the greatest of luxuries is your secrets

@caelan leckie

lieu: wickham terrace, dimension gothique.
(c): zanephillips (gif), luleaby (codage).

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D’ordinaire, il n’aurait jamais mis les pieds dans un magasin de cette sorte: non seulement ce n’était pas là des objets qui l’intéressaient, mais en plus de cela une grande partie de ce qui pouvait s’acheter ici se trouvait être contre lui. Il allait même devoir faire attention au moindre miroir qu’il pourrait croiser sur place tant cela pouvait s’avérer être dangereux pour sa survie. Mais Ruben se trouvait devant une impasse, avec un nombre de choix presque inexistants: s’il voulait pouvoir donner un coup de main à Spencer, il allait devoir fouiller en dehors de ses limites habituelles. Il ne pouvait se permettre de compromettre son identité, sa nature n’étant pas connue du grand public, mais il allait devoir partir à la pêche aux informations pour en apprendre un peu plus sur un domaine qu’il lui donnerait la nausée s’il pouvait l’avoir: la magie.

Poussant la porte de la boutique, les sens du vampire étaient en alerte et il s’appliquait encore plus que d’habitude à repérer les éléments qui pourraient potentiellement devenir dangereux pour lui pour la suite. « Bonjour ? » Sa voix s’éleva par dessus les étagères et les bibelots qu’il pouvait voir en exposition. Il remonta ainsi toute la petite allée menant au comptoir de la boutique, son regard tombant sur ce qui semblait être la seule personne présente dans les parages. « Ah, vous voici. Bonjour à vous. » Il avait endossé son plus beau sourire - de celui où il gardait les lèvres sur ses dents et où ses crocs n’étaient pas visibles. « Je viens à vous car j’ai un… petit soucis, et j’aimerais savoir si vous pouviez m’aider. » Ses mains croisés devant lui, il haussa légèrement un sourcil en penchant un brin la tête sur le côté. « Vous vendez des livres sur la sorcellerie, par hasard ? » Ruben n’avait pas fait le tour de ce qui était mis en avant dans la boutique, s’étant dit qu’il serait bien plus simple pour lui de demander direction à une des personnes sur place si elle ne pouvait pas lui dégoter ce qu’il espérait pourrait l’aider.

@Ruben Hartfield –  L’arrière-boutique regorgeait d’objets en tout genre que Caelan avait trouvés, volés ou encore fabriqués et qu’il vendait à des prix ridicules pour s’enrichir sur le dos de gens bien trop crédules. Amulettes, statues, livres et concoctions maisons, il y en avait pour tous les goûts et pour tous les budgets, le prix étant sujet à changer de jour en jour selon la richesse de ses clients potentiels qu’il devinait aux habits et bijoux qu’ils portaient. Cette semaine, la pêche avait été bonne et il était occupé à nettoyer un pendentif pour le faire briller lorsqu’une voix plus loin attira son attention. « Bonjour ? » Il déposa son matériel sur la table de travail et il se dépêcha d’aller rejoindre l’homme qui l’avait interpellé, non sans se cogner la tête sur le cadre de porte en passant. « Expliquez-moi pourquoi les portes sont si basses. » grommela-t-il pour lui-même en se massant le front. Rien dans sa boutique ne pouvait lui être utile pour soulager la douleur qui l’élançait.

« Ah, vous voici. Bonjour à vous. » En espérant mettre en confiance le brun qu’il n’avait encore jamais vu ici, Caelan lui sourit et tendit une main pour se présenter. « Mon petit doigt me dit que c’est votre première visite ici, vous cherchez quelque chose en particulier? » Un remède, un livre de charades ou un ami, il s’arrangerait pour avoir ce qu’il cherchait, peu importe de quoi il s’agissait. « Je viens à vous car j’ai un… petit soucis, et j’aimerais savoir si vous pouviez m’aider. » Sans dire un mot, il l’invita à poursuivre d’un geste de la main, les sourcils froncés. « Vous vendez des livres sur la sorcellerie, par hasard ? » Le sourire aux lèvres, Caelan s’éloigna un bref instant vers la petite bibliothèque où étaient rangés en ordre alphabétique une vingtaine de livres. Un doigt sur le menton, il parcourut des yeux sa collection et sélectionna quelques livres à proposer au brun. « Un petit souci, vous avez dit? » Pendant qu’il déposait les livres sur le meuble devant lui, Caelan détailla Ruben du regard pour se faire une idée de son budget. « Impressionnant, n’est-ce pas? » dit-il en désignant d’un geste de la main sa collection de livres de sorcellerie. Naturellement, le marchand poussa du bout des doigts un premier livre en direction de son client. « Sans en savoir plus sur vos besoins, il m’est un peu difficile de vous conseiller adéquatement. Celui-ci est un bon livre pour les débutants, selon ce que vous désirez accomplir. » Les sourcils froncés, il caressa la page couverture de quelques-uns des autres livres. « Si vous souhaitez apprendre à concocter des potions ou encore à jeter des sorts, j’irais plutôt vers un de ces livres. » Mais qu’il ne lui demande pas d’apprendre à voler, ça ne faisait pas partie de son champ d’expertise.  

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(c): zanephillips (gif), luleaby (codage).

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« Expliquez-moi pourquoi les portes sont si basses. » Ruben savait que cette phrase n’avait pas été adressée pour lui, mais elle lui permit au moins de savoir vers quel coin de la boutique se diriger, c’était toujours ça. Oui, il aurait pu se servir de son audition augmentée pour réussir à trouver celui qu’il cherchait, mais le but n’était pas de dévoiler qui il était avec autant d’aisance, alors il fit profil bas. « Mon petit doigt me dit que c’est votre première visite ici, vous cherchez quelque chose en particulier? » Il leva les mains devant lui comme pour clamer une innocence qui n’était pas sienne. « On ne peut pas rien vous cacher, de ce que je vois. » Oh, caresser quelqu’un dans le sens du poil n’était dangereux que lorsque ces dernières se trouvaient être des bêtes de la nuit; il savait qu’il n’était pas présentement réellement en danger, il pouvait se permettre une telle chose.

« Un petit souci, vous avez dit? » Il déposait des livres sur une des tables disponibles pour montrer sa belle collection à son nouveau visiteur. « Impressionnant, n’est-ce pas? » - « Sensationnel serait surement sans soucis sacrement seyant, si je peux me permettre. » Il feintait l’enthousiasme car il n’était pas là en quête d’amusement, mais pour un problème qui s’avérait être on ne pouvait plus sérieux. « Sans en savoir plus sur vos besoins, il m’est un peu difficile de vous conseiller adéquatement. Celui-ci est un bon livre pour les débutants, selon ce que vous désirez accomplir. Si vous souhaitez apprendre à concocter des potions ou encore à jeter des sorts, j’irais plutôt vers un de ces livres. » Penchant légèrement sa tête pour observer un peu plus en détails le livre dont il lui parlait, Ruben grimaça quelque peu. « Il me faut quelque-chose de plus… avancé. » Son regard revint dans celui du brun. « Je dirais même plutôt qu’un simple livre de potions, j’aurais besoin d’un grimoire sur les antidotes. Si vous avez. » Il aurait plus de chance en tapant dans ce thème là.

@Ruben Hartfield –  « On ne peut pas rien vous cacher, de ce que je vois. » Eh non, comme lorsque la femme avec qui il partageait sa vie avait prétendu le laisser parce qu’il était malhonnête, ce qui n’était pas totalement faux, mais c’était aussi un beau prétexte qu’elle avait utilisé pour partir avec un autre homme du nom d’Henry. Caelan n’avait jamais compris ce qu’elle lui trouvait, d’ailleurs. L’homme avait un nez écrasé et le front plissé, en plus d’être bedonnant et d’avoir des jambes bien trop courtes pour le reste de son corps. Le marchand était prêt à parier qu’il devait avoir mauvaise haleine en plus de ronfler comme un bouledogue australien, l’animal à qui il lui faisait penser chaque fois que son regard se posait sur lui, ce qui n’arrivait plus maintenant qu’il avait quitté la région où il habitait auparavant parce que les citoyens commençaient à se révolter contre sa pratique pour le moins douteuse. « Je devrais commencer à m’intéresser à la télépathie. » Ça pourrait lui être utile de savoir à quoi pensaient ses clients, après tout. « Quelqu’un m’a appris l’autre jour que le verbe commencer est un verbe inchoatif. Le saviez-vous? » Un sujet dont Ruben se foutait très probablement, mais Caelan n’avait pas beaucoup d’amis et il était toujours épaté de voir tout ce qu’il ignorait encore sur bien des sujets.

« Sensationnel serait surement sans soucis sacrement seyant, si je peux me permettre. » Un joli tautogramme que voilà, comme la sélection de livres que Caelan venait de lui proposer. « Il me faut quelque-chose de plus… avancé. » Le Leckie hocha doucement la tête en plissant les yeux, le regard plongé dans celui captivant de son potentiel acheteur. « Je dirais même plutôt qu’un simple livre de potions, j’aurais besoin d’un grimoire sur les antidotes. Si vous avez. » Il resta immobile quelques secondes, avant de lui faire signe d’attendre un instant en dodelinant de la tête. Il s’éloigna vers l’arrière-boutique, seulement pour revenir quelques minutes un livre à la main qu’il avait préalablement dépoussiéré avec un bout de tissu trainant sur sa table de travail. « Voilà un nouvel arrivage, j’attendais le bon moment pour l’ajouter à la collection. » Ou le client parfait et Ruben semblait être son homme. Caelan lui tendit, mais recula sa main avant qu’il ne le saisisse. « Vous cherchez un antidote pour quoi, au juste? » demanda-t-il avec une curiosité sans doute mal placée. Il pourrait toujours prétendre vouloir le conseiller sur le livre en question, mais la réalité était toute autre, il voulait seulement satisfaire sa curiosité.

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Ruben ne cachait pas qu’il n’avait jamais mis les pieds dans la boutique: ce n’était pas cette partie là de toute l’histoire qu’il avait besoin de garder cachée. « Je devrais commencer à m’intéresser à la télépathie. » Il esquissa un sourire poli. « Vous ne seriez pas mauvais. » Que cela pouvait-il bien lui faire, à lui, honnêtement. « Quelqu’un m’a appris l’autre jour que le verbe commencer est un verbe inchoatif. Le saviez-vous? » - « Plait-il ? » Il haussa un sourcil, les épaules dans la foulée. « Je vous crois sur parole. » Il n’avait aucune raison de ne pas le faire, surtout que cela n’était pas le sujet de sa visite.

Non, aujourd’hui il était venu se présenter à la boutique du jeune homme car il avait besoin d’explications et de connaissances supplémentaires sur la sorcellerie et une partie de cette dernière en particulier: les antidotes. C’était surement grâce à quelque-chose de cette sortie que le problème de Spencer pourrait être résolu. Attendant une réponse, un retour, quelque-chose de la part du brun face à lui qui semblait avoir perdu tout signe de vie pendant un instant, il finit par reprendre la parole. « Voilà un nouvel arrivage, j’attendais le bon moment pour l’ajouter à la collection. » Et alors qu’il lui tendit l’ouvrage, il le retira quelque-peu. « Vous cherchez un antidote pour quoi, au juste? »

Esquissant un petit sourire amusé, presque en rien étonné de le voir poser la question, Ruben reprit la parole en haussant légèrement un sourcil. « Voyez vous… » Cela ne vous regarde pas - ce serait porter des soupçons sur lui. « Un sorcier a jeté une malédiction sur une amie à moi, alors qu’elle n’était pas méritée. Je cherche simplement un moyen de renverser les faits et la délivrer du mal. » Et puis peut-être que l’homme en question était devenu désormais sa bête noire, son obsession. Dans son esprit, ce dernier était d’ailleurs une hyène - et ce n’était pas un compliment. Il se l’imaginait avec un poils hirsute, un physique à mi-chemin entre deux choses peu ragoûtantes qui ne donnaient pas envie de s’en approcher tant il pourrait porter toutes les maladies du monde; et surtout: il avait ce rire insupportable, désagréable qui était caractéristique de quelqu’un bien trop heureux de faire le mal, alors que sa proie se retrouvait dans son champ de vision. Forcément que Ruben associait cette image là à celui qu’il considérait comme son nouvel ennemi, puisque ce dernier avait crié une malédiction alors qu’il avait trouvé sa victime du jour, avant de repartir comme si aucune mal n’avait été fait ? Ben ne s’accorderait que sur l’idée qu’il se devait être aussi répugnant que cet animal; et que quelqu’un tente de lui prouver le contraire et il sortirait surement l’argument que personne ne souhaitait être au contact des sorciers comme cela était le cas avec les hyènes: ce n’était pas une coïncidence.

Avançant sa main, il gardait sa paume vers le ciel. « Mais mes connaissances se doivent d’être approfondies pour pouvoir agir ainsi. Alors j’ai besoin de votre aide. »

@Ruben Hartfield – « Vous ne seriez pas mauvais. » Non il ne le serait pas, parce qu’il y mettrait les efforts étant donné que la télépathie pourrait lui être très utile tous les jours. Pour le travail, mais aussi pour son divertissement puisque sa curiosité mal placée le poussait souvent à poser trop de questions. En étant télépathe, il pourrait assouvir sa curiosité sans mettre sa vie en péril, surtout en ce moment alors qu’il ne savait pas à qui il avait vraiment affaire. Il ne se méfiait pas assez, Caelan, et tôt ou tard ça risquait de lui nuire. « Plait-il ? » - « Le verbe? » demanda-t-il en fronçant les sourcils, bien que la réponse l’intéressait peu. « Je vous crois sur parole. » Intéressant, pensa-t-il, croyant à tort qu’il pourrait peut-être lui faire avaler n’importe quoi, bien que ce qu’il venait d’affirmer n’était pas faux. « Je ne croyais pas apprendre encore sur les verbes à mon âge, un peu plus et je me croirais de retour à l’école avec ma grand-mère qui me chantait sa comptine préférée. Frère Jacques, Frère Jacques, dormez-vous? Dormez-vous? Sonnez les matines, sonnez les matines… ding, daing dong! Ding daing dong! » Caelan n’avait aucune idée de ce que ces mots voulaient dire puisqu’il ne parlait pas un mot françaisé

« Voyez vous… Un sorcier a jeté une malédiction sur une amie à moi, alors qu’elle n’était pas méritée. Je cherche simplement un moyen de renverser les faits et la délivrer du mal. » Alors qu’elle n’était pas méritée? Caelan doutait, parce qu’il savait que les gens n’étaient pas aussi innocents qu’ils prétendaient, mais il se priva de passer le moindre commentaire à ce sujet puisque ça ne lui amènerait rien de bon. « Vous m’en voyez navré. » Il espérait sincèrement avoir le remède pour sauver la vie de l’homme parce que ça lui ferait sans doute un sacré coup de pub. « Mais mes connaissances se doivent d’être approfondies pour pouvoir agir ainsi. Alors j’ai besoin de votre aide. » Mais le charlatan ne connaissait strictement rien en sorciers et compagnie. « Je peux vous trouver le livre parfait pour ça, vous vendre les ingrédients nécessaires si je les ai, mais je ne peux pas tout faire à votre place, vous comprenez? » Il tendit finalement le livre à son interlocuteur. « Je sais que vous trouverez ce qu’il vous faut dans ce livre. Comment vous en servir, cependant, ce sera à vous de trouver. Je ne suis pas un sorcier. » Bien qu’il aurait aimé l’être pour pouvoir user de pouvoirs à son avantage. « J’espère vraiment que vous pourrez sauver votre amie. »