J’ai toujours eu l’habitude de chasser. Depuis que je suis tout petit, mon père m’amène avec lui à la chasse. Quand j’étais enfant il m’a appris à faire mes premiers collets, c’est avec lui que j’ai prélevé mon premier chevreuil, mon premier cerf, un animal magnifique. En dépit de tout ça, je n’aurais jamais imaginé que je devrais un jour me battre contre des créatures de l’ombre. Elles ont toujours existé dans le folklore, dans les croyances des anciens mais je n’y avais jamais cru. Quand ma grand-mère nous racontait des histoires d’esprits, de démons et de bêtes cruelles lors des veillées je n’y prêtais pas attention. Dans mon esprit il s’agissait des divagations d’une vieille folle, d’une grand-mère qui voulait faire peur aux plus jeunes. Tout a changé depuis l’éclipse, je sais maintenant qu’elle avait raison et surtout que l’on aurait dû se méfier bien plus tôt, bien avant la découverte du premier cadavre près de l’église. La chasse d’aujourd’hui est donc bien différente de ce que j’ai connu avec mon père. Aujourd’hui nous chassons tous les deux mais pas seulement. Avec la plus grande discrétion les Gutiérrez se sont associés à d’autres chasseurs. Nous sommes de plus en plus nombreux, c’est certain. Les gens en ville sont en colère, ils ont peur et décident de prendre les armes. La prudence est cependant de mise, les créatures qui nous hantent depuis plusieurs semaines sont futées, elles savent manipuler les esprits, obtenir de précieuses informations pour mieux nous neutraliser. Des chasseurs se sont déjà fait avoir il y a quelques jours, trahis par un vampire qui se faisait passer pour l’un des nôtres.

Cette après-midi je dois rejoindre un autre chasseur en ville pour effectuer une ronde : Arthur. C’est une personne que l’on connaît très bien à la boutique et qui a déjà prouvé à plusieurs reprises qu’il était fiable. C’est donc équipé de mon révolver à la ceinture sur la gauche, une rangée de pieux de l’autre côté et un couteau caché dans mes chaussures que je l’attends dans une petite rue adjacente à l’armurerie. On n'est jamais trop prudents. Il arrive peu de temps après moi. “Prêt ?” J’essaie de me montrer confiant mais au fond je ne suis pas rassuré. Avec ce genre de rondes on est jamais sûrs de rentrer entier, ou de rentrer tout court. “On devrait aller voir du côté de l'apothicaire. J’ai entendu dire qu’il y a des personnes louches qui rôdent par là.” Une boutique de prédilection pour les esprits démoniaques. Nous savons tous pertinemment qu’ils se fournissent chez l'apothicaire, qu’ils achètent tout un tas d’herbes, d’artefacts en tout genre pour mieux nous maudire. Je suis prêt à scruter chaque personne suspecte qui passera dans le coin, prêt à vérifier chaque livre pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un grimoire, déterminé à vérifier chaque bijoux qui aurait l’air maléfique. Après avoir marché pendant une dizaine de minutes je marque un arrêt, persuadé d’avoir entendu un bruit anormal. “T’as entendu ça ?” Au loin des cris d’effroi se font entendre : quelque chose de grave est en train de se passer.

@Arthur Coventry

Il était en train de glisser une lame dans la doublure de sa botte lorsque l’ombre de son frère vint se découper au-dessus de sa tête. « Je veux que tu gardes un œil sur ce Gutiérrez. » Relevant les yeux vers son aîné, Arthur fronça les sourcils. Il n’était pas certain de comprendre où il voulait en venir. Ce n’était pas la première fois depuis l’éclipse qu’il s’alliait à l’hispanique pour quelques rondes aux alentours de la ville. L’idée venait même du patriarche de la famille et désormais Simon lui demandait de garder un œil sur celui qu’il pouvait presque considérer comme un compagnon ? Depuis quand est-ce que les chasseurs s’espionnent les uns les autres. « Il n’a rien du complotiste Simon. » Il pouvait comprendre la méfiance, par les temps qui courent, il valait mieux être prudent. Mais il n’allait pas commencer à surveiller Cesar comme si ce dernier était un ennemi. « Je vais être en retard. » C’est tout ce qu’il accordera à son frère. Non, il n’irait pas mettre un coup de poignard dans le dos de celui qui rendait ses rondes un peu plus sympathiques.

« Prêt ? » Un sourire amusé vint étirer ses lèvres. « Toujours. » Arthur avait légèrement plus d’expérience que Cesar. La différence n’était pas énorme, mais elle pouvait se sentir dans les hésitations du brun à ses côtés. « On devrait aller voir du côté de l'apothicaire. J’ai entendu dire qu’il y a des personnes louches qui rôdent par là. » Arthur leva les yeux au ciel. « Il y a toujours des gens louches qui traînent autour de cette boutique. » Il n’aimait déjà pas la fréquentation de l’enseigne avant l’éclipse, mais cela s’était aggraver avec l’installation de la nuit éternelle.

Leur marche démarre tranquillement, peu de chose à signaler si ce n’est quelques passants qui s’empressent de rentrer chez eux. Rien qu’Arthur ne pouvait déceler d’inquiétant. Jusqu’à ce qu’un hurlement déchire la nuit. « T’as entendu ça ? » Il hoche la tête, attendit un battement de plus, avant que d’autres cris se fassent entendre. « Reste à ma droite. » Ils se devaient de faire front. Après tout, ils ne savaient pas sur quoi ils allaient tomber. Au loin, au bout de la rue, entre la pénombre et l’éclairage d’un lampadaire, se dégageait un petit attroupement d’où un autre hurlement s’échappa. « Ça a l’air sérieux. Viens ! »


win - ce n'est qu'une prostituée qui hurle à la mort parce qu'un homme viens de lui voler sa bourse
so close - un corps viens d'être découvert en plein milieu de la rue commerçante, deux traces de dents sur la nuque.
fail - un vampire dans un état visiblement faible erre dans la rue, effrayant les quelques passants

« Toujours. » Parmi toute l’équipe de chasseurs que compte cette ville, Arthur est une des personnes avec qui j’aime le plus patrouiller. C’est une personne fiable, qui sait garder son sang-froid et aux réflexes redoutables. En somme, c’est un allié idéal, le genre de personnes dont cette ville a cruellement besoin. “C’est ce que j’aime entendre.” Je lui propose ensuite de nous rendre près de la boutique de l’apothicaire, un repère pour les créatures de la nuit et les personnes très peu recommandables. « Il y a toujours des gens louches qui traînent autour de cette boutique. » Sans surprise nous sommes du même avis. “Il n’y a pas trop à chercher pourquoi oui.” Les sorcières se fournissent chez lui, la culpabilité du commerçant est toute établie selon moi. Il collabore avec les ennemis, il accepte de servir ces foutues sorcières, il n’y a aucun doute là-dessus. Nous marchons aux aguets, prêts à intervenir à chaque seconde quand un cri nous fige. Je marque un temps d’arrêt, cherchant à savoir si j’ai bien entendu ou si mon ouïe me joue des tours. « T’as entendu ça ? » Ce n’était donc pas une hallucination auditive. Je hoche la tête tout en fronçant les sourcils. J’en ai le pressentiment, quelque chose de grave est en train de se passer et une chose est certaine : nous devons intervenir. « Reste à ma droite. » J’obéis parce que je sais qu’il a raison. Nous devons travailler en équipe et nous protéger l’un l’autre en attendant de savoir à quoi nous avons à faire. « Ça a l’air sérieux. Viens ! » Je le bloque avec mon bras quelques secondes, le temps d’observer un peu la scène plutôt que d’intervenir à l’aveugle. “Attends !” Mes yeux parcourent rapidement la scène avant de remarquer l’objet des cris : une personne couverte de sang. Un vampire au milieu d’un attroupement, une histoire qui commence définitivement mal. “Merde merde Arthur, c’en est un ! Il a du sang partout !” Il faut désormais établir très rapidement un plan, j’ai ma petite idée. “Je vais faire diversion, tu pourras l’attaquer par derrière.”

Spoiler:

« C’est ce que j’aime entendre. » Il était aisé de contente Cesar. Aux yeux d’Arthur, il apparaissait parfois tel un jeune chiot, impatient de voir le monde, mais par conséquent quelque peu irresponsable dans certaines situations. C’est bien pour cela qu’il finissait toujours par accepter d’entamer une ronde en sa compagnie, s’assurer que rien de violent n’allait lui arriver. « Il n’y a pas trop à chercher pourquoi oui. » L’apothicaire grouillait d’une clientèle louche, mais ce n’est pas cela qui devrait préoccuper l’esprit du jeune chasseur. Les pratiquants de la magie n’étaient pas leur ennemi premier. Il fallait s’en méfier, il était préférable de ne pas trop s’allier avec eux, mais parfois leur savoir pouvait se révéler utile dans une traque. Arthur n’avait pas à cœur d’enseigner tout cela au jeune homme, il apprendra bien par lui-même les ficelles du métier.

Leur soirée allait s’avérer bien plus mouvementée qu’une simple ronde au travers de la ville. « Attends ! » Ce n’était pas le moment de tout remettre en cause, ils se devaient d’agir dans l’urgence, la population se trouvait en danger. Arthur n’avait aucune idée de ce qui les attendait, mais il n’avait pas le temps de s’arrêter pour réfléchir. « Merde merde Arthur, c’en est un ! Il a du sang partout ! » Cesar avait au moins pris le temps de s’attarder sur l’origine de la créature qui se pressait, presque trop lentement, vers eux. « Il a l’air mal en point… » Avait-il était empoissonné par de la verveine ? Ce serait leur coup de chance. « Je vais faire diversion, tu pourras l’attaquer par-derrière. » Hochant la tête, Arthur profita de la cohue pour se glisser dans la pénombre, laissant le champ libre à Cesar. Jouant avec le pieu entre ses doigts, Arthur attendit le meilleur moment pour se faufiler derrière la créature des ténèbres. Il attendit une seconde, un battement, avant de planter son pieu de bois dans la cage thoracique du vampire. Il s’effondra dans un bruit sourd recevant le cri d’une femme qui passait par là. « Rien de grave Madame. » Il offrit un sourire rassurant à la passante avant de se concentrer à nouveau sur Cesar. « T’en avais déjà vu des comme ça ? » Il avait eu l’occasion de croiser quelques vampires en mauvais état, mais jamais comme celui qu’il venait d’achever. « C’est étrange non ? » demanda-t-il en relevant les yeux vers son camarade de la soirée.

Tout se déroule si vite que j’ai à peine le temps de réfléchir. Je fais confiance à mes réflexes et je prends le temps de retenir l’élan d’Arthur, le temps d’identifier au moins notre cible et son identité. On ne s’attaque pas à un vampire comme on s’attaquerait à un loup-garou par exemple. Après quelques secondes d’inspection sommaire et en faisant confiance à ma vue j’annonce à Arthur qu’il s’agit d’un vampire. « Il a l’air mal en point… » La démarche du vampire est lente et peu assurée, zigzagante. Ces créatures sont d’ordinaire rapides et insaisissables, c’est effectivement une situation anormale. Il est cependant trop loin pour que je sache s’il a déjà été blessé -et attend donc le coup de grâce- ou s’il s’agit d’autre chose. “Il n’est pas très vif non.” J’annonce ensuite à Arthur la suite de mon plan d’action : celui de faire diversion pour laisser à Arthur l’opportunité de lui planter un pieu en plein cœur. La diversion fonctionne bien grâce à l’apathie dont le vampire fait preuve. Arthur n’a aucun mal à l’achever, c’est presque trop facile. Une passante hurle en voyant le vampire s’écrouler. « Rien de grave Madame. » Il lui sourit et je fais de même avant d’ajouter. “Il est hors d’état de nuire.” Sa peau est déjà en train de devenir grise, signe qu’il est bel est bien mort. Il n’y a plus qu’à se débarrasser du corps dans une fosse commune, ces monstres ne méritent pas davantage. « T’en avais déjà vu des comme ça ? » Je secoue la tête de gauche à droite. En plusieurs semaines de chasse je n’ai jamais vu ce cas de figure. « C’est étrange non ? » J’essaie d’observer le cadavre mais rien de particulier ne transparaît. “Très étrange. Il avait l’air vraiment faible, pourtant il n’était pas blessé…” J’essaie de réfléchir davantage mais c’est une situation inédite. “Quand ils sont sous verveine ils souffrent, ça se voit, ils s’effondrent même si la dose est importante. Là il avait l’air…absent.” Les explications sont donc à chercher ailleurs. “Est-ce que tu crois que c’est un signe que c’est bientôt fini ? Je veux dire l’éclipse ?” L’apparition de signes de faiblesse chez les vampires est peut-être significatif de la fin de l’éclipse et du chaos qui règne sur Brisbane.

Arthur ne se figeait que très rarement dans l’action, ou même après, mais les hurlements stridents de la jeune femme à ses côtés eurent don de crisper son corps tout entier. Il n’avait pas le temps de gérer les civils, sont esprit s’activant déjà à comprendre le comportement de la créature qu’il venait d’achever. Quelque chose clochait et il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. L’homme paraissait jeune, comme tout ceux de son espèce, sa peau virant au gris indiquait qu’il ne serait plus jamais un nuisible. « Il est hors d’état de nuire. » Cesar gérait les curieux tandis que le regard d’Arthur ne pouvait se détacher du cadavre à ses pieds. Un élément lui manquait quant au comportement étrange de la créature de la nuit. Il chercha des réponses dans le regard de son camarade qui parut tout aussi surpris que lui. « Très étrange. Il avait l’air vraiment faible, pourtant, il n’était pas blessé… » Ils en étaient venus aux mêmes conclusions sans se concerter. L’homme ne semblait avoir aucune blessure visible, mais comment en être sûr quand ceux-là avaient stoppé d’avoir la moindre circulation sanguine depuis des années ? « Quand ils sont sous verveine ils souffrent, ça se voit, ils s’effondrent même si la dose est importante. Là il avait l’air…absent. » Comme possédé par une autre force surnaturelle ? « Est-ce que tu crois que c’est un signe que c’est bientôt fini ? Je veux dire l’éclipse ? » Arthur releva la tête pour croiser le regard plein d’espoir de Cesar. « Je n’en sais rien. » Il pourrait s’agir d’un signe, il est vrai, mais Arthur avait bien une autre théorie en tête. « Ou un sorcier avait la main sur lui. » Certains aimaient à transformer leur sujet en petite marionnette obéissant aux doigts et à l’œil. Jetant un coup d’œil circulaire, Arthur n’eut pas l’impression que quelqu’un semblait observer au loin. « Tu crois que l’on pourrait retracer son chemin ? » Qu’il soit celui sur le chemin de la vérité ou bien Cesar, ils allaient avoir besoin d’en savoir un peu plus.

Le vampire est mort et c’est un immense soulagement, grâce à mon coéquipier. Arthur le chasseur aussi rapide que l’éclair. Arthur, un homme vif d’esprit aux réflexes précieux. Arthur dont l’expérience nous a déjà sorti à de nombreuses reprises de mauvais pas. Arthur, une personne que j’admire beaucoup et dont j’ambitionne un jour d’égaler le niveau. « Je n’en sais rien. » L’état physique du vampire reste inexpliqué et ni Arthur ni moi n’arrivons à émettre autre chose que des hypothèses. De mon côté c’est peut-être un signe que la fin de l’éclipse est proche mais je n’ai aucune certitude. A vrai dire je ne sais pas si je crois que c’est une explication plausible ou si je projette plutôt mes envies et mes espoirs sur la réalité. C’est difficile à dire et en regardant l’obscurité toujours aussi épaisse sur la ville, il est peut-être peu probable que le cauchemar prenne bientôt fin. « Ou un sorcier avait la main sur lui. » Je hausse les épaules, c’est une explication qui se tient. “C’est plausible.” Il faudrait cependant pouvoir savoir qui est à l’origine de ce sort. Trouver un sorcier est bien plus difficile qu’un vampire ou un loup-garou, ils savent être discrets et ils se fondent parfaitement chez nous. « Tu crois que l’on pourrait retracer son chemin ? » Je hoche la tête, en suivant ses traces et en demandant à des passants ça ne me semble pas impossible qu’on y arrive. “On peut et on doit je pense.” Je jette un dernier coup d’oeil au cadavre du vampire, à la recherche d’un indice mais rien ne me saute aux yeux. “Il faut qu’on se débarasse du corps.” Laisser un cadavre à la vue de tous n’a rien de bon, il pourrait attirer d’autres vampires avec l’esprit de vengeance. “Tu m’aides à le soulever?” Nous déplaçons le corps dans une ruelle sombre à quelques mètres de là. “Il sera mieux ici.” Nous revenons dans la rue principale où a eu lieu le combat, un gamin passe dans le coin, je le reconnais tout de suite : le fils du fossoyeur. “Hé petit! Va dire à ton père qu’il y en a un à récupérer dans la rue juste ici.” Je désigne la rue en question d’un petit mouvement de la tête. Je sors une pièce de ma poche avant de lui donner. “Oui monsieur” Je hoche la tête pour le remercier et le gamin disparait rapidement. Je n’ai pas eu besoin de lui dire de quoi il s’agissait, se débarrasser des corps de monstres est désormais une activité banale pour le fossoyeur du coin. “On devrait remonter la rue et interroger les commerçants, quelqu’un a peut-être vu quelque chose.”

Win : Une couturière qui était dans une rue non loin en est sûre : elle a vu le vampire entrer dans une maison et en sortir complètement hagard : il doit se passer là-bas des choses pas nettes
So close : Le patron du pub non loin de là a vu de loin une silhouette louche entrer chez l’apothicaire. C’était peut-être ce vampire…tout comme un client lambda, difficile de savoir.
Fail : Ils décident d’entrer chez le boucher, celui-ci n’a rien vu, c’est un échec.

« C’est plausible. » Tout devenait plausible dans ce monde. Ce qui auparavant leur paraissait être une idée folle, faisait désormais partie de leur quotidien. Ils échangeaient à propos de sorciers, de mage ou encore de vampire comme si de rien était. Même si cela avait fait partie de leur éducation, Arthur avait encore bien du mal à réaliser que toutes les forces de la nature avait fini par s’échapper. « On peut et on doit, je pense. » Il eut un léger rire. « Ça tombe bien, on savait pas quoi faire de notre soirée. » Ils étaient partis pour une simple ronde, il fallait bien que quelque chose vienne pimenter le moment. « Il faut qu’on se débarrasse du corps. » Arthur était tenté de laisser la créature sur le pavé, preuve ultime que les chasseurs finiront par avoir le dessus. Mais Cesar était quelque peu plus digne. « Tu m’aides à le soulever? » - « Tu me laisse pas le choix. » Et en grognant quelque peu, il l’aida à déplacer la dépouille dans une rue voisine. À l’abri des regards, comme si préserver l’innocence de la population avait encore un sens.

Cesar géra l’intendance tandis qu’Arthur ne cessait de s’interroger sur ce qui avait pu mettre le vampire dans un tel état. Il ne prêta pas attention au fils du fossoyeur, cherchant plutôt un indice autour de l’endroit où ils avaient débusqué la créature. Rien de probant ne se révélait si ce n’est que le vampire semblait traîner dans le coin depuis un temps. « On devrait remonter la rue et interroger les commerçants, quelqu’un a peut-être vu quelque chose. » Il hocha la tête. « Chacun un côté de la rue. »

C’est Cesar qui fut le plus chanceux lorsque le vieil McGill lui marmonna qu’un étrange personnage était en train chez l’apothicaire. Arthur eut un soupir. « Il y’a que des étranges personnages qui fréquente la boutique de celui-là. » Un certain James qu’il avait toujours vu traîner en ville. Ils se rendirent à la boutique, mais trouvèrent porte close. « Il a dû filer en entendant tout le grabuge. » Tenait-il un coupable ? « Je suis pas franchement équipé pour faire face à un sorcier. » Arthur n’y connaissait rien et ne voulait se jeter dans la gueule du loup. Façon de parler.

win - une vieille qui passait par là, leur indique que l'apothicaire vit aux abords de la rivière et qu'ils le trouveront là-bas
so close - la piste est maigre, Arthur propose d'aller jeter un coup d'oeil du côté de l'orphelinat, connu pour être un repère à vampire. Il y a pas mal d'activité lorsqu'ils arrivent aux abords.
fail - ils n'ont pas le temps de formater un plan qu'une fois encore des hurlements se font entendre dans la ville...

« Ça tombe bien, on savait pas quoi faire de notre soirée. » J’ai un petit sourire nerveux qui vient quand il dit ça, c’est désormais une habitude de partir pour effectuer une ronde et de ne rentrer qu’au petit matin. Mes parents sont au courant à force et je crois qu’ils ne s’inquiètent plus. Si je ne suis pas rentré quand ils se lèvent, là par contre ils savent qu’il m’est sûrement arrivé quelque chose. “Allez c’est reparti.” L’occasion est trop belle de se mettre en quête de la vérité, nous tenons peut-être une piste sérieuse pour enfin obtenir des réponses. En tout cas il faut d’abord bouger le cadavre du vampire que nous venons d’achever afin que celui-ci n’attire pas ses amis. « Tu me laisse pas le choix. » Une fois le cadavre dissimulé dans une rue moins fréquent il faut monter un plan. Je propose de s’en remettre à des témoins et de remonter l’avenue commerçante à la recherche d’informations qui nous seraient précieuses. « Chacun un côté de la rue. » Je hoche la tête et je pars du côté gauche où je tombe rapidement sur le patron du pub qui sorti dehors pour prendre l’air a bien voulu répondre à mes questions. Il m’explique avoir vu une silhouette sombre et inquiétante entrer chez l’apothicaire mais je ne sais que faire de ce témoignage. Est-il crédible ? Je continue d’interroger les autres commerçants avant de retourner voir Arthur pour lui faire mon rapport. Je lui explique la situation et Arthur soupire, c’est un bon résumé de la situation. « Il y’a que des étranges personnages qui fréquente la boutique de celui-là. » Je hoche la tête. “Oui ça ne nous avance pas vraiment.” Il peut aussi bien avoir vu un vampire que le fou du village ou un adolescente caché dans une cape pour rester discret. C’est un témoignage peu utile finalement mais n’ayant que ça sous la main nous allons devoir nous y fier. “Il a dû filer en entendant tout le grabuge. » Les vampires sont des créatures très intelligentes, il a très certainement fuit pour ne pas connaître le même sort que son ami, surtout s’il se trouvait dans le même état. “C’est sûr, surtout s’il était aussi ralenti que l’autre. Il n’aurait eu aucune chance contre nous.” Que faut-il faire ? Aller chez l’apothicaire en espérant tomber sur un vampire affaibli au risque de croiser à la place un puissant sorcier ? « Je suis pas franchement équipé pour faire face à un sorcier. » Nous avons donc le même point de vue, c’est une situation risquée et ni lui ni moi n’avons envie de mourir ce soir. “Personne ne l’est je pense.” Je réfléchis en même temps à ce que l’on pourrait faire et j’ai l’impression d’avoir l’illumination : Siham. Siham est une sorcière, et même si j’ai eu du mal à accepter la nouvelle c’est une bonne sorcière, loin de ces sorciers maléfiques qui ne sèment que la terreur. Non, Siham bien que découvrant ses pouvoirs est puissante, elle pourrait nous aider en nous accompagnant et nous aider à combattre un sorcier si nous devons y faire face. “J’ai une amie qui est…une sorcière. Elle pourrait nous aider.” Je fais une pause avant de donner davantage de détails à Arthur. “Son père a été tué par un vampire, elle les hait de tout son être. Je suis persuadé qu’elle pourrait nous aider. On pourrait revenir avec elle chez l’apothicaire, elle nous protégerait d’un sorcier.” C’est la seule solution qui me vient en tête.

Rien ne semblait se dérouler comme prévu. Ce qui ne devait être qu’une soirée de ronde autour de la ville, venait de se transformer en une nuit sans fin, jeu de mots inclus, d’enquête pour comprendre ce qui avait bien pu arriver avec ce vampire. Arthur déteste les vampires, à l’exception peut-être d’un seul, qui lui avait sauvé la vie. Mais de manière générale, Arthur déteste les vampires. « Oui, ça ne nous avance pas vraiment. » Ils n’avaient rien, aucune piste tangible et un champ infini de possibilité. « On ne pouvait pas juste avoir des gamins qui se chamaillent ? » Cela aurait été tellement plus simple. Arthur avait juste besoin d’une soirée de tranquillité, c’est tout ce qu’il demandait après tout. Mais non, il fallait observer la boutique d’un apothicaire qui avait décidé de se faire la malle. « C’est sûr, surtout s’il était aussi ralenti que l’autre. Il n’aurait eu aucune chance contre nous. » Il hocha la tête, continuant à observer les alentours pour le moindre indice. « Tu crois qu’ils sont plusieurs à être atteint du même mal ? » Est-ce que cela voudrait dire que l’éclipse est en train de toucher à sa fin ? « Tu crois que ça veut dire que quelque chose est en train de changer ? » Arthur avait besoin de parler pour mettre ses idées en place.

« J’ai une amie qui est…une sorcière. Elle pourrait nous aider. » Qu’est-ce qui se passait avec les gens de son entourage qui connaisse une sorcière ? « Son père a été tué par un vampire, elle les hait de tout son être. Je suis persuadé qu’elle pourrait nous aider. On pourrait revenir avec elle chez l’apothicaire, elle nous protégerait d’un sorcier. » - « Tu lui fais confiance ? » Il avait besoin d’avoir l’avis de Cesar, mais se rappelait aussi ce que son frère aîné lui avait dit avant sa ronde. « Je préférerais ne pas impliquer trop de monde pour l’instant. » Ce serait plus sûr de recueillir des informations pour l’instant. « J’irais bien me renseigner quand même… » Il voulait comprendre. « On pourrait aller voir vers les mangroves ? » Les sorciers se retrouvent souvent par là-bas.

« On ne pouvait pas juste avoir des gamins qui se chamaillent ? » Je soupire également, je partage la frustration et l’épuisement d’Arthur. Je rêverais d’une nuit calme, simplement chez moi assis près de la cheminée avec un bon repas chaud. “Ah si seulement.” Malheureusement la situation est trop grave pour que je reste à la maison à me tourner les pouces, je suis bien plus utile ici mais c’est usant. « Tu crois qu’ils sont plusieurs à être atteint du même mal ? » Je hausse les épaules, ce cas est un mystère total. C’est bien la première fois que je vois un vampire se comporter de cette façon et sans mener d’enquête il est impossible de savoir ce qui provoque cet état et donc de savoir s’il s’agit d’un cas isolé ou non. « Tu crois que ça veut dire que quelque chose est en train de changer ? » Je n’en sais pas plus que lui mais c’est mon souhait le plus cher et j’y place beaucoup d’espoir. “Je l’espère.” Je fais une pause avant d’ajouter. “C’est tout ce que j’espère, je veux dire du changement.”


« Tu lui fais confiance ? » Je prends une grande inspiration pour m’aider à réfléchir : est-ce que je peux vraiment faire confiance à une sorcière ? Je n’en sais rien, mais cette sorcière ce n’est pas n’importe qui, c’est Siham. C’est une amie d’enfance que je connais depuis toujours, j’ai toujours eu une grande confiance en elle. Cependant depuis que j’ai découvert sa vraie nature je me mets à douter. “Oui, c’est quelqu’un de bien, c’est une bonne sorcière.” J’espère ne pas me tromper en lui disant ça.  « Je préférerais ne pas impliquer trop de monde pour l’instant. » Je hoche la tête, après tout il n’a peut-être pas tort. Nous devons creuser pour en savoir plus avant de faire appel à davantage de personnes qui pourraient interférer dans notre affaire. « On pourrait aller voir vers les mangroves ? » C’est une piste intéressante, les mangroves regorgent de créatures surnaturelles et les sorcières ont l’air de beaucoup affectionner ce lieu qui doit être chargé d’énergies mystiques. C’est aussi un endroit qui offre de la tranquillité et de la discrétion, un endroit idéal pour poursuivre nos recherches. “Je te suis.”

fin