using your fuel to kill

@raelyn blackwell

lieu: brisbane botanic gardens, dimension gothique.
(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
S'il était pris en train de roder dans ces environs, pour sur il serait fichu. Mais toute l’excitation résidait justement dans l’idée de se trouver ici alors qu’il n’aurait pas du, et mieux: d’agir de cette sorte en plein jour. Jusqu’à maintenant, Ruben avait du se contenter de rester cacher à l’abris de la lumière pendant trop longtemps, mais depuis que la lune était devenue éternelle et qu’elle les protégeait des rayons de l’étoile, plus aucun de son espèce n’avait besoin de se cacher pour survivre. Bien sur, leur réalité commençait à se faire découvrir, étant donné que certains de leur espèce n’étaient pas aussi discret qu’il le faudrait, et que d’autres espèces avaient rejoints la danse dans la foulée aussi; mais avec un peu de malice tout était possible.

Le labyrinthe était son point de chute du jour. D’ordinaire, Ben évitait de trop s’approcher de cette zone là, mais la curiosité était un vilain défaut, il s’était dit qu’une balade dans le coin ne pourrait que lui être bénéfique. De plus, il y avait de fortes chances pour que des âmes innocente décident également qu’une petite balade du côté du labyrinthe soit une bonne idée - était-ce ne serait-ce qu’une seule fois une bonne idée, pour un humain, de choisir un tel lieux pour se dégourdir les jambes ? Il était à peu près sur que non. En revanche, cela était une bonne idée lorsque les personnes de son espèces avaient les canines un peu trop sensibles, en manque de chair à titiller, et que la soif du sang se faisait davantage oppressante d’heure en heure.

Le - plus si jeune - homme se mit alors à arpenter les allées, à découvrir les lieux, à repérer le terrain, à - « Bonjour. Excusez-moi, demoiselle, je vous avais pas vu. » Au détour d’un buisson, il ne fut rapidement plus seul, son chemin croisant celui d’une très belle jeune femme. De suite, un sourire - lèvres closes, bien sur - traversa les traits de son visage. « Vous avez du vous perdre je pense. » Et lui commençait surtout à souligner des détails qui allaient vite le faire revenir en arrière.

using your fuel to kill
Raelyn Blackwell & @Ruben Hartfield ☆ dimension gothique

Toujours la même chose. Enfiler un corset si serré que j’arriverai à peine à respirer si j’en avais besoin, jeter un coup d’œil à la servante effrayée qui s’occupe de mes cheveux, consciente qu’un travail bâclé lui vaudra un aller sans retour jusqu’au paradis ou l’enfer puis sortir pour me mettre en quête de mon repas. Sauf qu’aujourd’hui – jour, soir, nuit, tout ça n’a plus la moindre importance depuis l’éclipse – c’est différent. Aujourd’hui, je sors en quête de ce chasseur aperçu quelques jours plus tôt, amusée par le frisson et le pouvoir des faux-semblants. Je me demande quand je me déciderai à planter mes crocs dans sa chair mais, pour l’instant, j’ai d’autres projets le concernant. Puisqu’il arpente la ville à la recherche de mes semblables, je finirai bien par tomber sur lui ; je ne connais de toute façon pas l’épuisement.

Mais ce n’est pas lui, là, face à moi, mais un de mes congénères, justement. L’odeur des miens est facilement identifiable pour une créature au flair affiné par des années de traque, un mélange de sang, de cendre et de musc. Pour les humains, elle a un quelque chose d’envoutant sans qu’il ne parvienne à clairement l’identifier mais, pour moi, elle est irritante.

Quelqu’un s’est aventuré sur mon terrain de chasse.

« Bonjour. Excusez-moi, demoiselle, je vous avais pas vue. » Un quelqu’un qui, de toute évidence, n’a pas un nez aussi fin que le mien et, d’une immobilité surnaturelle, je le dévisage sans cligner un seul instant des yeux. « Vous avez du vous perdre je pense. » Mes crocs sortis sans que je ne cherche une seule seconde à la cacher, j’esquisse un sourire en demi-teinte : carnassier et agacé. « C’est certainement toi qui t’es trompé de chemin mon grand. » Ce quartier m’appartient et je n’aime pas partager. « D’où viens tu et que fais-tu ici ? » L’éclipse, si elle a majoritairement eu des effets positifs sur mon existence – je ne me cache plus et me nourrit quand et sur qui bon me semble – a aussi attiré tout un tas de créatures avec lesquels je dois à présent partager ma nourriture.

using your fuel to kill

@raelyn blackwell

lieu: brisbane botanic gardens, dimension gothique.
(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
Peut-être finalement que la curiosité était réellement un vilain défaut, et qu’il aurait du rester dans les sentiers habituels plutôt que de s’aventurer quelque-part où il ne connaissait que trop peu les lieux. Mais la tentation de profiter d’une chair fraiche lui mettant tant l’eau à la bouche qu’il continuait d’arpenter tout de même les allées - et bientôt, il ne fut plus seul.

La beauté de la jeune femme face à lui fut ce qui le frappa en premier; elle était de celle qu’on ne peut oublier même avec les années d’existences comme certaines créatures de la nuit pouvaient accumuler. Elle était telle d’ailleurs que lorsque la blonde finit par dévoiler ses crocs à travers un sourire qui se trouvait être à l’opposé de celui de Ruben, la surprise ne fut pas réellement de mise. L’étonnement, peut-être - surtout de la part du brun de ne pas avoir su décoller plus rapidement qu’il n’était pas face à quelqu’un d’ordinaire -, mais cela tombait plutôt sous le sens en y réfléchissant bien. « C’est certainement toi qui t’es trompé de chemin mon grand. » Il sourit alors de toutes ses dents, comprenant qu’il n’était pas en danger quant à sa véritable nature ici. « Plait-il ? Je suis pourtant arrivé volontairement ici. »

« D’où viens tu et que fais-tu ici ? » - « Est-ce si important que ça ? Je veux dire, la raison de ma présence est plutôt une évidence - pour ce qui est de l’endroit d’où je viens… Est-ce important ? » Il rallongeait ses phrases et les moments allant avec, afin d’observer un peu plus longtemps celle qui se tenait face à lui. Il ne l’avait jamais croisé jusqu’alors, il en était à peu près sur, et en même temps il ne se trouvait pas dans des quartiers qu’il fréquentait habituellement. « Ne venons-nous pas tous de la même ville, au final ? » Le sourcil était légèrement haussé, son regard ne pouvant s’empêcher de faire des allées et venues ici et là autour d’eux, à l’affut du moindre bruit qui pourrait s’avérer être suspect.

using your fuel to kill
Raelyn Blackwell & @Ruben Hartfield ☆ dimension gothique

« Plait-il ? Je suis pourtant arrivé volontairement ici. » Oh, ce n’est pas que je remets en question, les nuisibles affluent dans la région à présent que l’Eclipse offre un terrain de chasse éternel et des proies à sans défense. Toutes les créatures qui, jusque-là, se cachaient des les forêts et les coins plus reculés se pressent vers les grandes colonies pour avoir leur part du gâteau. De mon gâteau, si on me demande mon avis. « C’est bien, tu vas pouvoir repartir de la même façon, comme un grand garçon. » Et de préférence, le plus tôt possible. L’hémoglobine de cette contrée m’appartient, et je n’aime pas que l’on se serve dans mon garde-manger.

« Est-ce si important que ça ? Je veux dire, la raison de ma présence est plutôt une évidence - pour ce qui est de l’endroit d’où je viens… Est-ce important ? » Je le renifle et je la sens, la marque de ceux qui n’ont pas encore beaucoup d’années à leur compteur. La créature qui me fait face est un novice, un novice qui se prend pour un lord vampire et je fais claquer ma langue contre mon palais en signe de désapprobation. « Ne venons-nous pas tous de la même ville, au final ? » - « Je me moque de savoir d’où tu viens, mon garçon. » Et je ne peux réprimer le grognement presque bestial qui gronde dans ma poitrine. « Je terrorisais les habitants de ce comté quand du sang chaud coulait encore dans tes veines. » Quand il n’était qu’un misérable humain. Ce comté m’appartient encore, selon les règles en vigueur chez ces derniers. « Tire-toi avant que je ne m’énerve. » Mais alors que je montre les crocs – littéralement – plusieurs voix d’hommes se font entendre par derrière. L’une d’entre elle crie même de façon distincte un menaçant « Ils sont ici ! » Regrettable contretemps.

using your fuel to kill

@raelyn blackwell

lieu: brisbane botanic gardens, dimension gothique.
(c): harley (gif), luleaby (codage).

***
« C’est bien, tu vas pouvoir repartir de la même façon, comme un grand garçon. » Le sourire de Ruben faiblit un instant lorsqu’elle le surnomme de grand garçon. Il n’était pas venu ici pour se faire infantilisé, et encore moins par une jeune femme. Et puis, pour qui se prenait-elle ? Il n’avait aucun compte à lui rendre, en réalité, alors pourquoi s’embêter à lui donner des réponses qui vaillent le coup d’être formulées ? Elle désirait savoir ce qu’il faisait dans le coin, d’où il venait - elle était surtout bien trop curieuse à ses yeux. Lui pouvait agir de la sorte, mais ça ne lui plaisait pas de voir qu’elle avait décidé de se permettre un comportement très proche ou similaire. « Je me moque de savoir d’où tu viens, mon garçon. » il fronça définitivement les sourcils. « Je pense pas que les surnoms comme ça soient nécessaires, mademoiselle. »

« Je terrorisais les habitants de ce comté quand du sang chaud coulait encore dans tes veines. » - « Quand du sang chaud coulait encore dans mes veines ? Oui, bien sur. Penses-tu que j’ai acquis ces crocs là la nuit dernière ? » Toute chose considéré: la nuit était devenue éternelle entre temps, mais l’idée était là. S’il y avait bien quelque-chose qui l’énervait, surtout, c’était qu’on le ridiculise de la sorte: il n’était pas un enfant. « Tire-toi avant que je ne m’énerve. » - « Oh, je ne compte pas bouger. » - « Ils sont ici ! »

Damn. Refermant les lèvres pour dissimuler ses crocs aux hommes qui les avaient repéré, il jeta un dernier regard noir à la blonde avant de porter son attention sur les hommes étant désormais à leur hauteur. « Messieurs, bonsoir. J’étais justement en train d’expliquer à cette jeune femme que de sortir seule sans accompagnant, surtout avec cette nuit qui n’en finit pas, ce n’était pas malin. Avec toutes ces bêtes qui se font voir désormais ! » Il ajouta là un rire pour parfaire le tableau, se tournant vers l’inconnue pour savoir si elle allait suivre son histoire ou si elle allait le jeter dans la gueule des loups - ou peut-être des chasseurs en l’occurrence surtout.

using your fuel to kill
Raelyn Blackwell & @Ruben Hartfield ☆ dimension gothique

« Je pense pas que les surnoms comme ça soient nécessaires, mademoiselle. » - « Mademoiselle ? » J’éclate d’un rire chaud et qui rempli la pièce. « Est-ce que tu as la moindre idée de l’âge que j’ai ? » Sur ce continent, je suis l’une des plus vieilles représentantes de mon espèce. Peut-être qu’en Europe, la maladie est répandue depuis des siècles mais, ici, elle a été apportée par les colons Européens et Américains. Oh, les indigènes possédaient bien leur créatures à eux, mais la plupart ne valent pas la peine que l’on s’appesantissent sur elle : elles ont très mauvais goût. « Quand du sang chaud coulait encore dans mes veines ? Oui, bien sûr. Penses-tu que j’ai acquis ces crocs-là la nuit dernière ? » - « Tu en as l’odeur en tout cas. » Je le toise de haut en bas. « Et les réflexes, si j’en crois le temps qu’il t’a fallu pour me sentir approcher et comprendre ce que j’étais. » Qui, il ne le sait certainement pas encore. « Oh, je ne compte pas bouger. » Mon sourire se fait plus sauvage encore, et mes muscles se tendent, prête à l’attaque. « C’est exactement la réponse que j’avais envie d’entendre. » Celle qui me permet de déchaîner ma colère sur le malheureux.

Mais à mon plus grand déplaisir, nous voilà interrompus. Et le jeunot, lâche parmi les lâches, choisi la voie des faux-semblants pour prendre la fuite. Moi, j’ai envie de sang, à présent. De sang et de violence, et si je n’arrache pas sa tête à lui, alors ça sera celle des imprudents qui nous tombent tout cuit dans le bec. « Messieurs, bonsoir. J’étais justement en train d’expliquer à cette jeune femme que de sortir seule sans accompagnant, surtout avec cette nuit qui n’en finit pas, ce n’était pas malin. Avec toutes ces bêtes qui se font voir désormais ! » Je glisse un regard en direction du brun, laisse une seconde de flottement, avant de secouer la tête. « Pleutre. » Avec une rapidité qui n’a rien d’humaine, je laisse mes crocs paraître et me jette sur le premier homme du groupe, auquel je brise la nuque avant qu’il n’ait eu le temps de dégainer son arme. Maintenant, le gamin sera lui aussi obligé de les massacrer, s’il désire survivre à cette rencontre. Si toutefois il décidait de fuir, tant mieux : cela fera plus de sang chaud pour moi.