(logan city :: logements)


Au volant de ta voiture, direction Logan City. Tu suis le GPS car c’est la première fois que tu vas dans la nouvelle demeure de Birdie Cadburry. Jamais tu n’aurais imaginé qu’elle devienne propriétaire un jour. Depuis tout petit tu vois son tempérament d’oiseau volage et elle a bien changé ton amie. Mais elle a changé dans les meilleurs des sens. Ne serai-ce pas plutôt qu’elle s’est dévoilée, qu’elle s’est trouvée ? Et cela au bout de trente et quelques rotations de la Terre autour du soleil. Vous n’êtes pas de ceux qui s’encombrent à compter les années qui passent. Il faudrait déjà que tu te mettes à fêter ta naissance comme il se doit de ton côté. Les anniversaires n’ont jamais été ta tasse de thé et encore moins depuis que tu es le dernier de ta fratrie à pouvoir le faire.

Le GPS se met à parler pour t’indiquer un virage serré à prendre très prochainement. En face de toi se trouve le nom de la rue, Daisy Hill Road. La route devient un peu plus champêtre et tu comprends déjà, à partir de là, que cette maison va être bien plus à l’image de ton amie que celle où elle était avant. On pourrait limite croire qu’on se trouve vers Elimbah plus que Brisbane. Naturellement tu continues de rouler jusqu’en bas du chemin où se dévoile après quelques longs mètres, le célèbre van de ton amie d’enfance. Depuis ta voiture, tu peux deviner l’immensité du terrain autant que celle de la maison. Une fois le moteur coupé, tu sors du véhicule, tu le verrouilles et tu marches les quelques mètres qui te séparent de l’entrée. Birdie est déjà là, devant la porte grande ouverte, les bras fièrement levés telle une pinup qui présente le plus gros lot d’un jeu télévisé. Amusé, tu es déjà en train d’hocher la tête en sa direction pour montrer ton approbation. Tu en serais presque jaloux, car tu es passé pas loin de ce bonheur là toi aussi. Mais non. Tu chasses bien vite ces pensées de ta tête car le sourire sur le visage de ton amie mérite d’y être et tu es sincèrement heureux pour elle.  

« J’ai mis plus d’une heure à venir. Est-ce qu’on est toujours en Australie ? » Evidemment que tu commences à dire une connerie malgré tout. Y’a ton sourire de petit con sur tes lèvres. Elle ne pourra pas te prendre au sérieux et c’est tant mieux car il ne le faut pas.


@Birdie Cadburry

Elimbah a été une petite parenthèse de tranquillité. Revenue brune de ton séjour et les batteries rechargées à bloc, tu es de nouveau la pile que tu sais être. A faire mille choses à la fois et à penser à mille fois plus de trucs encore. Tu regrettes fort de ne pas avoir plus de bras, d’yeux, de mains. Si tu pouvais te multiplier, ça serait très pratique. Tu bouges à droite et à gauche, que ce soit en ville ou à la maison. Tu ne restes pas en plus d’une heure, à part quand Jordan a décidé de te bloquer dans ses bras. Là, tu t’avoues vaincue. Autrement, tu restes fidèle à toi-même ; tu vas voir tes proches pour les inviter à l’ouverture. Ou tu les reçois. Aujourd’hui, c’est Asher qui vient et t’es encore plus excitée. Asher est une figure fraternelle si proche que c’est comme si t’accueillais Elwyn chez toi. Ou Will. Les deux ne sont pas là. T’évites d’y penser. C’est toujours une pointe d’amertume et un pincement au cœur de réaliser que Will lui-même ne sera même pas là. Il t’a dit qu’il avait encore “des choses à faire” là où il était. Il t’en dit tellement peu que t’en viens à croire qu’il te cache quelque chose.

Mais c’est le sourire aux lèvres et l’esprit loin de Will (autant que ton meilleur ami peut l’être physiquement) que tu attends Asher. Tu te dois d’attendre tes invités à l’extérieur car soit ils ne trouveront pas soit ils finiront par se perdre. T’as pensé à mettre un grand panneau lumineux à l’entrée. Pas certaine que Jordan approuve l’idée. Enfin la voiture de ton ami apparaît. Quand il en sort, tu prends la pose pour lui montrer la maison. Pas en mode Will Smith, non, en mode bien plus féminine et drôle que ça. « J’ai mis plus d’une heure à venir. Est-ce qu’on est toujours en Australie ? » Tu lâches un petit rire avant d’aller le prendre dans tes bras en guise de salutation quand il arrive à ta hauteur. “T’es en terre cadburien-fisher ici, fais gaffe. Faut passer la douane et tout ça.” Evidemment que tu rentres dans son jeu. Tu passes devant, toute excitée, en refermant la porte derrière lui. “T’aurais pu te garer ici.” Que tu dis en parlant du chemin qui monte un peu plus haut dans la propriété. “Mais tu vas pouvoir admirer le jardin! T’as vu comme il est grand ? Bon, il est pas encore comme je veux qu’il soit mais… T’as vu ce terrain ?” Non, Birdie, il n’a pas encore vu mais il peut apercevoir, c’est certain. Le petit chemin a même un petit pont qui a une belle vue de hauteur sur le quartier et la ville au loin. “Regarde-moi ça. J’ai vraiment du mal à croire qu’y a ça à Brisbane.” Aussi perdu au milieu de nulle part. “Par contre, si tu fais pas de commentaires positives sur mes cheveux, je vais être très vexée.” Même Asher ne peut pas le louper. Mais évidemment que t’en rajoute un peu. En secouant notamment ta tête sous le pif de ton ami.

Elle est si souriante, c’est très beau à voir. Elle a les cheveux brun mais tu n’en fais pas état plus que ça. Birdie a toujours été une originale et tu n’es pas surpris de la voir avec un si grand changement sans préavis. Elle te prend dans ses bras et tu réalises que ça fait longtemps que tu ne l’as pas vu la petite Cadburry. Car oui tu es un peu plus grand qu’elle. De pas beaucoup. Certes. Mais c’est quand même le cas, il faut le noter, c’est rare que tu sois plus grand que quelqu’un. “T’es en terre cadburien-fisher ici, fais gaffe. Faut passer la douane et tout ça.” Elle entre dans ton jeu et vous êtes deux enfants. Tu la suis. “T’aurais pu te garer ici.” Tu regardes d’où elle fait allusion. Tu sauras pour la prochaine fois. Tu découvres. Tu visites. Tu es là pour ça. “Mais tu vas pouvoir admirer le jardin! T’as vu comme il est grand ? Bon, il est pas encore comme je veux qu’il soit mais… T’as vu ce terrain ?” Tu fais oui de la tête en regardant autour de toi. « Je vois ouais. On est au milieu de la forêt. » “Regarde-moi ça. J’ai vraiment du mal à croire qu’y a ça à Brisbane.” Ca change de Fortitude c’est certain.

“Par contre, si tu fais pas de commentaires positives sur mes cheveux, je vais être très vexée.” Ah voilà. Elle le mentionne toute seule. « J’ai cru que c’était une perruque. » Tu dis en allant tirer un peu sur ses cheveux pour voir si ça tient bien. Tu le fais vraiment pas fort, elle ne va pas souffrir. « Ah nan c’est du vrai. » Tu constates vu que ses cheveux de se sont pas défait de sa tête. « La prochaine fois je te vois avec la boule à zéro ? » Tu proposes car peut être qu’elle se laissera tenter par le challenge. Et puis tu remets ton focus sur la maison car elle est absolument magnifique. « Vous avez gagné au loto ? » Car la demeure est époustouflante.

« Je vois ouais. On est au milieu de la forêt. » Quand même pas mais tu vois l’image. C’est vraiment en pleine nature, quoi. C’est toujours époustouflant de le réaliser. C’est à toi tout ça. A Jordan aussi mais t’as une partie à toi. Après la signature du local, tu n’aurais pas pensé que ça puisse être possible de nouveau. Et cette fois est encore mieux puisque c’est ton endroit pour vivre. Il faut juste espérer que tu ne t’en lasses pas, hein. Not a chance. Il y aura toujours des coins pour t’émerveiller. Pour l’instant, t’es tellement dans ta petite bulle que tu ne penses pas être possible d’être lassée.

« J’ai cru que c’était une perruque. » T’es à deux doigts de passer de la petite fée au dragon en entendant ça. T’exagères un peu. Rien qu’un peu. T’es outrée, avec de grands airs surjoués. Asher n’est qu’un petit con, c’est pas nouveau. Et toi, tu cavales toujours autant à ses conneries. Et tu pousses un léger cri quand il tire tes cheveux. « Ah nan c’est du vrai. » “Et alors, même si c’est une perruque, j’ai envie de savoir si ça me va!” D’ailleurs, Asher dit toujours rien sur ce sujet - y’a pas à dire, même s’il n’aime pas qu’on le souligne, il ressemble bien à son frère pour être aussi pénible. Dan, si tu nous entends. « La prochaine fois je te vois avec la boule à zéro ? » T’hausses une épaule. “Peut-être, qui sait. Ca pourrait m’aller aussi.” Mais est-ce que tu pourrais vivre sans cheveux ? Mmh, c’est une autre question, ça. “T’aime bien ?” Car tu veux vraiment avoir son avis, oui oui.

« Vous avez gagné au loto ? » Que ton ami demande à juste titre en regardant la bâtisse. “Kinda.” Tu réponds en remontant le petit chemin. “J’crois que les dommages et intérêts ont pas mal aidé pour l’achat. C’est Jordan qui gérait tout ça, j’ai juste apporté ce que je pouvais.” En tant qu’ancienne Miss Météo et n’ayant jamais eu vraiment besoin de dépenser un péco en loyer, en meubles ou en fringues, t’avais encore un peu de ressources après l’achat du local. Mais moins que les assurances et autres dommages plus intérêts. “On a même une dépendance qui est genre à 10 min de la maison principale.” Tu pointes la direction. “Et en faites, la maison était pas chère parce qu’il s’est passé des trucs affreux. Le gars voulait juste s’en débarrasser.” A 400.000 et quelques dollars, ça fait cher comme débarras mais ça reste moins cher que sa valeur initiale, de ce que tu as pu avoir compris. “Mais genre vraiment affreux.” T’es vache, Birdie, tu pourrais lui dire, tout simplement. Where is the fun in that ?

Elle réagit fortement à tes mots, tu es content car c’est bien ça que tu voulais. Elle crie même un petit peu quand tu tires ses cheveux. Ca t’amuses beaucoup. Elle exagère, vous êtes des enfants. Ca fait du bien. Tu as besoin de ces moments là bien plus que tu ne le réalises. “Et alors, même si c’est une perruque, j’ai envie de savoir si ça me va!” Tu n’as pas dit le contraire mais que tu n’aies pas de réaction à ce changement l’a trigger, tu sais quoi dire ou faire pour l’embêter. Tu ne le fais pas tout le temps, mais souvent, c’est vrai. C’est bon enfant. Tu relances avec une connerie de plus. “Peut-être, qui sait. Ca pourrait m’aller aussi.” Tu hoches la tête car c’est correct. “T’aime bien ?” Tu hoches la tête de nouveau pour confirmer. « Oui ça te va bien. » Tu es sincère dans ta réponse, mais tu n’es pas en train de t’emballer du tout comme d’autres personnes très enthousiaste pourraient l’être. C’est un simple fait. Birdie peut avoir n’importe quel style tu es certain que ça lui ira toujours.

“Kinda.” Oh ? Tu la regardes intrigué, attendant d’en savoir plus de ce côté là. Tu la suis dans le chemin. “J’crois que les dommages et intérêts ont pas mal aidé pour l’achat. C’est Jordan qui gérait tout ça, j’ai juste apporté ce que je pouvais.” Tu hoches la tête alors qu’elle explique. Tu te souviens de leur dégâts dans l’autre maison. “On a même une dépendance qui est genre à 10 min de la maison principale.” Tu es de plus en plus impressionné. Ca sous entend l’immensité de leur terrain. “Et en faites, la maison était pas chère parce qu’il s’est passé des trucs affreux. Le gars voulait juste s’en débarrasser.” Oh. Tu comprends mieux du coup. “Mais genre vraiment affreux.” Tu hoches la tête. « Pas assez affreux pour t’éloigner de l’offre. » Ca a dû être un super deal. « Quoi que j’ai pas encore vu l’intérieur. C’est peut être vraiment affreux.  » Car elle prend le temps Birdie, tu le vois bien. Toi tu es patient, elle le sait bien. « Vous allez faire quoi de la dépendance ? Airbnb ? » Tu dis logiquement.

« Oui ça te va bien. » T’as un large sourire, toute contente de l’entendre l’affirmer. “Merci.” Que tu lui dis en faisant une sorte de salutation révérentielle avec tes jambes, toute polie comme un cœur alors que tu t’en amuses grandement. T’es une gosse à gratter les compliments mais tu t’en fous royalement. Mieux vaut que tu sois une gosse qui s’amuse et qui sourit qu’un dragon qui tempête et qui fume. D’autant qu’Asher est aussi beaucoup là pour visiter ta maison, ça serait très fâcheux que tout ceci tourne au drame à cause de tes cheveux. Même si on connait fort bien ton potentiel à faire la gueule, oui oui.

« Pas assez affreux pour t’éloigner de l’offre. » Tu secoues la tête vivement. “Pas du tout du tout. Au contraire.” Et puis, quand on voit la vue, la bâtisse elle-même, le lieu, comment résister ? Enfin, heureusement que l’ancien propriétaire est mort car tu n’es pas certaine que t’aurais pu dormir tranquille si ce n’était pas le cas. Tout le monde peut s’échapper d’une prison avec un peu de volonté. « Quoi que j’ai pas encore vu l’intérieur. C’est peut être vraiment affreux. » Tu glousses. “Oh non, c’est même totalement l’inverse. C’est incroyable.” Tu es clairement enthousiaste et ça s’entend autant que ça se voit alors que tu le diriges vers la maison principale. « Vous allez faire quoi de la dépendance ? Airbnb ? » Tu hausses une épaule. “On sait pas encore trop. Je pense pas que Jordan soit chaud pour voir des inconnus squatter à quelques pas de chez nous toutes les semaines.” Tu te tournes vers Asher. “On avait pensé à un endroit de jeux ou quelque chose de ce goût-là. Avec peut-être une chambre car on en a supprimé une dans la maison. J’aime bien l’idée d’avoir des endroits où on peut venir dormir. Des amis je parle.” Un peu comme toi tu as eu la chance d’avoir fait. “On a le temps, de toute façon. On est pas prêt de partir.” Même si t’as cru pendant une seconde, le temps d’une phrase que tout allait s’effondrer y’a quelques jours. “Tadaaaa!” Que tu dis de façon très théâtrale alors que la maison se dresse devant vous.

“Merci.” Elle fait la révérence et ça lui va bien. Il est certain qu’elle a dû faire partie d’une cours royal ou pas loin dans une vie antérieur. Y’a qu’à voir le nom de ses animaux de compagnie pour le deviner. Ce que tu essaies de deviner aussi c’est ce qu’il en retourne avec sa maison car elle en dit pas beaucoup Birdie. “Pas du tout du tout. Au contraire.” Tu sais pas ce qu’il se cache là dessous, mais il est certain qu’elle a péché un gros poisson. “Oh non, c’est même totalement l’inverse. C’est incroyable.” Elle le confirme une fois de plus. Tu vas bientôt pouvoir voir de tes propres yeux.

Vous avancez vers l’entrée et tu demandes à propos de la dépendance. “On sait pas encore trop. Je pense pas que Jordan soit chaud pour voir des inconnus squatter à quelques pas de chez nous toutes les semaines.” Tu comprends également oui. “On avait pensé à un endroit de jeux ou quelque chose de ce goût-là. Avec peut-être une chambre car on en a supprimé une dans la maison. J’aime bien l’idée d’avoir des endroits où on peut venir dormir. Des amis je parle.” Tu hoches la tête une fois de plus car ça fait du sens comme ça. « Ca sonne comme une très bonne idée ouais. Surtout que ta famille est pas trop dans le coin à part tes soeurs. S’ils viennent ils auront un endroit pour eux. » Tu n’es pas famille mais tu sais combien elle, l’est. Donc ça tombe sous le sens. “On a le temps, de toute façon. On est pas prêt de partir.” Tu veux bien le croire, toi aussi tu aimerais bien une maison et un terrain comme ça.

“Tadaaaa!” Le grand moment - ou pas en fait, l’extérieur est tout aussi impressionnant - est arrivé. Tes yeux vont partout et c’est super grand à ce niveau là. C’est très agréable. C’est très coloré, c’est très spacieux. Sans surprise tu vois un piano dans un coin de la pièce. « C’est magnifique. » Tu dis sincèrement. « Ca donne envie de rester ici. » C’est chez elle mais tu en ferais bien ton chez toi. Tu t’es toujours senti bien à Elimbah, c’est chez elle. Tu ressens un peu de ça ici. Tu t’approches des vinyl et surtout de la partie toute plein de brillants. « Je savais pas que tu avais autant de vinyl. » Tu devines bien aisément que ce sont les siens. C’est même écrit en paillettes. Bird’s fav. Y’en a une grosse trentaine. Il y a encore de la place dans la case. Tu penseras à ça comme cadeau la prochaine fois, pour elle. « Aucun vinyl de mes groupes. » Tu poses une main à ton coeur. « Je suis terriblement offensé. » Pas du tout, tu joues le rôle super mal en plus, mais t’aimes être le petit con de service oui.

« Ça sonne comme une très bonne idée ouais. Surtout que ta famille est pas trop dans le coin à part tes soeurs. S’ils viennent ils auront un endroit pour eux. » Tu hoches la tête à ton tour tout en tendant ta main vers lui. “Exactement.” Et puis, pas que ta famille mais si tes amis ont besoin, ça sera aussi présent pour eux. Autant dire que c’est inédit pour toi d’accueillir des personnes sous ton toit quand l’habitude est plutôt l’inverse. “Ça change. Pour une fois que c’est moi qui offre le toit.” Asher le sait mieux que personne vu qu’il t’a hébergé non seulement cette année - certes, un appartement qui ne servait à rien mais quand même - mais surtout quand t’as débarqué à Melbourne où tu n’as été qu’un poids supplémentaire à se trimbaler dans les valises. T’es contente de pouvoir rendre la pareille à qui le voudra et il n’y a pas à douter que ta générosité sera réelle et immense. Ta satisfaction aussi car c’est très plaisant de pouvoir se vanter d’avoir une dépendance. Vraiment un luxe que peu de personnes ne possèdent. En tout cas à ton niveau.

« C’est magnifique. » Tu parcours toi aussi l’endroit des yeux, le cœur gros de réaliser à quel point ça l’est. Certains diront que t’en fais des tonnes mais pour une maison où il n’y a pas encore tout tout, elle sent tellement la familiarité. La maison. « Ça donne envie de rester ici. » Tu vas frotter ta main contre le haut de son dos. “T’y seras le bienvenu si jamais t’as besoin.” Avant de rajouter. “Y’a aussi une chambre en bas.” Tu le précises car Asher ne vit pas seul et tu comprends très bien pourquoi ; t’es pareille. Et puis, pour toutes ces années où il a dû te supporter dans ses pattes le temps que tu panses tes plaies et surmontes tes traumatismes, tu peux bien lui rendre cette option si un jour il en a besoin. Mille fois même. « Je savais pas que tu avais autant de vinyl. » “Moi non plus.” Que tu dis, hilare, en le suivant. “J’en avais peut-être un ou deux quand j’ai commencé à habiter avec Jordan.” Tu soulignes avec un petit sourire ; c’est clairement Jordan et parfois toi qui a craqué, mais surtout Jordan, ce qui ne te dérange pas le moins du monde. C’est une façon d’écouter de la musique qui te rappelle beaucoup tes parents. « Aucun vinyle de mes groupes. » “Oopsie.” « Je suis terriblement offensé. » Tu poses toi aussi ta main sur le cœur. “Je suis chagrinée de cette offense. Est-ce que je peux te servir quelque chose pour me faire pardonner ?” Tu rentres une fois de plus dans son jeu car c’est comme ça que vous fonctionnez. Des enfants.

“Exactement.” Bien sûr qu’elle y a déjà pensé. Tu ne lui apprends rien dans ces idées là, mais ça se voit sur son minois qu’elle est toute fière. Elle a raison de l’être. C’est pas rien d’avoir une maison pareille à soit. C’est encore mieux de la partager avec la personne qu’on aime. “Ça change. Pour une fois que c’est moi qui offre le toit.” C’est vrai. Tu n’avais pas vu ça sous cet angle et cela parce que ça ne t’a jamais dérangé de l’avoir chez toi. Sa main va frotter tendrement ton dos, tu apprécies le geste. “T’y seras le bienvenu si jamais t’as besoin.” Et tu en auras éventuellement besoin vu ta peur phobique d’être tout seul depuis plusieurs longs mois. Cette peur qui ne s’est toujours pas en allé, mais tu es en train de travailler dessus. Tu fais en sorte de ne quasi jamais être seul. C’est pas possible non, mais tu fais de ton mieux. “Y’a aussi une chambre en bas.” Encore mieux. « Tu peux dire que c’est la mienne. » Tu le dis en plaisantant mais… Tu plaisantes pas tant que ça.

Tes yeux sont attirés par ses vinyl. “Moi non plus.” Et tu comprends par là que c’est Jordan qui est le fournisseur, ce qui est logique quand on les connait tous les deux. “J’en avais peut-être un ou deux quand j’ai commencé à habiter avec Jordan.” Tu hoches la tête, trouvant ça touchant qu’il lui offre des vinyl. Tu sais lesquels tu aurais offert à Tovi si tu pouvais encore le faire. “Oopsie.” Vous êtes tous les deux au milieu d’une petite performance de petit malin. “Je suis chagrinée de cette offense. Est-ce que je peux te servir quelque chose pour me faire pardonner ?” « Très bonne façon de se faire pardonner. Si tu parles à boire, une bière, si tu parles à manger, une pizza ou une grosse assiette de pâtes ça sera parfait. » Tu le dis en plaisantant mais si y’a moyen de te faire un repas là tu prends - oui peu importe l’heure qu’il est tu mangeras. Tu la suis jusqu’au coin cuisine et tu regardes toujours tout autour de toi, impressionné par l’immensité et beauté de l’endroit. « On pourrait croire que t’es devenue une vraie adulte avec une maison pareille. » Tu marques une pause. « La vue est splendide. » Que tu dis alors que tes yeux se sont bloqués sur une des grandes baies vitrée qui laisse place à la verdure à perte de vue.

« Tu peux dire que c’est la mienne. » T’as un petit rire. “Okay, je ferai une petite plaque pour la porte avec ton nom dessus.” Tu pourras l’enlever et la remettre quand Asher viendra - car t’es certaine que ce n’est pas anodin qu’il te dit et que ça risque d’arriver dans tous les cas. Ça ne te dérange pas, tu seras contente de l’avoir dans les pattes à ton tour - la maison est relativement grande pour que vous puissiez faire vos vies chacun de votre côté si y a besoin. Non loin de toi l’idée de faire des vaticinations absurdes (t'es pas voyante, tu l'as déjà dit) mais tu te projettes bien en guise d’hôtesse d’accueil presque parfaite. Presque car, on ne va pas se leurrer, tu peux aussi en avoir marre au bout de cinq minutes. C’est marrant au début mais après, ça peut vite te souler. Tu te connais, tu ne sais jamais comment tu peux réagir si tu n’es pas mise dans le contexte. Au grand damne de Jordan parfois.

« Très bonne façon de se faire pardonner. Si tu parles à boire, une bière, si tu parles à manger, une pizza ou une grosse assiette de pâtes ça sera parfait. » Tu files dans la cuisine pour aller voir ce que tu peux servir. “Bière, j’ai!” Que tu dis d’un air assuré en allant voir dans le frigo et d’en sortir deux avec une petite exclamation d’exploit. “Pizza, j’ai pas, mais pâtes, ça peut se faire.” C’est la base de l’alimentation, un truc rapide à faire qui ne demande pas besoin de beaucoup de préparation. “Spaghettis, ça te va ?” Tu lui demandes mais t’es déjà en train de sortir la grosse casserole pratique pour les longues pâtes avant d’aller y ajouter de l’eau. « On pourrait croire que t’es devenue une vraie adulte avec une maison pareille. » Tu grimaces. “Je préfère me voir comme un petit pokémon qui évolue plutôt qu’une vraie adulte.” T’as le syndrome de Peter Pan, t’as pas envie d’être une “vraie” adulte. Tu mets l’eau à bouillir sur la plaque alors qu’Asher regarde l’horizon. « La vue est splendide. » T’as un petit sourire en allant à ses côtés, ton propre regard sur ladite vue. “J’arrive pas à croire que c’est à moi tout ça.” Tu le répèteras jusqu’à la fin des temps, oui oui. “Bon, est-ce que je te raconte l’histoire de la maison ou pas ?” Que tu dis en allant chercher un décapsuleur afin d’ouvrir vos bières. “Because it looks beautiful but the story is very ugly.” Que tu glousses en prenant les premières gorgées de ta bière.

“Okay, je ferai une petite plaque pour la porte avec ton nom dessus.” Quelque chose te dit que tu auras un truc aussi plein de paillettes que ce que tu as vu dans la bibliothèques de vinyl de Birdie. Tu as bien hâte de voir ça, car oui, elle va le faire. Tu la connais. Et oui, tu vas venir squatter. Elle te connait aussi, mais est-ce que tu lui as dit combien tu galérais avec la solitude ? Peut être pas avec toute la profondeur nécessaire, mais tu as dû le mentionner oui. “Bière, j’ai!” Tu restes tranquille, tu vas pas demander de la tequila par exemple, mais ça fait plaisir d’avoir un peu d’alcool qui va venir dans ton gosier. C’est psychologique à ce niveau là oui. Y’a un beau sourire satisfait sur tes lèvres alors qu’elle a déjà sorti les deux bières. “Pizza, j’ai pas, mais pâtes, ça peut se faire.” Elle est vraiment trop bonne pour ce monde Birdie Cadburry. Sauf quand elle tire la tronche parce que tu as pas parler de ta relation avec ton ex avant que tu aies décidé de le faire. Oui tu t’en souviendras toujours de celle ci. “Spaghettis, ça te va ?” Tu hausses les sourcils, tu n’aurais pas cru qu’elle proposerait de faire carrément des pâtes pour toi. Ton sourire est très large, ravi de la perspective de ce repas improvisé avec Birdie. « Ca me va complètement oui. » Et tu seras même prêt à mettre la main à la pâte (sans jeux de mots) si besoin est.

Tu t’es presque cru digne d’un participant à Master Chef l’autre nuit vu ce que tu t’es préparé à pas d’heures. Il y avait un reste de rillettes de thon. Tu as mangé ça dans une pitta que tu as fait réchauffer au micro onde. Au milieu tu as ajouté des chips au vinaigre que tu as écrasé pour faire un petit croquant sous ta dent. Dans ta pitta tu as également mis de la salade verte qui restait dans un sachet. La date de péremption était passée mais il n’y avait à tes yeux aucune contre-indication réelle - lire ici : qu’il n’y avait pas de moisissure, pas de vers ou de mauvaises odeurs - et tu as rajouté de la mayonnaise ainsi que du ketchup. Un petit reste de macaroni cheese avec lardons joliment grillés y est également passé, ce qui en a résulté en un encas qu’on peut qualifier de terre et mer car composé de viande et de poisson. Un vrai petit chef amateur, Asher. Pour couronner le tout tu as fini avec quelques cubes de gouda posé sur le dessus que tu as fait fondre au micro onde brièvement.

“Je préfère me voir comme un petit pokémon qui évolue plutôt qu’une vraie adulte.” Evidemment. “J’arrive pas à croire que c’est à moi tout ça.” Qu’elle dit en venant à tes côtés. T’as l’impression de voir Mufasa qui dit à Simba jusqu’où leurs terres vont. “Bon, est-ce que je te raconte l’histoire de la maison ou pas ?” Tu tournes la tête vers elle qui est parti pour ouvrir les bières. “Because it looks beautiful but the story is very ugly.” Tu prends ta bière. « Y’a eu des morts ? C’est construit sur un cimetière ? » Tu demandes cherchant les trucs les plus horribles qui te viennent à l’esprit. « Si t’as besoin d’un coup de main pour faire les pâtes dis moi. Je suis expert en pâtes. Et en sandwich aussi. » Tu vas faire tinter ta bière avec la sienne. « A ta nouvelle maison qui est un vrai palace qui te ressemble. »

« Ça me va complètement oui. » De toute façon, Birdie n’a pas autre chose à lui proposer ; elle est incapable de cuisiner quoique ce soit. A part des cookies et des gâteaux de Noël. C’est son point fort. Entre d’autres points forts car la Cadburn possède pas mal de talents malgré tout, il ne saute juste pas forcément aux yeux. Faire bouillir de l’eau salée, ce n’est pas mystérieux. Ce n'est pas compliqué non plus. Ne pas faire de dégâts serait un plus. Il n’y a aucune raison que ça arrive. A part si elle met trop de fromage râpé sur ses pâtes. Mais pour l’instant, elle gère.

« Y’a eu des morts ? C’est construit sur un cimetière ? » Les sourcils jouent au rythme d’un mystère qu’elle veut encore entretenir quelques minutes supplémentaires. “Presque.” Elle distille sans pour autant jouer avec ses nerfs, elle en a conscience. Asher la connaît, il sait qu’elle finira par lâcher le morceau parce que c’est excitant et affolant. Une histoire dingue comme on en voit rarement. Mais c’est marrant de maintenir le suspense. Elle n’aime pas aller droit au but - enfin, quand c’est elle qui raconte et qui sait. Quand les rôles sont inversés, elle est la première à trépigner et encore plus si on se joue d’elle. La patience a ses limites que Birdie épuise très (trop) rapidement. « Si t’as besoin d’un coup de main pour faire les pâtes dis moi. Je suis expert en pâtes. Et en sandwich aussi. » Elle pouffe légèrement de rire alors que son ami vient trinquer sa bouteille contre la sienne. « A ta nouvelle maison qui est un vrai palace qui te ressemble. » Nouveau gloussement. “Ca, c’est bien vrai.” Prononce-t-elle en levant sa bière avant de prendre quelques gorgées de nouveau. “Je pense que je vais m’en sortir. L’eau bout, le sel est dedans, faudra mettre les pâtes puis le minuteur. Easy peasy! Sauce tomate ou pas ?” Question importante. “Napolitaine, basilic ou bolognaise ?” C’est qu’il y a du choix. “Oh, on verra plus tard!” Il y a encore une bonne dizaine de minutes avant de se pencher sur les sauces. Elle fait le tour de l’îlot pour s’asseoir sur une des chaises hautes de la cuisine. “A propos de la maison.” Commence-t-elle à dire en croisant les jambes. “[color=#EBC654]C’est pas un cimetière mais presque.” Elle répète les mots de tantôt pour revenir dessus. “L’ancien proprio était psychologue, ou psychiatre, je sais plus. Le docteur Caine. Ici, c’était son cabinet. Disons qu’il avait ses propres techniques pour se débarrasser définitivement des problèmes.” Elle montre au fur et à mesure les emplacements de sa main tenant la bière. “Ce beau jardin ? Et ben dis-toi qu’il y avait plein de corps enterrés là-dedans.” Elle hoche la tête pour affirmer encore plus ses propos. “Et par là où t’es rentré ?” Elle pointe l’entrée du doigt. “C’est là que le tueur fou a été abattu par les flics.” Ça fout des frissons de marcher dans les pas d’un serial killer. Et pourtant, elle s’y sent bien.

L’air de Birdie te dit que tu chauffes. “Presque.” Elle est en train de kiffer son moment, ça te fait beaucoup sourire. Elle a vraiment l’air de se sentir mieux que jamais ici. Faut dire que ces derniers mois dans ton appartement avec Jordan, elle n’a pas trop apprécié ces changements imprévus. Alors tu décides de trinquer à leurs nouvelle maison. “Ca, c’est bien vrai.” Vous avalez une gorgée de vos bières en choeur. Vous êtes mignons.

“Je pense que je vais m’en sortir. L’eau bout, le sel est dedans, faudra mettre les pâtes puis le minuteur. Easy peasy! Sauce tomate ou pas ?” Tu fais oui de la tête.  “Napolitaine, basilic ou bolognaise ?” Tu hausses une épaule. Tout te va. “Oh, on verra plus tard!” Et tu la laisseras décidé, tu n’es pas difficile, ce sera bon quoi qu’il en soit. Ce n’est pas comme si elle était en train de faire une potion pour te nuire. Tu sais ce qu’il y a dans cette marmite. “A propos de la maison.” Ah. Elle revient à vos moutons. “C’est pas un cimetière mais presque.” « Presque ? » Tu as du mal à comprendre comment ça peut être presque un cimetière ? Et puis voilà qu’elle dévoile enfin l’histoire de cette maison qui est effectivement très sombre au fur et à mesure qu’elle énonce son récit. “Ce beau jardin ? Et ben dis-toi qu’il y avait plein de corps enterrés là-dedans.” Tu as les sourcils haussés, un peu perplexe quand même, ça n’a pas l’air très réel dit comme ça en fait. “Et par là où t’es rentré ?” Tu tournes la tête pour regarder. “C’est là que le tueur fou a été abattu par les flics.” Tu hoches la tête traitant ces informations surnaturelles. « Je te crois sur parole mais c’est dur à imaginer quand tu vois la maison comme ça.  » Tu bois une gorgée de ta bière avant de reprendre. « Et donc c’était au rabais parce que personne voulait l’acheter ? Et vous ça vous dérange pas ? » Tu demandes même si la réponse est évidente vu qu’ils ont acheté. C’est pas rien d’acheter une maison. Tu es sûr que ce jour n’arrivera jamais pour toi. A moins que tu achètes avec Naomi, mais ça n’a pas trop de sens à ton avis. Un jour elle fera sa vie sans toi, un jour il faudra que tu saches vivre seul. Tu peux pas être au crochet de quelqu’un toute ta vie non ? Tu espères pas. Tu n’imagines pas une seule seconde qu’un jour tu puisses être en ménage. C’est un concept d’être heureux en amour pour toi. Ca ne t’arrivera jamais.

« Presque ? » Oui, presque. C’est ce que tu as dit. Ce n’est pas un cimetière, il n’y a pas de mort vivant qui vont sortir de potentielles tombes… Juste des âmes égarées qui n’auront pas été satisfaits de leur destin aussi tragique soit-elle. Tu n’es pas sans te dire qu’il arrivera forcément des choses bizarres dans le coin un moment ou un autre - tu n’oublies pas les quelques portes de placard que tu as retrouvées ouvertes en plein milieu de la nuit il y a quelques semaines de ça.

Puis tu commences à faire défiler les explications. Ce n’est pas Asher qui ira gratter plus d’informations car c’est toujours lui qui gagne le tempérament de la chiantise en premier, même quand tu penses que tu peux l’avoir. T’es trop impatiente de raconter donc ça ne dérange pas. Pour cette fois-ci. Il sera peut-être étonné ou effaré. « Je te crois sur parole mais c’est dur à imaginer quand tu vois la maison comme ça. » Tu secoues la tête alors que ton ami boit quelques gorgées. « Et donc c’était au rabais parce que personne voulait l’acheter ? Et vous ça vous dérange pas ? » Tu glousses en manquant de t’étouffer avec ta salive. C’est une question légitime. “C’est aussi parce qu’il y a cette histoire derrière que je la voulais!” Forcément. Ce n’est pas une histoire de sang qui va te faire peur, toi qui adore les docu crimes. “Je vois pas pourquoi ça dérangerait. C’est pas comme si on allait se faire tuer nous aussi.” Que tu t’amuses à formuler en haussant les épaules. “Et de ce que j’ai compris, elle était clairement moins chère. Le frère du tueur voulait s’en débarrasser au plus tôt donc on est venus lui retirer cette belle épine du pied.” Tu regardes les placards de la cuisine. “Une nuit, je me suis réveillée et y’avait la moitié des portes qui était ouverte. C’était un peu flippant, je cache pas.” Tu croises tes jambes en posant sa bière sur l’îlot. “On connait des gens si y’a besoin de calmer certains esprits un peu trop… Echauffés.” Puis ton sourire revient. “Mais c’était vraiment trop beau pour passer à côté. Et puis, sans vouloir t’offenser car tu n’as rendu grand service, on en pouvait plus d’être enfermés dans un appartement.” Vraiment, aussi bien Jordan que toi, vous étiez des loups enragés dans une cage, clairement.

Ta réplique la fait réagir si fort qu’elle en avale presque de travers. C’est aussi parce qu’il y a cette histoire derrière que je la voulais!” Vraiment y’en a pas deux comme elle. Dans deux secondes elle va dire qu’elle a trouvé un vieux grimoire avec plein d’incantations caché dans une des pièces de la maison. Tout devient possible à ce niveau là. Des morts, des vivants, des cimetières, pourquoi pas des zombies aussi tant qu’on y est ? “Je vois pas pourquoi ça dérangerait. C’est pas comme si on allait se faire tuer nous aussi.” Oui c’est pas faux. “Et de ce que j’ai compris, elle était clairement moins chère. Le frère du tueur voulait s’en débarrasser au plus tôt donc on est venus lui retirer cette belle épine du pied.” Tu l’écoutes en buvant une nouvelle gorgée de ta bière. “Une nuit, je me suis réveillée et y’avait la moitié des portes qui était ouverte. C’était un peu flippant, je cache pas.” Tu hausses les sourcils. « Un peu ouais. » Tu confirmes. Tu sais pas trop comment tu réagirais toi. “On connait des gens si y’a besoin de calmer certains esprits un peu trop… Echauffés.” Echauffés ? Le mot te semble étrange, mais ça c’est parce que t’es anormalement chaud ces derniers temps Asher. Tu penses de plus en plus avec ton entrejambe. “Mais c’était vraiment trop beau pour passer à côté. Et puis, sans vouloir t’offenser car tu n’as rendu grand service, on en pouvait plus d’être enfermés dans un appartement.” Tu hoches la tête, comprenant. « Ca n’a rien à voir c’est sûr. » Tu pars un peu dans tes pensées. « Je vais le mettre en vente dans pas longtemps. J’ai pas la patience de gérer une location. » Problèmes de riches ça Asher. Tu sais que t’es privilégié. « C’est vraiment bien que vous ayez enfin trouvé ce que vous vouliez. » Tu sais qu’ils ont mis du temps; Ton appart’ a eu de la visite pendant tout ce temps là. Il est de nouveau laissé à l’abandon. « Vous allez faire Noël ici cette année ? » Car pourquoi pas ? C’est grand c’est beau, ça changerait d’Elimbah et puis surtout, tu as envie de savoir car tu vas t’incruster avec eux, comme chaque années depuis quelques temps. Tu ne changeras cette tradition pour rien au monde. Tu l’aimes, tu la gardes. Tu te sens bien avec eux. C’est carrément prématuré de mentionner Noël quand la maison est actuellement recouverte de décorations d’Halloween, mais tant pis. Tu prends le risque d’aller plus vite que la musique et de voir Birdie outrée.