| (rhessan #10) for blue skies |
| | (#)Lun 9 Oct 2023 - 8:01 | |
| It's been a long year since we last spoke. How's your halo ? Just between you and I, you and me and the satellites. I never believed you, I only wanted to. Before all of this, what did I miss ? ☆☆ (Spring Hill, logements) Hassan s’était donné beaucoup de mal pour faire rentrer dans le planning de sa journée l’intégralité des choses qu’il avait à régler afin de pouvoir partir l’esprit tranquille. Beaucoup de mal et un gros coup de pouce organisationnel de la part d’Ethel, cela allait sans dire. Il avait déposé ses deux chiens chez Sohan la veille au soir, laissé bien en évidence sur la table de la cuisine et à l’intention de la petite voisine du bout de sa rue la note indiquant la fréquence d’arrosage de son armada de plantes vertes, et vérifié une seconde fois que sa brosse à dents était bien dans son sac de voyage par acquis de conscience. A voir l’état impeccable de sa maison, on aurait pu croire que l’enseignant s’absentait sur une longue durée, mais le capharnaüm régnant dans son bureau de l’université était là pour contrebalancer et rappeler la réalité : il passait bien plus de temps sur le campus que chez lui, et traitait son bureau un peu comme il traitait son organisme, soit en remettant tout à plus tard. Reste que sa boîte mail était vide de tout nouveau message, ayant répondu au dernier de ceux qu’Ethel avait annotés comme “urgents”, et cela valait bien selon lui que son bureau ressemble à un champ de bataille où les dossiers et les feuilles volantes s’empilaient dans un désordre qu’il était le seul à pouvoir suivre. A son retour, peut-être, il se donnerait la peine d’un coup de balai et de décider enfin quoi faire du jasmin agonisant dans son pot près de la fenêtre – hérité du bureau de Joanne, qui n’avait plus fait aucune fleur depuis la mort de la jeune femme, et dont Hassan ne pouvait s’empêcher d’y voir un signe malheureux sans parvenir à s’en débarrasser pour autant. Pour l’heure il s’était contenté de refermer son ordinateur portable, de le glisser dans son sac, et de terminer d’une traite ce qu’il restait de thé dans sa tasse avant de jeter un coup d’œil à sa montre. Il avait encore presque trois heures devant lui : autrement dit, il était large. « Merde. » Ou pas. Sur un coin de son bureau, l’enveloppe kraft qui dépassait de sous un autre dossier venait d’attirer son attention, et de lui faire louper un battement de cœur. Il se souvenait parfaitement du moment où la RH d’ABC Studios lui avait tendue la semaine précédente, et du ton sur lequel elle lui avait indiqué que le contenu devait lui être rendu paraphé et signé “avant lundi prochain”. Il se souvenait tout aussi parfaitement d’avoir répondu par l’affirmative comme si cela coulait de source, à se dire qu’en l’espace d’une semaine il aurait bien le temps de s’occuper de cela plus tard … Et le voilà désormais, vendredi soir, pas si tard que cela mais déjà bien trop pour espérer que le service RH des studios soit encore ouvert, l’enveloppe kraft encore intacte et la désagréable impression de ne plus savoir gérer le strict minimum si Ethel n’était pas là pour lui servir de filet de sécurité ; Elle faisait très bien son travail, là c’était pas le problème, mais il s’agaçait d’en être malgré lui devenu aussi dépendant. Et malgré tout elle s’était aussitôt affichée comme la réponse à ses problèmes, l’enseignant embarquant l’enveloppe sous le bras avec le reste de ses affaires avant de tourner la clef dans la serrure, un vocal envoyé sur Whatsapp à la volée dans l’ascenseur avant d’enfourcher sa moto sur le parking réservé aux professeurs. Il n’avait pas mis les pieds chez Rhett depuis des mois. La réalisation ne l’avait atteint qu’une fois garé au pied de l’immeuble, mis face à un dilemme qu’il aurait préféré garder pour un autre jour – un jour où son avion ne décollait pas dans deux heures et demie, et où le fait de s’appeler Jaafari ne multipliait pas par deux ses chances d’un contrôle “aléatoire” à la sécurité. Son vocal n’avait pas été écouté par Ethel, la conversation même pas ouverte, et composant le code d’entrée avec un court instant la crainte que celui-ci ait changé, il s’était engouffré dans le hall et avait appelé l’ascenseur avec un brin d’appréhension. Il n’avait pas envie de cela, de se retrouver à nouveau face à Rhett et d’avoir une conversation aussi creuse que les quelques mots échangés lors du match de rugby caritatif du mois précédent. Il voulait croire que leur relation méritait mieux, tout en se désespérant de l’impasse dans laquelle elle semblait se trouver. Son ami lui manquait, voilà la vérité, mais tout en lui ayant fait trop de peine pour qu’il n’ait jusque-là réussi à passer au travers. Et en lieu et place de la sœur espérée, c’était bien le frère longtemps évité qui avait ouvert la porte, et auquel Hassan avait adressé un « Je … Salut. » maladroit, le regard fuyant déjà celui de Rhett en ajoutant « Ta soeur est là … ? J’en n’ai pas pour longtemps. » sur le ton de l’adolescent demandant la permission à un adulte de lui emprunter sa fille.
Dernière édition par Hassan Jaafari le Sam 2 Mar 2024 - 15:57, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 13 Oct 2023 - 19:54 | |
| Il commence à avoir l’habitude que des gens toquent à sa porte, Rhett, et ce n’est même pas une chose dont il pourrait se plaindre: beaucoup auraient pu profiter de lui, de sa naïveté, de sa célébrité et de son argent. Mais personne ne l’a jamais fait, et bien au contraire: il a toujours été celui à profiter de ses proches, ce qui rend d’autant plus étonnant que ces derniers continuent d’être aussi obstinés. Ils croient tous en leur amitié avec le brun et en la possibilité d’excuses - qui vont sûrement bel et bien arriver, oui, comme la prochaine erreur de Rhett. Hassan, lui, est différent. Son pardon est précieux, surtout suite à des erreurs profondes. Tout l’a touché à un niveau bien différent, ce qui pousse Rhett à être incapable de cacher sa surprise lorsqu’il ouvre la porte sur la silhouette de son ami de toujours. « Je … Salut. » Il a l’impression de le saluer à son tour mais aucun mot ne sort de sa bouche. Ils ont beau avoir un peu discuté lors du match, ce n’était pas véritablement eux, et loin d’être l’amitié qu’il se connaît avec Hassan. « Ta soeur est là … ? J’en n’ai pas pour longtemps. » Il jette un regard à l’intérieur de l’appartement, comme s’il aurait pu ne pas remarquer la présence de sa sœur dans des pièces pourtant pas bien grandes. « Non. Elle passe un peu moins, maintenant. » Il ne sait pas s’il sait qu’elle dormait chez lui cinq jours sur sept à une époque mais puisque le premier réflexe pour la chercher a été de toquer à son appartement, la réponse est sans doute positive.
« Ça va ? Y’a un problème avec Ethel ? » Puisque son ami a l’air quelque peu soucieux, il s’inquiète au point de le demander et de froncer doucement les sourcils. Il ne sait pas si le problème viendrait d’Ethel ou de lui, mais il espère au moins qu’Hassan sait qu’il ne prendrait pas partie, bien incapable de choisir un camp entre sa soeur et son meilleur ami - à moins que l’un d’eux ait décidé d’être particulièrement stupide. « Ouais pardon, rentre. » Il finit par proposer lorsqu’il se rend compte lui avoir imposé cette discussion sur le palier tout du long. Rhett finit par ouvrir la porte pour que son ami puisse rentrer et se frayer un chemin. Il n’est pas venu pour lui, mais il veut peut-être rester un peu. Il l’espère, tout du moins, parce qu’ils ont sûrement beaucoup de choses à se dire ; qu’ils le veuillent ou non. « Je sais pas où elle est, mais si tu veux tu peux l’attendre ici. » Ethel passe beaucoup moins souvent et moins longtemps à l’appartement, mais elle continue toujours de veiller sur son grand frère et se trouve un bon millier d’excuses pour lui rendre visite et continuer à s’assurer qu’il se porte bien. Il lui jure que tel est le cas, mais l’histoire lui donne raison quant au fondement de ses inquiétudes. « J’ai… des bières sans alcool. Et du gâteau que ma mère a ramené. » Comme s’il n’était toujours pas en âge de se faire à manger lui-même ; Rhett n’explique même pas la situation, bien trop connue d’Hassan, qui lui aussi a été forcé de ramener des gâteaux chez lui en son temps. Il sait à quel point la mère Hartfield peut être très persuasive quand elle s’y met et qu’il ne vaut mieux pas la contrarier. |
| | | | (#)Mer 15 Nov 2023 - 3:27 | |
| It's been a long year since we last spoke. How's your halo ? Just between you and I, you and me and the satellites. I never believed you, I only wanted to. Before all of this, what did I miss ? ☆☆Bien avant la déception, il y avait eu une pointe d’inquiétude à entendre Rhett lui répondre « Non. Elle passe un peu moins, maintenant. » lorsqu’il s’était renseigné sur la possibilité qu’Ethel puisse être elle aussi présente dans l’appartement. Maintenant que quoi ? Quelle donnée avait bien pu changer, depuis la dernière fois que la cadette des Hartfield s’était risquée à prononcer le nom de son aîné en présence d’Hassan, pas dans l’idée de se mêler d’une brouille dont l’un et l’autre – ou au moins l’un – lui avait expressément demandé de se tenir en dehors, mais pour lui confirmer ce que Rhett avait déjà sous-entendu la dernière fois que leurs chemins s’étaient croisés, à savoir qu’elle s’installait provisoirement chez lui ? « Oh. D’accord. » avait-il pourtant simplement répondu dans un souffle, le courage lui manquant pour poser la question qui lui brûlait les lèvres, et celle de son ami chassant finalement la sienne : « Ça va ? Y’a un problème avec Ethel ? » Aussitôt, Hassan avait secoué la tête, ses sourcils se fronçant tandis qu’il assurait « Non. Non, non, aucun problème … J’avais juste vraiment besoin de la voir ce soir. J’ai conclu qu’elle serait ici un peu sans réfléchir. » Pari perdant, s’il en était, et de considérer que se retrouver face à Rhett soit un échec lui fendait bien un peu le cœur. Le silence qui s’en était suivi avait semblé durer des heures, mais ne s’était pas étendu plus loin que la réalisation du rugbyman qu’il manquait au devoir élémentaire d’hospitalité. Lorsqu’il avait repris « Ouais pardon, rentre. » d’un ton bref, Hassan avait néanmoins reçu la proposition avec une certaine hésitation, avançant de quelques pas à l’intérieur de l’appartement sans certitude ni d’y être vraiment le bienvenu, ni d’en avoir véritablement envie. « Je sais pas où elle est, mais si tu veux tu peux l’attendre ici. » S’agitant assez pour donner à son invité surprise une vague impression de tournis, Rhett avait fait volte-face et ajouté encore « J’ai … des bières sans alcool. Et du gâteau que ma mère a ramené. » en donnant l’air de vouloir occuper tout l’espace et tout le son, s’il en fallait autant pour empêcher qu’ils se regardent dans le blanc des yeux avec gêne – voire avec ressentiment, car celui-là n’était probablement pas caché très loin. « Je sais pas, je … Je suis un peu pressé. J’ai un avion à neuf heures et demi. » Cela aurait eu tout l’air d’une excuse, s’il ne s’était pas agi de l’absolue vérité, et marquant une brève Hassan avait fini par offrir en contre-proposition « Je suppose que j’ai le temps pour un café. Si tu en as. » Il était rare qu’il le préfère au thé, mais un café passait plus vite que n’infusait un thé, et se buvait plus vite qu’une bière, peu importe qu’elle soit dépourvue d’alcool. « Mais je n’aurai pas le temps d’attendre que ta soeur arrive, alors si ça ne t’embête pas de lui donner ça ? » Joignant le geste à la parole, il avait déposé sa sacoche sur le comptoir de la cuisine le temps d’en extirper l’enveloppe glissée entre son ordinateur portable et sa lecture du moment. « Il faudrait qu’elle me la dépose chez ABC demain, ça doit être sur le bureau des RH lundi matin, et j’ai totalement oublié de m’en occuper avant de partir. » Sans relever les yeux vers Rhett, l’enseignant avait recommencé à fouiller ses affaires à la recherche d’un stylo, puis tiré sur la liasse de papier que contenait l’enveloppe pour parapher les deux dernières pages. Tant que ses mains et son regard étaient occupés ailleurs, il n’avait pas à se confronter à la possibilité d’une discussion stérile entre deux hommes qui ne se comprenaient plus vraiment.
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| | | | (#)Ven 24 Nov 2023 - 14:07 | |
| Il trouve ça étrange, tout de même, que leur seul sujet de conversation soit devenu sa petite sœur alors qu’elle n’était que brièvement évoqué ici et là, rarement plus que pour discuter d’une anecdote à son sujet. Maintenant, c’est comme si leurs deux mondes tournaient autour d’Ethel, et qu’elle était encore la seule à créer du lien entre deux hommes qui ont pourtant passé toute leur vie à se considérer comme des meilleurs amis, malgré tout ce qui a pu se passer. Evidemment, cette nouvelle façon de faire touche Rhett bien plus qu’il ne l’aurait aimé, parce qu’il jongle aussi mal avec les ruptures amicales qu’amoureuses et qu’il ne veut pas croire qu’il s’agit d’une quelconque rupture en ce qui les concerne. Une simple brouille, un peu de tension tout au plus. Rien de grave, rien de définitif. « Oh. D’accord. » et à entendre son d’accord, Rhett comprend déjà qu’il n’arrivera pas à en rester là puisqu’il entend déjà que cette histoire est bien plus large que ce que son ami a bien voulu lui dire en quelques mots. Néanmoins, il est le premier à rapidement revenir à la charge en lui demandant s’il y a un problème avec sa petite sœur. « Non. Non, non, aucun problème … J’avais juste vraiment besoin de la voir ce soir. J’ai conclu qu’elle serait ici un peu sans réfléchir. » Il hoche la tête, ne sachant pas s’il a réellement le droit d’être soulagé de sa réponse. Pas de problème avec Ethel, oui, mais n’en reste pas moins que la gêne entre eux persiste et qu’elle semble bien difficile à mettre à mal. « Elle y a passé le plus clair de cet hiver mais maintenant… bref, je lui ai fait comprendre qu’elle n’avait pas à me garder à l'œil comme de l’huile sur le feu. » Ou peut-être que l’expression est remaniée de façon un peu trop dure, il faut l’avouer. N’en reste pas moins qu’il ne risque pas (autant qu’avant) de déconner à la première opportunité, alors Ethel peut dormir sur ses deux oreilles et, surtout, dans un vrai lit n’étant pas le canapé de son frère. Elle mérite de vivre sa propre vie plutôt que de colmater les fissures de celles des autres, même le rugbyman s’en est rendu compte. Surtout, il ne veut pas tenter d’expliquer la situation en laissant croire à son tour à Hassan qu’il y a une quelconque raison de s’inquiéter, ce qu’il ferait sans doute même alors que les liens entre eux ne sont pas au beau fixe.
A défaut de pouvoir compter sur Ethel pour faire la discussion entre eux, Rhett propose tout de même à son ami de rentrer et il en profite pour ajouter de la nourriture et des boissons à leur discussion. A défaut de pouvoir apaiser les âmes, il peut au moins proposer de sustenter l’estomac, et c’est sans doute déjà pas si mal que ça pour un début, non ? Si tant est qu’on puisse encore parler de début alors que leur dispute s’étale dans le temps et se compte désormais aisément en mois. « Je sais pas, je … Je suis un peu pressé. J’ai un avion à neuf heures et demi. » Ses mots ont tout l’air d’être une esquive, laquelle Rhett fait de son mieux pour ne pas montrer qu’il en est vexé. « Je te retiens pas si tu veux pas. » Il souffle tout de même, sans doute parce qu’il a déjà accepté l’idée que ce ne serait toujours pas le bon jour pour les réconciliations. « Tu vas où ? » Mais il tente, toujours. Il s’intéresse, il s’accroche, il refuse qu’on décide pour lui d’une finalité négative à cette foutue amitié qui a toujours été évidente dans sa vie. « Je suppose que j’ai le temps pour un café. Si tu en as. » Et tel un enfant qui sait à quel point l’accord du parent est précieux et qu’il peut rapidement changer d’avis, Rhett hoche la tête et s’affaire déjà dans la cuisine pour lui préparer un café. S’il en a un à boire, il a au moins gagné quelques minutes, même si Rhett peine à trouver quoi lui dire durant ce laps de temps. L’avantage, au moins, c’est qu’il pourrait difficilement empirer l’état actuel de leur relation. « Mais je n’aurai pas le temps d’attendre que ta soeur arrive, alors si ça ne t’embête pas de lui donner ça ? » Il l’observe extirper avec soin une lettre de ses affaires et hoche mécaniquement la tête. Bien sûr qu’il peut faire ça, et bien sûr qu’il ne manquera pas de le faire. « Il faudrait qu’elle me la dépose chez ABC demain, ça doit être sur le bureau des RH lundi matin, et j’ai totalement oublié de m’en occuper avant de partir. » - « T’es encore sur tous les fronts à la fois ? » Il le voit s’afférer mais il demande tout de même, parce que sa gorge est nouée à l’idée de ne rien avoir de plus à lui dire que des questions pour combler les vides et les trous de ses connaissances, justement parce qu’ils ne se parlent plus comme ils l’ont toujours fait. Alors, il précise rapidement. « Pour que t’oublies un truc, je veux dire. Je sais que c’est pas dans tes habitudes. C’est moi ça normalement. » Et il ajoute un rire maladroit, parce que c’est un état d’esprit et une façon de faire qui lui a bien souvent joué des tours sans qu’il apprenne jamais de ses erreurs. « Tu lui as envoyé un message ? Je le fais sinon, pour dire que t’es passé. Et qu’elle doit faire ce que tu m’as dit. » Il n’oubliera pas, c’est promis, c’est juré. « Je suis contente qu’elle bosse avec toi. Ça a l’air d’être la meilleure chose, pour tous les deux. » Ils se complètent bien, ils se complètent simplement. Avec Hassan comme employeur, Rhett n’a pas à se demander dans quoi sa soeur s’est encore fourrée et avec Ethel à ses côtés, il n’a pas à - trop - s’inquiéter de la propension d’Hassan à toujours vouloir aider sur tous les fronts sans jamais se poser la question du temps limité que contient chaque journée. |
| | | | (#)Jeu 14 Déc 2023 - 14:29 | |
| It's been a long year since we last spoke. How's your halo ? Just between you and I, you and me and the satellites. I never believed you, I only wanted to. Before all of this, what did I miss ? ☆☆Il avait beau n’avoir jamais ignoré que la situation était temporaire, Hassan s’était habitué à l’idée qu’Ethel et Rhett partagent le même toit. Et même, il y trouvait un côté rassurant, aussi fâché après Rhett qu’incapable de ne pas s’inquiéter pour lui, en dépit du reste … Il n’aimait pas l’idée de faire peser sur les frêles épaules d’Ethel la responsabilité de veiller sur un frère qui n’y mettait pas beaucoup du sien, et savait bien au fond que de partager son espace de vie avec sa soeur n’empêcherait jamais Rhett de prendre de mauvaises décisions s’il se mettait bille en tête, mais malgré tout qu’ils partagent le même toit allégeait une partie du souci que se faisait Hassan. Fallait-il alors y voir une raison pour laquelle Ethel aurait omis de lui mentionner avoir définitivement repris ses quartiers dans son propre appartement ? Reste que l’enseignant avait été pris au dépourvu lorsque Rhett avait indiqué « Elle y a passé le plus clair de cet hiver mais maintenant … bref, je lui ai fait comprendre qu’elle n’avait pas à me garder à l'œil comme de l’huile sur le feu. » et même la formulation de sa phrase lui avait laissé un goût étrange dans la bouche. Comme si dans la bouche du rugbyman, “faire comprendre” avait autant valeur de demande modérée que de chasse sans ménagement, face à laquelle Ethel se serait contentée de faire le dos rond comme elle le faisait depuis des années – depuis des décennies. « Elle ne cessera pas de s’inquiéter pour autant, tu sais. » Mais en avait-il seulement conscience, Rhett, de l’énergie déployée par Ethel dans le simple fait de se soucier de lui, contre vents et marées, et même lorsqu’il ne savait pas le lui rendre ? Rangé au côté de son ami par défaut durant des années, Hassan n’avait jamais entendu parler d’Ethel autrement que par le prisme de son aîné, et adhéré sans y repenser à la théorie de Rhett selon laquelle sa soeur s’en faisait pour tout et rien et tendait à se noyer dans un verre d’eau. Pourtant, à la côtoyer plus personnellement depuis bientôt deux ans, force était de constater que l’inquiétude d’Ethel, peu importe qu’on la juge exagérée ou non, lui rendait la vie bien plus impossible que ses deux frères ne semblaient le soupçonner. Et puisque le temps où Hassan se serait senti le bienvenu chez Rhett en toutes circonstances était révolu, la proposition faite par ce dernier de lui offrir un verre l’avait un peu dérouté. Suffisamment pour que son réflexe premier soit d’invoquer l’avion qu’il ne pouvait (et ce n’était pas un mensonge) pas se permettre de rater, le « Je te retiens pas si tu veux pas. » un brin pincé reçu en retour suffisant à lui faire comprendre que cette fois-ci, il était celui à qui l’on pourrait reprocher de ne pas y mettre suffisamment du sien. « Tu vas où ? » Mal à l’aise de faire ainsi la conversation sur le pas de la porte, il avait répondu du bout des lèvres « Perth. Un colloque. Et un rendez-vous avec une journaliste d’ABC WA, je ne pars que quatre jours. » Pas un mot en revanche sur les parents de Joanne, chez qui il était invité le dimanche midi ; Ni sur le fait que c’était la première fois qu’il remettait les pieds dans cette ville depuis son divorce, avec tout ce que cela remuait de souvenirs et d’insécurités. Acceptant finalement la possibilité d’un café, l’universitaire avait passé le seuil de la porte et refermé derrière lui, Rhett déjà occupé à lui préparer une tasse comme par crainte de laisser le temps à Hassan de changer d’avis s’il tardait trop. Rien n’avait vraiment changé dans l’appartement depuis décembre dernier, et il aurait été aisé pour l’un et l’autre de prétendre que le fil de ces derniers mois n’avait jamais existé – mais l’appartement n’avait pas bougé, tout le reste avait pris un virage à cent-quatre-vingt degrés impossible à ignorer. Du reste, Hassan n’en oubliait pas la raison première de sa présence, et avant toute autre chose il avait réglé la question relative à la tâche qu’il souhaitait déléguer à Ethel, non sans s’attribuer le blâme pour l’étourderie qu’elle allait devoir rattraper. « T’es encore sur tous les fronts à la fois ? » Levant le nez vers Rhett, l’universitaire l’avait laissé ajouter « Pour que t’oublies un truc, je veux dire. Je sais que c’est pas dans tes habitudes. C’est moi ça normalement. » comme par crainte de le voir se vexer, et secouant la tête d’un air un peu las il avait simplement répondu « J’ai juste pas mal de trucs à régler en parallèle du boulot, mon planning est pas vraiment conçu pour les imprévus. » Quant à Ethel elle avait beau faire de son mieux, elle n’était pas non plus magicienne … Bien qu’Hassan soit le premier à pouvoir prétendre le contraire si on lui demandait son avis, tant elle parvenait à composer avec les contraintes bien souvent impossibles que lui imposait l’incapacité du professeur à connaître (ou plutôt à respecter) ses propres limites. « Tu lui as envoyé un message ? Je le fais sinon, pour dire que t’es passé. Et qu’elle doit faire ce que tu m’as dit. » Acquiesçant d’abord par un signe de tête, il avait déposé l’enveloppe sur le plan de travail de la cuisine, et agité le téléphone portable dans son autre main avant de répondre « Je lui ai fait un vocal sur le chemin, elle l’a pas encore écouté donc elle le verra quand elle aura deux minutes. » Et le brun, pour sa part, avait la sensation de déjà tellement lui en demander au quotidien qu’il ne comptait pas faire la fine-bouche pour le délai de réaction qu’elle pouvait avoir en dehors de ses heures de travail. « Je suis content qu’elle bosse avec toi. Ça a l’air d’être la meilleure chose, pour tous les deux. » Les bras se croisant, faute d’une seconde enveloppe ou d’une autre excuse susceptible d’occuper ses mains, les lèvres d’Hassan s’étaient étirées en un mince sourire, son « C’est une perle, même si j’crois qu’elle n’en a pas conscience. » Parce qu’elle ne l’entendait pas assez; peut-être, ou pas de la bouche de ceux qui lui permettraient d’y croire – mais c’était une bataille pour un autre jour. « J’essaie de la valoriser autant que je peux. Pour qu’elle se sente pas juste comme “la soeur de” … enfin tu vois. » Non, il ne voyait probablement pas, car Rhett était le Hartfield célèbre de la famille, celui auquel le reste de la fratrie était trop souvent associé plutôt que l’inverse. « Et je me doute bien que personne rêve de rester “assistant de” toute sa vie non plus … Je serai le premier content pour elle, le jour où elle voudra faire autre chose. » Le café enfin prêt, Hassan avait récupéré la tasse tendue par Rhett en remerciant d'un signe de tête, et profité de l’excuse que lui offrait la boisson pour plonger le nez dans la tasse et se retrancher à nouveau dans le silence, paradoxalement devenu moins risqué face à son ami que n’importe quelle conversation, si anodine soit-elle.
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| | | | (#)Ven 22 Déc 2023 - 16:56 | |
| Ne plus pouvoir parler que d’Ethel est leur version à eux de parler météo quand il s’agit d’amitié: c’est leur sujet tampon, le seul sur lequel ils ont tous les deux quelque chose à dire sans que ce soit pour autant sujet à controverse ou dispute d’aucune sorte. Ethel fait consensus, comme toujours. « Elle ne cessera pas de s’inquiéter pour autant, tu sais. » La tête de Rhett bascule doucement. Non, en effet, cela ne peut pas effacer tous ses soucis d’un coup de baguette magique. « J’y travaille. » Il veut rassurer sa sœur et ne plus être un éternel boulet à sa cheville, parce qu’il est un grand frère et qu’il aimerait bien agir en tant que tel, enfin.
La proposition de rester un peu de boire un verre est répondue par la négative, sans que ce soit pour laisser Rhett de marbre. Il est grand, il est un adulte et il peut accepter un refus, il le jure. Il le jure, mais il a du mal à faire appliquer cette idée, parce qu’il est le premier à être déçu de ne pas avoir l’occasion de discuter un peu plus avec lui, comme au bon vieux temps, comme ils l’ont toujours fait. Aujourd’hui, tout est différent au point où il ne sait même pas qu’Hassan doit prendre un avion, et qu’il ignore tout autant la destination de ce dernier. « Perth. Un colloque. Et un rendez-vous avec une journaliste d’ABC WA, je ne pars que quatre jours. » Le travail, donc. Il aurait dû s’en douter, mais il pense surtout qu’il aurait dû le savoir, parce qu’à l’époque Hassan lui en aurait au moins parlé sur le ton de l’anecdote. Pour ça, au moins, cela implique qu’ils discutent entre eux, ce qui n’est toujours pas le cas malgré les mois écoulés. « Ça va être intéressant. » Il n’en sait rien. Il l’espère. Hassan a toujours été bien plus impliqué dans son travail à ABC que cela n’a jamais été le cas de Rhett - et puisqu’on lui a montré le porte, de toute façon, cela n’a plus aucune importance aujourd’hui. Il parle sans même plus le regarder, occupé à lui préparer le café qui lui sert à gagner quelques précieuses minutes d’un temps qu’il n’a de toute façon aucune idée de comment occuper. « J’ai juste pas mal de trucs à régler en parallèle du boulot, mon planning est pas vraiment conçu pour les imprévus. » S’il en avait eu le coeur, il aurait ironisé sur le fait qu’Hassan est finalement peut-être un simple humain lui aussi et pas un super-héros capable de réaliser mille actions en un temps record. S’il en avait eu le cœur, il aurait fait autre chose que simplement hocher la tête avec gravité, un peu trop soucieux de la santé de son ami et de sa propension à brûler la corde par les deux bouts. Seulement, il ne peuvent pas se renvoyer la balle et se faire du souci l’un pour l’autre à la même hauteur. Rhett garde ses pensées pour lui et il n’en parlera pas non plus à Ethel, parce qu’elle a déjà bien assez de choses à gérer de front.
« C’est une perle, même si j’crois qu’elle n’en a pas conscience. » L’ancien sportif sourit simplement. Ce n’est pas des mots qu’il ose prononcer à l’égard de sa sœur, qu’elle soit présente ou non pour les entendre, mais il n’en pense pas moins. « J’essaie de la valoriser autant que je peux. Pour qu’elle se sente pas juste comme “la soeur de” … enfin tu vois. » - « C’est ce qu’elle t’a dit ? » Elle est la soeur de, ça lui semble plutôt évident et il ne voit pas le mal là-dedans, mais il l’assimile à une mauvaise chose si jamais sa soeur en vient à se déprécier à cause de ça. Il ne risque pas de s’enlever son palmarès, son livre ou même sa page Wikipedia, mais il peut au moins être présent pour lui faire comprendre qu’elle est une personne significative aussi - toutes proportions gardées, parce qu’Ethel n’a pas sa vie qui apparaît lorsqu’on tape son nom sur Google. Et pour la première fois depuis longtemps, parce qu’il apprend enfin de ses erreurs, il se soucie sincèrement de sa petite sœur. Il n’en est pas au point où il peut réellement se remettre en question mais des efforts sont faits, un à un et pas à pas. « Et je me doute bien que personne rêve de rester “assistant de” toute sa vie non plus … Je serai le premier content pour elle, le jour où elle voudra faire autre chose. » Il hoche la tête à nouveau, tombant d’accord sans mal avec les mots de son ami, même s’il peine à envisager l’idée d’Ethel travaillant autre part. Elle est débrouillarde, mais elle n’est pas particulièrement douée pour un domaine en particulier, comme le sont Ruben et Rhett. Elle est passe-partout, Ethel, et comme toute personne passe-partout, cela se confond avec une certaine transparence. « Je sais pas si elle a vraiment d’autres projets. Ça lui permet de payer ses factures et elle s’entend bien avec toi, alors… ça lui convient, non ? » Et le non ?, il est sincèrement présent pour cueillir l’avis d’Hassan à ce sujet. Si Rhett peut faire jouer ses contacts pour dégoter un autre boulot à sa soeur il le fera, mais il ne sait simplement pas ce qu’elle pourrait souhaiter ou bien envisager pour l’avenir. Être l’assistante d’Hassan c’est déjà bien, non ? « Elle s’occupe trop des autres pour se poser la question à son sujet, je crois. » Elle cherche toujours le meilleur pour autrui et personne ne pourrait le nier, mais cela implique de s’oublier au passage, et elle est devenue particulièrement douée en la matière. « Et par les autres, je veux dire moi. » Rhett se reprend, pas le moins du monde fier de cette précision. Il est celui qui a eu besoin d’aide récemment, et elle a encore une fois été présente plutôt que de veiller à son propre bonheur. Lui qui voudrait contribuer au bonheur de sa sœur ne fait sans doute qu’y nuire. « Elle m’a parlé d’un garçon. Peut-être que ça serait une bonne chose pour elle. Je sais pas. » Il dit un garçon comme si elle n’était qu’une enfant mais ils se comprendront sans mal sur le sujet, Rhett en venant à simplement espérer qu’elle pensera à autre chose en étant avec l’homme en question et sans que ce soit la réponse à toutes choses, ce sera toujours mieux que rien. Il l’espère, du moins. |
| | | | (#)Lun 12 Fév 2024 - 8:48 | |
| It's been a long year since we last spoke. How's your halo ? Just between you and I, you and me and the satellites. I never believed you, I only wanted to. Before all of this, what did I miss ? ☆☆Fut un temps, désormais lointain, où les conférences, colloques et autres sommets divers constituaient pour Hassan la seule occasion de voir un peu de pays, à la fois le sien et ceux plus éloignés de leur pays-continent. Joanne n’avait jamais été une grande voyageuse, attachée qu’elle était à son confort et à l’aura rassurante de son quotidien, et si par amour le brun avait fini par s’en accommoder, une partie de lui avait toujours regretté de ne pas pouvoir assouvir son éternel besoin de découverte et nouveauté. Pour autant, la date de son divorce fêterait bientôt ses dix ans, et si les sentiments quant à eux avaient mis bien plus de temps à se fâner, voilà longtemps que rien ne l’empêchait plus de parcourir le monde à sa guise … Et donc presque autant de temps que l’excuse du divorce ne tenait plus la route, en somme. L’alliance ne décorant plus son doigt d’autres excuses avaient pris le relais, il y en avait toujours une, toujours mieux à faire, toujours plus urgent, toujours plus raisonnable, et au bout du compte hormis quelques escapades à Singapour pour visiter Leilani, et le fiasco de son semestre d’enseignement iranien duquel même son frère n’était parvenu qu’à obtenir des bribes de détails, conférences et colloques restaient toujours la seule excuse d’Hassan pour s’échapper de Brisbane sans avoir l’impression de céder à un caprice inutile. Et quand aurait-il eu le temps de faire tout cela, quand il prenait à peine le temps de dormir, vous aurait peut-être demandé Ethel en pure rhétorique, si on l’avait laissée faire. Elle mieux que quiconque voyait bien comme il s’épuisait sciemment, donnant l’air de courir sans cesse comme si une menace invisible lui collait au train, et le mantra restait toujours le même : Ethel faisait de son mieux, mais elle n’était pas magicienne. Cela valait pour Hassan, comme cela valait pour Rhett, à la différence que l’un semblait s’en sentir plus chanceux que l’autre, rongé par l’habitude. « C’est ce qu’elle t’a dit ? » Qu’elle aspirait à ne plus être que “la sœur de” ? Pas de façon aussi nette, c’est vrai, mais haussant les épaules Hassan avait abordé la question par une autre « T’aimerais qu’on ne parle de toi que comme “le frère de Ruben” ? » et n’avait même pas besoin que Rhett se donne la peine d’y apporter une réponse tant elle se devinait comme le menu du vendredi au self de l’université. « Je sais pas si elle a vraiment d’autres projets. Ça lui permet de payer ses factures et elle s’entend bien avec toi, alors … ça lui convient, non ? » Cela faisait beaucoup de questions sans réponses, venant de quelqu’un qui avait vécu sous le même toit qu’elle durant des semaines, et bien que l’enseignant ait un avis arrêté sur la question il avait préféré conseiller « Il faudra lui poser la question. » mais sans grand espoir que Rhett ne poursuive ses efforts jusque-là. Ce qu’il n’avait pas fait en plusieurs mois de cohabitation, il y avait peu de chances qu’il le fasse parce qu’Hassan le lui aurait suggéré. « Elle s’occupe trop des autres pour se poser la question à son sujet, je crois. Et par les autres, je veux dire moi. » Surtout lui. Et Ruben, et Hassan, et probablement d’autres, mais surtout Rhett – parce que d’eux tous, il était celui dont la corde avait brûlé le plus vite et le plus loin, durant l’année écoulée. « Lequel de vous deux a décidé qu’il était temps qu’elle rentre chez elle ? » Cela ne répondait pas vraiment à la remarque, et en même temps … sans doute un peu. « Elle me donnait de tes nouvelles, sans que je lui demande. Elle savait que j’étais trop têtu pour le faire. » Qui lui en donnerait, maintenant ? Ou faudrait-il seulement que le brun s’habitue à vivre pleinement la punition imposée par Rhett, et qu’Ethel lui permettait de contourner à demi-mot jusque-là ? Soufflant sur sa tasse de café pour la refroidir, c’est avec une mine un brin surprise que l’universitaire avait accueilli la remarque suivante : « Elle m’a parlé d’un garçon. Peut-être que ça serait une bonne chose pour elle. Je sais pas. » Non pas qu’il ne soit surpris par l’idée que le coeur de la jeune femme puisse battre la chamade pour quelqu’un, mais parce qu’il lui avait semblé que le sujet des relations sentimentales était pour Ethel un terrain miné. « C’est vrai ? » Difficile de dire si Rhett était dubitatif ou seulement désintéressé de la question, et Hassan pour sa part avait ajouté « C’est pas vraiment un sujet de discussion entre nous … On a assez vite convenu que j’évitais les sujets qui fâchent si elle en faisait de même. » mais sans pouvoir nier que sa curiosité était désormais piquée. « T’as pas l’air hyper emballé par l’idée. » n’avait-il néanmoins pas pu s’empêcher de faire remarquer, avant que son nez ne disparaisse dans sa tasse de café pour en boire une gorgée. Réflexe d’aîné un peu mal placé, peut-être … À moins que l’ancien rugbyman n’ait un peu plus à en dire que ce qu’il venait de survoler d’un ton évasif.
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| | | | (#)Mar 13 Fév 2024 - 15:00 | |
| « T’aimerais qu’on ne parle de toi que comme “le frère de Ruben” ? » Non, certes, mais il voudrait surtout lui répondre que, contrairement à Ethel, il a accompli quelque chose de sa vie de façon à ce que ça n’arrive pas. Il aime sa sœur, évidemment, mais ce n’est certainement pas pour (la non-existence de) ses accomplissements de vie. Si elle n’a pas partagé ces mots frontalement avec Hassan, Rhett se rassure seul en se disant que tout n’est sûrement pas aussi pire qu’il a pu le penser durant un instant, alors. « Il faudra lui poser la question. » Les deux protagonistes savent déjà que cela n’arrivera pas tant Rhett préfère le statu quo à toute situation pouvant lui porter préjudice. Cela ne l’empêche pas d’hocher la tête, en toute désillusion de la réalité des faits. Il aurait aimé qu’Hassan puisse lui apporter davantage de réponses mais n’a aucun mal à comprendre qu’il ne veuille pas se mouiller de trop au travers de tels sujets. « Lequel de vous deux a décidé qu’il était temps qu’elle rentre chez elle ? » - « Je l’ai fait. » Il se doute de quels sous-entendus sa question se nourrissait mais peu importe. C’est un choix qu’il assume pleinement, à défaut que cela puisse être considéré tel un choix dont il est fier. Ethel mérite de vivre sa vie de ses propres ailes sans avoir à rentrer chaque soir avec la boule au ventre parce qu’elle a pu le laisser seul toute une journée avec ses démons et ses conneries. Le pire est derrière lui, de ça aussi il est persuadé, et c’est une fois de plus un sujet qu’il vaut mieux ne pas aborder dans tous ses détails avec Hassan. A sa façon aussi, il essaie de préserver leur amitié autant que son ami, tout simplement. « Elle me donnait de tes nouvelles, sans que je lui demande. Elle savait que j’étais trop têtu pour le faire. » Et elle sait aussi que Rhett l’était tout autant pour oser faire part des petites nouvelles du quotidien, et ce malgré tout son amour pour sa propre personne. Récemment, il n’y a que peu de choses qu’il pouvait être heureux de partager avec ses proches. « Je le ferai. Peut-être pas aussi bien qu’Ethel, mais si ça peut éviter les intermédiaires… » Rien de bon n’a jamais découlé de l’utilisation d’un pigeon voyageur, encore moins alors qu’il s’agit d’un pigeon voyageur humain, pas vrai ? Si cela peut surtout permettre de préserver leur amitié et sauver ce qui peut encore l’être, alors c’est effectivement ce que Rhett fera.
Et c’est justement parce qu’il fait face à un homme qui a toujours été son ami et à qui il sait qu’il peut tout dire qu’il ose aborder le sujet du petit-ami dont sa soeur lui a vaguement parlé. Cette nouvelle n’est pas pour faire sauter au plafond le grand-frère protecteur qu’il reste, mais une part de lui veut surtout penser qu’elle sera pleinement heureuse grâce à cette nouvelle dans sa vie. Et c’est ce qui compte bien plus que tout le reste, tant qu’il ne lui brise pas le cœur. « T’as pas l’air hyper emballé par l’idée. » Il hausse les épaules, ayant bien du mal à argumenter les raisons derrière. Ce n’est qu’un sentiment, ce n’est pas appuyé sur la moindre preuve. « Tant qu’il lui brise pas le coeur, ça me va. » Tant qu’il est la personne qui rend sa petite soeur heureuse, Rhett n’ira pas contre lui, peu importe qui il est. Il en sait très peu à son sujet, ce qui ne lui permet pas de déjà trouver des points négatifs à tout va. « On verra. » Elle n’en est pas au point de vouloir le présenter à la famille, alors ce n’est sans doute pas une relation importante pour l’heure. Rhett avisera en temps voulu, si besoin il y a. Maintenant, il est au moins assuré qu’Hassan gardera aussi un oeil sur elle et sur l’état de son coeur. |
| | | | (#)Sam 2 Mar 2024 - 14:53 | |
| It's been a long year since we last spoke. How's your halo ? Just between you and I, you and me and the satellites. I never believed you, I only wanted to. Before all of this, what did I miss ? ☆☆Difficile de dire ce qui de l’inquiétude ou de la déception prédominait chez Hassan, après que Rhett ait affirmé sans sourciller « Je l’ai fait. » en estimant à l’évidence que la situation n’avait que trop duré. Que l’inquiétude de sa sœur, comme celle des autres, ne lui faisait plaisir qu’à petite dose, avant de devenir étouffante. Inquiet, le brun l’était probablement autant pour l’un que pour l’autre, là où la déception ne trouvait plus sa source que chez un seul des Hartfield – et le seul sur lequel il n’aurait jamais misé un an (disons deux) en arrière. Elle faisait son chemin chez l’un comme chez l’autre, laissait des traces qu’Hassan commençait à penser indélébiles, et privait Hassan tant de la volonté de ce qu’il pensait être la légitimité à obtenir des nouvelles de Rhett autrement que par des moyens détournés. À la façon dont l’ancien rugbyman avait répondu « Je le ferai. Peut-être pas aussi bien qu’Ethel, mais si ça peut éviter les intermédiaires … » pourtant, c’était le manque de légitimité plus encore que l’orgueil qui avait serré la gorge de l’enseignant, et l’avait finalement poussé à répondre non sans une pointe d’amertume « T’en prends plus trop non plus, alors te sens pas obligé si t’en a pas envie. » avant de plonger le nez dans sa tasse de café, profitant de terminer ce qui en restait pour ne pas avoir à soutenir le regard de Rhett. La vérité, c’est qu’en l’espace d’un an pas une seule fois son “ami” n’avait pris de ses nouvelles, ou lui avait simplement demandé comment il allait … Et que lorsqu’enfin Hassan l’avait réalisé, son orgueil s’était chargé de lui souffler à l’oreille que si lui avait continué de s’inquiéter pour Rhett durant des mois, la réciproque ne semblait pas s’être appliquée. Alors oui, peut-être Ethel était-elle sans le vouloir devenue la seule chose à encore lier les deux amis, dont la relation peinait de plus en plus à en mériter le qualificatif. Encore que, même au sujet de sa sœur, Rhett semblait prendre chaque information la concernant avec un certain recul, et un intérêt limité, peu concerné par ce qu’elle souhaitait faire de sa vie, ou par les problématiques qui pouvaient être les siennes. On pouvait donc s’étonner un peu que la simple idée que sa soeur puisse avoir rencontré quelqu’un fasse soudainement une impression aussi tiède au sportif, mais se contentant de hausser les épaules ce dernier s’en était défendu d’un « Tant qu’il lui brise pas le cœur, ça me va. On verra. » Si l’on demandait son avis à Hassan, il dirait que si Rhett espérait se voir présenter l’heureux élu un jour il avait plutôt intérêt à faire preuve d’un peu plus d’enthousiasme face à sa sœur … Mais le fait était qu’on ne lui demandait pas son avis, aussi s’était-il contenté de hocher la tête et de répondre « C’est toujours un risque qu’on est prêt à prendre, quand on décide de s’engager dans cette voie. Ça doit être qu’il en vaut la chandelle. » Et quand bien même ce ne serait pas le cas, Ethel était une grande fille qui n’avait probablement pas besoin que l’un des autres hommes qui gravitaient dans sa vie ne viennent y mettre leur grain de sel. Le café était terminé, les banalités concernant Ethel arrivaient elles aussi en bout de course, et s’éclaircissant finalement la gorge comme on cherchait une contenance, Hassan avait reposé sa tasse vide sur le comptoir de la cuisine. « Je devrais y aller, entre le trajet et le passage de la sécurité j’suis probablement déjà pas en avance. » Et si un autre jour on aurait peut-être pu lui reprocher d’enjoliver la réalité, cette fois-ci il n’en était rien, et chaque minute supplémentaire passée ici serait peut-être une minute à devoir courir et slalomer entre les voyageurs pour être certain de ne pas louper son avion. « Merci pour le café. Je préviendrai ta sœur que je lui ai laissé l’enveloppe chez toi, je pense qu’elle passera la récupérer durant le week-end. » Quant à savoir quand se présenterait une nouvelle occasion pour Rhett et Hassan de se revoir, ce dernier n’oserait plus tenter le moindre pronostic à ce sujet … Et s’il fallait être parfaitement honnête, il n’était même pas sûr d’en avoir envie.
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| | | | | | | | (rhessan #10) for blue skies |
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