| (chabe #01) twelve apostles |
| | (#)Lun 16 Oct 2023 - 23:59 | |
| Always hoped that I'd be an Apostle, knew that I would make it if I tried, then when we retire we can write the Gospels, so they'll all still talk about us when we've died. The end is just a little too harder when brought about by friends, for all you care this wine could be my blood, for all you care this bread could be my body. ☆☆ « Ça fait beaucoup de citrouilles. »« Hmhm, yep. »« Genre, vraiment beaucoup de citrouilles. »« Quatre-vingt-cinq kilos. De muscle, évidemment. »« On parle toujours de citrouilles ? »« Uniquement de citrouilles, bien sûr. »Son poids en citrouilles. Voilà ce que représentait la ribambelle de cucurbitacées chargées à l'arrière du pick-up d'Abraham Taylor, jamais le dernier pour se lancer dans tous les défis qui passaient à sa portée, du plus sérieux au plus stupide, chacun étant libre de décider où placer sur cette jauge le concours de “sculpture de citrouille” organisé par la municipalité de Kilcoy. La première place était sans surprise revenue à Monsieur Carver, menuisier de son état, et fatalement habile de ses mains. La seconde était allée à cette vieille bique de Madame Robbins, imbattable au bingo et presque aussi habile avec un couteau économe. Abe quant à lui terminait le podium avec un mélange de satisfaction et de déception dont lui seul avait le secret, fier comme un paon néanmoins d’avoir gagné quelque chose dont il n’avait en réalité pas besoin … Car la question se posait réellement : qu’allait-il faire de toutes ces citrouilles ? Il n’en savait absolument rien, mais « Amènes-en à la maison dimanche. Chad et son ami viennent déjeuner à la maison, je ferai des tartes. » n’était probablement pas une option qu’il aurait envisagé de son plein gré, et le dimanche en question arrivant finalement, il n’aurait même pas su dire dans quel monde il n’avait pas su trouver une excuse pour s’extirper de ce traquenard. Car c’en était forcément un. Et si le garagiste était déjà surpris que sa mère ait de son propre chef décidé d’inviter le petit dernier et son “ami” pour le déjeuner dominical, tenté de croire que son père avait forcément dû user de persuasion pour en arriver là, le fait que Chad ait accepté de se jeter dans ce qui ressemblait littéralement à la gueule du grand méchant loup le laissait sans voix. En prenant la direction du ranch familial ce matin-là, Abe s’attendait donc à être le spectateur d’une pièce de théâtre entre vaudeville et tragédie grecque, déjà animé à cette idée d’une certaine lassitude que son frère n’aurait sans doute pas manqué de confondre avec de la nonchalance. Ou bien était-ce du désintérêt ? L’un dans l’autre, le petit dernier semblait en tout cas s’en être suffisamment vexé pour avoir mis sur la table, entre le fromage et le dessert, de quoi semer la zizanie entre leurs parents et son aîné lorsque son invité et lui seraient repartis à Brisbane. Chad ne s’intéressait pas au ranch, il ne l’avait jamais fait, et ne se rappelait l’existence de Kilcoy que lorsque venait le temps de s’adonner aux fêtes de famille obligatoires, ou de venir s’assurer qu’il était toujours bien le préféré de leur mère. Et le voilà pourtant aujourd’hui qui donnait son avis et faisait des suggestions sur la gestion d’une affaire qui ne le concernait plus depuis des lustres, certain comme à son habitude de tout savoir mieux que tout le monde. « Allons, les garçons. » Voilà comment leur père avait maigrement tenté de calmer les ardeurs de ses fils, s’observant chacun d’un côté de la table comme de part et d’autre d’un ring de boxe, et reposant finalement son verre d’eau sur la table dans un geste brusque, Abe avait marmonné « Je sors fumer. » et quitté la table sans un regard de plus pour les autres convives. Même à des dizaines de kilomètres, Chad ne pouvait pas s’empêcher de venir mettre son nez dans les affaires des autres. Oh il pouvait bien prétendre n’avoir proposé à ses parents d’embaucher des étrangers pour aider au ranch que par bonté d’âme, et se faire passer une fois encore pour un enfant de chœur, mais Abe savait au fond de lui que l’idée n’était pas innocente. Le travail que d’autres viendraient prendre, c’était du travail en moins pour lui, et donc moins de raisons de passer la fin de journée chez ses parents, à cultiver cahin-caha une relation avec l’un et l’autre qui ne savait que fleurir que lorsque ses trois frères n’étaient pas là pour y faire de l’ombre. Chad assurait ses arrières, voilà tout, et lorsque son cadet était sorti le rejoindre devant la maison, le garagiste lui avait à peine adressé un regard et simplement grommelé « Tu l’as laissé tout seul à l’intérieur avec Maman ? Tu dois pas tant l’aimer, finalement. » avant de tirer sur sa cigarette comme si sa vie en dépendait. Il parlait de Casey, bien sûr, mais préférait faire semblant de n’avoir pas suffisamment retenu son prénom pour l’utiliser, quand bien même il n’en était rien.
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| | | ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500 TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcool DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS : (7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
Harper#1 • Mo#1 • Jayden#2 • Tony#2 • Ezra#2 • James#1 • Harper & Judy
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RPs EN ATTENTE : Aaron • Joshua RPs TERMINÉS : Jayden (event Brisbuddies) • Ezra#1 • Evie#7 • Katherine#1 • Shaun#1 • Izan#1 • Anthony#1
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- Spoiler:
CHELLY - After all that we've been through, I know we're cool.
TAYLOR BROTHERS
CHASEY - If our love is wrong, then I don't ever want to be right.
CHEVIE - All I can say is it was enchanting to meet you
AVATAR : Jonathan Bailey CRÉDITS : (c) fassylover (avatar), skeyde (gif signature) & loonywaltz (UB) DC : Micah Tomlinson PSEUDO : TiPiT INSCRIT LE : 03/12/2017 | (#)Dim 29 Oct 2023 - 12:21 | |
| « Tu sais, il est toujours temps de faire demi-tour. » avait soulevé Chad, ultime chance qu'il faisait mine de donner à Casey, alors qu'elle n'arrangeait égoïstement que lui. Plus qu'une dizaine de kilomètres les séparaient de Kilcoy, et pourtant l'idée de rebrousser chemin lui paraissait toujours plus alléchante que de passer ce déjeuner en compagnie de ses parents et de Abe, qui n'était de toute manière jamais bien loin des entourloupes de leur mère. Le souvenir traumatisant de Noël était encore bien trop frais dans sa mémoire pour l'autoriser à être optimiste. Il avait alors ressassé toutes les éventualités dans son esprit, des nuits durant lesquelles son sommeil était resté agité, lui faisant même regretter de ne pas avoir eu de garde à la caserne pour le distraire. Pourquoi Maggie avait-elle eu cette idée soudaine ? Chad connaissait suffisamment sa mère pour savoir qu'elle ne prenait pas de décisions au hasard. Sur ce plan, il lui ressemblait beaucoup plus qu'il aurait voulu l'assumer. Mais impossible de savoir si son geste devait être interprété comme une trêve, ou au contraire un piège qu'elle espérait bien définitivement refermer sur Casey, pour se dédouaner de le mépriser pour la simple raison qu'il était un homme. Chad était d'autant plus nerveux que son frère, jamais dans la réserve quand il était question de semer la discorde entre son cadet et leur mère, était par défaut opposé à tous ses arguments. Supplier Sam n'avait pas suffi à accorder miraculeusement leurs agendas, si bien qu'il se retrouvait seul face à ses détracteurs et son père, arbitre désabusé par des années de conflits ingérables. Casey lui assura que tout allait bien se passer, effleurant sa main crispée sur le levier de vitesse. Il n'avait d'ailleurs pas eu tout à fait tort. Les choses s'étaient relativement bien passées, à l'exception de l'état d'alerte constant de Chad, qui dans sa grande paranoïa cherchait des signes d'agression dans le moindre geste, la moindre parole à son égard. Abe avait l'air désengagé, plus occupé à racler son assiette qu'à s'intéresser à la conversation, comme s'il ne profitait pas déjà quotidiennement des petits plats de leur mère. Ironiquement, Chad trouvait son silence plus agaçant encore que les avis divergents qu'il partageait d'ordinaire avec leur mère, mais s'il était tout à fait honnête, il aurait trouvé dans tous les cas de quoi critiquer son attitude. Habitué à cet antagonisme permanent, rien de ce que pouvait faire Abe ne trouvait grâce à ses yeux.
Désir inconscient et compulsif de saboter le déjeuner, ou naïveté décompléxée, toujours était-il que Chad n'avait pas choisi le bon moment pour donner son avis sur la façon dont ses parents devaient gérer leur entreprise, et surtout préparer leur retraite. Il n'avait pas son mot à dire, selon son frère, qui lui reprochait pourtant son manque d'implication. A ce stade de mauvaise foi, ils n'étaient pas à une contradiction près. Peut-être que rétorquer à Abe qu'il avait préféré son silence désintéréssé tout au long du repas avait jeté de l'huile sur le feu, et que c'était pour cette raison qu'il était sorti en faisant grincer sa chaise sur le parquet. Maggie s'était excusée auprès de Casey, comme si la relation délétère entre ses fils n'était pas un peu de sa responsabilité. Après quelques secondes de civilités, Chad s'excusa de quitter la table à son tour pour rejoindre son frère, tendu sur le perron. « Ou alors je cherche une bonne raison de ne plus lui infliger ça. » Chad attendait de fait le moindre faux pas de leur mère pour légitimer ses visites bien trop ponctuelles à son goût. Casey était le seul encore assez candide pour croire que les choses pouvaient s'arranger avec le temps. Qu'elle-même était capable de changer. « J'ai pas compris pourquoi tu es monté sur tes grands chevaux. C'est pas toi qui dis parfois que tu aimerais voir autre chose ? » demanda-t-il avec une fausse crédulité. « Les parents se font plus tout jeunes, et aux dernières nouvelles Amos et Samuel n'ont pas non plus pour projet de reprendre l'affaire. Alors pourquoi ça te semble aberrant de demander de l'aide ? » Et même si foncièrement les motivations de Chad étaient égoïstes, elles ne l'étaient pas plus que la fierté de son frère, qui refusait d'accepter que l'entreprise Taylor n'avait plus d'héritier. @Abraham Taylor |
| | | | (#)Mer 8 Nov 2023 - 23:47 | |
| Always hoped that I'd be an Apostle, knew that I would make it if I tried, then when we retire we can write the Gospels, so they'll all still talk about us when we've died. The end is just a little too harder when brought about by friends, for all you care this wine could be my blood, for all you care this bread could be my body. ☆☆L’équilibre de la relation qu’entretenait Abe avec ses parents était (trop) intimement lié à la distance que mettaient – et maintenaient – ses trois autres frères avec eux. C’était comme s’il ne parvenait pas à exister autrement dans leur regard qu’en comblant le vide laissé par les trois autres, et comme on acceptait faute de mieux d’être l’éternelle doublure de ce que l’on considérait être le rôle de sa vie, car l’être à moitié et au pied levé valait toujours mieux que de ne pas l’être du tout. À tort ou à raison, il y avait de cela dans la manière dont le frère Taylor numéro trois se considérait vis-à-vis de ses deux aînés, mais surtout vis-à-vis du benjamin de la fratrie, dont il semblait qu’il pouvait pousser leurs parents et plus particulièrement leur mère dans des retranchements qu’elle n’aurait jamais accepté de subir si la chose lui était venue d’un autre de ses enfants. Chad jouissait d’un privilège qu’il traitait comme un acquis, se rendant à chaque retour en ville plus antipathique aux yeux d’un Abraham qui n’appréciait pas non plus le mélange de dédain et de suffisance avec lesquels son cadet semblait considérer ceux qui, contrairement à lui, ne trouvaient pas d’attrait à rejoindre la grande ville la plus proche pour se donner l’air plus importants. Chad valait mieux qu’eux tous, c’était l’image qu’il renvoyait chaque fois qu’il daignait remettre les pieds ici, et qui sait peut-être était-ce aussi le discours qu’il tenait à son +1 sur la route les ayant menés jusqu’ici … C’était en tout cas ce que laissait à penser le « Ou alors je cherche une bonne raison de ne plus lui infliger ça. » asséné d’un ton égal lorsqu’Abe avait pris la liberté d’une remarque à ce sujet, le ton volontairement acide mais l’envie à tout autre chose qu’à discuter avec son frère de celui par qui il avait remplacé son ex-épouse, cette dernière ayant en commun avec Casey d’avoir toujours semblé manquer de profondeur et de caractère. Quelqu’un de moins rompu que lui à l’exercice aurait pu être tenté de croire que Chad venait formuler des excuses auprès de son frère, après l’avoir de toute évidence grandement contrarié, mais loin d’être dupe ce dernier avait attendu entre impatience et résignation que le petit dernier fasse ce pourquoi il avait toujours été doué : se présenter comme le père de toutes les bonnes volontés pourvu qu’elles émanent avant tout des autres. « J'ai pas compris pourquoi tu es monté sur tes grands chevaux. C'est pas toi qui dis parfois que tu aimerais voir autre chose ? » Allons bon. « Les parents se font plus tout jeunes, et aux dernières nouvelles Amos et Samuel n'ont pas non plus pour projet de reprendre l'affaire. Alors pourquoi ça te semble aberrant de demander de l'aide ? » Les lèvres du garagiste s’étirant en un rictus agacé, il avait tiré sur sa cigarette en silence encore une fois ou deux, avant de s’éloigner de quelques pas pour aller écraser son mégot dans le cendrier posé près de la fenêtre. « Et depuis quand tu en as quelque chose à foutre, au juste ? » Il pouvait se cacher tant qu’il voulait derrière le numéro du garçon altruiste et attentionné, Abe pour sa part ne gobait pas un instant l’idée que ses propositions puissent être désintéressées. « Viens pas me faire la leçon sur le fait que les parents vieillissent, Chad. J’suis là tous les jours, je le sais, contrairement à vous j’ai pas attendu que Maman termine à l’hôpital pour m’en rendre compte. » Mais si le benjamin de la fratrie cherchait à partager le blâme à ce sujet, il était encore temps d’aller attraper la main d’Amos et de Samuel – à ce sujet, Abe les plaçait tous les trois dans le même panier. « Tu veux qu’on embauche des gens ici ? Mais qui est-ce qui va les former, leur apprendre le boulot et leur servir de baby-sitter, toi ? Tu crois qu’on a déjà pas assez de problèmes à gérer comme ça ? » Bien sûr que non, car pour le savoir encore aurait-il fallu que Chad s’y intéresse un tant soit peu, au lieu de ne s’intéresser qu’à son nombril. « J’te dis pas comment gérer ta salle de sport, alors garde tes conseils sur la façon de gérer le ranch, de nous quatre t’es le moins bien placé pour ça. » Samuel avait fait sa part, quant à Amos Abe voulait encore croire à la rhétorique de son frère qui répétait à qui voulait bien l’entendre que s’il n’était rien arrivé à Sofia il n’aurait jamais quitté Kilcoy. Chad lui n’avait pas d’excuse, et n’avait jamais fait un mystère de ses velléités de s’extirper aussi vite que possible de cette ville qu’il n’estimait pas à la hauteur de ses ambitions.
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| | | ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500 TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcool DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS : (7/5)
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AVATAR : Jonathan Bailey CRÉDITS : (c) fassylover (avatar), skeyde (gif signature) & loonywaltz (UB) DC : Micah Tomlinson PSEUDO : TiPiT INSCRIT LE : 03/12/2017 | (#)Ven 15 Déc 2023 - 23:01 | |
| Un drapeau blanc agité devant ses yeux insolents n'aurait pas suffit à rendre Abraham moins hostile à la présence de son cadet. La dynamique avait toujours été ainsi entre eux, chiens et chats qui guettaient la moindre faille pour s'engouffrer dans une dispute. A tel point que leur aversion l'un pour l'autre était devenue physique, et n'était jamais à l'abri d'aboutir avec violence. Ils parlaient mais ne s'écoutaient pas, se complaisant dans l'idée bien arrêtée qu'ils se faisaient l'un de l'autre : un plouc aussi raffiné qu'une chemise froissée et un pète-sec aux faux airs de sainte nitouche. Chad avait pourtant mis de l'eau dans son vin pour rejoindre son frère, qui s'empressa de déterrer la hache de guerre pas si bien ensevelie quelque part au fond du jardin. Si Abe devait se montrer aussi odieux gratuitement, il n'était pas question pour lui de se laisser marcher sur les pieds. « C'est justement pour pas que tu viennes m'accuser d'en avoir rien à foutre quand ils en seront au point de non retour. J'ai peut-être renié cette partie de l'héritage familial, mais c'est pas pour autant que je m'intéresse pas à leur santé. » avait-il rétorqué, agacé par les sous-entendus jamais très subtils de son frère. Abe, et c'était réciproque, n'était jamais à court de raisons de le mépriser lui, ainsi que ses choix de vie, ou même ses relations. Il n'avait jamais rien dit, pas vraiment par politesse d'ailleurs, mais son manque de considération vis-à-vis de Kelly transparaissait dans la moindre conversation à laquelle il avait refusé de participer. L'accuser d'avoir attendu l'accident de leur mère pour se préoccuper d'elle était la goutte d'eau. Abe était particulièrement doué pour abuser des sujets sensibles, et souligner la prétendue ingratitude du reste de ses frères, qui osaient penser à leur propre avenir. « T'es vraiment con quand tu t'y mets. C'est impossible d'avoir une conversation courtoise avec toi. » Chad ne rechignait jamais à se rabaisser au niveau du langage de son frère, et à vrai dire il le faisait avec un plaisir dissimulé. Jurer avait souvent des effets thérapeutiques, et à Kilcoy, le naturel revenait au galop. « C'est quoi que tu me reproches exactement ? » se risqua-t-il à demander, sachant pertinemment que peu importe son avis, Abe ne pourrait jamais se résoudre à y adhérer. Les arguments qu'il avançait lui paraissaient aussi creux que de mauvaise foi, si bien que les yeux de Chad roulaient dans leurs orbites. « Si ça peut soulager les parents pourquoi pas, je resterai le temps qu'il faut. Est-ce que ça t'arrive de voir plus loin que le bout de ton nez ? » Il savait que la promesse semblerait bien fade à son frère, qui ne se faisait plus aucune illusion sur sa capacité à prendre en main les affaires familiales. C'était prendre bien peu de risque, que de faire croire qu'il était prêt à endosser ce rôle lui-même, comme un gâte-sauce s'engagerait à cuisiner un repas de fête. « Vas-y, si t'as des conseils à me donner je serais bien curieux de les entendre. En attendant, je suis pas devenu aussi aigri que toi à 40 piges. » reprocha-t-il, quitte à dériver sur des attaques personnelles. « Si vraiment c'est si compliqué de les former, alors on peut aussi recruter des gens compétents. » ajouta-t-il, prêt à trouver un compromis. Chad était toujours incapable de comprendre ce que son frère désapprouvait exactement, si ce n'était qu'il voulait se faire passer pour le fils prodige, resté au chevet de ses parents par bonté de cœur alors qu'il ne l'avait fait que par manque d'ambition et d'opportunités. « Je vois pas du tout le problème Abe, ça coûte quoi d'essayer ? Puis, peut-être que maman et papa ont leur mot à dire. » Qu'en pensaient-il eux, puisque lui se flattait d'avoir un avis à leur place ? @Abraham Taylor |
| | | | (#)Mar 19 Mar 2024 - 10:44 | |
| Always hoped that I'd be an Apostle, knew that I would make it if I tried, then when we retire we can write the Gospels, so they'll all still talk about us when we've died. The end is just a little too harder when brought about by friends, for all you care this wine could be my blood, for all you care this bread could be my body. ☆☆D’être le plus jeune de la fratrie avait toujours conféré à Chad, consciemment ou non, le rôle d’inspecteur des travaux finis. Il était celui qui plus jeune savait se faire dispenser de nettoyer les écuries ou de débarrasser la table du dîner parce qu’après tout, il avait déjà trois frères plus âgés pour s’en charger et lui “montrer l’exemple”. Il était aussi celui pour qui les couvre-feux avaient été plus tardifs, les règles plus lâches, et les punitions moins sévères parce que tout de même, il s’agissait du petit dernier et que si Papa et Maman ne s’adoucissaient pas avec lui, ils n’auraient plus jamais l’occasion de le faire. Il avait été le seul, enfin, dont personne ne semblait jamais avoir attendu (ou espéré) qu’il ne fasse mine de s’intéresser au bon fonctionnement du Ranch et à son devenir … Et le voilà maintenant, la bouche en coeur, que l’on n’avait pas vu à Kilcoy depuis des lustres car même Noël n’avait pas semblé être une raison suffisante de faire un effort, qui revenait prodiguer des conseils dont il n’aurait pas à s’inquiéter de la faisabilité ou des conséquences, puisqu’il aurait bien vite fait de retourner à sa petite vie de citadin que la campagne amusait bien cinq minutes mais pas plus. « C'est justement pour pas que tu viennes m'accuser d'en avoir rien à foutre quand ils en seront au point de non retour. J'ai peut-être renié cette partie de l'héritage familial, mais c'est pas pour autant que je m'intéresse pas à leur santé. » Tout dans la remarque de son frère suintait l’hypocrisie, et secouant la tête en recrachant une volute de fumée Abe avait rétorqué d’un ton de reproche « C’est pas tout de le dire, si c’est pour te pointer ici deux fois par an en espérant que quelqu’un d’autre se chargera de s’en assurer à ta place. » Et si à ce sujet, Chad se retrouvait à plus en prendre pour son grade que Samuel ou Amos, il ne le devait qu’à lui-même : eux, au moins, ne se donnaient pas des airs de Messie venus distribuer la Sainte Parole. « T'es vraiment con quand tu t'y mets. C'est impossible d'avoir une conversation courtoise avec toi. C'est quoi que tu me reproches exactement ? » Oh, la liste était longue – mais soit, Abe se contenterait de ce qui les intéressait à l’instant T. « De vouloir le beurre et l’argent du beurre, Chad. T’es inquiet pour la santé de maman ? Mais qui fait le taxi pour l’emmener chez le toubib ? Qui s’assure que l’armoire à pharmacie n’est pas à cours de médocs ? Qui tient les comptes de ses problèmes de langage et de mobilité pour s’assurer qu’elle ne régresse pas ? Papa et moi. T’es inquiet mais t’es pas foutu de faire mieux que passer un coup de fil une fois de temps en temps en te persuadant que c’est suffisant. » Ça ne l’était pas, et les œillères que se mettait Chad dès que quelque chose menaçait le petit confort dans lequel il s’était installé étaient elles aussi un reproche qu’Abe tendait à lui faire. Pourtant, son frère continuait de vouloir faire croire qu’il était capable d’autre chose que de paroles en l’air et de promesses vaines, saisissant à la volée la proposition faite par son aîné en pure ironie. « Si ça peut soulager les parents pourquoi pas, je resterai le temps qu'il faut. Est-ce que ça t'arrive de voir plus loin que le bout de ton nez ? » Plutôt que de le prendre au dépourvu, la réponse n’avait arraché à Abraham qu’un rire moqueur, et un « C’est ça, bah tu sais quoi on en reparle quand tu nous auras fait un peu de place dans ton agenda, deal ? » rétorqué sur un ton qui ne laissait aucune place au doute quant au fait qu’il n’y croyait pas un seul instant. Chad avait eu plus de deux décennies pour prouver sa bonne volonté quant à la subsistance de l’entreprise familiale : qu’il ne se soit pas encore décidé passé ses quarante ans parlait pour lui. « Vas-y, si t'as des conseils à me donner je serais bien curieux de les entendre. En attendant, je suis pas devenu aussi aigri que toi à 40 piges. Si vraiment c'est si compliqué de les former, alors on peut aussi recruter des gens compétents. » Sourire mauvais à l’appui, le garagiste s’était empressé d’ironiser « Ah tiens, t’es plus volontaire pour t’y coller, finalement ? » Comme quoi, sa bonne volonté n’aurait pas duré longtemps – dire qu’Abraham aurait au moins misé jusqu’à la fin du repas et le temps nécessaire au trajet de retour pour que son frère retourne sa veste. « Je vois pas du tout le problème Abe, ça coûte quoi d'essayer ? Puis, peut-être que maman et papa ont leur mot à dire. » Sans doute, et Abe lui-même n’aurait pas eu la même réaction si la suggestion était venue de l’un ou de l’autre … Mais le fait était qu’elle était venue de Chad, et que cela n’avait ni le même poids ni le même relief. « Le problème c’est que tu débarques ici avec tes grands airs et la certitude d’être plus malin que nous. Tu penses qu’on t’a attendu pour réfléchir à des solutions ? Qu’on fait pas déjà tout ce qu’on peut pour tenter de se maintenir alors que tout augmente et que tout rapporte de moins en moins ? T’as entendu parler récemment d’un truc qui s’appelle l’inflation, ou c’est pas arrivé jusqu’à ta tour d’ivoire ? » Sans doute que non, puisque la seule solution qu’il avait à proposer en pensant avoir inventé l’eau chaude était de s’ajouter un poste de dépense supplémentaire, comme si la tendance globale n’était pas à tenter de faire des économies. « Personne te demande de subitement te découvrir une passion pour la gestion du ranch, mais la moindre des choses ce serait de ne pas nous cracher ton mépris et ta condescendance à la gueule en considérant qu’on est des bons à rien sans tes idées gribouillées sur un coin de table. » Pour sûr, c’était le genre d’attitude qui devait lui permettre de s’endormir sur ses deux oreilles bercé par l’idée d’avoir fait le bien autour de lui – foutaises.
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CHEVIE - All I can say is it was enchanting to meet you
AVATAR : Jonathan Bailey CRÉDITS : (c) fassylover (avatar), skeyde (gif signature) & loonywaltz (UB) DC : Micah Tomlinson PSEUDO : TiPiT INSCRIT LE : 03/12/2017 | (#)Dim 31 Mar 2024 - 19:05 | |
| « Avec l'accueil que tu me réserves, tu m'excuseras de pas vouloir venir toutes les semaines. Y'a des tas de gens qui sont heureux de me voir à Brisbane, contrairement à toi. » Abe s'était toujours fait passer pour le vilain petit canard qui, en dépit de tous ses efforts, demeurait dans l'ombre des autres. Il avait fait une habitude de se venger de son cadet pour l'audace d'avoir respecté ses ambitions, et d'en faire la fierté manifeste de leur mère. Voilà pourquoi il se complaisait autant à rester dans les parages, à accomplir deux fois plus que les autres, et d'en recevoir une gratification quotidienne qui n'était à l'évidence pas à la mesure des sacrifices. Tout le monde le savait mais personne ne disait rien, car sa dévotion pour leurs parents arrangeait bien les affaires de tout le monde, dont les siennes, à savoir de donner un sens à sa vie. « Tu veux une médaille c'est ça ? Je suis bien conscient de tout ce que tu fais pour eux Abe, et oui peut-être qu'on se repose sur toi nous aussi. Mais on peut pas juste abandonner tout ce qu'on a construit Amos, Sam et moi pour venir ici au pied levé. Peut-être que c'est le moment de les laisser se retirer, et de prendre un peu de recul toi aussi. » Discuter avec Abe était aussi stérile que de répandre du sel dans les champs. La vérité, c'était qu'il ne voulait pas lever le pied. Qu'il voulait peut-être bien récupérer le ranch pour se féliciter d'être plus loyal que ses frères, et les culpabiliser de ne pas avoir renoncé autant que lui à des rêves qui n'avaient même jamais traversé son esprit. Abe les pensait tous incapables d'être aussi dévoués que lui. A l'image de leur mère, il aimait tout contrôler. Chad ne ferait jamais assez bien, c'était peine perdue. Il se contenta de rouler des yeux lorsque son frère l'accusa sans lui donner le bénéfice du doute d'avoir retourné sa veste aussi vite que le vent avait tourné en sa faveur. C'était idiot, d'avoir cru que des conseils, sortis de sa bouche, auraient pu recevoir autre chose que l'opposition farouche de son frère. Il aurait suffi de souffler l'idée à Sam pour la rendre comme par magie plus sage et opportune. Venant de lui, rien ne trouvait grâce aux yeux d'Abraham. « Je propose des alternatives Abe. C'est comme ça que ça fonctionne normalement, pour trouver des solutions aux problèmes. » Et pas en ruminant, en s'appitoyant sur son sort comme le faisait sans arrêt le seul enfant de la fratrie qui n'avait pas migré par opportunité. Par manque d'opportunité plus exactement. A vrai dire, Chad ignorait tout des prétendues solutions qui avaient été mises sur la table. Abe n'avait pas tort de l'accuser de ne pas s'en préoccuper autant qu'il le devrait, mais il le faisait assez bien pour tout le monde. Si on demandait son avis à leur père, il serait certainement bien moins tranché que celui de son fils le plus têtu. « Ok donc je fais rien ? Je dis rien, y'a que toi qui as le droit d'avoir un avis ? » Ou plutôt un avis qui soit légitime, puisque tous les autres avaient perdu ce droit en quittant la ville, en entreprenant des projets professionnels, ou encore en fondant une famille. « Je vais quand même te donner le mien. Tu sais qu'on fonce droit dans le mur mais tu refuses de l'aide parce que t'aurais soudainement l'impression de plus servir à rien. En fait ça te plait, de porter toute la misère du monde sur tes épaules pour pouvoir ensuite nous faire l'inventaire de tooout ce que tu fais pour les parents. » déroula-t-il avec cet air condescendant qu'on lui reprochait à raison d'avoir dès qu'il mettait les pieds à Kilcoy. Selon lui, être né dans cette ville n'était pas une raison suffisante pour y mourir. Il l'avait quittée dès qu'il avait pu, et aurait bien moins de scrupules que Abe à y arracher ses parents si leur santé ne leur permettait plus de vivre isolés. « Alors faudrait surtout pas prendre d'autres personnes pour faire le taf, sinon maman se mettrait à cuisiner des bons petits plats pour quelqu'un d'autre que toi. » Son plus grand cauchemar serait d'avoir un rival qui ne serait pas issu de la fratrie. Ce devoir qu'il vouait au ranch, personne ne lui avait imposé, si ce n'était sa certitude, et surtout son plaisir, d'être un pilier pour les affaires familiales. @Abraham Taylor |
| | | | (#)Mar 14 Mai 2024 - 5:40 | |
| Always hoped that I'd be an Apostle, knew that I would make it if I tried, then when we retire we can write the Gospels, so they'll all still talk about us when we've died. The end is just a little too harder when brought about by friends, for all you care this wine could be my blood, for all you care this bread could be my body. ☆☆Aux yeux de Chad, les autres Taylor n’étaient au fil du temps, des années, plus devenus que des obligations. Peut-être pas consciemment, Abe était encore en position de bien vouloir lui accorder cela, mais à force de ne plus voir le cadet débouler à Kilcoy sans Noël, Pâques, un anniversaire ou un enterrement pour lui servir de prétexte, tous s’étaient habitués à l’idée qu’il lui fallait au moins cela pour daigner leur accorder un peu de son temps. Et que sa seule justification à ce sujet se résume à « Avec l’accueil que tu me réserves, tu m’excuseras de pas vouloir venir toutes les semaines. Y’a des tas de gens qui sont heureux de me voir à Brisbane, contrairement à toi. » ne tendait qu’à prouver la mollesse de son argumentaire, l’un et l’autre parfaitement conscients de ne pas savoir se supporter assez pour que se voir et simplement passer du temps à la même table ne soit pas avec le temps devenu la reine de toutes les autres obligations auxquelles ils se pliaient pour un semblant de paix familiale. « On n’a plus douze ans Chad, t’es plus obligé de faire semblant quand Maman a le dos tourné. » Il n’y avait plus d’efforts pour tenter de s’apprécier, à peine ceux nécessaires à parvenir à se tolérer, et cela d’un côté comme de l’autre – et le moment était mal choisi pour subitement tenter de prétendre le contraire. Mais cela semblait être le mot d’ordre du jour pour Chad : tenter de prétendre s’intéresser à ce qui, le reste du temps, lui en touchait une sans faire bouger l’autre. Comme du devenir du ranch, dont il se souciait si fort qu’il n’y mettait presque plus les pieds, ou de la lente avancée de leurs parents vers un âge où ils se mettraient à avoir besoin d’eux plus que l’inverse ne serait vrai. « Tu veux une médaille c'est ça ? Je suis bien conscient de tout ce que tu fais pour eux Abe, et oui peut-être qu'on se repose sur toi nous aussi. » Mais ? Il y avait toujours un mais. « Mais on peut pas juste abandonner tout ce qu'on a construit Amos, Sam et moi pour venir ici au pied levé. Peut-être que c'est le moment de les laisser se retirer, et de prendre un peu de recul toi aussi. » Et l’on osait encore lui faire croire que si le culot avait un nom, il ne s’appellerait pas Charles. « C’est sûr que ce serait bien plus commode pour vous. » Supprimer le problème plutôt que d’accepter le fait d’y avoir sa part de responsabilité, cela ressemblait au Chad qu’il connaissait, il n’y avait aucun doute. À quoi rimait cette conversation, finalement ? À rien, car dès lors qu’ils étaient mis l’un en face de l’autre les deux plus jeunes de la fratrie ne parvenaient plus à s’exprimer autrement qu’à travers la frustration que lui provoquait l’autre. « Je propose des alternatives Abe. C'est comme ça que ça fonctionne normalement, pour trouver des solutions aux problèmes. » L’un était buté, l’autre était excédé, comme pour les mille discussions qui avaient précédé et probablement les mille qui suivraient. Le plus étonnant, en définitive, résidait dans le fait qu’aucun de leurs deux parents ne soit encore venu tempérer la situation de peur qu’elle ne dégénère. « Ok donc je fais rien ? Je dis rien, y'a que toi qui as le droit d'avoir un avis ? » Oh, ça, Chad pouvait bien avoir l’avis qu’il voulait sur à peu près tous les sujets … L’ennui résidait plutôt sur le fait qu’il se sente obligé de le donner même lorsqu’on ne lui avait rien demandé, et non sans une pointe de sarcasme Abe avait répliqué « M’oblige pas à te dire ce que tu peux en faire, de ton avis. » en serrant les dents. Rien de taille à empêcher son frère à n’en faire qu’à sa tête, en somme, aussi ce dernier s’était-il empressé de le faire, trop content sans doute de tenir là une nouvelle occasion de cracher sa condescendance à la figure de l’un des membres de sa famille. « Je vais quand même te donner le mien. Tu sais qu'on fonce droit dans le mur mais tu refuses de l'aide parce que t'aurais soudainement l'impression de plus servir à rien. En fait ça te plait, de porter toute la misère du monde sur tes épaules pour pouvoir ensuite nous faire l'inventaire de tooout ce que tu fais pour les parents. » Le doigt désormais pointé vers lui, Chad avait poursuivi « Alors faudrait surtout pas prendre d'autres personnes pour faire le taf, sinon maman se mettrait à cuisiner des bons petits plats pour quelqu'un d'autre que toi. » et il y avait là-dedans un peu de vrai, quoi qu’on en dise. D’être le seul fils encore présent permettait à Abe de briller là où ses frères lui avaient jadis toujours fait de l’ombre. Enfin sa relation avec ses parents ne se résumait plus à une comparaison constante avec un autre membre de la fratrie, enfin sa mère lui trouvait des qualités qu’elle estimait s’être développées sur le tard, quand elles avaient pourtant probablement toujours été là sans être relevées. Mais que Chad l’accuse d’y trouver un certain réconfort, quand lui avait bénéficié des mêmes privilèges toute sa vie sans avoir à lever le petit doigt ? C’était la parabole de la paille et de la poutre. « T’es qu’un putain d’hypocrite, Chad. Tu m’accuses de vouloir profiter de la situation, alors que t’es en train d’essayer de la retourner pour en tirer toi-même un avantage. Ça te rend malade de plus être le petit chéri qui peut se permettre n’importe quoi sans que ça ait la moindre conséquence, alors t’essayes par tous les moyens de te redorer une image à moindre coût. » Pourquoi un tel besoin de la ramener, si ce n’était pour se sentir à nouveau utile ? Et pourquoi donner un peu de son temps et de son énergie, surtout, quand on pouvait se contenter de suggérer que d’autres le fassent à sa place. Quittant finalement le porche sous lequel ils prenaient tous les deux racines depuis de trop longues minutes, Abe avait fait quelques pas sur le chemin poussiéreux qui reliait la maison aux écuries, avant de se tourner à nouveau vers son cadet. « Tu veux le mien, d’avis ? T’es tellement bouffi de condescendance que t’arrives pas à imaginer qu’on puisse vouloir rester ici de son plein gré. Tu détestes tellement cet endroit que t’es persuadé que tout le monde le déteste aussi. » Des habitants heureux de leur vie et de leurs habitudes, attachés à leur quartier, Kilcoy en comptait pourtant des dizaines. L’endroit avec ses travers, bien sûr, mais il régnait en ville un sentiment de communauté que l’on ne retrouvait pas à Brisbane, où chacun se contentait de se mêler de son petit confort sans se soucier même un instant de son prochain. « Ce ranch c’est ce qui a mis un toit au-dessus de ta tête pendant vingt ans, c’est ce qui a payé tes études. Y’a la sueur et l’énergie de toute la famille dans ce domaine, mais t’as même pas le minimum de reconnaissance que ça mérite parce que tu ne penses qu’à ta gueule, et que tout ce qui t’a toujours intéressé c’est d’aller t’assumer ailleurs pour ne pas avoir à t’assumer ici. » Qu’il ose seulement essayer de le contredire à ce sujet, Chad, quand son ami terminait de boire sa tasse de café dans la salle à manger, à quelques dizaines de mètres d’eux seulement. Ils ne dataient pas d’aujourd’hui, les mensonges de son frère pour chercher à se dédouaner des déceptions de leurs parents ; Hier c’était le mariage bien propret auquel il les avait fait participer comme les figurants d’une comédie, demain ce serait l’inquiétude feinte pour leur santé sous couvert de se débarrasser du ranch comme d’un caillou désagréable dans sa chaussure. « T’es toujours si fier de nous montrer que t’as pas besoin de nous, alors vois ça comme une bonne nouvelle : nous non plus on n’a plus besoin de toi. » Mais Chad l’avait dit lui-même : les gens heureux de le voir se trouvaient à Brisbane, et non pas ici.
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| | | ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500 TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcool DISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS : (7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
Harper#1 • Mo#1 • Jayden#2 • Tony#2 • Ezra#2 • James#1 • Harper & Judy
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RPs EN ATTENTE : Aaron • Joshua RPs TERMINÉS : Jayden (event Brisbuddies) • Ezra#1 • Evie#7 • Katherine#1 • Shaun#1 • Izan#1 • Anthony#1
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- Spoiler:
CHELLY - After all that we've been through, I know we're cool.
TAYLOR BROTHERS
CHASEY - If our love is wrong, then I don't ever want to be right.
CHEVIE - All I can say is it was enchanting to meet you
AVATAR : Jonathan Bailey CRÉDITS : (c) fassylover (avatar), skeyde (gif signature) & loonywaltz (UB) DC : Micah Tomlinson PSEUDO : TiPiT INSCRIT LE : 03/12/2017 | (#)Mer 22 Mai 2024 - 22:32 | |
| Malgré toutes ses dénégations, Chad ne pouvait tout à fait masquer le mépris qu'il éprouvait pour son frère. Ce pauvre homme retenu à la campagne par manque d'ambition, qui s'escrimait à prouver qu'il en savait au moins autant que ceux qui avaient fait le choix de s'intéresser au reste du monde. Cette frustration, il la faisait payer à Chad à chacune de ses rares visites. Toujours à vouloir renchérir, à vouloir faire la démonstration de sa loyauté et de ses qualités humaines, qu'aucun diplôme ne saurait attester. Alors au contraire, Chad trouvait sa complaisance de plus en plus étriquée, à l'image des convictions d'Abraham. « Vraiment, tu trouves que je fais semblant là ? » demanda-t-il circonspect, songeant de quelle manière il pourrait manifester une arrogance plus ostensible encore. Froncer les sourcils à chacune de ses interventions ou rouler des yeux ? Il le faisait déjà. Il y avait bien longtemps qu'il avait renoncé à jouer les saints lorsqu'il était question de son plus jeune ainé. Lever les yeux au ciel, c'était d'ailleurs ce qu'il avait fait au moment où Abe entérina son statut de vilain petit canard que personne ne préférait à son confort de vie. « Et ce serait bien commode pour toi, de nous voir rappliquer en un claquement de doigts. Je sais même pas pour qui tu t'obstines Abe. T'es sûr que c'est pour les parents ? Ou c'est juste pour toi ? Pourquoi tu le dis pas clairement ? » Le voir tourner autour du pot devenait franchement agaçant. Ce numéro de valeureux chevalier, aussi fier pour demander de l'aide que pour l'accepter, n'avait plus le moindre sens. « Tu crois que j'en aurais encore moins à foutre, c'est ça ? » Il aurait probablement raison, mais ce ne serait pas le cas d'Amos, et le plus âgé de la fratrie avait encore le pouvoir de le raisonner, ou du moins le rappeler à ses prétendues obligations familiales. Cette vague théorie qui ne s'appliquait que dans les mauvaises situations, et toujours pour les mêmes personnes. Où était Abe lorsqu'il s'était refermé sur lui-même à l'adolescence ? Où était-il lorsqu'il avait dû essuyer un divorce, ou encore lorsque sa mère ne lui avait pas adressé un mot pendant des mois ? Il avait beau n'en avoir rien à faire de son avis, lui donner sans son consentement avait quelque chose de profondément libérateur. Chad ne pouvait totalement nier être hypocrite, ni même égoïste, mais face à Abe il n'était pas prêt à céder cette bataille. « J'essaye rien du tout. Entre nous c'est toi qui es désespéré de redorer ton image en t'entêtant à jouer au grand sauveur. C'est quoi le problème ? T'as peur des étrangers ? » s'était-il hasardé sans le moindre fondement, témoignant ainsi de tous les préjugés qu'il gardait sur son frère. Ce n'était absolument pas justifié, mais c'était la seule parade qu'il avait trouvée pour ne pas admettre que ses ambitions n'étaient pas simplement altruistes.
Descendant du porche, Abe avait failli lui faire ce plaisir de lui donner le dernier mot avant de se retourner dramatiquement, livrant un avis dont Chad se serait bien passé lui aussi. Son premier constat était suffisamment juste pour ne pas lui arracher la moindre réaction. C'était un fait, Chad détestait cet endroit, et aux dernières nouvelles ce n'était un crime aux yeux de personne d'autre que celui qui s'y était enraciné. Il pouvait s'imaginer y revenir en villégiature, mais certainement pas y vivre au quotidien. En revanche il ne pouvait supporter le coup des violons et les accusations d'ingratitude, sous prétexte qu'il avait voulu vivre pleinement sa vie ailleurs. Abe n'était pas en reste niveau hypocrisie. « Me dis pas ce que j'aurais dû faire Abe. Toi t'es là avec ta fierté masculine, incapable d'admettre quand la situation t'échappe. Bien sûr que j'ai voulu partir d'ici pour m'assumer ailleurs, t'aurais été le premier à me cracher à la gueule. » Connaissait-il au moins une seule personne homosexuelle qui s'était assumée à Kilcoy ? Il contesterait certainement que, comme de nombreuses modes, celle-ci n'avait pas encore frappé dans le coin. Son dédain pour les excès de la vie citadine n'avait d'égal que celui de Chad pour l'inertie de la campagne. « Peut-être que t'es heureux ici, tant mieux pour toi. Moi je l'aurais pas été. Et viens pas me faire croire que je l'ai fait par lâcheté. T'as aucune idée de ce que j'ai vécu. » Mais ce ne serait jamais aussi douloureux, aussi légitime à ses yeux que ce qu'il pouvait ressentir face à son manque de reconnaissance pour les sacrifices de leurs parents. Chad trouvait au contraire qu'il les honorait, les sacrifices de leurs parents, en réussissant ailleurs. « T'as pas compris que c'est ça dont maman est fière, de nous voir prendre notre indépendance ? C'est le cycle de la vie, les enfants finissent par quitter le nid jusqu'à ce qu'ils doivent à son tour s'occuper de leurs parents. C'est ce que j'essaye de faire sans renoncer à tout ce que j'ai construit depuis des années. C'est peut-être égoïste, mais c'est pragmatique. » avait-il rétorqué, sous-entendant que son frère ferait mieux de quitter le nid lui aussi, car ça ne faisait à l'évidence pas de lui un fils plus accompli que les autres. Tandis que Abe s'éloignait de la maison, Chad se rapprochait de la porte, concluant avec une voix mesurée. « Vous avez pas besoin de moi et j'ai jamais prétendu le contraire, mais vous avez besoin de quelqu'un. » @Abraham Taylor |
| | | | | | | | (chabe #01) twelve apostles |
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