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 (abramos #01) one of us is chained, none of us are free

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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptyLun 9 Oct 2023 - 20:36

Abraham Taylor & @Amos Taylor
And there are people still in darkness, and they just can't see the light. If you don't say it's wrong then that says it right. We got try to feel for each other, let our brother's know that we care. Got to get the message, send it out loud and clear : none of us are free, one of us are chained, one of us are free.. ☆☆


(sur la route) Il n’était pas superstitieux pour deux sous, Abe. Et malgré cela il ne pouvait pas nier que la présence, sur le parking du centre pénitentiaire, d’un chat noir observant les allers et venues ressemblaient à un mauvais présage. Adossé contre le capot de son pick-up, le Taylor profitait d’une dernière cigarette en attendant l’heure d’ouverture de l’accès visiteurs, et voilà bien dix minutes que le matou et lui se livraient à une bataille de regards sans merci, comme si tout l’équilibre du bien contre le mal se résumait soudainement à cet affrontement silencieux – Abe représentant le bien, et ce chat tout droit sorti de Ma sorcière bien-aimée représentait le mal absolu, évidemment. La queue enroulée autour de ses pattes d’un air faussement sage, la langue allant parfois lécher l’extrémité de ses canines acérées, et les oreilles en alerte pour capter la moindre de ses faiblesses, l’animal le fixait de ses yeux jaunes comme s’il cherchait à sonder son âme … Et entre nous soit dit, il n’y aurait pas trouvé grand-chose d’autre que des préoccupations liées au prochain tournoi de rodéo organisé par le ranch, ou à l’envolée du cours du prix de la bière en canette causée par l’inflation. Ça et bien sûr, le fait qu’il se trouvait garé sur le parking d’une prison, laquelle gardait enfermée en ses murs celui de ses frangins pour lesquels il aurait été le plus susceptible de monter un plan d’évasion si cela avait eu la moindre chance de fonctionner. Mais Abe n’était qu’un garagiste ascendant fermier, pas un génie du crime, et la seule option à sa disposition à l’heure actuelle résidait donc dans la possibilité de rendre visite à Amos “pour rassurer leurs parents” (officiellement) mais aussi pour se rassurer lui-même (officieusement).

Coopératif et obéissant comme rarement il lui était donné de l’être, le Taylor avait montré patte blanche à l’entrée, s’était délesté de son briquet, de la médaille qui ne quittait jamais son cou et de son téléphone portable pour laisser l’agent pénitentiaires les enfermer dans un sac en plastique, et n’avait pas bronché au moment d’être fouillé quand bien même l’envie de faire remarquer qu’il n’était pas Pablo Escobar par impertinence lui avait traversé l’esprit. Se rajoutant à la file des autres visiteurs, parmi lesquels se remarquaient tout de suite les habitués, Abe avait suivi sans broncher jusqu’à la salle où un autre surveillant les avait conduits, et s’était installé à l’une des tables de ce qui, au premier coup d’oeil, lui avait plutôt fait l’effet d’un réfectoire de collectivité que d’une salle où se mêlaient civils et prisonniers. Et malgré cela, il y avait bien un brin d’appréhension dans le timbre de sa voix lorsqu’Amos était apparu, et que lui avait échappé un « J’avais apporté des oranges, mais on me les a confisquées en même temps que la lime à ongle pour te faire évader. » destiné à dédramatiser. Son frère avait une sale mine, et si cela n’était pas une surprise, cela n’en restait pas moins un crève-cœur de pouvoir le constater de ses propres yeux. Ne jugeant néanmoins pas utile de le lui faire remarquer, par délicatesse mais surtout parce qu’il lui semblait peu probable qu’Amos n’en ait pas lui-même conscience, il s’était contenté de reprendre un ton plus sérieux pour questionner « Comment est-ce que tu vas ? » tandis que le surveillant tuait dans l'œuf sa volonté initiale de donner l’accolade à son frère. Soit, il resterait donc sagement assis, à regarder son frère en chien de faïence pour obéir à des règles stupides établies par des bureaucratiques qui devaient l’être tout autant – stupides.
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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptyMar 10 Oct 2023 - 20:32




one of us is chained,
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Abramos #&

@Abraham Taylor


Les matons ne font que leur boulot. Certains s’y collent avec zèle ou par habitude, d’autres, en revanche, ceux qui ont choisi ce métier par frustration ou à cause d’une quête ridicule de pouvoir - n’est-il pas bien maigre cependant ? - l’exécutent en se rendant coupable d’abus. C’est eux dont nous apprenons très vite à nous méfier, en particulier la veille du jour des visites. Nous en priver est de loin leur punition ultime et j’ai déjà donné. Bien sûr, je l’avais mérité. Me battre avec mon co-prévenu n’était pas bien malin. Mais, les conséquences de cette sentence n’ont pas été différentes sous prétexte que j’ai joué avec le feu. Au contraire, elles m’ont été plus pénible encore. Alors, à l’approche d’une visite de mon petite frère, j’ai veillé à me tenir à carreaux. J’ai besoin de le voir autant que je brûle d’impatience quand c’est Raelyn qui est destinée à s’asseoir dans cette pièce impersonnelle bondé d’autres prisonniers. Le rencontrer m’est nécessaire parce que j’ai besoin de m’entretenir avec lui pour diverses raisons découlant tantôt de lui tantôt de moi. La première est l’envie de lui expliquer que mon arrestation n’est qu’une mascarade. La seconde est vouée à soigner mon obssession à propos de la sécurité de ma famille. Quant à la troisième, elle relève de l’affection que nous nous portons. Elle est débordante et je sais qu’Abraham troquerait sa liberté contre la mienne. Dès lors, j’aspire à ce qu’il sache que je n’ai rien fait, qu’il peut rassurer tout le monde, qu’il n’a pas s’inquiéter puisque, exception faite de mon cocard et de la difficulté d’avoir les ailes coupées, je me porte bien. Je n’approche pas encore de la folie, j’ai juste envie de boire quoique cette réalité-là, je m’emploirai à la taire. Pas question qu’elle se diffuse parce qu’il serait tracassé. Pour Abe, tout ira bien dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que je me sorte de ce guêpier. Pour ce faire, il n’existe pas mille options : la bonne conduite et je m’y emploie. Je m’y efforce parce que je ne supporte pas être séparé des miens. Peu m’importe les brimades qu’il me faut encaisser, je tiens bon même si réprimer ma nervosité, dès lors que je suis enfin invité à rejoindre mes visiteurs, nécessite une dose de patience et une injection de tempérance, ce qui m’échappe souvent quand mes réflexes d’addict sont titillés. Par chance, aujourd’hui, ma journée fut plus ou moins calme. Je n’ai pas machinalement joué avec mon alliance même si personne ne peut lire ou comprendre le message qui renferme. J’ai pu me présenter à mon frère en lui adressant un sourire sincère sans difficulté et plus ou moins serein, ce qui n’était pas gagné. «Moi ? M’évader ? Ces gars-là voient le mal partout. Je suis bien ici, c’est comme un hôtel en légèrement moins bien. Légèrement, seulement.» ai-je feint de m’amuser, surfant sur la vague de la légèreté induite par mon frère. «Je suis content de te voir.» Et, pour le prouver, je l’aurais bien pris dans mes bras pour ensuite lui administrer une tape fraternelle dans le dos. Impossible cependant. La sentinelle veille. Le geste est déjà avorté alors je m’installe en soufflant, en soupirant mon dépit. «Ils sont plus larges avec elle. Pourtant, elle est la plus susceptible de m’apporter une lime.» J’ai haussé les épaules et j’ai forcé une grimace supposée ressembler à mon sourire précédent. La tentative est vaine : elle n’a convaincu personne. «Disons que je suis tracassé, pas pour moi, mais pour la petite, et pour ma femme aussi. Et toi ? Comment ça se passe à Kilcoy ?» Autrement dit, comment réagi maman, papa est-il déçu, Samuel désespéré d’être le frère d’un idiot et Chad, égal à lui-même, le plus susceptible de calmer la matriarche. «Je n’ai rien fait, tu le sais ça, pas vrai ? » Connait-il le chef d’accusation ? Disparition, ça doit faire peur, ça sous-entend bien plus grave. « Personne ne doit se tracasser pour moi et je compte sur toi pour passer le mot. oui ?» J’insiste en plantant mon regard dans le sien avant de détourner la conversation ou, tout du moins, le tenter. «Dis-moi toi comment tu vas… La cigarette ? Tu tiens le coup ?» Ce n’est pas futile : arrêter est nécessaire pour sa santé. Mais, comparé à mon arrestation, je soupçonne que Abe décidera que son assuétude à la nicotine et ses essais répétés pour s’en libérer sont bien peu de choses.

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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptyVen 13 Oct 2023 - 20:57

Abraham Taylor & @Amos Taylor
And there are people still in darkness, and they just can't see the light. If you don't say it's wrong then that says it right. We got try to feel for each other, let our brother's know that we care. Got to get the message, send it out loud and clear : none of us are free, one of us are chained, one of us are free.. ☆☆


Est-ce que l’on vivait moins mal l’enfermement prolongé, lorsque l’on avait vécu toute sa vie dans les rues étriquées d’un centre-ville, entre les appartements minuscules, les gaz d’échappement des voitures et le balai incessant des sirènes de véhicules de secours ? L’oppression ressentie par Abe aurait-elle été moindre en parcourant les couloirs jusqu’à la salle de visite s’il n’avait pas été élevé au grand air et habitué à n’avoir que la ligne d’horizon comme limite à ses allers et venues ? Et Amos ? Le manque de sa femme et de son bébé étaient-ils les seuls responsables de son teint papier mâché et de ses cernes creusés, ou bien en aurait-il été de même sans leur existence, du simple fait des barreaux aux fenêtres, de l’horizon bouché, et de l’impossibilité d’aller pisser ou prendre une douche sans devoir en obtenir l’autorisation préalable ? « Moi ? M’évader ? Ces gars-là voient le mal partout. Je suis bien ici, c’est comme un hôtel en légèrement moins bien. Légèrement, seulement. » L’humour de son frère ne sonnait pas aussi bien que d’habitude, mais faisant mine de ne pas le remarquer, Abe avait esquissé un brin de sourire, et secoué la tête lorsque son aîné avait ajouté « Je suis content de te voir. » Lui était content de pouvoir lui rendre visite, une chose qui n’avait pas tant coulé de source qu’il l’avait imaginé au départ, à la fois parce que l’épouse de Monsieur contrôlait jalousement ceux autorisés à inscrire leur nom sur le registre des visiteurs, que parce qu’Amos lui-même s’était à ce sujet mis quelques bâtons dans les roues. « Tu me rassures, pendant un instant j’ai cru que tu t’étais sciemment battu pour qu’on te foute une paix royale ici. » Ça n’en aurait pas l’air pour qui que ce soit d’autre qu’Amos, rompu à son humour, mais il s’agissait là bel et bien d’une manière de lui affirmer que lui aussi était content de le voir. « Ils sont plus larges avec elle. Pourtant, elle est la plus susceptible de m’apporter une lime. » avait finalement repris le prisonnier à propos de sa douce, et se contentant de hausser les épaules, Abe s’était bien gardé de faire remarquer que cela avait probablement tout à voir avec la taille de lilliputienne de Raelyn – qui s’en méfierait ?

Pendant un bref instant, le garagiste avait craint que son frère ne saisisse pas la perche tendue et se contente de répondre à sa question par un “ça va” aussi machinal qu’inexact, et si Amos avait préféré répondre à la question par une autre, au moins lui avait-il épargné la langue de bois. « Disons que je suis tracassé, pas pour moi, mais pour la petite, et pour ma femme aussi. Et toi ? Comment ça se passe à Kilcoy ? » Dodelinant la tête comme pour nuancer par avance ce qu’il s’apprêtait à dire, il avait néanmoins répondu « Les flics ont débarqué au ranch sans prévenir. Fallait voir le cirque que leur a fait Maman, un vrai dragon. » sans chercher à enrober la vérité. « J’sais pas si on lui a rendu service en l’habituant à l’uniforme, c’est clair que ça l'impressionne plus. » Mais pouvait-on seulement reprocher à la matriarche de se changer en dragon dès lors que l’on s’en prenait à l’un de ses fils ? Pour une fois, même Abe n’aurait pas eu l’idée de vouloir lui jeter la pierre. « Je n’ai rien fait, tu le sais ça, pas vrai ? » Le regard accrochant celui de son frère avec sérieux, il avait questionné en retour « Est-ce que tu m’as entendu poser la question ? » Non, tout simplement parce qu’il n’estimait pas nécessaire de la poser. Son frère avait nombre de défauts, comme eux tous, mais un assassin ? Il ne l’envisageait même pas. « Personne le pense, t’en fais pas pour ça. » Cela lui laisserait plus de temps pour s’en faire sur d’autres sujets, Abe lui faisait en revanche entièrement confiance à ce sujet, et le « Personne ne doit se tracasser pour moi et je compte sur toi pour passer le mot. oui ? » ajouté ensuite n’en était que l’illustration parfaite, étirant les lèvres du cadet en un sourire teinté d’amertume. « Ouais, parce que j’suis le Taylor qu’on écoute et qu’on croit sur parole, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? » Samuel s’en contenterait peut-être, la foi silencieuse de leur père, aussi, mais Chad et leur mère ? Ils feraient bien ce qu’ils voudraient, comme toujours, et prendre les paroles d’Abe au sérieux ne faisait pas partie de la liste. « Dis-moi toi comment tu vas … La cigarette ? Tu tiens le coup ? » C’était plutôt la cigarette qui l’aidait à tenir le coup, mais qui en serait surpris ? « J’en ai grillé une sur le parking avant de rentrer. » Il arrêterait un autre jour, peut-être, mais se laissait plus facilement corrompre par l’idée que rien ne l’obligeait à se punir simplement parce qu’un imbécile en blouse blanche était parvenu à le faire culpabiliser pendant une heure ou deux. Personne n’était au courant, et puisque ses mauvaises habitudes avaient la vie dure, personne ne le serait jamais.
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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptySam 21 Oct 2023 - 14:20




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@Abraham Taylor


J’aurais aimé l’avoir provoquée, cette bagarre. Je n’aurais eu à blâmer personne une fois enfermé dans cette pièce sombre, sans fenêtre et empestant la solitude et les remords. Je n’aurais pas eu à m’en vouloir de ne pas avoir réussi à maîtriser la colère qui m’a possédé après la visite de Raelyn. Je ne me serais pas détesté d’avoir compromis mes chances de la retrouver la semaine suivante et d’être réduit à supplier le maton de m’accorder une faveur pour finalement essuyer un échec. Certes, j’ai besoin de paix. La privation d’intimité est une épreuve douloureuse pour un type comme moi qui partage peu et qui, comme tout Taylor, est inondé par sa pudeur. Néanmoins, rencontrer mon épouse, avoir des nouvelles de ma fille et recevoir la visite de mon petit frère sont des “essentiels” pour m’aider dans cette traversée du désert. Sans cela, nul doute que je boirais le mauvais alcool qui circule dans la prison. Je tomberais tête la première dans la flaque de mon addiction et tous mes efforts pour préserver ma santé en deviendraient vains. Assurément, la présence et le soutien des miens m’est indispensable si bien que je rassure avec, dans le fond de la voix, le miel de la sincérité. « Non ! J’étais furieux.» Pour ce qui m’apparut comme de bonnes raisons étant donné que le licenciement de Callum m’agite doublement : mes angoisses à propos de la sécurité de mon épouse sont décuplées et mes promesses à l’égard de mon ami sont désormais désavouées. Au moins m’est-il offert une opportunité de les guérir en partie. Abraham a tout ce qu’il faut pour s’assurer que rien n’arrivera à mes proches. Le tout est de lui amener les choses de façon délicate, qu’il ne se sente pas pris au piège et, non négligeable, de l’instruire sur le caractère bien trempé - du béton armé - de ma dulcinée. La conversation dévie aussitôt vers elle, naturellement, parce que je ne supporte pas d’être loin de celle qui est probablement fâchée après moi. Elle en redevient mon obsession et si, sur l’heure, je ne réalise pas, je comprendrai plus tard ô combien j’ai été con, con et égocentrique, égocentrique au point de ne me tracasser que de ma petite personne et non de la peine évidente de Raelyn. La peine… Tout le monde doit être attristé par ma situation et, surprenamment, je m’inquiète de la réaction de ma mère. «Une visite des flics ? Au ranch ? Mais, pourquoi ? » Que pensait-il trouver là où je ne vis plus depuis des années ? Pensait-il que j’y avais caché le corps de Lou ? L’information me laisse songeur. Que pense-t-elle, ma mère ? Mon père est-il déçu ? S’imagine-t-il qu’il n’y a pas de fumée sans feu ? Que si l’uniforme se pointe sur les terres de mon enfance, c’est que je l’ai commis, ce crime dont on m’accuse ? «Par Dragon, tu entends qu’elle a bien failli être embarquée pour outrage à agent ?» me suis-je enquis, embêté par la demi-vérité derrière laquelle je me déroberai, le regard soudainement dans le vague de me figurer la scène que j’ai engendré malgré moi. «Avec ou sans nous, elle n’aurait de toute façon pas eu peur, mais je t’avoue que j’ai peur de ce que tu vas me raconter.» J’ai soupiré, le coeur battant faute à mon semi-mensonge, car je ne suis pas entièrement l’innocent victime d’une erreur judiciaire. «Non, tu le dis pas, mais j’avais besoin d’être sûr que c’était clair pour nous deux. » Et pour tous puisque je le charge d’adresser ce message à qui voudra bien l’entendre. «Disons que je ne sous-estime pas ton pouvoir de persuasion. Pas plus que tes capacités à être généreux et à te donner à cent pour cent quand on te confie un service… J’en aurais peut-être un petit quelque chose à te demander, un truc que je ne peux pas faire moi-même en étant ici, mais qui est important pour moi.» Il me connaît, Abe. Il sait mon aversion pour les “demandes” en bonne et due forme. Elle me met mal à l’aise. En général, j’ai tendance à proposer, à induire en l’autre, non pas pour manipuler, mais de peur d’être confronté à un refus. Nul doute qu’il saura apprécier la rareté du geste pour ce qu’il en une. «Mais, c’est certainement pas ce qui va t’aider à arrêter de fumer… Et j’en suis déjà désolé. Rae est… Comment dire…» Un nid à ennuis ? Faux ! Elle sait s’occuper d’elle et, de nous deux, elle est la plus réfléchie. L’accuser est injuste et je change mon fusil d’épaule. « Enfin, je suis… jamais à l’aise quand je sais pas si elle va bien, qu’elle est en sécurité et que je suis pas sûre qu’elle manque de rien. Depuis Micah, c’est encore pire…» ai-je avoué, mal à l’aise parce que la prochaine référence dépend aussi du drame qu’est la perte de Sofia. «Je suppose que tu vois où je veux en venir, non ? » L’inverse signifierait le sous-estimer. Or, je suis conscient de sa valeur.  

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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptyLun 30 Oct 2023 - 23:55

Abraham Taylor & @Amos Taylor
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Il s’inquiétait, Abe. Bien sûr qu’il s’inquiétait.
Mais véritable créature à sang-froid, comme l’étaient son père et le plus âgé de ses frères, le garagiste gardait pour lui ses incertitudes et ses angoisses, se donnant des airs de phare inébranlable dans la tempête qui secouait sa famille depuis l’incarcération (préventive) de l’aîné de la fratrie. Devant leur mère, qui n’avait définitivement pas besoin de ça pour que lui monte la tension, il arrondissait les angles et prenait à témoin le flegme silencieux du patriarche pour preuve que la situation n’était pas aussi alarmante qu’elle le paraissait. Devant leurs frères, il revêtait son costume de désinvolture habituel, préférant se glisser dans la peau de celui qui ne s’en faisait pas suffisamment plutôt que dans la peau de celui qui se faisait un sang d’encre. Mais au fin fond de lui-même, Abe n’était rien d’autre que le petit frère terrorisé à l’idée de voir son modèle croupir derrière les barreaux d’une prison pour toujours – ou au moins suffisamment longtemps pour que la dynamique de leur relation et celle de leur famille toute entière en soit changée à jamais. De tous les Taylor, Amos était le seul sur qui Abe pensait pouvoir compter en toutes circonstances, la réciproque s’appliquant dans une égale mesure en ce que son aîné aurait bien pu lui demander n’importe quoi. Il était le seul Taylor dont les questions et les opinions ne lui apparaissaient pas systématiquement comme des reproches ou des jugements de valeur, le seul face à qui il se sentait un tant soit peu considéré comme un égal plutôt que comme une préoccupation secondaire. Amos était le seul Taylor à véritablement trouver grâce à ses yeux, en réalité, et les années passant Abe avait cessé de vouloir se persuader que cela n’était pas suffisant, et que la norme aurait préféré qu’il ne fasse aucune préférence entre ses trois frères ; Sa mère en faisait bien, elle.

Pour autant, cela n’avait pas empêché la matriarche de montrer les crocs à ceux qui osaient seulement salir le nom de l’un de ses rejetons – ce qu’elle s’autorisait de préférence ou de favoritisme, elle ne l’autorisait pas venant de n’importe qui, et la visite au ranch d’officiers de police venus chercher des noises à son aîné n’en était que la dernière preuve. « Une visite des flics ? Au ranch ? Mais, pourquoi ? » Haussant les épaules, Abe s’en était tenu à des suppositions teintées de sarcasme « Voir si t’avais pas enterré le corps de cette fille dans la fosse à lisier, j’suppose. » À moins qu’il ne se soit agi que d’une tentative d’intimidation, pour tenter de convaincre Amos de passer à table pour éviter à ses parents d’être importunés – et à sa mère un second AVC. « Par dragon, tu entends qu’elle a bien failli être embarquée pour outrage à agent ? Avec ou sans nous, elle n’aurait de toute façon pas eu peur, mais je t’avoue que j’ai peur de ce que tu vas me raconter. » Le vrai drame ne tenait pas en son face-à-face avec la police, mais plutôt en l’air défait qu’avaient affiché le père et la mère après le départ des policiers, les Taylor laissés seuls avec leurs questionnements et leurs inquiétudes. « Mais non. » avait-il pourtant argué en donnant l’air de vouloir dédramatiser. « Mais tu la connais, elle n’est pas du genre à le garder pour elle, quand elle a quelque chose à dire. Et l’un des deux flics avait plus l’air de pouvoir être ton fils que le sien, c’est tout juste si elle ne lui a pas demandé son permis de conduire pour vérifier qu’il était bien majeur. » Alors le prendre au sérieux, avec ses trois poils au menton et son air de jouvanceau sorti d’un roman de Stoker ? Il ne fallait pas rêver. Une chose était sûre, la police n’était pas parvenue à inspirer le moindre doute quant à la culpabilité supposée d’Amos auprès du reste du clan Taylor, et le seul à encore s’en inquiéter était le principal intéressé. « Non, tu le dis pas, mais j’avais besoin d’être sûr que c’était clair pour nous deux. » Soit, et c’était désormais clair comme de la peau de vampire, aussi le cadet n’avait-il pas commenté autrement à ce sujet. Il se faisait du souci pour son frère, mais il ne se faisait pas de souci pour les accusations à l’encontre de son frère … C’était là toute la subtilité, et quand bien même Amos attendait visiblement de lui qu’il fasse passer le mot auprès du reste du clan Taylor, l’influence d’Abe était à ce sujet assez limitée. « Disons que je ne sous-estime pas ton pouvoir de persuasion. Pas plus que tes capacités à être généreux et à te donner à cent pour cent quand on te confie un service … J’en aurais peut-être un petit quelque chose à te demander, un truc que je ne peux pas faire moi-même en étant ici, mais qui est important pour moi. » Balayant la question des parents d’un seule phrase, savamment posée pour susciter la curiosité de son frangin, Amos avait planté une graine puis était passé à autre chose. Sa spécialité, aussi sûre que celle des vampires était de s’abreuver d’autrui.

La question de la cigarette était arrivée comme un cheveu sur la soupe, et aurait fait botter Abe en touche si elle était venue de la bouche de n’importe qui d’autre. Face à Amos, et poussé à l’honnêteté par le cadre assez particulier de leur discussion, il n’avait pas su répondre autre chose que la vérité – la vérité immédiate, du moins. « Mais, c’est certainement pas ce qui va t’aider à arrêter de fumer … Et j’en suis déjà désolé. » Balayant les excuses d’un signe de la main, le garagiste avait secoué la tête et froncé les sourcils avec méfiance « Développe, t’es en train de me faire flipper. » À tort ou à raison, il n’était pas encore en mesure de le dire, puisque son frère avait une fâcheuse tendance à dramatiser (parfois) un peu trop ce qui n’avait pas besoin de l’être. « Rae est … Comment dire … » Autoritaire ? Intelligente ? Caractérielle ? « Enfin, je suis… jamais à l’aise quand je sais pas si elle va bien, qu’elle est en sécurité et que je suis pas sûre qu’elle manque de rien. Depuis Micah, c’est encore pire … » Et depuis qu’il croupissait entre quatre murs dans cet endroit, probablement encore plus. Amos n’était satisfait que lorsqu’il faisait les choses par lui-même, et nourrissait depuis la perte de Sofia la certitude que ce qui ne passait pas par son contrôle était voué à péricliter. C’était l’un des rares points sur lesquels même Abe ne pouvait pas lui donner entièrement raison, et malgré tout il parvenait à l’excuser. Lorsqu’il avait demandé « Je suppose que tu vois où je veux en venir, non ? » d’un air entendu, néanmoins, le plus jeune avait laissé passer une seconde ou deux, comme s’il ne croyait pas vraiment au fait que son frère attende une réponse à sa question. « Est-ce que t’es en train de me proposer d’être la baby-sitter de ta femme ? » Cette question-là, en revanche, était purement rhétorique. « Parce que j’suis pas certain qu’elle soit emballée par l’idée, pour commencer. Et pour ce qui est de Micah, même si tu sais que je prends mon rôle d’oncle préféré très à coeur je suis à peu près sûr qu’elle a déjà une nounou qui remplit le job à la perfection. Hm ? » Il prenait le parti de tourner cela à la plaisanterie, probablement parce qu’il peinait à prendre la proposition d’Amos au sérieux. Abe avait beau ne pas vraiment connaître la femme de son frère, il doutait qu’elle ait tant à craindre pour sa sécurité qu’Amos le prétendait … Ils géraient un casino, pas la mafia locale.
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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptyLun 6 Nov 2023 - 0:41




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@Abraham Taylor

Si Abe me tire un rire, il est discret. Je n’ai pas envie d’attirer le regard d’autrui sur nous. Les gardiens ou les prévenus recevant de la visite, ils éveillent toute ma méfiance. Depuis mon arrestation, je vis sur la réserve. Je suis au taquet du moindre danger, de la moindre remarque qui pourrait déboucher sur ma colère et, par conséquent, sur une agression pour laquelle je serais désigné coupable. Je me méfie aussi de celle dont je pourrais être victime sous prétexte que l’assaillant espérait se divertir grâce aux petits nouveaux. D’autres sont arrivés après moi : j’ai heureusement perdu ce statut. J’ai aussi gommé du fond de mes yeux cette note majeure de douceur au profit du froid glacial qu’inspire un bleu mécanique. Je prends des précautions pour sortir de cette aventure le moins abîmé possible, ce qui est impossible finalement. J’ignore l’essentiel si bien que je vis dans la peur constante que le nettoyeur du Club, homme auquel Rae et moi avions confié un lourd secret, n’ait commis une erreur malgré son expérience notoire. Était-elle faite pour moi cette vie ? J’en doute. Je me suis engagé sur cette voie par amour et, en général, je ne regrette rien. Je me questionne rarement sur la direction qu’a pris mon existence sauf quand je suis forcé, si pas tout à fait de mentir, de déformer la vérité au profit de mon image ou de la tranquillité d’esprit de ma famille. Interdiction de lui certifier qu’il n’y a pas de corps enterré au ranch. Impossible de lui expliquer pour quelles raisons j’en détiens la preuve formelle. Je suis obligé de jouer au type surpris, voire offusqué, par la méprise de ces incompétents de flics. « N’importe quoi ! Si j’avais eu quoi que ce soit à cacher, je l’aurais fait disparaître en pleine mer.» ai-je toutefois déclamé en roulant des yeux. Je méprise la bêtise des inspecteurs de police, mais plus triste encore, je nourris envers moi un dédain notoire. Dieu ce que je préfèrerais être honnête avec mon petit frère. J’aimerais tant lui expliquer ce qu’il advenu de la disparue et qu’il vaut mieux pour moi que son corps ne soit jamais retrouvé. Je pourrais quitter cet enfer plus vite et rentrer auprès de ma famille étroite. Au lieu de ça, je me console de ma maigre imagination. «L’idée qu’ils aient mis les mains dans le purin m’amuse beaucoup. Dis-moi qu’ils l’ont fait.» Peu de chance. Leur but relevait de l’intimidation. Nul besoin d’être très malin pour deviner qu’il cherche à comprendre qui je suis et ce qui m’a forgé. Il essaie de m’appréhender en quête d’un mobile sérieux à l’élimination de Lou Aberline. J’en ai un bien loin des terres de mon enfance : il dort dans un appartement-témoin. «Et dis-moi comment ils vont s’il te plait.» Rapporte-moi dans le bain de quelles émotions Bill et Maggie ont nagé après cette visite discourtoise. Dis-moi s’ils m’en veulent et surtout “comment”. Narre-moi sans omission   «Ils sont en colère ?» Triste ? Furieux ? Maman tient-elle Raelyn pour responsable de mon incarcération ? Papa est-il simplement défait ? Est-ce bon pour moi d’en être informé ? N’ai-je pas en tête bien assez de tracas maintenant que Callum a été renvoyé dans ces buts par ma conjointe ?

De mes lèvres s’échappe un soupir las. Mon front se couvre de la paume de ma main. Mes yeux fixent un défaut sur la surface de la table ronde supposément accueillante. Je déteste le service que je m’apprête à réclamer à Abe. Ai-je néanmoins le choix ? N’est-ce pas l’une de ces obligations utiles à tenir le coup en dehors du mitard. La cellule est maudite par tous. Moi, elle m’apporte la tranquillité dont j’ai besoin. Je m’y installerai à demeure si, d’aventures, cela ne signifiait pas mauvaise conduite et pas de visite. «Non, il y a pas de raisons de flipper. Elle sait se montrer adorable quand elle veut.» Et, en société, c’est souvent le cas au nom des affaires. Le cas échéant, il s’agit de supporter mon cadet chargé d’une mission à risque : veiller sur elle. «Non ! Je te demande pas de la babysitter.» ai-je rétorqué trop faiblement pour être pleinement sincère. «De t’assurer que tout va bien pour elle.» Dans le fond, je suis conscient que je joue sur les mots. Apporter du soutien est une chose. Surveiller qu’aucun danger ne plane au dessus de la tête de ma complice et de notre enfant, ç’en est une autre. C’est exactement ce que des parents attendent des ados engagés quelques soirs sur le mois pendant qu’ils se remplissent la panse au restaurant. «Et, elle est pas obligée de le savoir. Tu peux faire ça très discrètement. Tu as le droit d’avoir envie de voir la petite, non ? On s’en fout de la nounou, c’est pas parce qu’elle en a une que tu ne peux pas avoir envie de passer du temps avec Micah… à l’appart. » Jusqu’ici, j’avais à peine relever les pupilles vers lui. Cette fois, je les plante dans les siennes d’être convaincu qu’elle sue de toute ma détresse, de cette peure panique d’être de nouveau seul à cause du destin - s’il en est - et de son goût pour l’horreur et pour les drames. «C’est important pour moi, Abe. Je te demande pas de me tenir un rapport détaillé sur ce qu’elle fait ou ne fait pas. J’ai confiance en elle. C’est en tout le reste que je n’ai pas confiance. » Il le saisirait, Abe. Nulle nécessité de vider mon sac au milieu de ses inconnus. «Je veux juste pouvoir dormir tranquille, savoir que s’il y avait un pépin, tu serais près d’elle pour… je sais pas… les conduire à l’hôpital ou chez le médecin. Ou je sais pas… Je ne sais même pas ce qui pourrait arriver, mais j’ai besoin de ça, tu me suis ? » l’ai-je supplié tant par le timbre que par ce masque de cocker sur mon visage. «Tu peux faire ça pour moi ?» Auquel cas je ne garantis pas que je ne quitterai pas cet établissement sain d’esprit.
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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptyJeu 16 Nov 2023 - 3:59

Abraham Taylor & @Amos Taylor
And there are people still in darkness, and they just can't see the light. If you don't say it's wrong then that says it right. We got try to feel for each other, let our brother's know that we care. Got to get the message, send it out loud and clear : none of us are free, one of us are chained, one of us are free.. ☆☆


Etait-ce de la provocation vis-à-vis des oreilles indiscrètes susceptibles de s’intéresser d’un peu trop près à la conversation, ou bien une tentative d’humour noir à laquelle Abe aurait sans doute été plus réceptif si la situation lui avait semblée moins … délicate ? Toujours est-il que le « N’importe quoi ! Si j’avais eu quoi que ce soit à cacher, je l’aurais fait disparaître en pleine mer. » rétorqué par Amos en roulant des yeux lui avait arraché un rire nerveux, pas certain que son frère se rende réellement service à fanfaronner à ce sujet, peu importe que son innocence lui semble couler de source. « L’idée qu’ils aient mis les mains dans le purin m’amuse beaucoup. Dis-moi qu’ils l’ont fait. » Non, ils ne l’avaient pas fait, ni rien consistant à poser leurs sales pattes sur quoi que ce soit ne leur appartenant pas d’ailleurs ; Si tel avait été le but, ils seraient venus à bien plus que deux, et ne se seraient pas embarrassés des politesses d’usage, peu importe qu’elles aient eu l’air de sonner faux. « Et dis-moi comment ils vont s’il te plait. » Les parents, donc. Ils en revenaient à l’essentiel, et Amos ajoutant « Ils sont en colère ? » d’un ton qu’on devinait inquiet à la ride qui se creusait entre ses deux yeux. « Pas en colère, non. » Pas ravis non plus, qu’on s’entende, mais le mot était sans doute un peu fort à l’heure actuelle – Abe ne garantissait rien quant à ce qu’il en serait une fois son frère sorti d’ici, en revanche. « Mais j’espère que t’es prêt à les entendre répéter qu’ils avaient raison en disant que le casino était une mauvaise idée. » Avis dont Amos n’aurait probablement que faire, autant maintenant qu’à l’époque de l’inauguration de l’Octopus, mais il fallait bien avouer qu’à leur mère y voyant un commerce de voyous, et à leur père persuadé que cet endroit lui attirerait des ennuis, Amos venait de donner du grain à moudre. « Essaye de te tenir tranquille, uh ? Si je leur dis que tu vas bien mais que tu ressembles à Mickey Rourke en sortant, c’est moi qui vais avoir des ennuis. » Il avait l’air de plaisanter, le ton et l’expression amusée allaient en ce sens, mais qu’on ne s’y trompe pas : il y avait un fond de vérité dans ce que venait de demander Abraham.

Et prenant le pli aussitôt, Amos avait à son tour tombé le masque de la fausse désinvolture destinée à faire croire que son enfermement n’était à ses yeux qu’une bagatelle – une prétention à laquelle personne ne croyait, sans surprise. L’air soudainement soucieux, Abe avait laissé passer le « Non, il y a pas de raisons de flipper. Elle sait se montrer adorable quand elle veut. » sans commenter, et attendu que son frère lui expose ses doléances, chaque mot le laissant un peu plus dubitatif que le précédent et le résumé qu’il en avait fait tendant à prouver à l’aîné qu’il en faisait peut-être un peu trop. « Non ! Je te demande pas de la babysitter. De t’assurer que tout va bien pour elle. » Roulant des yeux pour lui indiquer ce qu’il pensait de ses questions de sémantique, il attendait d’Amos qu’il fasse preuve de plus de persuasion pour le convaincre que sa lubie n’en était justement pas simplement une. « Et, elle est pas obligée de le savoir. Tu peux faire ça très discrètement. Tu as le droit d’avoir envie de voir la petite, non ? On s’en fout de la nounou, c’est pas parce qu’elle en a une que tu ne peux pas avoir envie de passer du temps avec Micah … à l’appart. » Croisant les bras sur son torse, le garagiste s’était appuyé contre le dossier de sa chaise en rétorquant « L’appartement dans lequel je n’ai encore jamais mis les pieds, tu veux dire ? » C’aurait – peut-être – l’air d’un reproche, mais ce n’en était pas (vraiment) un. Reste que si Raelyn ne voulait pas des autres Taylor sous son toit lorsqu’Amos était là, et Abe ne doutait pas qu’elle en soit l’instigatrice, on pouvait raisonnablement douter qu’il en soit autrement sans la présence de son compagnon. « C’est important pour moi, Abe. Je te demande pas de me tenir un rapport détaillé sur ce qu’elle fait ou ne fait pas. J’ai confiance en elle. C’est en tout le reste que je n’ai pas confiance. » Bien sûr, parce qu’Amos avait cette fâcheuse tendance à mettre ceux qu’il aimait sous cloche, et que son cadet pour sa part comprenait sans approuver. « Personne va venir t’enlever ta femme et ta fille, Amos … » avait-il dès lors tenté de lui opposer, d’un ton qu’il voulait rassurant. Peine perdue face à la tête de mule qu’était son frère, qui sortant l’artillerie lourde du regard suppliant et de la voix enrouée avait repris « Je veux juste pouvoir dormir tranquille, savoir que s’il y avait un pépin, tu serais près d’elle pour … je sais pas … les conduire à l’hôpital ou chez le médecin. Ou je sais pas … Je ne sais même pas ce qui pourrait arriver, mais j’ai besoin de ça, tu me suis ? » comme si son absence devait permettre à tous les malheurs du monde de s’abattre sur Raelyn et Micah. « Tu peux faire ça pour moi ? » Oh, qu’il le détestait lorsqu’il essayait de le prendre par les sentiments. « Mais oui, c’est bon. Me regarde pas comme ça. » L’air bougon et les bras toujours croisés, Abe avait levé les yeux au ciel et ponctué sa remarque d’un soupir. « J’lui enverrai un message. Mais j’suis pas magicien, ça sera un miracle si elle voit pas le truc venir à des kilomètres … pardon, mais t’es un peu prévisible, quand t’es comme ça. » Inquiet. Il était un peu (beaucoup) prévisible lorsqu’il laissait l’inquiétude le diriger. « Et si elle me rembarre ou refuse que je mette les pieds chez vous, je pourrai rien faire de plus. T’auras qu’à demander à Chad, c’est lui le Taylor à qui on refuse rien. » Abe, pour sa part, posait ses limites là où se situait la possibilité que Raelyn lui interdise de visiter à nouveau Amos. Ses parents comptaient sur lui, d’une part, et de l’autre la propre inquiétude du garagiste ne saurait être satisfaite par moins que la possibilité de pouvoir s’assurer lui-même que son frère était toujours en un seul morceau.
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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptyMar 26 Déc 2023 - 20:01




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@Abraham Taylor


Je ne sais pas si, à mon âge, s’inquiéter de la colère de ses parents est bien légitime. Et, le cas échéant, est-ce juste pour des questions obséquieuses ? De rite ? D’habitudes non respectées ? Epouser Raelyn n’a soulevé en moi aucune de ces interrogations. Qu’elle plaise ou non aux Taylor n’y aurait rien changé. Cette indifférence perd en superbe dès lors qu’il s’agit d’une arrestation et d’une bande de flics débarquant dedans la maison de notre enfance. L’idée qu’il m’en veuille ne me surprendrait donc pas. Pour être honnête, je crois que je suis moins inquiet par les faits ou la réaction tout évidente et prévisible de ma mère pendant et après l’événement que par cette hypothèse tenace, gluante et qui colle à la peau comme s’il n’en existait pas d’autres d’avoir déçu mon père. il a beau exprès voir l’un de ses fils à la tête du ranch, il n’a jamais caché sa fierté qu’Abe et moi ayons porté l’uniforme. Certes, il l’exprimait de cette pudeur atavique qui méprise les mots ou les accolades, mais le sentiment existait bel et bien,. Aussi n’ai-je tiré que peu de soulagement dans la réponse de ma frère. Mes traits se sont plutôt affadis, ma tête s’est baissée, on regard de gamin perdu a fixé mes doigts pianotant la table et j’ai soupiré longuement. «Ce qu’ele pense de mon gagne-pain, ce n’est pas grave. Je peux gérer.» Avoir aggravé sa santé m’aurait anéanti. «Je peux aussi te promettre que je bougerai plus d’un pouce.» Plus de bagarre, si pas uniquement pour moi ou pour l’intégrité d’Abraham, au moins pour Raelyn dont le sang deviendrait d’encre. «Par contre, je serais moins à l’aise si papa me voyait différemment.» ai-je confessé avec au fond de la voix cette preuve indéniable que j’ai besoin de savoir à quoi m’attendre, besoin de préparer au préalable chaque mot qui composera mon mea culpa… un de plus. Combien m’en faudra-t-il écrire ? Je n’ose dresser une liste. Elle s’arrête à peine je la commence. Elle s’arrête sur Rae et sur ma fille. J’ai peur pour elles. Chaque minute qui s’égraine dans ce sablier qui, ici, semble s’écouler de façon interminable, en plus d’être tourné à l’envi, je me demande si la police traumatisera la plus jeune et si elle réveillera les douleurs du passé, aussi révolu soit-il, pour la première. Ces craintes, elles se mêlent à d’autres qu’il m’est impossible d’expliquer de façon rationnelle. Je ne peux en énoncer les principes. Je ne les saisis pas bien moi-même. La seule brèche ouverte par mon anxiété vient tout juste de s’installer à table entre mon petit frère et moi. La requête, qui se frotte les mains de malice, se régale de m’entendre me débattre avec mes obsessions sans fondement. Pour sûr, je n’en mène pas large et mon frangin n’est pas stupide. Il repère l’abus dissimulé derrière mes euphémismes. Son silence est parlant et je jurerais qu’il me demande pourquoi je lui tends un tel piège.

Evidemment, assourdi par mes angoisses, je n’entends rien des conséquences de chaque indice semé par Abe. Il n’a jamais vu l’appartement ? Pas grave. «Ce sera une occasion.» ai-je osé en m’agitant drôlement sur mon siège. Ma famille est en sécurité ? Mouais. Qui pourrait me le promettre ? Qui s’y risquerait après que, plus rembruni, je réplique graement : «C’est ce qu’on m’a dit aussi quand Sofia a voulu partir pour Brisbane.» Qu’ajouter à présent ? Le dialogue est presque rompu et si j’assure que cette faveur, j’en ai bien besé le prix… si je parle de mon sommeil et de ma tranquillité d’esprit avec sincérité, je me permets tout de même un «Je ne veux rien sous-entendre, Abe. Désolé pour ce que je viens de dire. Jamais je ne te culpabiliserais…» Jamais pour rien et moins encore pour ce rae qui m’a frappé. «J’essaie juste de t’expliquer. » A priori, mon regard de cocker aura contribué à faire mouche, sans quoi je ne m’ébaudirais pas de pressentir un “ok, tu as gagné”. «non, mais oui, elle se doutera, elle n’est pas bête, mais elle ne t’en voudra pas à toi. Elle sait. Elle me connaît. Et si tu arrives à savoir si la perquisition a été correcte, elle n’en sera que plus indulgente vis-à-vis de moi. Je ne te demande pas de faire comme si un lapin te sortait d’un chapeau, même si je serais content que tu y arrives. Je reste conscient des limites. » Mon sourire, bien que toujours afadi, finit par s’élargir. «Elle ne te jettera pas non plus. Elle respecte que ma famille est aussi celle de Micah.» Tout dysfonctionnel les Taylor puissent-ils être…. Evidemment, je ne suis pas idiot. Je la perçois l’amertume un rien trop récente à propos de Chad pour ne pas me faire tiquer. «C’est grâce à ses supers bonnes manières d’homme de la ville, ça, mais c’est pas une médaille sur un veston. Vous vous êtes pris la tête, c’est ça ? » J’ai retenu de justesse un encore. Au lieu de ça, j’ai renchéri, soucieux de ne pas être le seul sujet à discuter ed notre rencontre, qui sera trop brève, et parce que je déteste qu’Abe soit tracassé. «Pourquoi ? Il s’est passé un truc ? Il a dit ou fait quelque chose qui t’a tapé sur les nerfs ? » ou quelque chose de trop ? Tout n’est que question de paires de lunettes finalement, de celles qu’on enfile quand on observe les conflits entre ces deux-là.

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Message(#)(abramos #01) one of us is chained, none of us are free EmptyMar 19 Mar 2024 - 10:45

Abraham Taylor & @Amos Taylor
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Il y avait des choses que seuls Amos et Chad pouvaient se permettre de faire sans que le courroux de leurs parents – de leur mère, surtout – n’en devienne aussitôt éternel. Samuel et Abraham, pour leur part, ne bénéficiaient pas des mêmes largesses et ne pouvaient surtout pas se permettre la moitié de ce que pouvaient faire l’aîné et le benjamin de la fratrie sans devoir en tirer les conséquences. Imaginer un seul instant que Samuel ait pu se lancer dans le business prospère des jeux d’argent, ou qu’Abe se soit pointé à un repas de famille au bras d’un bel intello aux pommettes taillées à la serpe ? Impensable, et pour autant Amos pouvait quant à lui tirer les ficelles d’un casino et Chad amener son Jules à la table du repas dominical sans qu’on y trouve à redire … L’incarcération de l’aîné de la fratrie, dès lors, n’était qu’une nouvelle preuve qu’Amos était capable de repousser les murs en termes de tolérance, l’inquiétude ayant depuis longtemps pris le pas sur la colère chez le père et même chez la mère, pourtant jamais la dernière pour les reproches. « Ce qu'elle pense de mon gagne-pain, ce n’est pas grave. Je peux gérer. » s’en était d’ailleurs défendu Amos d’un ton un peu égal, avant d’ajouter « Je peux aussi te promettre que je bougerai plus d’un pouce. » dans ce qu’Abe espérait être une preuve de bonne volonté. Il connaissait trop bien l’impulsivité de son frangin néanmoins, ils avaient ce trait en commun, mais il n’avait pas d’autre choix que de croire que les résolutions d’Amos suffiraient temporairement à le tenir loin des ennuis – ou au moins loin de plus d’ennuis. « Par contre, je serais moins à l’aise si papa me voyait différemment. » Le regard d’Abraham s’accrochant à celui de son frère en silence, et un tas de mots semblaient y être passés sans avoir besoin d’être prononcés. Ce n’était pas que l’avis de leur père importait plus que celui de leur mère, en réalité : mais les avis de William Taylor étaient moins sujets à ses humeurs du moment que ne pouvaient l’être ceux de son épouse, chaque désaccord et chaque approbation semblant lui venir du fin fond des tripes, et se révélant de taille à façonner la suite de ses relations avec son entourage. « Je pense qu’il attend de pouvoir avoir une discussion avec toi. En face-à-face … Tu sais comment il est. » Du genre à économiser ses mots, et à estimer qu’ils valaient mieux que d’être jetés à la va-vite au téléphone ou dans une lettre qu’il ne saurait pas par quel bout prendre.

Il aurait de toute manière fallu être aveugle pour ne pas voir (et savoir) que le gros de l’inquiétude qui rongeait Amos à petit feu n’était pas dirigé vers les Taylor mais bien vers son épouse et leur fille – des priorités qu’Abe lui-même ne pouvait qu’imaginer à défaut de les expérimenter, mais dont il ne doutait pas pour autant de la légitimité. Chez Amos, elles étaient néanmoins teintées de l’incapacité qui avait toujours été la sienne à de poser en spectateur, et à remettre entre d’autres mains que les siennes les choses (et les gens) qui lui tenaient à cœur. « C’est ce qu’on m’a dit aussi quand Sofia a voulu partir pour Brisbane. » Comme à chaque fois que son prénom était prononcé, la mention de Sofia avait jeté un froid sur la conversation, et le regard d’Abraham jusqu’ici planté dans celui de son frère était allé s’écraser sur la table, où ses doigts trituraient machinalement l’une ou l’autre des marques d’usure sur le bois. « Je ne veux rien sous-entendre, Abe. Désolé pour ce que je viens de dire. Jamais je ne te culpabiliserais … J’essaie juste de t’expliquer. »« Je sais. » Et parce qu’il savait, Abe se garderait aussi de tenter de raisonner Amos quant au fait que ce qui était arrivé à sa première née n’était pas une fatalité amenée à se reproduire avec la suite de sa progéniture. La seule chose actuellement à sa portée, en réalité, était de céder aux demandes de son aîné, ne fusse que pour lui tranquilliser (un peu) l’esprit. « Non, mais oui, elle se doutera, elle n’est pas bête, mais elle ne t’en voudra pas à toi. Elle sait. Elle me connaît. Et si tu arrives à savoir si la perquisition a été correcte, elle n’en sera que plus indulgente vis-à-vis de moi. Je ne te demande pas de faire comme si un lapin te sortait d’un chapeau, même si je serais content que tu y arrives. Je reste conscient des limites. » A demi convaincu, le garagiste se contentait pour l’heure d’accorder le bénéfice du doute à son frère, de même qu’il était prêt à l’accorder à la mère de Micah, quand bien même le « Elle ne te jettera pas non plus. Elle respecte que ma famille est aussi celle de Micah. » ajouté par Amos ne trouvait qu’un écho moyennement réceptif. « On verra. » Elle restait seul maître à bord tant qu’Amos était enfermé, et malgré toute sa volonté ce dernier ne pourrait rien y faire tant que la situation n’évoluerait pas en sa faveur.

Du reste, si Abe ne parvenait pas à obtenir de Raelyn ce qu’Amos lui demandait, il leur resterait toujours la possibilité de s’en remettre à Chad, bien plus rompu au fait d’être celui à qui rien ne saurait être refusé. « C’est grâce à ses supers bonnes manières d’homme de la ville, ça, mais c’est pas une médaille sur un veston. » n’avait alors pas manqué de faire remarquer l’aîné, un positionnement bien facile à tenir lorsque l’on n’était pas celui qui depuis leurs naissances à tous les deux était sans cesse comparé à Chad dès que l’occasion se présentait. « Vous vous êtes pris la tête, c’est ça ? » Quoi de nouveau sous le soleil ? Rien, et pour cette raison la seule réponse apportée par Abe à la question de son frère avait été un haussement d’épaules et un soupir évasif. « Pourquoi ? Il s’est passé un truc ? Il a dit ou fait quelque chose qui t’a tapé sur les nerfs ? » La dernière remarque lui arrachant un éclat de rire narquois, le cadet avait questionné « Plus que chaque fois qu’il ouvre la bouche, tu veux dire ? » A ce stade, c’était l’existence toute entière de Chad qui tapait sur le système de son frère. « Rien. C’est juste qu’il daigne foutre les pieds au ranch deux fois par an mais que quand c’est le cas faudrait se plier à ses suggestions comme si c’était un seigneur de retour de croisades. » L’égocentrisme de leur cadet n’était ni une surprise, ni une nouveauté – simplement un trait de sa personnalité avec lequel il fallait apprendre à composer, art subtil dans lequel Abe n’avait jamais entrepris le moindre effort. « Laisse tomber, c’est pas important. Concentre-toi sur le fait de sortir d’ici, pour commencer. » Le reste pouvait attendre, et l’intégralité du clan Taylor ne trouverait pas d’apaisement tant que l’aîné de la fratrie ne serait pas sorti de cette cage à lapins judiciaire.
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