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 (cody) des retrouvailles amères

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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptySam 16 Sep 2023 - 3:14

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C'était censé n'être qu'une course. Une seule et unique course, un voyage simplement pour connaître cette ambiance dont elle a tant entendu parler par son frère avant de s'en offusquer en lui implorant d'arrêter. Elle ne sait même pas ce qu'elle recherche exactement pendant que certains s'affrontent, affolent leur moteur. Mais ce soir encore, elle recherche cette adrénaline. Ça lui a plu l'autre fois avec Channing et Adèle mentirait si elle disait qu'elle ne le recherche pas du regard. Il n'a pourtant rien à offrir, et ce monde n'est pas le sien. Mais elle oublie, et la douleur s'efface pendant ses courses. Elle se sent différente et elle puise ses dernières énergies quand elle entend crier "Polly" en voyant les autres voitures statiques filées à vive allure. D'autres courent, s'enfuient quand Adèle en fait de même sans même savoir pourquoi : elle n'a rien à se reprocher. Certes elle a discuté avec un type dans une bagnole de course mais faudrait-il encore qu'ils aient vu quoi que ce soit. Quelques secondes plus tard, au détour d'une ruelle, une voiture de police s'arrête à contre sens d'elle, lui barrant la route. Elle s'arrête, en soupirant. « On cherche à nous échapper ? » Adèle lève les yeux au ciel, alors qu'ils descendent du véhicule pour la contourner. « Il est dans quel véhicule votre petit copain ? » Un sourire narquois sur leurs lèvres et elle leur offre un regard noir, se mordant 'a lèvre pour ne pas envenimer la situation mais ils le méritent ! « Vous risquez pas de le choper en tout cas ! » Qu'elle concède avec son sourire satisfait sur ses lèvres, provocante certes mais ils ne méritent pas moins. Une main qui l'a pousse vers le véhicule, elle n'est pas la seule à en croire les allées/retour incessants dans leurs locaux, alors que les policiers sont restés de marbre devant la Shephard pipelette, prête à leur raconter sa vie - que des choses inutiles à savoir, et puisqu'ils avaient décidés de jouer, elle avait décidé de pas être la petite souris.

Plus de trois heures se sont succédé avant qu'un flic s'approche de sa cage. « Si quelqu'un paye votre caution, vous serez libre... » Elle avait hésité pendant de longues minutes avant de concéder à demander un téléphone. « Salut Cody c'est Adèle. Je sais, il est tard mais si tu veux venir me chercher... » Elle inspire doucement, fermant les yeux en s'agrippant le plus fort possible à ce combiné alors qu'il ne lui a rien demandé, sentant le flic derrière son dos. « Je suis chez les flics. » Le coeur battant, presque honteuse et elle n'avait eu aucune réponse de Cody, aucun hurlement à l'autre bout du fil, juste sa respiration forte comme si il venait de soupirer. Elle raccrocha le combiné avant de retourner dans son box pour qu'on vienne l'extirper une vingtaine de minutes plus tard. Silencieuse, elle sortait de sa cage, et relevant son visage, elle croisa le regard de Cody qui se tenait immobile, à plusieurs mètres d'elle. Elle avançait presque un pas en avant, deux en arrière. Le coeur battant. « Merci d'être venu Cody. » Elle souffle en arrivant à sa hauteur alors qu'il reste visage fermé. « A l'avenir, faites attention à vos fréquentations, c'est un conseil. » Ils avaient bien compris qu'elle ne faisait pas partie de ce monde-là, et en payant sa caution, Cody lui a permit de ne pas passer une nuit entière enfermé. Mais quelques heures dans un box méritait-il pas plus que le regard froid que lui offrait à présent son aîné ? Et si elle venait à regretter, pourrait-elle faire demi-tour pour retourner dans son box au lieu de l'affronter ? « Je ne voulais pas te réveiller aussi tard dans la nuit. Je suis désolée... » Si Will avait encore été là, elle l'aurait prévenu lui plus que Cody. Quand bien même elle sait que son cousin en aurait parlé à l'aîné des Shephard. Mais ça lui aurait au moins évité ce silence pesant. Ils se retrouvent à l'extérieur, sur le péron, quand Adèle se retourne vers lui. « Parle... Hurle Cody si tu en as besoin. » Qu'elle lui demande, presque suppliante sans plus vraiment frôler son regard. Avant de soupirer fortement et de lâcher désormais avec froideur et insolence - plus qu'elle ne le voudrait. « Je te rembourserai pour ta caution. » Comme si ce n'était qu'un problème d'argent entre eux.

@Cody Shephard crypool
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyMar 19 Sep 2023 - 6:53

:: spring hill :: queensland police

Il est de sortie ; petite chemise et pantalon repassé, Cody est apprêté mais sa moue sur le visage en dit long sur son envie de sortir ce soir. Il s’est retrouvé contraint et forcé, là est bien le mot mais il n’a pas su dire non et le voilà au restaurant à attendre une jeune femme qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam et dont il a simplement vu le visage une fois sur un téléphone. Il aurait mieux fait d’annuler, de trouver une excuse, de lancer une pandémie mondiale pour ne pas avoir à sortir ce soir et à faire la conversation à une demoiselle qui ne l’intéressera sûrement pas ; il a déjà donné.

Quelques heures plus tard, il est hilare ; la soirée est bien différente de ce qu’il avait imaginé. Si au début leurs sourires étaient forcés et ne montraient aucune envie d’être ici, ni pour l’un ni pour l’autre, ils ont vite brisé la glace en s’avouant mutuellement n’avoir strictement aucune envie d’être là ; depuis, ils rient à s’en décrocher la machoire et ils essuient un bon nombre de regards de la part du personnel de l’établissement mais aussi des clients. « Non non, je te crois pas ! » qu’il s’esclaffe alors qu’elle lui raconte un souvenir d’adolescence impliquant un déguisement et un peu trop d’alcool. Alors qu’elle ouvre la bouche pour lui répondre, riant aux éclats elle aussi, le téléphone de Cody - posé sur la table - se met à vibrer. Il le tourne rapidement pour découvrir le numéro et son sang se glace d’un coup alors qu’il voit s’afficher les mots suivants Commissariat de police - Brisbane. Il s’imagine le pire, revoit les hommes en tenue lui annoncer le décès de ses parents, celui de son petit frère. Tout lui revient en mémoire alors qu’il récupère rapidement le téléphone, s’excuse d’un geste auprès de son rendez-vous et répond immédiatement. Il reste silencieux, attendant sa sentence alors que la voix de sa soeur retentit dans ses oreilles. « Salut Cody c'est Adèle. Je sais, il est tard mais si tu veux venir me chercher... » Un soupir s’échappe de ses lèvres alors que la situation s’installe dans sa tête : sa sœur a dû avoir une panne de voiture, la police est intervenue et il n’a plus qu’à aller la chercher au milieu de l’autoroute. « Je suis chez les flics. » Ou ça. Les yeux de Cody se ferment, deux de ses doigts viennent pincer l’arrête de son nez : aura-t-il un jour le droit au repos ou devra-t-il attendre le repos éternel ? Il ne répond même pas et se contente de raccrocher. En quelques enjambées, il retourne à sa table, attrape sa veste et s’excuse platement auprès de cette nouvelle amie qu’il promet de recontacter rapidement.

Une vingtaine de minutes plus tard, après avoir payé le restaurant, avoir trouvé un ticket de stationnement et avoir payé la caution - un rendez-vous galant qui lui aura coûté cher -, Cody se retrouve devant Adèle. Les bras croisés sur son torse, il ne pipe mot, sentant la colère lui picoter la gorge. « Merci d'être venu Cody. » Il lui jette un regard qui en dit long et laisse l’officier faire la morale à sa sœur, d’une seule phrase. Il a l’impression d’être revenu en arrière, de se retrouver face à un Ash adolescent qui n’en faisait qu’à sa tête et qui faisait tourner son frère en bourrique. Il marche vers la sortie sans même lui répondre, la laissant trottiner derrière lui alors qu’il prend de grandes enjambées sans se soucier qu’elle soit à son allure ou non. «  Je ne voulais pas te réveiller aussi tard dans la nuit. Je suis désolée... » Le silence. Et bien vite, ils se retrouvent devant les portes du commissariat. Sortant un paquet de cigarette de sa poche, il ne perd pas de temps et s’en allume une ; ça ne lui arrive que très peu mais il n’arrive pas à se détacher de l’habitude qu’il a prise à la mort de leurs parents. « Parle... Hurle Cody si tu en as besoin. » La vérité, c’est qu’il ne sait même pas par où commencer, il ne sait pas si sa colère est justifiée au vue de leur relation chaotique, il ne sait pas s’il doit la laisser faire et arrêter de se mêler de sa vie ou s’il doit - et peut - continuer à jouer ce rôle qu’il a pris quand elle n’était encore qu’une adolescente. Il est perdu, alors qu’il a déjà vécu tout ça avec Ash ; mais pas avec elle, jamais avec elle. « Je te rembourserai pour ta caution. » Il lève les yeux au ciel, secoue la tête, prend une bouffée de son poison et s’avance vers la voiture garée juste devant : à cette heure-ci, on trouve facilement de la place. Sans demander son reste, il écrase la cigarette au sol, la remet dans le paquet - Cody évite de polluer - et monte dans la voiture. Une fois installé sur le siège conducteur, il se penche vers l’autre porte et l’ouvre pour indiquer à Adèle d’entrer.

Il ne démarre pas, il ne parle pas. Il pense. Il lui faut quelques minutes pour mettre de l’ordre dans ses pensées, il y a même pas une heure il était au restaurant en train de passer - c’est surprenant - un bon moment. Quand il prononce enfin ses premiers mots, il n’a pas le choix que de se racler la gorge. « Mais à quoi est-ce que tu pensais ? » qu’il demande, sa voix calme et posée quand tout ce qu’il a envie de faire, c’est de lui hurler dessus. « A rien j’imagine. C’est pas possible autrement. » Il tourne la tête vers elle, étudie son visage. « Tu te drogues, Adèle ? » qu’il demande tout à fait sérieusement, car il ne voit pas d’autre explication. « C’est ton copain qui te traîne dans des combines pareilles ? » Il enchaîne les questions, ne lui laissant aucun répit. « Explique-moi, je suis curieux ! J’aimerais qu’on m’explique pourquoi je me retrouve en pleine nuit à recevoir un appel de la police Adèle, la police ! » il lève les yeux vers le plafond, implorant quiconque viendrait à l’écouter. « Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça. » qu’il murmure dans sa barbe, les mains fermement agrippées au volant.

@Adèle Shephard (cody) des retrouvailles amères  4014933344


Dernière édition par Cody Shephard le Mar 26 Sep 2023 - 3:16, édité 1 fois
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyMar 19 Sep 2023 - 15:27

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Elle ne sait pas bien si elle a usé d'un bon point Adèle en appelant son frangin. Pourquoi avait-elle eu ce besoin de lui montrer une nouvelle fois combien sans lui, sa vie ne tenait qu'à peu de chose. Dire qu'elle n'avait pas songé prévenir Carl plutôt que son aîné serait mentir. Bien sûr l'idée l'avait trotté en tête peut-être durant quelques secondes - avant de réaliser finalement qu'elle n'avait pas envie que Carl voit cette image d'elle. Celle qui prend des risques débiles et qui n'accepte pas de les assumer. Elle s'était dit alors que face à Cody, certes il lui ferait la gueule pendant plusieurs minutes et qu'elle aurait le droit à une leçon de vie hors norme mais au moins,  ça ne durerait pas si longtemps et en sont-ils à ce stade tous les deux ? Est-ce que la Shephard doit s'arrêter sur cette image qu'elle lui renvoie depuis le décès de leur jeune frère ? Sans vraiment la surprendre, elle le voit planté devant elle, silencieux et immobile. Ses yeux la fixent à peine presque comme si elle n'existait pas, n'existait plus. Elle avait dû tellement lui faire mal et le décevoir que même sa venue au commissariat l'a surprend elle-même. Mais elle s'en plaindra pas évidemment. Cody reste de nouveau silencieux quand le flic se permet de nouveau sa morale à deux balles, Adèle ne l'écoute pas vraiment. Elle qui a toujours été droite avec ses principes et ses valeurs, qui n'a jamais dévié de sa trajectoire, elle en avait marre aujourd'hui et si elle n'avait pas forcément décidé de jouer la grande adolescente qui en veut au monde entier, il peut néanmoins se poser des questions. « Mais à quoi est-ce que tu pensais ? » Ah ça, elle n'en sait rien. Cody lâche cette phrase alors qu'il se tient déjà dans son véhicule. Installé sur son siège un soupire sort de ses lèvres, le même long soupire qui sort de celles de sa soeur. « A rien j’imagine. C’est pas possible autrement. » Il se croit drôle en plus ? Elle reste hors du véhicule et ce n'est pas parce qu'elle l'a appelé qu'elle compte se faire raccompagner, il en est hors de question même si il se met à piailler devant elle. « Tu te drogues, Adèle ? » Et si elle avait préféré fuir son regard et ne pas vraiment croiser le sien en tout cas, cette phrase fait l'effet d'une bombe, et elle relève aussitôt son visage rapidement sur lui, le dévisageant d'abord.  « T'es sérieux Cody ? » Qu'elle grogne entre ses dents avant que Cody décide d'enfoncer le couteau toujours plus loin dans la plaie ce qui l'a fait rire tristement. « C’est ton copain qui te traîne dans des combines pareilles ?  » Qu'est-ce qu'il pouvait être idiot quand il s'y mettait et elle ne comptait pas lui laisser le dernier mot, comme trop souvent ses dernières années. « Et par mon copain tu entends qui ? » Carl peut-être ? Elle dévisage Cody le mettant au défi de mettre un prénom sur ce qu'il sous-entendait réellement.  « Explique-moi, je suis curieux ! J’aimerais qu’on m’explique pourquoi je me retrouve en pleine nuit à recevoir un appel de la police Adèle, la police ! » Et peut-être que ainsi, il se revoyait quelques années auparavant, quand il tentait de faire naître en Ash un espoir, une lueur de normalité mais qu'il se confrontait à son égo. Peut-être en regardant d'un peu plus près la Shephard, il retrouverait cette lueur en elle qu'il a longtemps posséder : ce besoin de sortir des sentiers pour se sentir exister. Mais ça lui ressemble pas à la jeune femme. Ça lui ressemble pas du tout. « Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça. »  Elle lève les yeux au ciel, ne trouvera aucune réponse à apporter à cette dernière phrase mais doucement, elle s'ose. « Tu crois vraiment que j'ai besoin de quelqu'un pour me tenir compagnie ?  » Elle l'attaque, avant de reprendre, « que j'ai besoin de quelqu'un pour me rendre à une course ? » Et devant la précision de trop, s'emportant sans doute bien davantage, elle réalise une fois le mal fait, qu'elle vient de lâcher la bombe - la même qui a tué leur frère, mais qui surtout mettra bien davantage le feu au poudre. « Tu sais quoi ? Je vais rentrer seule ! J'en ai assez entendu comme ça. » c'était réellement une bêtise de l'avoir appelé et elle regrette amèrement désormais, « je regrette d'avoir été assez idiote pour penser que tu aurais compris les choses. » Elle lui tourne le dos, commençant à marcher sur la route, le laissant planter seul dans sa voiture. Fuir et ne jamais affronter les choses, voilà encore sans étonnement ce qu'elle préfère faire.
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyLun 25 Sep 2023 - 10:25

Il est tellement furieux qu’il en reste bien incapable de prononcer mot pendant de très longues minutes, se remémorant dans sa tête tous les événements de leur vie qui a pu mener à cet instant précis. Il est fâché contre Adèle en premier lieu, elle qui prend désormais des risques inutiles et stupides et qui se retrouve enfermée en cellule comme une vulgaire délinquante - ce qu’elle n’est pas censée être. Il est fâché contre Ash qui a été le premier à se lancer dans ces courses, entraînant visiblement sa sœur à sa poursuite, alors que lui n’est plus là pour la protéger de ce qui pourrait lui arriver dans de telles entreprises. Il est fâché contre quiconque l’a traînée dans cet endroit et n’a pas su la protéger quand il le fallait, ni l’empêcher de se lancer dans de telles bêtises. Et il s’en veut à lui-même de ne toujours pas réussir à la protéger suffisamment, de ne pas avoir été là pour l’empêcher de se lancer dans ce genre d’activités, il s’en veut d’être fâché et de ne pas savoir comment réagir, il s’en veut de tellement de choses qu’il ne sait même plus par quoi commencer.

Et c’est comme ça qu’après le silence viennent les cris, il ne peut pas les empêcher, il a l’impression que seuls les cris vont pouvoir fonctionner sur sa cadette qui ne semble pas comprendre que son frère soit dans un tel état de sidération et de colère. « T'es sérieux Cody ? » Évidemment qu’il est sérieux et il estime que la question est légitime, jamais elle ne s’est comportée de cette façon - qu’il sache - et il ne peut que se poser la question quant à la consommation d’Adèle - ça, et un milliard d’autres questions en suspens. « Oui je suis sérieux, tu vas m’obliger à te fouiller pour vérifier ? » qu’il demande, la colère bouillonnant dans ses veines alors qu’il réalise bien que la police aurait trouvé quelque chose si elle en avait sur elle, ce qui n’empêche pas qu’elle puisse en consommer ; il garde l’idée dans un coin de la tête. Il ne voit que deux choses, la drogue ou de mauvaises fréquentations, bien incapable d’imaginer que sa soeur, sa toute petite soeur, puisse être capable de se lancer seule dans des histoires dangereuses, ça lui semble inconcevable. « Et par mon copain tu entends qui ? » Ses mains deviennent blanches alors qu’il serre de plus en plus le volant, bien incapable de se calmer alors que la conversation s’envenime - à juste titre, il estime. « Peu importe ! Quiconque t’a mis dans la tête que ce serait une bonne idée de te retrouver dans des magouilles qui te mènent en prison, mais bon sang Adèle ! »

Il a envie de s’arracher les cheveux, ne comprend-elle donc pas ? Il a déjà vécu ça et l’impression de déjà-vu qu’il est train de ressentir et tout sauf bienvenue. Et elle ne comprend pas qu’il soit en colère ? ça le met encore plus en rage. « Tu crois vraiment que j'ai besoin de quelqu'un pour me tenir compagnie ? » Il la toise, la laissant poursuivre alors qu’il voit bien qu’elle n’a pas fini de tenter de lui tenir tête. « que j'ai besoin de quelqu'un pour me rendre à une course ? » La vérité, c’est qu’il ne sait pas que croire. C’est impossible pour lui d’imaginer qu’elle ait pu prendre une telle décision d’elle-même, en pleine conscience et qu’elle puisse vouloir lui tenir tête désormais. Il la regarde et il ne retrouve pas sa sœur devant lui, ça fait bien longtemps qu’il ne sait plus où elle est. « Tu sais quoi ? Je vais rentrer seule ! J'en ai assez entendu comme ça. » Il la regarde, ne comprenant pas comment elle peut être en colère, il tente de se raisonner lui-même, de se calmer mais sa colère monte. « je regrette d'avoir été assez idiote pour penser que tu aurais compris les choses. » La situation est toute retournée et Cody hésite pendant quelques secondes : la laisser partir ou l’en empêcher. Elle l’a devancé de quelques mètres quand il décide finalement de sortir de la voiture, s’appuyant sur le toit pour lui lancer. « C’est le monde à l’envers Adèle ! » et il le pense sincèrement. « Toi, tu t’énerves ? » qu’il lui demande, question rhétorique. « Les flics m’appellent pour venir te chercher parce que tu participes à une course illégale, je lâche tout - le restau, une meuf - pour venir te chercher et toi, t’es en colère ? » il ne se retient plus, faisant profiter tout le quartier de leur dispute. « Dans quel monde t’as cru que tout ça c’était normal ? Dans quel monde tu vis où ton frère doit se mettre à ton diapason mais se fait cracher à la gueule dès qu’il te vient en aide ? » Des années de frustration accumulées, et ce soir, il se lâche. « Je t’aime Adèle, sinon ça fait bien longtemps que je t’aurais envoyé bouler. Mais t’es ma petite sœur et je t’aime et comme tu le vois, je ferai tout pour toi, mais assez. » Lui a-t-il déjà avoué son amour pour elle ou est-ce la première fois ? « Alors si tu veux encore fuir, vas-y, mais je serai plus là pour te récupérer. J’en ai assez. » Il ne rentre pas dans la voiture, se contente de la fixer du regard. C’est à elle de choisir maintenant.

@Adèle Shephard rollinaway
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyLun 25 Sep 2023 - 11:11

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 « des retrouvailles amères »  (cody) des retrouvailles amères  873483867  cody shephard & adèle shephard.


Assez contradictoire, son frère est la personne qu’elle aime le plus, et dont elle attend aussi le plus de choses, et c’est celui dont tout part à la dérive, une fois de trop. En quittant dans la précipitation Brisbane, elle n’a pas mit juste un terme finale à sa relation avec le Marchetti mais aussi avec celui qui se tient devant elle, et ça c’est douloureux. Elle ne s’est pas remise de la mort de Ash, et si elle avait voulu trouver un réconfort auprès de Cody et Will, elle n’a pas supporté n’être pour eux qu’une étrangère. C’est là qu’elle a commencé les conneries, ce jour où elle a quitté la villa familiale. Le jour où elle avait voulu tirer un trait sur Cody comme si elle en était capable. Mais elle ne se rend pas compte de tout Adèle, ni de ce qu’elle fait endurer à son propre frère, son sang, ni de cette torture qui la consume de l’intérieur. Elle n’espérait même pas qu’il vienne la chercher, et à en voir sa réaction, elle aurait préféré quoi Adèle ? Qu’il ne vienne pas, peut-être pour pouvoir tout lui reprocher par la suite ? Elle est détruite de l’intérieur et elle ne s’en était même pas rendu compte. Elle avait continué de vivre comme si Ash n’était jamais mort, comme si elle n’avait jamais quitté son pays natal, laissant son aîné dans le doute et la frustration la plus totale, et elle s’attendait à quoi au juste ? Même elle, elle n’a aucune réponse à cette question, mais cette colère qu’elle dérive sur Cody, en réalité c’est contre elle, qu’elle se la dresse. Cody reste silencieux jusqu’à monter dans sa voiture, et elle s’arrête net, restant immobile, silencieuse, alors qu’elle lui a supplié de parler, d’hurler quelques secondes plus tôt. « Oui je suis sérieux, tu vas m’obliger à te fouiller pour vérifier ? » Folle de rage, elle finit même pas rire nerveusement devant son accusation. C’est ça alors qu’il pense d’elle ? Qu’elle se drogue ? « Viens, qu’est-ce que t’attends ? » Elle crie, elle provoque, elle lève même les bras en l’air pour lui prouver sa bonne foi. « T’es tombé bien bas… Je te reconnais plus… » Qu’elle ajoute d’une voix bien plus basse, presque déçue de n’être plus que ça pour lui. Il croit quoi ? Elle vient de se sortir d’un putain de cancer qui l’a détruite bien plus qu’elle n’a laissé paraître, et dont elle ne parviendra pas vraiment à se relever, quoi qu’elle laisse montrer et lui, tout ce qu’il pense c’est qu’elle touche à cette merde. « Peu importe ! Quiconque t’a mis dans la tête que ce serait une bonne idée de te retrouver dans des magouilles qui te mènent en prison, mais bon sang Adèle ! » Elle lève les yeux au ciel devant les accusations de son frère alors qu’il tente de la raisonner, mais en réalité, est-ce qu’il y a réellement quelque chose à sauver d’eux et de cette relation ? « Personne m’a entraîné là-dedans, Cody, et si tu avais été un petit peu plus présent depuis mon retour tu l’aurais vu ! » C’est un coup bas et son cœur se serre dès lors que ses mots franchissent la barrière de ses lèvres. Sa méchanceté est perceptible, et puisqu’il l’a blessée à mainte reprise, elle veut se donner le droit d’en faire la même. Le bal est désormais terminée, la danse avec, aujourd’hui ils font face à ce qu’ils sont réellement devenues aujourd’hui : deux étrangers l’un pour l’autre. Et elle tente de fuir, sans surprise. Comme à son habitude, elle ne veut ni affronter ses paroles ni son regard, elle a simplement le cœur en miette, presque irréparable et elle a juste hâte de s’enfermer dans sa chambre pour pleurer tout ce qu’elle pourra. « C’est le monde à l’envers Adèle !  » Elle se fige en entendant la voix de son frère légèrement plus proche, qui lui hurle malgré tout pour qu’elle entende, le dos tourné. « Toi, tu t’énerves ? » Il semble ironique alors qu’elle ne se retourne toujours pas, et qu’elle a même l’impression de retenir sa respiration, « les flics m’appellent pour venir te chercher parce que tu participes à une course illégale, je lâche tout - le restau, une meuf - pour venir te chercher et toi, t’es en colère ? » Dans d’autres circonstances elle aurait relevé la mention de restau, femme avant tout le reste et l’aurait incendié de toutes questions personnelles avec son rire enfantin et son regard malicieux. Mais pas aujourd’hui. Pas quand tout semble être perdu pour elle. Pas quand le sol se délite sous ses pieds et que le vide vient l’envelopper. « Dans quel monde t’as cru que tout ça c’était normal ? Dans quel monde tu vis où ton frère doit se mettre à ton diapason mais se fait cracher à la gueule dès qu’il te vient en aide ? » Et son genoux tombe à terre, elle se rattrape lamentablement, une larme qui coule sur sa joue qu’elle essuie sans aucun ménagement. Le cœur battant, elle lui en veut et par-dessus le marché, elle s’en veut. Tellement, qu’elle le rejette. « Je t’aime Adèle, sinon ça fait bien longtemps que je t’aurais envoyé bouler. Mais t’es ma petite sœur et je t’aime et comme tu le vois, je ferai tout pour toi, mais assez. » Elle se surprend à tourner son visage, ses yeux empreint de larmes devant ce que jamais, elle n’a entendu venant de lui. Il l’aime mais n’est-ce pas désormais trop tard alors qu’elle se résout à ne plus vouloir être cette petite sœur docile qu’elle a longtemps été ? Serrant la mâchoire, elle se relève et fait marche arrière, revenant vers l’aîné des Shephard. « Alors si tu veux encore fuir, vas-y, mais je serai plus là pour te récupérer. J’en ai assez. » Elle s’avance bien trop rapidement, la rage au ventre, alors qu’elle n’a qu’une envie : s’écrouler sur le sol. Et elle vient brutalement taper sur son torse une fois, « t’as pas été présent pour moi depuis sa mort… » Elle tape deux fois, « j’ai pas été là pour lui pendant ses derniers instants de vie, » elle tape une troisième fois, sa main qui rougit bien trop devant cette force qu’elle emploie pour autant elle sait que Cody ne ressent rien de son côté, ou trop peu. « Pourquoi tu n’as rien fais ? » Pour le sauver, elle entend. Et sa voix s’achève dans un sanglot qu’elle aurait voulu retenir bien plus longtemps si elle avait pu. Sa tête qu’elle pose contre Cody, comme autrefois. « Je n’ai pas voulu te faire autant de mal, mais je sais plus comment faire… » Qu'elle murmure. Elle est vide, et son cœur ne demande qu’à être remplie de nouveau. Mais elle avait sans doute besoin de ça. Est-ce qu'elle peut espérer maintenant un peu de douceur ?


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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyDim 1 Oct 2023 - 6:06

Ne sont-ils donc plus capables de communiquer sans que ça ne passe par des cris, des piques, sans qu’ils ne se fassent du mal ? Ils ne sont plus que tous les deux, n’est-ce pas suffisant pour tenter - tout tenter - de faire fonctionner cette fratrie miniature ? Bien sûr que Cody aimerait tout effacer, toutes ces nuits d’inquiétude, toutes ces larmes versées, tous ces ongles rongés, ces cris balancés, ces mots, ces pensées, ces colères. Il aimerait tout oublier et repartir à zéro, faire comme si de rien n’était, redevenir ce frère qu’il a toujours - ou presque - été. Il aimerait que la vie soit plus simple, pour elle, pour lui, pour eux. Il aimerait tant de choses qui lui semblent inaccessibles. La vérité c’est qu’il a trop enduré et qu’il ne peut pas tout annuler d'un coup de baguette magique, couper ses sentiments pour s’occuper pleinement d’elle ; il l’a trop fait, il ne le peut plus. « T’es tombé bien bas… Je te reconnais plus… » Il se tait, gardant tout à l’intérieur de lui, s’empêchant de lui hurler tout un tas d’autres choses sur le sujet ; car lui n’est pas bien différent qu’il estime, c’est elle qui a changé. Lui non plus ne la reconnaît plus, elle n’est plus cette Adèle qui lui courait après et lui sautait sur le dos, elle n’est même plus cette Adèle démarrant dans la vie adulte, la main de son frère jamais bien loin de la sienne ; elle n’est même plus la Adèle qui a vécu chez lui à son retour de Mexique. Elle n’est plus celle qu’il connaissait. Aucune des anciennes Adèle ne se serait retrouvée en cellule à attendre que son frère vienne réparer la situation. « Personne m’a entraîné là-dedans, Cody, et si tu avais été un petit peu plus présent depuis mon retour tu l’aurais vu ! » Il lui faut tout le self control du monde pour ne pas démarrer la voiture et partir, la laissant plantée là pour ne plus jamais revenir. Il y pense, il l’imagine. Il s’imagine regarder sa sœur pour la dernière fois et ne plus jamais la revoir ; parce qu’ils n’ont plus rien en commun, parce qu’ils ne se comprennent plus, parce qu’il ne supporte plus les reproches.

Il garde tout, ça fait des années qu’il garde tout, des décennies même. Alors forcément, il faut que ça lâche ; ça ne peut pas durer éternellement, l’humain n’est pas programmé ainsi, l’humain a besoin de parler, d’expliquer, de reprocher. Et d’exploser. Alors il explose, d’un coup d’un seul ; c’est fort, c’est gros, c’est vif. Les vannes s’ouvrent et on ne l’arrête plus, il a tant de choses à lui dire, de colère à lui balancer, d’explications à lui donner, à demander, de mots à prononcer. Il n’a jamais tant parlé notre Cody et il ne sait pas si ça fait du bien ou si c’est pire, mais c’est là, posé entre eux désormais. La réaction de sa sœur ne se fait pas attendre, il la voit poser un genou à terre - touchée en plein cœur par une balle invisible -, mais il ne s’arrête pas ; il ne le peut pas. Et quand enfin il s’essouffle, pourtant à la simple introduction de tout ce qu’il pourrait lui dire, il la voit presque accourir vers lui.

Elle le frappe, il s’en moque bien ; elle peut le frapper autant qu’elle le souhaite, ça ne changera rien. Il ne recule même pas, encaissant coup par coup et reproche par reproche. « t’as pas été présent pour moi depuis sa mort… » Et elle, où était-elle ? « j’ai pas été là pour lui pendant ses derniers instants de vie, » Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. « Pourquoi tu n’as rien fais ? » Comment ose-t-elle insinuer une telle chose ? « Je n’ai pas voulu te faire autant de mal, mais je sais plus comment faire… » Lui non plus.

Il entend le sanglot étranglé d’Adèle avant de sentir sa tête se poser là où ses poings cognaient quelques secondes auparavant. Il ne réagit pas tout de suite, son cerveau perdu dans une brume de pensées et de cogitations. Puis finalement, une éclaircie, il passe ses bras autour des épaules de sa sœur et la serre contre lui. « Moi aussi j’ai perdu mon frère Adèle. » qu’il tente de lui expliquer alors, réponse à sa première question. Réalise-t-elle seulement qu’il n’est pas aussi costaud qu’il le laisse paraître ? Réalise-t-elle que lui aussi est passé par ce deuil indescriptible - une nouvelle fois - sans se laisser aller à ses émotions devant sa sœur ? « Moi aussi j’ai mal. » qu’il lui murmure, priant intérieurement pour qu’elle comprenne, qu’elle réalise qu’il n’est pas le bloc de glace qu’il a du carver dans l’unique but de les protéger. « J’ai tout tenté et tu le sais, j’ai tout donné pour vous, pour que vous ayez la meilleure vie possible. » Des années qu’il se demande ce qu’il a bien pu rater, ce qu’il a fait de mal, qu’il tourne et retourne toutes ces années dans sa tête, tentant de trouver une alternative. « S’il te plaît. » Il ne sait pas ce qu’il lui demande, de comprendre ? de réaliser ? de le rassurer ? de le soutenir ? De quoi a-t-il besoin, lui qui a tant préféré se taire ? « Qu’est-ce que j’aurais pu faire de plus ? » qu’il demande alors, à Adèle, à leurs parents, à Ash, au monde entier, au ciel, à quiconque serait en mesure de lui donner une réponse. Il se pose la question presque quotidiennement, se reprochant ce qu’il ne sait pas mais qu’il aurait mal fait, bien incapable d’apporter une vraie réponse. Il connaît les reproches de Ash, estime que ce sont des reproches d’adolescents. Qu’aurait-il dû faire à la place ? « Qu’est-ce que tu attends de moi ? » qu’il demande finalement dans un dernier souffle, une larme coulant sur sa joue alors que leur vie entière lui revient en mémoire : chaque larme versée, chaque soupir, chaque phrase prononcée, chaque douleur, joie, peine, sourire, rire, amitié, chaque moment de leur vie, tout lui revient en mémoire. Tout est passé. Qu’aurait-il pu faire de plus ?

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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyLun 2 Oct 2023 - 10:05

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 « des retrouvailles amères »  (cody) des retrouvailles amères  873483867  cody shephard & adèle shephard.


Il avait toujours été là pour elle. Il avait toujours été ce frère sur lequel elle pouvait compter lorsque les nuages sombres apparaissaient dans son ciel. Et jamais, il n’avait réellement quitté son monde, jamais il ne s’était retiré bien longtemps. Ils avaient été si proches, si fusionnels, et que sont-ils devenus aujourd’hui ? Est-ce qu’il y avait un moyen d’appuyer sur pause et de tout recommencer depuis le début ? Est-ce qu’il y avait un bouton pour revenir en arrière ? Et surtout, est-ce qu’Adèle reviendrait sur ses choix, ses décisions pour ne plus perdre ce fil avec lui ? Elle n’en sait rien et à présent que tout lui échappe, elle ne parvient plus à trouver les bons mots et les bons gestes. Il lui suffirait peut-être qu’elle lui tende une main ? Qu’elle s’engouffre dans ce véhicule ? Elle ne comprend même pas pourquoi il est devant elle, avec quel courage il est parvenu à tout quitter – encore une fois pour venir sauver la seule famille qui lui reste. Elle ne comprend pas comment ils peuvent encore en être au même stade un an plus tard. Pourquoi elle n’avait pas retrouvé le chemin de la raison, ou ravaler sa fierté une seule fois dans sa vie. Pourquoi prétendre qu’il est la personne la plus importante dans son cœur quand elle passe son temps à le défier, et à faire en sorte qu’il la remarque. Cette rue est vide, et froide, et Adèle a bien dû mal à ne pas suffoquer dans cet endroit. Elle repense à Ash une fois de trop en oubliant l’existence de cet aîné, en pensant qu’ils méritent l’un et l’autre ce qu’il leur arrive. Et parfois elle s’imagine Ash au-dessus d’elle, lui soufflant les pires conneries qu’elle pourrait lui faire, sans comprendre qu’elle dépasse autant les limites que le faisait ce jeune frère, et on voit où ça la menait. Est-ce qu’elle veut réellement ça, alors qu’elle s’est battue comme une lionne devant un cancer qui a ruiné toute ses chances de fonder une famille, est-ce qu’il n’est pas là le problème aussi ? Elle ne sait plus rien Adèle et aimerait juste s’enfermer dans sa chambre pour ne plus devoir affronter son propre frère, qui lui hurle comme si attend un électrochoc de sa part. Comme si elle était capable de réaliser enfin ce qu’elle est en train de perdre petit à petit. Est-ce que Carl ne méritait pas aussi qu’elle pense un peu à lui ? Et Abby qui n’a rien demandé à personne, qui vient de perdre son papa, et qui souhaite qu’une chose : en apprendre davantage sur sa tata ? Est-ce qu’elle n’a pas encore des choses à découvrir ? A vivre pour s’efforcer de se rendre sur ses circuits qui ne lui serviront qu’à se tuer, elle aussi. Son genou à terre, une larme qui coule le long de sa joue qui prouve qu’elle n’est pas aussi forte qu’elle a toujours cherché à le montrer. A Nino, mais également à son frère, et aux autres. A tous ceux qui l’ont vu se relever sans peine, parfois bousculant elle-même ses propres opinions et cette routine installée. Cette armure qui se fissure, sous les paroles du Shephard alors qu’elle serre le poing et qu’elle trouve le courage de jeter un œil maussade sur Cody avant de combler cette distance qui les sépare bien trop rapidement et vivement pour pas vouloir rompre ce débit qu’il semble à présent ne plus pouvoir arrêter. Elle le bouscule devant ses paroles, elle le toise du regard et elle s’en veut autant qu’elle lui en veut, à lui. Ses propres paroles font écho d’un nouveau coup qu’on lui renvoie sans qu’elle ne parvienne à arrêter le geste. Alors que Cody encaisse sans broncher, sans sourciller. Sans jamais riposter. Et le coup fatal quand elle se glisse contre le torse de Cody, elle tente de retenir un sanglot mais peine devant lui. « Moi aussi j’ai perdu mon frère Adèle. » Elle ferme les yeux, en tentant de se calmer quand elle sent les bras de Cody qui l’entourent, une protection sans faille, une muraille autour d’eux, voilà ce qu’il représentait à ses yeux. Il était sa muraille et le voir autant en colère contre elle que contre Ash n’avait pas aidé la Shephard à rompre cette distance entre eux. « Moi aussi j’ai mal. » Elle l’écoute quand bien même ses yeux sont toujours fermés, elle l’écoute et ses mots lui font un bien fou. Elle relève un peu la tête vers lui sans se détacher de son emprise, elle s’y sent toujours autant en sécurité, ses cheveux sont tout emmêlés, et son maquillage laissant une trace noir sous ses larmes qui n’ont cessés de couler, « Pourquoi tu me l’as pas dit Cody ? » Pourquoi toujours ce besoin de te cacher Cody ? Sa voix est étranglé par un tas de questions qu’elle se pose mais qu’elle ne posera jamais à son frangin. « J’ai tout tenté et tu le sais, j’ai tout donné pour vous, pour que vous ayez la meilleure vie possible. » Elle le sait, et elle en est reconnaissance de tout ce qu’il a fait, mais elle n’imagine pas à quel point il s’est sacrifié pour elle, pour eux. C’était même trop. C’est ce qu’elle lui dira le jour où elle apprendra tout. Pour cette femme qu’il a renoncé pour les élever, eux. « S’il te plaît, » elle se cramponne à lui comme cet enfant qu’elle a toujours été, et qu’elle demeure encore un peu visiblement. « Qu’est-ce que j’aurais pu faire de plus ? » Elle regarde, les yeux tremblants, elle-même ne possède aucune réponse à ses questions, elle ne sait même pas la raison de leur déchirement. Pourquoi en être arrivé jusqu’ici alors qu’ils comptent l’un pour l’autre ? « Rien, » elle murmure, en relevant son visage vers lui alors qu’elle avait cherché à le fuir quelques secondes auparavant, rien de plus qui ne puisse réellement faire. « Tu as déjà trop donné… » Et pourtant ils ne sont pas heureux, ils se déchirent, « qu’est-ce que tu attends de moi ? » Un dernier murmure, alors que son cœur s’affole quand elle voit cette larme qui se perd sur la joue de Cody, et aussi loin que puisse remonter ses souvenirs, jamais elle n’en a été témoin. Pas même à la mort de leurs parents, pas même à l’enterrement de Ash, il s’est toujours caché d’elle. Sa main vient se poser sur la joue de son frère malgré qu’il soit bien plus grand qu’elle, et elle la lui caresse en essuyant cette larme, « qu’on se pardonne tout, et qu’on retrouve notre complicité. » Elle murmure à son tour d’une voix calme et sincère, c’est peut-être idiot de penser qu’ils en sont capables, et le chemin sera encore probablement semé d’embûches elle en a conscience, mais Adèle se disait que si ils sont tous les deux dans le même bateau ils pourront bien affronter les pires tempêtes, « je veux que tu saches que je suis toujours là et que je le serai toujours, » même après son départ pour le Mexique. « Je veux rentrer à la maison, Cody… » Soufflant à voix basse, autrement dit chez lui.
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyLun 2 Oct 2023 - 11:58

Ils ne sont plus que deux étrangers l’un pour l’autre, c’est la triste réalité qui arrive en pleine tête de Cody alors que les secondes semblent devenir des heures, alors que les cris font rage et qu’il lui semble parler un langage que Adèle ne peut pas comprendre. Ils ont été si proches, se sont tant apporté l’un l’autre, ont été si soudés qu’il semble impossible de comprendre comment ils ont pu en arriver là. Cody a beau se refaire le film de leur vie, il ne comprend toujours pas quel a été le point de non-retour, l’élément déclencheur de cette séparation, de ce gouffre qui n’a fait que se creuser jusqu’à mener à aujourd’hui. Aujourd’hui où ils ne sont plus que deux inconnus se faisant face bien incapables de se comprendre, de se regarder dans les yeux, d’avancer ensemble dans la même direction comme ils l’ont tant fait plus jeunes. Cody regarde sa sœur mais ne la voit pas, il ne voit que l’ombre de celle qu’elle était, sûrement que lui n’est que l’ombre de son ancien lui également ; sûrement qu’Adèle se fait la même réflexion, aussi loin soit-elle. Jamais il n’aurait pensé qu’ils puissent un jour en arriver là, jamais il n’aurait imaginé que leurs vies allaient se croiser mais plus jamais se suivre, qu’ils se regarderaient mais ne se verraient pas ; jamais il n’aurait pu imaginer qu’il en viendrait à imaginer une vie loin d’elle et que cette vie lui semblerait bien plus facile que la vraie. Il est triste Cody, comment ne pas l’être ? Il voit la peine dans les yeux de sa sœur, il la ressent aussi, il l’entend, il la comprend, il la partage. Ils ont mal et pour une fois, ils ont mal ensemble, bien qu’incapables de le partager, refusant de faire porter le fardeau à l’autre. Existe-il un bouton pour tout effacer ? Et si oui, Cody peut-il appuyer dessus et rembobiner ? Il retournerait si loin dans le passé que personne ne serait capable de le suivre, il retrouverait sa famille et empêcherait ses parents de prendre la voiture, prétextant une maladie, une crise de larmes ou tout autre chose qui empêcherait qu’un jour, il en arrive là ; à regarder Adèle sans la reconnaître, à lui crier dessus sans s’arrêter quand il voudrait simplement la prendre contre lui et ne plus jamais la lâcher, car il n’aurait jamais dû la lâcher, il le sait bien mais ne sait pas comment lui dire. Il ne sait plus lui parler, n’a peut-être jamais vraiment su. Peut-être qu’il a tout raté, en fin de compte. Peut-être qu’il n’aurait pas dû.

Elle le frappe et il ne ressent rien, son cœur tambourinant dans sa poitrine pour accompagner chaque geste de la jeune Shephard, le bourdonnement arrivant jusqu’à ses oreilles. Il la laisse faire, car tout est au ralenti et qu’il est de toute façon bien incapable de l’arrêter ; peut-être même qu’il estime mériter cette violence, les coups, les cris, la douleur qu’il ressent alors. Quand il la récupère contre elle, il ne se sent pas mieux, ils ont mal à deux et Cody ne peut que sentir le coeur de sa soeur battre aussi vite que le sien, ce trop-plein d’émotions qu’ils ressentent, partageant enfin quelque chose, bien que ça ne soit pas bien joyeux. Il ne la regarde pas quand il lui avoue sa peine, se refusant à croiser ses yeux bien qu’elle tente de les trouver. Il fixe droit devant lui Cody, peut-être parce qu’il a honte, que c’est étrange, qu’il sent que ses jambes fléchissent et que lui aussi peut s'effondrer à tout moment dans les bras de celle qu’il a toujours tant aimé. « Pourquoi tu me l’as pas dit Cody ? » Parce qu’il avait un rôle à jouer, et qu’il a décidé de le jouer à 200% dès l’instant où le juge lui a accordé la garde de sa fratrie. Parce que son frère et sa soeur n’étaient pas là pour assumer ce que leur grand frère pouvait avoir dans la tête, et qu’il en a toujours été ainsi ; parce que Cody ne les a pas vu grandir en réalité et que quand il regarde Adèle, il voit encore cette gamine à peine adolescente qui venait trouver du réconfort dans les bras de son frère, et qui l’imaginait capable de tout, un super héro à ses yeux. Parce que maintenant il y aurait tant à dire qu’il serait bien incapable de trouver le début, par où commencer. Parce que sa gorge se noue dès qu’il est sur le point de franchir le pas. Parce qu’il veut être un roc pour elle et qu’il ne veut pas que cela change, jamais. Il pourrait lui dire tout ça, évidemment. Et pourtant, il se contente d’un pauvre. « ça n’a pas d’importance. » Se convaincant une fois de plus qu’en effet, ses sentiments et envies n’ont pas d’importance. Il les a mis au premier plan, s’est oublié au passage, commence tout juste à se retrouver. Il pourrait ouvrir pleinement son coeur à Adèle, elle n’attend sûrement que ça, mais il n’y arrive pas, la porte restant fermée à clef, à double tour. « Tu as déjà trop donné… » Il pourrait éclater en sanglots à ces mots s’il n’avait pas tant de barrières l’empêchant de se laisser aller complètement, alors que ses bras entourent toujours sa petite soeur, refusant de la laisser partir, de peur qu’elle ne disparaisse pour toujours s’il en venait à ne serait-ce que desserrer son emprise ; il ne le supporterait pas, ne s’en remettrait pas, il le sait. Alors il lui pose une ultime question, laissant enfin une part de vulnérabilité sortir de cette carapace qu’il a construite tout autour de lui au fil des ans. Que peut-il faire pour tout arranger ? De quoi Adèle a-t-elle besoin ? Quelle est la suite ? Y’a-t-il une suite ? Tant de questions sous-jacentes à cette simple question posée dans un soupir. « qu’on se pardonne tout, et qu’on retrouve notre complicité. » Lui aussi, il en rêve. Il ne sait pas comment faire, par où commencer mais il souhaite retrouver cette relation qu’ils avaient, passer par la case pardon en oubliant tout le reste. Est-ce seulement possible ? Peuvent-ils tout oublier, tout se pardonner, faire mine de rien et avancer ou est-ce que la situation leur reviendra un jour en pleine tête sans crier gare ? Peuvent-ils se retrouver pleinement ou est-ce que les fantômes partagés resteront pour toujours au-dessus de leurs têtes ? « je veux que tu saches que je suis toujours là et que je le serai toujours, » Un sanglot s’échappe de ses lèvres, il ne peut pas l’empêcher, ne se souvient même pas de la dernière fois où il s’est laissé aller de la sorte dans les bras de quelqu’un, loin de la solitude et du secret de ses draps. Mais c’est trop, il ne sait plus comment se contenir, il cache son visage dans les cheveux d’Adèle, serre ses bras un peu plus autour d’elle et pleure. Enfin, il pleure. Enfin, il se lâche. Enfin, il s’ouvre. Peut-être que ces mots sont ceux qu’il a toujours attendu sans vraiment le savoir, peut-être qu’enfin ils sont là, qu’enfin il sent son coeur se panser ne serait-ce qu’un peu. « Je veux rentrer à la maison, Cody… » Une impression de déjà-vu s’empare de lui ; il lui semble retrouver sa petite soeur toute jeune lui demander la même chose, les larmes encore séchées sur son visage, comme aujourd’hui. Il renifle, sèche ses joues d’un revers de main et se recule, tenant les épaules d’Adèle entre ses mains. Il renifle une nouvelle fois et lui prend finalement la main. « Rentrons à la maison. » qu’il confirme, hochant la tête et tenant fermement sa douce main dans la sienne, plus rugueuse.

Les larmes sont séchées, la colère est passée, la tristesse peut-être aussi. Ils sont à la cuisine, Cody est installé debout derrière le comptoir, près de la gazinière, Adèle est installée à table qui lui fait face. Le plus âgé des deux Shephard est en train de préparer deux chocolats chauds - ils n’ont pas perdu leurs âmes d’enfant concernant la boisson. Cette maison est la leur, occupée désormais par une colocataire qui se trouve soit dans sa chambre, soit en vadrouille, Cody n’étant pas toujours au fait des agissements de la jeune femme. Il évite alors de parler trop fort, pour tout avouer, il ne parle pas du tout pour le moment. Ils sont rentrés à la maison, ils n’hurlent plus, que de bonnes choses. Mais que dire désormais ? Quel chemin prendre ? Par où aller pour que la situation - enfin - s’améliore ? Quand enfin le chocolat a fini de fondre, il le verse dans les tasses, y ajoute du lait, remplit le lave-vaisselle et rejoint finalement sa soeur, ayant pris son temps, presque pour retarder le moment où il devra ouvrir la bouche, où il devra lui parler pour éviter qu’ils ne se comprennent toujours pas, pour améliorer la situation ; c’est son rôle. « Tiens, fais attention c’est chaud. » Il lui tend la tasse et s’installe sur la chaise faisant face à celle d’Adèle. Il pose la tasse devant lui et garde les mains autour comme pour garder la chaleur, le printemps commence tout juste à pointer le bout de son nez mais les nuits sont encore fraîches. « Pourquoi tu étais à une course ? » qu’il décide de demander, plus calmement que les cris qui ont percé la nuit devant le commissariat quelques temps plus tôt. Il a posé sa veste sur la chaise, se retrouve en chemise et fait donc bien attention à ne pas renverser du chocolat sur lui alors qu’il porte la tasse à ses lèvres, savourant la chaleur qui s’en émane et bientôt, le goût qui ne peut que lui rappeler son enfance. Et pour une fois, il en parle. « Tu te souviens que papa nous faisait toujours un chocolat chaud quand on était malades ? » Il sourit en regardant le liquide devant lui, il pourrait presque y voir le visage chaleureux de cet homme qui l’a tant guidé, et qui continue de le faire aujourd’hui de là où il est. « Ash réclamait du café pour faire comme les grands. » Un sourire éclot sur son visage à ce souvenir ; il en a tant. « Tu savais que je suis déjà allé chercher Ash en garde à vue, comme cette nuit ? » Il n’est pas certain que leur jeune frère s’en soit vanté auprès d’Adèle, après tout, Cody avait été la dernière personne que Ash avait appelé, alors que personne d’autre n’avait répondu à son appel ; il ne sait même pas si Ash a tenté d’appeler Adèle. « Pour la même chose en plus, ils vont finir par me faire une carte de fidélité. » Maintenant que la colère est passée, il tente un peu d’humour mais ne rit pas, la situation n’est pas drôle, le souvenir de leur frère non plus. « Je l’ai engueulé, tu te doutes. Il était à peine majeur. J’imagine que ça n’a pas aidé à améliorer nos relations. » Rien n’a aidé pendant si longtemps, seule Adèle a pu leur permettre d’entamer une discussion, mais ses efforts ont vite été réduits à néant et bien rapidement, les deux frères n’ont plus partagé grand chose, un regret que Cody gardera avec lui pour toujours. « Je ne veux pas que tu finisses comme lui, Adèle. » Ses yeux sont rivés sur la tasse, il n’ose pas la confronter du regard ; peut-être à cause des larmes qui perlent ses yeux, peut-être parce qu’il a honte, qu’il a mal, qu’il a peur. Peut-être parce qu’il est enfin vulnérable et qu’il ne sait ni y faire, ni comment réagir. Beaucoup de peut-être et si peu de certitudes. Une seule : il veut la protéger, l’aider, la garder près de lui pour toujours, ce qu’il n’a pas pu faire avec Ash, ni leurs parents, ni Sibel, ni cette enfant. Il a tant raté, sera-t-il capable de réussir au moins une chose ou est-il condamné à ce que l’histoire ne se répète, encore et encore et encore.
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyMar 3 Oct 2023 - 8:19

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 « des retrouvailles amères »  (cody) des retrouvailles amères  873483867  cody shephard & adèle shephard.


Il y avait cette part de culpabilité qui ne s'éloignait jamais vraiment. Ce besoin d'être réconforté par celui qui lui fait face et c'est sans doute pour cette raison qu'elle se retrouve droite, immobile devant lui, dans ses bras. Qu’elle n’a pas réussi à vraiment lui tourner le dos comme elle l’avait voulu quelques instants avant. Sa chaleur et sentir son coeur battre contre le sien lui rappelle tant de souvenirs - ceux encore où elle avait cette place privilégiée à ses côtés. Ceux où elle pouvait l'appeler à n'importe quel moment sans craindre représailles et disputes. Mais il n'avait pas tort sur ce coup, elle ne pouvait pas le nier plus longtemps. Elle avait été idiote de se laisser entraîner dans cette course - mais recommencerait certainement en se retrouvant devant Channing. C'était pourtant pas lui ce soir dans la voiture, elle était convaincue - et peut-être à tort, qu'il ne l'aurait pas laissé tomber si elle avait été auprès de lui comme elle l'avait cherché. Elle ne sait pas bien ce qu'elle avait recherché le soir où elle était montée avec lui. De l'adrénaline ? De se sentir vivante encore une dernière fois quand elle a l'impression que son coeur est mort de l'intérieur ? Elle n'avait plus envie de rien ressentir quand elle a déjà trop souffert. Mais cet aîné qui la sert contre lui ça vaut finalement tout l'or du monde et elle a bien dû mal aussi à se détacher de son emprise - peut-être la peur que tout redevienne comme il y a quelques minutes. Elle fuit son regard, et avale sa salive avec difficulté alors qu'elle aimerait tellement lui dire son contraire : qu’il est tout pour elle et que tout à son importance le concernant, « ça n’a pas d’importance. » Elle se renfrogne contre lui, devant ce murmure qu'elle ne supporte pas d'entendre de sa bouche. Pour elle, tout à son importance quand ça concerne ses deux frères. Il aurait dû lui dire, se confier ou ne serait-ce déclencher ce SOS comme elle sait si bien le faire, elle. Combien de fois a t'elle appelé son frangin à cause d'un mec ? Combien de fois est-il venu à sa rescousse sans pour autant apprendre de ses erreurs ? Mais ces dernières années ont été difficiles pour eux, et notamment à cause de ce cancer. Adèle ne se laissait que peu approcher les premiers temps, et ne voulait pas qu'on vienne avec elle aux examens. Il ne croyait pas que ça puisse tomber sur elle alors qu'elle était si jeune et avait encore tant de choses à accomplir. Elle s'était disputée avec Cody à ce sujet qui lui avait demandé si elle cherchait à rejoindre leurs parents plus tôt que prévu. Encore une fois il a été là, prenant sa maladie au sérieux et bousculant les nouvelles habitudes de sa soeur - qui aimait tant faire du sport. Qui a dû cesser ses voyages au Mexique et diminuer largement ses allers/retours au refuge animalier avant de les cesser totalement quand la chimio a commencé. Elle se souvient de tout ça qui lui revient comme un boomerang. Puissant et sans aucun ménagement. « Et si ça en a pour moi ? » De l’importance, qu’elle songe sans toutefois avouer ce mot douloureux. Comment peut-il penser le contraire ? Comment peut-il effleurer seulement par la pensée qu’il serait un poids pour elle, pour eux. Il est si proche qu'elle n'a plus besoin de lui crier dessus, elle ne s'emporte plus et le calme est revenu alors qu'elle murmure ce qu'elle aurait dû lui dire depuis des années. Est-ce qu'il sait qu'il est son monde, son pilier et que sans lui, elle ne tiendrait pas quelques jours dans ce monde ? Est-ce qu'il sait qu'il a toujours été son modèle depuis enfant et à la mort de leurs parents, il n'a jamais vacillé, jamais il ne s'est plaint et a porté Ash et Adèle du mieux qu'il a pu. Et que malgré tout ce qu'elle lui a hurlé dessus quelques minutes plus tôt, elle a conscience de tout ce qu'il a fait et jamais, elle n'aurait souhaité un autre frère que lui. Mais tout ça, elle se dit qu'il est inutile de lui dire, qu'il le sait déjà quand Adèle a bien dû mal aussi à faire part de ses sentiments aux autres. Quand elle cherche à isoler son cœur, et le rendre plus dur qu’il ne devrait l’être. C'est de famille pas vrai ? Elle en a déjà trop dit selon elle ce soir et son rythme cardiaque ne tiendra pas bien longtemps. Elle sent la main de Cody qui se resserre contre elle et il tente de cacher son visage dans les cheveux de sa soeur, elle laisse faire mais l'entendre pleurer lui bousille le coeur bien plus qu'elle ne l'aurait jamais imaginé et se promets à cet instant de ne plus le faire souffrir intentionnellement. Du moins c'est ce qu'elle souhaite en cet instant, mais elle sait combien le chemin sera probablement long. « Laisse-toi aller, ça fait parfois du bien, » qu'elle murmure dans l'oreille de son frère avant de glisser sa main contre ses cheveux dans un geste de consolation. Elle ne peut rien faire d'autre de toute évidence. Il a bien trop gardé en lui. Elle pense qu’il en a vraiment besoin, avant qu’il relève un peu son visage. « Rentrons à la maison. » Le souffle court, elle relève son regard sur lui, un regard remplie de larme qu'elle refuse de voir s'échapper de son corps. Mais le fixer quand il se relève lui fait du bien et un mince sourire vient se poser sur ses lèvres quand elle constate que son armure n'en est plus vraiment une et que lui aussi, peut avoir ses propres faiblesses. Qu’il lui laisse pour la première fois de sa vie l’apercevoir. Elle avance vers la voiture de son frère quand celui-ci a toujours posé ses deux mains sur les épaules de sa soeur et Adèle profite pour s'essuyer les yeux un instant, inspirant profondément. Rentrer à la coloc elle en est totalement incapable même si elle sait que c’est désormais sa place là-bas.

Assise sur la chaise haute de la cuisine, face à la table, ses bras croisés sur cette dernière, Adèle y dépose sa tête, en fixant l’inconnu, rien qui n’attrape totalement son regard, encore moins son attention. Elle a un regard vide, et le cœur lourd, et elle n’ose plus affronter Cody, qui comme à son habitude s’affaire à autre chose qu’à elle. Lui aussi a bien dû mal à faire face à cette épreuve, qui elle l’espère, les rapprochera. Une voix lointaine – celle de son futur amoureux slash colocataire dirait Cody, reste au loin dans son esprit, où il mise ses espoirs à une prochaine réconciliation sans même connaître les aboutissants. Est-ce qu’il avait raison ? Est-ce qu’il est encore possible pour la Shephard d’y croire ne serait-ce qu’à peine ? Elle n’en sait rien mais sa voix lui réchauffe le cœur, et elle se promet de ne pas le décevoir – ce qui n’implique pas de lui dire pour ce soir. Ce qui n’implique pas de lui parler des courses illégales, de Channing, et encore moins du sauvetage de son aîné : parce qu’elle sait que Carl sera inquiet et qu’il tentera peut-être de garder un œil sur elle, chose qu’elle prétendra ne pas avoir besoin alors que c’est même tout le contraire, mais la Shephard est faite de contradiction et Cody le sait bien. Pas les autres. Le silence du lieu lui fait du bien et Adèle ne cherche pas à le compléter avec sa voix. « Tiens, fais attention c’est chaud. » La voix de Cody qui surit, déposant alors sa tasse de chocolat chaud devant elle alors qu’elle ne se redresse pas et qu’il s’installe sur la chaise en face de la sienne. Que pourrait-elle lui dire désormais ? Qu’est-ce qu’elle aimerait vraiment faire à présent que les choses sont revenues à la normale ? Même elle l’ignore et repousse le moment fatidique le plus loin possible : parce qu’elle sait qu’il va lui poser la question du pourquoi. « Pourquoi tu étais à une course ? » Et elle arrive comme un boomerang. Rapide et destructeur. Elle sort de ses pensées, fronçant les sourcils sans les poser sur Cody qui tient entre sa paume des mains la tasse. Dans d’autres circonstances, elle aurait cherché le contact avec lui. Un contact physique, ou même visuel mais là, elle chercherait à s’éloigner le plus possible, histoire juste que la tension redescende. Et elle ouvre la bouche pour la refermer aussitôt. « Tu te souviens que papa nous faisait toujours un chocolat chaud quand on était malades ? » Elle ne pouvait pas ne pas s’en souvenir, et un léger sourire apparu de nouveau sur son visage alors qu’elle semble toute flasque, à présent. « Et je n’aurai pas rêver d’une meilleure personne que toi pour reprendre son rôle, Cody. » Elle s’étonnait elle-même d’être autant transparente avec lui, mais elle avait ce besoin qu’il le sache, qu’il sache que malgré cette année compliquée, et même ses années compliqués – depuis 2019, date de l’arrivée de son cancer, ils n’ont jamais retrouvés ce lieu qui les unissait autrefois. Mais rien n’a changé, rien. « Ash réclamait du café pour faire comme les grands. » Elle refoule un sanglot, les souvenirs de Ash sont encore trop douloureux, se rendre au cimetière l’est tout autant. « Tu savais que je suis déjà allé chercher Ash en garde à vue, comme cette nuit ? » Elle relève cette fois son visage sur ce frère, qui semble tout autant souffrir qu’elle, et elle s’en veut de n’avoir rien vu. E l’avoir considéré comme le sans cœur de l’histoire parce qu’il refusait de dévoiler ses sentiments. Il n’a jamais dit à Adèle ni à Ash combien il les aimait, mais elle sait aujourd’hui, qu’il le pensait quand même. « Pour la même chose en plus, ils vont finir par me faire une carte de fidélité. » Et c’est à cet instant qu’elle est censé dire que plus jamais elle n’irait ? Même si c’est lui mentir ? Est-ce qu’elle est à ça prêt la Shephard ? Elle ment aux autres comme elle se ment à elle-même et cela depuis bien des années. Un peu plus ou un peu moins. « Je l’ai engueulé, tu te doutes. Il était à peine majeur. J’imagine que ça n’a pas aidé à améliorer nos relations. » Non elle n'en savait rien mais connaissant Ash il n’avait pas besoin de raison pour s’engueuler avec son aîné, ni pour le détester. Si ça n’aurait pas été ça, ça aurait été autre chose et Adèle en avait conscience même à l’époque, surtout à l’époque. « Je ne veux pas que tu finisses comme lui, Adèle. » Elle l’affronte du regard, ses lèvres qui tremblent, elle a froid, et pas même le chocolat ne pourra la réchauffer, mais elle n’en ressent rien. Ne pas finir comme quoi ? voilà ce que son regard en dit. « Morte entre quatre planches tu veux dire ? » C’est ce qu’elle aime, se faire mal et se faire souffrir, faut croire. Elle ne sait même pas comment elle arrive à dire cette phrase qu’elle pensait si bas, à voix haute. Et une larme coule de sa joue sans même qu’elle n’est envie de la retenir. « Tu veux savoir pourquoi j’y suis allée ? » Bien sûr qu’il meurt d’envie de le savoir, et parce qu’elle sait de toute façon qu’il finira par le savoir tôt ou tard, qu’elle doit accepter cette sentence, et accepter qu’il se pose des questions. « Je voulais savoir ce que ça faisait, moi aussi. » Et elle a été servie en adrénaline. Elle se souvient de s’être agrippée au siège et à la poignée de la porte. Elle se souvient avoir tremblée quand Channing a foncé droit sur ce mur et qu’une voiture d’un concurrent juste derrière eux en faisait de même. Elle a hurlé, et elle a adoré. Elle a adoré trembler. « JSi c’était à refaire je le referai, Cody. » Elle lui confirme sa peur, donne raison à ses craintes. « Je ne sais pas si j’y retournerai, je ne compte pas en faire ma passion, mais si l’image de Ash revient trop souvent, je chercherai encore à le retrouver. » Parce que si elle ne cherchait pas à mourir, elle cherchait néanmoins à le faire revivre dans ses passions. Elle finit par baisser son regard alors que sa voix est d’un calme inhabituel, et elle ne cherche même pas à masquer la vérité. Peut-être n’aura-t-elle plus besoin de s’y rendre mais si tel est le cas, elle n’hésitera pas à grimper de nouveau dans cette voiture.
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyVen 6 Oct 2023 - 9:40

ça n’a pas d’importance, il s’est convaincu de ça cette dernière décennie ; aujourd’hui, il est persuadé que c’est le cas, qu’il n’a pas à parler à sa soeur car elle ne mérite pas de se retrouver sous le poids des sentiments de son frère, ça n’est pas son rôle et ne l’a jamais été et Cody refuse que ça change aujourd’hui sous prétexte qu’elle est désormais adulte et sûrement capable de gérer plus que ses propres émotions à elle. Il est têtu, il est borné - ils sont similaires là-dessus - et il ne compte pas changer d’avis de sitôt. Il doit la protéger, et il lui semble que c’est le seul moyen, elle qui a le chic pour se retrouver dans des situations toutes plus farfelues les unes que les autres. « Et si ça en a pour moi ? » La vérité, c’est qu’il n’est pas certain d’avoir déjà entendu ces mots de la bouche de sa soeur, peut-être aussi car ils n’ont jamais parlé autant à coeur ouvert que ce soir, ils n’ont jamais autant dévoilé - et ils se doivent de le faire pour la première fois en pleine nuit, en pleine rue, à quelques pas seulement du commissariat. Et si ça en avait pour elle ? Il ne sait pas, il ne saurait que lui confier, par où commencer, que lui dire qui expliquerait tant de choses sur sa personne ; les mots resteraient certainement coincés dans sa gorge, incapable de démêler le fil. « Laisse-toi aller, ça fait parfois du bien » En a-t-il le droit ? Après tant d’années à rester solide pour les soutenir, a-t-il enfin le droit de craquer à son tour ? Pour quelques minutes, il veut bien croire que oui et il se laisse aller à ses émotions, laissant les larmes qu’il retenait sans vraiment le savoir couler le long de ses joues. Quelques minutes, il est là, pleinement présent et surtout, complètement vrai ; pendant quelques minutes il se dévoile et profite des bras réconfortants de sa cadette, de la chaleur de son cœur pour venir y planquer ses doutes, ses inquiétudes, ses incertitudes, et sa peine. Quelques minutes à peine, il profite de l’instant. Et quand le moment sera passé, il n’y reviendra pas.

La tension est palpable dans la cuisine des Shephard alors que le plus âgé évite - en plus d’être perdu dans ses pensées - de faire du bruit pour ne pas réveiller qui que ce soit qui se trouverait à l’étage. Il évite également pour le moment de confronter sa sœur, perdu dans sa préparation de chocolat chaud comme si c’était la chose la plus importante du monde. Il préférerait d’ailleurs s’y perdre, un peu honteux de son moment de faiblesse de tout à l’heure. Il tente de chasser le souvenir de son esprit en mettant sur la table le sujet de la soirée, quelle soirée riche en émotions il faut dire. Il est un peu brute, il faut l’avouer ; il n’a jamais été très doué pour tourner autour du pot, encore moins au milieu de la nuit quand la fatigue le guette autant qu’elle le fait ce soir. Il ne la laisse d’ailleurs même pas répondre, - c’est peut-être mieux au vu du regard qu’elle a réussi à lui lancer, et qu’il a promptement ignoré - enchaînant avec une autre question, souvenir d’enfance ; ses pensées volent et virevoltent, le mieux serait de regagner sa chambre pour y trouver le sommeil mais il est là, à enchaîner sans s’arrêter pour l’écouter ou pour lui répondre. « Et je n’aurai pas rêver d’une meilleure personne que toi pour reprendre son rôle, Cody. » Il ne sait pas s’il y croit vraiment, empli de doutes et d’incertitudes qu’il est sur le sujet, il préfère passer et ignorer, faire mine de rien comme il le fait bien trop souvent, car ça lui semble plus simple. Tout balancer sous le tapis et s’y atteler plus tard - ou jamais. Il lui dévoile une nuit similaire qu’il a vécue avec leur frère, il s’en souvient parfaitement et dans les moindres détails ; il sait que ce soir sera la même chose, il lui sera bien impossible d’en oublier quelques contours. Et puis finalement, comme un coup final prononcé sur le bout des lèvres - les mots s’échappent -, il lui avoue sa peur. Elle est là et elle est vraie, il a peur Cody ; il a eu peur pendant la maladie, il a eu peur quand elle est partie mais son retour n’a rien arrangé, et ce soir non plus ; il a peur de la perdre car il sait qu’il ne le supporterait pas, le comprend-elle ? « Morte entre quatre planches tu veux dire ? » C’est ce qu’il veut dire, oui, mais il n’ose ni lui répondre ni relever les yeux vers elle. C’est trop vif, c’est trop douloureux, c’est trop présent en lui. Les épisodes lui reviennent en mémoire, les moments trop longs dans un cimetière trop silencieux, ne comprend-elle donc pas ? Ce n’est même plus une peur à laquelle il pense de temps en temps quand les nuits sont trop sombres, c’est un cauchemar qui lui vient bien trop régulièrement et qui le prend aux tripes, il est effrayé. Mais tout ça, il ne peut pas le lui dire. « Tu veux savoir pourquoi j’y suis allée ? » Cette fois-ci enfin, elle attire son attention au point de le faire lever le regard et poser ses pupilles dans les siennes. Il veut savoir, évidemment qu’il veut savoir et comprendre et pourquoi pas essayer de la raisonner. D’un geste de la tête, il lui somme de continuer. Il veut savoir, qu’elle lui explique. « Je voulais savoir ce que ça faisait, moi aussi. » Il n’est pas surpris, pour quelle autre raison que celle de rentrer un peu plus dans la tête que son petit frère serait-elle allée faire une telle chose ? « Si c’était à refaire je le referai, Cody. » Et la peur revient, plus vive que jamais. « Je ne sais pas si j’y retournerai, je ne compte pas en faire ma passion, mais si l’image de Ash revient trop souvent, je chercherai encore à le retrouver. » Il ferme les yeux, prend une inspiration, rouvre ses yeux et la fixe d’un regard qu’il ne veut pas tendre. Que cherche-t-elle ? A-t-elle perdu la raison ? Une nouvelle fois pour cette soirée - cette vie -, il la regarde sans la voir, bien incapable de comprendre ce qui peut bien lui passer par la tête. Il ne peut pas empêcher les prochaines paroles qui sortent de sa bouche. « Alors tu n’es pas aussi intelligente que je l’imaginais. » Son regard est dur, ses mots encore plus ; il a peur et c’est ainsi que ça se traduit, pas de la meilleure des façons. « Rien de ce que tu pourras faire ne le ramènera, et te tuer au passage n’aidera en rien. Grandis, Adèle, ouvre les yeux bon sang. Tu n’es pas invincible, je pense que tu le sais suffisamment. » Le souvenir de sa maladie plane autour d’eux comme un fantôme invisible. « Tu ferais mieux de profiter de ce qu’il te reste plutôt que de courir après ce que tu as perdu. » Un conseil qu’il ferait mieux de suivre. « Et je suis certain qu’Ash dirait la même chose, ne sois pas aussi irresponsable que lui. » Le regard dur se repose sur sa boisson, sur ses mains qui serrent de plus en plus le mug chaud, laissant une couleur rosée sur ses doigts. « Ne sois pas égoïste. » qu’il lui demande comme une supplique. Il n’a plus la force d’avoir peur.
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyVen 6 Oct 2023 - 15:26

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TW maladie, cancer

Assise sur cette chaise le regard perdu et embrumé par tout ce qui venait de se passer, Adèle ne réalisait plus vraiment ses propres paroles. Elle était ailleurs, vivante mais intérieurement si mal qu'affronter aussi directement son aîné n'était probablement pas l'idée du siècle. Elle le savait, mais rien ne l'empêchait de le provoquer, et si elle avait été longtemps celle des deux bords, tentant de recoller les morceaux entre eux, il faut croire qu'aujourd'hui elle a pris partie. Elle n'osait imaginer ce que Ash lui aurait dit à la place de Cody - si il prenait des risques à tout va, il y a une chose que Adèle savait sur lui : jamais il ne lui aurait permis de le suivre, encore moins il ne l'aurait toléré à cette place. Il aurait joué ce protecteur sans faille, autant que Cody et se serait peut-être même allié avec le boxeur pour arriver à ses fins. Pour autant son regard n'accroche rien de particulier, encore trop sous le choc de tout ce qui s'est précédemment passé. Et puis parmi tout le dialogue de Cody, une question. Une question qui ne retient pas l'attention de la Shephard - car elle sait que cette réponse n'allait pas lui convenir, mais elle décide de jouer la carte de l'honnêteté et d'arrêter pour une fois de se voiler la face. « Alors tu n’es pas aussi intelligente que je l’imaginais.  » Elle lève les yeux au ciel et un soupire sort de ses lèvres quand son frère finit par rouvrir lui-même les yeux pour la regarder. Est-il en colère contre elle ? Étrangement sa voix est calme. Brutale par ses mots mais pas de cri, pas de hurlement, pas de tasse qui vole. Juste des mots. Des mots dont l'impact a tout son sens car Adèle le prend directement contre elle, se permettant même d'insinuer son intelligence ou non. Comme si il était là le problème. «  C'est bien connu, je suis bête ! Et idiote... » Elle insistait sur ses mots tout en prenant le soin de le regarder droit dans les yeux. Elle avait la mâchoire serrée et tout son corps en alerte, paraissait crispé. Ce n'était pas une question de se croire au-dessus des choses, elle est bien placée pour savoir que la vie ne tient à rien, ne tient qu'à un fil. Mais elle a mal, elle est malheureuse et puisque Cody est incapable de lui donner ce qu'elle attend de lui, elle le trouve ailleurs. Et si c'est avec la passion déroutante et dangereuse de son défunt frère, elle n'y voit aucun problème. Lui oui, apparemment.  « Rien de ce que tu pourras faire ne le ramènera, et te tuer au passage n’aidera en rien. Grandis, Adèle, ouvre les yeux bon sang. Tu n’es pas invincible, je pense que tu le sais suffisamment. » Elle voit clair dans son jeu et faire revenir sur le tapis son cancer est plutôt mal choisi pour lui. C'est un sujet brûlant, dont elle n'a encore jamais osé vraiment aborder le sujet. Parce qu'elle s'est senti minable, et elle appréhendait les traitements et la finalité de la chose. Elle s'est vu mourir et ne jamais pouvoir se relever. Son corps n'était plus le sien et ses choix non plus. Elle ne vivait plus, elle survivait dans un monde qu'elle ne souhaitant pas, dans un corps qu'elle ne voulait plus. Mais elle a réussi à combattre son cancer et à reprendre le contrôle mais à quel prix ? Encore aujourd'hui elle se le demande bien. « Tu ferais mieux de profiter de ce qu’il te reste plutôt que de courir après ce que tu as perdu. » Un sourire ironique traverse ce visage, et ses mots sont aussi douloureux que tout le reste à côté, elle le déteste à cet instant. D'insister sur ce qu'elle essaye de supprimer de sa vie, d'effacer. Mais que sa tête refuse de faire. « Ce qui me reste ? Parce que tu penses que le cancer reviendra demain c'est ça ? » Il ne comprenait rien, et choisissait ses mots comme si ça n'aurait aucun impact sur elle. Mais ça en a, et elle ne le dira jamais, mais elle pensait qu'il la connaissait suffisamment pour lui épargner tout ça. « C'est ça que tu penses de moi ? De profiter de l'instant présent au cas où... ? » Au cas où quoi Adèle ? Même elle, elle a dû mal à prononcer ce mot. Elle a dû mal à se souvenir de tout ce qui s'est passé. Et de cette peur de ne plus être là les jours suivants. Et Cody la replonge dans cet enfer. « Et je suis certain qu’Ash dirait la même chose, ne sois pas aussi irresponsable que lui. » Elle pensait vraiment que les choses auraient été différentes, certes il y avait eu ce silence dans la voiture lorsque Cody les ramenaient chez lui dans cette villa. Mais ils étaient chacun dans leur pensée, elle pensait réellement qu'il avait compris. Compris qu'en réalité c'est de lui qu'elle a besoin, plus que de quiconque et qu'il n'est pas capable de le voir et de le comprendre. « Ne sois pas égoïste. » Elle repousse sa tasse. Pleine, elle a à peine pris une gorgée ou deux. Mais elle n'a plus envie de rien, si ce n'est dormir. S'isoler. Ruminer.« L'irresponsable va se coucher ! » Elle se lève sans même le regarder et avant de se tourner, elle laisse échapper, « je pensais que tu avais réellement compris de quoi j'avais besoin... » Mais visiblement, pas. Elle finit par refermer la porte de son ancienne chambre à clef, hors de question qu'il se ramène en pleine nuit. Elle récupéra une de ses anciennes peluches, un gros ours blanc qu'elle plaqua contre elle avant de tomber sur son lit. Qu'est-ce qui pouvait bien la retenir ici ? Pourquoi ne rentrait-elle pas tout simplement à la coloc ? C'était là-bas sa place désormais, plus dans cette villa. A en voir son frère.
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Message(#)(cody) des retrouvailles amères  EmptyMar 10 Oct 2023 - 5:56

C’est le jeu du chat et de la souris entre le frère et la soeur, et ce soir, Cody semble être le chat au vu des mots qui traversent la barrière de ses lèvres sans qu’il ne puisse les retenir et qui viennent s’écraser dans toute la pièce, provoquant très certainement un raz de marée. Demain, il mettra tout ça sur le compte de la soirée bien avancée, de la nuit tombée et de sa fatigue, de la colère toujours un peu présente dans ses veines, il se trouvera un bon nombre d’excuses mais pour le moment, il ne peut rien faire d’autre que de regarder le visage de sa soeur se métamorphoser sous ses mots, et c’est sa faute à lui. Elle lui répond sur le même ton, la mâchoire crispée que Cody ne peut que remarquer - il la connaît presque par cœur -, c’est sa faute si elle est dans cet état mais il n’a pour le moment pas la force de regretter et de s’en vouloir. Il l’a récupérée au commissariat en pleine nuit, il a le droit de laisser quelques mots dépasser sa pensée, peut-être. Demain, ce sera une autre histoire.

Pour le moment, tout ce qu’il voit, c’est ce qu’il pense être la vérité, celle qui est la sienne et qu’il tente d’insuffler à sa soeur ; il ne comprend pas pourquoi elle cherche le danger pour se rapprocher de leur frère, ça lui semble être à des années lumières de lui et s’il est un peu brut dans sa façon de parler, c’est uniquement car il veut lui faire réaliser qu’elle ne peut pas prendre tant de risques, que ce n’est la solution à rien et qu’elle ne fera que se blesser et le blesser lui au passage ; il tente de le dire mais les mots ne passent pas, cela fait bien longtemps qu’ils ne sont plus sur la même longueur d’onde. « Ce qui me reste ? Parce que tu penses que le cancer reviendra demain c'est ça ? » La migraine lui pend au nez, il sent chaque pulsation de son cœur résonner dans ses tempes, et il aimerait s’enfuir et oublier cette soirée, cette nuit et surtout, cette conversation. « C'est ça que tu penses de moi ? De profiter de l'instant présent au cas où... ? » La vérité, c’est que ce n’est pas du tout ce qu’il a voulu dire. En parlant de profiter de ce qu’il lui reste, il parlait de lui, mais il se décide de ne pas le lui dire, un peu par honte, un peu par fatigue ; après tout, ils ne parlent plus la même langue, il tenterait de lui expliquer qu’elle ne comprendrait pas, enchaînant avec d’autres désaccords qui ne seraient que le début d’un problème plus grand, il le sait bien, et il veut l’éviter pour ce soir.

Il va trop loin, c’est une évidence. Il aurait dû se taire et ne pas évoquer la mémoire de leur frère, il aurait sûrement dû laisser couler pour ce soir et lancer la conversation un autre jour, lui demander plus tard les raisons de ses actes. Mais il n’a pas pu attendre et comme souvent, la discussion se solde par un nouvel échec. Il est dur, il l’a toujours été en fin de compte, et pour ce soir, ça suffit. « L'irresponsable va se coucher ! » Il soupire, la regarde se lever. « je pensais que tu avais réellement compris de quoi j'avais besoin... » Des reproches, encore des reproches. Il baisse la tête sur son chocolat, ne lui répond même pas, la laisse monter. Il lui faudra quelques minutes de réflexion avant de se lever de sa chaise, de ranger les tasses dans le lave-vaisselle. Quelques minutes plus tard, la cuisine sera rangée, le balai passé, la douche prise et il se glissera dans ses draps, Shadow à ses pieds déjà paisiblement endormi. Evidemment que Cody ne passera pas une bonne nuit, ce n’est pas nouveau après tout.

FIN
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