| (laurie x adrian) long time no see |
| | (#)Mar 3 Oct 2023 - 18:46 | |
| I noticed that, if you look carefully at people's eyes, the first five seconds they look at you, the truth of their feeling will shine through, for just an instant before it flickers away.
Tu viens de finir ta première pause de la matinée, t'as l'impression que tes jambes pèsent déjà une tonne alors que ta journée ne fait que commencer. Comme si t'avais couru des kilomètres la veille, alors que cette fois, ce n'est pas le cas. Tu ne pourrais pas en dire pareil pour les jours qui avaient précédé dans ta semaine. T'as eu besoin d'extérioriser plus qu'à l'accoutumée récemment. Et tu sais pas ce qui se passe ces derniers temps, c'est de plus en plus compliqué de trouver ta motivation pour aller bosser. Il n'y a pas vraiment de raison particulière pour expliquer ce soucis. Ou peut être qu'il y a une raison, mais que tu ne veux pas vraiment l'admettre. Même l'admettre dans ta tête ça te fou une sueur pas possible. Tu l'entends cette petite voix. Cette petite voix qui te susurre que tu sais très bien pourquoi tu n'as pas de motivation pour venir au mall tous les matins. Parce que tu sais ce que tu ne vas pas trouver là-bas. Ou plutôt qui tu ne vas pas trouver là-bas. Non mais non, ça n'a rien à voir.
Tu regardes ton emploi du temps sur ton téléphone tout en continuant de monter les escaliers qui te permettent de rejoindre les étages du centre depuis le parking. Tes yeux parcourent les lignes s'affichant sur l'écran. Aujourd'hui de toute évidence, ce sera pour ta pomme la galerie principale. En soit, il n'y avait pas vraiment un poste que tu affectionnais particulièrement par rapport aux autres. Ils se valent tous à tes yeux, regroupant sensiblement les mêmes compétences qui ne demandaient pas énormément de connections interneuronales; il fallait bien le dire. Arborer un air pas forcément très sympathique, checker les entrées et sorties avec ou sans sacs et laisser dépasser des bras un peu plus gros que la moyenne d'un t-shirt à manches courtes un poil trop moulant. Pour remplir ce dernier critère, tu décides de te diriger vers le vestiaire et les casiers pour poser ta veste. Ça te fera faire un petit tour avant d'aller te mettre à ton poste après tout, ça permet de s'occuper. Il y pas à dire, tu préfères quand même être de nuit, c'est plus calme, moins de lumières, moins de bruit, plus de temps pour te poser avec toi-même. Et surtout moins de gens à gérer. Les seuls problèmes que tu rencontres la nuit sont des vrais problèmes. Il n'y avait pas vraiment de soucis de sur-sollicitation quand personne n'était dans le centre commercial. Mais tu préfères ça, quitte à être là, autant servir à de vraies urgences. Et tu ne dois pas être le seul à préférer le rythme de nuit, parce que ce sont toujours les places qui partent en premier sur le planning. Les indemnités et les tarifications préférentielles y sont sûrement pour quelque chose aussi.
Tu arrives devant ton casier. Cadenas à code, 507, comme ton numéro d'appartement, pour être sûr de ne pas oublier. Parce que tu oublies toujours tout alors au moins comme ça, tu balises. Pas très safe comme code mais à quoi bon, à part une gourde et une veste, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il y avait un butin à s'accaparer. Tu entends un bruit de métal juste derrière toi, ça manque presque de te faire sursauter mais bon il faut quand même se donner une contenance vu que c'est toi qui assures la sécurité du lieu malgré tout. Ça la fou mal si tu te mets à sursauter au moindre bruit. Ta curiosité, par contre, est un peu trop grande pour que tu puisses résister à l'envie de regarder qui est assez discret pour n'avoir pas attiré ton attention au moment où tu es rentré dans le vestiaire. Tu passes la tête le long des casiers pour accéder à la rangée la plus au fond de la salle. Et tu t'attendais à voir beaucoup de monde, tu aurais pu citer un certain nombre de collègues que tu aurais pu trouver là en train de glander à cette heure-ci. Mais si il y en a bien une à laquelle tu n'aurais pas pensé, c'est bien elle.
Tu la vois de dos, et tu sens les poils de tes avant bras se dresser malgré toi. Elle ne t'a pas encore remarqué, trop concentrée sur l'ouverture de son casier. Tes yeux la scannent rapidement de haut en bas, tu remarques son bras en écharpe, ce qui explique sûrement les difficultés qu'elle a avec son casier justement. Tu ne sais même pas trop dire combien de temps s'est écoulé depuis votre dernière conversation. Tu as remarqué que ça fait un petit temps que tu ne la vois plus au travail par contre. Une absence étrangement corrélée à ton manque de motivation pour venir au boulot aussi. Mais bien sûr, ça n'a rien à voir. Les bruits métalliques de son attelle sur la porte du casier se font de plus en plus fréquents, et la jeune blonde ne t'a toujours pas remarqué. Tu hésites à lui parler, mais c'est plus fort que toi. "Tu veux peut-être un coup de main avant de finir par t'assommer en plus d'être manchote ?" Le tout accompagné d'un sourire en coin tout en te rapprochant de sa porte. Tu n'oses pas ce genre de trait d'humour avec tous, après tout ce ne serait pas du goût de grand monde. Mais tu sais qu'avec elle tu peux te le permettre. "Si tu t'es fait ça en distribuant un crochet, j'ai pas envie de voir la tête du type en face, il doit être salement amoché vu l'état de ta main." Tu continues de lui sourire doucement, tout en comprenant qu'elle est visiblement en train d'enlever ses affaires du casier. Tu l'aides tranquillement à continuer à ramasser les babioles en vrac qui traînent dans son casier. Tu te prendrais presque à rêvasser un instant qu'il y ait un peu plus d'affaires pour que cette entrevue puisse durer un peu et retarder le moment fatidique où elle tournerait les talons et où tu te retrouverais à devoir aller faire ce que pourquoi tu étais payé. "Plus sérieusement, ça va? Qu'est ce qui t'est arrivé?" Ton ton se fait plus sérieux, plus inquiet sûrement aussi, et tu poses les yeux sur elle, inquisiteur, soucieux de savoir ce qui a pu motiver non seulement son absence, son retour dans cet état, et le fait qu'elle soit en train de remballer les dernières choses qui la rattachait à son boulot.
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| | | | (#)Mer 4 Oct 2023 - 17:00 | |
| ≈ ≈ ≈ {long time no see} crédit/(corneliagifs) ✰ w/@Adrian West "Est-ce que je peux rentrer chez moi ?" La question a été posée, répétée et répétée encore une fois face à tout le personnel du St-Vincent qui a eu le malheur de croiser ta route. Que ce soit en passant par ta chambre d'hôpital pour effectuer des tâches plus que routinières ou même pour t'accorder un semblant d'attention, vérifier que tout va bien et continuer avec leur journée. Comme si tout ceci était normal, comme si tout ce qui se déroulait sous tes yeux depuis quelques jours était normal. Rien de tout cela n'est normal et cela t'affolle tellement que ton cœur bat rapidement pour des raisons bien différentes depuis des jours. Parce que tu es sobre, amèrement sobre, forcée d'être écrée dans la réalité, sans aucun artifice et consciente de tout depuis cette nuit-là. On t'a mise devant la réalité et les adultes ont parlé à la gamine que tu es, pour faire résonner les inquiétudes et ta condition. Tu as de la chance, tu t'en sors plutôt bien: des nouvelles cicatrices, sur ta poitrine, sur ton ventre, sur tes jambes et une fracture de l'épaule droite. Pas besoin d'opérer vu la nature de la fracture, tu as besoin de repos et de porter une attelle pour le prochain mois au moins. À voir quand tu reviendras pour tes examens de routine et pour le reste. Pour ce qui est de votre bilan sanguin... L'infirmière et même le médecin qui ont suivi ont été bien cléments avec toi, plus que concernés par ton état, par la prise de drogue illégale, mêlée avec les hormones que tu prends toujours, depuis aussi longtemps que tu as compris que c'était Laurie et non Lawrence. Plus d'hormones jusqu'à nouvel ordre, ton traitement est arrêté jusqu'à ce que tu ailles t'asseoir face à un professionnel de la santé mentale et c'est sûrement cela qui fait le plus mal. Non, ça ne va pas jouer tant que ça, tu as eu ton opération, tu es bien Laurie et cette petite pause va permettre à ton système de se remettre. Et techniquement, les hormones ne sont prescrites qu'à des personnes stables. La drogue illégale dans ton système ? Cela ne reflète aucune stabilité. Cela montre juste à quel point tu es perdue. Retrouver ton appartement vide, avec cette foutue attelle n'a pas été facile, il y a en a eu des larmes versées, des tasses brisées et tu as poussé des cris dans ton appartement. Avant d'inaugurer ton nouveau téléphone, tu as passé des heures à tout récupérer, ta vie, qui tu es réellement et à réaliser que tu ne sais pas quoi faire. Tu ne sais pas quoi poster, il n'y a aucun moyen de tourner cela en poste ou message charmant, aucun moyen de dire que tu as perdu le contrôle, que quelqu'un d'autre est toujours à l'hôpital, dans un pire état à cause de toi et... non. Tu ne peux juste pas, pour la première fois depuis des années, tu ne sais pas quoi poster, tu sais toujours quoi poster, et la seule chose qu'il te reste à faire, c'est ton boulot. Sauf que la conversation de la manager de la boutique te laisse plus amère qu'autre chose, tu ne peux rien faire dans l'état et ce même si ce n'est pas visible. Le maquillage réalisé avec ta main gauche est léger mais tout de même parfait, tes yeux ressortent, la marque sur ta joue droite masquée sous des traits de pinceaux habiles et si ce n'était pas pour cette foutue attelle, les gens ne se douteraient de rien. Prend le temps de te reposer Laurie. Ouais, ou pas. Soupir, tu as les mains qui tremblent en poussant les portes des coulisses du mall comme tu aimes le dire, la partie que les clients ne voient pas, que personne ne doit voir. Tu trouves ton casier, rapidement et tu essayes de l'ouvrir comme à chaque fois, seulement pour grimacer, parce que ton bras droit est inutile. Cela ne fait que t'irriter encore plus et quand une voix retentit, signe que tu n'es pas seule, tu te tournes vers le nouveau venu avec un :"Quoi ?" une expression assassine sur le visage. C'est lui, Adrian, c'est facile de le reconnaitre, un visage aussi charmant, tu crois que tu lui as déjà dit que c'était énervant, ou alors non ? Tu l'as juste pensé, peu importe, il n'apparait pas au bon moment avec un café et quand il se rapproche, tu fronces les sourcils. "Non je ne veux pas de coup de main je veux..." Tu entends le volume de ta propre voix et c'est assez pour t'arrêter, tu pousses un long soupir, avant de rabattre la capuche de ton hoodie bleue sur tes mèches blondes toujours aussi courtes. C'est la seule chose que tu as réussi enfiler, ça et une paire de leggings noir, bien loin de ton style habituel. Tu n'es même pas en plateformes, mais en baskets et une partie de toi le déteste déjà de te voir ainsi. Aussi pathétique, aussi vulnérable. "Je veux juste récupérer mes affaires et rentrer chez moi ?" Pourquoi ça sonne comme une question ? Tu n'en sais rien, tu lui adresses un sourire mauvais avant de rouler des yeux. Et de te pencher sur ton sac abandonné sur le sol, tu réalises avec une seconde de retard qu'il t'aide. Adrian t'aide à vider ton casier comme tu voulais le faire et ça réussit presque à t'apaiser. Presque. "Tu veux la réponse courte? Un mensonge ? Ou la réponse longue ? Parce que peu importe en fait, ce n'est pas intéressant et je peux t'assurer que tu n'en as rien à faire." Et si tu t'étais battue, franchement, tu ne serais pas repartie en aussi mauvais état. Mais ça, il ne le sait pas, vous parlez sans vraiment vous parler depuis des semaines. Ouais, il est mignon, tu n'as pas encore compris ce qu'il voulait, tu as connu des mecs dans le même genre que lui et beaucoup plus directs. Tu le seras pour vous deux, un signe qu'il devrait te laisser tranquille et ne pas essayer quoi que ce soit. Tu ruines tout ce que tu touches, autant le laisser à sa vie tranquille, propre, rangée. Pas besoin de le mêler à tes problèmes. "... je suis sérieuse, ce n'est pas le moment d'être sympa avec moi, Adrian."
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| | | | (#)Dim 8 Oct 2023 - 23:15 | |
| I noticed that, if you look carefully at people's eyes, the first five seconds they look at you, the truth of their feeling will shine through, for just an instant before it flickers away. @Laurie Wright L'ambiance de la pièce s'alourdit quand tu la vois se retourner, le regard assassin. Difficile de lui en vouloir, tu te mets à sa place, pas forcément envie d'être vu quand on est dans un état loin du top de la forme. Généralement le genre de moment où l'envie de se faire oublier et de passer inaperçu étaient plus fort que le reste. Mais elle ne passait pas inaperçue. Pour toi en tout cas, elle n'était jamais passée inaperçue. Pas la première fois où tu l'avais rencontré dans un bus à Sydney quand tu étais plus bas, pas quand tu l'avais revue après à Brisbane se pointer pile au centre commercial dans lequel tu travaillais, et encore moins aujourd'hui. Tu la remarquais quand elle passait à côté de toi tous les jours. Plus que tu ne veux bien l'admettre d'ailleurs. C'est peut être le fait de ne pas l'avoir croisée ces derniers temps qui te donnent des ailes à ce point et une envie grandissante que ce moment se prolonge, même si tu sens que ce n'est pas forcément un instant agréable pour elle. Tu veux juste l'aider. Comme elle a pu t'aider dans le passé. Trouver les mots justes, l'apaiser.
Tu sens qu'elle est froide. Pourtant, ses premières réponses, qui pourraient sonner comme des affirmations pour que tu la laisses tranquille finissent presque par sonner comme des questions, sans que tu puisses vraiment te l'expliquer. Tu sens sa voix s'abaisser légèrement quand elle te dit qu'elle veut simplement rentrer chez elle. "Je comprends. Pas forcément agréable d'être ici et de devoir croiser des gens." Tu es sincère, tu ne le prends pas personnellement, parce que tu te mets à sa place juste l'espace d'un instant. Toi non plus tu n'aurais sûrement pas envie de parler et plutôt envie d'aller te blottir dans le fond de ton lit en attendant que ça passe. Mais tu sais aussi qu'une fois partie du boulot, seule, chez elle, elle n'aura que ses pensées pour l'occuper. Et que ruminer pouvait être un sale passe temps quand l'humeur n'était pas au beau fixe. Tu arrives quand même à sentir un changement d'atmosphère ou au moins d'attitude quand elle se rend compte que tu l'aides, sans vraiment qu'elle ait donné son approbation ou exprimé une demande particulière. Tu as l'impression que ça la soulage d'un poids qu'elle ne se rendait même pas compte qu'elle portait. C'était exactement le même effet que celui qu'elle t'avait fait quelques années auparavant, tu aurais pu le jurer.
Cependant, elle reste fidèle à elle même, piquante, sarcastique, toujours avec la bonne réplique. Non tu ne veux pas de mensonge. A vrai dire tu n'en as pas grand chose à faire que ce soit intéressant, ou que ça vaille la peine d'être raconté. La démarche c'est juste d'être là. "Si je demande, c'est que c'est la vérité qui m'intéresse. Et puis la longueur de l'histoire, je m'en tape, c'est pas comme si le monde allait s'arrêter de tourner si je suis pas à mon poste dans les quinze prochaines minutes tu sais." Ton ton est calme, posé, et tu lui adresses un sourire dans le même registre. Elle peut bien être piquante autant qu'elle le veut, tu ne la laisseras pas toute seule de toute façon alors autant la brosser dans le sens du poil pour faire en sorte qu'elle se sente assez en confiance, si jamais elle en avait besoin. "Mais t'es pas obligée de me raconter quoi que ce soit si t'en as pas envie. Ça n'empêche que je suis sincère quand je demande." C'est sûrement la conversation la plus profonde que vous ayez jamais eu depuis que vous vous parlez au centre commercial. Tu ne sais pas vraiment ce que tu cherches avec ce que tu entretiens avec elle, d'ailleurs tu ne sais pas vraiment où tu vas tout court. Tout ce que tu sais c'est qu'elle t'intrigues, qu'elle t'intéresse et que malgré elle, et sans le savoir, elle te rappelle une main tendue au moment où tu en avais le plus besoin.
Sa dernière phrase te fait t'arrêter au milieu de ton mouvement en lui tendant ses affaires. La ponctuation par ton prénom fait de nouveau se dresser les poils sur ton avant bras sans que tu puisses le contrôler. Ce n'est pas le moment d'être sympa avec moi. Quelle douce mélodie, celle que tu ne connais que trop bien. La mélodie de ceux qui essayent de pousser au plus loin ceux qui veulent les aider, ceux qui pensent n'être que noirceur et problèmes pour ceux qui auraient le malheur de s'intéresser à eux et à ce qui pouvait bien se dérouler dans leur vies. Oui, tu connais cette mélodie parce que tu l'as joué un bon nombre de fois. Avec ta famille, avec le peu d'amis qui étaient restés après la mort de Michael, avec tes conquêtes et autres amourettes passagères. Tu connais cette pulsion qui donnait envie de foutre le feu à tout ce qui passait, de saboter chaque relation toi même avant même qu'elle commence pour être sûr de n'endommager personne. "C'est peut-être pas le moment où t'en as envie, mais c'est le moment où tu en as le plus besoin." Tu lui adresses un regard inquisiteur. "Ou je me trompe?" Tu lui laisses une porte de sortie, si vraiment elle n'a pas envie d'avoir à faire à toi, après tout, c'est son choix. Loin de toi l'envie de la forcer à se confier si elle n'en a pas l'envie. Ça te démange de lui dire qu'elle, elle t'a aidé à un moment où tu en avais le plus besoin et à un moment où, pourtant, tu ne le méritais vraiment pas. Mais tu te retiens, c'est une histoire pour un autre jour, un autre moment. Tu ne veux pas braquer la lumière sur toi et tes propres traumas avant d'avoir compris de quoi il retournait pour elle.
"Par contre, je vais me faire sacrément chier ici pendant ton congé si j'ai plus de livraison de café à faire." Tu poses les yeux sur elle, avec un sourire plus rieur, cette fois-ci. C'est plus fort que toi, tu te sens obligé d'alléger le mood, comme pour lui faire comprendre que tu ne vas pas l'oublier pendant son absence. C'est idiot, sûrement. Maladroit, peut être. Mais tu sais qu'elle saura bien ce que tu veux dire, que tu apprécies ce petit rituel que vous avez parfois, toi qui lui apportes sa commande de café, comme une excuse bien rodée pour pouvoir lui glisser quelques mots sans oser faire plus. Sans oser rentrer dans une discussion trop sérieuse de peur du chemin sur lequel ça pourrait t'envoyer. Une discussion comme celle que vous êtes en train d'avoir finalement.
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| | | | (#)Dim 15 Oct 2023 - 15:28 | |
| ≈ ≈ ≈ {long time no see} crédit/(corneliagifs) ✰ w/@Adrian West Tu es douée pour envoyer les créatures de son espèce sur la touche. Un peu trop douée d'ailleurs, assez pour te faire insulter quand tu le fais ou même être qualifiée de connasse, d'aguicheuse et d'autres adjectifs très jolie de la part de bonhommes qui ne savent pas accepter un refus ou le non. Comme si c'était ton style de refuser ce genre d'attention dans tous les cas... Il ne le sait pas, Adrian, qu'il aide la fille la plus facile de l'univers, que tu es capable de tout et rien pour un peu d'attention et que s'il le voulait vraiment, l'affaire aurait été réglée depuis longtemps, et tu aurais pu passer à autre chose. Ouais, d'aussi loin que tu t'en souviennes, depuis que tu as été un peu plus grande que les autres et que tes jupes ont été plus courtes, tu as toujours attiré ce genre d'attention. Tu t'es toujours crue amoureuse du prétendant du jour et maintenant, la fatigue dans le coeur et le bras dans une attelle et replié contre toi, tu réalises à quel point tu es stupide et comment tu te fais avoir... À chaque fois. Parce que tu as besoin de rêver, parce que chaque homme qui t'accorde de l'attention ne fait que donner un peu plus d'attention à Laurie et pas à Lawrence, à la vraie femme que tu es, alors comment dire non ? Comment dire non à qui que ce soit ? Mais tu ne sais pas, peut-être que tu espères un peu trop et que dans le regard sombre d'Adrian et dans les sourires, il y a autre chose. Pas juste une envie pressante de t'attirer sous ses draps et peut-être qu'il ne ment pas, qu'il est sincère. "Non, ça je ne le sais pas." Voilà ce que tu marmonnes alors qu'il tente de se rassurer sur ses intentions. "Sincère, hein ?" Cela aussi, tu l'as déjà entendu. Un autre mensonge auquel tu as cru. Tu ne sais pas si tu as la force de faire semblant aujourd'hui, tu es sobre, désespérément ancrée dans le moment présent, avec lui qui t'aide. Adrian ne devrait pas t'accorder plus d'un regard, ni même cet élan de gentillesse totalement aléatoire et dépassé. Pourquoi ? La vie n'est pas un film, tu ne mérites pas autant, ce serait plus simple d'être ignorée, d'être vraiment laissée sur la touche et seule comme tu te vois dans ta tête. Tellement plus simple. "Tu..." Il marque un point, tu n'as jamais été aussi bas, et pas que physiquement. Tu ne sais pas comment faire demi-tour, comment te sortir de l'impasse dans laquelle tu as foncé, toute seule en plus. Tu ne vois aucune issue de secours et tes yeux bleus sont toujours rivés sur lui alors que vous avez fini de vider ton casier. Il cache son élan de sincérité et sa main tenue par quelque chose de plus léger et tu hoches la tête. Est-ce que le moment est fini ? Est-ce qu'il a réalisé qu'il en proposait trop à une presque étrangère ? Tu n'en sais rien, tu hausses les sourcils et tu prends le temps de poser ton sac sur un banc, avec ton bras valide et tu le refermes, car oui, toutes tes affaires sont là. Tu peux rentrer chez toi, comme tu le souhaitais. "Tu ne me connais pas, voilà ce que j'allais dire." Cela est dit sans aucun mordant dans ta voix, sans la rage que tu avais au ventre il y a quelques minutes de cela. Tu es capable de passer d'un extrême à l'autre et ce, depuis des années, tu es la première à en pâtir, parce que c'est fatiguant, il n'imagine même pas à quel point."Et si c'est juste la livraison de café qui te manque, je peux te filer mon adresse, comme ça je ne sors pas chez moi et tu fais ta bonne action du moment et tu m'apportes mon café." Ou alors, tu devrais la fermer, tu ne sais même pas si cela sonne léger ou mignon à ses oreilles. Tu ne sais même pas ce que tu cherches à faire, la conversation, comme une personne un minimum normale et équilibrée. Et pas en train de l'envoyer sur la touche alors qu'il te tend la main. Il n'a aucune raison de le faire, enfin, il a sans doute ses raisons à lui et peut-être que si tu arrêtais de jouer les narcissiques cinq secondes, tu le verrais. Tu ne le lui as pas demandé de le faire alors... C'est sa responsabilité, pas la tienne. "Si ce n'est que ça." Tu as un autre haussement de sourcils alors que tu l'observes. Tu ne sais pas dans quelle catégorie le ranger, c'est ça qui est le plus déroutant au final. Est-ce qu'il a besoin d'une distraction pour quelques minutes ? Est-ce que lui aussi il veut t'utiliser ? Ou alors c'est pour se sentir un peu plus supérieur ? Tu n'en sais rien. Mais, encore une fois, ce n'est pas toi qui offres ton aide."Je dois garder ce truc pour les six prochaines semaines, ce qui veut dire pas de boulot avant novembre, au moins." Ce truc, petit coup de tête vers l'attelle et tu continues sur ta lancée. "Et j'ai eu un accident." Tu adores les nouvelles rencontres, raconter ta vie à des inconnus, tu le fais facilement en ligne, parce que cela ne t'engage à rien et tu peux fuir. C'est encore un inconnu quelque part. Lui en dire plus, sur toi, sur le chaos qu'est ta vie... ce serait ouvrir la porte et lui donner un aperçu de la vraie Laurie. Peut-être que comme ça, il partira de lui-même, comme tous les autres avant lui. "De la route. Et pour anticiper ta prochaine question, non, je n'étais pas au volant." Tu sais conduire oui, mais tu as toujours été contre l'idée d'investir dans une voiture, trop couteux et tu préfères dépenser tout cela en nouveaux pinceaux ou en palette de maquillages. Tu soupires et tu sursautes presque quand quelqu'un d'autre fait son apparition dans les vestiaires. Un petit hochement de tête pour vous deux, vous n'êtes plus seuls."Je ne vais pas te raconter ma vie dans un vestiaire, Adrian... c'est un peu trop cliché, même pour moi." Tes lèvres se courbent dans un faux sourire qui dure deux secondes avant que tu n'attrapes ton sac de ta main valide. "Si tu veux en savoir plus, tu vas devoir me suivre, et potentiellement être encore plus en retard, t'as le choix..." Ou alors ne pas aller bosser du tout, tu ne le dis pas, tu le penses très fort, avant de le dépasser et de te diriger vers la sortie. Tu le fais en regardant derrière toi, ton regard bleuté toujours posé sur lui. Lui qui ne sait pas, qui ne sait pas que l'expression, un peu prometteuse sur ton visage ne veut dire qu'une seule chose: pour ton bien, ne me suis pas.
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| | | | (#)Sam 21 Oct 2023 - 20:29 | |
| I noticed that, if you look carefully at people's eyes, the first five seconds they look at you, the truth of their feeling will shine through, for just an instant before it flickers away. @Laurie Wright Elle te rembarre, tu n'es pas idiot, tu te doutes qu'il n'y a rien de personnel dans sa façon de te pousser le plus loin possible d'elle. Tu sais que cette façon de rejeter l'aide offerte n'est pas un reflet de ce qu'elle pense de toi mais bel et bien de l'état psychologique dans lequel elle est à cet instant précis. Il suffisait de poser les yeux sur elle pour se rendre compte qu'elle n'était pas comme à son habitude. Pas la même attitude, pas la même aura, pas le même regard. D'habitude Laurie c'était la tornade qui déboulait partout où tu pouvais la croiser, elle attirait toujours ton attention malgré toi sans qu'elle ne fasse vraiment quelque chose de particulier. Juste être elle même suffisait. Mais aujourd'hui c'était différent. Aujourd'hui tu avais devant les yeux une jeune fille blessée et qui était visiblement tellement persuadée que toutes les choses qui lui arrivaient était sa faute qu'elle ne pouvait s'empêcher de pousser toute main tendue loin de sa personne. Pour garder la face. Pour protéger ceux qui essayaient de l'aider.
Elle se méfie de ta sincérité. Pas étonnant. Tu en aurais douté aussi à sa place. "Oui, sincère. T'en fais ce que tu veux, je te force pas à me croire." Tu accompagnes le tout d'un haussement d'épaule. C'est la vérité, elle peut bien en penser ce qu'elle veut, si elle ne te veut pas te croire, libre à elle. Mais tu sais que si elle est aussi méfiante, c'est sûrement parce qu'on lui a déjà faite. Le coup du je te promets que je suis sincère. Mais tu n'as aucun intérêt profondément personnel à discuter avec elle actuellement. Bien que tu ne sois pas d'une utilité indispensable à ton poste, tu pourrais tout de même être ailleurs au lieu de passer du temps dans les vestiaires avec une jeune fille qui n'a visiblement aucune envie de discuter avec toi. Mais même si elle essaye de te repousser, tu sens que ton élan la touche. Elle semble un peu tiraillée entre l'envie de te croire et l'envie de t'envoyer paître. Tu espères assez fortement qu'elle penchera plutôt pour la première option, mais rien n'est moins sûr. Tu commences à douter de la tournure de cette conversation quand, assez sèchement, elle te balance que tu ne la connais pas. Elle ponctue le tout avec ton prénom, ce qui te laisse un gout amer bien plus que si elle s'en était abstenue. Mais malgré le ton sec employé, tu sens que le reste de son intention est neutre. Comme si c'était une phrase bien répétée, souvent employée, presque une comptine bien rodée. "Non, c'est vrai." Comme si tu t'étais calé sur elle, toi aussi, tu emploies un ton neutre. Tu la regardes, tes yeux plantés dans les siens. "Mais ça m'empêche pas de t'aider. Au moins là maintenant." Ce que tu penses dans le fond, ce qui te brûle les lèvres, c'est de lui dire que bien que tu ne la connaisses pas réellement, tu en meurs d'envie. Que malgré toi tu as l'impression qu'une partie de toi la connait. La reconnait. Tu pourrais presque voir certaines parties de toi en elle. Surtout en cet instant précis. Des parties de toi qui tu as refoulé longtemps, qui ne sortent que dans les moments les plus obtus de ta vie. Elle te renvoie dans les cordes aussitôt avec ta remarque sur le café. Tu aurais pu t'en douter, remarque. Tu pourrais tourner les talons à cet instant précis, sauver la face et prendre un peu d'égo avec toi. Mais tu sais qu'avec elle, tu n'en es pas capable. Tu ne te l'expliques pas, c'est juste comme ça. A chaque fois que tu as envie de prendre ta veste et te barrer de ce vestiaire au court de cette conversation, tu la revois dans ce bus, quand elle t'a aidé alors que tu n'avais qu'une seule envie c'était sauter de ce foutu bus en pleine marche. Un moment précis comme celui là. Un moment où tu n'avais clairement pas envie de prendre un quelconque conseil ni une petite blague légère. Mais tu décides de prendre le contre-pied. "Tu sais que si tu me donnes ton adresse je le ferai. Tu pourras m'envoyer paître autant que tu veux mais au moins t'auras un truc à boire quand tu le feras." Tu hausses un sourcil en la toisant d'un air de défi. Ça devrait peut être commencer à la convaincre qu'elle peut bien pousser autant que tu veux, tu pousseras en retour.
Elle finit quand même par céder, et elle raconte. Au fur et à mesure qu'elle explique ton regard fait des vas et vient entre son visage, son attelle, ses yeux. Tu mets un point d'honneur à ne pas le couper, à ne rien ajouter à son histoire. Tu veux la laisser dire ce qu'elle a envie sans interférer. Une partie de toi a même peur que si tu as le malheur d'ouvrir la bouche elle va se taire à tout jamais et claquer la porte de son casier à ton nez en tournant les talons. Tu n'as même pas le temps de répondre à la dernière partie de son histoire quand quelqu'un fait son entrée dans le vestiaire. Tu la vois sursauter, inhabituel. Tu la toises, tandis qu'elle mentionne à quel point la scène que vous êtes en train de vivre est cliché. "J'ai toujours bien aimé les situations clichées." Tu as un sourire un coin. Tu t'en carres bien si la situation est clichée ou sordide. Tu es simplement content de pouvoir discuter avec elle. De voir qu'elle a quand même fini par te laisser une petite porte d'entrée dans cette histoire. Elle arbore un regard de défi quand elle te dit de la suivre. Et tu n'as jamais été du genre à refuser. "Le choix est tout fait." Tu lui lances en enlevant ta veste dans le même mouvement. Tu la poses sur le haut de ton casier et lui emboites le pas en dehors du vestiaire. Tant pis, tu inventeras une maladie soudaine ou un soucis personnel. Tu étais plutôt du genre assidu alors manquer quelques heures ou même une journée complète ne serait pas la fin du monde. Et même si ça l'était, ça pourrait bien t'être égal. Tu avais quelque chose de plus important à faire à cet instant précis.
Tu la suis dans la grande galerie marchande du centre commercial en direction de la sortie. Elle marche plutôt vite, comme si une partie d'elle essayait toujours de te semer et de te laisser dans son sillage. "Merci d'avoir partagé cette histoire avec moi." C'est les premiers mots qui sortent de ta bouche sur le chemin de la sortie. Tu ne vois pas bien ce que tu peux dire d'autre, parce que c'est la seule chose à laquelle tu penses. Et ça sort malgré toi, tu n'as même pas le temps de réfléchir à ce que tu racontes. "Mais je vais pas poser plus de questions, j'ai pas envie de t'arracher les mots de la bouche ou de te faire revivre ça en boucle. Surtout que je dois pas être le seul à t'avoir posé des questions." Tu imagines que l'attelle doit bien évidemment soulever des sourcils autant que des questions. Tu es à sa hauteur, tu regardes devant toi avant de poser ton regard sur elle. "La seule question qui m'intéresse c'est comment tu vas, vraiment, après ça?" Tes yeux restent un instant fixés dans les siens, ses yeux bleus intenses qui semblent presque pouvoir lire à travers les tiens. "Et si tu veux me faire croire que tout va bien, libre à toi, mais j'en croirai pas un mot. Je préfère prévenir." Tu as un sourire en coin. Peut être qu'elle va une nouvelle fois t'envoyer dans les cordes, mais ça t'est égal. Tu sais que, vu le caractère de la jeune fille, il va falloir que tu lui prouves ta sincérité et que tu sois un peu endurant pour qu'elle finisse par te croire et te faire confiance.
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| | | | (#)Mer 25 Oct 2023 - 16:26 | |
| ≈ ≈ ≈ {long time no see} crédit/(corneliagifs) ✰ w/@Adrian West Il te suit. L'idiot. Ce fou. Ce naïf fini. Tu viens de le prévenir, et tout de même, Adrian te suit. Comme si c'était la chose la plus naturelle et la chose la plus facile du monde, comme si vous étiez censés faire ça dès le début et que tu pouvais lui prendre la main et lui montrer tout ce qu'il y a d'horrible et tout ce qui cloche chez toi. Tu ne lui tiens pas la main, ta main droite ne pourrait pas le supporter et la gauche se referme sur ton sac et ouvre une autre porte alors que tu sors des vestiaires. Il a mal choisi, ce demeuré, voilà ce que tu te dis alors que vous rejoignez le reste du Queen Street Mall, que ce n'est définitivement plus vous deux. Mais qui va vous interrompre ou essayer d'écouter votre conversation ? Très certainement personne. Une toute partie de toi a envie de sourire, parce que tu n'es pas toute seule, parce qu'Adrian est là, parce que tu as cette attention que tu vas souvent chercher sur la toile, dans chacun de tes commentaires, dans chacun des likes, des reblogs et des reposts... Ce qui n'a jamais fait sens, pourquoi est-ce que tu ne peux pas t'apprécier sans cela ? Tu n'en sais rien, tu n'as jamais eu la réponse à cette question. Sauf que c'est une toute partie de toi, tu ne regardes plus le monde à travers des œillères depuis ton accident, plus d'artifice, plus rien dans tes veines, plus rien dans ton système. Tu es brutalement et désespérément sobre, ancrée dans la réalité, dans cette journée, dans ce moment avec lui. Les lumières te paraissent trop vives, tes foulées pas assez rapides et les mots d'Adrian un peu trop doux et cléments. Il te remercie. Oui, vraiment, il te dit merci, comme une personne décente et ça remue quelque chose de plus en toi. Tu as envie de lui dire d'arrêter, c'est bon, il n'aura pas de médaille du meilleur garçon, tu ne vas pas pleurer sur son épaule. Ou alors c'est autre chose qu'il cherche ? Cela va être un peu difficile avec l'attelle mais hey, tu peux rester allongée, fermer les yeux et le laisser faire sa petite affaire... Si c'est tout ce qu'il cherche. "Hmm... quand tu veux, si tu veux entendre des histoires tristes et traumatisantes, j'en ai des tas à raconter. C'est juste ma vie depuis vingt-sept ans." Les gens pensent te connaitre parce qu'ils sont abonnés, parce qu'ils sont là pendant les directs, parce qu'ils te voient te mouvoir et faire du bruit. C'est juste une illusion, juste la personne que tu prétends être pour garder un minimum le contrôle et pour ne pas sombrer, pour ne pas être la peureuse et la trouillarde que tu as toujours été dans le fond. Et ça, il faudrait qu'il le comprenne. Mais non, il ne va pas poser de questions, et au moment où vos regards se croisent encore et qu'Adrian continue, à être prévenant, à te laisser de la place, à être compréhensif et parfait dans un sens, tu as vraiment envie de lui dire de partir. Ou de serrer ton poing et de lui en coller une. Qu'est-ce qu'il fout là s'il possède cette présence d'esprit ? Qu'il sait visiblement discerner le vrai du faux et être un minimum raisonnable ? Oh si vous vous étiez rencontrés dans une autre vie... Tu y penses, là, quand ton regard bleuté est ancré dans le sien, un peu plus sombre. Tu y songes, si les choses étaient différentes, s'il n'y avait que Laurie et seulement Laurie, si tu savais comment faire sans tout ruiner, comment te tenir, comment respirer, comment, aimer dans un sens, tout aurait pu être différent. Pas maintenant, pas aujourd'hui, pas quand il te demande comment tu vas. "Je vais bien." Un mensonge, le sourire arrive tout de même, il disparait tout aussi rapidement en fait et il te semble impératif de partir d'ici. Tu sais où est la sortie la plus proche et tu t'y diriges, marchant en tandem avec Adrian, comme si c'était une journée normale. "Je vais parfaitement bien." Que tu répètes alors que vous tournez sur votre droite et tu ouvres la porte qui mène aux rues de Brisbane avec ton pied, sans aucune retenue. Dehors, tu prends une profonde inspiration, lancée, incapable de t'arrêter maintenant. "Parfaitement bien pour une fille qui a causé un accident de la route. Qui a envoyé un homme dans un lit d'hôpital et dans un coma duquel il ne s'est pas encore réveillé. Qui va devoir aller s'asseoir sur le canapé d'un thérapeute la semaine prochaine et à qui on a pris ses hormones pour une durée indéfinie." Adrian veut savoir ? Adrian veut aider et continuer d'être compréhensif ? Parfait, tu vas lui donner de bonnes raisons de faire demi-tour et de partir. Comme tous les autres, il n'a rien à faire ici, tu n'as pas besoin de ça en plus sur ta consciente, le plus vite il s'en rendra compte et le mieux ce sera. Vous pourrez tous les deux passer à autre chose. Tu continues, parce que pourquoi pas, te déplaçant dans la rue, vers la vie que tu peux voir, les gens et leurs problèmes qui ne sont pas si compliqués que ça. "Trans. Je suis trans avant que tu ne poses une autre question débile ou que tu sois choqué par la suite. Histoire que tu ne te sentes pas obligé de me faire tout un petit speech sur la tolérance et blabla..." Une autre vérité qui n'est pas écrite sur ton visage. Est-ce que tu le lui as déjà dit ? Tu ne sais pas, tu ne le caches pas au sein de la boutique, ni sur ta page Instagram mais ce n'est pas la première chose que tu dis. Il en a la confirmation maintenant et Adrian pourra avoir un débat tout seul, sans ta présence. Tu veux juste rentrer chez toi, tu lui lances un autre regard avant de te concentrer sur la route, ton bras valide tendu, à tendre le pouce et à héler le premier taxi qui passera par là, pour te ramener chez toi. "Je sais que tu comprends, mais je ne veux pas l'entendre." Voilà ce que tu dis à Adrian, tu as mis de la distance entre vous, volontairement. C'est pour son bien à lui, il ne s'en rend pas compte, il ne sait pas que lorsqu'on te donne quelque chose, tu as tendance à absolument tout prendre. Sans laisser des miettes et parfois en dépassant les limites des autres. "Tu ne devrais pas être là." Du tout, tu devrais être toute seule, pas autorisée à avoir quoi que ce soit ou qui que ce soit tant que tu n'es pas en mesure de te comporter correctement. "Va bosser Adrian, va protéger les allées marchandes, va vivre ta vie, normale et tranquille." Il mérite mieux et tu le sais, pas besoin d'en savoir plus sur lui. Il y aura d'autres blondes, une qui lui demandera comment était sa journée à lui, qui lui apportera du café et sa pâtisserie préférée pour faire passer sa longue journée. "Je ne suis pas si intéressante ou jolie que ça. Ça te passera de toute façon." Tu le lui assures au moment même où un taxi s'arrête à côté de toi.
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| | | | (#)Ven 3 Nov 2023 - 10:57 | |
| I noticed that, if you look carefully at people's eyes, the first five seconds they look at you, the truth of their feeling will shine through, for just an instant before it flickers away. @Laurie Wright Tu sens qu'elle est décontenancée de te voir la suivre, peut-être qu'elle bouillonne d'une envie d'aller te faire voir, tu n'arrives pas vraiment à déchiffrer ce qu'elle ressent à cet instant. Et tu ne sais pas non plus si ce ton qu'elle emploie est sincère ou a simplement vocation à vouloir te faire fuir loin d'elle pour qu'elle puisse s'enfoncer dans ce cercle vicieux et garder des murs impénétrables pour quiconque de peur de blesser, de peur de tirer quelqu'un de bien dans ses problèmes. Si elle savait. Si c'était vraiment ça qui la tracassait, elle n'avait pas de soucis à se faire, tu étais loin d'être quelqu'un de bien et encore plus loin d'être un petit garçon naïf et attentionné qu'il fallait protéger de la réalité du monde aussi dégueulasse soit-elle. Mais tu continues à prendre le contre coup des pics qu'elle te lance, d'aller à contre-courant de ce que tu devrais faire si tu étais peut-être un minimum censé face à cette jeune fille qui, de toute évidence, essaye de te rejeter. "Si t'as envie d'en parler, ouais, ça m'intéresse. Je suis plus à une histoire triste et traumatisante près." Le ton est direct, elle a tendu la perche, tu n'as fait que de la retourner contre elle. Si l'espoir était que tu ne lui dises rien et que tu partes en hochant la tête c'était peine perdue. Oui, si elle voulait en parler, de ses histoires tristes et traumatisantes, tu n'avais aucun problème à être une oreille attentive. Elle l'avait été pour toi malgré elle alors qu'elle ne te connaissait même pas après tout. Tu continues de lui emboîter le pas et dans un certain sens, tu es plutôt satisfait que vous soyez en train de marcher, parce que tu te doutes que si vous étiez face à face elle t'en aurais sûrement collé une depuis un sacré bout de temps. Vous arrivez presque à la sortie du Mall quand tu lui demandes comment elle va. Tu sais que c'est un peu quitte ou double, elle va soit te mentir en te disant que tout va bien, soit exploser en te balaçant tout ce qu'elle se retient de dire depuis le début de cette conversation. Toi, tu préfères qu'elle explose, au moins qu'elle lâche ce qu'elle a à dire. Mais elle commence par prendre la première option, mentir. Dire qu'elle va bien. Cacher. Tu ne dis rien, tu fixes la pointe de tes chaussures, tandis qu'elle répète une seconde fois qu'elle va parfaitement bien. Tes yeux remontent vers elle, tu la scrutes, tu te dis que peut-être si tu ne dis rien dans les quelques instants à venir, elle va finir par se débloquer toute seule. Par dire ce qui a l'air de lui brûler les lèvres et de lui tourmenter l'esprit. Si tu dis quelque chose tu risques de briser son élan, de tout faire foirer. Et tu as raison de te taire. Parce qu'une fois dehors, elle lâche tout.
Il te faut un moment de silence, juste un instant, pour pouvoir process tout ce qu'elle vient de te dire. Tu glisses tes mains dans tes poches, ton regard fixe le sol juste l'espace d'un instant, parce que tu ne sais pas quoi dire. A cet instant précis tu aimerais trouver la phrase parfaite, celle qui pourrait l'aider ou au moins lui montrer qu'elle n'est pas responsable. Que, bien que tu connaisses pas le contexte, elle ne peut pas se blâmer pour tous les soucis du monde, et qu'un accident de voiture porte bel et bien son nom. Un accident. L'erreur était humaine et elle en payait les conséquences à ce moment précis. Tu te sens tout de même piqué par son pique bien senti sur une autre question débile que tu pourrais poser suite au fait qu'elle vient d'évoquer sa transidentité avec toi. Ça te laisse un goût un peu amer dans la bouche. Tu ne sais pas si elle le pense, quand elle dit ça, mais une partie de toi est vexé qu'elle ait cette vision de toi. Foutu égo, on est pas en train de parler de toi là. Tu brises le silence et réponds enfin à ce qu'elle vient de dire, ton regard remontant du sol pour venir se poser sur elle. "T'en penses ce que tu veux, tu peux me dire que je connais pas le contexte de ce qui s'est passé et c'est vrai, mais je peux aussi te dire que peu importe le déroulement de l'accident, tu peux pas te blâmer pour toutes ses conséquences, t'en payes déjà le prix sans avoir besoin de te flageller." Tu laisses un instant de répis, ton regard toujours fixé dans ses yeux bleus. "Et puis le thérapeute, c'est pas une partie de plaisir. Mais c'est pas forcément une mauvaise chose. Si tu lui parles honnêtement, il finira par te rendre tes hormones. Et qui sait, tu pourrais même en tirer un truc cool, du genre te sentir mieux.". Tu regardes son bras se tendre pour appeler un taxi. Elle seule peut choisir de ce qu'elle ferait de cette conversation que vous venez d'avoir, et de si oui ou non elle accepterait de parler honnêtement à son thérapeute. Tu n'étais pas le mieux placé pour donner des conseils dans ce domaine, étant donné le nombre de fois où tu avais envoyé bouler les quelques thérapeutes que ta mère t'avait forcé à voir après la mort de Michael. A croire que ceux qui avaient le plus besoin d'être aidé étaient aussi ceux qui avaient les meilleurs méthodes pour faire fuir tout ceux qui s'approchaient. Tu la regardes tandis qu'elle te dit que tu ne devrais pas être là. Que tu devrais retourner à ton boulot. Et sa dernière réflexion est sûrement le coup de grâce tandis que son taxi s'arrête à sa hauteur. Comme si tu prenais la peine d'essayer d'être là pour elle et de la comprendre simplement, pour la glisser dans tes draps. Si elle mentionnait cela, c'était sûrement qu'elle avait déjà été confronté à cette situation. Mais ça n'avait rien à voir avec ça, pour toi. Rien à voir avec le fait qu'elle était jolie, bien que ce soit le cas. Rien non plus à voir avec le fait qu'elle soit intéressante. C'était plus que ça, tu avais simplement envie d'être là pour elle, parce que c'était peut être la seule inconnue à l'époque qui avait été sincère avec toi. Compréhensive. Ce n'est pas que tu lui en devais une, loin de là, c'était juste une envie sincère de lui rendre la pareille. "Ça a rien à voir avec le fait d'être intéressante ou jolie. J'ai juste envie de t'aider, c'est tout. J'ai pas de désir personnel derrière ça, si c'est que t'insinues." Tu t'avances pour lui ouvrir la porte de son taxi, après tout elle a les mains pleines. Tu sais d'avance qu'elle va détester ce geste, mais ça t'ait égal, elle n'a qu'à s'y faire, tu voulais l'aider mais pas faire les choses à sa manière. Tu ne savais que trop bien que se faire un peu bousculer dans ses habitudes était un bon moyen de se mettre sur un chemin de guérison. Ou tout du moins d'essayer. "Et ça me passera pas, donc tu peux continuer à essayer de te débarrasser de moi tant que tu veux, je compte pas me casser." Peut-être même que le fait qu'elle se donne tant de mal pour essayer de te repousser te donnait encore plus envie d'être là pour elle. Parce que tu savais que plus on repoussait les autres, plus on avait besoin de leur aide. C'était au moment où on méritait le moins d'attraper une main tendue qu'on en avait pourtant le plus besoin. Et tu ne l'avais que trop bien connu.
Tu attends qu'elle se glisse dans son taxi, avant de lui adresser un dernier sourire, timide mais sincère. "Rentres bien.". Tu sais que tu ne vas pas en rester là, que tu vas continuer de tenter d'être là. Mais pour aujourd'hui, c'était déjà bien suffisant, cette conversation donnerait sûrement assez à ruminer, autant de son côté que du tien.
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| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 13:00 | |
| ≈ ≈ ≈ {long time no see} crédit/(corneliagifs) ✰ w/@Adrian West Le fait qu'il soit raisonnable t'apaise et t'irrite à la même seconde. Oui, il s'agit de deux émotions complètement contradictoires, mais c'est bien ce qui se passe dans ton cœur un peu trop blessé, un peu recollé, au moment où Adrian offre ses commentaires. Son avis, qu'il essaye encore de te rassurer. Tu es vague avec les détails, tu ne lui as pas dit que tu es bien la seule et unique responsable de l'accident parce que tu étais la seule personne sous l'influence de la drogue au moment de l'accident. La seule avec de la poudre blanche plein le nez et la seule en train d'entendre des voix dans sa tête, si ça ne te rend pas coupable, alors tu ne vois pas ce qu'il lui faut de plus au brun. Tu ne le dis pas, tu es rongée par la culpabilité et par la honte, tu es rongée par beaucoup de choses en ce moment et tu ne sais même pas pourquoi il est là. Pourquoi est-ce qu'il n'a pas encore fait demi-tour. Tu en connais qui l'aurait fait à la mention de ta transidentité, tu en connais qui t'aurait regardé avec du dégout avant de s'éloigner. Tu les as vus faire, tu les as laissés rentrer dans ta vie avec le sourire aux lèvres, comme la pauvre idiote que tu es en réalité. Tellement une idiote finie, et tu recommences encore en ce moment, avec lui, tu ne sais pas pourquoi tu attires toujours les gens, ce qu'il y a de fascinant dans ta chute. Tu supposes qu'observer les flammes qui ravagent et qui dévastent, ça peut être reposant... dans un sens. Est-ce de la pitié ? Tu ne le vois pas sur le visage d'Adrian et malgré les quelques coups d'œil que tu lui jettes, tu ne sais pas, tu n'as pas envie de chercher, pas envie de savoir, pas envie de passer du temps à le déchiffrer. Tu ne vas pas bien, tu n'es pas la même fille qui se baladait avec légèreté dans les allées du centre commercial il y a quelques semaines, avec une jupe beaucoup trop courte et le sourire léger sur le visage. Pas la même personne du tout. Tu n'aimes pas l'entendre parler de thérapie, ça, c'est certain, ça te fait froncer les sourcils, cela remue quelque chose d'autre en toi. Tu n'aimes pas la façon dont il t'explique ce que tu sais déjà et si tu étais un peu plus toi, Adrian se serait pris une insulte à ce moment-là. Il parle de tes hormones de façon tellement... cavalière, c'est ta putain de vie, c'est ton putain de quotidien, ce n'est pas juste un jeu de plus, c'est toute ton existence et ça, tu ne peux même pas le lui expliquer sans passer pour plus folle que tu ne l'es déjà en fait. "Donc t'es en train de dire que je suis moche ?" Il a le droit à cela comme réplique, parce que c'est facile, parce que tu ne crois pas le brun. Encore une fois, tu n'as aucune raison de le faire, il est juste un type de plus dans ta vie en ce moment. Okay, il essaye beaucoup plus que certains avant lui, ça, tu peux le reconnaitre et les efforts qu'il fait sont beaux et devraient être applaudis. Mais que dit ta mère déjà ? Oh oui, ne jamais récompenser la médiocrité, c'est une maxime qui vaut bien pour toi et visiblement pour les autres en réalité. Le taxi est là, tu fixes le chauffeur assis à l'avant pendant une seconde, puis Adrian qui t'ouvre la porte. Comme un parfait gentleman. Non, tu t'interdis de te laisser avoir encore une fois, tu ne prendras pas cette pente glissante, cela ne va pas être une autre histoire parfaite que tu écris dans ta tête et qui finit par ne jamais se réaliser. Non, hors de question que tu fasses avoir une fois supplémentaire, tu n'en as plus la force. Adrian te met presque en garde, visiblement, tu pourrais mettre un peu plus d'entrain pour le repousser, il n'y croit pas tellement le bonhomme.."C'était si évident que cela ?" C'est tout ce que tu peux lui demander, tu n'es pas habituée à ce mécanisme de défense-là. Ce n'est pas ce que tu fais d'habitude, non, d'ordinaire, tu es celle qui ouvre la porte aux gens, celle qui les laisse rentrer dans ta vie et qui les autorise à tout prendre. Qu'est-ce qu'on te donne en échange ? De l'attention, ce qui est une bonne raison de vivre, de sourire, d'exister et de continuer. Mais il faut que tu trouves un autre moyen de vivre, il faut que tu trouves un autre moyen de continuer, c'est mieux comme cela. Tu hoches donc la tête face à Adrian et tu grimpes dans le taxi, il vient de t'ouvrir la porte après tout, donc autant profiter de cette opportunité parfaite, n'est-ce pas ? Le sourire qu'Adrian a pour toi est sincère, tu le sais, tu le vois à travers la fenêtre ouverte. Le brun est sincère, il n'y a aucune animosité entre vous, il comprend que tu es fatiguée et désabusée et si jamais tu veux lui parler... il est là. Tout ça et plus encore, c'est visible sur le visage d'Adrian et tu n'as pas de réponses à offrir face à tant de sincérité et d'honnêteté. Tu n'as pas le temps de répondre, le chauffeur démarre le véhicule lentement, quoi de plus normal après tout, il est bien là pour ça et pas pour perdre son temps. "Où allez-vous ?" Tu as ton adresse sur le bout de la langue, mais pas pour lui. Qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce que tu es en train de faire putain... "Donnez-moi cinq secondes, et oui, vous aurez un bon pourboire, s'il vous plait ?" Le chauffeur regarde par-dessus son épaule, s'il parait ennuyé pendant quelques secondes, tu réussis à le convaincre avec l'air alarmé sur ton visage. Peut-être qu'il s'imagine déjà une dispute de couple entre toi et Adrian, tu n'en sais rien, tu t'en fiches, tu attends que la voiture soit complètement arrêtée pour sortir du taxi. Tu laisses même ton sac à l'arrière, sachant que si tu ne fais pas cela maintenant, tu vas changer d'avis. "Merci." Tu lances cela au chauffeur, avant d'ouvrir la porte de ta main valide."Adrian !" Ta voix porte et c'est assez pour avoir l'attention du concerné, il ne te suffit que de quelques pas pour le retrouver, tu es portée par tes longues jambes alors que tu viens de nouveau te planter devant lui. "Donne-moi ton téléphone... je suis sérieuse." Tu fronces les sourcils et tu récupères son smartphone avec ta main gauche et tu prends ta décision rapidement. Il veut vraiment être un ami et t'aider, okay ? Mais ce sera chaotique et bordélique au possible, c'est comme ça que tu fonctionnes et pas autrement."Mon adresse et mon numéro de téléphone, voilà." Tu lui remets son téléphone entre les mains et tu marches à reculons à présent, pour retrouver ton taxi. "Ma commande chez Starbucks c'est un iced vanilla latte... avec trois pompes de sirop à la vanille, pas deux, certainement pas quatre, juste trois." Tu réussis à te faire sourire pour un détail, stupide, pas utile, mais on verra bien s'il s'en souvient, n'est-ce pas ? "Si jamais tu te fais chier à ce point-là." C'est marmonné alors que ton regard bleuté croise le sien beaucoup plus sombre, une dernière fois, avant que tu ne montes de nouveau dans la voiture. Cette fois-ci, tu donnes une destination au chauffeur, prête à t'éloigner et à mettre tout ça, Adrian, sa logique et ses mots rassurants, derrière toi. |
| | | | | | | | (laurie x adrian) long time no see |
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