(c) dailyfeartwdgifs & georgeromeros

if the world was ending, you'd come over right?

@SWANN CRAINE & RORY

D'un instant à l'autre, tout avait basculé dans l'horreur la plus totale. D'un instant à l'autre, il avait perdu Swann de vue et s'était retrouvé emporté par un bain de foule dont il avait été incapable de s'extirper avant d'avoir perdu toute trace de l'anglais. Un scénario en tous points cauchemardesque quand le centre-ville de Brisbane ne ressemblait déjà plus à ce qu'il avait toujours connu, laissé à feu et à sang par ceux qui l'avaient fui précipitamment ou qui s'étaient livrés à des pillages dans un moment de panique. Rory lui-même n'avait aucune idée d'où aller, ou de quoi faire, il lui semblait simplement plus prudent de ne pas rester immobile tant qu'il n'avait aucune vraie idée de ce qui était entrain de se passer. Tout était arrivé si vite et ce qui aurait dû être une après-midi entre amis ressemblait à présent à la scène d'ouverture d'un film apocalyptique. Apeuré et incertain du chemin à suivre, il courut jusqu'à une ruelle où il décida de se cacher quelques minutes en attendant de reprendre ses esprits. S'il essayait de ne pas penser aux scènes sanglantes que son regard avait cru capter pendant ces scènes de panique, son cerveau avait bien plus de mal à faire le tri entre ce qui était réel et ce qu'il avait peut être imaginé. Alors lorsque des pas se rapprochèrent de lui, c'est la peur qui déforma son regard et son souffle qu'il retint comme par réflexe. L'instant suivant, pourtant, il reconnut la silhouette familière de celui dont il avait été séparé un peu plus tôt, et c'est tout son monde qui lui sembla tanguer un peu moins. Swann.

« Oh mon dieu, Swann. » C'est vers son ami que Rory se précipita sans perdre une seconde et dans ses bras qu'il le serra, lui qu'il craignait il y a encore une minute de ne jamais le revoir. Il était bien là, visiblement indemne, et cette vision répandit un profond soulagement au fond de son cœur. Un cœur qui comme bien souvent battait toujours plus vite et plus fort en sa présence, bien qu'on puisse aussi sans doute mettre ça sur le compte de l'inquiétude que toute cette situation provoquait chez lui. Malgré tout, Rory était incapable d'imaginer un monde duquel Swann ne ferait plus partie, même quand celui-ci semblait à deux doigts de sa fin. « Tu es là, je t'ai cherché partout. On a été séparés et j'ai cru... » J'ai cru que je t'avais perdu furent les mots qu'il aurait sans doute prononcé s'il ne craignait pas de laisser parler son cœur dans un moment qui n'avait rien d'idéal et qui ne pourrait même pas être moins bien choisi. Il prit une inspiration. « Enfin, tu vas bien c'est le plus important. » Il aurait détesté ne pas savoir ce qui lui était arrivé, vivre dans cette incertitude quand tout autour d'eux le danger semblait partout. Au loin, les cris les alertaient sur l'ampleur de celui-ci mais Rory, lui, voulait encore croire que la situation était sous contrôle. On viendrait les sortir de ce cauchemar, n'est-ce pas ? « Je comprends rien à ce qui se passe. Toute cette cohue, et ces choses horribles que j'ai cru voir tout à l'heure... » De terribles événements se produisaient sans qu'il soit encore capable d'en évaluer la gravité. Un brin idéaliste, il n'imaginait aucune menace qui puisse détruire la société qu'ils avaient toujours connu et mettre en danger toutes les personnes qu'ils aimaient. Son regard inquiet interrogea le sien, espérant qu'il en saurait peut être plus.

Les scènes qui défilent sous ses yeux sont impossibles. Le regard de l’anglais est perdu dans le vide, ses oreilles sifflent le même bruit depuis plusieurs minutes déjà. Il ne sent même plus la moindre pression sous ses paumes qu’il utilise pourtant pour s’appuyer dès qu’il le peut et avancer pas à pas dans cet environnement soudainement dangereux. « Oh mon dieu, Swann. » La voix le prend de court, l’étreinte tout autant, et pourtant il se surprend à serrer à son tour ses bras autour de ceux de son ami. En réalité, il est surtout soulagé de retrouver son visage familier, lequel il associe sans le vouloir à une éternelle sécurité rassurante. « Tu es là, je t'ai cherché partout. On a été séparés et j'ai cru... Enfin, tu vas bien c'est le plus important. » Ses mots l’aident à se rendre peu à peu compte que le monde réel est toujours présent et qu’il a ses deux pieds sur le sol. « Je… Je sais pas ce qu’il s’est passé. » Il n’a pas cherché Rory, lui, mais ce n’est que parce qu’il avait bien trop de mal à se rendre compte de la réalité du moment que parce qu’il n’avait pas à cœur d’être auprès de lui.

Il fait un pas en arrière et détaille Rory sans même s’en rendre compte, à la recherche d’une blessure qu’il aurait pu rater au premier coup d'œil. « Je comprends rien à ce qui se passe. Toute cette cohue, et ces choses horribles que j'ai cru voir tout à l'heure... » Le blond déglutit lentement, difficilement. « Je pensais l’avoir rêvé. M’être cogné la tête, je sais pas, mais… » Mais il ne pouvait pas imaginer un seul instant que les scènes étaient réelles. Elles appartiennent au registre du cinéma et rien d’autre, absolument rien d’autre. « Tu vas bien ? Je t’ai pas demandé, je suis désolé. » Tout est allé si vite, et pourtant il n’a de cesse de se soucier du bien-être de Rory. « Je vais appeler ma soeur. C’est sûrement une blague, je veux pas le croire. » Les gens ne se mordent pas entre eux, les morts ne reviennent pas à la vie. Pas dans le vrai monde ; Ginny le lui confirmera. Il n’a qu’à composer son numéro et attendre qu’elle décroche. Elle le fera. Elle le fait toujours, peu importe l’heure du jour ou de la nuit. Ginny répond toujours.

(c) dailyfeartwdgifs & georgeromeros

if the world was ending, you'd come over right?

@SWANN CRAINE & RORY

Il n'imaginait pas pire scénario que celui-ci : être séparé de Swann dans un moment où la panique s'emparait de tout le monde et où personne ne semblait pouvoir expliquer ce qu'il se passait exactement. Alors voir réapparaître l'anglais après plusieurs minutes, après avoir surtout cru qu'il ne le reverrait jamais, plongea Rory dans un immense soulagement. S'il aurait peut être hésité à l'étreindre de cette façon dans d'autres circonstances, il en eut terriblement besoin sur l'instant. « Je… Je sais pas ce qu’il s’est passé. » Son regard l'examina comme pour s'assurer qu'il n'avait rien et qu'il n'avait pas été trop malmené par la foule lorsque tout le monde avait fui précipitamment dans plusieurs directions. « Je sais pas non plus, tu étais juste là et puis la seconde d'après... » La seconde d'après il avait disparu, et son monde s'était écroulé sans qu'il n'ait même encore réellement conscience de ce qui se tramait autour de lui. A présent réunis, ils comprendraient bien vite quel danger rôdait tout près.

« Je pensais l’avoir rêvé. M’être cogné la tête, je sais pas, mais… » Tout ce qui pourrait expliquer les scènes de chaos qui se déroulaient tout autour d'eux et dont ils refusaient de croire qu'elles puissent être réelles. Pourtant, voyant que tout autour d'eux la situation semblait empirer à chaque instant, Rory était forcé de se poser la question. « J'aurais voulu que rien de tout ça soit réel, mais plus je regarde autour de moi et plus... j'ai l'impression de rien reconnaître. » Leur position dans la ruelle leur donnait une visibilité moindre sur la grande avenue où ils se baladaient quelques instants plus tôt, mais c'était suffisamment pour qu'ils perçoivent que quelque chose n'allait pas. Les environs étaient déserts, silencieux, mais ils pouvaient apercevoir des traces inquiétantes de chaque coté du trottoir et entendre des bruits angoissants au loin. « Tu vas bien ? Je t’ai pas demandé, je suis désolé. » - « Oui, j'ai rien du tout à part quelques éraflures. J'ai surtout eu peur. » Le mouvement de panique lui avait valu d'être projeté contre un mur et de se rattraper à la force de ses mains, mais il n'avait aucune blessure sérieuse. « Je vais appeler ma soeur. C’est sûrement une blague, je veux pas le croire. » Une idée que Rory trouvait forcément judicieuse, et pas seulement parce qu'il avait toujours beaucoup apprécié Ginny et que la jeune femme le lui avait toujours rendu. Quelque part, il avait presque le sentiment d'avoir toujours connu Swann et ses proches, d'avoir toujours un peu fait partie de la famille. « Tu as du réseau, toi ? Chez moi rien ne fonctionne, j'ai pas pu joindre mon frère et... » Il fut interrompu par un cri strident provenant d'à quelques mètres de là et qui répandit un frisson le long de son échine. « Swann... Swann, regarde. » Ses yeux, d'abord remplis d'incompréhension, se remplirent bientôt d'effroi lorsqu'une silhouette singulière s'approcha d'un jeune homme vraisemblablement blessé et à terre. Là, ses yeux s'écarquillèrent et ses doigts saisirent le bras de l'anglais sous le coup de la peur. « Mon dieu, elle... » Il peinait encore à se l'expliquer, mais il jurerait l'avoir vu se pencher au-dessus de cet homme et plonger sa tête dans ses entrailles. Non, ça ne pouvait pas être réel. « Dis-moi que tu l'as vu toi aussi et que je deviens pas fou. » Là où, paradoxalement, il aurait probablement préféré l'être plutôt que de prendre le risque de réaliser que leur monde avait plongé dans l'horreur la plus totale.

« J'aurais voulu que rien de tout ça soit réel, mais plus je regarde autour de moi et plus... j'ai l'impression de rien reconnaître. » l’anglais tombe malgré lui d’accord avec cette description de la situation présente. Tout est stressant, tout est horrifique, et pourtant personne n’arrive à mettre de véritables mots sur ce qu’ils sont en train de vivre. Une part de lui espère qu’il s’agisse d’une caméra cachée terriblement élaborée, parce que de cette façon au moins il serait assuré de retrouver la quiétude de son appartement le soir-même, et peut-être même qu’il oserait demander à Rory s’il veut rester en prétextant bon nombre d’excuses sans valeur. En parlant d’excuse, justement, c’est à sa sœur qu’il pense surtout dans cet instant de confusion: elle qui a toujours eu le don de le rassurer peu importe le contexte n’aura qu’à le faire une fois de plus. Tout ce dont il a besoin, c’est la joindre une fois de plus. Une seule fois. « Tu as du réseau, toi ? Chez moi rien ne fonctionne, j'ai pas pu joindre mon frère et... » Bien malgré lui, il marque la négation de ses mouvements de tête, démuni face à la technologie qui semble les abandonner dans un moment où ils en ont pourtant terriblement besoin.

Un cri strident l’arrache à la réponse qu’il s’apprêtait à lui donner et la vision sous ses yeux est effroyable au point où il ne sent même pas la main de Rory s’accrocher à son avant-bras et ses ongles s’enfoncer dans sa peau. Le réflexe de peur de son côté se limite à la main qu’il porte sur sa bouche, rendu véritablement muet par la terreur que cette scène lui inspire. La vue du sang n’est pas un problème en règle générale, mais ce qu’il observe n’a rien de “général”, ni même de normal. « Dis-moi que tu l'as vu toi aussi et que je deviens pas fou. » - « Faut s’en aller. » Il répond plutôt en chuchotant. Il a vu la même scène, oui, et malheureusement cela n’a rien d’imaginé. Tout dans l’instinct de l’anglais lui hurle de déguerpir le plus vite possible et pourtant il tente surtout de le faire silencieusement, pas certain de ce que recherche réellement cette chose - d’autres victimes, il le sait mais il ne veut surtout pas le croire.

Il arrache Rory à la contemplation horrifiée de la scène en s’accrochant à son tour à son avant-bras, simplement pour le tirer doucement en arrière et l’enjoindre à commencer à marcher. « Rory ? Ça va ? » Il s’inquiète face à l’absence de réponse de sa part, son regard passant du brun à l’inconnu aux réactions et mouvements trop peu naturels. Rory est sûrement en état de choc et pourtant il n’a pas le temps de se poser pour lui venir en aide, ce qui a tout pour lui retourner le coeur. A défaut, il fait glisser sa main le long de son bras et s’accroche plutôt à ses doigts qu’il serre doucement. « Mon appartement est à deux rues. On y va discrètement et après on avisera et… » Le même cri animal se fait entendre, cette fois-ci derrière eux. Ils sont repérés, et cela hérisse le poil de Swann, véritablement terrifié. « Cours, cours, cours ! » Le plan vient de changer ; il n’existe plus aucun plan.

(c) dailyfeartwdgifs & georgeromeros

if the world was ending, you'd come over right?

@SWANN CRAINE & RORY

La situation était dramatique et effrayante, et à présent même le réseau venait à les abandonner. Il ne leur était pas possible de joindre leurs proches pour s'assurer qu'ils allaient bien, un constat forcément terrifiant quand tout autour d'eux des présences menaçantes semblaient semer le chaos. « Faut s’en aller. » Des mots auxquels l'australien n'eut pas le moindre mal à approuver. « Oui... on peut pas rester là. » Ils avaient vu des choses, l'un comme l'autre, mais rien n'aurait pourtant pu les préparer à la vision cauchemardesque qui s'imposait bientôt à eux. Là, ils comprirent à quel point le danger était réel et combien ils étaient déjà chanceux de s'en être sortis indemnes jusque là. L'individu gisant sur ce trottoir avait eu beaucoup moins de chance, une créature en tous points horrifique ayant visiblement décidé d'en faire son repas. « Rory ? Ca va ? » C'était impensable il y a encore quelques instants, et pourtant c'était entrain de se produire sous leurs yeux. Ce genre de choses n'existaient pourtant que dans les films, n'est-ce pas ? « Swann, je... j'ai tellement peur. » A cet instant, son regard était comme figé sur cette scène sanglante n'ayant pas la moindre explication rationnelle et pourtant tout de réelle, malgré ça. Seul le contact de la main de Swann contre son bras parvenait encore à le rattacher à la réalité, ses yeux injectés de peur trouvant refuge dans les siens lorsqu'il sentit finalement sa main glisser dans la sienne. Et l'espace d'une seconde, il jurerait s'être senti rien qu'un tout petit peu mieux.

« Mon appartement est à deux rues. On y va discrètement et après on avisera et… » L'anglais n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà, un autre cri strident et inhumain se fit cette fois entendre derrière eux. Pas de doute, l'endroit n'avait plus rien de sûr. « Cours, cours, cours ! » Ils ne pouvaient pas s'éterniser ici, pas sans même savoir ce qui les poursuivait exactement. Alors leur premier réflexe fut de se précipiter hors de la ruelle et de courir le plus vite possible, sans même avoir le temps de se repérer le moins du monde. Ils étaient pressés, la direction importait peu. Déjà, de nouveaux cris se faisaient entendre sans même qu'ils soient capables d'en identifier l'origine, là où sous leurs yeux les scènes d'horreur se faisaient toujours plus nombreuses. Rory s'efforçait de regarder le moins possible, mais certaines choses resteraient doute gravés dans sa mémoire. « Surtout ne lâche pas ma main, on va... » Cette fois, ce fut à son tour de se figer lorsque face à eux, une silhouette menaçante releva la tête pour les dévisager. « Par là, vite ! » Ils tournèrent aussitôt pour se mettre à l'abri et distancer cette créature dont le regard affamé laissait clairement penser qu'elle les avait pris en chasse. Seulement, en voulant à tout pris la fuir, ils en avaient oublié que certaines rues du centre-ville étaient sans issue. « Oh non, c'est un cul-de-sac. » Il aurait du le savoir, il connaissait les lieux comme sa poche. Mais la précipitation lui avait fait perdre ses repères et à présent, le danger se rapprochait. « Quelle que soit cette chose, elle sera là d'un instant à l'autre. On doit absolument franchir ce mur. » Le mur se dressant devant eux mesurait un peu plus de deux-mètres et devrait leur permettre de rejoindre une autre rue, ou un jardin peut être ; toute option était à considérer. « Tu... tu vas passer le premier et je vais t'aider. » Parce que la sécurité de Swann lui importait bien trop pour qu'il pense un seul instant à revoir l'ordre de ses priorités : c'était lui, bien sûr, et il prendrait tous les risques pour qu'il ne lui arrive rien.

« Swann, je... j'ai tellement peur. » Ses mots lui glacent le sang et lui hérissent le poil bien plus que la scène apocalyptique se déroulant près d’eux. Il aurait envie de l’envelopper dans une étreinte de douceur qui aurait la capacité de régler tous les problèmes environnants et, surtout, de drainer toute son inquiétude. Pour la première fois depuis toujours, Swann ne trouve pas les mots nécessaires pour aider. Il n’arrive pas à penser à quoi que ce soit non plus, raison pour laquelle il en vient à sa dernière idée, la seule aussi: sa main trouvant son chemin jusqu’à celle de Rory. « Je sais. Je suis désolé. » Il aurait aimé pouvoir l’en préserver. Il attrape ses doigts avec délicatesse et prend une grande inspiration avant de commencer à courir pour fuir cette véritable malédiction que représentent chacune de ces choses à peine humaines.

Swann met en place l’idée de se rendre jusqu’à son appartement, qui représente encore une safe place par défaut: ils y seront en sécurité, c’est une certitude, mais la réalité est douloureusement renvoyée en leur direction lorsqu’ils se rendent compte que le chemin jusqu’à chez lui est hors d’accès.  « Par là, vite ! » Ils serrent davantage leurs mains l’une contre l’autre, sans doute de crainte de se perdre de vue à nouveau alors que le plan change abruptement. « Oh non, c'est un cul-de-sac. Quelle que soit cette chose, elle sera là d'un instant à l'autre. On doit absolument franchir ce mur. » L’anglais observe la ruelle avec une certaine terreur dans le regard, son avis rejoignant celui de Rory: ils ne peuvent pas se permettre de faire demi-tour. La chose risque d’arriver d’une seconde à l’autre et tout leur hurle qu’ils ne doivent surtout pas se faire mordre par cette dernière, ce qui rend l’entreprise particulièrement périlleuse. « Tu... tu vas passer le premier et je vais t'aider. » - « Je t’aide à monter ensuite. » Il accepte son aide en premier uniquement parce qu’ils n’ont pas le temps de débattre à ce sujet, alors il ajoute aussitôt qu’il l’aidera en retour. Ils sont dans la même équipe.

Aidé par la courte-échelle de Rory, Swanns s’agrippe tant bien que mal au mur particulièrement haut et parvient à s’y hisser à la force de ses bras, non sans mal. Il tente ensuite de rapidement trouver un point d’équilibre au sommet du mur de parpaing, pour tendre une main assez solide à Rory pour l’aider à se hisser à son tour. « Prends un peu d’élan. Je te rattrape. » Et son regard de se poser au bout de la ruelle, d’où il observe la chose arriver et, déjà, s’avancer vers eux. Il choisit de ne pas avertir Rory pour ne pas risquer qu’il panique dans l’urgence de la situation. Par réflexe, il étend encore un peu plus son bras pour le rendre plus accessible au brun. « C’est le moment de te souvenir de tes années football. » Courir vite, atterrir avec précision, utiliser toutes ses forces pour se hisser au sommet du mur et, surtout, le faire assez vite pour ne pas être pris au piège. « Maintenant, Rory. Il faut que tu passes. » Swann finit par presser et donner des ordres, lui-même particulièrement stressé par la situation et la vitesse à la chose se déplace, en comparaison de Rory surtout.

(c) dailyfeartwdgifs & georgeromeros

if the world was ending, you'd come over right?

@SWANN CRAINE & RORY

« Je sais. Je suis désolé. » A cet instant, le contact des doigts de Swann contre le sien l'aidait à dompter la peur qui grandissait en lui devant ce spectacle apocalyptique, permettant à l'australien de garder un certain self control malgré son envie de se blottir dans ses bras pour ne pas avoir à affronter cette terrible réalité. Ils ne savaient pas s'ils reverraient leurs proches, ou dans quel état, ni s'ils s'en sortiraient eux-mêmes. Tout ce qu'ils savaient, c'est qu'ils traversaient au moins tout ça ensemble, quand bien même Rory aurait donné n'importe quoi pour lui épargner ce danger. « Ne le sois pas. Je suis au moins rassuré de pas t'avoir perdu. » Il n'avait jamais eu aussi peur que lorsqu'il l'avait perdu de vue et avait cru l'espace d'une minute qu'ils seraient séparés pour de bon. Ça n'avait pas été le cas, dieu merci, et ça l'aidait au moins à relativiser.

Pour l'heure, il n'était plus temps de tergiverser car le danger approchait sournoisement. Repérés par l'une de ses créatures visiblement affamées, les deux amis n'avaient d'autre choix que de fuir pour sauver leur peau. Et parce qu'il ne supporterait pas de repasser par les mêmes angoisses, Rory s'assura de ne lâcher la main de l'anglais qu'une fois face au mur qu'il leur faudrait franchir. « Je t’aide à monter ensuite. » Il acquiesça avec nervosité, le plus important à ses yeux étant de mettre Swann hors de danger avant toute chose. « D'accord. » Il lui fit ainsi la courte-échelle pour l'aider à agripper le haut du mur et à se hisser sur celui-ci, compatissant à l'effort que ça demandait à Swann face à un obstacle aussi imposant que celui-ci. Mais ils n'avaient pas le choix, d'ici peu la créature les aurait rattrapé et le temps pressait. « Prends un peu d’élan. Je te rattrape. » Il était peu assuré, Rory, non pas parce qu'il ne faisait pas confiance à Swann pour le rattraper mais parce qu'il craignait que leurs deux poids combinés ne les fassent chuter d'une manière ou d'une autre. Il n'était pourtant pas l'heure d'hésiter. « Tu te tiens bien, hein ? Ne perds pas l'équilibre à cause de moi. » Parce qu'il supporterait de rester en bas de ce mur pour lui faire gagner du temps et lui permettre de fuir, mais pas de le condamner à un sort tragique.

« C’est le moment de te souvenir de tes années football. » Une allusion qui eut au moins le mérite de tirer un sourire un peu moins crispé à Rory. « J'aurais jamais pensé que ça me servirait dans ces circonstances. » Il n'aurait jamais pensé qu'il y aurait un jour de telles circonstances, en vérité, et il réalisait douloureusement que tout ce qu'ils avaient connu appartenait sans doute au passé. « Maintenant, Rory. Il faut que tu passes. » Alerté par l'urgence dans la voix de Swann, il ne perdit pas une minute pour s'élancer contre le mur et s'agripper de toutes ses forces aux mains de l'anglais qui l'aidèrent à se hisser jusqu'en haut. « J'y suis, je... j'y suis, c'est bon. » Il atteignit enfin le sommet du mur et eut enfin tout le loisir de regarder en bas et de constater que la créature qui les avait pris en chasse l'aurait sûrement attrapé s'il était resté à sa portée une seconde de plus. « Je l'entendais grogner derrière moi... je crois que c'était moins une. » Il avait tout fait pour ne pas y penser, s'était concentré sur l'aide de Swann et sur la possibilité qu'ils s'en sortent tous les deux. Le soulagement était palpable, à présent. « On l'a fait, Swann. » Le cauchemar était pourtant loin d'être derrière eux.

Son urgence se fait entendre dans le ton de sa voix autant que dans le bras qu’il tend autant que possible pour que Rory puisse agripper la main qu’il lui présente et, avec ça, s’assurer d’être hors de portée de ces monstres de zombie. « Wow c’était moins une. » Avec soulagement, il souffle, ne s’autorisant pourtant pas à se reposer puisque les monstres se comptent déjà au pluriel de l’autre côté du mur et qu’il n’a aucune idée de la façon dont ils pourraient leur échapper à l’avenir. Néanmoins, Rory est à ses côtés et il est sauf, ce qui est sa priorité numéro une, tel que le prouve le regard qu’il pose avec empathie sur sa personne. N’acceptant pas de se montrer vulnérable davantage, il est le premier à se laisser retomber de l’autre côté du mur pour qu’ils puissent continuer leur chemin, sans oublier de jeter un regard sur son ami dont il se rend compte ne pas avoir pris la peine de vérifier s’il n’était pas blessé. « Ca va ? Rien de cassé ? » A défaut d’avoir le temps de lui poser davantage de questions, il se concentre sur les deux qui lui importent le plus, et qui se rejoignent tout de même ; tout est fait pour s’assurer que Rory se porte bien, puisque c’est ce qui importe le plus à Swann et ce peu importe le contexte alentours.

Il pose un instant son regard sur lui et ajoute un sourire rassurant, qu’il peut se permettre uniquement parce qu’ils peuvent continuer leur chemin en marchant et non plus en courant. N’importe qui d’autre aurait pu être à ses côtés en cette journée et être témoin à ses côtés des changements irrémédiables de leur monde, et pourtant il est heureux et soulagé de savoir qu’il en est témoin auprès de Rory. Emu par cette pensée, sans doute un peu trop d’ailleurs, il finit par détourner le regard et serrer les dents. Ses pas les mènent désormais chez Rory.