L’éclipse avait plongé Brisbane dans obscure brouillard humide et inquiétant. L’italien, de nature grande gueule et à vouloir toujours jouer le plus fort, était bien moins sûre de lui depuis que la malédiction avait débuté. Il se terrait au british pub, fameuse taverne des chasseurs semble-t-il, il se disait qu’à cet endroit, il ne devait rien risquer, si ce n’est de finir ivre mort sur une table. Il se souvenait la fois où il avait amené ici une jeune anglaise pour la faire grimper sur une table avant de la ramener dans ce qu’elle aimait appeler : son château. Une simple villageoise qui aimait se prendre pour une princesse. Nino n'avait pas revu la brune, suite à cette soirée, alors il ne cessait de penser à elle jour et nuit, puis, nuit et nuit…

Encore une soirée – qui n’en finissait plus – où l’italien avait dû être jeté en dehors de la taverne, lorsque la tenancière avait décider de baisser le rideau. Il errait sur le trottoir, ses dents épousant les pavés avec dégout, il finit par se relever, quand il faisait face à un homme, deux fois sa carrure, imposant alors que l’italien lui, était impuissant. Seul dans la rue, sous des lampadaires qui ne fonctionnaient plus, ils étaient plongés dans le noir complet. Une force qu’il n’arrivait pas à contrer le souleva de terre et lui fit décoller les pieds du sol, lui donnant comme la sensation de voler. « Lâche moi par terre, connard. » il tentait de se débattre, mais l’alcool ayant pris possession de son corps, il n'arrivait à rien. Il n’entendit qu’un rire avant de sentir deux pointes s’enfoncer dans son cou et sentir son corps tomber comme une masse à terre.
Lorsqu’il se réveilla, le jeune italien avait une terrible faim. Il n’était pas perturbé de se réveiller en plein milieu de la rue, non, il ne pensait qu’à une chose : manger. Alors qu’il se redressa, il frappa au pub, sans réponse, il continuait sans route dans la nuit commerçante, encore muette et vide de toute âme qui vive. Il fu seulement surpris de voir une ombre épaisse passer à toute vitesse devant lui. Il entendait des grognements, sentait la bête mouillée, la puce ravageuse. Il n’avait pas eu l’impression d’avoir un odorat aussi développé jusqu’à présent, il pouvait même sentir l’odeur du sang qui coagulaient sous les griffes de cette bête. Il couru, à la poursuite, quand, il fu pris par surprise, face à une jeune femme dont il connaissait le visage. « Maze… » ou plutôt, princesse Maze ? il jurerait qu’elle avait cette même odeur que ce loup, qu’il venait de traquer.


c'est pas vraiment Siham

@Cecilia Barker

Wickham Terrace. Le lieu de déambulation de ces pauvres habitants qui pensaient encore pouvoir échapper à nos griffes en s’armant d’une quelconque breloque sans effet. C’était pathétique. Ca n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne finissent par devenir nos proies et je me réjouissais toujours de voir leur regard effrayé et leurs mains tremblantes brandissant devant mon nez un médaillon des plus banales. Je choisissais en général de transformer les plus hardis pour rejoindre une meute chaque jour plus grande. Et j’épargnais occasionnellement un lâche effrayé pour le transformer lui aussi afin qu’il réalise que la vie de loup-garou était bien loin d’être terrible mais au contraire plutôt grisante de tout ce pouvoir et cette force qui circulaient en nous. Je ne regrettais pas ma vie d’avant. Si ce n’était certaines connaissances qui avaient été des plus divertissantes à une époque où il était justement bien difficile de trouver de quoi s’occuper dignement. Et en parlant de telles connaissances…la silhouette que je distinguais devant moi me semblait plus que familière. Un sourire carnassier aux lèvres, je lâchais sans cérémonie le cadavre que j’avais en main pour le suivre. Il serait toujours temps de dépecer quelqu’un un autre jour. Joueuse, je n’avais pas vraiment l’intention de le suivre en silence et calmement alors que je pouvais plutôt venir le titiller en le brusquant, en le frôlant rapidement. Je pouvais sentir qu’il n’était pas "normal". Mais qu’était-il exactement ? Un ennemi ? Toujours un divertissement appréciable ? Mon dessert du soir ? Ou les trois à la fois peut-être ? Le sentant lancé à son tour à ma poursuite, je finis par reprendre forme humaine pour accueillir son « Maze… » d’un sourire satisfait. J’adorais marquer les esprits. Et il ne faisait aucun doute que j’allais continuer sur cette lancée. Je m’approchais de lui. Rapprochais mon visage du sien jusqu’à ce que quelques centimètres ne les séparent. « Je t’ai manqué Nino ? » Je pouvais sentir son pouls, chaque battement de son cœur, détecter avec précision l’emplacement de chacune de ses veines. Mon instinct de prédatrice ainsi mis à mal fit sortir bien malgré moi les griffes de ma main droite que je m’empressais de cacher derrière mon dos. C’était un peu trop tôt pour révéler ma véritable identité. On allait jouer un peu avant cela, non ? Mon regard s’attarda un instant sur ses lèvres avant que je ne daigne m’éloigner à nouveau de lui, récupérant par la même occasion une main normale et présentable. « Qu’est-ce que tu fais à cette heure-ci dans les rues ? Encore une sombre histoire de soirée trop arrosée je présume ? » Et il ne m’avait même pas invitée ? Honteux. Il n’y avait plus qu’à rattraper le temps perdu à présent.

Spoiler:

« Je t’ai manqué Nino ? » l’Italien était surpris et se demandait bien pourquoi la jeune femme se promenait dans les rues sombres de Brisbane alors que personne d’autre ne s’y aventurait quand les commerces étaient fermés. Lui ne comprenait pas plus ce qu’il faisait dans le caniveau, mais dès lors qu’il aura mangé, il pourrait retourner s’enterrer dans son caveau. « tu ne devrais pas rester la… » et pour répondre à sa question, peut être bien qu’elle lui avait manqué, mais l’homme était aussi un peu vexé qu’elle n’ait pas tenté de le retrouver depuis qu’ils s’etaient quittés. « Qu’est-ce que tu fais à cette heure-ci dans les rues ? Encore une sombre histoire de soirée trop arrosée je présume ? » « j’ai faim… » il ne pensait qu’a ça et il était bien incapable de répondre par d’autres mots.
« C’est quoi cette odeur, Maze ? » Ça sentait le chien mouillé, les puces et l’os rongé. « attends... » Il se retourna, brusquement, attiré par un bruit qui venait d’une ruelle perpendiculaire. Sans savoir pourquoi, sans expliquer d’où venait cette pulsion, il ne pouvait s’empecher d’être attiré. Attendant quelques secondes, une autre jeune femme, qui semblait bien soule arrivant dans la rue commerçante. L’italien, sans comprendre, se jeta sur elle pour croquer en pleine dent dans sa jugulaire et alors que le sang chaud de sa victime lui arriva sur la langue, il se délecte de ce breuvage, dont il avait eu l’impression de ne jamais avoir connu meilleur gout. Il était incontrôlable et ne pouvait s’arreter que lorsque, comme ramené a la raison, il se rendait compte de ce qu’il faisait et devant qui il le faisait. « mon dieu ! » Il lâcha cette femme qui tomba raide a ses pieds. « qu’est ce qu’il me prend ? » Son regard devia sur Maze. « qu’est ce que j’ai fais ? »

« tu ne devrais pas rester la… » Je me contentais d’un haussement d’épaules en guise de réponse. « Sinon quoi ? » Je ne pouvais pas encore lui expliquer pourquoi mais vu ma condition, il y avait peu de choses et de personnes que je craignais. On se sentait plutôt puissante quand on était un loup-garou qui aimait à croquer tout ce qui lui passait sous la griffe. « j’ai faim… » mh…compliqué de lui proposer un petit dîner tranquille dans une taverne à cette heure-ci. Et ça n’était certainement pas de ça dont il avait faim. « C’est quoi cette odeur, Maze ? » Ha. Un bon odorat. Vu les grimaces qu’il affichait, j’imaginais sans difficulté que c’était mon odeur qui le dérangeait de la sorte. C’en était presque vexant, mais j’étais au moins sûre d’une chose : ça n’était pas un loup-garou. « Je vois pas de quoi tu parles. La rue sent pas plus mauvais que d’habitude. » Les odeurs pestilentielles étaient effectivement devenue habituelles depuis quelques temps. « attends... » Mh ? Un éclair de génie pour lui ? Mon identité était-elle déjà découverte ? Je jetais un coup d’œil à mon corps : rien à signaler. Aucune griffe et aucun poil de travers qui aurait pu me trahir. Je relevais mon visage vers lui, bien consciente que ça n’était pas moi le problème. Moi aussi je l’avais entendu ce bruit, mais pourquoi s’excitait-il ainsi ? Je n’eus pas à attendre la réponse bien longtemps en le voyant se jeter comme si sa vie en dépendait sur la nuque d’une femme. Oh Nino. Un vampire, vraiment ? Tu valais tellement mieux que ça. Et te délecter de son sang de la sorte alors que je me trouvais juste à côté…on avait connu comportement plus galant que celui-ci. Je lui laissais le temps de finir son repas et de reprendre tant bien que mal ses esprits. « mon dieu ! » Un tel niveau de surprise, ça ne se feignait pas. « qu’est ce qu’il me prend ? » Je posais un regard serein et apaisé dans le sien qui ne reflétait que la détresse et la panique la plus totale. « J’en déduis que t’es nouveau dans le club donc ? » Pourquoi lui donner des explications claires et dont il avait cruellement besoin quand je pouvais plutôt m’amuser de le voir si décontenancé. « qu’est ce que j’ai fais ? » Je m’approchais de lui, un sourire qui se voulait réconfortant aux lèvres. « T’avais faim, tu l’as dit toi-même. Et ce problème est résolu à présent non ? » Ma main se leva pour venir se poser sur sa joue, mon index glissant jusqu’au coin de ses lèvres pour nettoyer le sang qui s’y trouvait. J’aurais pu me joindre au repas en goûtant à mon tour la délicieuse victime qu’il venait de laisser tomber. Mais je n’étais pas trop du genre à me servir dans les restes des autres. Je préférais chasser moi-même mes proies. En parlant de proie, je n’arrivais toujours pas à décider si Nino venait d’en devenir une à présent. Plus intéressante et plus dangereuse, mais une proie malgré tout. « C’est toujours dur de se contrôler les premiers jours. » Et parfois tous les suivants aussi. « Ce qui m’embête c’est que je n’arrive pas à déterminer si on peut encore se fréquenter maintenant Nino… »

« Sinon quoi ? » Il était bien trop préoccupé par l’appel de la faim et à vouloir à tout prix se nourrir qu’il n’écoutait plus et ne faisait même plus attention à la présence de la jeune femme. Pourtant, dans toute autre circonstance, il aurait fait le malin, parlé plus fort qu’elle, fait des courbettes provocantes et les yeux doux. Mais là, Maze semblait être le dernier de ses soucis. Par contre ,il était gêné par l’odeur qu’elle dégageait et ça brouillait son flair. « Je vois pas de quoi tu parles. La rue sent pas plus mauvais que d’habitude. » l’ignorant à nouveau, l’italien se jeta sur une femme, dont il ne fit qu’une seule bouchée. Comme drogué, un shot de dopamine à l’état pure, du bonheur, de la plénitude. Le sang chaud qui coule dans sa gorge, venant se nicher dans son estomac pour le réchauffer lui-même à son tour, cette sensation d’entendre le cœur de sa victime battre de moins en moins fort, la privant de son essence et de son oxygène. Sentir l’agonie, la mort, qu’est ce que c’était bon. Jusqu’à ce que, ouvrant les yeux, il se rendait compte. La chute était brutale.
« J’en déduis que t’es nouveau dans le club donc ? » Maze n’avait pas l’air d’être apeurée, ni surprise par ce qu’elle venait de voir. N’importe qui aurait crié, aurait tenté de l’arrêté ou aurait pris la fuite. Mais l’anglaise était toujours là, désinvolte. De quel club parlait-elle ? « T’avais faim, tu l’as dit toi-même. Et ce problème est résolu à présent non ? » L’indexe sur la joue de l’italien lui semblait si chaud comparé la sa peau glaciale. Lui avait le teint blafard et la température d’une armoire à glace. Il respirait la mort. Maze elle, sentait toujours le chien mouillé. « C’est toujours dur de se contrôler les premiers jours. » Le jeune homme se redressa bien qu’il pouvait parfois être long à la détente, il commençait à comprendre petit à petit ce qui lui arrivait. Avec tout ce qu’il se passait depuis le début de l’eclipse, il avait été témoins de bien des choses choquantes et voir des gens se faire dévorer en faisait partie. Sauf qu’il ne se souvenait pas ce qui lui était arrivé. D’ailleurs, de quoi se souvenait-il de cette journée ? Rien à part s’être réveillé là… « Ce qui m’embête c’est que je n’arrive pas à déterminer si on peut encore se fréquenter maintenant Nino… » Nino ouvrit la bouche, glissa son index droit sur ses dents, il les sentait bien, ses canines pointues, fines comme des aiguilles. Ca lui glaçait le sang – bien qu’il était déjà bien frais. « Qu’est ce que tu veux dire, Maze ? » si elle voulait bien cesser de s’adresser à lui en faisait des phrases énigmatiques… elle devait bien se souvenir qu’il manquait cruellement d’éducation. S’il était terrifié, il était aussi excité par les sensations qu’il venait de découvrir et tout le plaisir qu’était de vider une victime de son sang. « J’ai l’impression que tu ne sais que trop bien ce qu’il est en train de m’arriver. » Il tentait d’observer ses dents, mais elle savait très bien les dissimuler derrière ses douces lèvres. « Si le fait que je sois transformé te pose tant problème, pourquoi ne craint tu pas que je m’en prenne à toi ? »

« Qu’est ce que tu veux dire, Maze ? » Mais non Nino, je n’allais pas te donner toutes les clés pour comprendre si facilement quand je me délectais quelque peu de ton incompréhension. Ce jeu m’amusait dans une certaine mesure, même si je restais bien consciente qu’il pouvait basculer et mal finir pour lui comme pour moi à tout moment. Des amants maudits : ça n’était ni la première, ni la dernière fois que cela serait vu. « J’ai l’impression que tu ne sais que trop bien ce qu’il est en train de m’arriver. » Je ne pus retenir un sourire amusé. Il se rapprochait de la vérité l’italien. Il semblait même laisser son envie et son besoin de sang prendre le pas sur une quelconque peur qu’il pouvait ressentir quant à ce qu’il était devenu. « Si le fait que je sois transformé te pose tant problème, pourquoi ne craint tu pas que je m’en prenne à toi ? » Ca y est, tous les neurones de son cerveau s’étaient activés et sa curiosité envers ce qu’il était devenu à présent semblait être à la hauteur de celle que je lui inspirais. « Bonne question. A ton avis, pourquoi ? » Jouer de la sorte avec un vampire tout juste transformé en sachant que Nino n’avait déjà de base jamais été un humain particulièrement patient, c’était définitivement prendre des risques. Mais c’était ça qui était drôle finalement, non ? « J’ai le droit de poser des questions moi aussi ? Parce que là maintenant j’aimerais bien savoir ce qui te tente le plus entre continuer cette discussion ou planter tes dents dans mon cou. C’est dur de résister à cette soif que tu ressens alors que mes veines sont à portée de canines ? » Vraie question. Qui me permettait aussi de jauger combien de temps encore je pouvais faire durer ce petit jeu avant de vraiment prendre des risques. Mais puisque c’était justement les risques et l’inconnu qui m’excitaient, je m’approchais une nouvelle fois de lui, faisant remonter mes doigts le long de son bras jusqu’à son propre cou à lui. Mes gestes étaient à la fois doux et sans la moindre hésitation. Ce qui l’était beaucoup moins en revanche c’est cette griffe qui venait d’apparaître au bout de mon index et qui était maintenant appuyée contre sa peau. Mon regard vint se planter dans le sien avant de lui demander le plus naturellement du monde et un sourire aux lèvres : « Qu’est-ce qui te fait dire que ce n’est pas plutôt toi qui devrais craindre que je m’en prenne à toi ? » Mon index vint appuyer un peu plus contre sa gorge pour illustrer ma menace, sans le blesser à aucun moment pour autant.

L’italien s’était convaincue ou plutôt s’était laisser convaincre par Maze, elle était aussi vampire et maintenant, il tentait par tous les moyens d’en avoir le cœur net. « Bonne question. A ton avis, pourquoi ? » Nino n’avais jamais été bon en devinette, il n’aimait pas qu’on lui fasse perdre son temps de la sorte. De un, il se sentait trop bête pour être capable de reflechir plus de trente minutes et il ne supportait pas qu’on lui fasse remarquer. Il avait l’impression d’être pris plus idiot qu’il ne l’était déjà. Il fronçait les sourcils, montrant ses canines, comme s’il grognait. Il soufflait. « J’ai le droit de poser des questions moi aussi ? Parce que là maintenant j’aimerais bien savoir ce qui te tente le plus entre continuer cette discussion ou planter tes dents dans mon cou. C’est dur de résister à cette soif que tu ressens alors que mes veines sont à portée de canines ? »Les yeux du jeune vampire vinrent se poser sur la jugulaire de la jeune femme. Il s’approcha mais fronça les sourcils avant de reprendre. « Une minute… » là, il avait rapidement compris quelques chose. Il ressentait le froid au plus profond de lui, il n’avait plus cette sensation de chaleur dans son corps, la température de ses organes, de ses artères, plus rien n’était chaud, il avait le sang froid. Pourquoi Maze dégageait-elle tant de chaleur si elle était aussi un Vampire ?
Les doigts de la jeune femme remontèrent sur son bras, il sentait alors réellement la chaleur dont il parlait et cette incompréhension qui s’accentue davantage. L’indexe de Maze se posa dans son cou, pile à l’endroit où il serait idéal de croquer. Sauf que le sang qui coulait dans les veines du Marchetti n’avait rien d’appétissant. Il doutait que la pratique soit courante chez les vampires, bien que, de toutes façons, il ignorait toutes les pratiques de ces derniers. Il ne faisait que spéculer, il serait sans doute bien au bout de ses peines et de ses découvertes. C’était tout un nouveau monde qui s’offrait à lui à présent. Il craignait que son passé de gangster ne lui saute à nouveau en plein visage. Enfin, une crainte… s’il avait fait profil bas pendant toutes ces années, c’était avant tout pour ne pas finir au trou pour les dizaines d’années à venir. Maintenant, qu’avait-il à craindre ? Il était immortel, non ? « Qu’est-ce qui te fait dire que ce n’est pas plutôt toi qui devrais craindre que je m’en prenne à toi ? » L’italien croisa les pupilles de la jeune femme, plongeant son regard embrasé dans le sien, il senti la pression qu’elle exerçait sur sa gorge, alors d’un geste rapide, il saisi sa main qu’il sert entre ses doigts. « Tu n’es ni un vampire, ni humaine, j’aurai bien dis sorcière mais je n’y crois pas une seule seconde. » a moins qu’elle n’ai fait usage d’un sort d’enchantement. « En quoi serais-tu plus dangereuse que moi. » il ne lâchait pas sa main, il n’avait pas l’impression de devoir faire usage de la force mais sans sentir sa puissance, il voyait bien qu’il pouvoir faire des dégâts. Il s’approcha encore d’elle. « Tu m’laisserai gouter pour voir. J’aurai encore tant à apprendre. » il frôla son oreille avec le bout de son nez, l’odeur qu’il avait senti plus tôt se confirmait de plus en plus, elle venait de Maze. « L’animal de la nuit ? Le chien de la lune ? » le chien se voulait provocateur, allait-elle l’admettre ou continuer à le feinter ?

Je sentis les muscles de mon corps se contracter au moment où son regard se posa sur ma nuque. Un réflexe de survie plutôt utile s’il fallait réagir rapidement en cas de nouvelle soif incontrôlée. « Une minute… » J’avais une existence entière à t’accorder Nino. Personne ne m’attendait et le temps n’était pas quelque chose qui me faisait défaut. Toutefois la patience n’avait jamais été mon fort et j’avais envie de faire avancer cette histoire un peu plus vite que son cerveau ne daignait percuter. Oh je n’avais pas oublié à quel point ma propre transformation m’avait perturbée, mais je n’avais personne pour me faire comprendre les choses plus vite que de raison à ce moment-là. Alors que Nino m’avait moi…quelle chance pour lui.
J’eus un léger geste de recul, surprise par la rapidité avec laquelle il avait agrippé ma main et prenant alors pleinement conscience que ce petit jeu pouvait tourner très vite en ma défaveur si je ne faisais pas plus attention. Vidée de mon sang par un vampire tout juste transformé, quelle mort disgracieuse. « Tu n’es ni un vampire, ni humaine, j’aurai bien dis sorcière mais je n’y crois pas une seule seconde. » Je grimaçais quelque peu. « Je me serais sentie très insultée. » Non pas que je ne respectais pas les sorcières mais…si en fait. Qui avait besoin de potions, de chaudrons et de chats noirs quand on pouvait se transformer soi-même en bête féroce et crainte de tous ? « En quoi serais-tu plus dangereuse que moi. » Peu concentrée sur ses questionnements, ma respiration se fit plus forte en le sentant se rapprocher, ma main toujours prise dans la sienne. Tous mes sens étaient en éveil et le moindre faux pas de sa part aurait provoqué une réaction en chaîne violente et certainement sanguinolente. « Tu m’laisserai gouter pour voir. J’aurai encore tant à apprendre. » Je sentis un frisson me parcourir le dos, déterminant avec difficulté si c’était par crainte de ce qui pouvait arriver à tout instant, ou par pure excitation de le sentir si proche de moi. Tout comme je n’étais pas plus en capacité de déterminer si cette apparence docile dont je faisais pour l’instant preuve était due à ma curiosité de voir jusqu’où nous pouvions aller sans dire les choses clairement, ou simplement du fait de l’attirance évidente que j’avais pu ressentir pour lui par le passé et qui persistait encore aujourd’hui. Difficile de déterminer si j’étais encore en capacité de ressentir de quelconques sentiments humains à présent. « Soyons honnêtes, je crois pas que tu serais capable de te contenir si je te laissais goûter quoi que ce soit Nino. » Et je n’avais ni envie de le laisser me vider de mon sang, ni de devoir le dévorer en guise de représailles. « L’animal de la nuit ? Le chien de la lune ? » Je soufflais plus fort, comme soulagée par cette déduction qu’il venait enfin de faire, et perturbée de le sentir si proche. Je me servis de ma main libre pour attraper son menton et le contraindre à me faire face. Son regard à nouveau plongé dans le mien, il eut tout le loisir de voir mes pupilles s’arrondir et mes yeux passer au jaune en même temps que de longues griffes vinrent remplacer mes ongles. « Ding ding ding. On a un gagnant. » Et maintenant quoi ? On allait se regarder dans le blanc des yeux jusqu’à ce que l’un de nous se décide à déchiqueter l’autre ? Je n’étais toujours pas certaine qu’il soit capable de se contenir. Et je n’avais pour autant pas envie de le tuer. Pour l’instant.

Nino sentait cette tension palpable. Si on lui disait que la peur et le stress avaient une odeur, il pourrait les décrire à présent. Et ce parfum lui était doux et agréable, il lui était même excitant et revigorant. Si l’adrénaline propulsé dans tout son corps lui procurait satisfaction, celle sécrété chez le faisait vibrer davantage. Il pouvait le sentir et s’en imprégner. Maze se méfiait-elle de lui ? A la seconde où il avait saisi, imprévisible, sa main pour la serrer entre ses doigts, il avait senti comme une bouffée d’oxygène lui remplir les poumons. Se nourrir des appréhensions des autres semblait être aussi fortifiant, il se rappelait alors les moments de sa jeunesse où les bagarres, les vol à l’étalage et autres délits le maintenant sur les flots, lui donnaient satisfaction, excitation autant par le risque encouru que par le fait de ne jamais se faire prendre. Ce jeu de chat et de la souris qu’il avait, réussissant toujours à être plus malin, à passer entre les mailles du filet. Ce sentiment d’impunité qu’il l’encourageait à ne jamais s’arrêter. Jusqu’à ce qu’il trouve plus fort que lui. Etait-il à nouveau dans la toute-puissance ? Allait-il trouver un adversaire à sa taille ? Maze avait-elle cette capacité ? Allait-elle avoir l’ascendant sur lui ? Ne l’avait-elle jamais eu ? S’il y avait quelqu’un face à qui il avait toujours fait preuve de faiblesse, c’était la jeune femme. Aveuglément attiré, il succombait à chaque proposition de la jeune femme, déliquescent, l’italien était fébrile dès qu’elle s’approchait de lui. Et maintenant ?
« Soyons honnêtes, je crois pas que tu serais capable de te contenir si je te laissais goûter quoi que ce soit Nino. » fébrile de ne pas savoir résister, fébrile de ne pas être capable de la laisser, l’odeur de sa nuque, la chaleur, les battement de son cœurs, le sang qui pulsait dans ses veines. Les doigts de Maze sur le menton de l’italien, alors qu’elle confirmait qu’il visait juste. Elle était louve de la nuit, bête infernale de la lune, admettant en ne dissimulant plus ses griffes. « Ding ding ding. On a un gagnant. » Elle l’oblige à la regarder, ses yeux jaunes et ronds dans les yeux violacés du brun. « Est-ce que tu vas me trancher la gorge avec tes griffes acérés ? Me laisseras-tu le temps de gouter à ton sang ? » elle rapprochait dangereusement ses lèvres de la peau de la jeune femme. Il sentait cette pulsion de vie, cette pulsion de mort. Jouant avec le feu, comme il le faisait depuis ses premiers cris sur terre. La vie de Nino n’avait-elle pas toujours tenu qu’à un fil ? Il gouta à sa bouche, qu’il retrouvait à nouveau, suçant doucement sa lèvre inferieur, il n’avait qu’une envie, croquer. Il n’avait qu’une envie, gouter à l’hémoglobine et il craignait lui aussi, de ne pas être capable de s’arrêter. « Tu devrais partir. » fit-il, se redressant et quittant ses lèvres, empli de frustration.

« Est-ce que tu vas me trancher la gorge avec tes griffes acérés ? Me laisseras-tu le temps de gouter à ton sang ? » Découvrir qu’il était un vampire et que l’une de ses connaissances était un loup-garou en l’espace de quelques minutes ne semblait pas le perturber plus que ça. C’était autre chose qui l’agitait en revanche. La même chose que moi probablement. Ce même tiraillement entre les désirs que lui insufflait sa nouvelle nature, et les désirs plus humains que nous avions pu déjà ressentir par le passé. Je ne savais plus comment réagir. Pas plus que lui. J’en arrivais même à ne pas savoir quoi répondre à ses questions qui semblaient pourtant évidentes. « C’est pas l’envie qui me manque je t’avouerais. Mais je crois que je te préfère en vie plutôt que mort pour l’heure. » N’en déplaisent à mes griffes qui restaient ostensiblement sorties. « Quant à goûter mon sang…peut-être une prochaine fois si tu sais te montrer convaincant qui sait. » Et quand tu auras appris à te maîtriser davantage surtout. Ce que je n’avais pas prévu en revanche, c’est qu’il sache se montrer convaincant bien plus tôt que je ne l’imaginais, venant s’emparer de mes lèvres avec retenue pour un vampire assoiffé de sang. Plus intéressée par l’idée de planter mes crocs dans sa peau plutôt que de goûter à son sang, toute envie meurtrière venait pourtant instantanément de me quitter. Mes griffes s’étaient rétractées d’elles-mêmes pour mieux l’enlacer et répondre à son baiser. C’était grisant. C’était excitant. Et c’était une impression de retour en arrière à un moment où j’étais encore humaine. J’oubliais l’espace de quelques secondes que je risquais de finir vidée de mon sang si je ne faisais pas plus attention. Ne pas prendre de risque était la dernière chose à laquelle j’avais envie de penser quand je pouvais à nouveau retrouver les bras de l’Italien et oublier qui nous étions réellement. « Tu devrais partir. » Je le sentis s’écarter de moi à regret. D’autant plus que cette distance, bien que petite, suffisait à faire réapparaître mon instinct animal. Je soupirais, le lâchant avant de risquer d’un coup de patte malencontreux ne dérape trop sévèrement. Je fis quelques pas en arrière sans le quitter des yeux, torturée par ce qu’il venait de dire et l’option qu’il m’offrait. « Et si je choisis de rester ? Qu’est-ce qu’on risque vraiment ? » La mort. Lente. Douloureuse. Pas grand-chose finalement, tout va bien Maze. « Et si je te laisse goûter à mon sang, est-ce que tu sauras t’arrêter à temps ? » Mais bon dieu, pourquoi est-ce que je lui posais cette question ? Pourquoi est-ce que cette sensation de danger imminent m’excitait autant qu’elle ne m’inquiétait ? Je n’avais pas envie de partir et de voir nos chemins se séparer à nouveau. Je ne voulais pas risquer que cela soit pour de bon cette fois-ci.

 « C’est pas l’envie qui me manque je t’avouerais. Mais je crois que je te préfère en vie plutôt que mort pour l’heure. » l’italien devait avouer qu’il se sentait lui aussi plutôt flatté par cette confession. Les deux jeunes gens, s’ils avaient l’habitude de se chercher sans cesse et que leur flirt ressemblait à une joute sans fin, c’était sans doute la chose la plus romantique qu’elle n’avait pu lui dire depuis qu’ils se connaissaient. « Quant à goûter mon sang…peut-être une prochaine fois si tu sais te montrer convaincant qui sait. » Est-ce que ce baiser posé sur ses lèvres était suffisament convaincant pour la jeune louve ? A vrai dire, que Nino sache à présent qu’elle était aussi dangereuse que lui, qu’elle avait le pouvoir de vie ou de mort sur les autres, qu’elle pouvait être aussi cruelle que lui, qu’ils pourraient sans doute mener une bataille ensemble contre les autres, devenir un couple mytique qui faisait regner la terreur dans les rues de Brisbane, il trouvait que ça avait un côté encore bien plus excitant. Mais Maze avait été clair, ses premiers mots résonnaient dans sa tête.  « Ce qui m’embête c’est que je n’arrive pas à déterminer si on peut encore se fréquenter maintenant Nino… » parce qu’ils ne faisaient plus partie de la même équipe ? Et si leur équipe était simplement celle du mal ? Celle de l’impunité ? Celle de la cruauté ?
L’italien voulait la tester, voulait la pousser dans ses retranchements. Alors qu’il sentait qu’il pourrait boire son sang à n’en plus finir, il voulait repousser les limites et jouer avec le feu également. Son amour pour la brune était-il plus fort que la soif qu’il ressentait en approchant ses veines ? Lui dire de s’en aller, prêcher le faux pour savoir le vrai. Maze allait elle determiner si oui ou non ils pouvaient encore se fréquenter ? « Et si je choisis de rester ? Qu’est-ce qu’on risque vraiment ? » il souriait, narquois, la mort peut être ? « Et si je te laisse goûter à mon sang, est-ce que tu sauras t’arrêter à temps ? » il n’avait pas la réponse. « Je suis sûre que tu sauras me repousser. » de ses griffes, un coup dans la jugulaire et elle se vengerait aussi.
L’italien s’approcha à nouveau. Sans qu’elle ne s’éloigne, la jeune femme semblait lui offrir son cou . Il planta alors ses canines pointues dans sa jugulaire, suça doucement, lentement, il fermait les yeux, appréciaient chacune des goutes qui coulait dans sa gorge. La chaleur, le fer, l’hémoglobine le rendait fou. Et alors qu’il voulait arrêter, il s’en sentait incapable. La brune lui faisait-elle confiance ? il serra son étreinte autour d’elle, l’empêchant de se débattre, il ne s’arrêtait plus. Jusqu’à ne plus sentir le cœur de la jeune femme battre, jusqu’à ce qu’il compris qu’il l’avait vidé de tout son sang. Il se retira, dans un état second. Et quand il la regarda, les yeux fermé, le corps inerte sur les pavé, il hurla à la mort. Se saisissant de la griffe tranchante de la jeune femme, il se coupa la gorge, se vida de son sang pour la retrouver.
Quelques minutes plus tard, il se réveilla et non, Nino, ce n'est pas comme ça qu'on se débarrasse d'un vampire. Il était condamné à veiller sur son corps, à vivre avec sa mort sur la conscience...