Les semelles de ses bottines claquent sur le chemin de terre qu’elle parcourt. Les sens d’Anna sont en éveil. Une intuition qui la taraude et ne la quitte pas. Tel le phylactère qui protège son âme envolée en Enfer, l’immortelle fait confiance à son sixième sens qui la met en garde.
La nuit est son domaine de prédilection, l’endroit où elle met en œuvre son effroyable dessein. Pour autant, quand elle poursuit son but, le monde entier continue, de son côté, le sien. De vivre, d’éradiquer les créatures comme elle. De tuer ce qui est nuisible alors qu’elle est convaincue du bien fait de ses meurtres. Elle a souvent eu le sentiment qu’elle n’était pas faite pour vivre en tant qu’humaine ici. Et elle l’a compris à ses dépens. En croyant tomber amoureuse d’un prince qui a finalement pris le visage de Satan. Lui a offert le rôle d’immortelle en pensant qu’il faisait bien. Qu’elle était d’accord pour que son coeur cesse de battre, pour que son sang se fige dans ses veines, pour que sa famille soit décimée sous ses yeux.
Elle s’en veut toujours d’avoir été si innocente et si stupide. De ne pas avoir vu ce qu’il était vraiment. Elle s’est vengée de lui mais ça ne ramène pas ce qu’elle était autrefois. Cette Lady promise à une vie d’opulence quand aujourd’hui, elle est dans ce mouvement perpétuel de vengeance mais aussi de solitude. Depuis, elle avance sur les terres australiennes, aspirant le sang et la vie des êtres impurs. Il y en a trop. Ils sont dans le visage des hommes qu’elle croise. Ceux qui la dévisagent comme un bout de viande, parce qu’elle a ce visage innocent qui demande à être protégé. Et puis… Vient la métamorphose.
Celle où l’ange devient démon et tue. Ce même démon qui se dirige vers cet endroit désert qu’elle affectionne. Il est empli des ombres qui dansent au mouvement de la lune. Et Anna danse avec elles. Cependant, ses pas sont déterminés uniquement parce qu’elle a cet instinct qui lui susurre à l’oreille
Tu n’es pas seule.
Et Anna sourit.
Nombreux sont ceux qui chassent les créatures surnaturelles, et elle en a rencontré durant sa vie d’immortelle. Elle en a tué, blessé, manqué de se faire éradiquer elle aussi. Mais au delà du danger que cela représente, il y a l’amusement que cela provoque. Presque aussi jouissif que d’assassiner les hommes immoraux. Elle aime bien les parties de chasse, en étant d’abord l’agneau puis se transformer en loup. Alors l’hôpital désert lui paraît être une bonne idée. C’est lugubre, effrayant et c’est tout ce qu’elle aime. Elle s’engouffre par une fenêtre brisée et s’habitue à la noirceur des lieux.
 « La nuit les chats sont gris… » chantonne d’elle, en prenant un balai gisant par terre, qu’elle brise en deux avec ses mains pour en faire un pieu. Tel est pris qui croyait prendre, pense Anna en esquissant un sourire carnassier.

@Laoise McLoughlin  

La nuit est opaque, comme si quelqu’un avait renversé une bouteille d’encre sur la ville. C’est une obscurité inhabituelle, malsaine, aux relents de surnaturels aussi âcres que l’odeur du soufre. Pourtant, Laoise ne la remarque même plus. C’est ainsi, lorsque le jour cesse de pourchasser la nuit : on finit par en oublier que la lumière a un jour baigné le monde. Pour la première fois depuis des semaines, elle est sobre. Enfin, à peu près. Elle n’a pris qu’un petit verre d’absinthe pour calmer le tremblement qui agitait ses mains. Elle longe les murs de la ville avec une aisance qu’elle n’aurait jamais cru posséder après toutes ces années. Pourtant, elle retrouve cette façon de bouger comme une prédatrice qui louvoie entre les ombres, renoue avec les apprentissages qu’on lui a inculqués comme si elle les avait abandonnés hier. Elle peut presque goûter le sang et la sueur qu’elle a versés, sentir la brûlure des cloques qui lui défiguraient les paumes à force d’avoir trop manié les armes et l’odeur des vieux tomes qui garnissaient l’énorme bibliothèque du manoir. Du fond de ses souvenirs, elle entend la voix sévère de sa mère qui lui faisait répéter ses crédos jusqu’à ce qu’elle sache les réciter à l’envers et à l’endroit.

Garde ton sang froid en tout temps.
Aborde ton ennemi de front seulement si tu es certaine de gagner.
Ne révèle jamais toutes tes cartes en même temps.
Détermine ton plan d’attaque avant de passer à l’action.
Accepte que les imprévus sont inévitables et que rien ne se passera comme tu l’espérais.
Laisse ton instinct et ton expérience te guider.
Fais la paix avec la mort avant qu’elle ne te fauche, elle n’aura ainsi plus aucun autre pouvoir sur toi que de t’enlever la vie.

Sauf que ce soir, ce n’est pas le sens du devoir qui l’anime, c’est une soif de vengeance qui demande à être étanchée, l’appel d’une pulsion sombre qui guide ses pas et sa traque. Elle ne s’est pas encore trahie. La créature continue d’avancer, ne semble pas se douter qu’elle est suivie. Jusqu’à ce qu’elle pivote d’un mouvement brusque et s’enfonce entre les grilles défoncées qui protègent le vieil hôpital désaffecté. Laoise la suit, se glisse sans un bruit entre les morceaux de métal tordus. Devant elle se dresse la silhouette imposante de l’immeuble, mais la vue de cet endroit pourtant terrifiant n’arrache pas le moindre frisson d’effroi à Laoise. C’est loin d’être la première fois qu’elle y met les pieds, y avait trop souvent suivi son père, dont c’était l’endroit de prédilection pour mener des séances d’entraînement sur le terrain.

La créature s’infiltre d’un bond souple dans l’hôpital par une fenêtre cassée. Laoise s’en approche à pas de loup, se presse contre la façade pour jeter un coup d’œil à l’intérieur. La créature s’est emparée d’un balai, qu’elle a tôt fait de transformer en pieu grossier. C’est une provocation, un appel au jeu. Laoise n’est qu’une simple mortelle, bien des choses peuvent la tuer. Pourquoi alors s’armer de l’outil par excellence des chasseurs si ce n’est pour la narguer ? Elle se penche pour passer sous la fenêtre, s’avance jusqu’à la prochaine fenêtre brisée. Agile comme un chat, elle escalade la brique et s’introduit à son tour dans l’hôpital. Des toiles d’araignées poussiéreuses s’accrochent à ses vêtements et elle songe distraitement qu’une fois qu’elle en aura fini avec la créature, l’autre moitié du pauvre balai mutilé lui sera certainement utile pour nettoyer ses habits.

Toujours silencieuse, elle sort du bureau par lequel elle est entrée, longe le couloir jusqu’à la pièce dans laquelle l’attend la créature. Elle inspire longuement, s’assure que le crucifix en grenat qu’elle a enfilé autour de son cou est bien en évidence sur sa poitrine, et s’avance d’un pas lent jusqu’à s’offrir au regard de la créature. Loin de l’image monstrueuse que s’en font les humains, elle est magnifique, même si ses traits doux et éthérés trahissent son inhumanité. « Belle soirée pour une balade dans un asile abandonné, non ? » qu’elle murmure d’un ton placide comme s’il n’y avait rien de plus normal qu’une rencontre dans un lieu aussi glauque. « Étrangement, j’ai d’excellents souvenirs de cet endroit. » Machinalement, ses doigts effleurent la dague en bois acérée, bien à l’abri dans son étui en cuir attaché à sa cuisse. « C’est ici que j’ai dépecé mon premier vampire. » C’est son père qui l’avait vaincu dans un combat rapproché, mais c’est elle qui avait enfoncé la lame dans son cœur. Elle avait détesté voir la lumière s’éteindre au fond de son regard, aussi malsain soit-il. « En revanche, je préfèrerais ne pas avoir à me salir les mains ce soir. » Ce n’est pas vraiment une offrande de paix, c’est peut-être même un mensonge, mais elle espère piquer assez la curiosité de la créature pour la convaincre de discuter un peu avant de faire couler le sang.

@Anna Constantine

Elle sent que cette nuit va prendre une tournure des plus agréables. Il y a quelque chose de terriblement excitant dans le jeu du chat et de la souris, surtout quand les rôles lui paraissent bien définis. Pourtant, Anna sait combien c’est amusant que de faire croire le contraire. Jouer à l’innocente terrifiée est sa spécialité et plus d’un s’est fait avoir dans le piège de coincer l’immortelle pour la tuer. Les années de chasse et d’expérience en témoignent : Anna est toujours en vie. Et lorsque viendra le moment de tirer un trait d’une vie faite de sang et de meurtre, ce sera uniquement parce qu’elle l’a décidée. En attendant, munie de son balai devenu pieu, Anna est prête. Chantonne déjà, excellant dans l’art d’être moqueuse et complètement suicidaire.
L’arme est rudimentaire mais suffira amplement pour faire le travail. La Lady a prévu de ne pas laisser une goutte de sang dans le corps de l’effronté. Et aussitôt, elle pivote, l’entendant arriver, et faisant face à une femme.
Et c’est la surprise pour la vampire. Le « oh » silencieux que trahit ses lippes avides, finit par s’étirer en un sourire carnassier. La partie en sera que plus intéressante.
« Belle soirée pour une balade dans un asile abandonné, non ? » Dans sa chasse à la vengeance, la vampire en a rencontré des femmes, des nobles, des femmes de joie, des paysannes et de toute sorte. Mais pas encore de celles qui pourchassent. « Étrangement, j’ai d’excellents souvenirs de cet endroit. »
« Un petit retour aux sources ? Comme c’est mignon. » Lui rétorque Anna en jetant un oeil à l’endroit, aussi effrayant que macabre. Combien d’âmes sont mortes entre ces murs ? Probablement beaucoup bien qu’elle n’imagine pas l’humaine y avoir fait un séjour. L’endroit est abandonné depuis bien plus longtemps que la jeunesse de l’âge que la damnée affiche. A moins que… « C’est ici que j’ai dépecé mon premier vampire. »
Bien évidemment. Anna se met à rire et à applaudir, allant même jusqu’à s’incliner avec la grâce qu’elle a appris lorsqu’elle n’était qu’une enfant de nobles, à qui on apprenait les bonnes manières plutôt que de lui révéler l’âme pourrie de ce monde.« En revanche, je préfèrerais ne pas avoir à me salir les mains ce soir. » Anna se met à glousser, nullement effrayée par l’audace de cette humaine. « Ne t’en fais pas… Je ferai en sorte de ne pas laisser une goutte de sang salir ta petite tenue. Cela dit… Il sera difficile d’en juger. » Murmure-t-elle avec une voix des plus mielleuse, se grattant la nuque avec son pieu de fortune, prête à lu!i lancer pour lu! apporter un coup de pouce.
Il est clair que tout n’est qu’amusement ce soir. « Alors dis moi, toi, petite humaine… Tu t’es crue assez forte pour recommencer ? » Elle paraît si frêle et lui tordre le cou sera un jeu d’enfant bien que l’idée de faire durer le plaisir sera plus appréciable. Alors, elle s’avance d’un pas, Anna. Prête à lui montrer qu’elle n’est pas du genre à prendre la fuite quand on commet l’affront de la menacer. Les années de vie sur ces terres d’obscurité lui ont tant appris. « Tu sais, tu pourrais avoir la vie sauve et rebrousser chemin. Tu n’as pas idée à qui tu t’adresses et tu vas vite le regretter. » Elle sourit. « Dans ma clémence, je veux bien te laisser la chance de t’en aller. » En réalité, non. Il n’y a aucune clémence. Dès lors qu’elle se barrera, Anna la pourchassera et fin de l’histoire. Le sang chaud d’un mouvement intense a meilleur gout cela dit.

@Laoise McLoughlin

Une lueur un peu folle brille dans les yeux de la créature, vient gâcher le portrait illusoire de douceur duquel elle se sert sans doute pour attirer ses victimes. Un rire moqueur au fond de la gorge, elle applaudit, se pavane presque avec son balai transformé en pieu. Laoise a déjà vu des êtres surnaturels comme elle : narcissiques, grisés de leur propre puissance jusqu’à en devenir imprudents, convaincus que s’ils ont réussi à survivre jusqu’à maintenant, ils seront toujours immortels. « Ne t’en fais pas… Je ferai en sorte de ne pas laisser une goutte de sang salir ta petite tenue. Cela dit… Il sera difficile d’en juger. » La voilà, cette arrogance que tout chasseur sait reconnaître. Elle peut servir d’arme, devenir en quelque sorte un appât pour entraîner la créature dans une bataille alors qu’elle est encore mal préparée. Mais c’est une arme qui peut aussi se retourner contre le chasseur, qui redevient alors la proie plutôt que le prédateur, comme le veut la nature. « Alors dis moi, toi, petite humaine… Tu t’es crue assez forte pour recommencer ? » Un rire sans joie s’échappe des lèvres de Laoise. Elle n’est pas particulièrement forte, juste un peu cinglée et, surtout, aveuglée par son deuil. Elle a bien des défauts, à commencer par le fait qu’elle n’a pas chassé la moindre créature depuis plus d’une décennie, mais elle ne fera pas l’erreur de se croire toute-puissante. La vampire s’avance d’un pas, semble presque glisser sur le sol poussiéreux comme si elle flottait. Laoise ne bronche pas, même si un frisson désagréable lui remonte la nuque devant cette proximité accrue. « Tu sais, tu pourrais avoir la vie sauve et rebrousser chemin. Tu n’as pas idée à qui tu t’adresses et tu vas vite le regretter. » C’est au tour de l’humaine d’esquisser un sourire moqueur. Bien sûr qu’elle sait à qui elle s’adresse. Oh, elle ne connaît pas les détails exacts de sa vie, ignore l’âge exact de la créature ou la façon dont elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, mais elle en sait assez sur elle. Qu’elle se délecte de sang humain comme tous ses compatriotes, oui, mais aussi qu’elle préfère largement croquer les hommes que les femmes, une préférence vaguement intrigante qui explique que Laoise ait décidé de la traquer. « Dans ma clémence, je veux bien te laisser la chance de t’en aller. » C’est plus fort qu’elle, Laoise éclate à son tour d’un grand rire qui rebondit contre les murs de la pièce. Elle fait elle aussi un pas en avant, comme pour lui prouver qu’il faut plus qu’une menace évidente pour la faire fuir. « Je suis peut-être une femme, mais je ne suis pas naïve. Dès que j’aurai tourné les talons, tu me planteras tes crocs dans le cou. » Tourner le dos à un monstre de la nuit, c’est signer son arrête de mort. Et même si depuis quelques temps elle a du mal à trouver un sens à sa vie, elle n’est pas encore prête à la jeter par la fenêtre pour autant. « Je ne suis pas née de la dernière pluie. Les créatures comme toi ne sont pas réputées pour leur clémence. » Entre elles, il n’y a plus qu’un mètre. Si la vampire décidait de bondir, Laoise aurait sans doute du mal à parer l’attaque. Pourtant elle ne bronche pas et reste solidement plantée dans le sol, droite comme un balai. C’est un risque calculé, l’espoir mince de gagner le respect d’une créature qui la considère avec autant d’égard qu’un homme éprouve envers un légume moisi ou une pièce de viande de mauvaise qualité. « Et tu fais particulièrement honneur à cette réputation, n’est-ce pas, Anna ? » C’est plongée dans un brouillard de laudanum qu’un souvenir lui était revenu, celui de cette vampiresse sans pitié qu’une connaissance de sa famille avait décidé de traquer, il y a de ça de nombreuses années. Plutôt que de lui planter un pieu dans le cœur, le pauvre homme s’était amouraché de son joli visage et s’était laissé vider de son sang. Alors elle avait envoyé un télégramme à un ancien contact de sa famille, se faisant passer pour l’un de ses frères afin d’obtenir les précieux renseignements dont elle avait besoin pour essayer de traquer la créature. « Je sais qui tu es. Ce que tu es, surtout. Une mangeuse d’hommes. » Elle soupire, referme discrètement ses doigts autour du manche de sa dague pour être prête à la tirer de son étui si la vampire décide de lui sauter dessus plutôt que de répondre à ses questions. « J’ai perdu quelqu’un. Je veux savoir si mon mort est ta victime. » Au fond d’elle-même, elle sait bien que non, qu’il s’agit d’une quête qui ne mènera à rien d’autre qu’à une impasse. La mort de son mari a été causée par un sombre sortilège, il n’a pas été vidé de son sang. Mais elle s’accroche tout de même à l’espoir ténu qui l’a guidée jusqu’ici.

@Anna Constantine

Aussi silencieuse qu’un chat, Anna réduit l’espace entre elle, toujours munie de ce balai devenue pieu. Toujours avec l’envie d’en découdre à quiconque s’attaque à elle. Elle est arrogante, elle sait qu’elle a enlevé son masque de douceur. Ce masque qui sait si bien lui servir quand elle en a besoin. Qui fait flancher les esprits les plus faibles. Anna s’en sert pour se rappeler qu’elle-même n’était qu’une aura de bonté et de bienveillance lorsqu’elle est devenue immortelle. Que sa candeur ne lui a pas servi pour s’en sortir et se condamner à l’obscurité pour toujours.
Le coeur, devenu noir de malheur et vies enlevées, elle en est fière, incapable de changer de fusil d’épaule à son effroyable dessein.
Tout dépend de qui elle a en face d’elle.
Et Anna est assez curieuse de comprendre ce qu’il peut se passer dans la tête de cette écervelée pour venir la trouver ici. Pour la suivre sans se douter que le trépas va venir tôt ou tard.
D’ici là qu’elle l’aura tuée, Anna pourra songer à ce qui l’attendra par la suite, de continuer à vivre ici ou à aller ailleurs. Pourquoi pas le Pays de Galles. Elle a souvent entendu parler des bienfaits de vivre la bas pour des êtres maléfiques comme elle. Anna s’y projette de plus en plus. Mais avant ça, il s’agira de régler son compte à cette humaine à l’odeur de sang des plus alléchantes.
Anna s’en amuse, lui offrant même une subtile échappatoire qui n’en sera pas une. « Je suis peut-être une femme, mais je ne suis pas naïve. Dès que j’aurai tourné les talons, tu me planteras tes crocs dans le cou. » Anna ne peut s’empêcher d’afficher une mine presque boudeuse, presque prête à croiser les bras et à en jouer de ses réactions puériles. « Oh tu as l’air d’être mis intelligente que les autres, ce n’est pas juste. » Et ça n’est pas dérangeant, ça rend la partie des plus amusantes. « Je ne suis pas née de la dernière pluie. Les créatures comme toi ne sont pas réputées pour leur clémence. » La mine boudeuse s’efface pour afficher un sourire fier. Malgré le fait de ne pas avoir eu le choix de sa condition, Anna est fière de ce qu’elle a fait depuis qu’elle a goûté à l’immortalité. « Et tu fais particulièrement honneur à cette réputation, n’est-ce pas, Anna ? » . « Je sais qui tu es. Ce que tu es, surtout. Une mangeuse d’hommes. » Ilnfaut croire que son nom commence à faire son petit effet. ça ne rend la partie qu’appréciable.  « Alors pourquoi me chasses-tu femelle si tu sais tout de moi ? Est ce le besoin de glorifier ton petit tableau de chasse et te dire que tu as vaincu la croqueuse d’hommes ? » Ce surnom lui est pathétique et elle ne l’aime pas. Il sous entend qu’elle offre ses charmes et Anna n’est pas une putain. Elle n’est que la victime qui s’est transformée en bourreau. Cependant la femme  asszz vite les raisons véritables de sa présence.
« J’ai perdu quelqu’un. Je veux savoir si mon mort est ta victime. » Le démon se met à rire. Prête à s´amuser parce qu’elle lui en offre l’occasion.  « Que se passera-t-il si je l’ai croqué ton mort ? Tu vas pleurer ? Me tuer » Sa poigne se ressert sur son pieu. Elle est prête à en découdre.

La créature éclate de rire. Un rire cruel et froid, né de la gorge d’un monstre sanguinaire qui s’amuse de la souffrance qu’elle crée. Sûrement que ça devrait éveiller un sentiment quelconque chez Laoise. De la colère ou du dégoût, peut-être. Mais elle ressent surtout de la lassitude, la certitude que même si elle tuait cette vampiresse de la nuit, ça ne changerait rien. Le monde serait toujours aussi noir, la violence et la mort règneraient encore. « Que se passera-t-il si je l’ai croqué ton mort ? Tu vas pleurer ? Me tuer ? » demande-t-elle, ses doigts pâles comme des os crispés autour de son balai transformé en pieu. Laoise soupire. « Je n’ai plus envie de pleurer. » Elle l’a trop fait, a déversé des litres de larmes qui n’ont servi à rien d’autre que de verser du sel sur ses blessures et la dessécher de l’intérieur. Elles ne lui ont pas rendu son mari et n’ont pas réussi non plus à la tuer. D’une voix neutre, elle poursuit : « J’ai accepté mon sort. J’ai cru pouvoir le ramener, mais je me suis leurrée. » Avant de se tourner vers la vengeance, elle avait d’abord cherché à renverser le sortilège qui avait tué son amour, sans succès. Elle se serait jetée aux genoux du plus nécromancien le plus puissant, aurait sans doute vendu son âme au diable si elle avait pu en échange retrouver une fois de plus l’étreinte rassurante des bras de son mari. « Je ne crains plus la mort, » énonce-t-elle en tirant sa dague de bois de son étui. Elle en effleure la pointe distraitement, en teste la texture acérée. Elle plongera facilement dans le cœur de la vampiresse, au besoin. Plus facilement que le balai cassé qu’elle brandit et dont la texture irrégulière sera moins efficace. Elle relève les yeux vers la jeune femme. « C’est mon mari qui m’a été enlevé. Une force sombre l’a trucidé. Alors seule ma fille je dois élever. Et c’est son meurtre que j’espère élucider. »

@Anna Constantine

« Je n’ai plus envie de pleurer. » Elle ne peut s’empêcher de sourire, Anna. Se disant que cette créature est probablement folle. Que si ses larmes ont cessé de couler, il faut donc qu’elle ait perdu la raison ou qu’elle soit malade. Néanmoins, elle se fera un plaisir de lui tordre le cou. Elle a cessé de pleurer : elle cessera aussi de vivre. « Pleurer pour les faibles cela est. De myoclonie souffrirais tu ? » Demande l’immortelle avec un sourire carnassier. Le pieu ne lui servira pas à grand chose, ce sont ses crocs qu’elle utilisera. « J’ai accepté mon sort. J’ai cru pouvoir le ramener, mais je me suis leurrée. » Comme c’est mignon, songe-t-elle. Elle n’a visiblement pas choisi la bonne méthode. Les sorts ne servent à rien et Anna n’a jamais été une fervente partisante de la magie. Transformer un humain en vampire est bien plus exaltant et Anna ne peut être fière du trophée qu’elle a établi, choisissant avec soin ceux qui méritaient de vivre. Autrement dit, très peu de monde. « Un cadeau la mort peut être : et le laisser partir tu devrais. Les hommes sont inutiles. Et la mort n’est pas à craindre. »
« Je ne crains plus la mort, » Et au vu de la dague que l’humaine sort, Anna songe que la partie va devenir intéressante. Une humaine téméraire.
Et complément stupide.
« C’est mon mari qui m’a été enlevé. Une force sombre l’a trucidé. Alors seule ma fille je dois élever. Et c’est son meurtre que j’espère élucider. » Il est vrai que l’énonciation de l’enfant lui paraît brutal a entendre. Comme si le monstre qu’elle était pouvait s’adoucir à savoir cela. Et puis non. Elle était un monstre. Et il n’y a pas d’empathie dans les yeux d’Anna. Le vampire qui l’avait transformée n’en avait pas fait cure. il l’avait faite démoniaque, éloignée des siens, devenue monstre sanguinaire. Elle n’était même pas touchée par le destin de la femme.
« Meurtrière, tu t’es dite en venant me courir derrière.  » Elle sourit en jetant un œil à la dague. « Une fois que je serai morte, en paix deviendras tu ?  » Vraie question qu’elle pose. Un brin moqueuse parce qu’elle n’y croit pas une seconde. Mais elle ne lui laisse pas le choix.
Anna se jette sur l’humaine, rapide comme l’éclair.

WIN - elle arrive vers Laoise et plonge ses crocs. Morte ou transformée, l’un des choix est possible.
SO CLOSE - Anna lui décoche un coup de pied pour l’assommer et prend la fuite pour ne pas la tuer
FAIL - Anna fonce vers Laoise mais à la dernière minute, bifurque et prend la fuite.

@Laoise McLoughlin