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Ils avaient confié Robin aux bons soins de Wendy pour l'après-midi, en sachant qu'ils n'auraient pas à s'inquiéter de la savoir auprès de sa tante. Et que s'ils jetteraient sans doute régulièrement un œil à leurs téléphones pour s'assurer qu'elle n'avait pas cherché à les joindre, que tout allait bien, ils pourraient néanmoins aborder les prochaines heures avec sérénité. Des heures dont le couple avait décidé de profiter pour s'imprégner de l'ambiance résolument vintage du festival Roaring Twenties, qui mettait non seulement le glamour à l'honneur mais aussi l'art et le Cinéma par le biais d'une rétrospective que Rory n'aurait pu rater sous aucun prétexte. Un long coup de fil avec son agente en début de journée avait apporté son lot de bonnes nouvelles mais pour l'heure, il n'était pas encore temps de reprendre le chemin des plateaux et c'est aux cotés de son époux qu'il comptait profiter de cette ambiance festive qui avait même valu au couple d'assortir leurs tenues et de jouer le jeu du dress-code. Au programme de leur après-midi : The Great Gatsby, ses décors grandioses et ses costumes somptueux, que Rory avait personnellement choisi en se disant que si Swann avait accepté d'adapter le programme de leur journée pour s'adonner à une activité qui lui faisait autant plaisir, il pouvait en retour s'assurer de ne pas choisir un film en noir et blanc ou qui vaudrait à son mari de trouver le temps long. Le mariage était aussi une histoire de concessions et celle-ci n'avait rien d'un sacrifice à ses yeux, bien au contraire : il se faisait une joie de partager ça avec lui et de lui transmettre le temps d'une après-midi un peu de la passion et de l'amour inconditionnel qu'il avait toujours éprouvé pour le septième art.

« C'est vraiment magnifique. Maisie et le reste de l'équipe ont fait un boulot incroyable, on se croirait tout droit transportés dans un film de Chaplin et... oh, quand on parle du loup. » Un air amusé s'empara de ses traits lorsque son regard intercepta ce sosie plus vrai que nature, venu parfaire un peu plus la décoration des lieux et la façon dont l'ambiance des années folles se ressentait dès qu'on mettait un pied à l'intérieur. Se tournant vers son mari, ses doigts entrelacés aux siens, Rory ne perdit rien de son sourire. « En tout cas ne t'en fais pas, j'ai demandé la permission de onze heures et j'ai promis à ta mère que je te raccompagnerai à la fin de la soirée. » La plaisanterie fut soulignée par la malice brillant au fond de ses yeux, ce qui n'empêchait pas Rory de vouloir profiter de cette soirée comme s'il était redevenu un adolescent maladroit qui aurait enfin trouvé le courage d'inviter son crush à sortir et qui aurait évidemment misé sur une soirée au Cinéma pour lui déclarer sa flamme. Dans les faits tout se voulait bien différent et c'est avec la plus grande fierté qu'il portait son alliance et tenait la main de l'homme qu'il avait épousé, mais c'était sa manière de cultiver une certaine insouciance et de faire de cette soirée une petite bulle loin de leur quotidien où Swann et lui pouvaient simplement être qun couple amoureux qui s’embrassait au fond d'une salle de Cinéma et piochait dans le même pot à pop corn. « Aujourd'hui, pas d'enfant ni d'obligation d'aucune sorte. C'est juste toi, moi et un bon film. » Il susurra finalement contre ses lèvres, y déposant bientôt un baiser avant que son regard ne soit attiré par le large buffet mis à disposition des clients. « On reste sur du pop-corn ou autre chose te fait envie ? J'avais envie de te parler de quelque chose avant le début de la séance. » Quelque chose qui pourrait largement attendre qu'ils soient rentrés mais qui se prêtait aussi plutôt bien aux circonstances, et puisqu'il leur restait un peu de temps à tuer avant d'être invités à rejoindre la salle de projection, ils pouvaient commencer à effleurer le sujet.

Participer aux différents événements de la ville a tout pour rendre Swann heureux, mais il l’est un peu plus encore alors qu’il s’agit d’un événement tourné sur le monde du cinéma et qui a donc une résonance toute particulière dans leurs coeurs. La passion de Rory n’est pas totalement la sienne, mais ses propres yeux brillent en voyant ceux de son mari en faire de même. Il n’abhorre pas ce monde et bien loin de là: c’est avec toutes les connaissances de son mari et toute la lumière qu’il fait dessus que Swann apprend chaque jour un peu plus à apprécier ce monde incroyable. Son regard naturellement foncé se pose amoureusement sur le profil de son mari lorsque ce dernier reprend la parole pour vanter la beauté des lieux et le travail minutieux qu’a été celui de Maisie, son ancienne colocataire qu’il chérit tant. A son tour, Swann hoche la tête et confirme ses mots, son regard posé tout autour d’eux alors que leur marche est quelque peu chamboulée par le passage rapide d’un Chaplin, de quoi lui tirer un rire sincèrement amusé.

C’est finalement Rory qui arrête leur marche pour parler à Swann avec un sourire trahissant déjà qu’il s’apprête à dire des bêtises sans conséquences. « En tout cas ne t'en fais pas, j'ai demandé la permission de onze heures et j'ai promis à ta mère que je te raccompagnerai à la fin de la soirée. » Et effectivement, le sourire de Swann s’élève à son tour avec humour alors que ses doigts gigotent entre ceux de Rory pour parvenir à le caresser doucement. « Si tu es discret, tu pourras peut-être même rentrer par la fenêtre de ma chambre. » Il joue le jeu, le continue, le relance. Il n’y a aucun doute quant au fait qu’ils dormiront dans le même lit ce soir même et que sa mère n’en saura rien de plus, mais s’imaginer adolescent et déjà amoureux de Rory a tout pour lui plaire. S’ils s’étaient connus dans ce temps là, beaucoup de choses auraient pu être différentes. En mieux, en tellement mieux. « Ce soir, pas d'enfant ni d'obligation d'aucune sorte. C'est juste toi, moi et un bon film. » - J’aime vraiment cette idée. » Ils aiment leur fille bien plus qu’eux-mêmes, c’est un fait, mais ils savent aussi qu’ils ne sont pas de mauvais parents s’ils souhaitent parfois un temps de pause pour simplement profiter de l’un l’autre. L’annonce est scellée dans un baiser, preuve qu’ils aiment tous les deux cette idée. L’instant ne dure pas bien longtemps, déjà rompu par l’énergie débordante de Rory, laquelle a tout pour amuser son mari. En réalité, Swann est aussi heureux que soulagé de l’observer aussi plein d’entrain. Il est comme un poisson dans l’eau.  « On reste sur du pop-corn ou autre chose te fait envie ? J'avais envie de te parler de quelque chose avant le début de la séance. » Soudainement, le regard que Swann lui porte se voile d’une teinte différente, sans doute emplie d’un certain souci qu’il ne se rend même pas compte lui-même avoir gagné. « Du popcorn c’est parfait. » Il avoue sans mentir, mais surtout balaie rapidement la question qui n’a que peu gagné son intérêt. « Rien de grave au moins ? » La main qu’il a doucement noué à la sienne l’attire au bout du buffet, où ils sont seuls et peuvent parler en paix. Le popcorn sera toujours là dans quelques minutes alors que son autre main parfait la coupe des cheveux de Rory près de son oreille. « Je t’écoute. Même Dicaprio peut attendre. » Surtout si Rory annonce vouloir lui parler d’un sujet avant que la séance ne commence: Swann ne risque pas de demander de plutôt attendre la fin de cette dernière. La main enroulée contre la sienne resserre doucement sa prise dans un geste qui se veut rassurant et qui marque surtout toute l’écoute qu’est la sienne à son égard.

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Le film ne commencerait que dans un petit moment, offrant au couple l'occasion de s'imprégner de l'ambiance des lieux tout en ayant l'impression de retomber en pleine adolescence. « Si tu es discret, tu pourras peut-être même rentrer par la fenêtre de ma chambre. » Une image qui tira à Rory un petit rire attendri, alors qu'il aurait adoré en faire autant si Swann et lui avaient grandi au même endroit et s'étaient connus au lycée. Pour autant, qui sait si leur histoire aurait été la même et s'ils seraient aussi heureux aujourd'hui si les choses avaient démarré autrement entre l'anglais et lui. Rêver ne faisait jamais de mal et cette après-midi s'y prêtait bien, mais il ne réécrirait une page de leur histoire pour rien au monde. « J'éviterai juste de me prendre les pieds dans un tapis, ça risquerait d'être tout de suite beaucoup moins romantique. » Il s'amusa avant de lui parler du programme qu'il avait imaginé pour cette sortie au Cinéma, synonyme de rendez-vous amoureux pour le jeune couple marié qu'ils étaient. « J’aime vraiment cette idée. » - « Et moi j'aime vraiment l'idée de t'avoir pour moi tout seul, ce soir. » Ils aimaient leur fille, ils l'aimaient profondément, mais ils avaient aussi besoin de ces petits moments en tête à tête pour se rappeler qu'ils étaient aussi un couple qui avait parfois besoin de se retrouver loin des biberons et des petits pots. Ils s'aimaient comme au premier jour et tenaient toujours entretenir la flamme. « Du popcorn c’est parfait. » Un choix définitivement validé par Rory ; ainsi popcorn ce serait.

Mais aussi impatient soit-il de revoir ce film avec lui, Rory avait quelque chose à annoncer à son mari et ne se voyait pas attendre d'être rentrés pour ça. « Rien de grave au moins ? » - « Non, non, promis c'est rien de grave. T'as aucune raison de t'inquiéter. » Il s'agissait de bonnes nouvelles, rien qui risque normalement de ternir cette soirée. « Je t’écoute. Même Dicaprio peut attendre. » Son sourire s'étira doucement et il se jura de ne pas éterniser la conversation et d'en garder un peu pour plus tard, ne serait-ce que pour ne pas rater leur séance. « Tu sais que j'ai passé une partie de l'après-midi au téléphone avec Donna pour parler boulot, en attendant de me rendre à nouveau disponible à temps plein. Je lui ai dit que je préférais, pour que le changement soit pas trop brusque pour Robin et pour te laisser le temps de préparer ton cabinet et son ouverture. » Il serait bientôt temps de reprendre le chemin des tournages mais aussi de bâtir plus concrètement le projet qui lui tenait à cœur ; celui de s'essayer plus concrètement à la production et la réalisation. Simplement, il y allait en douceur et préparait le terrain pour trouver rapidement un équilibre entre sa vie privée et son travail. « C'est là qu'elle m'a annoncé qu'un réalisateur très en vue m'avait vu dans Confessions Of A Troubled Mind et avait demandé à ce que je passe un bout d'essai pour faire partie de son prochain film. Apparemment, il était à la projection à Berlin en début d'année et ce qu'il a vu l'a épaté. » Rory savait que de nombreux professionnels étaient présents ce jour-là et que les distinctions remportées par le film avaient eu l'effet d'un coup de projecteur sur celui-ci. Pourtant, une émotion réelle brillait au fond de ses yeux. « Donna a dit qu'il avait un autre candidat de côté au cas où je refuserais, mais qu'il aimerait que ce soit moi. » Et ça, même après dix ans de carrière, ça faisait toujours battre un immense sentiment de fierté au fond de son cœur, ce que Swann savait mieux que personne pour le connaître non seulement mieux que quiconque mais pour le suivre aussi depuis ses débuts.

Ils se perdent à rêver d’une nuit entre amoureux qui n’arrivera jamais mais qui a tout pour leur plaire. Dans un autre monde, ils auraient pu se rencontrer à l’adolescence et tomber amoureux l’un de l’autre dès cet âge là, oui, et tout aurait pu être aussi parfait que l’est leur vie actuellement. Pourtant, jamais Swann ne prendrait le risque de modifier ou de perdre ce qu’ils vivent actuellement. Le chemin a été long et difficile pour parvenir où ils en sont aujourd’hui mais bon sang que cela en valait la peine ; et bon sang qu’il est heureux, à ainsi observer l’homme qu’il aime avec des yeux brillants, lui qu’il peut appeler son mari en pur reflet de la réalité. « Et moi j'aime vraiment l'idée de t'avoir pour moi tout seul, ce soir. » Lui aussi, de toute évidence, et le regard profondément amoureux qu’il plonge dans les prunelles claires de Rory a tout pour le prouver une fois de plus. Il chérit chaque instant passé en sa présence.

Bien malgré lui, une pointe de souci naît dans son cœur lorsqu’il lui annonce vouloir lui parler d’un sujet avant le début de la séance et malgré toute la confiance qu’il lui porte, Swann pense d’abord au pire avant d’envisager que l’annonce puisse être bonne. Il faut croire que c’est plus fort que lui et que les habitudes ont la peau dure, quoiqu’il en dise. « Tu sais que j'ai passé une partie de l'après-midi au téléphone avec Donna pour parler boulot, en attendant de me rendre à nouveau disponible à temps plein. Je lui ai dit que je préférais, pour que le changement soit pas trop brusque pour Robin et pour te laisser le temps de préparer ton cabinet et son ouverture. » Il hoche doucement la tête, conscient des efforts que fait Rory pour ne pas avoir à s’éloigner de sa famille malgré son travail qui demande bien souvent de faire des déplacements de longue durée dans des lieux parfois très peu accessibles. Cela fait partie des aléas du métier et Swann jure l’avoir accepté, même si son mari continue de s’en excuser et de se plier en quatre pour causer le moins de troubles possibles. La main de l’anglais se pose par dessus celle du brun et il ne dit rien avant de connaître le fin mot de l’histoire, se contentant pour l’heure de marquer son soutien et sa présence à ses côtés. « C'est là qu'elle m'a annoncé qu'un réalisateur très en vue m'avait vu dans Confessions Of A Troubled Mind et avait demandé à ce que je passe un bout d'essai pour faire partie de son prochain film. Apparemment, il était à la projection à Berlin en début d'année et ce qu'il a vu l'a épaté. » Mais ça, cette nouvelle, il en comprend aisément toute l’importance et la symbolique, ce qui explique pourquoi son sourire s’illumine aussitôt au point de montrer ses dents. « Et t’as attendu tout ce temps pour me le dire ? Cachottier. » Ses mots ne portent pas de véritables reproches, il est sans doute encore épaté que Rory soit capable de garder pour lui de telles annonces sans même avoir l’air de garder un secret. C’est sans doute la définition même d’un acteur, même si aujourd’hui ses casquettes sont diverses. Peu importe s’il est devant ou derrière la caméra, tant qu’il fait le métier qu’il aime alors Rory le soutiendra toujours. « C’est quand ? » Le bout d’essai en question. Est-ce qu’ils auront rapidement le fin mot de l’histoire ? Swann l’espère profondément. « Tu sais pour quel rôle ? » Parce que même si le réalisateur est en vogue, Swann espère bien qu’il ne s’agit pas d’un rôle anodin et rapidement oublié. Rory mérite un véritable retour digne de ce nom.

« Donna dit qu'il avait un autre candidat de côté au cas où je refuserais, mais qu'il aimerait que ce soit moi. » Il est heureux et cela se lit aisément sur son visage, à Rory. « Tu veux que je te donne mon avis ? » Il demande sincèrement, parce qu’il imagine que Rory veut connaître l’avis de son mari avant de se lancer dans un projet qui lui demanderait une fois de plus beaucoup de temps et d’implication. « Parce que si t’as pas déjà dit à Donna que tu passais ce test, tu l’appelles maintenant. » Il menace à moitié seulement, mais il n’en pense pas moins, son visage tout près de Rory se retenant tant bien que mal de l’embrasser pour lui prouver à quel point il est encore une fois fier de le compter dans sa vie, autant de tout ce qu’il accomplit. « C’est génial, Rory. » Swann souffle tout bas, son front posé contre le sien, sa main lovée contre sa joue et ses doigts enfoncés dans ses mèches à peine bouclées. Il renoue avec sa passion et les grands noms lui font de nouveau confiance. Tout change pour le meilleur, enfin.

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S'il était agréable de rêver à l'adolescence qu'ils auraient pu partager si leur rencontre était survenue plus tôt et qu'ils avaient vécu leurs premiers émois amoureux ensemble, il n'y a strictement rien dans la vie qu'ils vivaient aujourd'hui que Rory voudrait changer. Ils étaient les heureux parents d'un adorable bambin qui répandait chaque jour un peu plus de joie dans leur vie, et ce soir ils étaient aussi le couple amoureux et insouciant qu'ils n'avaient jamais cessé d'être, pas même depuis qu'ils étaient devenus pères. Rory voulait y croire, ce n'était pas une chose vouée à changer et ils ne cesseraient jamais d'improviser ces soirées romantiques où rien n'existait plus en dehors de leur bulle. Ce soir, Rory avait pourtant une annonce à lui faire et le moment lui semblait finalement plutôt bien choisi ; tout comme on pouvait sans doute considérer que le décor lui aussi s'y prêtait plutôt bien. « Et t’as attendu tout ce temps pour me le dire ? Cachottier. » Un petit sourire amusé au coin des lèvres, Rory secoua la tête avant de se pencher pour lui voler un baiser. « Quand je pense que j'en ai parlé à personne d'autre et que mon ingrat de mari trouve quand même le moyen de se plaindre. » Il plaisantait, sans que son mari puisse en douter un seul instant, rien dans le ton de sa voix ne démontrant le moindre reproche, et bien au contraire. « Je sais bien que j'ai pas besoin de te demander de rien dire tant que c'est pas officiel. » Il lui en parlait parce qu'il ne pouvait rien lui cacher, mais son agente ne tenait pas à ce qu'il ébruite l'information tant qu'il n'avait pas officiellement le rôle et que le projet n'était pas annoncé. « C’est quand ? » - « Ils veulent organiser le screen test la semaine prochaine, ici à Brisbane. Si j'ai le rôle, le tournage risque de commencer dans les prochaines semaines. » Le temps de boucler la pré-production, de finir de préparer les décors et d'officialiser le casting. « Tu sais pour quel rôle ? » Il savait que cette question était aussi importante pour Swann qu'elle l'était pour lui, que son mari avait à cœur de le voir accéder à des opportunités qui pourraient permettre à sa carrière de s'étendre et de se diversifier plus encore. Son dernier film lui avait valu un retour au premier plan et d'être enfin réacueilli à bras ouverts par le milieu qui l'avait en partie condamné trois ans plus tôt. Rory le savait, ce rôle-là pourrait confirmer une bonne fois pour toutes son ascension en tant qu'acteur sérieux, considéré et prisé. Un statut auquel beaucoup rêvaient mais auquel peu finissaient en fin de compte par accéder. « Ce serait pour un biopic sur la vie de John Fitzgerald Kennedy Jr. L’histoire serait centrée à la fois sur sa place dans la dynastie Kennedy et la pression que ça impliquait, et sur sa vie personnelle, notamment son mariage. Ils veulent que je joue le premier rôle. » Et personne mieux que Swann pouvait voir combien cette idée l'intimidait malgré lui.

« Tu veux que je te donne mon avis ? » Son regard replongea dans le sien alors qu'un sourire éternellement amoureux ornait ses lèvres, donnant déjà une nette idée de la réponse. « Bien sûr, tu sais qu'il compte plus que tout pour moi. » Il voulait son avis, il voulait savoir comment lui percevait cette idée parce qu'il lui faisait toute confiance pour lui dire les choses telles qu'il les pensait, quand bien même ce serait avec sa douceur et sa diplomatie habituelles. « Parce que si t’as pas déjà dit à Donna que tu passais ce test, tu l’appelles maintenant. » Et à présent, Rory ne savait pas ce qui lui procurait la plus grande émotion : que Swann soit comme toujours son premier soutien ou qu'il prenne le temps de l'embrasser pour le lui rappeler. « Tu es sûr ? Je veux pas que tu hésites à me le dire, si tu trouves que c'est une mauvaise idée ou que c'est encore trop tôt. Pour Robin, pour nous. » Il avait consacré les derniers mois à leur mariage et à l'arrivée de leur fille Robin, mais il avait encore le sentiment de ne pas faire assez. Maintenant qu'il était père, il voudrait pouvoir se dédoubler et passer le plus clair de son temps à veiller sur Robin sans pour autant sacrifier ses aspirations professionnelles. Tout comme Swann, il le savait, mais son mari avait l'avantage de faire un métier un peu moins prenant. « C’est génial, Rory. » Finalement, son sourire s'étira pour de bon tandis qu'il laissa reposer son front contre le sien, infiniment chanceux de pouvoir se sentir aussi soutenu dans ses projets. « Je suis tellement soulagé que l'idée te plaise, mon cœur. Parce que je crois que j'ai très envie de tenter le coup. » Le projet lui parlait beaucoup et le peu qu'il en savait déjà lui donnait une idée précise de la façon dont cette histoire serait racontée, sans l'édulcorer mais sans pour autant manquer de respect aux premiers concernés. « Mais il y a une chose dont on doit tenir compte avant que je prenne une décision. Donna dit qu'ils comptent tourner une partie du film en studio ici mais que ça impliquera des déplacements aux États-Unis, principalement à New York. » Son agente ne lui avait pas précisé le nombre, mais Rory savait qu'elle ne lui aurait pas parlé de ce film si ça devait être un nombre déraisonnable ou qui impliquerait de l'éloigner trop souvent des siens. Il ne se voyait pourtant pas passer ce détail sous silence, désireux d'y réfléchir avec Swann et décider ensemble de ce qui serait le mieux.

Le baiser est bref et volé mais il est le premier à faire s’éveiller un nouveau sourire sur le visage de l’anglais. « Quand je pense que j'en ai parlé à personne d'autre et que mon ingrat de mari trouve quand même le moyen de se plaindre. » Son sourire s’étire un peu plus encore, preuve qu’il ne prend pas les reproches au sérieux et bien loin de là. Rory sait très bien ce qu’il sous-entendait par là, tout comme Swann ne risque pas de se retrouver vexé par une remarque de son mari. Pas dans un tel contexte, du moins. « Je sais bien que j'ai pas besoin de te demander de rien dire tant que c'est pas officiel. » Sa main caresse doucement la joue du brun alors qu’il détaille amoureusement les détails de son visage. « Evidemment. » Il est habitué à l’exercice, mais il est aussi et surtout un homme qui n’a pas à coeur de parler de ce qu’il sait au premier venu. Plus que tout, préserver son couple est sa priorité absolue, et cela existe sur tous les aspects les concernant, du privé au plus professionnel. « Ils veulent organiser le bout d'essai la semaine prochaine, ici à Brisbane. Si j'ai le rôle, le tournage risque de commencer dans les prochaines semaines. » Il hoche la tête, pas surpris que tout puisse s’enchaîner rapidement. Il commence à connaître quelque peu le monde du cinéma et cela ne l’inquiète plus autant qu’avant: il posait simplement la question pour savoir comment s’organiser avec Robin. Du reste, il ne peut que souhaiter à Rory que tout se passe pour le mieux pour lui et qu’il ait bel et bien ce rôle qu’il semble déjà tant convoiter. « Ce serait pour un biopic sur la vie de John Fitzgerald Kennedy Jr. L’histoire serait centrée à la fois sur sa place dans la dynastie Kennedy et la pression que ça impliquait, et sur sa vie personnelle, notamment son mariage. Ils veulent que je joue le premier rôle. » Ils veulent qu’il joue Kennedy Junior, donc, et c’est une idée qui rend Swann immensément fier, comme en témoigne le sourire qui grandit aussitôt. Ses yeux sont brillants maintenant qu’ils se posent dans ceux de Rory, qu’il imagine déjà une fois de plus sur le grand écran, à monopoliser toute l’attention du public tel qu’il le mérite. Sa main, n’ayant toujours pas quitté la joue de son mari, recommence à doucement la caresser. « Tu seras parfait pour le rôle. » Il ne veut pas s’avancer de trop, rien n’est joué, mais Rory est parfait pour jouer de telles problématiques. Il s’y connaît, et il n’aura aucun mal à se mettre dans la peau du personnage grâce à son talent d’acteur. « Je suis tellement heureux pour toi. » Il est à nouveau sous le feu des projecteurs, il est à nouveau envisagé par des producteurs pour être la tête d’affiche. Son travail est apprécié à sa juste valeur, loin des accusations qu’il n’a jamais mérité de recevoir. Petit à petit, la vie reprend son chemin.

Sans plus tarder, il lui fait part de son soutien inconditionnel face à cette idée et pousse Rory à répondre positivement à cette requête. « Tu es sûr ? Je veux pas que tu hésites à me le dire, si tu trouves que c'est une mauvaise idée ou que c'est encore trop tôt. Pour Robin, pour nous. » Lentement, Swann recule quelque peu son visage du sien et sa main de son visage. Au lieu de ça, il la pose plutôt contre sa hanche, pour ne pas laisser Rory penser un seul instant qu’il serait en train de changer d’avis. « Non, non. Ce n’est pas le cas. Tu peux reprendre les tournages et on va s’adapter tous ensemble, d’accord ? » Il ne sait pas encore à quoi ressemblera leur quotidien durant cette période, mais il ne s’en fait pas le moins du monde. Quoi qu’il en soit, il lui semble inimaginable que Rory abandonne sa passion pour le septième art au profit de leur famille. Cette dernière continuera à bien se porter. « Je suis tellement soulagé que l'idée te plaise, mon cœur. Parce que je crois que j'ai très envie de tenter le coup. » Leurs visages s’approchent doucement, leurs fronts se posent contre l’un l’autre, et Swann ferme les yeux un instant. Il est soulagé que Rory le soit aussi, tout comme il est heureux qu’il ait pris le temps de lui parler de cette opportunité autant que ses craintes. « Je veux que tu fasses ce qui te rend heureux. » Sans oublier leur famille, évidemment, mais ce n’est pas une crainte qui est la sienne. Ils en ont longuement discuté, ils en ont aussi beaucoup souffert. Aujourd’hui, ils ne risqueront pas de commettre les mêmes erreurs.

« Mais il y a une chose dont on doit tenir compte avant que je prenne une décision. Donna dit qu'ils comptent tourner une partie du film en studio ici mais que ça impliquera des déplacements aux États-Unis, principalement à New York. » Les lèvres de l’anglais s’enroulent par dessus ses dents et il resserre doucement la mâchoire, acceptant la nouvelle comme elle vient. Il sait que Rory aurait préféré que le tournage soit uniquement en studio, et il mentirait s’il disait que ce n’était pas sa préférence non plus. Pour autant, cela fait partie des aléas du métier, et il ne pense pas un seul instant à le reprocher à quiconque. « On fera avec. Peut-être qu’on engagera une baby-sitter pour Rob. » Il minimisera autant que possible les heures passées à travailler, mais il ne peut pas se consacrer à leur fille à chaque heure de chaque jour, raison pour laquelle il tente déjà de se faire à l’idée qu’ils devront apprendre à lâcher du lest. Ils engageront quelqu’un de confiance, ils prendront le temps de trouver la bonne personne. « Ça change pas ce que je t’ai déjà dit, mon coeur. Tu vas passer ce screen test, et nous on s’adaptera en conséquence. » Il hoche la tête, pour se convaincre lui-même au passage. Cette discussion amène surtout de nombreux souvenirs, la plupart n’ayant rien d’heureux. « Je vais pas te mentir, ça me fait peur de te savoir loin à nouveau, mais… Mais je sais qu’on a assez discuté pour que tout se passe bien. » Aujourd’hui, il le sait, il serait capable de lui parler si jamais il a l’impression de voir leur couple s’effriter et leur famille se perdre. Il serait capable d’en parler avant qu’ils franchissent la ligne rouge pour la seconde fois, parce que c’est une idée purement intolérable pour lui. « Mais à bien y repenser, je crois que j’ai une requête. » Une demande, une seule demande avant de lui donner son go officiel. « Une date à laquelle je serai disponible pour l’avant-première. » Parce qu’il est déjà noté dans le marbre qu’il sera présent pour le soutenir, évidemment, bien que la requête n’en soit pas réellement une: il se rendra de toute façon disponible à ladite date.

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L'avis de Swann aurait toujours le plus de valeur à ses yeux, c'est pourquoi ça comptait autant pour lui de recueillir son opinion chaque fois qu'il s'apprêtait à débuter un nouveau projet. « Tu seras parfait pour le rôle. » Alors ces quelques mots valaient déjà tout l'or du monde pour Rory, dont le cœur se remplissait de joie de voir briller autant de fierté dans le regard de son mari ; lui dont il savait qu'il lui parlerait toujours en toute transparence et sans lui mentir. « Donna dit que les producteurs ont été impressionnés par mon accent américain dans d'anciens projets et qu'ils sont sûrs que je suis celui qu'il leur faut. » Ils auraient pu choisir un acteur américain mais avaient décidé de le solliciter, lui, et ça représentait forcément beaucoup aux yeux de celui qui n'avait jamais caressé l'espoir de s'exporter à Hollywood mais qui avait toujours rêvé de porter des projets dans lesquels il pourrait mettre tout ce qu'il avait. Et ce rôle, il avait le sentiment qu'il pourrait lui offrir une consécration et une légitimité plus importantes encore. « Mais c'est beaucoup de pression. Pas seulement à cause de l'icône qu'il était ou de la famille de laquelle il vient, mais parce que ce sera la première fois que j'incarnerai quelqu'un qui a vraiment existé et compté pour des personnes bien réelles. » Ce ne serait pas de la fiction, mais la retranscription d’événements réels. « Quelqu'un qui a encore des proches, quelque part, et que j'ai pas envie de blesser en faisant ce film. » Il pensait forcément à ce genre de choses, Rory, quand on l'approchait pour un projet de ce type. John avait encore une sœur, des neveux et des nièces, des personnes qui l'avaient très bien connu. « Ils ont donné leur accord et ils feront partie de la production, mais je veux surtout pas les décevoir ou leur manquer de respect. » Et il savait que Swann pourrait comprendre ses appréhensions, c'est pourquoi il ne craignait pas qu'il les juge ridicules. Aucun rôle ne se préparait de la même manière, et celui-ci impliquerait de rencontrer toutes ces personnes qui auraient beaucoup à lui apprendre. « Je suis tellement heureux pour toi. » Et il souriait maintenant d'émotion à l'idée qu'il ne trouve pas seulement le projet intéressant ou à sa portée, mais qu'il se projette déjà là où Rory en était encore incapable il y a quelques minutes.

Reprendre le chemin des plateaux avait toujours été dans ses plans, et c'est pour ça qu'il avait tant savouré les derniers mois auprès de leur fille, sans obligation directe pour l'empêcher de passer le plus clair de son temps avec elle, avec eux. Il savait que les tournages finiraient par reprendre et qu'il serait heureux de pouvoir développer de nouveaux projets qui le passionneraient – simplement, sa vie avait inévitablement changé depuis la dernière fois qu'il avait véritablement tourné. « Non, non. Ce n’est pas le cas. Tu peux reprendre les tournages et on va s’adapter tous ensemble, d’accord ? » Swann le rassurait comme à son habitude et le sourire de l'australien s'étira tendrement. « Le tournage durera 11 semaines mais je serai pas tout le temps aux États-Unis et surtout, j'y serai pas pendant les fêtes de fin d'année. C'était important pour moi. » Par chance le calendrier de tournage tombait de telle sorte qu'il ne serait pas attendu à New York sur cette période, ce qui leur laisserait tout le loisir de profiter des fêtes ensemble ainsi que du premier Noël de leur fille. « Je veux que tu fasses ce qui te rend heureux. » - « Je pensais que j'aurai le temps de voir venir avant qu'on me propose à nouveau un projet important, mais je crois que c'est exactement la chance que j'aurais voulu saisir il y a trois ans. » Lorsqu'il avait vu une partie du milieu se détourner de lui et prendre part à la compagne de délation qui l'avait ciblé. Les choses avaient bien changé, depuis, et la plupart de ceux qui l'avaient autrefois condamné avaient depuis exprimé leur souhait de travailler avec lui. Une ironie qui restait douce plutôt qu'amère, pour Rory, qui ne voulait pas laisser parler sa rancœur. « On fera avec. Peut-être qu’on engagera une baby-sitter pour Rob. » Secouant doucement la tête, Rory approuva les paroles de l'anglais. « Ce serait une bonne idée. Ça nous tranquilliserait et ça nous éviterait d'avoir à demander constamment à nos proches de nous dépanner. » Wendy n'avait pas que ça à faire de son temps libre, tout comme Garrett et Luz qui avaient assez à faire de leur coté. Ils ne seraient pas le premier couple à avoir recours à une baby-sitter. « Ça change pas ce que je t’ai déjà dit, mon cœur. Tu vas passer ce screen test, et nous on s’adaptera en conséquence. » L'émotion dans son regard n'avait maintenant d'égale que celle de son sourire, et c'est doucement que Rory serra les doigts de son mari entre les siens. « Je te mérite pas, tu sais. T'es beaucoup trop patient et conciliant avec tout ça et... j'arrive pas à croire que je sois aussi chanceux. » Aussi chanceux de l'avoir épousé et de trouver en lui un soutien de chaque instant, un conseiller autant qu'un meilleur ami.

« Je vais pas te mentir, ça me fait peur de te savoir loin à nouveau, mais… Mais je sais qu’on a assez discuté pour que tout se passe bien. » Rory non plus n'était pas inquiet, pourtant ça ne l'empêchait pas d'appréhender dans une certaine mesure que le quotidien qu'ils connaissaient depuis l'arrivée de leur fille change inévitablement à l'avenir. C'était inévitable, ils le savaient, mais ils avaient trouvé un certain équilibre au cours des derniers mois. « Robin et toi, vous êtes et vous resterez mes priorités. Ça veut dire qu'on pourra plus m'imposer de rester loin de vous trop longtemps, peu importe l'opportunité derrière. » Ce n'était pas de la prétention que de croire qu'il pouvait aujourd'hui se permettre de négocier différemment ses contrats et ses apparitions : il ne comptait pas devenir un père absent comme le sien l'avait été. « Mais à bien y repenser, je crois que j’ai une requête. » Ses yeux se plissant sous le signe de la curiosité, Rory accueillit finalement la requête de Swann par un petit rire attendri. « Une date à laquelle je serai disponible pour l’avant-première. » - « Tu sais bien qu'il est hors de question que cette avant-première ait lieu si mon mari ne peut pas s'y rendre. » Ça faisait évidemment partie des points sur lesquels il comptait se montrer inflexible, souhaitant plus que tout l'avoir à ses cotés ce soir-là et étant surtout profondément touché que Swann ne perde pas une minute pour l'assurer de son envie d'être présent. « Le temps du tournage et de la post-production, ils veulent sortir le film dans un peu moins d'un an. Et sans doute l'envoyer à plusieurs festivals d'ici là. » C'était un projet d'envergure soutenu par un important studio, ils ne comptaient de toute évidence pas faire les choses à moitié. « Le soir de la première, on sera pas obligés de poser comme un couple si tu tiens pas à réitérer l'expérience après Berlin. Tout ce qui compte pour moi c'est que tu sois présent. » Il lui assura, son sourire ayant à son tour vocation à lui faire comprendre qu'il respecterait toujours ses limites et le fait que poser devant les photographes reste une chose à laquelle il était peu habitué. Leur mariage était officiel, aujourd'hui, mais ils n'avaient pas à braquer les projecteurs sur son mari pour autant.

Bien rapidement, Swann n’en a plus grand chose à faire du film qu’ils s’apprêtent à aller voir. Il boit les paroles de son mari et note mentalement toutes les informations qu’il distille une à une. Ce moment est important, ce projet l’est tout autant. Rien n’est encore joué, il est vrai, mais le simple fait que le producteur ait pensé à Rory représente un immense pas en avant et un retour mérité dans les salles sombres. Il mérite tout ce qui lui arrive, enfin, et Swann est heureux d’être à ses côtés dans cette ascension. « Donna dit que les producteurs ont été impressionnés par mon accent américain dans d'anciens projets et qu'ils sont sûrs que je suis celui qu'il leur faut. » Le blond sourit un peu plus encore, incroyablement fier de l’homme qu’il a épousé et de sa capacité à rivaliser avec des acteurs américains qui, eux, n’auraient même pas eu à réfléchir pour changer d’accent. Il est talentueux au point où les producteurs l’ont choisi, lui, et Swann a déjà mal aux joues à force de sourire autant. Son pouce caresse la joue du brun avec une douceur et une lenteur infinies, toujours aussi heureux de l’entendre parler de son travail-passion, surtout pour lui annoncer de telles nouvelles. « Mais c'est beaucoup de pression. Pas seulement à cause de l'icône qu'il était ou de la famille de laquelle il vient, mais parce que ce sera la première fois que j'incarnerai quelqu'un qui a vraiment existé et compté pour des personnes bien réelles. » Et bien évidemment, Swann comprend la nuance. Il n’est pas stressé pour le film en tant que tel mais bien par l’idée de se mettre dans la peau d’une personne qui a déjà existé et dont la famille est encore vivante et susceptible d’assister à une projection. Il est un personnage public, une icône. Tout le monde aura son mot à dire sur son interprétation de John Kennedy et pourtant tout ce que Rory craint, c’est l’avis de la famille. « Quelqu'un qui a encore des proches, quelque part, et que j'ai pas envie de blesser en faisant ce film. Ils ont donné leur accord et ils feront partie de la production, mais je veux surtout pas les décevoir ou leur manquer de respect. » Son grand cœur a toujours été une évidence mais Swann est ému de retrouver son existence au travers des mots de Rory, qu’il a à son tour à cœur de rassurer. « Tu auras le temps de leur parler avant de commencer le projet. Et je sais que tu viendras avec ta liste de questions, hm ? C’est une chance qu’ils fassent partie du projet. » Ainsi, au moins, il s’assure d’avoir ses proches à ses côtés pour le conseiller et l’aiguiller pour qu’il interprète au mieux cette figure de l’Histoire. Ils donneront leur avis avant que le film soit bouclé et ils donneront leur avis avant même que Rory filme la première scène, pour ainsi s’assurer qu’il n’y ait aucun moment de fausse route. « Je suis sûr qu’ils sont touchés que quelqu’un s’intéresse à son histoire. » Et quand ils verront à leur tour qui est Rory et quel est le talent qui est le sien, ils seront aussi heureux que Swann l’est en ce moment à l’idée qu’il interprète un tel membre de la famille Kennedy.

« Le tournage durera 11 semaines mais je serai pas tout le temps aux États-Unis et surtout, j'y serai pas pendant les fêtes de fin d'année. C'était important pour moi. » Sincèrement rassuré par cette précision, il hoche la tête avec un peu plus de conviction. Onze semaines représentent à peine plus de deux mois, ce qui n’est pas grand chose à l’échelle d’une vie, encore moins alors que Rory lui assure qu’il ne sera pas à l’étranger durant tout ce temps. Et Swann le croit, évidemment, puisqu’il n’a aucune raison de remettre en question sa parole. « On pourra venir te voir avec Robin. Je suis sûre qu’elle adorerait les écureuils de Central Park. » S’il n’est pas trop occupé, si l’idée ne le dérange pas, et si cela lui fait plaisir uniquement. Leur fille est assez grande pour voyager et même si le voyage serait long pour elle, il en vaudrait la peine si son autre papa est au bout du chemin. « Je pensais que j'aurai le temps de voir venir avant qu'on me propose à nouveau un projet important, mais je crois que c'est exactement la chance que j'aurais voulu saisir il y a trois ans. » Et malgré tout ce qu’elle représente pour lui, et tout ce que Swann n’a pas de mal à comprendre à son tour, Rory semble toujours hésiter sur la marche à suivre. « Saisis-la. » Il souffle une nouvelle fois, optimiste et rassurant, incapable de vivre avec l’idée que son mari pourrait porter le poids des regrets. Cette chance est la sienne, il ne peut pas la laisser passer. « Je te mérite pas, tu sais. T'es beaucoup trop patient et conciliant avec tout ça et... j'arrive pas à croire que je sois aussi chanceux. » Rory serre doucement ses doigts autour des siens, Swann en profite pour lentement caresser le bout de ses phalanges. « On a ce qu’on mérite, hm ? » Il pense autant ces mots en retour, parfois encore étonné d’en être arrivé à un tel niveau de bonheur, auprès d’une personne aussi exceptionnelle que Rory.

Néanmoins soucieux de se montrer transparent, Swann fait part de ses craintes à son mari. Il n’a pas à cœur qu’elles le fassent revenir sur sa décision, loin de là, mais il veut au moins qu’il sache qu’elles existent toujours, même s’il travaille dessus. « Robin et toi, vous êtes et vous resterez mes priorités. Ça veut dire qu'on pourra plus m'imposer de rester loin de vous trop longtemps, peu importe l'opportunité derrière. » Le sourire a faibli, il est désormais bien plus concentré et bien moins assuré, mais il hoche tout de même la tête à nouveau pour lui signifier qu’il a entendu mais surtout qu’il est d’accord avec ses propos. Rory et Robin aussi sont ses priorités, même si pour lui il ne sera jamais question de travailler sur un point ou un autre du globe. Si Rory lui dit qu’il mettra tout en œuvre pour que les erreurs du passé ne se conjuguent plus jamais au présent alors il veut le croire, parce que jamais le brun ne l’a laissé douter un seul instant de sa capacité à réaliser ses promesses. Jamais il n’a menti non plus, ce qui pousse l’anglais à souffler rapidement, quelque peu rassuré ; assez pour oser envisager l’avenir un peu plus sereinement. « Tu sais bien qu'il est hors de question que cette avant-première ait lieu si mon mari ne peut pas s'y rendre. » Ça lui fait toujours quelque chose d’être qualifié de son mari. Il en prend peu à peu l’habitude depuis quelques mois mais la fierté ne faiblit pas, en témoigne son regard toujours aussi brillant. « Le temps du tournage et de la post-production, ils veulent sortir le film dans un peu moins d'un an. Et sans doute l'envoyer à plusieurs festivals d'ici là. » Le blond en prend note mentalement, la requête n’en étant en réalité pas vraiment une: il se rendra disponible selon la date de l’avant première, parce que l’idée de laisser Rory s’y rendre seul est parfaitement impensable. « Le soir de la première, on sera pas obligés de poser comme un couple si tu tiens pas à réitérer l'expérience après Berlin. Tout ce qui compte pour moi c'est que tu sois présent. » Avant toute réponse, son bras s’avance pour se poser contre le dos de son mari et le ramener près de lui, hanche contre hanche et front contre front. « Je serai présent et je serai à côté de toi tout du long, d’accord ? » Il n’a pas sa place sur les photocall parce qu’il ne fait pas partie de l’équipe, mais il sera assis juste derrière Rory comme le veut le protocole, et il sera à ses côtés aussi longtemps que l’admet ce dernier aussi. Berlin s’est bien passé, et cette nouvelle avant-première, sans doute un peu trop anticipée, se passera tout aussi bien. « On posera comme deux hommes mariés. » Ils sont bien plus qu’un couple et Swann a à coeur qu’il sache à quel point il en est fier. L’exercice n’est pas une source de plaisir pour lui mais il arrive peu à peu à combattre ces peurs, ce qui est bien suffisant pour profiter de l’instant auprès de son mari et l’épauler à la hauteur de ce qu’il mérite. « On verra les détails au fur et à mesure, mais appelle Donna, je suis sérieux. » D’un signe de la main, il lui désigne la sortie, d’où il pourra prendre l’appel un peu plus en paix avant de revenir le cœur léger pour profiter du film.

(c) the fire sermon

reserving judgments is a matter of infinite hope.

@SWANN CRAINE & RORY

« Tu auras le temps de leur parler avant de commencer le projet. Et je sais que tu viendras avec ta liste de questions, hm ? C’est une chance qu’ils fassent partie du projet. » Comme toujours, les paroles de Swann suffisaient à apaiser les craintes et les doutes qu'il pouvait nourrir, sachant mieux que personne combien Rory avait parfois tendance à trop s'inquiéter de décevoir ceux qui comptaient sur lui. Il ne connaissait peut être pas encore ces personnes, mais leur avis comptait déjà à ses yeux et il ne voulait pas risquer de leur manquer de respect. « Oui, ça me rassure qu'ils aient un droit de regard. Le réalisateur semble faire preuve d'une vraie éthique professionnelle. » Et Swann savait qu'il n'avait pas toujours travaillé qu'avec des personnes de confiance, que sa collaboration avec Matthew Byers avait notamment eu de terribles conséquences sur sa vie mais surtout sur celle de Penny, et que tout ça était forcément de bon augure en comparaison. « Si tout se passe bien, je devrais rencontrer la famille très prochainement. J'ai déjà commencé à me renseigner, Donna m'aidera à préparer cette rencontre et je me disais que si t'étais pas trop occupé avec le cabinet... tu pourrais aussi me conseiller sur les questions à poser ? » Il demanda, tournant sa question de façon à ce que Swann se sente libre de refuser s'il craignait de manquer de temps. Il lui faisait déjà répéter ses répliques et c'était un rôle que l'anglais avait toujours tenu au sérieux, un rôle qui à l'époque avait même beaucoup contribué à les rapprocher. « Je sais que t'es bien plus un spécialiste de la famille royale que des Kennedy, mais je crois que ça me rassurerait d'avoir ton regard sur tout ça. » Simplement parce qu'il était lui, la personne à qui il ferait toujours aveuglément confiance, quoi qu'il puisse arriver. « Je suis sûr qu’ils sont touchés que quelqu’un s’intéresse à son histoire. » - « J'espère. Je crois que le script leur a plu, en tout cas. » Et c'était le plus important pour lui avant de se lancer dans ce projet : savoir que les principaux intéressés étaient en accord avec l'histoire telle qu'elle y serait racontée.

« On pourra venir te voir avec Robin. Je suis sûre qu’elle adorerait les écureuils de Central Park. » L'idée fit naître une lueur plus émue dans le regard de l'australien, qui s'imaginait parfaitement découvrir New York aux cotés de Swann et de leur fille, et ainsi faire de ces voyages professionnels quelque chose de véritablement précieux et convivial. « Ce serait génial. On pourrait faire tant de choses tous les trois sur mes heures de libres, ce serait presque comme un voyage en famille à part entière. » En mettant de coté les heures de tournage qui occuperaient forcément le plus gros de ses journées mais dont ils tiendraient compte pour aménager leurs activités en famille. Ce n'était pas inconciliable et en profitant du moindre temps de repos pour arpenter la ville, ils pourraient se créer énormément de souvenirs. « Saisis-la. » Il l'avait rarement connu plus sérieux et plus décidé à le convaincre d'accepter une opportunité, et pour ça Rory savait que Swann croyait probablement très fort en ce projet. « Tu as raison, oui. Je crois que je suis décidé. » Et sa voix aussi était plus assurée que jamais à présent : il doutait peut être quelques minutes plus tôt que ce soit le bon moment, mais le soutien de Swann suffisait à ce qu'il se sente en droit d'accepter cette chance qui se présentait à lui. Son avis était le seul à pouvoir influer sa décision et ça représentait forcément beaucoup à ses yeux qu'il le pousse et l'encourage comme il en avait l'habitude, lui qui ne cessait d'être son premier supporter. « On a ce qu’on mérite, hm ? » Une idée à laquelle il avait envie de croire lui aussi, et qui décupla sans doute l'émotion brillant au fond de ses yeux. Sans Swann, il n'en serait pas là aujourd'hui, à se voir proposer des projets porteurs d'un vrai sens et pouvant lui permettre de montrer toute l'étendue de son jeu, sa profondeur et ses nuances. Sans Swann, il aurait sans doute baissé les bras à l'époque où peu étaient ceux à croire en lui ; dire qu'il lui devait tout était encore un euphémisme à ses yeux.

Alors rien n'aurait plus de sens pour lui que de le savoir à ses cotés le soir de la première, quand bien même il était sans doute encore un peu tôt pour penser aussi loin. Il était décidé à faire ce film, Rory, et c'est comme toujours le soutien de son mari qui le porterait à chaque étape du projet. « Je serai présent et je serai à côté de toi tout du long, d’accord ? » Souriant au contact de son front tout contre le sien, il souffla. « Je veux pas me porter la poisse en y pensant un peu trop, mais j'espère vraiment qu'on pourra vivre cette soirée tous les deux. » Rien n'était encore fait, mais la simple idée d'assister à cette première aux cotés de son mari suffisait à l'envahir de plus d'impatience encore. Si le réalisateur avait demandé personnellement à ce qu'il passe ce screen test, c'est que c'était bien parti, non ? « On posera comme deux hommes mariés. » Et loin d'être un détail anodin à ses yeux, il faisait en fait toute la différence et expliquait que son regard s'illumine un peu plus. « Rien ne pourrait me rendre plus fier. » De poser à ses cotés et pour la première fois depuis l'officialisation de leur mariage, tel qu'il n'aurait sans doute jamais cru ça possible plusieurs années en arrière. Rory s'y voyait déjà et il lui tardait. « On verra les détails au fur et à mesure, mais appelle Donna, je suis sérieux. » - « Maintenant, t'es sûr ? D'accord, je l'appelle. J'en ai pour deux minutes. » Portant la main de son mari à ses lèvres pour y déposer un baiser, il relâcha ensuite ses doigts pour prendre la direction de la sortie et s'éclipser un court instant.

* * *

Ce n'est pas qu'il ne voulait pas que son mari assiste à cet appel, c'est qu'il savait que l'échange en lui-même ne serait pas des plus intéressants et qu'il tâcherait de l'écourter le plus possible pour ne pas que son boulot empiète davantage sur leur soirée. Alors au bout de quelques minutes, une fois sa discussion avec Donna terminée, Rory raccrocha et rentra rejoindre Swann. « C’est bon. Je lui ai dit que j'acceptais de passer le screen-test et elle va tout organiser et prévenir le réalisateur. Elle doit me rappeler demain pour fixer la date, mais elle parle de quelques jours. » Il souffla avec un brin d'impatience dans la voix, ses doigts retrouvant ceux de l'anglais, son sourire montrant qu'il se réjouissait d'avoir dit oui et espérait maintenant que tout se passerait au mieux. « Mais je lui ai aussi dit que t'étais pas pour rien dans ma décision alors attends-toi à recevoir un message chaleureux de sa part. Peut être même des chocolats, la connaissant. » Il va sans dire qu'il n'avait pas manqué de préciser le rôle que Swann avait tenu et qu'il savait d'avance que son agente y verrait une raison de plus de le porter dans son cœur, croyant elle aussi véritablement que ce film n'était pas de ceux qu'on pouvait se permettre de refuser. « Est-ce que la salle s'est vidée ou pas encore ? » Il demanda, son regard se portant sur les portes de la salle où on les inviterait à entrer d'ici une poignée de minutes pour assister à la projection.

La question ne semble déjà plus être de savoir si Rory devrait saisir cette occasion ou non mais bien la façon dont il devrait le faire, dans le respect de la famille autant que celui de l’Histoire, et de l’homme qui incarnera sûrement sur grand écran. « Si tout se passe bien, je devrais rencontrer la famille très prochainement. J'ai déjà commencé à me renseigner, Donna m'aidera à préparer cette rencontre et je me disais que si t'étais pas trop occupé avec le cabinet... tu pourrais aussi me conseiller sur les questions à poser ? » Il est dans les détails, Rory. Il prend toujours soin de réaliser les choses au mieux, qu’il s’agisse de détails du quotidien ou d'événements bien plus importants. Ce trait de caractère a quelque chose de particulièrement touchant et il pousse l’anglais à redoubler de caresses contre son bras pour le rassurer. « Avec plaisir mon coeur. » Il comprend bien qu’il serait rassuré qu’ils préparent ça ensemble, raison pour laquelle il ne réfléchit pas davantage avant d’accéder à sa demande. Il serait de toute façon sincèrement heureux d’aider et de prendre part, à sa hauteur, à toute cette aventure.

Dans le même objectif de rassurer Rory malgré ses propres craintes, Swann émet rapidement l’idée de voyager avec leur fille jusqu’à New York lorsqu’il y sera pour le tournage. Tout n’est pas supposé durer bien longtemps mais il sera tout de même question de plusieurs semaines et le temps paraît déjà long pour l’anglais qui a sans doute un peu trop pris l’habitude d’être au quotidien auprès de son mari. « Ce serait génial. On pourrait faire tant de choses tous les trois sur mes heures de libres, ce serait presque comme un voyage en famille à part entière. » L’idée semble aussitôt lui plaire, ce qui pousse le blond à arborer un sourire plus doux et heureux que jamais, sans doute aussi parce qu’il se voit déjà profiter d’un véritable voyage en famille. Ils profiteront que Rory soit au travail pour que Robin se repose et fasse ses siestes, pour mieux profiter de quelques moments en famille après, et sans doute en amoureux juste ensuite. « Ça serait une belle occasion. » Pour qu’ils soient tous les trois, pour qu’ils prennent un peu de temps, pour que Rory soit plus motivé que jamais par son projet. Il pourra travailler tout en ayant sa famille non loin, ce qui est sans doute la meilleure façon pour qu’il soit au meilleur de sa forme et de ses capacités. « Je suis content que l’idée te plaise, parce que j’ai très envie de visiter la ville, maintenant. » Il avoue rapidement dans un sourire coupable. Ce n’est qu’une excuse pour passer du temps avec lui, c’est évident, et il ne cherche pas à le cacher. « Je veux pas me porter la poisse en y pensant un peu trop, mais j'espère vraiment qu'on pourra vivre cette soirée tous les deux. » Swann l’espère tout autant, parce qu’il a à cœur de pouvoir soutenir son mari à tous les niveaux possibles, dans l’objectif de petit à petit oublier les difficultés du passé de leur histoire pour se concentrer sur la beauté du présent.

Ils poseront comme deux hommes mariés, et Swann ne doute pas un seul instant qu’il sera fier de son mari, comme le contraire sera vrai pour d’autres raisons. « Maintenant, t'es sûr ? D'accord, je l'appelle. J'en ai pour deux minutes. » Il embrasse sa main et l’anglais prolonge le geste de quelques secondes en caressant sa joue, avant de lui répondre dans un murmure faussement menaçant. « Va-t-en Rory. » Il est grand temps qu’il prévienne Donna de sa décision et ne perde pas davantage de temps, avec le risque que le rôle soit finalement proposé à un autre. Il n’a pas besoin de réfléchir davantage pour déjà savoir qu’il sera soutenu par son mari sur toute la ligne.

* * *

« C’est bon. Je lui ai dit que j'acceptais de passer le screen-test et elle va tout organiser et prévenir le réalisateur. Elle doit me rappeler demain pour fixer la date, mais elle parle de quelques jours. » Le sourire de Swann grandit aussitôt, plus heureux que jamais. Ses doigts cherchent et trouvent ceux de son mari alors qu’il en caresse les phalanges une à une, bien décidé à lui prouver tout le soutien qu’il reçoit de sa part. « C’est parfait. C’est super. » Ils seront rapidement fixés sur ce à quoi s’apprêtent à ressembler les prochains jours et autres semaines, même si Swann ne doute pas un seul instant qu’il réussira ce test avec brio. « Mais je lui ai aussi dit que t'étais pas pour rien dans ma décision alors attends-toi à recevoir un message chaleureux de sa part. Peut être même des chocolats, la connaissant. » L’anglais rigole doucement, déjà prêt à ajouter ce cadeau de Donna au placard qui lui est dédié, puisqu’elle semble très douée pour estimer que beaucoup d’occasions exigent de leur envoyer une boîte de chocolats. « Je la remercierai. » Il assure doucement, toujours aussi heureux que Rory puisse compter sur une agente aussi avenante. « Est-ce que la salle s'est vidée ou pas encore ? » Le regard de Rory se dégage vers les portes de la salle et Swann profite qu’il dégage sa nuque pour y glisser sa main et caresser doucement sa peau encore fraîche de l’air extérieur. « On peut commencer à rentrer, oui. » Il répond directement, ayant évidemment choisi d’attendre le retour avant de rentrer dans la salle de projection. Maintenant que Rory a pu appeler son agente et qu’ils ont tous les deux le coeur léger, ils peuvent enfin assister à la projection et en profiter pleinement, ce qu’ils font en s’avançant vers la salle à l’éclairage tamisé. Une fois assis, Swann se penche vers son mari et initie un baiser un peu plus poussé et largement désiré depuis plusieurs minutes déjà. « J’espère que j’ai un texte à te faire répéter. » Il avoue dans un sourire, premier conscient que leurs révisions de textes ont toujours eu une certaine tendance à être écourtée d’une façon ou d’une autre, et ce depuis la toute première d’entre elles. « Tu vas être parfait. » Il va les époustoufler, Swann n’en doute pas un seul instant.