(c) yawpanderson é luna's

haunting in the moonlight

SWANN & ARTHUR

Le manoir Coventry paraissait en ébullition depuis des jours et des jours. La nuit, qui s’était abattue sur la ville ne les avaient pas forcés à se replier chez eux, bien au contraire. Chacun y allait de son organisation. Le salon familial, c’était transformer en quartier général, les tables recouvertes de différentes cartes de la ville. Par petit groupe, d’une manière organisée et millimétré, les chasseurs de toutes les générations arpentait les rues à la recherche d’indices, d’éléments nouveaux qui les pointeraient vers le repère des loups-garous. Les ennemis jurés des Coventry. Comparé aux autres, Arthur était le seul à n’en avoir jamais tué un. Jamais même vu un de ses propres yeux. Il avait décidé qu’il était temps de changer tout cela. Il était l’heure pour lui de devenir un homme Coventry. Un vrai.

Greta lui avait donné les informations nécessaires et par son biais, il avait donné rendez-vous à l’un d’entre eux. Les rumeurs allaient bon train en ville et très rapidement, il avait appris que certains sorciers étaient prêts à s’allier avec des chasseurs pour venir à bout du mal qui rongeait la ville. Greta lui avait donné les informations nécessaires et par son biais, il avait donné rendez-vous à l’un d’entre eux. Un certain Swann Craine. Un nom qui était souvent revenu à ses oreilles. Arthur se voulait curieux.

Franchissant la porte de la taverne, il fut accueilli par l’odeur rance de la bière qui avait coulé au sol. Le jour s’étant mêlé avec la nuit, les ivrognes n’avait plus de raison de s’abstenir, certains ayant élu domicile contre le comptoir de la ville. Se frayant un chemin jusqu’au tavernier, ce dernier lui indiqua une table au fond de la salle. « Monsieur Craine ? » Arthur fut surpris de trouver un jeune de son âge assis là, dans la pénombre. « Je vous remercie d’être venu. » Il prit place en face de lui, sans trop savoir comment aborder le sujet qui les amenait ici. « Je dois comprendre que vous êtes intéressé à me venir en aide ? »

Il a longtemps hésité avant de répondre positivement à l’invitation. Les chasseurs sont leurs alliés par défaut, c’est un fait, mais il ne sait pas si cette alliance par défaut a une quelconque force dès qu’il est question de véritablement se retrousser les manches et entrer en guerre. Et à dire vrai, il craint surtout que ses doutes soient fondés et que la réponse s’avère être négative. Il a pris une potion de mort sur lui ; au cas où. Pas pour l’utiliser sur sa personne, mais pour s’en servir contre quiconque tenterait d’attenter à ses jours, qu’il soit humain ou non. Dans la guerre contre la nuit, il lui est impossible d’avoir confiance en sa propre ombre.

Il est arrivé le premier pour vérifier les lieux et avoir un avis sur toutes les autres personnes à l’auberge, sur qui il garde un œil. Eux non plus, il ne leur fait pas confiance. Ils ne sont pas à l’abri que des créatures se soient cachées en leur sein, tout comme ils ne sont pas à l’abri que des humains aient tout simplement trop bu. Ce n’est pas rare. « Monsieur Craine ? » Craine relève son regard en direction de l’inconnu, qu’il juge étrangement simple d’habit pour un chasseur. Une attitude nécessaire pour se fondre dans la masse, sans doute. « Je vous remercie d’être venu. Je dois comprendre que vous êtes intéressé à me venir en aide ? » La première annonce n’a pas connu de réponse puisque Swann économise sa salive, mais celle-ci nécessite qu’il agisse enfin. « Qu’est-ce que vous attendez de moi exactement ? » Il demande, la mine sombre, plus sérieux que jamais. « Je n’ai encore rien promis, qu’on soit clairs. » Ils ne sont pas encore des alliés de façon officielle, alors qu’il ne s’avance pas trop. « Je veux savoir où je mets les pieds. » Il veut s’assurer de ressortir en vie.

win - « J'espère que vous n'avez rien prévu de stupide ici, Coventry. »
so close - « Allez droit au but. »
fail - « Une seule attitude louche de votre part et vous perdez la vie. »

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SWANN & ARTHUR

Les bruits ambiants de la taverne auraient au moins le don de couvrir leur conversation, rendant le tout discret. Ou tout du moins, le plus discret que cela pouvait être par les temps qui courent. La paranoïa est ambiante et visiblement, personne ne pouvait être épargné. Il pouvait lire dans le regard de son interlocuteur que ce dernier était en pleine méfiance. Arthur cherchait à diffuser un peu de calme dans ce chaos, mais son sourire devait paraître bien fade. Il n’avait aucune idée de comment diriger la conversation, après tout, c’est bien la première fois qu’il s’adonnait à un tel exercice. « Qu’est-ce que vous attendez de moi exactement ? » Sa mine sombre lui donna une seconde d’hésitation. « Un peu d’aide ? » Ce n’était que la stricte vérité, aucun déguisement autour de tout cela. [color=mediumpurple]« Je n’ai encore rien promis, qu’on soit clairs. » Se glissant sur le siège en face du sorcier, Arthur hocha la tête. « Évidemment. » Rien ne pouvait s’acquérir aussi facilement, pas dans un monde devenu fou et contrôler par la pénombre. « Je veux savoir où je mets les pieds. » Probablement, dans la gueule du loup, il ne pouvait le nier, mais ce n’était pas la manière idéale pour amorcer la conversation. Arthur se sentait devenir quelque peu nerveux, serrant ses doigts entre ses mains. « J'espère que vous n'avez rien prévu de stupide ici, Coventry. » Il ne put retenir un léger éclat de rire. « Je suis peut-être encore novice, mais je ne suis pas stupide. » Il n’allait pas sortir sa collection d’armes, hurler à tue-tête qu’il comptait se faire la peau de quelques loups ou autre ânerie dans la sorte. « J’ai appris de source sûre. » Non, il ne divulguera le nom de personne. « Que vous aviez vos propres méthodes pour traquer certaines de ces créatures. » Si toute sa famille en voulait aux bêtes poilues, Arthur avait été commissionné pour une mission bien plus délicate. « Notamment ceux sur qui les années n’ont plus aucun effet. » Pour plaider à sa cause, il s’empressa d’ajouter. « Celui-ci a décimé une famille entière, les enfants également. » Arthur n’avait aucune pitié pour ces bêtes sanguinaires. « Pourrais-je compter sur vous ? »

« Un peu d’aide ? » Ce n’est pas la réponse à laquelle il s’attendait et Swann s’en retrouve pleinement désarçonné. La malédiction de la nuit éternelle aurait-elle rendu les chasseurs fous ? Il ne le lui souhaite pas, mais bon sang qu’il se pose la question, tout comme il prend le temps de souligner qu’il vaut mieux pour le chasseur qu’il n’ait pas eu l’idée de fomenter un quelconque plan contre Swann. « Je suis peut-être encore novice, mais je ne suis pas stupide. » - « Bien. » Ils ne sont pas alliés, mais ils en sont pas des ennemis non plus. Du moins les sorcières ne sont pas la priorité des chasseurs, tout comme les chasseurs ne sont pas celles des sorcières. Et par défaut, la paix est ainsi proclamée.

Arthur souligne avec lenteur qu’il connaît la véritable occupation de Swann, son métier, et ce dernier l’observe sans rien dire ni laisser paraître. Il ne compte pas cacher ses capacités dans ce domaine-là, ni même l’objectif qui est le sien: ce serait leur faire perdre du temps à tous les deux. « Celui-ci a décimé une famille entière, les enfants également. » Le sorcier s’apprêtait à répondre qu’il ne se mêle jamais personnellement des guéguerres d’ego, mais cet acte a une résonance bien différente et ne peut le laisser indifférent. Tout comme il ne peut être laissé impuni. « Pourrais-je compter sur vous ? » Il déglutit lentement et prend le temps de peser le pour et le contre, bien malgré lui. La nuit éternelle donne de drôle d’alliances, apparemment. « La votre ? » Il se doit de le demander. Il ne peut pas rester dans l’ignorance d’un sujet aussi important. « Qu’est-ce que vous savez sur lui ? » Il n’a encore rien promis, il n’a encore rien dit, mais petit à petit il le laisse déjà penser qu’il penche vers une main tendue. Face à la cruauté animale, ils se doivent de faire front ensemble et de montrer de quel bois ils se chauffent.

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SWANN & ARTHUR

Cette malédiction de nuit éternelle en venait à altérer la moindre interaction. Chacun se muait dans une méfiance qui défiait la normalité. Arthur pouvait lire dans les yeux de son interlocuteur une réelle surprise face à sa demande. Certes, il n’était pas d’augure que les races se mélangent, mais par les temps qui courent, il se fallait d’étudier toutes les options possibles. « Bien. » Rien n’était gagné, il allait devoir se montrer convaincant désormais.

Arthur n’était pas là pour lui faire perdre son temps. Il avait un véritable but. La traque de cette créature qui était venue s’en prendre à des innocents. Chacun d’entre eux était humain, rien de plus. Personne de sain d’esprit ne laisserait une telle action impunie. « La votre ? » Il secoua la tête. Une famille de chasseur ne serait fait pas massacrer ainsi. « Celle d’un ami. » Il s’arrangeait peut-être un peu avec la vérité, mais il se devait de rallier le sorcier à sa cause. Ce loup, Arthur le connaissait bien, il pouvait reconnaître ses traces, mais à chaque fois, il trouvait le moyen de s’évaporer dans la pénombre. « Qu’est-ce que vous savez sur lui ? » Bien trop peu de chose, mais Arthur tira un pochon de sa besace pour le déposer sur la table. « J’ai pu récupérer quelques poils. » Rien d’exceptionnel, mais il savait que la magie pouvait s’activer autour d’un petit rien. « Il est doué pour disparaître sans laisser de traces, généralement après avoir commis un carnage. » Les traces de sang se stoppaient net dans la rue, pas de trace de pas, pas de signe de vie. Plus rien que le silence. Cela rendait Arthur fou. « Certains disent qu’il se terre dans la mangrove, mais ma famille a déjà sondé les lieux. » Le clan avait établi une carte détaillée des lieux, rien ne laissait à prouver que la bête sanguinaire s’échouait en ces lieux. « Je dois le localiser. » Depuis des semaines, les innocents payaient le prix de cette malédiction et Arthur ne pouvait laisser faire. « C’est important, le sang a assez coulé. » Il releva les yeux vers le sorcier. « J'ai de quoi payer, si nécessaire. »

« Celle d’un ami. » Pas sa famille, mais tout de même quelqu’un de proche. Une mort qui le touche, donc, et qui touche par extension Swann et son éternelle empathie, ce qui le pousse à poser davantage de questions à l’inconnu plutôt que de refuser derechef sa demande. « J’ai pu récupérer quelques poils. » Le blond rit nerveusement à l’évocation du poil de la bête. Que compte-il faire de ça, au juste ? Vérifier la teinte contre la fourrure d’un autre, avant de décider de le tuer ou non ? Il peut bien se la garder pour lui, son petit bout de poil: Swann ne pratique pas ce genre de magie. « Je me débrouillerai avec. » Il concède cependant, soucieux de ne pas vouloir le vexer.

« Il est doué pour disparaître sans laisser de traces, généralement après avoir commis un carnage. Certains disent qu’il se terre dans la mangrove, mais ma famille a déjà sondé les lieux. » Il semble bien connaître l’individu, ce qui pousse Swann à se demander s’il a particulièrement bien mené son enquête ou si ce n’est pas la première fois que le loup-garou s’en prend à ceux de son espèce. De crainte de viser un peu trop juste, Swann préfère encore croire qu’Arthur est un homme minutieux qui a eu à coeur de particulièrement bien faire son travail avant de venir lui demander son aide. Il ne veut pas croire que la seconde option puisse l’emporter. « Je dois le localiser. » - « Tu peux compter sur moi. » Il l’annonce, sans y réfléchir davantage. « J'ai de quoi payer, si nécessaire. » - « Je me moque de ton argent. » Il n’en a pas besoin, alors qu’Arthur le garde, parce que Swann lui-même n’en ferait pas davantage. « Je ne promets rien, la magie n’est pas une science exacte. » Ils peuvent s’en servir avec beaucoup de confiance, mais elle ne sera jamais totalement certaine. L’inconnu a une certaine place. « Mais je promets de faire de mon mieux pour venger les tiens. » Et il annonce cela en hochant légèrement la tête, pour donner un peu plus de force encore à ses mots. Il tiendra parole, qu’Arthur n’en doute pas.

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SWANN & ARTHUR

« C’est peu, j’en ai conscience. » Il ne lui avait fourni qu’une maigre touffe de poils. Rien de bien intéressant pour un sorcier de sa trempe. Rien qui ne mènerait quelque part pour un simple chasseur. Soudainement, alors qu’il avait tendance à vouloir rester rationnel, Arthur plaçait toute sa confiance en la magie. Il ne souhaitait qu’une seule chose : mettre la main sur cette créature. Après ? Il en ferait une affaire personnelle. Le sorcier n’avait pas besoin d’en connaître les moindres détails. « Tu peux compter sur moi. » Un soupir de soulagement s’échappa d’entre ses lèvres. « Merci bien. » On lui avait parfois dit de se méfier des mages et de leurs pouvoirs, mais il avait cœur de croire que toute la population n’avait pas complètement viré dans la folie pure.

« Je me moque de ton argent. » Tant mieux, Arthur n’en avait pas autant que certains se laissaient à croire. « Je ne promets rien, la magie n’est pas une science exacte. » Cela aussi, il en avait parfaitement confiance. « Qui ne tente rien n’aura rien en retour. » Il se devait d’élargir ses horizons et de mettre tout en œuvre pour parvenir à ses fins. « Mais je promets de faire de mon mieux pour venger les tiens. » C’est tout ce qu’il avait souhaité entendre. La promesse d’un possible, d’une tentative tout du moins. Arthur laissa un sourire étirer ses lèvres avant de tendre une main vers son interlocuteur du soir. « Je vous en remercie. » L’autre avait beau paraître frêle sa poigne laissait sous-entendre sa détermination. « Nous saurons nous rendre disponibles si vous veniez à avoir besoin de notre aide. » Tout se devait d’être un échange. « Tenez-moi au courant. » Et alors qu’il se levait, Arthur fit signe au tavernier de servir un autre verre à celui qui venait d’accepter son offre particulière.