| lost stars (adèle & cody) |
| | (#)Mar 10 Oct 2023 - 16:38 | |
| :: west end :: streets beachCody a à peine le temps de passer le pas de la maison que Shadow lui saute dessus, manquant de lui faire perdre l’équilibre ; Cody s’agenouille à son niveau et lui autorise quelques léchouilles en guise de bonjour. Il rit alors que l’animal tente à nouveau de le faire tomber pour mieux lui souhaiter la bienvenue à la maison. « Eh bah mon grand, je t’ai manqué ? » qu’il demande en lui grattant les oreilles avant de lui poser un baiser sur sa tête poilue. « Tu te sens seul la journée, hum ? » qu’il demande en se relevant et en récupérant son sac tombé de son épaule avec le choc et la joie de se retrouver. « J’imagine qu’un chat ne te conviendrait pas comme compagnie ? » qu’il demande sans attendre de réponse évidemment, le chat est le seul animal qu’il serait capable d’adopter pour tenir compagnie à Shadow, il ne se sent pas d’adopter un autre chien et un lapin lui semble bien inutile. « Je vais y réfléchir. » qu’il lui confie alors avant de pénétrer dans la cuisine pour se rafraîchir. Il a à peine le temps d’entamer son jus d’orange qu’il entend un fracas dans le couloir. Il accourt pour regarder ce qu’il s’y passe et trouve le balai au sol, ainsi que la laisse dans la gueule de Shadow ; impossible d’être fâché, un rire s’échappe des lèvres de Cody qui récupère la laisse et l’attache directement au collier du chien. « Allez, en vadrouille ! » Le printemps a pointé le bout de son nez et les températures ont désormais pris un peu de hauteur, aussi Cody n’a plus besoin de se couvrir plus que de raison pour une balade en début de soirée. Une petite quinzaine de minutes plus tard et Shadow et Cody ont tous deux rejoint la plage artificielle Streets Beach sur laquelle ils se rendent régulièrement pour leurs balades. Ayant pleinement confiance en son animal et souhaitant lui permettre de se dégourdir les pattes sans avoir à courir - Cody est fatigué après une longue journée de travail -, il retire la laisse et libère l’animal de ses chaînes. Shadow n’attend pas plus longtemps et se met à effectuer quelques courses sans pour autant trop s’éloigner de son nouveau maître, revenant toujours à la case départ pour s’assurer que Cody est bien en train de le suivre. Alors qu’il s’arrête un peu pour observer la vue, Shadow repart de plus belle… et ne revient pas immédiatement comme il le fait généralement. Quelques secondes, puis deux minutes et finalement, Cody réalise que la situation est pour le moins étrange. Relevant la tête vers la plage, il tente de l’apercevoir. « Shadow ? Shadow ! » qu’il appelle avant de se mettre à trottiner en direction du chemin que l’animal a pris quelques minutes auparavant ; il s’inquiète, cela se lit sur son regard et certains passants ne peuvent s’empêcher de se retourner sur son passage en le voyant chercher désespérément, l’inquiétude pouvant se lire sur ses traits. Enfin il le voit, profitant des caresses d’une jeune femme qu’il ne reconnaît pour le moment pas. Ni une ni deux, il court dans la direction de l’animal. « Shadow ! Tu m’as fait une de ces frousses ! » qu’il le gronde, la voix tout de même apaisée et soulagée après que son palpitant se soit emballé de la sorte. Il relève les yeux pour saluer l’inconnue… et se retrouve face à Adèle. « Adèle ! » qu’il se contente d’annoncer, pour le moins surpris, passant une main sur la tête de son chien comme pour se rassurer, ou se donner de la contenance alors que son palpitant recommence à monter, l’inquiétude de se disputer bien trop présente dans ses veines. « Je ne m’attendais pas à te croiser ici. » qu’il lui avoue alors, toujours mécontent de la façon dont se sont terminées les choses la dernière fois, pour ne pas changer. @Adèle Shephard |
| | | | (#)Mar 10 Oct 2023 - 22:31 | |
| Elle n'était plus remontée dans une voiture de course Adèle mais à quoi bon ? Quand elle voit ses relations houleuses avec Carl et Cody depuis la dernière fois qu'elle avait participé à une course illégale, elle se disait que ça pourrait pas être pire. Elle ne sait plus y faire avec les hommes de sa vie, finalement. A t'elle un jour appris de ses erreurs ? Jamais longtemps en tout cas c'est une certitude. Elle refait toujours les mêmes conneries alors qu'elle sait qu'elle ne se comporte pas comme on voudrait d'elle. Le Shephard a toujours beaucoup attendu d'elle, parfois en lui mettant la pression mais il ne méritait pas tout ça. C'est sa fierté qui parle à Adèle. Cette foutue fierté qu'elle n'arrive pas toujours à contrôler. Les mains dans les poches, elle ne sait plus depuis combien de temps, elle est assise sur le sable. Elle a couru pendant des heures, à se vider les poumons, musique dans ses oreilles en espérant pouvoir trouver un semblant de vérité. Elle n'est jamais parvenue à retrouver son niveau d'avant, côté sport et ce n'est certainement pas aujourd'hui que les choses vont changer. Elle observe la mer du coin de l'oeil, elle a toujours aimé venir à cet endroit, ça la calme généralement. Mais aujourd'hui les choses sont différentes et elle peine à sortir de l'eau. Et alors qu'elle fait face au silence et à la solitude - elle qui en a horreur, elle sent un chien venir droit sur elle, et plus il se rapproche, plus elle le reconnaît : Shadow. Elle lui gratte le dessus de la tête, son sourire aux lèvres qui allait bien vite s'effacer car elle doute que Shadow n'est pas venu tout seul sur la plage. « Shadow ! Tu m’as fait une de ces frousses ! » Et quand on parle du loup. Elle ne se retourne même pas en entendant sa voix, alors que Cody contourne la jeune femme pour se retrouver face à elle, il s'arrête net. « Adèle ! » Il n'y a rien qui puisse trahir son visage et ses traits crispés. Rien qui puisse éveiller un quelconque soupçon alors que forcément ne plus avoir son frère près d'elle la fait souffrir. Mais à quoi ? Ils ne sont plus capables de s'entendre et de lancent des piques à longueur de temps. « Je ne m’attendais pas à te croiser ici. » Elle ne sait pas bien si ce n'est pas une formule de politesse dont lui fait part son frère, histoire d'instaurer entre eux le dialogue. Ils en auraient bien besoin de parler après tout ses événements, désormais que toute les tensions (ou presque) sont descendues. Mais elle se souvient de leur échange par texto et elle détourne le visage. Pour fixer la mer, avant de mettre ses jambes contre elle, et de les entourer de ses bras pour poser sa tête dessus. « Tu peux continuer ton chemin, je ne te retiens pas. » C'était ça ses SMS non ? Elle se mord la lèvre alors qu'elle échange un rapide coup d'oeil en direction de Shadow. La vie d'un chien est si simple, parfois elle aimerait être à cette place aussi. « Mais si tu veux t'asseoir quelques minutes je ne t'en voudrai pas. » Qu'elle ajoute, en haussant les épaules. |
| | | | (#)Sam 14 Oct 2023 - 18:59 | |
| Le but de ce genre de sortie - que ce soit avec Shadow ou seul, mais le plus souvent ça se fait avec Shadow -, c’est de pouvoir s’aérer l’esprit tout en faisant courir le chien ; le but c’est de ne plus penser à tout ce qui peut parasiter l’esprit de Cody au quotidien et malheureusement, depuis quelques années, sa soeur chérie fait partie de ses préoccupations qu’il tente de chasser par l’air frais de la plage. Aujourd’hui n’est pas bien différent des autres jours ; ils ont eu deux soirées merveilleuses durant lesquelles Cody a pu apercevoir un mieux. Naïf qu’il était de penser qu’une simple soirée - ou deux - puisse tout changer. L’accalmie n’a pas duré, forcément que la colère est montée quand Cody s’est retrouvé au commissariat pour sortir sa soeur adulte d’une situation qui a déjà mené un Shephard jusqu’à la morgue ; évidemment il n’a pas pu retenir ses paroles et la soirée s’est terminée en fanfare.
Leur échange par texto le lendemain n’a pas amélioré la situation et Cody n’a pas décoléré ; il ne comprend pas sa sœur, elle ne le comprend pas et chacun campe sur ses positions. Il lui semble alors qu’il n’y a pas d’issue et quand il la voit, la seule chose qu’il veut faire, c’est repartir dans le sens inverse et faire comme s’il ne l’avait pas vue. Il connaît la suite : ils vont discuter, se disputer, repartir chacun fâché contre l’autre et un beau jour, ils se détesteront pour toujours. Vu l’accueil d’Adèle, il n’est pas le seul à le penser ; elle semble aussi encline à le croiser qu’il ne l’est, c’est dire. « Tu peux continuer ton chemin, je ne te retiens pas. » Il se prépare sincèrement à tourner les talons, n’ayant pas envie d’une énième confrontation et étant toujours d’accord avec ses propos par SMS : si c’est ce qu’elle désire, si les relations doivent être si mal en point, elle n’a qu’à se débrouiller sans lui et il en fera de même. Et même si ça lui fait un mal fou, peut-être que ça sera moins douloureux que de continuer dans cette direction. « Mais si tu veux t'asseoir quelques minutes je ne t'en voudrai pas. » Il s’arrête net dans ses mouvements alors qu’il était prêt à partir et à ignorer royalement cette rencontre ; il estime qu’elle l’aurait mérité. Mais pour une fois, elle fait le premier pas et il ne peut pas l’ignorer, ni lui refuser. C’est sa petite sœur. « Ici ? » qu’il demande alors en montrant le sable sous leurs pieds. Il s’y pose alors et autorise d’un geste Shadow à aller gambader ; il a bien l’intention de surveiller le chien pour qu’il ne fugue pas comme il a tant l’habitude de le faire. Cody regarde droit devant lui ; il ne voit pas ce qu’il peut dire à sa sœur en ces instants, ils se sont tout dit. Enfonçant ses mains dans le sable pour s’occuper, il contemple ce qui se passe devant lui, bien incapable de commencer la discussion. |
| | | | (#)Sam 14 Oct 2023 - 22:30 | |
| Le temps est long, et elle a même l'impression qu'il s'est stoppé à ses lèvres. C'est le coeur lourd et l'appréhension bien présente qu'elle remarque la silhouette de son frère quand il l'a contourne. Elle ne parvient pas à l'ignorer comme lui sait si bien le faire. Que pourrait-elle lui dire de plus qu'il ne sait déjà ? Que pourrait-elle lui laisser entrevoir de mieux qu'elle lui a déjà démontré lors de leur dernière rencontre ? Elle ignore ce qu'elle devrait faire avec lui pour rayer définitivement tout ses préjugés qu'il possède en son encontre - reproduisant toujours les mêmes erreurs et laissant la fuite prendre sa place quand lui, aurait souhaité qu'ils se tiennent l'un et l'autre la main. Adèle pose son regard sur ce bon vieux chien, en se souvenant de ses nombreuses conversations avec Ash à ce même endroit - refaire le monde à leur façon avait été l'un des moments de réconfort qu'elle ne retrouvait qu'à ses côtés. Aussi rêveur qu'elle, ils étaient bien différent sur ce point là de leur aîné qui terre à terre, ne concevait rien de l'abstrait et de l'inconnu. Elle se mord la lèvre et regrette à la seconde même de lâcher ce genre de phrase - mais Adèle ne supporte pas la solitude, et si Carl avait été à ses côtés jusque-là, les choses sont devenues plus électriques et plus tendues à présent qu'il croit qu'elle a quelqu'un d'autre. Ça devrait rien lui faire à Adèle. Ça ne devrait pas la toucher. Alors qu'elle refuse de mettre un mot sur ce qu'elle ressent pour lui, si c'est autre chose qu'un soutien ou de l'amitié. Mais elle parvenait avec facilité à tromper les autres, à rendre le change : elle ne savait guère se mentir à elle-même et c'était la raison de sa venue sur cette plage. Elle aurait pu se rendre mille fois au cimetière, confier tout ce qu'elle à sur le coeur à Ash. Elle pourrait demander conseil à sa mère sur ce qu'elle devrait dire ou faire, admettre que Carl a déjà cette place si spéciale pour elle au point de refuser qu'il l'abandonne comme elle en a tant abandonné de personnes par le passé. Mais c'est sur cette plage qu'elle débarque, l'espoir grandissant de repartir avec des réponses. Dans son silence, dans cette phrase assassine, Cody reste distant et muet. Avant de poursuivre son chemin et une boule au ventre naît en même temps que ses jambes l'éloignent d'elle. Elle refuse qu'il l'abandonne encore une fois, elle refuse ce qui leur pend pourtant au nez. « Ici ? » Qu'il demande d'un simple signe de tête alors qu'elle relève sa tête vers lui, Adèle est déjà assise sur le sable, recroquevillée sur elle-même. Il s'installe à côté d'elle, silencieux, s'offrant le luxe de fixer la mer un instant. « Tu te souviens quand tu me portais sur ton dos et que finalement tu me laissais tomber dans l'eau ? » Un léger sourire apparaît devant ce souvenir qui est pourtant présent dans son coeur et ce, presque à chaque fois qu'elle se sent mal. Elle se redresse légèrement, l'observe discrètement du coin de l'oeil. « Tu crois vraiment que ça va revenir ? » Elle-même ne parvient pas à prononcer le mot qui lui arrache la gorge, la brûle de l'intérieur. « Qu'il n'est pas aussi loin que je le voudrais. » Son cancer évidemment. Qui d'autre pourrait en finir avec elle autre que celui-ci ? C'était une phrase qu'il avait laissé échapper de ses lèvres la fois d'avant, peut-être à tort, mais désormais plus ancré en elle que jamais. |
| | | | (#)Mer 18 Oct 2023 - 13:17 | |
| Il aimerait tant être doté d’un pouvoir surnaturel qui lui permettrait de changer le passé, et peut-être même d’entrevoir le futur pour décider ce qu’il compte en faire et adapter ses décisions pour mieux préparer l’avenir. Grâce à ce pouvoir, il pourrait changer toutes ces choses qu’il regrette tant, il pourrait - d’une simple pensée - annuler l’accident de voiture de ses parents et rester le grand frère qu’il aurait dû être. Il lui suffirait simplement de penser à un moment antérieur dans sa vie, et de réfléchir à ce qu’il aurait préféré vivre et d’un coup d’un seul, le passé ne serait plus et serait bien différent. Il changerait les pertes qu’ils ont essuyé, il annulerait immédiatement la maladie d’Adèle et toutes ces modifications leur amèneraient la relation qu’ils avaient plus jeunes, et qu’ils devraient toujours avoir. Jouer avec le temps, qu’il soit passé ou futur, il en rêve. Apercevoir le futur lui permettrait de prendre les décisions qui s’imposent et en ce moment, elles sont nombreuses. Que lui réserve son futur ? Doit-il enfin tourner la page et oublier sa belle pour se concentrer sur un potentiel amour auquel il ne réfléchit pas ? Voir son avenir lui permettrait de prendre la bonne décision, lui permettrait de répondre à ces questions qui l’embêtent jour et nuit et l’empêchent d’avancer réellement dans la bonne direction. Mais y’a-t-il une bonne direction ? Ce pouvoir lui permettrait de s’en assurer. Refaire le passé, voir le futur. Un talent qu’il chérirait et qu’il utiliserait peut-être aussi pour faire le bien, parce que tout ne doit pas tourner uniquement autour de lui et il en est bien conscient. Il retournerait dans le passé et ferait de son mieux pour arrêter les grandes catastrophes de ce monde ; il irait hurler à qui veut l’entendre de protéger cette Terre, et ses habitants. Il tenterait de faire changer les choses, pour lui et pour le monde dans lequel il vit. En attendant, il n’a pas d’autre choix que de vivre dans le présent et tout ce que ça implique ; en ce moment pour eux, pour Adèle et pour lui, ça implique le silence et cette incapacité à mettre de côté leurs différends pour se concentrer sur un avenir plus radieux. Cody a l’impression qu’ils n’arriveront jamais à retrouver une relation sincère et sereine, et il sait qu’il n’est pas le seul des deux à le penser.
Pourtant, alors qu’ils pourraient abandonner tous deux, alors qu’ils sont si proches d’arriver à ce point de non-retour, une nouvelle éclaircie, une nouvelle tentative. « Tu te souviens quand tu me portais sur ton dos et que finalement tu me laissais tomber dans l'eau ? » Il lui arrive très souvent de se perdre dans leurs souvenirs d’enfant, préférant vivre dans ce passé plutôt qu’assumer le présent bien trop compliqué. Il ne peut évidemment qu’hocher la tête, bien sûr qu’il s’en souvient. Une fois sur deux, Adèle riait ; une fois sur deux, elle pleurait. Il ne savait jamais sur quel pied danser mais il adorait cette dualité chez sa petite sœur ; aujourd’hui, il aimerait ne pas avoir à l’affronter. Il prend quelques secondes pour répondre et se contente de soupirer ces quelques mots. « C’était tellement plus simple. » La vie, leur relation, leur communication. Tout était plus facile quand ils n’étaient que des enfants et qu’ils n’avaient pas à se soucier de plus. Cody aimerait activer une baguette magique et faire revenir ce temps-là mais il sait que c’est impossible. « Tu crois vraiment que ça va revenir ? » Cody s’interroge, de quoi parle-t-elle ? De leur relation d’avant ? De cette innocence qu’ils pouvaient avoir quand ils étaient des enfants, courant sur la plage en riant aux éclats comme deux louveteaux aboyant dans la forêt au creux d’un clair de lune ? Cody ne détient malheureusement pas de réponse, et l’ajout de sa soeur le fait douter sur sa compréhension de leur discussion. « Qu'il n'est pas aussi loin que je le voudrais. » Il relève la tête, intrigué. « De quoi tu parles ? » son cerveau tente de faire sens de la conversation qu’ils ont ; ils ne parlent visiblement pas des mêmes choses. Quelques secondes plus tard, il réalise enfin. « Oh. » qu’il lâche, un peu surpris que ce sujet soit mis sur la table ; il ne sait jamais comment aborder les sujets difficiles qu’ils ont eu à traverser. Mais il fait de son mieux. « Pourquoi tu penses ça ? » qu’il demande avant de lui apporter une réponse. « Non, je pense que tu t’es suffisamment battue pour l’envoyer valser. C’est fini. » Il y croit, ou en tous cas, il se le répète suffisamment souvent pour y croire ou pour tenter de s’en convaincre alors que la peur n’a de cesse de tirailler ses entrailles à la simple idée qu’il puisse revenir et tout envoyer valser sur son passage. L’idée de revoir sa sœur ainsi lui brise chaque morceau de son être, il refuse d’y penser et d’y accorder une quelconque attention. C’est fini, ça se doit de l’être. |
| | | | (#)Mer 18 Oct 2023 - 16:09 | |
| Adèle ignore réellement ce qu’elle peut attendre de plus de ce duo et de cette énième confrontation en plus des autres. Elle ignore ce qu’il attend d’elle, en s’installant à ses côtés, et pourtant ils auraient bien besoin de parler, et de laisser enfin leur cœur se confier. Bien besoin de laisser cette rancœur de côté, parce qu’elle n’a pas l’impression d’avoir perdu qu’un seul frère l’année d’avant, mais bien les deux. Et ce constat lui est douloureux, et elle ne l’accepte pas. Peut-être la raison aussi pour laquelle, elle reste assise à côté de lui, qu’elle ne tente pas de fuir – bien que peut-être que l’envie est là. La titille bien plus qu’elle ne voudra l’admettre. Face à ce souvenir qui lui fait face, un léger sourire apparaît sur ses lèvres alors qu’elle contemple quelques instants la mer devant elle. Jamais, elle n’aurait cru un seul instant avoir autant de difficulté à le comprendre, et à le solliciter. Jamais elle n’avait pensé devoir prendre sur elle, et l’affronter avec le cœur serré. Mais elle ne parvient plus à rien Adèle, préférant se plonger alors dans son travail comme elle sait si bien le faire : avec toute ses faiblesses et ses craintes. C’est bien plus facile d’enfouir sa tête et de ne pas vouloir voir les problèmes en face que de les affronter. Et pour ça, elle est douée la Shephard, c’est certainement quelque chose dont ils sont à l’aise l’un comme l’autre. Assise à côté de Cody, elle détourne à peine son visage en sa direction et se laisse à le contempler quelques instants – quand lui fixe l’étendue de la flotte devant elle. Cette immensité de flotte, ils ne sont tellement rien en comparaison. En termes de grandeur, en termes d’âge aussi. « C’était tellement plus simple. » Tellement plus simple quand ils étaient tous réunis, et qu’elle s’engouffrait dans ses bras protecteurs. Tellement plus simple quand il n’y avait aucun reproche, aucune jalousie, aucun mépris. Qu’il n’avait pas cette pression de toujours vouloir bien faire, et de la protéger de tous les maux de la terre. « Je donnerais tout pour reprendre cette place… » Elle ne le regarde plus, parce qu’il est sans doute plus simple de se confier à un étranger, ou quand on a le dos tourné. Plus simple quand on n’a pas besoin de poser ses yeux sur la personne qu’on connaît par cœur. Les doutes qui reviennent et finalement, elle laisse échapper ses pensées alors qu’il ne voit probablement pas jusqu’où elle veut en venir. « De quoi tu parles ? » Il demande, fronçant les sourcils, probablement qu’elle n’a pas été assez clair, mais mettre des mots sur ce qu’elle a vécu il y a quelques années, lui est encore trop difficile, alors qu’elle sent le doute qui plane, ce ciel sombre qui peut revenir d’un moment à un autre, sans qu’elle ne puisse rien contrôler. « Oh, » une éclairci dans l’esprit de Cody, alors que même, elle n’a pas cherché à lui répondre, laissant ses yeux se dispersaient de partout sur ce sable sauf sur lui. « Pourquoi tu penses ça ? » Elle hausse les épaules, parce qu’elle ne mérite peut-être rien d’autre après tout, et qu’il aurait été moins malheureux aujourd’hui. « Non, je pense que tu t’es suffisamment battue pour l’envoyer valser. C’est fini. » Elle cherche son regard en tournant ses yeux sur lui, comme si elle cherchait à lire un réconfort – qu’elle ne trouvera de toute évidence pas aussi facilement qu’elle aurait aimé. « Tu sais autant que moi que c’est faux Cody. » Sa voix est calme, et posée. Elle ne cherche pas à le blessé ou à le contredire forcément, simplement elle se laisse aller à quelques confidences dont elle a bien dû mal à exprimer, habituellement. Qui pourrait peut-être expliquer son geste de l’autre nuit. Mais qui n’aura finalement aucune excuse pour Cody, elle le sait bien. Aucune excuse pour Carl, non plus. Elle aime détruire ce qu’elle possède, Adèle, c’est aussi simple que ça. Et elle ne peut que s’en prendre à elle-même. « Ca veut rien dire, et je pourrai pas y mettre autant de force que la première fois, » et ça aussi c’est une certitude qu’elle a, la Shephard. « J’ai besoin de toi, Cody, c’est ce que j’ai voulu te dire l’autre soir, et tu me fermes la porte à chaque fois… » C’est évidemment une métaphore, puisqu’il ne ferme pas de porte au sens propre du mot, mais quoi qu’elle fasse, elle a l’impression que ce sera jamais suffisant pour lui, et elle finit par soupirer. C’était bien plus facile quand Ash été encore là, elle connaissait sa place entre les deux, à chercher à ce qu’ils se respectent et se tolèrent l’un et l’autre. Sa place avait été définie depuis le début et avec sa mort, elle a cette impression que Cody cherche à la surprotéger, mais Adèle ce n’est pas ça qu’elle souhaite. Et les erreurs, elle doit les faire elle. |
| | | | (#)Sam 21 Oct 2023 - 8:38 | |
| La conversation est difficile, chaque mot semble impossible à sortir - pour l’un, comme pour l’autre. Cette relation brisée semble impossible à reconstruire et pourtant, les voilà assis l’un à côté de l’autre continuant d’essayer, continuant de se battre et refusant de baisser les bras une bonne fois pour toutes ; ils sont tout ce qu’il leur reste, à chacun. Quand Cody la regarde, il voit la relation qu’ils avaient autrefois, il voit également tout ce qu’il pourrait perdre et chaque regard porté sur sa sœur lui donne la force de se battre un peu plus ; pas toujours de la bonne façon, il est parfois un peu trop maladroit. Comme souvent, ils se perdent dans les souvenirs - ceux-ci semblent plus faciles à évoquer que le présent douloureux qui leur fait face. « Je donnerais tout pour reprendre cette place… » Il ne répond pas mais il est évident qu’il partage l’opinion d’Adèle. Lui aussi donnerait tout pour retrouver celui qu’il était avant que tout ne s’écroule dans leurs vies - innocent, animé, heureux, ambitieux. Aujourd’hui, il lui semble que la vie s’est mise sur pause depuis bien trop d’années et qu’il ne sait pas où se trouve le bouton pour relancer la machine. Installés sur le sable comme dans une exèdre, Cody cherche les bons mots, ceux qui peut-être viendraient enfin améliorer la situation, le cul de sac dans lequel ils se trouvent tous deux. Mais rien ne lui vient ; juste la question d’une petite voix provenant de sa sœur, question qui lui semble venir d’un autre monde. Il lui faut quelques secondes - sûrement trop longues - pour comprendre où Adèle veut en venir.
Il se souvient de ces mois comme si c’était hier, il se souvient de chaque détail avec une précision déconcertante et il donnerait tout pour effacer ce pan de vie de leurs mémoires à tous les deux, car chaque souvenir est plus vif que le précédent. Et bien sûr, s’il ressent ça de l’avoir vécu de l’extérieur, il n’ose pas imaginer la douleur qui doit peser dans le cœur de sa petite sœur tant aimée. Alors évidemment, la seule chose qu’il puisse vouloir, c’est de la protéger au maximum de ses capacités ; c’est ainsi qu’il lui répond qu’il n’y a pas de risque, la maladie ne reviendra pas, ça n’est pas possible. Il refuse d’y penser, et l’idée que Adèle puisse avoir ces pensées dans la tête lui brise le cœur un peu plus. Cette saleté de maladie ne les laissera donc jamais tranquilles ? Sont-ils condamnés à supporter cette épée de Damoclès au dessus de la tête de la jeune femme ? Doit-elle vivre avec la peur pour le reste de ses jours ? C’est injuste. « Tu sais autant que moi que c’est faux Cody. » Il ferme les yeux sous ses mots, refusant d’accepter que cela puisse être la vérité, refusant d’accepter que la maladie puisse revenir et qu’ils soient dans l’obligation de se préparer à cette éventualité. Adèle a trop souffert, le grand frère qu’il est ne peut pas tolérer qu’une telle chose se produise, ça lui est inconcevable. Ses poings se serrent alors qu’Adèle continue le fil de sa pensée. « Ca veut rien dire, et je pourrai pas y mettre autant de force que la première fois, » Son regard se tourne vivement vers elle. Les mots qu’elle prononce ne sont pas anodins. Se pourrait-il que..? « J’ai besoin de toi, Cody, c’est ce que j’ai voulu te dire l’autre soir, et tu me fermes la porte à chaque fois… » Ses yeux se maintiennent vers ceux d’Adèle alors que pour lui, plus de doute, ces mots sonnent comme une révélation. Alors qu’il pose sa main sur celle de sa sœur, ses yeux se mouillent petit à petit et sa gorge se noue. Il a tant conservé l’espoir que la maladie soit loin qu’il ne peut supporter ce qu’il entend. « Ne me dis pas que… » Il ne peut même pas faire sortir les mots de sa bouche, ils sont trop douloureux, trop vifs, trop impossibles à sortir. Il veut hurler, crier à qui souhaite l’entendre que la vie est injuste et que bordel, quand est-ce que le sort va arrêter de s’acharner sur eux ? Il ne laisse même pas Adèle répondre qu’il se penche pour la prendre dans ses bras, la serrant tout contre lui le plus fort possible en évitant de lui montrer son regard baigné de larmes. « Non… non… » Il renifle, l’état dans lequel il est ne fait plus aucun doute mais il a bien vite honte. Honte de se laisser aller quand elle réclame son aide ; honte de souffrir quand il n’ose imaginer ce qu’elle doit ressentir. Il profite de cette étreinte quelques secondes avant de se redresser, essuyant ses larmes et tentant d’afficher un masque un peu plus fort sur le visage. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment tu l’as su ? » Qu’il demande alors qu’il n’a toujours pas lâché la main de sa petite sœur, sa toute petite sœur qui a déjà trop vécu et que la vie semble refuser de laisser tranquille. « Je serai là, bien sûr que je serai là. Je te lâche pas Adèle tu le sais, tu peux compter sur moi. » Sa voix est ferme et ne laisse place à aucun doute. Au début de leur échange, Cody était bien incapable de deviner quelle serait la tournure des événements, il s’imaginait presque tourner le dos à sa seule famille pour ne plus se retourner ; ces pensées lui semblent désormais bien impossible. « Comment je peux t’aider ? » qu’il demande finalement. Il est prêt à mettre sa vie entre parenthèses pour elle, il a bien l’intention de le faire. |
| | | | (#)Lun 23 Oct 2023 - 9:49 | |
| Il y a des moments comme celui-ci qu'on ne voudrait jamais voir arrivés. Elle n'est pourtant pas si mal Adèle. Certes la solitude l'a guette, elle qui a une peur de se retrouver seule et qui est du genre à combler le silence pour ne pas laisser son esprit envahir trop d'espace, pour autant elle est face à cette étendue de mer, le coeur lourd. Tout lui échappe des mains ces derniers temps sans qu'elle ne parvienne à stopper les choses. Comme si aujourd'hui les choses deviennent bien trop difficiles pour elle. Elle se souvient encore que le soir du bal, tout lui souriait et surtout la présence de son frère lui avait réchauffé son coeur. Ils avaient pu parler et même se taquinaient comme autrefois. Cody avait émis des doutes quant à sa soi-disant relation avec son colocataire comme s'il lisait dans ses pensées. Comme si il se faisait sa propre opinion à leur sujet parce qu'il reconnaissait cette petite lueur sur son visage et qu'il voyait ses yeux briller. Est-ce qu'elle sentait à présent ce vide qu'il laissait, Carl ? Que son frère laissait aussi ? Pourtant il se retrouve devant elle et elle ne parvient toujours pas à lui ouvrir son coeur, à lui dire tout ce qu'elle a au fond d'elle. Parfois elle se demande ce qu'elle pourrait bien faire pour parvenir enfin à retrouver l'alchimie entre eux. Ce besoin vital d'être tous les deux comme autrefois. Comme quand il tentait de réparer son coeur abimé par ses choix et par ses histoires avec les garçons. « Ne me dis pas que… » Dire quoi ? Assise sur le sable, le regard d'Adèle qui se fige devant elle un court instant, fronçant les sourcils. Qu'avait-il besoin de savoir ? Que voulait-il dire ? Elle allait le lui demander mais il l'a coupa dans son élan en la prenant dans ses bras comme autrefois. « Non… non… » Tout échappait de son emprise et Adèle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire. Mais elle sentait cette boule dans la gorge de son frère et ce besoin de vouloir la rassurer, à tout prix. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment tu l’as su ? » La conversation lui échappait totalement et elle ne comprenait pas elle-même où il voulait en venir. Elle observait avec douceur la plage et l'étendue de cette mer en apercevant par moments de brefs inconnus qui passaient entre eux et la mer, poursuivant leur destinée sans se soucier du reste à côté comme elle avait pu le faire en partant pour Mexique. Elle n'avait pas regardé derrière elle, elle ne s'était posé aucune question : seul son égoïsme avait compté une fois de plus. Une fois de trop et elle l'avait réalisé que trop tard. « Je serai là, bien sûr que je serai là. Je te lâche pas Adèle tu le sais, tu peux compter sur moi. » Toujours la main de sa soeur dans la sienne, ses mots lui faisaient du bien quand bien même il y a forcément eu un gros quiproquos. Et avant qu'elle le réalise, de longues minutes vont pouvoir se passer. « Comment je peux t’aider ? » Elle tourne son visage en direction de son frère et peut y lire ce besoin de vouloir la protéger. La protéger mais de quoi ? « De quoi tu parles Cody ? » Elle fronçait les sourcils. « Je suis pas malade, enfin rien à l'horizon pour le moment... » Sa voix est devenue basse sur ses derniers mots parce qu'elle sait combien tout peut déraper d'un jour à l'autre... Elle l'a déjà vécue. « Je dois justement retourner faire un contrôle en octobre. » A la fin du mois. Peut-être sera t'elle fixée mais pour combien de temps ? « Je voulais dire Cody, que j'ai besoin de toi même sans être malade... » Surtout sans être malade, parce qu'il le sait autant qu'elle, ce jour-là elle s'enfermera de nouveau pour affronter tout ce qu'elle peut, seule sans vouloir de pitié des autres. |
| | | | (#)Lun 6 Nov 2023 - 12:18 | |
| La peur le prend peu à peu aux tripes alors qu’il lui semble comprendre ce qu’Adèle tente de lui dire. Il sent son cœur tomber de sa poitrine à son ventre, l’espace de quelques secondes, son cerveau le ramène dans ce passé douloureux ; surtout pour Adèle bien sûr. Lui reviennent en mémoire tous ces souvenirs qu’il aurait préféré garder cachés au fond de lui pour ne plus jamais avoir à les sortir. Et pourtant, alors que les mots de sa sœur résonnent au fond de lui, il lui semble comprendre qu’ils retombent dedans, et il lui semble improbable d’abandonner Adèle alors il lui assure ; il sera là pour elle, coûte que coûte. « De quoi tu parles Cody ? » Elle fronce les sourcils et il ne peut s’empêcher d’en faire de même. S’attendait-elle à ce qu’il la rejette en bloc et parte en courant ? « Je suis pas malade, enfin rien à l'horizon pour le moment... » L’incompréhension peut se lire sur son visage, aurait-il tout interprété de travers ? « Je dois justement retourner faire un contrôle en octobre. » Ce mois-ci donc. « Je voulais dire Cody, que j'ai besoin de toi même sans être malade... » Son regard se reporte sur l’étendue d’eau qui leur fait face ; il a en effet tout compris de travers. Le soulagement vient l’emporter comme une vague dans l’océan et il prend quelques secondes pour se répéter comme un mantra et calmer son coeur inquiet : elle va bien, elle n’est pas malade, elle va bien, calmant peu à peu les battements de son coeur et la peur dans ses veines. Il lui faut quelques secondes de plus avant d’oser relever la tête vers elle. « J’ai eu la frousse de ma vie là. » Qu’il lui avoue alors, tout à coup un peu honteux d’avoir tiré des conclusions si hâtives. Il n’a pas pu empêcher son cerveau de partir dans une direction plus que désagréable, impossible à supporter. « Tu sais que tu peux compter sur moi. » Qu’il lui assure alors en réponse à sa dernière phrase ; elle a besoin de lui, et il est là. Evidemment, ce n’est pas aussi facile entre les deux, entre eux coulent beaucoup de différences et de souvenirs douloureux ce qui les empêche souvent de retrouver la relation qu’ils ont pu avoir autrefois. Bien sûr que Cody rêve que les choses redeviennent faciles entre eux, sûrement autant qu’Adèle. Malheureusement, il sait pertinemment que rien n’est aussi simple et que la vie ne les aide jamais vraiment à passer ces étapes ; Cody n’aide pas vraiment non plus, il le sait. Il sait aussi que tout ce qu’il cache à sa sœur - sans vraiment le vouloir parfois - n’améliorera en rien la situation le jour où il arrivera à lui exposer la totalité des informations. Pour le moment, alors que son regard suit Shadow qui court sur le sable, les mots n’arrivent pas à sortir de sa bouche. Comme toujours, il ne sait par où commencer ou que dire qui viendrait ouvrir un semblant de son cœur à sa petite sœur. « Évidemment que je serai toujours là pour toi Adèle, même si des fois je dis le contraire, tu me connais. Tu sais que les mots dépassent ma pensée parfois. » Il ose lui avouer ces mots, chose qu’il ne fait pas toujours ; parce qu’il se rend compte qu’à force de disputes, elle a peut-être fini par oublier la vérité, qu’il sera toujours là pour elle peu importe ce qu’elle fait et où elle va. « Mais c’est aussi mon rôle de t’éviter les ennuis. » qu’il ajoute alors, car il ne faut pas qu’elle oublie qu’il a hérité de ce rôle et que c’est désormais ancré en lui. Il doit prendre soin d’elle, c’est la mission qui lui a été confiée et il n’a pas l’intention d'échouer comme il a pu le faire avec leur frère. « Tu comprends, hein ? T’as beau être adulte, indépendante, tout ce que tu veux, je peux pas tout couper et me foutre de ce qui peut bien t’arriver. Ça marche pas comme ça. » Tout serait bien plus simple d’ailleurs s’il pouvait simplement éteindre son inquiétude et passer à autre chose. |
| | | | (#)Lun 13 Nov 2023 - 22:22 | |
| Ils ne se comprennent plus et c’est une évidence pour la jeune femme quand elle se retrouve sur cette plage, assise au côté de celui qu’elle aime le plus, autant de celui qu’elle ne parvient plus à comprendre les réactions. La dispute dans la rue devant le commissariat est encore dans toute les têtes, et Adèle ne parvient plus à prendre son souffle, alors qu’elle s’est isolée de tout ce qui l’entourait et la rendait heureuse il n’y a pas si longtemps que ça. Elle trouve le moindre prétexte pour refuser toute main tendue vers elle, et ment comme elle respire devant une réalité qu’elle admettra jamais : elle ne parviendra plus jamais à retrouver l’envie loin d’Ash. Elle est là cette vérité que Cody ne comprend pas, et ne parvient pas à faire changer : alors que lui-même a dû mal aussi à se pardonner ses erreurs, préférant rejeter la faute à cette petite sœur. Peut-être parce qu’elle était la plus proche du plus jeune et que si elle n’avait pas pris cette fuite, il serait encore là. Elle aurait pu le résonner, elle aurait pu être là comme elle avait voulu aider ses étrangers, ses inconnus. Adèle avait refusé de voir cette vérité flagrante et se le reprochera toute sa vie – pire encore, quand c’est lui qui le lui reproche. Pas cette rancœur qu’elle possède envers elle-même, mais cet éloignement qu’elle leur inflige indirectement. Cet éloignement qu’elle refuse de combler par peur de souffrir, par fierté ou parce qu’elle est trop buté pour admettre combien Cody a toute sa place dans sa vie, et dans ce cœur. Et que c’est certainement pas le Mexique qui irait à les éloigner de la sorte. Le regard rivé droit devant elle, Adèle sent son cœur qui s’accélère à chaque fois qu’il pose ses yeux discrètement sur elle, elle aurait envie de tout lui dire : que cette place il l’a possède encore, plus que quiconque, et qu’elle n’aurait jamais dû faire ses courses. Qu’elle détruit tout ce qu’elle possède entre ses mains et cela, depuis toujours. Et le pireLe regard rivé sur l’étendu de l’océan, Adèle soupire de bien des façons ne comprenant même pas comment ils en sont arrivés jusque-là, et est-ce qu’elle pourrait un jour faire demi-tour ? Juste lui dire qu’il est important pour elle, juste profiter de ce qu’il accepte lui offrir sans réclamer plus. Mais les mots manquent, et l’esprit pensif de Cody lui joue des tours, Adèle ne saisit pas vraiment le problème, le mot qui a déclenché cette crainte en lui, elle sait qu’elle vit avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Elle sait que les choses ne seront pas toujours aussi rose pour elle, pas aussi simple à vivre, mais elle a besoin de cette fraîcheur soudaine, juste de se sentir libre avec lui, libre d’interagir sans crainte, avec celui qui représente d’une certaine façon une estime et une considération sans égale. « J’ai eu la frousse de ma vie là. » Et est-ce qu’elle le réalise un peu tard ? Sans doute oui, devant la réaction de son frère. Elle hausse les épaules, ne détournant pas pour autant son regard de l’eau. Ca l’apaise, ça lui fait du bien. « Tu sais que tu peux compter sur moi. » Peut-être que oui, elle le sait. Peut-être que oui, elle en a conscience. Pourtant c’est douloureux de constater aussi tous ses évènements, et tous ce qui aurait pu les séparer à tout jamais. Elle ne veut plus vivre ça. « Je ne veux plus devoir vivre loin de toi Cody… » Elle ne voulait plus supporter cet éloignement, plus supporter de n’être plus rien dans son regard quand elle pose ses yeux sur lui. C’était probablement pas à ça qu’il pensait, mais son silence n’aide pas. Elle le connaît suffisamment pour savoir qu'il ne le fait pas exprès et qu'il est comme ça, pas le genre à savoir exprimer ce qu'il ressent. « Évidemment que je serai toujours là pour toi Adèle, même si des fois je dis le contraire, tu me connais. Tu sais que les mots dépassent ma pensée parfois. » Ils ne peuvent plus sauver leur famille – désormais il ne reste plus qu’eux, alors peut-être qu’ils feraient mieux de se souder l’un et l’autre. Peut-être qu’il est encore possible de rayer les erreurs pour ne garder que le bon. Peut-être qu’un jour elle pourra reprendre cette place auprès de lui, auprès de celui qui a toute son importance dans sa vie. « Mais c’est aussi mon rôle de t’éviter les ennuis. » Elle le sait, qu’il a toujours pris ce rôle trop à cœur, s’oubliant lui, pour les voir grandir et s’épanouir. Mais lui, dans tout ça, s’est oublié, et elle ne le supporte pas vraiment. « Tu comprends, hein ? T’as beau être adulte, indépendante, tout ce que tu veux, je peux pas tout couper et me foutre de ce qui peut bien t’arriver. Ça marche pas comme ça. » Elle hausse les épaules, fixant l'horizon. Qu'est-ce qu'il attendait d'elle ? « Et si je te promets de ne plus y mettre les pieds, et de passer plus de temps avec toi, est-ce que tu pourras faire un petit peu abstraction de ma dépendance ? » Elle sourit à peine, profondément touchée par tous les derniers évènements qui se sont passés dans sa vie, sans qu’elle puisse en maîtriser aucun comme elle l’aurait souhaité. Mais Adèle a toujours été indépendante, certes entourée de ses frères mais entièrement indépendante et ce n'était pas prêt de changer. « J'ai besoin de faire mes propres erreurs Cody, tu pourras pas toujours être là et me sauver. » C'était peut-être ce qu'il désirait mais même leurs parents n'auraient rien pu faire. Cody sait pertinemment que lorsque sa petite soeur a une idée en tête, il est impossible de l'en dissuader tant que ça ne vient pas d'elle-même. « Je voudrais que ça se calme entre nous. Qu'on se retrouve comme avant... » Peut-être pas avant comme quand elle n'était qu'une enfant, ça lui semble si loin et elle n'est plus cet enfant d'autrefois. Mais plutôt comme avant qu'elle parte pour le Mexique. Elle ne compte pas repartir de sitôt, elle ne compte plus partir comme une voleuse. Plus partir tout court d'ailleurs. Il peut souffler. Quand bien même elle est consciente depuis toujours que sa vie est ici, sur Brisbane et nulle part ailleurs, pas même au Mexique. |
| | | | (#)Mar 14 Nov 2023 - 17:55 | |
| La question résonne entre le frère et la sœur comme un boomerang qui ne cesserait jamais d’être renvoyé dans le sens inverse : comment on en est arrivé là ? Cody n’a pas la réponse, sûrement qu’Adèle non plus ; un enchaînement d’événements malheureux qui n’ont pu mener qu’à la destruction d’une si belle relation. Tous deux tombent sans jamais s’arrêter et Cody ne sait plus comment faire pour arrêter la machine et reprendre la relation là où elle s’est arrêtée - ou plutôt, là où elle aurait dû s’arrêter avant de dégénérer de la sorte. Au fond, il le sait, c’est lui le grand frère, c’est donc à lui de faire un pas en avant et de cesser cette mésentente plus que difficile ; c’est à lui de prendre sur lui pour éviter que la situation ne tourne au vinaigre. Et pourtant, depuis le départ d’Adèle, il est bien incapable de mettre sa rancoeur de côté, trop aveuglé par cette peine et ce sentiment de trahison qui l’envahit à n’en plus finir. Y’a-t-il encore une chance ? Cody se pose la question tous les jours, chaque instant qu’il passe à penser à sa petite soeur, il ne peut s’empêcher de se demander s’ils sont voués à finir leurs jours ainsi ou s’il existe ne serait-ce qu’une infime possibilité pour que la situation s’améliore ; quand il la voit, il y croit et puis de nouveau, tout dégringole et le torrent de phrases lancées au hasard entre les deux emporte avec lui les espoirs et les rêves du grand frère. Ils font peine à voir tous les deux, assis sur le sable sans oser trop se rapprocher, sans savoir quoi se dire ou par où commencer.
Ils ne se comprennent même plus, alors que le cœur de Cody se remet à peine de la fausse annonce que son cerveau a cru entendre. Il a vu le pire défiler devant lui et il ne peut que ressentir du soulagement à l’idée de s’être trompé. « Je ne veux plus devoir vivre loin de toi Cody… » Elle fait un pas vers lui, et il ne peut pas l’ignorer, il ne le peut plus. Il sait où est sa place et elle est à l’endroit même où il se trouve présentement : aux côtés d’Adèle. « Tu n’auras pas à le faire, je serai toujours là. » C’est une promesse qu’il lui fait et qu’il se fait également à lui-même. Si ces derniers jours, il n’a pu s’empêcher de penser à l’éventualité qu’un jour, tous deux soient obligés de couper les ponts pour ne plus souffrir de ce gâchis de relation, aujourd’hui une chose est certaine : Cody ne la lâchera jamais. Même s’ils ne s’entendent pas, même s’ils ne se comprennent pas, même si la situation reste compliquée et chaotique pour le restant de leurs jours, Cody sera là. Il le lui assure mais tente de lui expliquer en retour sa situation. « Et si je te promets de ne plus y mettre les pieds, et de passer plus de temps avec toi, est-ce que tu pourras faire un petit peu abstraction de ma dépendance ? » Sa réponse ne se fait pas attendre. « D’accord. » Finalement, voilà ce qu’il attend Cody ; que Adèle cesse de mettre sa vie en danger, et il n’en sera que content. Il ne supporterait pas de la revoir partir à l’autre bout du monde et le laisser en plan ici comme elle a pu le faire auparavant ; mais ce n’est pas ce qu’elle semble lui demander ici. Elle veut son indépendance, mais passer du temps avec lui et cesser les courses qui ne lui apportent rien de bon : c’est ce qu’il veut lui aussi. « J'ai besoin de faire mes propres erreurs Cody, tu pourras pas toujours être là et me sauver. » C’est dur à entendre, Cody ne peut pas mentir sur ça ; il a fini par se convaincre qu’il serait toujours capable de les sauver, Ash et elle. Quand Ash est décédé, il a dû prendre conscience qu’il n’était pas le super-héros qu’il lui semblait être et une partie s’est effondrée ; il aimerait tant pouvoir l’être pour Adèle et la protéger de tout le mal qu’on peut trouver dans ce monde. Mais elle a raison, il ne pourra pas toujours être là et elle doit vivre sa vie. « Je voudrais que ça se calme entre nous. Qu'on se retrouve comme avant... » Il ne peut pas résister plus longtemps, se déplaçant vers la gauche, il vient passer un bras autour des épaules d’Adèle pour la faire venir contre lui dans une étreinte qu’ils n’ont pas échangée depuis bien trop longtemps. Il reste quelques secondes sans parler, une main sur la tête de sa petite sœur comme pour la protéger - encore une fois - de tout ce monde extérieur. Quand enfin, il se détache, il vient lui prendre la main et reste tout près d’elle, refusant de briser ce contact si cher à ses yeux. « C’est exactement ce que je veux aussi. » Qu’il lui avoue alors. Il lui faut quelques secondes supplémentaires avant de se lancer. Il s’ouvre. « Je t’en ai vraiment voulu quand tu es partie, j’ai vécu ça comme une trahison. Mais je veux pas qu’on reste là-dessus, je veux avancer avec toi, et pas rester bloqué toute ma vie sur un événement. » Ou plusieurs. « Je veux retrouver ma petite sœur, mais je sais juste pas comment faire… » qu’il lui avoue alors d’une voix légèrement plus basse. « Je sais plus comment sortir de cet engrenage tu comprends ? » Lui en vouloir est presque devenu une habitude, vouloir la faire passer pour l’enfant qu’elle n’est plus aussi ; comment se sortir de ce schéma-là ? Par où commencer ? Cody ne sait pas mais une chose est sûre et certaine : il est prêt. |
| | | | (#)Ven 24 Nov 2023 - 7:59 | |
| Il y avait toujours eu entre eux ce truc qu’elle n’a jamais su définir, et enfants ils paraissaient si proches. Quand Cody n’était qu’un adolescent et jeune adulte, que la petite le suivait partout ou presque, se jetant dans ses bras à chaque fois qu’il rentrait dans le domicile familial. Il y avait toujours cette alchimie entre eux, quand bien même Cody n’a jamais été le plus ouvert de la planète, il se renfermait toujours dans sa carapace, en acceptant finalement pas de partager ses craintes et ses peurs avec ses proches. Adèle a toujours vu en lui, une forteresse impénétrable, une force solitaire qui ne fallait pas trop déranger, quant elle, à une époque avait presque tous les droits. Mais c'était à une époque lointaine, elle s'en souvient à peine. Et depuis ils ne parviennent plus à retrouver leur rythme imposé dans leur jeunesse. Elle ne sait plus quel fil elle devrait tirer pour que son frère l'a comprenne et encore moins ce qu'elle est censé dire maintenant, qu'ils se retrouvent seul à seul, face à la mer. C'était bien plus facile, avant. Avant, quand ses parents étaient encore là, et qu'elle pouvait jouer sa chipie avec son père, une réelle complicité entre eux, mais aussi avec sa mère qu'elle considérait comme sa confidente et meilleure amie. Elle ne se souvient plus Adèle d'eux. Elle n'a que peu de souvenirs. Est-ce que le temps efface tout ? Est-ce que bientôt les souvenirs qu'elle a avec Ash s'effaceront aussi ? Ça l'effraie alors elle tente de se raccrocher à la seule personne de la famille qu'elle peut encore se raccrocher - sans savoir si c'est ce qu'il désire, ou pas. « Tu n’auras pas à le faire, je serai toujours là. » Le calme avant la tempête, elle en était elle-même surprise. Est-ce que vraiment l’endroit est un lieu aussi reposant de telle façon qu’elle en oublie tout ce qu’ils ont vécu auparavant ? Toutes ses choses compliquées, et ses nombreux cris l’un envers l’autre ? Ses disputes incessantes ? Elle avait eu l’impression à bien des égards de prendre la place de Ash, en sachant pertinemment qu’elle devrait calmer le jeu, parce que ce n’est une solution pour personne – et certainement pas pour elle. Adèle avait donc préféré s’isoler sur cette plage sans même se douter qu’il serait là. Les tensions se dissipent et elle ignore la raison : est-ce parce que le temps s’est suffisamment écoulé désormais ? Ou parce qu’ils sont allés bien trop loin ? Quoi qu'il en soit, elle s'en satisfait, évidemment. « Pendant combien de temps ? » Elle soupire légèrement avant de jeter un vague regard vers lui. Pour ce que ça en vaut, et ce que ça en coûte, elle hausse les épaules et poursuit en s'ouvrant légèrement. Parler des courses n'est pas douloureux pour elle, elle ne voit pas le mal, quand elle ne faisait que participer de loin. Mais comme à son habitude, Cody en a fait tout une montagne. « D’accord. » Elle fronce les sourcils en reportant son regard autour d'elle. D'accord, alors qu'il ne tarde pas à la prendre dans ses bras en passant un de ses bras autour de ses épaules, et machinalement - comme si elle attendait ça - elle vient poser sa tête contre lui. En fermant un instant les yeux, voulant juste profiter du moment présent et de ce qu'il accepte lui offrir pour aujourd'hui. Comme si demain n'existerait pas. « C’est exactement ce que je veux aussi. » Il ne se sera jamais autant ouvert qu'en ce moment et Adèle comprend bien que ça n'arrivera pas deux fois. Qu'ils peuvent enfin mettre carte sur table et peut-être repartir sur de bonnes bases. « Je t’en ai vraiment voulu quand tu es partie, j’ai vécu ça comme une trahison. Mais je veux pas qu’on reste là-dessus, je veux avancer avec toi, et pas rester bloqué toute ma vie sur un événement. Je veux retrouver ma petite sœur, mais je sais juste pas comment faire… » Le Mexique, ils se sont pourtant expliqués déjà plus d'une fois et sa ligne de conduite ne changera pas. Elle n'avait plus personne à qui se raccrocher sur Brisbane et elle étouffait... Le Mexique lui a redonné un second souffle même si ça ne lui plaira pas. Mais elle a surtout compris que ce qu'il l'avait dérangé c'est surtout le fait de partir sans rien dire et sans donner de nouvelles. Il aurait pu lui arriver quelque chose et Cody n'aurait été vulgairement prévenu que par d'autres bénévoles sans même savoir où elle se trouvait exactement au Mexique. « Je sais plus comment sortir de cet engrenage tu comprends ? » Mais comme tout le monde, Adèle a fait des erreurs, et Cody aussi. Ils doivent juste apprendre à réparer leurs bêtises et se pardonner. « Je ne compte pas repartir Cody. » Elle a bien compris que ce point-là elle ne l'a pas éclairci avec lui, aussi elle reprend doucement en observant la mer face à elle, évitant malgré tout le contact visuel avec l'ainé des Shephard. « Je suis bien sur Brisbane, et je ne comptais pas éviter cette ville toute ma vie. » C'était une évidence parce qu'à part partir pour du bénévolat dans ce pays, elle n'a jamais quitté l'Australie, elle récupère une des mains de Cody avant de lui dire à voix plus basse, « on va s'en sortir, je ne veux pas en douter... » Elle a toujours eu de l'espoir pour deux Adèle. Elle y croit tant qu'on lui ferme pas la porte au nez. Elle est le genre même parfois à y croire trop naïvement et Cody en a été témoin plusieurs fois mais on ne change pas une équipe qui gagne. « Il y aura peut-être au début des réglages à faire mais j'ai besoin de toi... » C'est une évidence qu'elle ne niera pas plus longtemps. Le temps semble s'être arrêté quelques minutes mais Adèle sait qu'elle va devoir y retourner, tôt ou tard. |
| | | | (#)Ven 8 Déc 2023 - 12:13 | |
| N’est-ce pas la vie qui leur envoie un signe en les réunissant ici ce jour dans le plus grand des hasards ? Une ville aussi grande que Brisbane peut créer autant de coïncidences ou est-ce que Cody doit voir dans leurs retrouvailles multiples un signe de l’au-delà ? Le grand frère en vient à se poser des questions. Il imagine bien que ses parents - peut-être même Ash -, de là-haut, regardent la situation avec un regard désapprobateur. Ils étaient une famille, 5 personnes liées comme les doigts d’une main et peu à peu, les choses se sont gâtées, peu à peu, la famille s’est éclatée et peine à retrouver ce qu’ils avaient auparavant. Cody peine à faire un pas vers sa sœur. Pourtant aujourd’hui, il ouvre un peu son coeur ; la vérité c’est qu’il réalise peu à peu ce qu’impliquerait le fait de continuer cette bataille qui n’a pas lieu d’être à l’origine - c’est en tous cas ce qu’il arrive à se dire aujourd’hui après des mois à se trouver tout un tas de justifications. Il sait que s’ils continuent à se déchirer ainsi, la suite deviendra une fin et que tous deux continueront leurs chemins sans jamais se soucier l’un de l’autre ; et même s’il y a pensé plus d’une fois, ce n’est pas ce qu’il souhaite, et il espère qu’il en est de même de l’autre côté. « Pendant combien de temps ? » Tous deux savent qu’il est impossible de faire des promesses, ils ont connu le drame de trop près, ils savent, mais ça n’empêche pas Cody d’espérer. « Pour toujours j’espère. » Alors qu’il prononce ces mots, il y croit. Ce n’est peut-être pas toujours le cas ; dans quelques semaines et quelques autres disputes, il tiendra peut-être un autre discours mais alors que les mots passent la barrière de ses lèvres, il est convaincu de ce qu’il avance : il sera toujours là pour elle. Et au fond, il sait que c’est la vérité, quoiqu’il se passe, quoiqu’il arrive entre eux, si un jour Adèle l’appelle et lui demande son aide, il répondra présent sans hésitation aucune. Ils s’ouvrent l’un l’autre comme ils ne l’ont jamais fait - une bourrasque de vent et le moment s’arrêtera en plein vol, emportant avec lui tous ces non-dits. Pour le moment, ils continuent à se dévoiler un peu plus et Cody ose même lui avouer ses peines. Il ne s’attend pas à ce qu’elle les comprenne, ni même ne les entende. Et pourtant. « Je ne compte pas repartir Cody. » Comment peut-elle en être certaine ? « Je suis bien sur Brisbane, et je ne comptais pas éviter cette ville toute ma vie. » Il lui faudra sûrement un peu de temps pour réellement intégrer l’information mais il veut y croire, et sûrement qu’il avait un peu besoin d’entendre ces mots-là qui viennent le rassurer. « on va s'en sortir, je ne veux pas en douter... » Il la laisse parler, il a eu son tour, maintenant c’est à elle et il ne compte pas l’interrompre, chaque mot vient s’inscrire en lui : il y croit, il croit en elle, il croit en eux. « Il y aura peut-être au début des réglages à faire mais j'ai besoin de toi... » Il sait qu’elle a raison, tout ne va pas redevenir simple en un coup de baguette magique, il leur faudra du temps - et peut-être même quelques discussions qu’ils ne sont pas prêts à avoir - mais il a envie d’avancer ensemble dans la même direction, car il s’agit-là de sa petite soeur, sa seule famille restante et il ne veut pas la perdre. Il la garde dans ses bras un bon moment et ensemble, ils regardent Shadow qui semble bien loin des histoires compliquées des humains. Il s’agit là d’un moment suspendu entre deux êtres et Cody y voit un fol espoir : tout va s’arranger. FIN |
| | | | | | | | lost stars (adèle & cody) |
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