dimension gothique.

Siham avait su te convaincre en évoquant le grimoire de sa mère. Tu croyais en effet sérieusement aux esprits et à leur manière de communiquer avec les vivants ; selon toi, il ne faisait aucun doute qu'en faisant tomber le livre des ombres sur les pieds de sa famille, la Fowler désirait la mettre sur une voie précise. Néanmoins, tu n'allais pas mettre ton dessein en péril pour autant, ainsi, tu avais indiqué ton prix à Siham, dont ce pacte que tu préparais activement. Après un passage par ton précieux jardin botanique, dans ton mortier, vervaine, valérianne, vigne vivement virevoltaint vers vos volontés. Tu écrasais activement les plantes tout en attirant la jeune femme dans la forêt de Mangrove.

Sur le chemin, tu puisais de l'eau. De l'eau vivante, autrement dit qui n'avait pas reposé dans un contenant et venait tout juste de la nature, était indispensable à ce sortilège d'union ; sacré sort souvent sollicité, six secondes suffisaient pour l'incanter, néanmoins, une énergie particulière était indispensable, crée par une volonté indéniable et des ambitions tenaces.

« Je vais avoir besoin de ton sang, maintenant, » tu expliquais à Siham avant d'extraire le scalpel de la poche de ton pantalon. « Car le sang est une substance médullaire : elle concerne notre partie profonde, notre essentiel. Sans sang, pas de vie et chacun a son propre sang comme sa propre identité : pas de subterfuge possible avec cette monnaie. » Tu entaillais froidement la pulpe de ton index et laissais filer quelques gouttes dans la mixture reposant dans ton mortier. Tu tentais ensuite l'arme à ton interlocutrice. La lame luit lorsque le lithium lorgna la lune et un sourire en coin apparut sur mes lippes. « Avec cette potion, tu seras capable de voir ce que je vois et d'entendre ce que j'entends. Tu auras accès à mes relations avec l'au-delà et nous invoquerons ta mère. » Tu expliquais. « Cependant, ce dont tu auras accès par mon biais sera aussi exclusif à ta personne. Tu ne pourras guère le répéter à Autrui, au risque d'être étouffée par les mots que tu envisagerais. Aussi, une énergie magistrale est demandée, tu seras exténuée à la fin du rituel. » Tu t'installais sur un rocher et enflammais un petit tas de bois à vos pieds. « Maintiens-tu ta volonté de converser avec l'esprit de ta mère ? »  

Kai avait fini par accepter la requête de Siham mais pas à n’importe quel prix. Il lui avait accordé à trois conditions et pour le moment, il restait encore mystérieux sur ce qu’elles étaient réellement. Il avait sommé la sorcière de le suivre jusqu’à la forêt de Mangrove et elle savait bien ce que cela signifiait. Elle connaissait la puissance maléfique de cette forêt et elle espérait à présent qu’il ne soit pas de mèche avec le Coven qui reposait en ces lieux.
Elle n’avait de toute façon, pas eu le choix que de le suivre, acceptant de patienter pour en savoir davantage une fois arrivés. Le jeune homme avait récolté de l’eau au passage, mis dans une fiole, et avait aussi récupéré des plantes sous sa serre au jardin botanique.
Il avait l’air de parfaitement savoir ce qu’il faisait, rassurant ou inquiétant, Siham le saurait bientôt. « Je vais avoir besoin de ton sang, maintenant, » elle n’aurait jamais fait autant de pact par le sang que ces quelques derniers jours… elle hocha la tête, bien que la vue de ce scalpel lui tordait déjà les boyaux. « Car le sang est une substance médullaire : elle concerne notre partie profonde, notre essentiel. Sans sang, pas de vie et chacun a son propre sang comme sa propre identité : pas de subterfuge possible avec cette monnaie. » elle comprenait bien où il voulait en venir, elle tendit sa main, prête pour la scarification. Elle le voyait commencer, suivant du regard ces quelques goutes de sang qui tombaient dans le mortier. A présent, elle devait en faire autant. Se saisissant de la lame, elle se coupa l’index, de la même manière qu’il l’avait fait, les gouttes se mélangeaient aux siennes.  « Avec cette potion, tu seras capable de voir ce que je vois et d'entendre ce que j'entends. Tu auras accès à mes relations avec l'au-delà et nous invoquerons ta mère. » l’émotion énorme qu’impliquait ce pact prenait le dessus sur la Fowler, elle était terrifiée, impatiente mais sûre d’elle. Elle n’avait pas d’autres choix.  « Cependant, ce dont tu auras accès par mon biais sera aussi exclusif à ta personne. Tu ne pourras guère le répéter à Autrui, au risque d'être étouffée par les mots que tu envisagerais. Aussi, une énergie magistrale est demandée, tu seras exténuée à la fin du rituel. » elle dégluti, elle devrait garder le silence, ne pas le répéter à ses pairs, être seule maitre de ce secret qu’elle découvrira, si non, c’était la mort assurée. « Maintiens-tu ta volonté de converser avec l'esprit de ta mère ? »  elle avait déjà fait couler son sang, elle imaginait qu’il était toujours temps de faire machine arrière, mais elle savait que l’avenir de cette ville et que la fin de la malédiction en dépendait. « Plus que jamais, malgré le prix à payer, la menace qui pèse au dessus de nos têtes est bien plus importante que ma propre vie sur cette terre. »  elle souffla, laissant l’odeur de la fumée atteindre ses narines. « quelle est la marche à suivre à présent ? »  il avait parlé de trois choses… elle avait l’impression que le sang en offrande était la première.

Siham montrait sa détermination à se mêler à ma sorcellerie dans le but d'entrer en communication avec sa mère. Méfiant, j'assurais précautionneusement mes arrières : d'une part, un pacte serait fait de manière à ce que Siham ne puisse violer mon identité magique et me trahir. Pratiquer la sorcellerie était banni et puni de mort, je ne comptais pas être annihilé de la sorte. La jeune femme se pliait à mes impératifs et d'une main experte, je concoctais la potion qui nous ouvrirait l'accès à l'au-delà. J'espérais sincèrement que l'âme de Siham y serait acceptée mais je souhaitais vouer foi en la volonté de sa mère pour l'aider à traverser l'épais rideau séparant nos deux mondes.

« Plus que jamais, malgré le prix à payer, la menace qui pèse au dessus de nos têtes est bien plus importante que ma propre vie sur cette terre. » Je considérais mon interlocutrice quelques instants, assez surpris par un tel altruisme. « Pourquoi te sacrifier autant, qui as-tu de si important encore ici-bas ? » Je ne me privais pas d'interroger, intrigué. « Quelle est la marche à suivre à présent ? » Je souris avec énigme avant d'inviter Siham à s'asseoir sur la mousse boisée. « Les quatre éléments nous donneront de la force : l'eau, l'air, le feu, la terre. Ils sont communs à nos deux mondes. » Je marquais une pause et glissais aussi de mon caillou pour entrer en contact direct avec le sol. « Concentre-toi sur la chaleur qui se dégage du feu, sur la terre qui te soutient, sur l'eau qui te compose, sur l'air par le vent qui te caresse. » Je la priais, lentement, d'une voix suave. Puis, je renversais ma potion dans une fiole. J'en buvais la moitié et tendais l'autre à Siham. « Bois et tiens moi la main. » Je faisais en lui tendant la paume. « Appelle ta mère, maintenant. Pense fort à elle et au motif de vos retrouvailles. »

dé win : après quelques instants de communion, l'esprit de la mère de Siham les rejoint sous forme de spectre. Elle a l'allure de son dernier jour sur Terre. « Tu peux lui poser tes questions. »
dé so close : le vent se lève et la voix de la mère de Siham s'élève. « Invite-la à se rapprocher. »
dé fail : le feu s'éteint d'une bourrasque. Kai fronce les sourcils, contrarié, et demande : « Un autre esprit s'interpose. A qui pensais-tu ? »

 
« Pourquoi te sacrifier autant, qui as-tu de si important encore ici-bas ? »  Siham pouvait bien garder ce secret pour elle, elle ressentait ce besoin existentiel d’avoir les réponses à ses questions, de savoir qui elle était vraiment, pourquoi elle n’avait su qu’à présent pour son don de sorcière, pourquoi lui avoir dissimulé pendant tout ce temps et si tout ça était lié à la malédiction, elle voulait savoir quel était son rôle à y jouer. Lena avait parlé d’une enchanteresse liée à la baguette originelle des premiers sorciers et avait émis l’hypothèse que Siham pouvait être liée à cette légende. Parce qu’elle avait entendu ces voix qui parlaient de baguette et que pour la sorcière aux cheveux de blé, ces objets n’étaient plus utilisés pour contenir la magie, du moins, ce n’était plus l’usage du plus grand nombre. « J’en ressens le besoin… » et au dela de le ressentir, c’était au fond de ses entrailles qu’elle bouillonnait de curiosité. « Les réponses me sont plus essentielles… » elle suppliait pour continuer. Maintenant qu’elle avait fait couler son sang, elle voulait connaitre la suite.
« Les quatre éléments nous donneront de la force : l'eau, l'air, le feu, la terre. Ils sont communs à nos deux mondes. » assise sur une mousse humide sous le bois, elle ferma les yeux, sentant la force des éléments que leur offrait la nature. « Concentre-toi sur la chaleur qui se dégage du feu, sur la terre qui te soutient, sur l'eau qui te compose, sur l'air par le vent qui te caresse. » elle pensait à la chaleur du soleil qui manquait chaque jour passant, elle pensant à l’eau des rivières qui nourrissaient encore les êtres vivants, elle sentait l’odeur de la terre humide sous ses pieds, au vent qui emporte ses cheveux.
La jeune femme regardait l’orphelin boire la moitié de le la fiole qui contenait le mélange de leurs sang. Elle compris qu’elle aussi devrait en faire autant. « Bois et tiens moi la main. » d’une main tremblante , elle saisi les doigts du jeune homme, de l’autre main, elle saisie la fiole avant d’en vider le contenu dans le fond de sa gorge.  « Appelle ta mère, maintenant. Pense fort à elle et au motif de vos retrouvailles. » elle leva les yeux au ciel, pensait à sa mère, lui adressait toutes ses paroles pour la faire basculer en ce monde. Ses pensées se bousculaient dans sa tête, une en entrainant une autre, elle imaginait aussi ses parents, faisant ce pact de silence, sa mère faisant promettre à son père qu’il ne devrait jamais rien dire à Siham de son vivant.
« Un autre esprit s'interpose. A qui pensais-tu ? » Siham fronçait les sourcils, paniquée en voyant la flamme s’éteindre. « Personne ! » elle aurait jurer n’avoir pensé qu’à sa mère, mais c’est bien à son père que ses dernières méditations étaient destinées. « Est-ce mon père ? » si c’était lui, qu’il sentait, peut être pourrait-il tout autant lui apporter la lumière.

Win > la flamme s'allume à nouveau , c'est le père de Siham
So close > la flamme s'allume à nouveau, mais il n'y a plus aucune réponse. plus rien. Jusqu'à ce que Siham entende à nouveau une voix. "les réponses sont ailleurs, elles sont au fond de toi" elle regarde l'orphelin, surprise "as-tu entendu?"
Fail > la flamme ne se rallume pas, le sort échoue, le vent s'estompe, la terre tremble, la pluie tombe.

Je fronçais les sourcils, intrigué par les ambitions qui motivaient la jeune femme timorée. La connaissance semblait la motivait, une bien noble raison à laquelle, sans prix, elle s'affairait. Je ne pouvais que saluer ce dessein et ainsi, à lui apporter mon aide je m'aventurais. Néanmoins, je ne perdais pas de vue les conséquences désastreuses, si Siham me trahissait, que cela me causerait.

Je guidais la vingtenaire vers le rideau épais séparant le monde de l'au-delà à celui des mortels présentement par l'éclipse apeurés. Siham m'obéissait docilement, sérieusement, et j'avais confiance que cette incantation compose un succès avéré. Néanmoins, ma surprise et mon courroux furent entier lorsqu'un esprit s'interposa entre nous, atterré.

« Personne ! » tenta de s'innocenter Siham, obtenir ma bienveillance lui saurait en effet bien gré. Ma contrariété pourtant s'intensifia, je n'appréciais aucunement être berné de cette manière si immodérée. Je l'entendais demander si l'esprit qui s'était invité était son père : une rhétorique tolérée. Je soupirais, en moi l'irritation était périlleusement générée. « Un père dont la présence est invétérée. » Manifestement, le géniteur jamais sa fille il n'abandonnerait. La flamme du foyer que j'avais érigée s'embrasa de nouveau, vos alentours ainsi davantage éclairés. Une voix sommant que les réponses que recherchait Siham se trouvaient au fond d'elle surgit et mon interlocutrice me demandait si j'avais tout autant ouïe qu'elle ces sons éthérés. « Oui car jusqu'à la fin de ce sortilège, nous sommes liés de manière inaltérés » Sans discrétion, je soupirais. « Ta raison pense à ta mère, ton coeur pense à ton père - un choix doit rapidement être opéré. » Je priais Siham de trancher entre ses deux parents car de deux esprits nous ne pouvons être entourés. « Je ne peux garder le lien avec deux âmes si furieusement en dispute : j'en serai essoré et toi enterrée. » La menace était garantie, quand bien même je souhaitais éviter qu'elle se concrétise : si je défaillais, entre deux mondes nous serions enténébrés.  

L’orphelin se montrait impitoyable envers Siham et en même temps, il avait raison. Il avait pris beaucoup de risque, que ce soit pour lui, ou pour elle, en faisant ce lien entre les deux mondes. Siham aurait du rester concentrée, elle aurait du ne penser qu’à sa mère et ne pas laisser ses sentiments prendre le dessus. Elle était bien trop dissipée et trop perturbée, Siham n’avait sans doute pas mesuré la haute importance de cette action. Elle n’avait pas mesuré tous les risques encourus alors qu’elle avait elle-même donné de son sang. Bien entendu, elle culpabilisait, elle n’assumait pas avoir fait échouer cette tentative. C’était elle, qui avait fait ce pas vers le jeune homme, lui qui avait accepté malgré ses réserves, c’était à elle de faire tous les efforts, tout son possible pour mener à bien cette quête. Elle voulait des réponses à ses questions, elle et uniquement elle. Pourquoi n’avait-elle pas été capable d’entrer en contact avec sa mère ? « Un père dont la présence est invétérée. » et en même temps, elle fu traversée par une vague d’émotion intense et de frissons qui la bouleversaient. A ce moment même, la bougie s’alluma à nouveau, la flamme s’embrasait et dansait sous leurs yeux, presque encore plus vivace que précédemment. Une lueur d’espoir ? Etait-ce un signe, vraiment ? Le père de Siham était-il toujours là ou avait-il céder la place à sa mère ? "les réponses sont ailleurs, elles sont au fond de toi" Siham écarquilla les yeux, ce n’était ni la voix de sa mère, ni la voix de son père. « As-tu entendu ? » « Oui car jusqu'à la fin de ce sortilège, nous sommes liés de manière inaltérés » c’était donc bien ce qu’il lui avait dit avant de tout commencer. « Ta raison pense à ta mère, ton coeur pense à ton père - un choix doit rapidement être opéré. » Siham était totalement perdue, l’impression d’être sur la mauvaise route. Et si cette voix disait vrai ? Si ni sa mère, ni son père ne pouvaient lui venir en aide ? Mais qui le pouvait ? « Je ne peux garder le lien avec deux âmes si furieusement en dispute : j'en serai essoré et toi enterrée. » ça lui glaçait le sang. Siham renversa la bougie pour en éteindre sa flamme. « Les réponses sont ailleurs… » elle décida de couper la connexion.