention à garder son ton dans l’idée d’un murmure secret.

Ruben est toujours égal à lui-même lorsqu’il finit par demander comment les deux fiancés se sont rencontrés, ce qui n’a fort heureusement rien d’une question sortie de nulle part. Ils s’y sont préparés, ils connaissent le mensonge par cœur et ils savent comment effectuer le relai des réponses et autres précisions. « Ca m’intéresse moi. » Mais il est gourmand, évidemment. Il veut d’autres précisions, évidemment. Il ne se contente pas de ce qu’ils peuvent offrir au reste du monde, justement parce qu’il connait sa place et sait très bien qu’il n’est pas n’importe qui. Il est d’autant plus intéressé par la question qu’il sait que cela le concerne de près ou de loin que de savoir qui Ambrose fréquente et surtout à quelle période de sa vie, notamment parce que le seul nom de Ruben occupe tout un pan de cette dernière. « Contrairement à Ambrose, je ne suis pas tellement portée sur la politique, mais j’ai beaucoup fréquenté le milieu avec mon père. On était forcément voués à se croiser un jour ou l’autre. » - « A naviguer dans le même monde, ça fait sens effectivement. » Ils ne mentaient pas sur cette partie de leur histoire: ils ont toujours évolué dans le même milieu et ça, au moins, ça n’a rien d’un mensonge, ni même d’un fait dont Ruben pourrait vouloir vérifier chacun des détails. Ou tout du moins, même s’il le voulait, il ne le pourrait pas.

« Le docteur- Ruben, me disait que vous vous étiez rencontrés grâce à la musique, je suis curieuse d’en entendre plus. » Le regard du plus jeune se repose à nouveau sur le profil de Ruben, lui qui n’a vraisemblablement pas su se garder de parler d’eux. Certaines histoires sont plus à leur place quand elles sont enfouies. « Même si c’est pas la partie la plus intéressante de notre conversation. » Peu à peu, le regard d’Ambrose dérive vers quelque chose de plus sombre alors qu’il n’y a plus aucun doute quant au fait qu’il continue de chercher la petite bête en mettant Cassie au milieu d’une histoire qui ne la regarde pas et, surtout, qui ne mérite pas d’en être un dommage collatéral. « Un groupe jouait dans un bar un soir, il s’agissait du sien. » Il ne quitte pas ses yeux faits de l’éternel même bleu envoûtant. Il attend de savoir jusqu’où il ira dans son explication, prêt à l’arrêter avant qu’il aille trop loin. « Celui dans lequel il jouait à l’époque, en tous cas. Je l’ai trouvé mignon, je lui ai offert un verre. » - « Que j’ai eu le malheur d’accepter et j’arrive plus à me débarrasser de lui depuis sept ans. » Le sourire est en demi-teinte: cette explication passe outre des années de silence ayant suivies leur séparation ; et elle passe aussi outre le simple fait que séparation il y a eu, justement. « On a eu une brève histoire. Les fortes têtes ça me plaît, apparemment. » Elle le découvrira tôt ou tard, et il ne veut pas prendre le risque que ce soit un inconnu qui lui apprenne et qu’elle puisse laisser apparaître sa surprise face à lui: autant que ce soit dit maintenant, surtout alors qu’il a déjà compris que Ruben ne risque pas de lâcher son bout de gras de son côté. Ambrose en profite pour faire le parallèle avec Cassie et souligner qu’ils ont un trait de caractère commun qui, dans un univers parallèle, aurait aussi pu le faire tomber amoureux d’elle. Il passe outre le fait que l’histoire se conjugue encore au présent, pour des raisons évidentes, et par respect pour tout le monde. « Ca n’a jamais été rendu très public de mon côté, tu te doutes pourquoi. » Cette fois-ci parfaitement sincère, il pose son regard sur Cassie pour lui expliquer la situation: il en a à peine parlé à sa famille et à ses plus proches amis mais jamais au-delà, loin de vouloir être catégorisé par son orientation sexuelle pour la carrière à laquelle il aspirait, et aspire toujours. Ca, et le fait qu’il était encore mineur au moment de leur relation ; mais puisque Ruben ne fait pas son âge et qu’elle n’a pas son acte de naissance sous la main, le sujet est eclipsé. « Ruben aussi est fiancé maintenant, on pourrait se prévoir un dîner tous les quatre, un de ces jours. » Peut-être que l’idée n’est pas aussi terrible qu’elle n’y paraît, au final. Il n’a même pas envie de jouer à un quelconque jeu avec Nina, qu’il serait curieux de rencontrer pour savoir à quoi ressemble la femme pour qui Ruben a touché du bout des doigts l’idée de se poser - sans réellement le faire pour autant. « On aura plus de temps pour discuter, comme ça. Cette semaine on est un peu occupés, avec Cassie. » Le mensonge n’en est qu’à moitié un: toutes leurs semaines sont un peu occupées et s’il ne veut pas davantage passer de temps avec Ruben, c’est surtout parce qu’il veut préparer Cassie à tout ce qu’il pourrait lui dire. Elle a été prise en porte-à-faux, et cela ne faisait évidemment pas partie de ses plans pour la soirée, pas alors qu’il était supposé se contenter de chanter. Au regard qu’il tend à sa propre fiancée, il lui demande silencieusement d’appuyer son idée. Il lui devra des explications plus tard.

like perfume that you wear i linger all the time

@cassie edwards et @ambrose constantine

lieu: at nate's jazz festival, roaring twenties.
(c): namor-shuri (gif), luleaby (codage).

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Les discussions sur les jobs respectifs de chacun, ce n’est jamais vraiment palpitant. Enfin pour le ocup, tu es véritablement curieuse d’en savoir plus. « J’imagine. Tu es doctorant dans quel domaine ? » Qu’importe le domaine, le boulot d’un docteur n’est généralement pas de tout repos. A moins qu’il ne soit de ceux qui délèguent tout à leurs internes et se la coulent douce en attendant, ça ne serait rien de nouveau ou de particulièrement étonnant non plus vu tout ce qu’on entend. « Oh non, ce n’est pas indiscret. » Loin de là, même, surtout dans la mesure où tu es de ceux qui aiment parler d’eux, alors forcément, tu ne te fais pas prier. « Je suis agent artistique, je bosse avec un chanteur dont tu as peut-être entendu parler, Midas Sterling ? » C’est présenté comme une question mais c’en est tout sauf une. A moins de vivre dans une grotte et de ne jamais allumer ni radio, ni télé, ni internet, tout le monde a forcément au moins entendu le nom au moins une fois dans sa vie. Bien évidemment comme d’habitude, tu enphases sur le fait que tu travailles avec lui et non pour lui. La nuance est importante et essentielle à tes yeux. Et puis techniquement, ce n’est même pas faux puisque ton véritable patron, c’est l’agence dans laquelle tu as ton contrat. « C’est moi qui lui dégote ses interviews et ses passages à la télé, pour faire simple. » Y a tellement plus derrière, mais autant ne pas assommer le docteur avec des détails qui ne l'intéresseront pas forcément.
Et voilà, Ruben et toi plaisantez, il se prend plus ou moins au jeu, à moins qu’il ne soit particulièrement doué pour faire semblant, lui aussi et tu ne peux t’empêcher d’afficher un sourire amusé. Le pire, c’est que tu n’as même pas besoin de mentir pour faire semblant qu’il ne fait pas son âge. Ce qui t’intéresse surtout ici, c’est de savoir ce qu’a à dire Ruben concernant ce qu’il a en commun avec Ambrose. Autant dire que les réponses sont pour le moins intrigante. « Ca fait déjà quelques instruments. » Autant la guitare est relativement simple à apprendre, autant le piano c’est une autre paire de manches. « Mais du saxophone ? Là je suis curieuse d’en entendre plus. » C’est moins commun, comme instrument, mais ça a du cachet, il faut avouer.
Finalement, Ambrose rejoint votre table et c’est l’heure de sortir le grand jeu et de montrer tout ton talent d’actrice. Un petit compliment par-ci, un petit sourire complice par-là, une paume qui se pose sur le dos d’une main, bref, tout pour que tout le monde croit à votre histoire. A peine installé qu’il s’excuse déjà que Ruben soit venu t’alpaguer, mais hé, c’est rien. Et puis c’est vrai ce que tu dis, que t’étais curieuse de le rencontrer et d’enfin mettre un visage sur le nom. Constantine prend les devants, répond avec ce qui a été convenu en amont sur votre rencontre, chose que tu complètes histoire d’étayer avant de renvoyer la balle à Ruben. Ce dernier répond sans trop faire semblant de cacher les détails, et tu ne peux que lâcher un bref « oh, » faisant semblant de t’étonner lorsqu’il révèle l’existence de la brève histoire. Ton regard glisse vers Ruben pour analyser sa réaction avant de reprendre : « tant mieux si vous êtes restés en bon terme tous les deux. » Comme si ça t’affectait le moins du monde, cette révélation. Bon, peut-être que ça aurait été le cas si ton couple avec le politicien était réel et avait la moindre importance à tes yeux, mais là, qu’est-ce que tu peux dire réellement ? Autant jouer la carte de la fiancée compréhensive et marquer des points auprès de Ruben, vu que tu es persuadée que votre route se recroisera forcément à un moment donné. Et cette fois, c’est un regard curieux que tu adresses à ton partenaire alors qu’il propose un double date avec la fiancée du docteur. Ambrose a l’air tout à fait sérieux et tu ne sais pas tellement dire ce qu’il a derrière la tête avec cette proposition. Par sûreté, tu fais mine d’accepter sans trop poser de question. « Un dîner, c’est une excellente idée, » tu confirmes en ajoutant un sourire à l’affirmation. « Le plus dur sera effectivement de trouver un créneau qui arrange tout le monde. » Pas trop tôt quand même, pas avant d’en savoir plus ce qui se trame entre les deux hommes en tout cas. Ce qui te fait d’ailleurs penser à quelque chose que t’étais supposée dire à ton fiancé plus tard dans la soirée. « On se débrouillera. » S’il tient vraiment à faire ce repas, t’es prête à jouer le jeu, et si au contraire il préfère l’éviter, tu l’aideras à trouver des excuses en chargeant ton planning exprès ou en ayant tes propres plans de déjà prévus. « On fait ça quand tu veux. Juste… J’ai eu ma mère au téléphone tout à l’heure, elle compte venir pour la fin d’année donc pas à ce moment là, quoi. » T’étais supposée en parler plus tard à Ambrose pour que tu puisses le briefer au calme, mais l’opportunité est là d’au moins poser le sujet sur la table.

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« J’imagine. Tu es doctorant dans quel domaine ? » Bien sur que ce fut avec un petit sourire empli de fierté qu’il répondit cette fois-ci à la question de Cassie. « Neurochirurgie. » Sa plus grande fierté, le travail de toute sa vie en réalité. « Oh non, ce n’est pas indiscret. Je suis agent artistique, je bosse avec un chanteur dont tu as peut-être entendu parler, Midas Sterling ? C’est moi qui lui dégote ses interviews et ses passages à la télé, pour faire simple. » A entendre ses dernières paroles, une petite étincelle s’alluma dans le regard de Ben alors qu’il haussait dans la foulée quelque peu ses sourcils. « C’est donc toi alors. Ravi de mettre un visage sur un nom, je dois avouer. » Midas avait parlé d’elle brièvement lorsqu’ils s’éteint vus lors du Sunset Festival, plus tôt dans l’année, mais il n’avait pas été possible pour le médecin de mettre un visage sur le nom - c’était donc désormais chose faite. « Mais oui, j’en ai entendu parler bien sur. C’est une vague connaissance. » Assez en tous cas pour qu’il lui ait permis d’accéder, en compagnie d’Ambrose qui plus était, au festival - mais ce n’était pas le genre de détails qui était important pour le moment. Ils pouvaient continuer la conversation sur la musique, bien sur, c’était là toujours un bon choix de discussion. « Ca fait déjà quelques instruments. Mais du saxophone ? Là je suis curieuse d’en entendre plus. » Ben se permit un petit rire, secouant quelque peu sa tête. « Il faudra être patiente alors: c’est pas pour tout de suite les représentation sur scène. » Même si effectivement, initialement Nina avait glissé cette idée là en tant que blague, elle était restée dans un coin de son esprit ces derniers jours. Peut-être qu'il n’en ferait rien au bout du compte, mais ce n’était pas grand chose que de ne pas fermer directement la porte.

Le trouble-fête mit fin à leur petite discussion pourtant sympathique en imposant sa présence à leur table - il était toujours content de voir Ambrose, mais disons qu’il l’était davantage à pouvoir extirper des informations à la blonde pendant qu’il n’était pas à ses côtés. La fenêtre de tir s’était définitivement refermée, il le savait. « Il est toujours comme ça, t’en fais pas. » Cela eut au moins le don de lui faire lever yeux au ciel un instant. S’il jouait de trop, Rose se brulerait les ailes - Ben était meilleur à ce jeu là qu'il ne pouvait l’être lui en réalité.  La seule chose sur laquelle il ne sut rebondir rapidement, tant il était étonné que cela soit présenté sous cette forme, c’était l’idée que le brun face à lui laissait penser qu’une continuité était ne place dans leur relation, là où ce n’était pourtant pas le cas et ils étaient les mieux placés pour le savoir. Le moment était à passer sous silence les détails, et il ne lui laissa pas d’autre choix que de se plier au moins à cet exercice là alors qu’il enchainait. « On a eu une brève histoire. Les fortes têtes ça me plaît, apparemment. » Ruben lui concéda au moins un petit sourire en coin à cette remarque là. « Oh, tant mieux si vous êtes restés en bon terme tous les deux. » - « C’est difficile de vouloir autre chose avec lui. » Parce-qu’ils n’étaient pas véritablement restés en bons termes, parce-qu’ils n’étaient pas restés tout court et parce-que Ruben n’avait jamais voulu voir la fin de leur relation leur être imposée - si seulement il avait été honnête et ouvert avec lui dès le début, si seulement. « Ca n’a jamais été rendu très public de mon côté, tu te doutes pourquoi. »

« Ruben aussi est fiancé maintenant, on pourrait se prévoir un dîner tous les quatre, un de ces jours. » Ruben faillit s’étouffer avec la gorgée de son verre qu'il s’était attelé à boire dans l’intervalle. « Un dîner, c’est une excellente idée. » - « Plait-il ? » Il était surtout en train de se demander quelle mouche avait piqué Ambrose. Oh, il jouait, bon Dieu qu’il se mettait à jouer un peu trop bien pour que cela soit raisonnable; il n’avait pas besoin de tout cela, s’il le désirait Ben lui aurait présenté Nina sans rechigner. « On aura plus de temps pour discuter, comme ça. Cette semaine on est un peu occupés, avec Cassie. » - « Le plus dur sera effectivement de trouver un créneau qui arrange tout le monde. On se débrouillera. » S’ils n’avaient pas été en public et que Cassie n’avait pas été à leurs côtés, il aurait demandé à Ambrose s’il se payait sa tronche. A la place, il esquissa un faux petit sourire en coin, haussant un sourcil presque comme s'il était intrigué par l’idée. « Ca devrait pouvoir se faire, quand même. » Il n’était même pas sur de parler de l’idée à sa fiancée. « On fait ça quand tu veux. Juste… J’ai eu ma mère au téléphone tout à l’heure, elle compte venir pour la fin d’année donc pas à ce moment là, quoi. » Elle s’adressait clairement uniquement à Rose en cet instant, mais cela n’empêcha pas Ruben d’intervenir comme si elle parlait à toute la tablée et que cette dernière était invitée à répondre. « C’est pas pressé, de toute façons. On peut faire ça en début d’année prochaine si vous êtes très occupés pour la fin d’année. » Le plus loin l’idée se plaçait, le mieux c’était. « Et puis, ça permettra qu’on puisse échanger davantage sur les idées de mariage, puisque vous allez rentrer dans les préparatifs aussi de votre côté j’imagine. » Oh, il savait que sa curiosité ne plairait pas à Ambrose - mais c’était surement pour cette exacte raison qu’il appuyait si fort. « Tu vas solliciter le meilleur créateur de mode de ton carnet d’adresse, Rose ? Tu m’as toujours dit qu’il avait des mains très habiles. » Il haussa un sourcil alors que son regard n’était porté que sur lui désormais. Le feu brulait la pulpe de ses doigts en cet instant.

« C’est difficile de vouloir autre chose avec lui. » Dans un autre contexte, Ambrose aurait été touché de recevoir de tels mots de la part de Ruben, mais surtout tout le sous-entendu allant avec. Ce soir, pourtant, il ne peut que lui en vouloir de jouer à ce point avec le feu, surtout alors que les occasions ne lui ont pas manquées pour faire comprendre au plus jeune qu’il tient à lui. Et s’il n’en a jamais été bien loin, il ne s’est pas non plus montré particulièrement démonstratif dans ses paroles. Alors, c’est à sa manière qu’il recentre la conversation sur autre chose que leur histoire ancienne avec le Hartfield. Un dîner ce sera, et il est déjà évident qu’Ambrose espère de tout son coeur que quelqu’un viendra faire barrage pour que cela n’ait jamais lieu. Il prétextera être trop occupé sinon, ce qui n’est pas vraiment un mensonge non plus. « Un dîner, c’est une excellente idée. » - « Plait-il ? » Difficilement, Constantine réfrène un sourire en coin face à la panique évidente de Ruben. Non, bien sûr que non il ne veut pas qu’un tel dîner arrive. « Le plus dur sera effectivement de trouver un créneau qui arrange tout le monde. On se débrouillera. » Cassie tend en son sens et il est sincèrement soulagé de la compter comme une alliée à partir de maintenant. Il doute encore que l’idée générale de leurs fiançailles soit bonne, mais il pense tout de même qu’elle était la meilleure chose à faire à ce moment-là de sa vie et surtout au coeur de tous les troubles qui étaient autour de lui. Ces derniers ne se sont pas envolés mais l’engouement médiatique est retombé en même temps que la fuite de Saül à l’étranger. Il n’y aura jamais de procès et tant mieux. « On fait ça quand tu veux. Juste… J’ai eu ma mère au téléphone tout à l’heure, elle compte venir pour la fin d’année donc pas à ce moment là, quoi. » Mais cette réponse en particulier de Cassandra, il ne s’y attendait pas. Pire que tout, il n’a aucune envie de passer les fêtes de fin d’année en compagnie de la mère d’une fausse fiancée qu’il ne connaît même pas, surtout alors qu’il anticipe déjà toutes les questions trop curieuses et trop orientées qui seront les siennes. Pour les apparences, pour donner le change, il opte pourtant pour un sourire poli. « Bien sûr. » Il se retient de dire qu’il sera content de la revoir (parce qu’un fiancé a déjà rencontré la mère de sa petite-amie, c’est évident, voyons) parce que Ruben saura déceler son mensonge en un rien de temps.

Ce n’est pas parce que le couple opte pour une brève discussion entre eux que Ruben sait pour autant rester en retrait et, surtout, silencieux. Ce serait bien mal le connaître: il aime trop la lumière pour ça, surtout quand il peut avoir le bon rôle et souligner que de son côté, il sera toujours disponible pour ce fameux dîner. « Tu vas solliciter le meilleur créateur de mode de ton carnet d’adresse, Rose ? Tu m’as toujours dit qu’il avait des mains très habiles. » Il en profite pour parler mariage, ce qui ne fait qu’accentuer la crainte d’Ambrose. Il ne se demande plus s’il découvrira le pot aux roses un jour, simplement quand est-ce qu’il le découvrira. « James a promis de me tuer s’il ne créée pas mon costume et sûrement celui de Cassie aussi. » Et ça, parmi tout le reste, ce n’est pas un mensonge. James le lui a vraiment dit et il pensait sincèrement bien faire, Ambrose n’en doute pas une seule seconde. Il aurait simplement aimé que le contexte soit différent et que son aîné dessine un ensemble à l’occasion d’un véritable mariage d’amour, ou tout simplement un mariage qui aura bel et bien lieu un jour. « Mais on aura le temps d’en parler au dîner. On ne va pas tarder de toute façon, hein mon coeur ? » Une main se pose contre le dos de Cassie alors qu’il lui dédie un sourire sincère, tout en priant qu’elle comprenne que la seule réponse positive se résume à un “oui, on y va”. Continuer une discussion à trois avec Ruben ne pourrait pas mener à quoi que ce soit de positif.

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Aucune idée de ce qui pousse Ambrose à proposer un dîner à son ami et plus si affinité, puisque visiblement le concerné ne semble pas vraiment plus emballé que ça. Toi, en bonne actrice que tu es, tu joues le jeu jusqu’au bout et tu fais comme si l’avis de ton fiancé comptait plus que tout et vu la réaction de Ruben, tu n’as presque aucun doute sur le fait que le double date ne se fera vraisemblablement jamais. Ou alors ça serait juste histoire de pousser le vice et pour le coup, tu es sûre que ça serait une sortie des plus enrichissantes et amusantes. Pour toi, en tout cas. Pour les autres, ça reste à voir.
C’est d’ailleurs peut-être le bon moment pour annoncer la venue probable et prochaine de ta mère qui a visiblement décidé de s’inviter. C’était à prévoir de sa part, connaissant le personnage. Elle n’est pas du genre à se contenter d’un FaceTime une fois dans le mois et tient à rencontrer l’heureux élu en personne. Bien sûr, tu l’as dit, que c’était un risque, et si tu es tout à fait honnête, tu t’attendais même à ce que ça arrive bien plus tôt. Seulement voilà, les fêtes approchent et t’es sûre à cent pour cent que ton père a quelque chose de prévu en rapport avec le boulot, du coup elle se fait chier et quoi de mieux pour pallier ça qu’un voyage à l’autre bout du globe ? Ton nez se plisse dans une légère grimace d’excuse à l’adresse d’Ambrose, l’air de dire que t’es à peu près aussi enchantée que lui à l’idée de lui infliger ça. Le pire dans l’histoire, c’est que la daronne est suffisamment culottée pour demander à rencontrer la famille du gendre, juste pour rentabiliser à fond son voyage qui s’étalera sans doute bien trop longtemps au goût de tout le monde. Tout ce que tu espères, c’est qu’une de tes soeurs sera de la partie aussi, sinon ça sera encore plus long que prévu.
Bref, t’es navrée de lâcher une bombe pareille, mais t’as pas tellement le choix. Ce qui te fait surtout peur avec cette visite, c’est que ça va plus ou moins concrétiser le bourbier dans lequel Constantine et toi vous êtes fourré. Ça rend réelle la supercherie et tu espères simplement ne pas perdre le contrôle sur la situation déjà trop délicate à ton goût. Le moindre faux pas et c’est la chute assurée, de tous les côtés. Le fiancé sera briefé en long en large et en travers, juste pour plaire à la belle-mère et se la mettre dans la poche, même si là aussi, tu n’as absolument aucun doute sur le fait qu’elle sera séduite en un rien de temps. Une fois qu’elle aura donné son aval, elle vous laissera tranquille et vous pourrez reprendre votre petite vie en paix, loin de ta famille souvent trop bruyante et envahissante.
Avec tout ça et la surprise passée, Ruben fait mine de se rendre disponible pour le fameux dîner et il met vraiment beaucoup d’efforts pour faire semblant d’être ravi à la perspective. Il est fort pourtant, il réussi à te faire tiquer sur le mot “mariage” et tu t’empresses de camoufler ton expression derrière un sourire maîtrisé. Là où ça t’intéresse en revanche, c’est l’attitude qu’il adopte en ne regardant qu’Ambrose qui se contente de continuer à jouer le jeu jusqu’au bout. « On aura tout le temps d’en parler, oui. » Constantine est visiblement désireux à l’idée de sortir de la situation actuelle et tu ne peux que te douter à quelle point elle doit être inconfortable pour lui. « Ca a été un plaisir de faire ta connaissance, Ruben. » Toujours polie, tu prends le temps de saluer le docteur avant de suivre le mouvement et de vous éclipser avec ton fiancé. Décidément, c’est bien plus éprouvant que ce que tu avais pu imaginer, ce genre d’exercice.