@Raelyn Blackwell

Le personnel doit souvent être renouvelé, au manoir. Il faut dire que les humains se désèchent rapidement et que la Comtesse ne prend pas le temps de bien s’occuper d’eux, contrairement à Lily qui a bien évidemment acquis un statut à part. Ce n’est pas un reproche que sa dame de compagnie lui tient ; elle n’oserait pas dire quoi que ce soit de négatif au sujet de sa maîtresse. La Comtesse est bonne avec elle, elle lui donne un rôle qu’elle n’a jamais eu auparavant. Elle lui donne de l’importance, elle lui offre son regard. Elle lui parle, tout simplement. « Madame veut-elle que je lui peigne les cheveux pour ce soir ? » Qu’elle les lui peigne, qu’elle les lui coiffe. Elle le fait régulièrement, elle en a pris l’habitude et est la seule à pouvoir le faire. Les autres servantes sont renouvelées chaque semaine, de toute façon. « Vous devez être resplendissante pour ce soir. » Ce soir, où elle lui donnera le secret de l’immortalité, comme elle le lui a promis. Ce soir, où Lily gagnera enfin la récompense de plusieurs années passées à ses côtés, à jamais se plaindre, à vanter sa gloire et ses pouvoirs.

Pour faire la discussion, Lily ajoute quelques mots d'un ton neutre. « Les fidèles de La Lune seront nombreux. » Tous ceux qui vouent eux aussi un culte à la Comtesse, ils savent ce qu’elle a promis à sa dame, et ce à quoi ils pourront peut-être aspirer eux aussi un jour, s’ils sont assez bons pour le mériter. De deux doigts, elle balance gracieusement en arrière ses longs cheveux d’ébène. « Besoin de vous désaltérer, Madame ? » Elle n’aime pas boire à même son poignet, elle trouve cela trop disgracieux, alors Lily a appris il y a longtemps à lui offrir uniquement l’artère de son cou, éternellement généreuse en nutriments.

win - elle a invité quelques personnes. (50)
so close - elle a invité quelques personnes. (100)
fail - elle a invité quelques personnes. (200, dont le maire)

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Raelyn Blackwell & @Lily Beauregard ☆ dimension gothique

Dans mes appartements, assise face à la coiffeuse, je contemple le vide que me renvoie le petit miroir qui ne sert plus depuis longtemps. A quoi bon posséder jeunesse et beauté éternelle si je ne peux jamais contempler mon reflet qu’à travers les yeux des autres ? Si je ne peux pas, comme les humaines les plus vaines. Moi aussi, je voudrais pouvoir observer ma peau laiteuse et plus lisse que celle d’un nouveau-né et mes yeux dits envoûtants. Je voudrais pouvoir constater l’absence de marques du temps sur ma peau ou mon teint diaphane mais, malédiction pour une femme aussi vaniteuse et narcissique de moi, cela m’est inaccessible. Alors je m’entoure de petite créatures faibles et sans défense pour qu’en plus de me nourrir, elles me le répètent tous les jours que le Malin fait. « Madame veut-elle que je lui peigne les cheveux pour ce soir ? » - « Hum ? » Surprise par l’intervention de la brune qui me sert depuis des années maintenant, je relève les yeux vers son reflet à elle, bien existant. « Ah oui, mes cheveux. Fais-moi ces tresses Lily allemandes que tu sais si bien faire, s’il te plait. » La formule de politesse n’est qu’illusoire. L’humaine n’a pas de pouvoir dans cette relation, elle n’en a jamais eu. « Vous devez être resplendissante pour ce soir. » - « Ce soir ? » Je lève un sourcil surpris : le temps n’ayant pas de prise sur moi, j’en ai perdu toute la notion. « Les fidèles de La Lune seront nombreux. » Ah. C’est ce soir donc. Que ne faut-il pas pour trouver du petit personnel. Il faut dire que j’épuise rapidement les ressources et, si la brune à mes côté fait figure d’exception, si je me suis toujours retenue jusque-là de lui prendre une goutte de trop de liquide vital, c’est parce que j’apprécie la façon dont, adroite de ses mains, elle parvient à coiffer ma crinière de façon toujours plus audacieuse. Mais seigneur du mal, qu’est-ce qu’elle peut être agaçante.

« Besoin de vous désaltérer, Madame ? » Déjà, la brune dégage sa nuque ornée de dizaines de cicatrices et marques plus fraîches de morsures. Je glisse une main au creu de ses reins dans un geste qui pourrait être sensuelle, mais qui n’a vocation qu’à retenir son corps lorsque ses forces l’abandonneront temporairement. Mes crocs s’enfoncent dans sa chair comme dans du beurre et je la sens s’affaisser, retenue par mon bras dans son dos. Lorsque je la libère, je lève les yeux au plafond et ferme mes paupières profitant quelques secondes de l’euphorie que le sang frais et chaud provoque sur moi. « Va te nettoyer. » Aucun fidèle ne voudra devenir domestique dans cette maison si elle se présente avec la nuque couverte de sang. Moi, j’essuie le coin de mes lèvres avec un mouchoir en tissu posé sur la coiffeuse.

Mes pas me portent jusqu’à la fenêtre, et je ne peux m’empêcher de laisser échapper un grognement en voyant la foule de gens amassés sous ma fenêtre. Sont-ce des villageois venus me chasser ? Non, je n’observe aucune fourche ou fusil. « Lily ? » Mon ton est déjà menaçant. « Dis-moi que ça - » Je désigne du menton les fidèles sur le parvis de la propriété. « Ce ne sont pas tes quelques amis. »

« Ah oui, mes cheveux. Fais-moi ces tresses Lily allemandes que tu sais si bien faire, s’il te plait. »
« Bien Madame. »

Elle les lui demande régulièrement, et c’est tout aussi régulièrement que Lily s’adonne à la tâche, coiffant ses cheveux avec le plus grand soin. Ce n’est que lorsque sa maîtresse est plus belle et ravissante que jamais que Lily lui propose de se désaltérer à même ses propres veines ; le genre d’invitation qui ne se refuse pas. L’instant suivant, c’est Lily qui ferme les yeux par habitude, ne ressentant plus la moindre douleur depuis longtemps lorsqu’elle enfonce ses canines dans sa chair, sa délicatesse ni lenteur. « Va te nettoyer. » Elle hoche à peine la tête, ses forces au plus bas. Une main l’aide à se retenir contre la coiffeuse, et elle obtempère la seconde suivante, le pas chancelant mais prompt la menant jusque dans sa chambre personnelle pour qu’elle se nettoie près du lavabo de fortune.

Lily n’a besoin que de brèves minutes pour se nettoyer, habituée à l’exercice du sang sur la serviette qu’elle nettoie avec soin. Un peu d’eau, et le tour est déjà joué. « Lily ? » Ses pas la menaient déjà à nouveau vers la Comtesse, mais elle presse un peu plus la démarche en l’entendant. « Dis-moi que ça - Ce ne sont pas tes quelques amis. » Lily tend le cou et le porte sur la cour, où les premiers fidèles arrivent déjà. « Oh non Madame. Ils ne sont pas encore tous présents. Ce ne sont que les premiers, ne vous en faites pas. » Elle rétorque dans un sourire: elle a prévu une petite foule pour assister au spectacle, tout de même. Un tel Miracle ne pouvait se passer dans l’anonymat. « Tout le monde doit connaître votre générosité, Comtesse. J’ai fait en sorte que le mot se répande parmi les fidèles. » Son sourire est vivace. « Voulez-vous leur dire un mot avant le début de la cérémonie ? Ils ont beaucoup entendu parler de vous. » Lily n’a pas été avare en détails.

win - quelqu'un aperçoit Lily à travers la fenêtre et tout le monde se met à murmurer.
so close - quelqu'un aperçoit Roinli à travers la fenêtre et tout le monde se met à murmurer son prénom.
fail - "Comtesse" est le seul mot que la foule en liesse scande déjà.

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« Bien Madame. » L’obéissance de la domestique est habituelle, puisqu’elle a toujours été d’une déférence rare à mon encontre. Elle cherche l’immortalité, la jeune femme, elle fait partie de ces allumés, persuadés que nous sommes une race supérieure – là-dessus, ils ont raison – et que nous devons être vénérés. Ils aspirent à devenir nos garde-manger, rien ne les honore plus qu’une créature comme moi se nourrissent de leur sang et ils espèrent tous un jour le recevoir, ce fameux baiser du vampire.

Nourrie, je me sens prête à affronter la tâche ingrate de les choisir, ces futurs élus qui ne seront rien d’autre que du petit personnel qui, un jour où je le déciderai, finiront sous mes crocs. Ce sera le cas de Lily aussi, lorsque je me serai lassée d’elle, et elle n’aura pas le droit de goûter mon sang en retour pour être transformée. Elle nourrit des espoirs infondés, la pâle brune. Et à en croire la foule qui s’amasse sur ma propriété, son heure viendra plus vite que je ne le soupçonnais. Déjà, la colère monte en moi. « Oh non Madame. Ils ne sont pas encore tous présents. Ce ne sont que les premiers, ne vous en faites pas. » Je me tourne vers elle, un air sévère sur le visage. « Tout le monde doit connaître votre générosité, Comtesse. J’ai fait en sorte que le mot se répande parmi les fidèles. Voulez-vous leur dire un mot avant le début de la cérémonie ? Ils ont beaucoup entendu parler de vous. » - « Ma générosité ? » Est-ce une plaisanterie ? Est-elle aussi folle qu’elle en a l’air ? Moi qui pensait que c’était un masque, un qu’elle portait pour se protéger d’un quotidien trop compliqué à supporter pour son faible esprit. « Ce que je vois, c’est tout un village qui pourrait raser ce château et détuire tout ce que j’ai construit si l’envie leur prenait. Et tu me dis que c’est toi qui les as menés ici ? » Je m’approche d’elle d’un pas alors que les bruits de la foule nous parviennent. Ils scandent mon nom, un plutôt mon titre. « Fais les disparaître. Tout de suite. »


win - Lily va mourir dans d’atroces souffrances et agoniser pendant des heures.
so close - Lily va souffrir mais au calme.
fail - Lily va mourir sur le coup

« Ma générosité ? » La Comtesse n’est évidemment pas sourde, et pour cette raison Lily ne prend pas la peine de répéter ses mots, bien qu’elle n’en pense pas moins. Elle va lui offrir la vie éternelle, n’est-ce pas là la preuve ultime de générosité ? Une preuve tellement belle et tellement immense qu’elle reste considérée comme une chimère impossible pour le reste du commun des mortels ? Lily, elle, sait qu’elle la touche déjà du bout des doigts. Dans quelques heures, elle la vivra. « Ce que je vois, c’est tout un village qui pourrait raser ce château et détruire tout ce que j’ai construit si l’envie leur prenait. Et tu me dis que c’est toi qui les as menés ici ? » Ce n’est qu’à partir de cet instant que Lily commence à douter de ses intentions et, surtout, du fait qu’elles soient partagées par la Comtesse. Elle n’est pas aussi heureuse qu’elle devrait l’être. Mais la foule scande pourtant son nom, alors que pourrait-elle espérer de plus ? « Non, c’est… Madame, ils sont là pour vous. Ils savent que vous avez du pouvoir. » Ils ne veulent pas du mal au château, évidemment. Ils ne veulent pas de mal à la Comtesse non plus: qui mangerait la main qui le nourrit ?

« Fais les disparaître. Tout de suite. » - « Je ne peux pas, Madame. » Et puisqu’elle ne semble pas apprécier la réponse, Lily rajoute rapidement quelques mots. « Ils veulent vous entendre. Ma parole n’a aucun poids. On peut tout simplement avancer la cérémonie, ils partiront ensuite. » Tout ce qu’elle peut espérer, c’est que la Comtesse ne s’y oppose pas de trop, parce que Lily ne fait que répéter la vérité: sa voix n’a aucune force, ce n’est pas pour elle que tout le monde s’est amassé devant le manoir, et c’est pour cette raison qu’elle tente de mener la marche jusqu’à l’entrée de l’édifice, tout en observant d’un coin de l’oeil inquiet la Comtesse et ainsi s’assurer qu’elle la suive.

win - « Bonne nouvelle ! La Cérémonie vient d’être avancée. »
so close - « La Comtesse souhaiterait s’adresser à vous. »
fail - Elle n’a le temps de rien dire, Roinli elle est saou - lée.

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Raelyn Blackwell & @Lily Beauregard ☆ dimension gothique

« Non, c’est… Madame, ils sont là pour vous. Ils savent que vous avez du pouvoir. » Des centaines de personnes sont rassemblées face à ma demeure, un cauchemar qui prend des airs de réalité à cause de cette petite idiote et elle est là, à me parler de pouvoir ? Mais que sait-elle du vrai pouvoir ? Comprend-t-elle qu’à l’instant où je me suis réveillée immortelle, l’être humain en moi était mort ? Qu’un démon avait pris sa place et que, si d’aventure elle subissait le même sort, ce n’est pas elle Lily qui vivrait des jours éternels mais une engeance du diable qui aura pris le contrôle de son corps ? Les disciples de la Lune sont des crétins, tous autant qu’ils sont. Et ce soir, pour les empêcher de révéler à quiconque mon identité ou l’emplacement de mon château, un massacre sera commis.

Alors je la laisse parler. Je respire profondément, avant de rouvrir les yeux et de planter mes pupilles rouges – je ne cache plus ma nature profonde – dans les azurs bleus de l’humaine. « Rassemble-les dans la grange. » Je lui adresse un sourire tout ce qu’il y a de plus faux. « Je vais leur parler, si c’est ce que tu veux. » Et elle s’emballe, la petite idiote. Elle ose attraper ma main pour me guider jusqu’à ces inconscients qui ignorent ce qui va leur arriver d’ici un instant. Je dégage ma main de la sienne, mais je lui adresse un sourire rassurant. « Allez, vas-y. Faisons ça tout de suite. »

« Bonne nouvelle ! La Cérémonie vient d’être avancée. » Elle est pleine d’espoir, aveuglée par sa folie et, pendant qu’elle guide les moutons à l’abattoir, je demande à un jeune écuyer effrayé à qui je promets la vie sauve en échange de son service rendu de disperser de l’essence tout autour de la grange, et discrètement. Une fois que c’est chose faite, je rejoint Lily qui attend, un sourire béat sur le visage. « Ferme les portes, je veux faire une entrée fracassante. » Je m’adresse au jeune page qui s’exécute puis détale sans demander son reste. « Tu avais raison de les faire venir ici, Lily. » Je joue avec cette petite idiote et, dans le même temps, je sors une allumette que je craque. Avec elle, j’enflamme une torche accrochée à côté de la porte d’entrée. « Recule. » Je le lui dis avec froideur, avant de jeter la torche sur la porte qui, imbibée d’essence, s’enflamme immédiatement.

J’attrape le poignet de Lily et le serre d’une force surnaturelle. Hors de question qu’elle prenne la fuite et, pendant des heures durant, elle écoutera avec moi le cri de ces innocents qu’elle a condamnés. Moi, je jubile. Les hurlements me mettent en appétit et, une fois qu’il ne reste plus que des cendres, j’attrape la brune avant de planter mes crocs dans sa nuque. Cette fois, je n’ai pas l’intention de lui laisser une seule goutte de sang. Cette fois, elle ne se relèvera pas.

RP terminé