« Après la danse ? » Tu n’as pas le temps de répliquer que Jordan se reprend. « Pas pour que tu me conduises. Mais j’aimerai bien venir au local. Même si je conduis au retour aussi. » Tu ne comprends pas trop ce rajout mais tu réponds quand même. “Oui, après la danse… Si je suis toujours autorisée à venir voir.” Mais pour l’instant, so far so good car Jordan n’a pas quitté ta main et t’entraine avec lui jusqu’à l’endroit où iel prend ses cours donc tu vois ça comme un bon signe. Tu espères aussi que son prof te laissera être présente ; il a qu’à prévoir des représentations à la fin de l’année s’il ne veut pas que l’on squatte ses cours. Voilà une idée que tu pourrais lui glisser… Mais pas aujourd’hui car non seulement, tu ne le connais pas, ce prof, mais en plus, tu as déjà assez énervé Jordan pour le reste de la journée. Tu n’as pas qu’iel se tire encore deux jours chez sa belle-mère. Tu finirai par très mal le prendre que ça arrive de nouveau en si peu de temps.

« Je m’en suis pas mal sorti hmmm… » Tu passes ta langue sur tes lèvres en regardant devant toi. “T’es plus que le bienvenu à venir au local. Tu pourras me dire ce que t’en penses vu que ça fait un moment que t’y es pas venu.” Ce n’est pas un reproche mais un constat. Ce qui peut être très avantageux car Jordan pourra peut-être voir des trucs que tu ne vois plus à force d’y aller tous les jours. “L’ouverture est pour la fin du mois, j’ai la flippe que ça soit pas comme je veux.” Il paraît que les imprévus sont monnaie courante et tu les aimes, les imprévus. Tu aimes les aléas de la vie car ils rendent les choses plus intéressantes et palpitantes. Cependant, quand ce sont des tensions à la noix comme celle que vous venez d’avoir ou concernant quelque chose où tu as mis du temps, de l’énergie et, surtout, de la passion, tu aimerai que les aléas soient minimisés et maîtrisés. Alors t’es plutôt nerveuse sur le sujet mais t’essaie de respirer ; ça ira, ça aussi. T’as envie de le croire très fort.

“Oui, après la danse… Si je suis toujours autorisée à venir voir.” Tes sourcils se froncent car depuis quand Birdie Cadburry attend ton autorisation pour quoi que ce soit ? Elle est libre de faire ce qu’elle veut et tu espères qu’elle n’est pas en train de se brider pour des choses. Tu penses sincèrement au fond de toi que tout peut être dit mais il faut juste que ce soit le bon moment et c’est bien ça la partie délicate. Vous êtes très impulsif tous les deux quand les émotions prennent le dessus et c’est pas évident de discuter. “T’es plus que le bienvenu à venir au local. Tu pourras me dire ce que t’en penses vu que ça fait un moment que t’y es pas venu.” Elle dit rien à propos de ta conduite, est-ce qu’elle se retient ? Est-ce qu’à ses yeux tu as conduit comme une grosse merde ? Tu ne t’en es pas du tout bien sorti en fait Jordan. Tu vous as pas tué, mais tu as pas particulièrement bien conduit et puis est-ce qu’on peut se donner une tape dans le dos quand y’a personne sur la route ? Y’a aucune gloire à ça. C’est comme conduire sur un parking un dimanche quand le supermarché est fermé. Tu n’as pas vraiment imprimer la suite de sa phrase à Birdie, tu ne la prends donc pas comme un reproche. “L’ouverture est pour la fin du mois, j’ai la flippe que ça soit pas comme je veux.” L’ouverture qui se rapproche, elle doit être de plus en plus stressée elle aussi. Tu sais combien ce local est important et un immense pas dans l’inconnu pour elle.

« Bien sûr que tu es toujours autorisé à venir voir, depuis quand tu attends une autorisation ? » Tu ne pouvais juste pas laisser ça comme ça, tu as besoin qu’elle sache, qu’elle l’entende. Tu ne la coinces pas dans une cage à oiseaux. Elle est libre de tout, tout le temps. Ca te briserait le coeur de la savoir malheureuse. Elle ne resterait pas avec toi si elle l’était vraiment Jordan, non ? J’espère. Car ce n’est pas ce que tu veux pour elle. C’est même la dernière chose que tu veux pour elle. « On pourra regarder ensemble ce qui reste à faire si tu veux… Au local. » Tu précises car c’est un peu décousu tout ce que tu racontes là. Ton cerveau il comprend car c’est ton cerveau mais elle ne peut pas lire tes pensées. Alors tu clarifies comme tu peux mais c’est aussi bien en vrac dans ta petite tête tout ça. Va aussi falloir regarder c’est quoi comme bus qui vont jusqu’au local d’ici.

« Bien sûr que tu es toujours autorisé à venir voir, depuis quand tu attends une autorisation ? » Cette question est plus surprenante. La réponse te paraît pourtant assez claire. “Parce que c’est ton cours et que t’es fâché.e contre moi.” Evidemment que tu peux faire ce que tu veux mais tu sais aussi parfois rester à ta place et ne pas marcher sur les plates bandes d’autrui. Si Jordan ne veut pas que tu viennes, iel te l’aurait sûrement déjà dit et iel ne t’entrainerait pas avec lui sur le trajet. Mais peut-être que ton fiancé.e va finalement décider à la dernière minute qu’iel ne veut pas de ta présence, pas aujourd’hui en tout cas. Tu te fais sûrement trop de scénarios catastrophes et c’est beaucoup trop fréquent depuis que tu es en couple. Autant c’est une source de bonheur, autant c’est aussi une source de panique interne par moment.

« On pourra regarder ensemble ce qui reste à faire si tu veux… Au local. » Là, tu as un petit sourire adorable qui se pose sur tes lippes en même temps que ton visage qui s’illumine un peu plus. “Oui, bonne idée.” Même si le principe des to do listes t’as toujours un peu donné le vertige car tu trouves ça plus angoissant qu’autre chose, y’a moyen que ce soit mieux et plus tranquille si t’es avec quelqu’un pour la faire. Quelqu’un qui saura te tranquilliser et te faire comprendre que ce n’est pas le Mont Everest mais juste une petite colline. “J’ai horreur des to do listes mais si ça peut aider, autant essayer.” Que tu soupires avec tout le poids du monde sur tes épaules - non, mais c’est ton côté dramatique. Tu feras tout ce qui est possible pour que l’ouverture soit nickel et comme tu le veux. Que les imprévus puissent être maîtrisés si jamais y en a un. Et surtout, le magasin ne saute pas dès les premières minutes de vie. Rien que ça.

“Parce que c’est ton cours et que t’es fâché.e contre moi.” Par contre quand c’est ta phobie de conduire et que t’es aussi fâché contre elle, elle ne t’écoute pas sur ta demande à ce qu’elle te conduise. Tu vois pas la logique mais dois y en a voir une dans sa tête. Des fois elle t’écoute si tu demandes et d’autres elle fait comme ça l’enchante. Tu ne cherches pas plus loin car la réalité c’est que tu apprécies de la voir dire que si tu veux pas qu’elle vienne, elle ne viendra pas. Est ce qu’elle est pas juste en train de projeter ce qu’elle, à ta place, aimerait ou pas ? Car conduire pas de problème mais la regarder ensuite pendant une heure avec du public autour alors que tu es fâché contre elle c’est non. La réalité c’est que tu n’es plus fâché là. Tu es soulagé que ce soit derrière vous et également tu te sens stupide d’avoir réagit aussi vivement. Mais les phobies c’est irrationnel. Tu n’as pas fait de cinéma sur le moment non. Juste que là, c’est passé. Tu serres juste un peu plus sa main comme réponse. Tu te sens stupide pour beaucoup trop de choses ces derniers temps. Tu aimerais bien que cette sensation s’en aille mais faudrait que tu arrêtes d’être aussi émotif aussi. I would if I could. Tes émotions te contrôlent bien plus que l’inverse.

“Oui, bonne idée.” Ton cou un peu plié en deux pour la regarder, tu sens une chaleur envahir ton coeur de voir un sourire sur son visage. Tu sers à quelque chose pour une fois ça change. “J’ai horreur des to do listes mais si ça peut aider, autant essayer.” Tu n’avais pas spécifiquement pensé à une to do list mais c’est bien logique que ce soit le résultat du tour du local que vous allez faire ensemble. Faut bien écrire quelque part ce qu’il manque à faire.

Tu t’arrêtes de marcher, ta main toujours dans la sienne. Tu te tournes vers elle, tu la fais pivoter en tirant délicatement sur son bras pour qu’elle se retrouve face à toi et tu vas doucement poser une main sur sa joue avant d’aller embrasser ses lèvres de la plus tendre des façons. Un simple baiser mais qui te fait un bien fou là. Vous avez beau avoir vos mains liés depuis que vous êtes dans le bus, tu avais besoin d’un petit peu plus. Tu la regardes dans les yeux ensuite et ça se voit que t’es en train de chercher tes mots. Ca se voit que tu vas dire quelque chose. « Je suis désolé d’avoir réagit à ce point… Je suis plus fâché maintenant mais c’est vrai que je suis plus vraiment d’humeur à aller me trémousser. Je vais être nul je le sais d’avance. » C’est sûr si tu pars avec un esprit négatif, tu vas bien le manifester que tu vas être nul. « J’ai l’impression de faire des crises trop souvent en ce moment et Breaking news, je déteste ça. » Tout le monde déteste ça, c’est pas un sentiment plaisant. « Je suis désolé… » T’as peur qu’elle en ait marre de toi car ça fait beaucoup là. Tout devient bien plus flippant maintenant que vous avez acheté une maison ensemble. Tu essaies tant bien que mal de te raisonner qu’une maison n’est qu’une maison et tu peux vivre ailleurs si besoin mais tu veux pas. Tu veux cette maison là, avec elle, pour toujours.

Ce n’est jamais forcément visible à l’oeil nu ou aux personnes qui ne la connaissent pas mais Birdie n’est pas aussi sûre de ce qu’elle fait que ce qu’elle le démontre. Elle faute souvent par son esprit trop impulsif pour réussir à voir la vision plus grande des choses et c’est parfois en sa défaveur totale. Comme cette situation où elle a juste voulu profiter en toute innocence d’un caprice enfantin, ce qui a amené son partenaire à devoir affronter une véritable angoisse qu’iel nourrit. Pourtant, la Cadburn a connu des moments aussi où elle s’est retrouvée confrontée à ses peurs. L’eau dans un premier temps, la plus grande phobie de sa vie. Et tous les jours, en allant dormir. Elle ne maîtrise pas toujours ses démons, autant que ses émotions. Ce qui fait un cocktail assez meurtrier par moment, comme celui d’aujourd’hui, où elle a été prise dans son égo et que c’est ça qui a pris le dessus sur le reste.

Pendant un temps puisque le relâchement de pression lui a permis de s’excuser, réalisant sa connerie et son manque de considération pour son partenaire. Elle s’en veut toujours après coup et c’est bien pour ça qu’elle a aussi dérivé le sujet sur son local ; c’est une bonne distraction pour passer à autre chose.

L’autre distraction est Jordan qui s’arrête. Enfin, c’est plutôt alarmant sur le moment car est-ce que c’est le moment où iel va lui dire qu’en faites, effectivement, il vaut mieux qu’elle ne vienne pas ? Mais sa main la tourne vers lui pour avoir son visage en face, prise en coupe par ses doigts avant qu’iel se penche pour l’embrasser. Ça la ramollit de l’intérieur, les frissons la parcourant de partout sous les douces caresses de son fiancé.e. Ca ira. Ça va déjà. Quand le baiser prend fin, Birdie passe sa langue sur ses lèvres en rouvrant les paupières sur lui. Jordan lui donne l’impression d’avoir quelque chose à dire alors elle le laisse venir. « Je suis désolé d’avoir réagi à ce point… Je suis plus fâché maintenant mais c’est vrai que je suis plus vraiment d’humeur à aller me trémousser. Je vais être nul je le sais d’avance. » Sa moitié secoue la tête. “Mais non…” Qu’elle murmure doucement. « J’ai l’impression de faire des crises trop souvent en ce moment et breaking news, je déteste ça. » Ca… Même elle ne peut pas le nier. « Je suis désolé… » Ses deux mains vont sur ses joues alors qu’elle ramène son visage vers le sien afin de l’embrasser de nouveau. “Ça fait beaucoup de changement d’un coup. Il y a une accumulation et on est plus tendus qu’on l’aurait envisagé.” Elle se compte dans son dialogue car elle n’a pas été forcément plus indulgente non plus. “Mais… Peut-être qu’on pourra parler de tout ça un moment… Mettre tout à plat pour mieux se comprendre.” Que ce soit pour la conduite, l’obscurité, les enfants, tout ça tout ça. Son pouce caresse sa joue alors qu’elle se met sur la pointe des pieds afin de déposer un doux baiser sur le bout de ses lippes. “Et tu vas gérer ton cours de danse. T’as intérêt puisque je suis là.” Qu’elle rajoute avec un petit sourire de coin qui se veut amusé.

“Mais non…” Elle est adorable à dire l’inverse mais dans ta tête là c’est dur de te faire croire que t’as vraiment envie de danser. Tu sais faudrait simplement que le cours se fasse sur une de tes chansons favorites pour que tu oublies tout en un claquement de doigt. La musique a ce pouvoir là sur toi, tu l’oublies jusqu’à la prochaine chanson que tu aimes qui te viendra aux oreilles. Birdie prend à son tour ton visage dans ses mains pour t’embrasser encore une fois. “Ça fait beaucoup de changement d’un coup. Il y a une accumulation et on est plus tendus qu’on l’aurait envisagé.” C’est pas faux ça. Tu as toujours besoin d’un temps d’adaptation pour tout mais comme tu te sens bien chez toi tu n’as pas pensé à ça. Sauf qu’il y a bien des choses qui vont autour de juste votre installation. Tu dois t’organiser différemment pour aller en ville car le trajet est bien plus long et y’a bien moins d’options aussi pour toi. Ca c’est pas rien sur tes habitudes. Tu as retrouvé ta baignoire et ton espace mais tu as perdu ton indépendance de piéton. C’est pas rien. “Mais… Peut-être qu’on pourra parler de tout ça un moment… Mettre tout à plat pour mieux se comprendre.” Tes yeux dans les siens, tu apprécies immensément cette proposition. Tu hoches la tête. « Bonne idée ouais… Faudrait… » Vous avez carrément besoin de discuter ouais. Au calme.

Tu gagnes un baiser de plus. Tu fermes les yeux, absorbant toute la douceur. “Et tu vas gérer ton cours de danse. T’as intérêt puisque je suis là.” Y’a un petit sourire qui se forme sur tes lèvres. « Parait que je suis naturellement doué. » Tu le lui as déjà dit à Birdie et elle s’en est déjà rendu compte car des soirées en club vous en avez fait un tas. Tu n’es jamais le dernier sur la piste de danse. Tu la serres doucement contre toi pour prendre toute la bonne énergie qui vient d’aller avant de reprendre le chemin et te rendre au studio qui n’est plus très loin.

Deux heures plus tard, le cours est terminé et vous êtes dans un nouveau bus pour vous rendre au coeur de la ville, du côté de West End pour faire un tour au local. Comme prévu la musique du cours de danse a été carrément à ton goût et tu t’es très vite mis dedans. Ton corps réagit à la musique sans ta volonté, c’est plus fort que toi, ça t’habite. T’es un peu transpiré car tu n’as pas pris de change ni de douche, tu t’occuperas de ça une fois chez vous. Ta main dans celle de Birdie, t’es quand même plutôt fatigué parce que tu t’es bien dépensé pendant une heure et demi de danse. Y’a des bouts qui sont plus de l’ordre de la gym que la danse, pour l’échauffement notamment. Tu poses ta tête sur celle de Birdie tout en caressant sa main de ton pouce. Tu profites d’être assis à rien faire là pour te reposer.

« Bonne idée ouais… Faudrait… » C’est que ça t’arrive d’en avoir, des bonnes idées, et celle-là en est une excellente. Même à tes yeux. Vous avez énormément de choses à apprendre l’un de l’autre et la priorité est celles qui fâchent. Ca ne sera pas forcément évident ni une partie de plaisir, ça serait carrément inédit pour toi car tu ne t’ai jamais confié à quelqu’un sur tes maux les plus profonds. Il faut dire que tu essaies de les camoufler et de les étouffer, mais tes mois de thérapie ont un peu aidé à accepter cette fameuse partie sombre qui a intrigué Raphael, surpris d’apprendre que tu en avais une. Tu peux au moins te féliciter d’être très douée pour paraître - tu sais que tu l’es, au grand désarroi de tes proches, Jordan en premier lieu. Iel te l’avait souligné à la Pride. C’est volontaire de ta part car tu veux vivre que de bons moments, et faire vivre de bons moments aux gens autour de toi. C’est plus compliqué avec Jordan car vous habitez ensemble et vous formez plus qu’une simple colocation depuis 2 ans. Mais jamais tu n’as étalé tout devant quelqu’un, même si ton partenaire en sait déjà beaucoup plus que le reste du monde. Des trucs que même toi tu as découvert en même temps que lui.

« Parait que je suis naturellement doué. » Tu esquisses un petit sourire. “J’attends de le voir pour y croire.” Même si t’es bien placée pour savoir que Jordan sait bouger, contrairement à toi et tes bizarreries qui représentent la forme d’expression la plus pure de ton être. Le prof est mignon mais d’apparence trop jeune et trop lisse pour toi. Cependant, il a accepté que tu restes et tu t’es mise en tailleur dans ton coin, aussi discrète que possible avec tes épaules qui bougeaient dans leurs propres sens au rythme des musiques. Jordan est doué.e, oui, et surtout, iel a l’air de s’éclater, ce qui n’était pas gagné d’avance vu les évènements qui se sont déroulés juste avant. A la fin, tu fais des petits applaudissements excités en te relevant. “Je suis sûre que t’as fait un effort pour m’impressionner.” Que tu lui dis avec amusement quand vous sortez du studio.

Dans le bus, la tête de Jordan contre la tienne qui est sur son épaule, tu regardes le paysage qui défile alors que son pouce caresse gentiment ta peau. “Il a l’air sympa. Ton prof. Un peu jeune ceci dit, non ?” Enfin, pas que tu es regardante sur ce sujet-là car les trois quart de tes dernières aventures et Jordan lui-même sont plus jeunes que toi. “C’est cool d’avoir une activité pour se dépenser comme ça. Même si ça a jamais été mon truc. Mais parait que ça me ferait du bien. C’est la psy qui le disait.” On te l’a aussi dit à l’école mais tu as toujours été plus une créative qu’une bagarreuse. Tu sortais les poings et les griffes seulement face à l’injustice. “On restera pas longtemps au local. Tu dois être en pls.” En tout cas, iel sent le pls et non, ça ne te dérange pas alors que tu tournes la tête pour avoir le nez contre sa peau comme l’addict que tu donnes l’impression d’être. “L’odeur te va si bien ceci dit.”

“J’attends de le voir pour y croire.” Tu fais ton choqué car elle aurait dû répondre que oui, tu es naturellement doué. Tu te transformerais pas un peu en Birdie Cadburry toi ? C’est mignon en tout cas. Ton moral est de plus en plus apaisé, c’est exactement ce dont tu as besoin avant le cours.

Le cours passe plutôt vite et t’as le droit à des applaudissements à la fin. Ca fait bizarre d’avoir quelqu’un qui est là pour toi et qui te soutient comme ça devant tes camarades. Ca te donne un peu le même ressenti que les rares fois où tu as été sur scène en tant que musicien et que y’a des gens que tu connais qui sont venu te soutenir. C’est agréable, un peu gênant aussi ? Une histoire d’habitude sûrement et de pas trop envie d’avoir plein de compliments. Tu sais pas trop, mais c’est jamais facile de prendre les jolis choses qu’on te dit après t’avoir regardé faire tes preuves ou faire des belles choses car dans certains domaines tu n’as rien à prouver. Tu es un excellent musicien. “Je suis sûre que t’as fait un effort pour m’impressionner.” Tu fais non de la tête. « Même pas, tu m’as déconcentré dès que je te voyais du coin de l’oeil. » Pas à ce point là mais voir son visage dans la pièce était clairement hors du commun, mais une très bonne sensation en même temps. Se sentir soutenu c’est un sentiment qui a apparu dans ta vie que sur le tard. Avec tes amis.

Il a l’air sympa. Ton prof. Un peu jeune ceci dit, non ?” Tu ouvres les yeux pour ne pas t’endormir. « C’est un pro. » Tu n’as aucune idée de l’âge de Eddie et ça ne t’a jamais traversé l’esprit. « Tu aimes pas avoir des profs plus jeune que toi ? » Car tu trouves un peu curieux sa phrase, ou peut être qu’elle disait ça juste pour faire la conversation ? Pour te tenir éveillé ? “C’est cool d’avoir une activité pour se dépenser comme ça. Même si ça a jamais été mon truc. Mais parait que ça me ferait du bien. C’est la psy qui le disait.” Tu trouves ça mignon comme elle retourne ce que tu fais de son point de vue à elle. « Ah oui elle le disait ? Et ça t’a pas donné envie d’essayer ? » Si c’est pour son bien en plus. Tu te demandes si ce serait juste par esprit de contradiction qu’elle n’a même pas tenter.

“On restera pas longtemps au local. Tu dois être en pls.” Tu es surtout en PLS de penser que tu dois conduire encore après, mais tu préfères tenter de l’oublier là. “L’odeur te va si bien ceci dit.” Qu’elle dit le nez collé à toi. Tu vas embrasser le dessus de sa tête. « Tu peux prendre tout ton temps. » Tu veux pas la presser, tu n’as rien de particulier de prévu une fois rentré chez vous. Ranger encore un peu et monter un meuble de plus sûrement. « Tu voudrais faire quoi comme sport si tu te décidais à essayer pour voir ? De la danse ? » Tu aimes tellement pouvoir faire de la danse comme sport. Oui on sait Jordan, tu le répètes souvent. Mais tu n’aurais tellement jamais cru trouver un sport qui te plait réellement. « Piscine ? » Pour la mater en maillot oui oui. « Surf ? » Vous êtes en Australie après tout. Et puis, maillot là encore.

« Même pas, tu m’as déconcentré dès que je te voyais du coin de l’oeil. » Tu frappes son épaule de ton poing. “N’importe quoi.” Est-ce que Jordan ne cherche pas seulement à ce que tu le flattes un peu ? Ça ne serait pas si surprenant. Il faudrait que tu viennes plus souvent pour qu’iel s’habitue mais est-ce que tu vas supporter de rester à chaque fois presque deux heures à rien faire sagement assise ? Ce n’est pas dit du tout. Tu doutes toi même que tu puisses en être capable, même quand c’est pour admirer ton partenaire.

« C’est un pro. »
“J’en doute pas.”
« Tu aimes pas avoir des profs plus jeune que toi ? » Tu plisses le front, n’ayant pas réalisé que ta formulation peut donner l’impression que tu juges son expérience sur son âge, à monsieur le prof. “Je sais pas, je m’en fous, j’ai jamais eu de prof depuis l’université. Et j’espère que ceux que j’ai eu avant ça étaient plus vieux que moi!” Tu t’exclames en toute franchise car ça serait bizarre autrement. Puis une petite réflexion plus tard, tu hausses les épaules. “Mes derniers amants étaient en majorité tous plus jeunes que moi donc je vais pas juger.” Et puis, peut-être que monsieur le prof est plus âgé que vous deux au final, qui sait.

« Ah oui elle le disait ? Et ça t’a pas donné envie d’essayer ? » Tu écartes les bras en gloussant légèrement. “Obviously, no.” Puisque tu n’as rien essayé, rien tenté, rien fait. Tu n’es pas intéressée. Tu as tes propres moyens de défoulement qui n’impliquent pas de sport ou quoique ce soit. « Tu peux prendre tout ton temps. » Tu souris et t’embrasses son épaule avant de retourner de nouveau la tête afin de poser ta joue. « Tu voudrais faire quoi comme sport si tu te décidais à essayer pour voir ? De la danse ? » Tu grimaces. Tu sens la liste arriver. « Piscine ? » Tu fronces le front une nouvelle fois. « Surf ? » Là, tu pousses presque un cri, te redressant afin de mieux le regarder. “Waw, du surf, la pire idée du monde! T’en as encore beaucoup à m’en lister ?” Que tu t’exprimes avec chaleur et énergie tout en te marrant légèrement. “Je suis une créative, Jor. Le seul sport que je fais est celui dans le lit. Enfin… Pas toujours dans le lit mais tu m’as comprise.” T’as un petit sourire malin en allant déposer un baiser sur ses lippes. “Mais si je devais choisir, j’aimerai un truc de combat. Où tu peux te défouler vraiment sans que personne te dispute.” Ouh, ça sent l’expérience à dire ça comme ça.

“N’importe quoi.” Tu fais oui de la tête car oui oui c’est vrai. Tu ne mens pas. Elle ne s’en est peut être pas rendu compte mais c’est vrai. C’était naturellement hors du commun.

“J’en doute pas.” On dirait pourtant, non ? Tu sais pas trop, t’as du mal à comprendre les liens qu’elle fait dans sa tête vis à vis de l’âge du prof. Car ça a l’air d’être un point qui a retenu son attention. Ou peut être qu’elle est juste focalisé sur l’âge parce qu’elle est toujours la plus âgée ?“Je sais pas, je m’en fous,” Tu trouves que c’est l’inverse pourtant. C’est intéressant à voir ce que son subconscient lui fait remarquer en premier. “ j’ai jamais eu de prof depuis l’université. Et j’espère que ceux que j’ai eu avant ça étaient plus vieux que moi!” Tu regardes ses jolies lèvres bouger. “Mes derniers amants étaient en majorité tous plus jeunes que moi donc je vais pas juger.” Un sourire amusé se forme sur ton visage qu’elle fasse le raccourci de prof à amant. « Ouais je dirai pas non à avoir mon prof en amant. » Car il est très très mignon et charmant. Encore plus quand il danse. C’est même totalement hot dans ces moments là.

“Obviously, no.” Oui effectivement. Sauf si elle avait fait du sport en secret, ce qui serait très drôle comme situation. Honte de faire du sport ? Nan, tu ne penses pas que ce serait le genre de Birdie. Blotti l’un contre l’autre, tu énumères les sports que tu aimerais bien la voir faire. “Waw, du surf, la pire idée du monde! T’en as encore beaucoup à m’en lister ?” Ca t’amuse et tu fais oui de la tête, car t’as de quoi sous le coude. Tu ne réalises pas que tu as oublié sa peur de l’eau juste parce que comme un petit Prince tu voulais mater son corps mouillé. Un peu comme elle qui voulait se faire conduire tout à l’heure. “Je suis une créative, Jor. Le seul sport que je fais est celui dans le lit. Enfin… Pas toujours dans le lit mais tu m’as comprise.” « Je suis sûr que c’est pas vrai. » Elle revient bien de son truc de survivant où c’était physique. Et toute la danse que vous faites quand vous êtes en club ?

“Mais si je devais choisir, j’aimerai un truc de combat. Où tu peux te défouler vraiment sans que personne te dispute.” « Tu me l’avais pas déjà dit ? » Tu réfléchis à voix haute. « Et pourquoi tu tentes pas ? Tu sais que mon premier cours je l’ai eu gratuit. Ca engage à rien, je suis sûr que c’est pareil pour les sports de combat. » Mais tu te reprends vite. « Mais si tu restes juste au sport de chambre ça me va très bien. Tu me dis si t’as besoin d’augmenter la cadence pour être plus en forme. Je suis à ta disposition. » Tu souris très largement.

« Ouais je dirai pas non à avoir mon prof en amant. » Tu fais une moue en haussant une épaule. “J’te le laisse.” Il n’est pas vraiment à ton goût - c’est rare mais ça arrive. Trop propre, trop lisse ; et puis, les goûts et les couleurs, ça ne discute pas. De toute façon, ce n’est pas comme si ça arriverait vraiment un jour. Par contre, tu te méfieras la prochaine fois que Jordan revient un peu trop tard de son cours, ahem. « Je suis sûr que c’est pas vrai. » Tu plisses les yeux avant de glousser fort. “Je pense que je le saurai si je faisais du sport, non ?” Tu serai bien placée pour le savoir en tout cas. “A part si c’est une de mes personnalités dont je n’ai pas connaissance qui va faire un footing tous les matins…. Oh non, quelle horreur le footing!” Tu n’aimes pas courir - en tout cas, pas courir pour courir. Tu trouves ça ennuyant. Comme à peu près tous les sports, en faites.

A part ceux où tu pourrais prouver que tu peux en avoir dans les bras sans te prendre un coup de règles sur les doigts. « Tu me l’avais pas déjà dit ? » Tu fais un bruit de ta bouche avant de répondre avec ; “Je sais pas, j’ai pas le souvenir d’avoir déjà eu cette conversation avec toi. Mais bon, j’ai pas retenu tout ce qu’on a pu se dire depuis trois ans.” Ça fait longtemps, vous deux, et aussi longtemps niveau conversation. Beaucoup trop de registres que tu n’as pas du tout en tête. « Et pourquoi tu tentes pas ? Tu sais que mon premier cours je l’ai eu gratuit. Ca engage à rien, je suis sûr que c’est pareil pour les sports de combat. » Parce que t’as pas envie, comme tu viens de le lui dire, pourquoi Jordan ne l’entend pas ? « Mais si tu restes juste au sport de chambre ça me va très bien. Tu me dis si t’as besoin d’augmenter la cadence pour être plus en forme. Je suis à ta disposition. » Tu te marres plus ouvertement en allant empoigner sa cuisse. “Oh I know that.” Tu pinces fort avec un grand sourire. “J’ai juste pas envie, c’est tout. Je vais pas me forcer à faire quelque chose que j’ai pas envie pour l’instant.” Encore une fois, peut-être que plus tard oui, mais pas aujourd’hui.

Tu te penches en passant devant Jordan pour aller appuyer sur le bouton car le prochain arrêt est le vôtre. “Et puis, je suis trop occupée pour envisager une autre activité. J’ai même pas réussi à me faire un top depuis qu’on est dans notre nouvelle maison!” C’est la preuve AberRantE que tu es débordée, oui. Entre ton local et la maison à habiller, ça fait beaucoup pour une seule femme. Ahem. Ce qui te va très bien et c'est exactement pour ça que tu flippes une fois le magasin ouvert. L'ennui ne fait pas partie de ton quotidien et tu n'as pas envie que ce soit le cas dans le futur proche.

“J’te le laisse.” Ca te fait sourire très largement cette réplique de sa part. Ca t’amuse quand vous prétendez que vous allez réellement aller voir ailleurs car certaines personnes sont à votre goût. Y’a toujours quelques trucs qui passent par ta tête. Tu avais beaucoup aimé voir Birdie avoir une danse privée avec une parfaite inconnue. Faudra le refaire un jour.

“Je pense que je le saurai si je faisais du sport, non ?” Un sourire amusé se forme sur tes lèvres. “A part si c’est une de mes personnalités dont je n’ai pas connaissance qui va faire un footing tous les matins…. Oh non, quelle horreur le footing!” « Porteuse de meubles c’est un sport. » Ces derniers mois, elle achète régulièrement des meubles pour le local, pour vous. « Tu t’es fait des biscotto. » Dis donc Jordan tu as envie d’avoir le dernier mot avec ton air de petit con là ? Ca va l’humeur est bien revenu de ton côté.

“Je sais pas, j’ai pas le souvenir d’avoir déjà eu cette conversation avec toi. Mais bon, j’ai pas retenu tout ce qu’on a pu se dire depuis trois ans.” Si vous n’avez pas eu cette conversation avant, tu l’as rêvé, tu l’as senti, vous êtes liés comme ça et ça se pourrait oui. Tu insistes un eu plus sur le sport sans véritablement t’en rendre compte. Alors tu glisses du côté qui est la réalité et qui va sûrement continuer. Birdie te pince et ça te fait grimacer brièvement même si y’a un sourire amusé sur ton visage. “Oh I know that.” Tu vas la pincer en retour parce que why not? “J’ai juste pas envie, c’est tout. Je vais pas me forcer à faire quelque chose que j’ai pas envie pour l’instant.” Tu hoches la tête, comprenant et toi aussi tu comprends que si tu insistes autant c’est parce que tu sais que c’est bon pour la santé, pour la tête, pour le corps et tu veux que son bien. Encore plus maintenant que toi même tu t’es mis au sport, tu aimerais qu’elle bénéficie de cette nouvelle source de bien être pour naviguer au mieux dans la vie. Mais c’est pas évident et il faut qu’elle fasse la démarche toute seule, tu le sais aussi. Tu vas pas insister plus car tu te rends compte que t’es relou, ça aurait été l’inverse tu aurais été saoulé. Mais voilà, tu l’aimes et tu veux son bien.

Elle se colle un peu plus à toi et tu captes pas tout de suite que c’est juste pour appuyer sur le bouton. Tu poses allègrement ton visage sur sa poitrine car elle est juste là. “Et puis, je suis trop occupée pour envisager une autre activité. J’ai même pas réussi à me faire un top depuis qu’on est dans notre nouvelle maison!” Tu hoches la tête alors que malheureusement ton visage n’est plus dans ses seins. « My girl boss… » Que tu dis alors que tu vas déposer un baiser sur sa joue, doux. Tu reposes ta tête contre elle ensuite même si vous allez vous lever bientôt.

Après avoir fait vos affaires au local, vous êtes de retour dans le bus. Tu te demandes si ça lui tape sur le système de devoir être dépendant des transports comme ça. Toi t’es habitué mais pas elle. Et tu as de nouveau ta tête toute contre elle. Est-ce que tu vas faire genre t’es sur le point de t’endormir à tous les instants pour qu’elle conduise au retour ? Oui. Tu es véritablement fatigué mais tu en rajoutes un petit peu pour que ça soit bien flagrant que tu n’es pas en état de conduire. Quel acteur tu fais.

« Porteuse de meubles c’est un sport. Tu t’es fait des biscottos. » Tu tends un bras pour faire genre que tu le flex et tu souris fort. “Pas faux.” Car même si tu as beaucoup compté sur la sympathie des gens et des biscottos de tes amis, tu as quand même pas mal porté à ton niveau aussi. Que ce soit pour le local, l’appartement ou maintenant la maison. Du sport sans que tu ne t’en rendes compte et c'est clairement le meilleur quand on ne fait pas gaffe. Mais aller faire du sport pour faire du sport… Tu n’en vois pas l’intérêt. De toute façon, t’es loin d’avoir besoin réellement de sport. Même si un sport de combat pourrait être fun.
« My girl boss… » “Tu devrais te le tatouer à ce stade.” Que tu dis en te marrant avant de l’inciter à se lever pour descendre à votre arrêt.

Le temps passe vite alors que tu es une petite tornade dans ton local. Il faut penser à beaucoup de choses et t’as la tête de plus en plus en vrac au fur et à mesure que le mois avance. Quand vous reprenez le bus, t’es satisfaite mais plutôt claquée. Jordan s’est posé.e avec (pour) toi et t’a fait énumérer ce que tu penses nécessaire avant l’ouverture, recopiant tout scrupuleusement alors que tu t’agitais partout comme un oiseau en cage n’arrivant pas à trouver la porte de sortie. Dans le bus, Jordan est calé.e contre ta tête et t’es calée contre son épaule. Ton bras est complètement autour du sien, finissant avec vos mains liées, ton regard sur le paysage qui défile. Puis il y a une poussette qui monte avec sa mère et tes prunelles atterrissent sur le bambin qui mâchouille un jouet dans sa bouche. Tu lui fais un sourire quand il te regarde, avant de faire une grimace, ce qui a l’air de le faire rire. C’est vraiment mignon ces choses là quand tu sais que t’en as pas la responsabilité. Au moins, le gosse a l’air d’être sage et c’est une très bonne chose.

“Pas faux.” Qu’elle confirme en flexant son muscle. Ca te fait sourire encore plus largement. C’est aussi son cas, vous êtes beaux. “Tu devrais te le tatouer à ce stade.” Ce n’est pourtant pas une chose que tu as envie de graver dans le marbre parce que tu sais que tout est encore très fragile au niveau du shop et une partie de toi se dit qu’elle risque de ne pas trouver son bonheur dans cette activité, mais que si elle n’essaie pas, elle ne le saura jamais. Donc tu l’encourages car si ça lui plaît, ce sera une nouvelle vie qui s’offre à elle où tu seras toujours disponible pour l’aider de bon coeur car tu ne veux que son succès. Elle est loin la crise, même si y’a un trajet retour encore qui est à venir dans un futur trop proche à ton goût. Tu te focalises sur elle, sur les choses à finaliser dans le local une fois que vous y êtes. T’es toujours si doué pour ce genre de chose, c’est un plaisir de l’aider.

Dernier trajet en bus pour aujourd’hui. Bientôt de retour au parking où ta voiture se trouve. Tu vois la poussette et le baby mais tu n’y fais pas plus attention. Trop occupé à jouer au mec qui s’endort sur sa meuf parce qu’il est totalement eXtÉnUé. Une fois descendu du bus, tu bâilles et te frottes les yeux. Si ça ne fait pas réagir Birdie, avant d’ouvrir la voiture, tu seras du côté conducteur avec une immense moue au visage car tu as vraiment pas du tout envie de conduire. Tu te forces même pas pour avoir l’air tristoune car tu l’es. La pression dans ta poitrine est là et si tu pouvais ne pas avoir à subir un trajet derrière le volant toute ta vie serait meilleure. Une chose est certain, si elle ne se propose pas et que tu finis par ouvrir la portière pour te mettre au volant, tu n’as pas prévu de décrocher un seul mot à partir de là. T’es trop down pour faire quelconque conversation. Faut que tu te concentres pour pas vous tuer à cause de ta peur irrationnel. T’es déjà en train de réfléchir qu’à cette heure ci y’aura peut être plus de monde sur la route. Tu te fais le pire scénario déjà oui oui.

Jordan te donne l’impression de s’affaisser de plus en plus sur toi. Ce n’est peut-être qu’une illusion mais c’est ton ressenti. Tu as un peu de mal à croire que c’est la danse qui l’a épuisé à ce point - vous faites pire, iel a plus d’endurance que ça, t’es bien placée pour le savoir. Mais tu n’as pas conscience de l’acte que Jordan est en train de mettre en place juste pour bien faire comprendre qu’iel ne souhaite pas conduire. Tu ne vois pas aussi loin et t’es juste contente d’être son appui du sommeil après une tension qui aurait pu vous coûter votre après midi.

De retour au parking, tu t’étires - beaucoup de bus pour pas grand chose, même si vous avez bien avancé au local. Mais ça a été particulièrement silencieux entre vous et ça n’aide pas à ce que le temps passe plus vite. Alors t’aimerai bien être au plus vite chez toi - c’est incroyable de penser que tu peux penser et dire cette formulation dans ton cas. Seulement, la conduite de Jordan… Tu n’es pas certaine que tu pourras supporter sans rien dire sur sa conduite. Non pas qu’iel ne roule pas bien mais… Il y a un accélérateur, c’est fait pour accélérer. Alors quand vous arrivez à la voiture, tu lui mets un stop quand tu le vois aller partie conducteur. “Nope, nope, je conduis.” Tu ne vas pas lui dire que c’est pour vous préserver tous les deux d’une future prise de tête possible face à ton manque de patience - t’as pas besoin de te justifier car Jordan sera sûrement trop soulagé.e que tu prennes les clés pour te redire quoique ce soit. “Comme ça, je peux choisir la musique. Ce silence me tue.” Vraiment, ça devient insupportable. Si Jordan est comme ça après chaque cours, tu ne vas certainement pas y aller toutes les semaines.
Une fois derrière le volant, tu mets ta playlist spotify à fond les ballons avant de démarrer le véhicule. Si Jordan n’aime pas conduire, sûrement qu’iel n’aimerait pas plus la conduite de sa douce à ce moment-là ; rapide, brutale, impatiente et slalomant beaucoup trop pour votre bien. Tu ne réfléchis pas, tu conduis comme t’aime et surtout au plus rapide. Tout en tapotant des doigts sur le volant et en chantant fort. Ca te fait un bien fou.