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 I wanted to be your unintended ♦ ft. Constance

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Message(#)I wanted to be your unintended ♦ ft. Constance EmptyLun 26 Oct 2015 - 20:46




   


Constance & Gabriel
I wanted to be your unintended...
La nuit tombe tout doucement et je regarde par la fenêtre le ciel s'assombrir. C'est affreux de penser qu'en ce moment, à Londres, le soleil en est à un tout autre stade qu'ici. Pire, je réalise que le froid me manque. On est à la fin du mois d'octobre, novembre va nous envelopper de son manteau de gel habituel... enfin il devrait le faire. Mais il n'en fera rien. Car ici les gens sont bien trop occupés à se dorer la pilule au soleil. Ici la vie est supposée être un bain de soleil toute l'année. Je me retourne et regarde autour de moi, bien trop heureux d'avoir enfin trouvé mon havre de paix, même dans cette ville si... superficielle. J'ai besoin de me rattacher à quelque chose qui me soit familier. Et évidemment je n'ai rien trouvé de mieux que cette pièce. De toutes celles du musée, je n'aurais pas pu en choisir une autre: ici ils entreposent des reproductions d'oeuvres du Tate Museum. Mieux encore, j'ai découvert quelques peintures qui sont des oeuvres originales d'un de mes compatriotes. Je m'assieds lentement sur le banc rembourré de ce velours rouge qui plaît tant aux décorateurs de musées. Le temps passe très lentement pour ceux qui détestent ce genre d'atmosphère mais pour moi... les musées sont presque mon endroit préféré. Tout d'abord il y a les grandes bibliothèques, celles des époques anciennes où il suffit de mettre un seul pied pour avoir le sentiment d'avoir pénétré dans un autre monde. Ensuite il y a le manoir Heathcliff, un manoir bien britannique qui regorge de passages secrets, d'armoiries médiévales, de vaisselle outrageusement chère... bref, mon chez-moi. Et ensuite viennent les musées. Celui-ci n'en est pas un des meilleurs mais j'aime malgré tout son côté apaisant. Même dans cette ville insipide, il peut y avoir quelques petites choses merveilleuses. Et en parlant de cela, j'en vois une qui rentre en ce moment même dans la pièce. Nous avions rendez-vous cet après-midi à l'université mais j'ai dû annuler. Le travail me prend parfois de court et je mentirais si je prétendais que je n'adore pas ça. Mais j'ai vraiment pensé que par conséquent je ne verrais plus Constance aujourd'hui. Je regarde l'horloge murale et constate qu'il est passé 21h, le musée devrait déjà être fermé. Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'annonce pour me demander de sortir?

Je me lève galamment pour accueillir Constance et je vois son sourire se moquer de mes bonnes manières. Je passe maladroitement ma main dans ma nuque et constate que cela accentue son sourire: elle connaît tous mes tics, c'en est affligeant. "Je ne pensais pas que tu viendrais." En annulant notre entrevue j'avais mentionné la possibilité que je vienne faire un tour au musée après le travail, lui laissant ainsi la possibilité de se joindre à moi si elle le souhaitait. Elle ne m'avait rien répondu et j'en avais déduit qu'elle ne viendrait pas. Pourtant je suis resté jusque maintenant. Cela indique-t-il que j'avais tout de même un faible espoir? Mes espoirs existent-ils encore pour de bon en ce qui la concerne?

Sur son visage je remarque qu'elle n'est pas totalement à l'aise et soudain les lumières s'éteignent. Ils ferment. Non, je regarde au dehors dans un geste spontané et quel n'est pas mon malaise aussi: ils ont fermé. Un homme normal se ruerait vers le gardien qui s'éloigne dans le sentier principal pour lui crier que nous sommes toujours ici mais je n'en fais rien. Au lieu de cela je me retourne vers celle qui a toujours été ma complice de crime et lui souris de mon sourire le plus entendu. "Tu le savais qu'ils avaient fermé quand tu es entrée n'est-ce pas?" C'est à peine une question. Je la connais suffisamment pour savoir qu'elle est venue en connaissance de cause. Je la soupçonne même d'être venue expressément pour cela. Mais comme elle ne pouvait pas savoir que je serais toujours là, cela ne tient pas la route. Comment a-t-elle su d'ailleurs? Instinctivement je sors mon portable de ma poche et découvre que je n'ai pas de signal. Si elle a essayé de me joindre, elle a pu en déduire que j'étais toujours ici... cela devient tordu, et connaissant Constance, très plausible. Tout en replaçant mon téléphone dans sa poche, je contourne le petit siège central et m'adresse à Constance: "Tant qu'à être ici, seuls..." je marque un temps d'arrêt pour contempler son visage, ses traits et ses réactions "... autant en profiter." Je me rapproche d'elle tout en gardant la maîtrise de ma personne et cela m'en coûte bien plus qu'un rein. Une fois près d'elle, je soulève une des mèches qui retombent sur son profil pour murmurer à son oreille avec provocation "Un cache cache ça te tente?" Mon sourire doit défigurer mon visage. Je sais que j'ai tendance à afficher une face arrogante quand je suis fier de moi et là c'est le cas. Je sais aussi que tout cela ne me ressemble qu'à moitié. J'ai toujours été joueur mais avec elle j'étais plutôt suiveur. Or j'ai toujours aussi réprimé ma personnalité avec Constance afin d'être ce qu'elle avait besoin que je sois: son ami. Cependant aujourd'hui, je ne suis plus exactement le même. Je suis moi et j'ai décidé que m'autoriser à être un homme libre ne pouvait faire de mal à personne. Et si notre amitié en pâtit, alors c'est triste à dire mais tant pis.  


   
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Message(#)I wanted to be your unintended ♦ ft. Constance EmptyDim 1 Nov 2015 - 22:45


I WANTED TO BE YOUR UNINTENDED
GABRIEL & CONSTANCE

Je cours, je cours sans m’arrêter, à grandes bouffées. Je m’évade, je pars loin de mes problèmes. Je crois que si je pouvais arriver jusqu’à un port, là où un bateau m’emmènerait sur une île déserte je ne pourrais qu’être mieux. Ma vie a été incroyablement mouvementée ce mois-ci. Je n’ai jamais connu ça avant. Même la préparation de mon mariage n’a pas connu autant de rebondissements. Je ne sais d’ailleurs pas comment je fais pour me lever chaque matin, comment je fais pour vivre quand tout me pousse à partir. Je cours, le soleil se lève à peine. Je contemple l’horizon au loin alors que mes foulées se font de plus en plus pressées. Les endorphines se propagent dans mon organisme, je me sens légère, j’ai l’impression que je vais m’envoler. La course dure une bonne demi-heure avant que je ne me décide de retourner à mon modeste appartement. Le flot des travailleurs me ramène à la réalité, je n’ai plus ma place parmi ces gens désormais. Je ne fais absolument rien de mes journées et malgré ça, des malheurs me tombent encore sur la tête. Je pousse la porte de l’immeuble et monte les escaliers menant au premier étage d’un pas décidé. Je pénètre dans mon appartement, que j’ai pris soin de nettoyer la veille. Je file prendre une douche et en ressors vêtue d’un peignoir. Je regarde mon téléphone, pas de message, rien, pas d’amis. Comme d’habitude en somme. Je respire un grand coup puis ouvre le tiroir de la console principale de mon salon. J’en sors une petite boite en carton ainsi qu’une feuille de papier contenant des instructions. Je ne peux plus me défiler, je dois agir avant qu’il ne soit trop tard. Et l’ignorer ne fera qu’accentuer ma peur, je le sais. Je lis le papier et surprends mes mains en train de trembler. Le médecin m’avait tout expliqué il y a deux jours. Il m’avait donné un premier médicament, celui qui est sensé titiller l’ovule fécondé en moi. Il avait ensuite noté précautionneusement les étapes suivantes. Je dois prendre deux autres médicaments, sensés expulser l’embryon cette fois-ci et me débarrasser pour de bon de cet être indésiré. Je reprends ma respiration une nouvelle fois et ne peux m’empêcher de me mordiller la lèvre. Pour la première fois depuis longtemps, j’ai la boule au ventre. Je suis terrifiée. Je vais chercher un grand verre d’eau et m’assois ensuite sur mon grand canapé, les deux gélules dans la main gauche. Des larmes perlent dans mes yeux meurtris, je suis sur le point de rompre définitivement le lien qui m’unissait à Loghan. Le plus fort des liens, le lien du sang. Je secoue la tête et avale les deux médicaments d’une traite. Je m’allonge ensuite et me laisse aller dans un tourbillon de chagrin. Je ne me suis jamais sentie aussi mal. J’ai mal d’avoir ôté la vie d’un être qui méritait d’exister, d’un être innocent alors que moi, je ne devrais même pas être là. Je soupire, véritablement abattue par ce que je viens de faire. Je finis par m’endormir, c’est la meilleure chose à faire dans ce genre de situation. La sonnerie de mon portable finit par interrompre mes rêveries quelques heures plus tard. Il est près de midi. Gabriel m’a envoyé un message, me demandant si j’étais libre cet après-midi et si j’étais partante pour le rejoindre à l’université. Comme au bon vieux temps. Je frotte mes yeux encore rougis de tristesse puis lui réponds que je serai là. Je n’ai plus le droit d’être absente de sa vie, maintenant qu’il est revenu. Ce coup du destin m’a prouvé qu’il ne sert à rien de vouloir échapper à telle ou telle chose. Tout finit par nous rattraper un jour ou l’autre. Je me décide à manger quelque chose. Il faut bien que je subvienne à mes besoins primaires, sinon je ne serai vraiment plus que l’ombre de moi-même. J’attrape une banane, un yaourt et mange le tout sans grand appétit. Je remarque alors que je suis toujours en peignoir après qu’un frisson m’ait parcouru. Je me lève difficilement de mon tabouret, une douleur aiguë au ventre me tiraillant sur le moment puis me dirige vers ma chambre, où j’enfile un simple jean et un pull en coton léger. Je soupire ensuite avant de hausser les épaules. Je ne sais que faire, je ne sais comment m’occuper. Plus rien n’est pareil depuis que j’ai donné ma démission à Loghan, depuis qu’il m’a annoncé qu’il valait mieux qu’il ne fasse plus partie de ma vie. Il y a eu cette soirée d'Halloween, où je me suis véritablement défoulée, où j’ai pu mettre mes ennuis de côté l’espace d’un court moment en compagnie de mon ancien meilleur ami. Puis plus rien, le calme plat, le retour à la mornitude de mon existence. Je décide de m’allonger sur mon lit et de bouquiner. Madame Bovary, un classique que j’adore lire et relire. Je me laisse littéralement emporter par le bouquin jusqu’au moment où je reçois un nouveau message de Gabriel, m’annonçant cette fois-ci qu’il n’était plus disponible cet après-midi. Je soupire, déçue de ne pouvoir me changer les idées avec celui qui est le plus apte à me faire fuir de ce triste quotidien. Il me laisse ensuite sous-entendre qu’il irait probablement faire un tour au musée après sa journée de dur labeur. Je pose mon téléphone sur ma table de nuit sans lui avoir répondu, l’amertume de ma déception prenant l’avantage sur mes bonnes manières. Je passe le reste de ma journée à errer sans but, sentant le bas de mon ventre travailler et me provoquer quelques douleurs au passage. Il est près de vingt-et-une heure quand l’idée d’aller surprendre Gabriel traverse mon esprit. Je sais qu’il est de ceux qui passent des journées entières dans les musées, de ceux qui ne sont jamais pressés, de ceux qui apprécient la beauté à sa juste valeur. Je sais qu’il doit surement être assis devant un tableau rempli de sens et qu’il doit se demander à quoi pensait l’artiste en créant son oeuvre. Et cette pensée me fait sourire. Je me dis qu’y aller ne me coûte rien, que de toute façon personne ne m’attend nulle part et que je ne peux pas lui en vouloir de m’avoir posé un lapin quelques heures auparavant. Je me dis ensuite que s’il n’est pas là, j’irai dans un bar, pour noyer ma peine dans un verre de gin. J’enfile un manteau, des bottines confortables et prends la direction de Toowong. Arrivée devant le musée, je remarque qu’un gardien rôde afin de fermer les différentes entrées. Je jette un rapide coup d’oeil sur ma montre. J’ai cinq minutes pour me frayer un passage et voir si Gabriel est bel et bien à l’intérieur. Je marche d’un pas léger et réussis à me faufiler par une porte entrouverte. Je me déplace comme une évadée de prison, que j’aurais très bien pu devenir si… Enfin, là n’est pas le propos. Je fais rapidement un tour par les galeries principales et finis par apercevoir Gabriel tel que je l’imaginais. Le voir ainsi me décroche un large sourire. Je m’approche à sa hauteur et il finit par se lever en me voyant. « Je ne pensais pas que tu viendrais. » Je hausse les épaules. Je me suis décidée sur un coup de tête, sur la fulgurance d’une idée. « Il faut croire que je tenais vraiment à te voir… » Je souffle cette phrase dans un murmure alors que les lumières s’éteignent autour de nous. Gabriel, surpris, commence à tourner la tête et finit par comprendre qu’il est l’heure de la fermeture. Je lui lance un regard complice. « Tu le savais qu'ils avaient fermé quand tu es entrée n'est-ce pas? » J’opine de la tête et lui joue un air faussement innocent. Il rit face à mon mauvais jeu d’actrice puis dit: « Tant qu'à être ici, seuls... autant en profiter. » Je le fixe, amusée par son comportement. Je retombe une nouvelle fois dix-ans en arrière. Il s’approche ensuite un peu plus de moi pour murmurer à mon oreille, ce qui déclenche une série de frissons inopinés sur ma peau frêle. « Un cache cache ça te tente? » Je lui lance un grand sourire en remarquant son air satisfait. « Et comment! » Il a toujours su trouver les idées qui nous permettaient de nous évader. Une fois de plus, il réussit là où beaucoup d’autres ont échoué. Je le regarde d’un air défiant. « Qui commence à compter? »

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Message(#)I wanted to be your unintended ♦ ft. Constance EmptyLun 2 Nov 2015 - 15:16




   


Constance & Gabriel
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La vérité c'est que j'ai tellement eu du mal à faire face à tout ce que je ressens, à m'habituer à ma vie ici, à mes nouvelles perspectives et à mon nouvel entourage, que... je me retrouve assez paumé quand on me replonge dans mon passé. Là où Gabriella me fait me noyer dans des eaux de culpabilité, Constance m'immerge dans des océans d'incertitudes rageuses. Je ne sais plus quoi penser ni si penser est une bonne idée. Du coup, ce que je préfère c'est d'être seul, loin de tout le monde et n'avoir rien à faire. Par conséquent, je pense que cela ne m'aurait pas gêné de me retrouver bloqué tout seul dans ce musée. Mais il n'en est rien car la belle Constance est arrivée, juste à temps. Mais juste à temps pour quoi? Pour me provoquer à lui montrer des facettes de moi qu'elle ne connaît pas. Des facettes qu'elle a dû entrevoir il y a de cela des années mais dont elle a dû oublier l'existence parce que... je les avais vite enterrées pour pouvoir être cet ami parfait dont elle m'avait donné la fonction.
Ses mots me percent le coeur. Elle tenait vraiment à me voir? Pourquoi? Dois-je poser la question ou faire comme si elle n'avait rien dit? "Vraiment? Pourquoi donc voulais-tu me voir moi en particulier?" Je rajoute des éléments dans ma question afin de la forcer à s'ouvrir à moi. Mon amie me manque malgré tout. Je déteste l'appeler ainsi mais au bout du compte c'est ce qu'elle était: mon amie. Et elle me manque autant que me manquent les sentiments que j'avais pris l'habitude de cacher. Il fut une époque où nous nous disions tout, ou du moins où elle me disait tout. Je veux savoir pourquoi son visage semble si fatigué ce soir. Je veux savoir ce qui traverse ses pensées en ce moment. Je veux savoir ce qu'est devenu la Stance dont j'étais si éperdument amoureux.
Elle frémit légèrement lorsque je me rapproche d'elle et cela me donne des ailes. Je ne crois pas vraiment avoir un pouvoir sur elle, mais me faire des films en ce moment est la seule chose que j'ai pour me réjouir un minimum. Je décide donc d'interpréter la situation en ma faveur, je décide de jouer des circonstances comme j'en ai envie. Elle ne se défile pas et cela m'arrache un sourire sournois. "Très bien, je savais bien que tu étais joueuse." Il y a de l'ironie dans ce que je dis car d'une certaine manière, sans même le savoir, elle a longtemps joué avec moi. Ou peut-être s'en doutait-elle et jouait-elle donc avec mes pieds? Je chasse l'idée de mon esprit. "Oh oh, tu te caches Stance, tu te caches! Et gare à tes fesses si je te trouve." Mon ton est toujours aussi décontracté. Et en vérité je le suis. Ce contexte c'est le mien, c'est tout ce que j'ai toujours été sans pouvoir m'affirmer. Je me retourne sans lui laisser le temps de trop protester et je m'écrie calmement: "Oh au fait, tu as dix secondes." Je ris faiblement et entame tout de suite mon décompte "1,2,3,4,5,6,7,8,9,10! J'arrive!"  


   
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Message(#)I wanted to be your unintended ♦ ft. Constance EmptyMer 4 Nov 2015 - 23:00


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GABRIEL & CONSTANCE

Je ne sais pas si je tenais réellement à le voir, mais il fallait que je me change les idées. Et puis, s’il n’avait pas été au musée, je serais probablement allée me défouler dans un bar, pour évacuer le stress qu’est devenue ma vie et oublier tous mes tracas. Quoique, je pense que le voir va me faire le plus grand bien. À en juger par son humeur taquine aujourd’hui, je ne doute pas que je vais pouvoir m’amuser. Et puis, quoi de mieux que de passer une nuit dans un musée? Cela nous permettra de découvrir de nombreuses choses, et de peut-être nous redécouvrir l’un l’autre. Je suis quand même heureuse qu’il ait décidé de ne pas me tenir rigueur de mon départ, de mon abandon. Nous avons passé l’éponge après avoir été boire un verre ensemble lors de son retour dans ma vie. C’était d’ailleurs bien la seule chose positive qui me soit arrivé ces derniers temps. Alors je ne peux que me réjouir de la perspective de cette soirée ensemble. « Vraiment? Pourquoi donc voulais-tu me voir moi en particulier? » Je hausse les épaules en lui souriant. « Disons que tu es la seule personne qui pourrait me redonner le sourire en ce moment… » C’est vrai, si seulement il savait toutes les tuiles qui me tombent dessus, il éprouverait surement énormément d’empathie à mon égard. Mais bon, je n’en ai pas besoin. Je n’ai besoin de l’empathie de personne, je m’en sors bien toute seule. Il me scrute, me regarde, il remarque que quelque chose ne va pas chez moi mais ne dit rien. Je crois qu’il me connaît assez que pour comprendre qu’il ne faut pas insister avec moi, qu’il faut que l’eau coule sous les ponts, qu’il faut attendre que je me confie de moi-même. Il me propose alors une petite partie de cache-cache d’un air particulièrement malicieux, sûr de lui. Je suis étonnée mais ravie de la proposition. Je sens que cet endroit magnifique regorge d’une multitude de cachettes et il me tarde de m’essayer de les trouver. Je lui exprime ma réjouissance et il se rapproche un peu plus de moi. « Très bien, je savais bien que tu étais joueuse. » Je lui lance un petit sourire en coin. « Et je ne sais pas si tu le sais, mais je suis également mauvaise perdante! » Je lui fais une moue innocente avant de lui demander qui doit compter en premier lieu. « Oh oh, tu te caches Stance, tu te caches! Et gare à tes fesses si je te trouve. » Je soutiens son regard qui me défie et l’observe se retourner. « Oh au fait, tu as dix secondes. 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10! J'arrive! » Je m’éclipse en silence pendant son décompte et monte les escaliers en marbre d’un pas décidé. Mon ventre me tiraille légèrement mais je n’y tiens pas rigueur tant l’excitation du moment me déconnecte de la réalité. Je finis par pénétrer dans une salle abandonnée du public et presque pas éclairée. J’y découvre des peintures emballées et des sculptures dispersées un peu partout de manière électique. Je me cache entre deux d’entre elles et ramène mes jambes à mon cou pour prendre le moins de place possible…


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Message(#)I wanted to be your unintended ♦ ft. Constance EmptyDim 8 Nov 2015 - 15:45




   


Constance & Gabriel
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Je la connais. Je la connais trop bien que pour tomber dans le piège facile qu'elle me tend inconsciemment. Alors que toute autre personne sauterait les yeux fermés dans la banalité, alors que tout autre lui demanderait avec intérêt pourquoi elle semble si abattue, je sais que ce n'est pas le moment. Il y a des signes sans équivoques, des signaux qu'elle envoie secrètement et que je décèle toujours aussi facilement. Constance c'est ma... moitié. Je la connais par coeur. Je lui souris et fixe mon regard dans le sien avant d'ajouter "D'accord, j'ai compris ma tâche du jour! Et je l'accepte Capitaine Allen!" Sur ce ton léger qui contraste avec la gravité de ce qu'elle semble ressentir, j'essaie moi aussi de lui communiquer que je n'ai pas changé. Je ne m'imposerai pas à elle, je ne la forcerai pas à se dévoiler. Pourtant je souffre. Une part de moi me dit qu'elle est dans cet état à cause de cet homme qui était chez elle le jour de son anniversaire. Ce même gars qui l'accompagnait à la soirée d'Halloween. Ce gars que je ne serai jamais: celui qui fera souffrir son coeur. Mais je prends sur moi, car nous ne pouvons pas être deux à souffrir en même temps, cela serait trop intolérable.

Elle accepte mon invitation au jeu et une petite voix en moi sautille. En vérité je suis toujours un enfant à l'intérieur. "Nous ne grandissons jamais vraiment, jamais pour de bon n'est-ce pas?" J'évite d'en rajouter sur son côté mauvaise perdante, je ne le connais que trop bien. Et moi aussi je suis très mauvais perdant. Mais je le lui ai toujours caché de mon mieux. Mon domaine de prédilection étant celui des sentiments. Là-bas, elle ne savait même pas que je m'encadrais dans la catégorie des participants. Je commence à compter  tandis qu'une certaine forme de tension m'accapare. Je l'entends prendre les escaliers et m'y engouffre dès que j'ai fini mon décompte. J'entre dans une salle d'exposition qui est totalement vide. Elle ne peut être ici. J'en ressors aussitôt et remarque une porte mal fermée de l'autre côté du couloir. J'avance à pas feutrés et pénètre dans la pièce. L'éclairage y est très faible et je distingue à peine où je mets les pieds, l'endroit parfait pour se cacher. Surtout lorsque l'on voit à quel genre de pièce j'ai affaire: une sorte d'entrepôt interdit au public. Des tas d’œuvres sont entassées et cachées sous des bâches ou autres draps de protections. Je suis certain qu'elle est ici. J'avance tout doucement et tourne autour des vieux meubles qui prennent la poussière. Puis au milieu des ruines, je vois une oeuvre bien spéciale, une chère à mon coeur. Ses cheveux lui tombent dans le dos et elle est recroquevillée pour prendre moins de place. Ainsi postée entre ces deux statues, on pourrait la confondre avec un de ces édifices en pierre. J'avance vers elle tout doucement pour la surprendre et m'accroupis avant de lui dire avec joie "Il semblerait que j'aie gagné!" Elle sursaute et retourne ce visage dont je suis tellement amoureux vers moi. Ses traits m'hypnotisent toujours autant, même dans la pénombre. "Qu'ai-je gagné au juste?" Nos visages sont à quelques millimètres l'un de l'autre et cette proximité m'ôte mon oxygène. Je me redresse avant de réaliser que dans notre version du cache-cache on est supposé courir vers le point de comptage et crier notre victoire avant l'autre si l'on veut prétendre avoir gagné. Je la vois qui prend les devants et me dépasse. Je cours derrière et la retiens par le bras, trébuche malencontreusement sur un drap, ce qui me force à chercher à freiner ma chute en m'appuyant sur la porte qu'elle s'apprêtait à ouvrir. Je tombe presque sur elle dans ce geste qui pourrait paraître une tentative de la retenir prisonnière ici.     


   
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Message(#)I wanted to be your unintended ♦ ft. Constance EmptyDim 6 Déc 2015 - 15:01


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GABRIEL & CONSTANCE

Il n’y a aucun bruit, aucune lumière. En temps normal, je me délecte du silence mais là, je ne sais pourquoi, il me semble pesant. Je suis presque angoissée, recroquevillée et seule dans cette pièce depuis une bonne poignée de minutes déjà. J’ai presque envie que Gabriel me retrouve rapidement pour ne plus sentir cette atmopshère froide environnante m’engloutir. Je frissonne littéralement, mon corps tremble tout à coup. Je ne sais expliquer ce qu’il se passe, mais mon corps me joue des tours à cet instant précis. J’entends ensuite des bruits de pas se rapprocher et le souffle saccadé de Gabriel me cherchant dans la pièce. Je soupire en silence de soulagement avant de remarquer quelque chose d’on ne peut plus intriguant… Une minuscule tâche de sang, en-dessous de mes jambes recroquevillées. Je regarde autour de moi avant de poser délicatement ma main sur mon pantalon. Humide. J’ouvre la bouche, comme choquée d’apprendre que cette malheureuse goutte de sang provient de mon corps frêle quand Gabriel vient me surprendre. Je tressaille et lui lance un regard profond. Sa voix me semble lointaine et nos regards se fixent pendant une bonne poignée de secondes, avant qu’il ne brise une nouvelle fois le silence. « Qu'ai-je gagné au juste? » Je recouvre mes esprits et remarque que nos visages ne sont désormais plus qu’à quelques millimètres l’un de l’autre. Je me redresse et fais mine de courir jusqu’au point de départ, espérant qu’il ne me rattrape pas. À vrai dire, j’aimerais m’enfuir mais ma raison me pousse à au moins saluer mon vieil ami. Il me court après et finit par se trébucher en me retenant presque. Je passe mes bras sur les siens et lui lance un sourire timide. « Tu n’as rien perdu de ta maladresse, mon cher ». Il se redresse et passe sa main derrière sa nuque, mal à l’aise. Je me cambre ensuite, une crampe au ventre venant m’assaillir de plein fouet. Gabriel est surpris et se demande ce qu’il se passe. Je lui prétexte une intoxication alimentaire. « Je… je crois qu’il vaut mieux que je rentre pour me reposer… » Il est déçu, mais il comprend. Il me propose même de me raccompagner chez moi. J’accepte et lui promet devant mon modeste immeuble que ce sera partie remise… Ou pas.

+ FIN DU SUJET

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