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 AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES

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Message(#)AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES EmptyLun 9 Oct 2023 - 1:34




ALL THE TIRED HORSES

Ruth n’était pas en congé aujourd’hui. Alors, elle est venue. Elle s’est pointée et, avant l’heure de la sieste, elle m’a arraché ma fille pour l’emmener au jardin d’enfant. Paraîtrait que, Micah, elle a besoin de voir du monde, qu’elle ne peut pas rester enfermée à l’appartement sous prétexte que son père - j’aurais juré avoir reconnu un brin de mépris dans son timbre - n’est pas “fichu” de sortir le nez de chez lui. Quelle conne. Pense-t-elle que j’ai le choix ? Depuis qu’elle s’occupe de mon enfant, quand m’a-t-elle déjà trouvé dans ses pieds parce que je serais ou je serais devenu un putain d’agoraphobe ? De quel droit s’imagine-t-elle que je suis de ces hommes modernes entretenus par leur épouse pendant qu’elle mate des films de série B à la télévision ou des jeux abêtissants au cours desquels des candidats se ridiculisent en racontant les anecdotes les plus honteuses de leur existence ? Parfois, j’aimerais la virer, cette vieille momie. Quoique je l’apprécie pour ce qu’elle adore mon enfant, je rêverais de lui réserver le même sort que celui que Rae a fait subir à un Callum victime de mon archaïsme et de mes obsessions. Sauf que je ne peux pas. Je crois que je déchirerais le coeur de mon bébé si je lui arrachais sa nounou. Alors, allongé dans mon divan, à la frontière de la folie parce que ce bracelet en plastique me chatouille de plus en plus, je geins. Je me plains à ma solitude comme si j’étais mourant et, d’une certaine façon, je le suis. Je me meurs d’ennui et j’ai pour symptômes la résurgence de mes envies de picoler. Je ne pense plus qu’à ça. Paupières closes ou non, je jurerais que des bouteilles me tournent autour du crâne comme des étoiles dans les dessins animés lorsque les héros se cognent, dégringolent d’une falaise ou sont assommés par une masse. Je donnerais cher pour une gorgée d’un whisky pur malt, une seule, rien de plus. Je me l’interdis et, pour le moment, ça a fonctionné, mais sur l’heure, mes défenses vacillent si bien que je flirte avec la folie. Je le quitte enfin, ce sofa, mais pas pour de bonnes raisons. Je piétine dans l’appartement. Je retourne toutes les armoires au cas où une bouteille de vin aurait été oubliée. Je claque les portes des armoires avec, au départ, de la contrariété dans le geste, puis la force de la frustration. Je rumine à voix haute dans l’espoir d’éteindre les voix de mes démons, mais elle chante pour moi. Elle siffle des sérénades, elle fredonne des chansons qui m’invitent à embrasser mon addiction, à l’aimer de nouveaux, à la flatter de ma faiblesse et à de nouveaux l’adorer. Elle me promet qu’elle est la solution pour oublier mon sort, mon statut d’homme inutile, mes blessures à l’égo et mes bleus à l’âme et Dieu ce qu’elle est convaincante. Elle l’est assez pour que je dégaine de ma poche mon téléphone. «Si j’ai un message de Raelyn, je tiens bon.» me suis-je lancé pour pari, espérant en partie que mon épouse ait pensé à moi. L’autre, elle se réjouit d’être le cadet des priorités de ma femme. J’ai entre les mains une excuse pour picoler sans attendre. Mon seul frein ? je n’ai pas rien sous la main. J’en suis certain, j’ai tout retourné il y a cela moins d’un quart d’heure. Alors, j’opte pour mes intentions de départ, des intentions dont je ne me vanterai pas même si elles ont le mérite de m’apaiser un peu. Mon message à Rhett Hartfield est clair, limpide, chargé de détresse et de faiblesse. il n’est pas qu’une invitation à passer quelques heures en ma compagnie, c’est une proposition à me ramener ce qui s’apparenterait au Graal, sur l’heure, mais qui objetisera ma honte plus tard : un Johnnie Walker, à l’ancienne, à l’époque où me foutre en l’air était mon objectif. Je l’ai écrite, cette supplication et j’ai attendu avec une impatience non feinte l’arrivée de mon ami. Je l’ai espéré comme le père d’un fils prodigue, si bien qu’au premier coup de poing dans la porte, j’ai bondi du divan. «Je la boirai pas, mais ça me rassure de savoir que j’en ai une.» Si tant est que mon “coursier” se soit donné la peine de m’exaucer. « Et je suis aussi content de te voir. Entre. Je vais t’expliquer quand tu m’auras dit comment tu vas.» ai-je finalement retrouvé en politesse… puisque sur l’heure, je n’ai pas conscience qu’il ne cache pas la mort dans un sac en kraft, mais bien son soutien.
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Message(#)AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES EmptyMar 17 Oct 2023 - 8:59

Il y a quelque chose de rassurant dans l’idée de savoir que certains de ses proches ne vont pas bien non plus. Il se dit au moins qu’il n’y a pas que lui, il se dit que d’autres vivent eux aussi leurs problèmes, et peut-être même que les leurs sont pires. Jamais il ne pourrait souhaiter du mal à ses amis, non, mais il se dit qu’il a quand même un don certain pour s’enticher des personnes les accumulant ; tout comme lui-même est aussi particulièrement doué pour accumuler les obstacles. Et personne ne précise sa capacité à tous les franchir, alors il préfère oublier son propre sort dès qu’il le peut, notamment en répondant positivement à l’invitation d’Amos. Positivement pour venir, du moins, parce qu’il n’est pas irréfléchi au point d’accepter de ramener une bouteille sous le nez d’un alcoolique: lui-même demandait à Evelyn de garder l’Oxy aussi loin que possible de sa personne, parce qu’il peut se vanter malgré lui de connaître la force de l’addiction. Amos le maudira sans doute de venir les mains vides, mais Rhett a bon espoir qu’il puisse comprendre son geste, un jour. «  Je la boirai pas, mais ça me rassure de savoir que j’en ai une. » Il ne le croit pas un seul instant, il faut bien l’avouer, mais Rhett est au moins heureux de le voir. Il a mauvaise mine, mais tout pourrait être pire - et lui-même n’est sans doute pas si bien placé pour parler. « Et je suis aussi content de te voir. Entre. Je vais t’expliquer quand tu m’auras dit comment tu vas. » Rhett entre en silence, déjà occupé à tendre l’oreille pour savoir si sa fille se trouve avec lui. A en juger par le silence de mort de l’endroit, la réponse est négative ; et il trouve une excuse de sa déception en expliquant que si elle avait été là, alors il aurait été rassuré et se serait dit qu’Amos ne boirait pas coûte que coûte. Mais personne.

Il fait quelques pas et pose la bouteille sur le plan de travail, cachée dans un papier kraft ne révélant pas encore l’absence totale d’alcool dans cette dernière. Ce qu’il se dit, surtout, c’est qu’avec un peu de chance Amos a encore la force de tenir la promesse qu’il vient de lui faire et qu’il ne regardera pas de suite son contenu. « Ça va. J’ai un connard d’anglais qui a voulu me foutre un procès parce qu’il s’est blessé sur le terrain. » Mais il en parle d’une façon à laisser comprendre que cela n’arrivera pas, donc il peut continuer à se dire qu’il aurait dû blesser davantage Carmine plutôt que de se contenter d’une fracture accidentelle survenue lors du match caritatif. Et puis, Carmine a bon dos quand Rhett passe en réalité dans le cabinet d’une psychologue de couple un peu trop souvent à son goût - et qu’Evelyn, elle, s’entête à lui dire qu’ils ne sont plus un couple et qu’elle fera bien attention à ce qu’ils ne le reviennent jamais. « La petite est pas avec toi ? » Il demande tout de même, sans doute pour savoir s’il doit au moins faire un effort au sujet des mots grossiers ; ou parler plus bas pour cause de sieste. « Toi aussi, t’en veux à un connard ? » Pas forcément un anglais, mais il demande tout de même. Si Amos veut boire, c’est qu’il y a bien quelque chose de nouveau et de négatif dans sa vie, qui peut provenir d’une frustration, d’une dispute, d’une mauvaise nouvelle et d’un bon autre millier de choses encore. Parce qu’un rien pour redonner vie à une addiction, ces dernières ne pouvant jamais être totalement vaincues malgré toute la bonne volonté fournie. Le combat est perpétuel et éreintant et quand bien même ils ne mènent pas le même, Rhett peut au moins comprendre son ami sur ce point.
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Message(#)AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES EmptySam 21 Oct 2023 - 18:53




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Observer le sac en kraft trônant le plan de travail de la cuisine, sans l’ouvrir, histoire d’assouvir tant ma curiosité - quel alcool a-t-il choisi ?- que les prescrits de mon addiction relève de l’exploit. La preuve en est, je ne m’éloigne pas du meuble quoique je me prétende au taquet pour servir à Rhett de quoi boire. Que veut-il, d’ailleurs ? De l’eau ? Un peu du trésor que renferme la bouteille ? Est-ce que j’ai l’air d’un moustique volant sous la lumière d’un réverbère ? Peut-être. Peut-être même que je suis plus agité que je ne l’aurais souhaité et pas seulement à cause de Ruth, de l’ami accourant à ma rescousse, mais pas de la façon dont je l’espérais. C’est évident maintenant que j’ai cédé à la tentation d’une indiscrétion à l’intérieur du contenant. «Tu es sérieux ?» lui ai-je lancé, désolé par son choix. «Du jus d’orange ? Tu aurais pu faire preuve d’imagination en choisissant de la pomme pétillante.» Dans le fond, mon timbre vibre surtout de reconnaissance. Je n’aurais pas été fier si, d’aventures, il m’avait apporté cette saleté de bouteille et, pour cause, j’aurais cédé. J’en aurais avalé assez de verres pour oublier ma culpabilité et, finalement, soumis aux affres de mon addiction, j’aurais reproduit l’expérience les jours suivants. C’est ce qu’on appelle replonger. Quant à croire qu’il est possible de craquer une fois sans réduire à néant tous les efforts précédents, c’est tout bonnement de la bêtise. « Merci.» ai-je donc grommelé dans mes dents, l’air de ne pas y toucher, mais respirant la gratitude. Elle est témoignée par la poigne d’une main pleine sur son épaule tandis que je dépose devant lui un peu du jus qu’il m’a rapporté. «Je dois en déduire que, pour toi, tout roule ?» S’est-il enfin débarrassé de ses médocs qu’il consomme comme des bonbons ? De cette drogue prescrite par des médecins ? Est-ce plutôt une façon de se donner bonne conscience parce qu’il échoue chaque jour que Dieu fait ? Je le détaille et j’opte pour la première option : il a plutôt bonne mine. Je dirais même que je lui trouve plus des couleurs qu’à l’habitude. J’en suis d’autant plus heureux que ses problèmes se résument à un pauvre type lui cherchant des noises. « Un gars qui s’est blessé pendant le match de charité ? Il y en a qui n’ont que ça à foutre.» J’ai persiflé. «Je présume que tu l’as pas poussé… juste ?» Autrement dit, il se brossera pour obtenir une indemnité. «Dis-toi qu’il finira bien par te lâcher.» Alors que, moi, je dois me coltiner tous les jours - ou presque - la somme de mes conneries. «Problème n°1.» ai-je averti en soulevant mon jogging pour dévoiler ma cheville. « Le second, c’est la nounou de ma fille qui peut pas me la laisser une journée ou même être avec moi sans me surveiller dès que j’approche ma gosse.» Cette partie-là de l’histoire, je ne la jurerais pas sur l’honneur, mais je ne suis pas assez fort pour lutter contre mes ressentis : je suis à fleur de peau. «Et comme si ce n’était pas suffisant, Raelyn refuse de se disputer avec moi. Elle se barre.» Expliquer de cette façon, ça peut paraître complètement dingue, certainement parce que ça l’est, si bien que je m’empresse d’ajouter que : «C’est moi le connard qui me casse les couilles, je crois. Je me fais chier… et je sais plus quoi inventer pour m’amuser.» Raison de plus pour bénir Rhett et son soutien. Il m’aidera à tuer le temps et c’est le plus merveilleux des cadeaux.


Dernière édition par Amos Taylor le Mer 1 Nov 2023 - 14:46, édité 1 fois
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Message(#)AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES EmptyMer 1 Nov 2023 - 11:16

La déception d’Amos est évidente mais elle n’ébranle pas Rhett qui, justement, se doutait qu’il répondrait d’une façon plus ou moins similaire. Il ne peut pas prétendre assez le connaître pour anticiper les détails de ses réactions, mais il en avait au moins le schéma général. Il était sans doute aussi aidé par sa propre expérience: si Mickey avait un jour troqué son Oxycodone contre un foutu Doliprane, il l’aurait gardé en travers de la gorge, mais il se serait sans doute montré beaucoup plus véhément - sans doute parce qu’avec Mickey, justement, ils avaient un deal bien différent de celui qui le lie à Amos. Avec le Taylor, ils ont promis de se tirer vers le haut. Ou du moins, ils ont promis d’essayer. Et là, justement, il essaye. « Tu es sérieux ? Du jus d’orange ? Tu aurais pu faire preuve d’imagination en choisissant de la pomme pétillante. » - « J’en prends note. » Et il manque de rajouter ‘pour la prochaine fois’, voulant croire en la capacité d’Amos à aller mieux. Il ne voudrait pas non plus lui porter la poisse, ou lui faire penser un seul instant qu’il ne croit pas en lui. Ce n’est pas le cas. Garrett est simplement bien placé pour comprendre son combat autant que toute sa difficulté, et l’ambivalence des possibles résultats. « Merci. » Il hoche à peine la tête et mime de ne pas avoir entendu ses remerciements, conscient que cela coûte à Amos. Ils sont les bienvenus, mais il refuse d’en faire une montagne, et pas même une colline.

A défaut de correspondre aux envies de boisson du Taylor, la bouteille leur est tout de même servie en guise d’accompagnement. Et maintenant, Rhett se dit en effet qu’il aurait pu y préférer de la pomme pétillante. « Je dois en déduire que, pour toi, tout roule ? » Tout ne roule pas, non, mais pour ce qu’il en est de leur problème Rhett peut au moins dire que les choses avancent dans la bonne direction. Il n’a pas repris le moindre cachet depuis longtemps, bien que ce ne soit pas l’envie qui manque et ses douleurs fantômes qui prennent parfois le dessus. Lui résiste toujours, et c’est ce qui compte, parce qu’il ne pourrait pas supporter de décevoir une fois de plus tous ses proches. Il évite de déjà parler du sujet et se montre au contraire assez franc au moment de lui avouer qu’il est surtout en colère à cause d’un Sighbury qui a menacé de lui tenir un procès parce qu’il a eu le malheur de se blesser. « Un gars qui s’est blessé pendant le match de charité ? Il y en a qui n’ont que ça à foutre. » La colère d’Amos est semblable à celle de Rhett, preuve supplémentaire qu’ils se sont finalement bien trouvés (avec l’aide de Chad, certes). « Je présume que tu l’as pas poussé… juste ? » Ils ne sont pas dans la cour d’école, non. Pousser quelqu’un fait de toute façon partie des règles du jeu, même si non, Rhett ne l’a pas poussé. « Il a mal réceptionné un saut. » Parce qu’il a été le premier à laisser le jeu monter en excitation et en désirs vengeurs, ce qui a poussé Carmine à aller au maximum de ses capacités, ce qui n’est jamais une bonne chose pour un homme de son âge - et puisque Rhett en a un sensiblement identique, il sait de quoi il parle. Mais lui, au moins, a connu une éducation sportive sans pareil. « Il est juste un peu trop… anglais. » Précieux, donc. Il estime avoir le droit d’un tel jugement de valeur, pour avoir vécu plusieurs années en plein cœur de la capitale. Il sait à quoi ressemble ce genre de personne typique du pays. « Dis-toi qu’il finira bien par te lâcher. » Et il a beau fanfaronner à ce sujet, c’est effectivement tout ce que Rhett espère. Son nom n’a pas besoin de se voir associé à un procès, pas alors qu’il pensait faire les foutues choses bien en organisant un match de charité.

« Problème n°1. »
« C’est quoi ce bordel ? »

Le ton de Rhett change du tout au tout. Amos ne semble pas être véritablement gêné par le sujet, ni même de s’en faire, mais dans le quotidien de son ami le fait de porter un bracelet électronique n’a justement rien de normal, et encore moins de quotidien. Ce n’est que ce qui arrive aux méchants dans les films, et absolument rien d’autre. Et Amos n’est pas un méchant. Tout comme il n’est pas un personnage de film. « Le second, c’est la nounou de ma fille qui peut pas me la laisser une journée ou même être avec moi sans me surveiller dès que j’approche ma gosse. » Le second problème semble dérisoire en comparaison, il faut bien le dire, mais il peut aussi comprendre que cela importe beaucoup à Amos que de pouvoir profiter de moments seuls avec sa fille. « Change de nounou si c’est que ça. C’est ta fille, pas la sienne. » Aux grands maux les grands remèdes, ce n’est pas ça ? Les nounous courent les rues, alors si celle-ci l’ennuie tout particulièrement, il peut sans doute lui trouver une remplaçante sans mal, à moins que l’avis ne soit pas partagé avec la mère de sa fille. Et pour ça, il faudrait que Rhett comprenne aussi pourquoi il porte un bracelet électronique, ce qui pourrait pas la même l’éclairer sur les raisons de l’agissement de la nounou (ce n’est pas uniquement à cause de son penchant pour l’alcool, n’est-ce pas ?).

« Et comme si ce n’était pas suffisant, Raelyn refuse de se disputer avec moi. Elle se barre. » Et comme première réaction, il souffle dans un rire qu’il n’arrive pas à contenir. Ce n’est pas drôle, il le sait, mais bon sang qu’il trouve la réponse astucieuse. Si seulement il avait eu l’idée d’en faire de même avant de se disputer avec Evelyn (et avant de faire toutes ses conneries, surtout). « C’est moi le connard qui me casse les couilles, je crois. Je me fais chier… et je sais plus quoi inventer pour m’amuser. » - « Donc tu m’appelles pour qu’on se fasse chier ensemble. C’est beau. » Il le dit dans un sourire sincère, preuve qu’il ne lui en tient pas rigueur. Ce n’est simplement pas le genre d’explication qu’il s’attendait à avoir, voilà tout. « Mais elle t’a laissée la petite, non ? C’est que c’est sûrement pas si terrible. » Et il espère sincèrement que Micah est avec lui, parce que tout son argumentaire repose là dessus et sur l’anecdote de la nounou qu’il vient de lui partager. « T’en as pour combien de temps à tirer avec ça ? » Sa cheville est pointée du doigt, ce qu’il pense être le catalyseur de tous ses problèmes. Il ne peut pas sortir, il devient fou, il rumine, il pense, il s’énerve. Le schéma est rapidement tiré. « Je peux passer de temps en temps, c’est pas comme si j’avais un job non plus. » Il peut passer aussi souvent qu’Amos en a envie, et repartir dès qu’il commence à comprendre que leur présence devient plus négative qu’autre chose - parce que ça finit toujours par arriver, sur le moyen terme. Après tout, il n’a réellement aucun travail, si ce n’est de passer de temps en temps sur le plateau de tournage de son film pour observer le désastre. « Et Evelyn a dit qu’on était plus un couple, donc… » Il hausse les épaules, véritable professionnel dans le domaine de la minimisation. Tout ça pour dire qu’il peut passer quand il le veut.
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Message(#)AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES EmptyMer 8 Nov 2023 - 18:43




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Aurais-je réellement souhaité boire que je n’aurais pas appelé Rhett. Ensemble, au terme d’une discussion où nous avons sans doute été frappés par le même éclair de lucidité, nous avons scellé un pacte, celui de nous conduire vers la rédemption et non de nous enfoncer mutuellement la tête sous l’eau. Jusqu’ici, ça a toujours fonctionné si bien que, non, je ne lui en veux pas d’avoir déposé dans ma cuisine une bouteille de jus d’orange. Je bougonne, mais dans le fond, je suis rassuré et amusé par le message sous-jacent à ce choix. Ce n’est pas du soda, mais du fruit en bouteille : je pourrais en servir à ma fille. J’en déduis qu’il m’invite à tenir bon, de continuer à prendre soin de moi et, reconnaissant, je le détaille d’un air entendu. C’est tout ce que ma pudeur m’autorise pour appuyer ce “merci” prononcé du bout des lèvres. Quant à la politesse, elle implique que nous partagions l’objet de cet engagement envers ma sobriété et que je m’enquiers de la sienne. A priori, il se tient loin des médocs et, satisfait - fier comme pourrait l’être un ami - je le félicite d’un hochement de tête. Sera-t-il suffisant à le garder à bonne distance de ses démons alors qu’il supporte une contrariété ? Chaque frustration me conduit jusqu’au bord du précipice. Aussi ai-je d’emblée souhaité que l’Anglais trop casse-pied qui lui cherche des noises ne sera pas trop vindicatif. Je me fiche que Rhett l’ait effectivement poussé ou même ralenti d’une clé de bras. Le cas échéant, je me moquerais même de ses motivations à handicaper le participant à ce match de charité. Ce qui m’intéresse vraiment, en dehors des questions liées à la curiosité, c’est si cet incident serait une matière dans laquelle taillé le costard de la rechute. C’est d’autant plus important que je suis coincé dans cet appartement et, qu’en conséquence, je ne pourrais pas être celui qui lui apporterait de l'ibuprofène, la faute à ce bracelet qui, à lui seul, explique mon appel à l’aide. Chez Rhett, il soulève le poids de l’étonnement et, pour moi, une massé de dépit si lourde que la déployer me fatigue. Qu’en dire ? Qu’expliquer quand la vérité est proscrite ? Ma frustration est amplifiée alors qu’il me confirme ce dont je me convaincs depuis quelques jours sans pour autant passer à l’action. On ne dégage pas une nounou qui ne pose pas de questions quand des bizarreries surviennent dans le quotidien de ses employeurs. Pour cette assignation à domicile ? Elle n’a rien dit, rien demandé. Par rapport à mon incarcération, elle a même réussi à se montrer assez parfaite pour offrir son aide sans réclamer d’argent pour ses heures supplémentaires. Elle a déménagé mon épouse, elle l’a soutenue en fonction de ce qu’était prête à accepter Raelyn. Changer la nourrice, c’est par conséquent me mettre mon épouse à dos puisqu’elle aussi, elle l’a adoptée. Résultat, en plus d’être enfermé, j’ai l’impression d’avoir la mère fouettard sur le dos. « C’est pas que la nounou. Crois-moi, dans cet appart, c’est une idole. Tout le monde l’adore. J’aurais peur d’être dégagé  juste après elle..» ai-je annoncé, mon sens de l’exagération poussé à son maximum. Nul doute que Rhett saura différencier ce qui relève de la vérité et du l’extrapolation. «Ma fille l’adore. Je serais quel genre de père je serais ?» Ma confession transpire le dépit, si bien que la vague de bonne humeur et d’honnêteté aura le mérite de me faire plaisir. C’est vrai qu’elle ne prend pas ma gamine, Raelyn. La nounou n’est pas là pour me surveiller ou parce que je serais devenu indigne de confiance, mais parce qu’il est des relations à maintenir en équilibre pour celui de notre gamine. « Et ouais, j’ai jamais aimé me faire chier tout seul et puis, j’étais au bord de la rupture nerveuse.» Mais, ça, il l’a bien compris, évidemment. Au contraire, nous ne serions pas en train de boire du jus de fruits. «Et pour répondre à ta première question, ça, c’est certainement la plus belle erreur judiciaire qui soit, mais qu’il est lent et con, j’attends.» ai-je en partie menti. Tout n’est pas bon à dire et, à mon sujet, j’ai déjà trop parlé. «Tu es ici chez toi. tu peux venir quand tu veux pour m’expliquer ce qui s’est passé exactement avec Evelyn.» Je ne brille pas par ma bonne foi, mais il se raconte que je sais être de bon conseil. J’en administre à tour de bras et, souvent, quand résultat il y a, je me demande pourquoi, lorsqu’il est question de moi, je suis incapable de me les appliquer. «Je suppose que ça n’a rien à voir ton anglais. Tu as fait quoi ? Mensonge ?» A-t-il prétendu être parfaitement sevré alors qu’il détient toujours dans sa poche de quoi pallier un problème ? «Autre chose de cet acabit-là ? Adultère peut-être. Ou présomption ? »  
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Message(#)AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES EmptyMer 15 Nov 2023 - 1:19

Il ne répond rien quant au problème numéro un, Amos, et cela a tout pour exacerber la crainte et les questions de Rhett. Il est du genre à laisser le bénéfice du doute en temps normal, et en cet instant encore c’est ce à quoi il s’applique, mais il ne comprend pas comment il pourrait trouver une conclusion terre à terre face à une telle vision: quelle genre de personne normale porte un bracelet électronique ? Chad le sait sans doute en sa qualité de frère, et pourtant ce serait injuste que d’aller directement lui demander. Surtout, ce serait trahir son amitié naissante avec Amos, et il est plus que jamais bien placé pour comprendre l’aspect ô combien précieuses de ces dernières. La seconde question, elle, trouve au moins un début d’explications. « C’est pas que la nounou. Crois-moi, dans cet appart, c’est une idole. Tout le monde l’adore. J’aurais peur d’être dégagé juste après elle… » Il trouve fascinante cette façon qu’il a de mélanger lard et cochon, Amos. Il y a peu de temps, il n’aurait pas su dire s’il rigole ou s’il est sérieux mais aujourd’hui Rhett peut au moins se permettre d’en sourire avec une certaine décomplexion. Il rigole, évidemment. Il est marié, et les procédures de divorces sont aussi longues que compliquées, surtout en la présence d’un enfant partagé. Non, il ne peut que rigoler. « Alors elle est intouchable. » Rhett résume, avec l’absence de nuances qui lui est si propre. Il ne comprend pas tout lorsqu’il s’agit de cette baby-sitter, et il explique cela par le simple fait qu’il n’ait pas à avoir ce genre de personne chez lui, mais il peut comprendre que sa présence rassure la mère.

« Ma fille l’adore. Je serais quel genre de père je serais ? » Des considérations qui peinent à obtenir un écho chez Rhett. Il sait ce à quoi ressemble un bon père (contrairement à la plupart des gens, il n’a qu’à prendre exemple sur le sien pour ça), mais il a du mal à associer cette idée au quotidien, et surtout à des problèmes dudit quotidien. Il est un bon père même s’il vire cette femme qu’il n’aime pas, non ? Et puis de toute façon, sa fille oubliera bien assez vite, surtout à l’âge qu’est le sien, pas vrai ? Le problème n’en serait pas un bien longtemps. « Elle dirige déjà la maison du haut de ses trois pommes ? » Il prend la tangente et fait le choix de l’humour, comme toujours quand il le peut. Si ça avait été une personne qu’il connaît bien mieux, et qui le connaît bien mieux en retour aussi, il aurait osé une blague du genre “ça fait de toi l’homme de la maison”. Eux auraient compris qu’il ne fait qu’en rire et qu’il ne mange pas réellement de ce pain là, mais avec Amos ils n’ont pas encore franchi ce niveau-là. « Et ouais, j’ai jamais aimé me faire chier tout seul et puis, j’étais au bord de la rupture nerveuse. » Le sujet est moins amusant mais à en croire leur historique commun, c’est justement à cause de cette facette moins amusante qu’ils se sont rencontrés par la force des choses et que leur amitié grandit, sans que ce soit par la force de quoi que ce soit cette fois. Rhett comprend l’idée, il ne prend même pas la peine d’hocher la tête. « Et pour répondre à ta première question, ça, c’est certainement la plus belle erreur judiciaire qui soit, mais qu’il est lent et con, j’attends. » Le bracelet électronique est désigné et, selon la version d’Amos, il est aussi expliqué. Selon celle de Rhett, tout est toujours aussi flou et rien n’est expliqué, mais il garde tout de même la face et ajoute un vague hochement de tête, l’air de dire “oui bien sûr”. Il se doute bien qu’il s’agit d’une erreur puisque le Taylor n’est évidemment pas un méchant, encore moins un gars qu’on met derrière les barreaux, et pas même le genre à enfreindre la loi, mais cela n’explique pas le genre d’erreur dont il est question. Peu importe sans doute, le Hartfield n’est pas du genre curieux quand il sait que ça ne le concerne pas. « C’est pour combien de temps ? » qu’il se contente de demander, ne serait-ce pour savoir jusqu’à quand il ne risque pas de lui proposer de venir chez lui, pas certain qu’il puisse sortir plus loin que sa maison, ou alors ce n’est que dans les films. Une fois de plus, il n’en sait rien et ne veut rien savoir.

« Tu es ici chez toi. tu peux venir quand tu veux pour m’expliquer ce qui s’est passé exactement avec Evelyn. » Si dans cette maison, la petite Micah fait la loi, dans son couple c’est Evelyn qui tient ce rôle. Et elle décide aussi de quand les choses prennent fin, de toute évidence. « Je suppose que ça n’a rien à voir ton anglais. Tu as fait quoi ? Mensonge ? » Un peu de ça. « Autre chose de cet acabit-là ? Adultère peut-être. Ou présomption ? » Et un peu de ça aussi, même si Rhett ne sait faire autre chose que de lui décocher un regard noir lorsque l’adultère s’avère déjà être sa seconde idée. A-t-il une foutue tête à aller voir ailleurs ? Cela ne lui est jamais arrivé et il persiste à dire qu’il ne l’a pas vraiment fait là non plus. « On a décidé de faire une pause après le moment où j’ai vraiment merdé. » Quand il a failli tuer sa nièce parce qu’elle a pris son Oxycodone pour des bonbons, dans une minute d’inattention. C’est ce moment là où il a merdé. « Et j’ai même pas couché avec l’autre, c’était juste l’histoire d’une pipe, mais j’ai fini par tout lui raconter et bref, voilà, j’ai gagné tout un tas de nouveaux adjectifs. » Pas nombre d’entre eux sont mélioratifs, pour ne pas dire aucun. Il ne précise pas le genre de la personne derrière la pipe, parce que cela n’a aucune sorte d’importance. « Mais j’ai pas replongé pour autant, alors je suis sûr que ça mérite un verre de jus de pomme. » A défaut de vraiment voir le bon côté des choses, il tente de voir le verre à moitié plein, et c’est déjà un début. Il sait qu’à force de patience et de persévérance leur couple pourra exister à nouveau mais en attendant, il doit continuer ses efforts et surtout se tenir à carreau. « Quand on faisait une pause, j’ai continué à en acheter. Tu sais, l’habitude. Je voulais pas casser ça, je sais pas pourquoi. » Il ressentait le besoin de garder une certaine routine malgré tout, et malgré le peu de sens que cela fait pour autrui. Là n’est pas la question. « Je lui redonnais ensuite. A Evelyn. Pour pas être tenté. » Même quand ils faisaient une pause, elle était toujours là, omniprésente. Et même aujourd’hui alors qu’ils ne sont plus un couple, elle occupe toutes ses discussions. « Elle a toujours été là ta femme, pas vrai ? M’en veux pas, je connais pas votre historique avec beaucoup de précision. » Il ne sait pas depuis quand exactement Amos se sent mal, et il ne sait pas non plus depuis quand il la fréquente, ce qui donne une équation à deux inconnues: le genre que Rhett devrait pouvoir résoudre mais il n’a jamais mis aucun effort à la tâche. Au fond, il veut juste savoir si elle toujours à ses côtés aujourd’hui après avoir connu le pire de lui, et sans doute tout en continuant à le voir sous un jour parfois peu flatteur. Il veut savoir si une relation, quelle qu’elle soit, peut survivre à tout ça et à tout ce que ça implique.

@Amos Taylor :l:
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Message(#)AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES EmptyMar 26 Déc 2023 - 20:02




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Pour Ruth, un hochement de tête dépité et fataliste : cette horrible femme est indéboulonnable. Et, au sujet de Micah, j’ajoute sur le ton de l’humour : «Et une demie…» Qu’importe quel serait son âge en mois ou en année, je suis à sa cause acquise. Je me détesterais de lui faire du mal. Nous séparer de la harpie est, d’une certaine façon et avec de l’imagination, presque aussi impensable que de me défaire de mon bracelet. Je n’ai fourni que peu d’informations sur ses causes, mais je ne le réalise pas d’emblée. Je prends le pouls de mon silence parce que la question suivante implique le temps. Elle concerne cette inconnue qui m’a poussé à réclamer de l’alcool et, un soupir plus tard, je décide de lever le voile sur les raisons de mon arrestation sans plus me soucier de l’image que ça renvoie de moi. Je les dois à Rhet, ces explications. Dans un premier temps,  parce que j’ai cherché à le rendre complice d’une erreur - boire - et dans un second temps, pour le remercier de sa prévenance, de ce qu’il a eu le cran de me protéger de moi-même. «Je n’en sais rien et ça me rend fou de ne pas avoir, c’est usant. Le temps passait plus vite quand j’avais l’estomac plein et quand j’avais la tête en vrac. ça m’empêchait de penser, d’imaginer le pire… » Pas de “tu vois ?” Il comprend tous les enjeux dangereux liés à l’addiction. «Il y a une femme que Rae connaissait bien qui a disparu des radars. Ma voiture a souvent été vue autour de son bowling. Je suis donc la seule piste viable des flics. Par chance, ça ne suffit pas à remplir un dossier. Mais, en attendant, j’en suis là.» Qui plus est, je suis complice, pas coupable, mais ni l’un ni l’autre ne se confie. Quant à insister sur mon innocence, ce serait le meilleur moyen de semer des doutes dans un esprit exempt de cette graine : je m'abstiens. «Mon avocat a l’air de dire qu’il n’y en a plus pour longtemps. Sauf que l’anniversaire de ma fille approche, celui de ma femme aussi. J’aurais voulu mieux pour elles que des bougies à souffler dans ce même décor qui me file le tournis et qui n’a rien d’amusant et qui fait pas des masses rêver non plus.» ai-je conclu, avachi dans mon sofa, touché d’apprendre que le sportif, malgré ses propres emmerdes, serait disposé à gaspiller son temps à me tenir compagnie. La proposition est considérée avec intérêt. Je l’ai par ailleurs remercié avec sincérité. Cela étant, je lui ferai gré de ma putain de colère, celle qui m’empoisonne et qui macule la complicité de on couple de son venin. Je ne veux pas ternir l’éclat de cet amour brillant et fusionnel qui caractérise mon mariage. Néanmoins, je ne suis pas près d’en parer. Sur l’heure, j’en suis à peine conscient. Alors, je dévie le train de notre conversation vers d’autres rails : Evelyn et Rhett. Rhett et son addiction. Son addiction et ses conséquences éventuelles sur la précitée.

Foi de Taylor, j’aurais préféré ne pas grimacer à l’évocation d’une pause. Mon opinion sur la question en est devenue transparente : je n’ai jamais vraiment cru en cette méthode. Toutefois, ces bienfaits ne dépendent-ils pas des personnalités ? Des histoires ? Aux inquiétudes et aux besoins de chacun ? Comme pour m’excuser de cet élan proche de jugement - j’acte que c’est personnel - je m’efforce de comprendre. «Merdé ? Comment ? » Pas les médocs, mais une autre femme. A priori, certaines limites n’ont pas été franchies, mais pour une femme, des bornes ont été dépassées. «Estime-toi heureux, tu es toujours un cheval entier.» Pas de castration : je n’aurais pas eu cette chance. «Mais, tu n’as pas replongé et, effectivement, on peut savourer un jus de pomme.» Un sourire étiré pour l’optimisme, je lève mon verre en l’honneur de cette victoire. «Et on en boira un pétillant si tu arrives à te faire pardonner ça. Tu pourras pas douter qu’elle t’aime.» ai-je ponctué avec aplomb. Je compare avec le tempérament de Raleyn, encore, toujours et je suerais de m’imaginer coupable d’un crime d’adultère. «Et, je comprends. J’avais continué à cacher des bouteilles, sauf que Raelyn savait où elles étaient. Je crois qu’elle allait les vider au fur et à mesure.» J’en suis même certain. « Je le savais, mais ça me rassurait, de savoir que si je me sentais trop fragile, elle saura où m’empêcher d’aller et comment réagir. Une fois, j’ai oublié de lui dire, mais elle s’est doutée. Je suis remonté de la cave blanc comme un linge. J’en menais pas large et elle a su anticiper.» Dans ces conditions, je peux l’affirmer sans crainte : oui. oui, elle a toujours été là, Rae. En revanche, ça n’a pas été le cas de cette autre femme qui a porté mon enfant aujourd’hui disparu. «Mais, elles ne sont pas toutes comme elles. Avant Rae, j’ai été marié. Quand j’ai sombré, elle m’a jeté à la porte comme si je n’étais plus qu’une ordure.» Un déchet, un rebus de la société. «Ce qui ne m’a pas aidé et pendant longtemps je me suis accroché pour essayer de nous sauver parce que c’est tout ce qui me restait en lien avec ce que j’avais perdu.» Sofia, mais je ne la cite pas : Rhett est au courant. Rhett sait que mon deuil n’est pas complètement terminé et qu’il ne le sera peut-être jamais. Il ne serait même pas surpris d’apprendre ô combien la rage m’anime et l’associerait-elle à cette blessure de mon passé que je ne le contredirais pas. «ça va te paraître bateau mais elles sont là ou arrivent à le rester en fonction de combien elles aiment. Raelyn est une reine, tu sais. Elle m’a d’abord accepté comme j’étais.» Comme cette épave qui ne marchait pas toujours droit, qui se donnait un mal de chien pour avoir l’air présentable et ne pas puer l’alcool, qui ne se rasait pas toujours et qui, s’il n’y était pas forcé, traînait dans de vieilles fringues informes et sans allure. « Elle ne m’a jamais jugé. Elle m’a poussé à arrêter parce que ma santé était en danger sinon je crois qu’elle aurait continué de m’aimer tel que j’étais sans rien exiger de moi. On ne parlait même pas de couple qu’elle m’a tiré à bout de bras jusque sous la douche pour me ramener alors que je frôlais le coma. J’ai cru qu’elle voudrait s’enfuir et elle est restée là, ce jour-là et ceux qui ont suivi. Je crois que…» J’ai bu une nouvelle gorgée de mon jus de fruit, pensif, la tête pleine de souvenirs avant de surenchérir d’une certitude : «Oui. Les femmes sont plus fortes que nous et quand à leurs yeux, on en vaut la peine, elles sont prêtes à rester près de nous qu’on le demande ou non… juste parce qu’elles voient en nous des trucs qu’on est pas capable de voir nous-mêmes. »
 
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Message(#)AMOS & RHETT #2 ► ALL THE TIRED HORSES EmptyVen 29 Déc 2023 - 11:32

Ce n’est pas dans son quotidien d’avoir à entendre parler de disparition ou d’affaire de police, tant et si bien qu’il n’a pas une mine neutre lorsqu’il écoute Amos lui résumer l’histoire. Il ne le pense pas coupable de quoi que ce soit pour autant, ça non, mais il est simplement pris de court par la tournure des choses, habitué à ce que le sujet de l’addiction soit ce qu’il y ait de pire à mentionner dans son quotidien. « Ça craint. » Parce que quand même, un Monsieur tout le monde se retrouvant soudainement soupçonné d’une disparition et surtout forcé à porter un bracelet, merde, ça fait un peu peur, non ? « Pour ta femme je sais pas, mais l’avantage de Micah c’est que tu pourras toujours lui souhaiter son anniversaire deux mois après comme tu l’entends. Et elle sera heureuse. » Et quand il dit “je sais pas” au sujet de sa femme, il anticipe surtout que tout ne pourra pas être aussi simplement résumé à son sujet. Pour autant, il n’est pas assez informé des tenants et aboutissants de leur couple pour savoir ce qui pourrait poser problème ou non. Tout ce qu’il essaye de dire, c’est qu’Amos n’a pas à s’en faire: Rhett a raté des anniversaires sans même avoir la moindre excuse si ce n’est son manque d’attention, alors bon.

« Merdé ? Comment ? » Et paradoxalement, il est bien plus simple pour Rhett de parler de cette fois où un de ses cachets aurait pu tuer la nièce d’Evelyn que de cette soirée où un homme s’est agenouillé devant lui. Il a merdé à des niveaux différents dans un cas comme dans l’autre, mais seul le premier n’atteint pas sa virilité et son ego quel que soit l’angle de la discussion. Il n’en ressent pas moins de colère envers lui-même, cependant, et il continue de s’en tenir particulièrement rigueur. « La nièce d’Evie a trouvé mes médocs, un jour. Elle les a gobés comme des bonbons. » Il tente de regarder Amos dans les yeux en lui racontant ça. Il le regarde dans les yeux surtout pour ne pas laisser les images de cette soirée l’accabler à nouveau. « Estime-toi heureux, tu es toujours un cheval entier. » Il en rigole doucement, sans réelle envie d’en rire. Ce n’est pas la méthode d’action d’Evelyn, de toute façon, mais Amos a raison quand il dit - à sa manière - qu’ils ont évité le pire. Le pire pour eux, le pire pour sa nièce aussi. Ils font une simple pause, tout ira mieux après, et plutôt que de ressasser des souvenirs, Rhett préfère lui demander comment son couple aide Amos à gérer son addiction ou, tout du moins, ne jamais sombrer de trop. Tout se joue dans les nuances, pas vrai ? Il avait des bouteilles à la cave ; Rhett avait des cachets chez Evelyn. Pas tout à fait la même histoire mais quand même. « Ça va te paraître bateau mais elles sont là ou arrivent à le rester en fonction de combien elles aiment. Raelyn est une reine, tu sais. Elle m’a d’abord accepté comme j’étais. » Ça lui paraît un peu bateau et il se garde de commenter ces mots parce que parler de sentiments n’est pas ce qu’il aime faire, ni ce en quoi il est particulièrement doué ou à l’aise, mais sa propre histoire lui permet de corroborer l’hypothèse d’Amos. Il n’aurait jamais abordé les choses sous un tel angle auparavant, mais maintenant il comprend sans mal que la seule chose qui pousse Evelyn à continuer à se battre pour lui et pour eux, c’est l’amour qu’elle lui porte. Et face à lui, le couple d’Amos vit la même chose. « Tu la vends bien. » qu’il se contente de commenter dans un sourire, sans en dire davantage. « Mais je crois surtout que vous vous êtes bien trouvés. » Parce qu’elle doit avoir une bonne raison pour continuer à aimer Amos malgré tout ce qu’ils ont vécu et tout ce qu’il l’a forcée à endurer, pas vrai ? Ils parlent des bons côtés, de leur soutien, mais il y a aussi tout le reste que l’amour ne peut pas expliquer aussi simplement que ça. « C’est ce que je veux croire pour Evelyn aussi. » Parce qu’il veut croire qu’après leur pause, tout ira mieux. Tout ne sera pas parfait de suite, mais ils apprendront à aller mieux, comme Raelyn et Amos vont mieux eux-mêmes, aujourd’hui. « A nos femmes ? » Il propose un toast en levant son verre de jus de fruit, un mince sourire un brin rassuré imprimé sur son visage. Tout ne va pas pour le mieux à l’heure actuelle mais un jour, ça sera le cas.
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