Avant la nuit éternelle, Corey aimait bien longer les quais le long du fleuve. L’eau animée par les bateaux faisant la traversée, lui rappelait les vagues de l’océan et ce voyage qu’il avait fait deux ans auparavant pour venir de Londres à Brisbane. Ca le ramenait chez lui, là-bas, auprès de sa famille, celle de sang, mais aussi celle de cœur. Cette famille qui lui manquait surtout en ce moment. Les nouvelles se faisaient plus rares car les courriers qui prenaient déjà du temps auparavant étaient dorénavant plus difficilement distribués. Parfois Corey se demandait s’il ne ferait pas mieux de risquer le voyage, d’abandonner Brisbane. Si la nuit devait durer toujours, il était certain qu’elle serait plus facile à vivre auprès de sa famille. C’est parce que la proximité de la rivière lui rappelait ces souvenirs là, que Corey continuait de prendre ce chemin, ça et le fait que c’était le plus rapide pour rentrer chez lui en rentrant du travail. Il avait bien remarqué que la fréquentation des quais avait diminuée. Les sons qui émanaient parfois de l’eau faisaient s’enflammer l’esprit des habitants. Avec l’apparition des loups-garous, des vampires et même des sorciers, certains humains en étaient venus à se demander s’il n’y aurait pas d’autres créatures dans l’ombre. De vieilles légendes ressortaient des placards, fantômes, croque-mitaine, sirènes. Ces créatures enchanteresses mais viles et sournoises qui attraperaient les promeneurs pour les emmener sous l’eau et les dévorer, étaient très à la mode sur les berges. Corey n’y croyait pas vraiment, il n’en mettrait pas sa main à couper évidemment, mais ne s’approchant pas de l’eau, il ne se sentait pas menacé par l’étendue noire qu’il ne voyait pas.

Par contre l’individu qu’il y avait à moins de dix mètres sur sa route l’interpella. Sans surprises, ses soupçons supplantèrent sa sérénité. Très probablement parce que le chemin était bien trop désert et que l’homme en face semblait bien trop heureux, presque joueur. « Bien le bonsoir, Monsieur. » Dit-il en décidant de faire un pas en avant. Un vampire, Corey n’en doutait pas une seconde, bien que dans l’obscurité, il n’aurait pu jurer que le sourire de l’être dévoilait ses canines. Mais là-dessus sa magie était infaillible. « Arrête-toi ! »  intima Corey avec plus de convictions qu’il n’en ressentait vraiment. D’un geste de la main, il laissa apparaître quelques étincelles, simple effet lumineux pour laisser transparaître sa nature. «  Je ne suis pas un simple humain, tu ferais mieux d’aller chercher ton dîner ailleurs. »  Corey ne savait pas se battre. On ne le lui avait jamais appris. Il saurait sortir de son chapeau quelques sorts offensifs, mais cela ne suffirait certainement pas face à une créature habitué à tuer. A moins qu’il n’y aille fort d’entrée de jeu ? Avec quoi ? Corey tentait de cacher ses hésitations, espérant que les battements de son cœur accélérant ne le trahiraient pas. S’il y était forcé, il se battrait, il ne se laisserait pas tuer sans réagir. Mais fuir serait surement plus judicieux si le bluff ne fonctionnait pas.

Puis Corey perçut un autre mouvement, pire un autre vampire apparut. S’ils étaient deux, c’était foutu. Corey ne donnerait pas cher de sa peau.

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Les quais n’étaient pas un endroit qu’il était bon de fréquenter; cela n’avait jamais véritablement été le cas, mais depuis que l’éclipse projetait une obscurité éternelle sur la ville, c’était devenu de pire en pire au fil des semaines écoulées. Bien des humains évitaient ce secteur comme s’ils évitait une vilaine maladie, et c’était surement tant mieux pour eux - beaucoup ne revoyaient pas le jour par la suite; enfin, façon de parler.

Ruben se trouvait là de son côté uniquement parce-qu’il appréciait particulièrement observer le reflet de la lune sur la rivière, à défaut de pouvoir voir le sien dans la moindre surface brillante. Ce soir cependant, il semblerait que les choses soient prêtes à être davantage intéressantes, alors que des voix s’érigeaient non loin de lui. « Bien le bonsoir, Monsieur. » empire affamé, pour sur. « Arrête-toi ! » Oh, humain désespéré ou ayant perdu la tête de façon figurée avant de la perdre littéralement - car qui faisait véritablement le poids face à un vampire, surtout seul dans un tel endroit ?

La scène devint cependant rapidement intéressante, et ce fut la raison pour laquelle l’attention de Ben s’attarda plus que de raison sur ce qu’il passait. « Je ne suis pas un simple humain, tu ferais mieux d’aller chercher ton dîner ailleurs. » Ruben haussa un sourcil: chasseur ou sorcier ? Là étaient les deux seules catégories possibles s’il se disait en rien un simple humain, car sinon Hartfield aurait reconnu l’odeur d’un loup. Se levant du banc sur lequel il s’était installé, il fit avec la rapidité légendaire des vampires quelques pas pour atteindre la hauteur du duo, se posant derrière l’autre vampire. « Il t’a dit d’aller cherche ton diner ailleurs, non ? » A cette proximité, Ruben savait désormais que le vampire était plus jeune que lui et que ce dernier ne ferait pas le poids, s’il voulait s’y frotter. « Et qui êtes vous pour vous permettre de me parler comme ça, vous ? » Il leva les yeux au ciel. « Je tuerai pas un autre vampire si jeune simplement parce-que son innocence le met en danger. Apprends à lire les signes autour de toi, et repars d’où tu viens. » L’autre dut comprendre dans son regard que ce n’était que pour son bien qu’il agissait de la sorte, et finit rapidement par sortir du paysage.

Alors, Ruben releva son regard vers l’homme qui avait failli terminer en casse-croûte. « Plus qu’un simple humain, alors ? » Il plongea ses mains dans les poches de son veston. « De loin, je n’aurais du dire si c’était chasseur ou sorcier, mais je penche davantage pour la seconde catégorie désormais. Je me trompe ? »

Corey assista à l'échange des deux vampires toujours aussi peu rassuré. Le fait que le nouveau venu invite l'autre à s'en aller fît naître en lui l'espoir que les choses pourraient s'arranger. Le fait qu'il sous entende qu'il pourrait tuer le plus jeune facilement ne fit qu'accentuer son angoisse. Un vampire débutant c'était mauvais, un vampire expérimenté, c'était sûrement pire. Mais peut-être mieux que deux ? Immobile encore, Corey s'intima au calme, le îre serait sans doute de céder à la paniquer. Laisser voir à un prédateur que vous avez peur vous range aussitôt dans la case proie. Le second vampire s'en alla. Alors Corey vulut croire que c'était un bon signe. Si c'était un piège, ce serait sacrémment élaboré pour rien. Et s'il avait voulu le tuer lui aussi, commencer par ça et renvoyer le second vampire aurait été plus simple. « Plus qu’un simple humain, alors ? » Tandis que l'autre restait à distance, Corey estimait que rester à sa place était ce qu'il y avait de mieux. Réfléchir à sa défense serait plus utile que de partir à toutes jambes, dans la mesure où il lui serait impossible de rivaliser avec la vitesse légendaire des vampires. La question n'attends pas spécialement de réponse, aussi Corey attends en silence, tout en hochant la tête, histoire de conforter le vampire dans sa théorie. Il a les mains dans les poches, pas vraiment la position idéale pour lancer un assaut.  « De loin, je n’aurais du dire si c’était chasseur ou sorcier, mais je penche davantage pour la seconde catégorie désormais. Je me trompe ? »Corey hésita à utiliser un sort pour donner sa réponse à la créature, mais il préférait économiser ses forces, si un affrontement devait avoir lieu. Pour affronter un vampire, il pensait feu et lumière et ni l'une ni l'autre n'était sa magie de prédilection. S'il devait en user, ce serait au parfait moment, sous peine que celà ne serve à rien. "Non vous avez raison." rey était méfiant, l'autre avait d'avantage l'air à son aise. Avait-il à faire à un gentil vampire ? Même dans l'esprit de Corey ça parraissait difficile à croire. Un loup peut arguer qu'il ne contrôle pas son instinct animal, un vampire sait qu'il doit tuer pour vivre. Et certains choisissent pourtant de le devenir. D'autre n'ont surement pas le choix ceci dit. Comme si c'était le moment de réfléchir à ça ! "Il semblerait que vous m'ayez sauvé la vie. Dois-je mettre ça sur votre bonne action du jour ? Ou est-ce que vous auriez une autre raison d'avoir agit ainsi ?" Envie de s'amuser peut-être ?

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Le simple hochement de tête de la part de l’homme inconnu face à lui, une fois que l’autre vampire se soit fait la malle et que Ruben ait posé sa première question, lui indiqua qu’il avait donc bien écouté et qu’il ne faisait pas fausse route. « Non vous avez raison. » Un léger sourire amusé étira les lèvres de Ben, alors qu’il continuait d’avancer pour rejoindre l’inconnu.

« Il semblerait que vous m'ayez sauvé la vie. Dois-je mettre ça sur votre bonne action du jour ? Ou est-ce que vous auriez une autre raison d'avoir agit ainsi ? » Il haussa légèrement un sourcil avant d’ajouter là un rire. « Je vous ai sauvé la vie, c’est vrai. » S’il n’était pas intervenu, il pouvait anticiper sans mal la finalité des actions de l’autre buveur de sang. En même temps, c’était là leur triste réalité: ils se devaient de se nourrir pour survivre, et cela mettait effectivement l’existence d’autres personnes en danger. « Pour ce qui est ma bonne action du jour: je suis médecin, je pense savoir faire de véritables bonnes actions en dehors de ce genre d’endroits mal-famés. » Sortant l’une de ses mains de sa poche, il désigna d’un geste circulaire les quais sur lesquels ils se baladaient tous deux avant que leurs chemins se rencontrent.

« J’ai effectivement une autre raison qui m’a poussé à vous porter assistance. Secours, même. » Retirant sa deuxième main, Ruben croisa ses bras sur son torse, retirant l’amusement de ses traits pour froncer quelque peu les sourcils. « Je cherchais à rencontrer quelqu’un comme vous. Je pensais avoir eu une piste l’autre jour, mais il s’est avéré qu’il s’agissait là d’un imposteur. » Sa rencontre avec le dénommé Caelan était encore en travers de sa gorge. « Ca a été difficile pour moi de laisse la vie sauve à cette arnaqueur, croyez moi. » Il établissait là une vérité à haute voix afin que l’homme face à lui comprenne qu’il n’était pas là pour jouer. « Je cherche des réponses à certaines questions concernant la magie, pour une amie à moi. Seriez-vous disposé à y répondre ? »

Corey n’aimait pas trop que l’inconnu s’avance avec autant de nonchalance, mais il ne pouvait pas y faire grand-chose si ce n’est essayer de comprendre les motivations qui avait motivé son intervention. Et comme il n’avait guère envie de mijoter trop longtemps dans son incertitude, il posa la question directement, restant toujours sur ses gardes. Voyez-vous vingt voleurs venant vandaliser votre villégiature ? Et bien, ce serait toujours moins dangereux qu’un vampire expérimenté. Du moins, c’est qu’on avait enseigné à Corey, pas étonnant donc qu’il fasse preuve d’une méfiance exacerbé à l’encontre des représentants de cet espèce. « Je vous ai sauvé la vie, c’est vrai. » Corey n’aimait pas que cet état de fait face à rire l’autre. Se sentir redevable d’une créature dangereuse, ce n’était pas un sentiment appréciable. « Pour ce qui est ma bonne action du jour: je suis médecin, je pense savoir faire de véritables bonnes actions en dehors de ce genre d’endroits mal-famés. » « Médecin ? » répéta Corey un peu étonné. Ce n’était pas une profession qu’il associait à un suceur de sang. Mais si c’était la vérité, alors cet homme avait très probablement fait plus de bonnes actions dans sa vie, que Corey n’en ferait dans la sienne. Voilà qui remettait ses certitudes en cause.

« J’ai effectivement une autre raison qui m’a poussé à vous porter assistance. Secours, même. » Tiens, on y arrivait, il y avait bien quelque chose. Mais quoi ? Que pouvait-on demander à un inconnu ? Tout ce que le vampire savait de lui, c’était sa nature de sorcier. « Je cherchais à rencontrer quelqu’un comme vous. Je pensais avoir eu une piste l’autre jour, mais il s’est avéré qu’il s’agissait là d’un imposteur. » Ca Corey n’avait aucun mal à y croire. Il y avait toujours des êtres pour se prétendre être ce qu’ils ne sont pas et en tirer profits. « Je suis désolé pour vous… » C’était un peu exagéré, mais maintenant que l’homme avait l’air moins aimable, Corey n’avait guère envie de le contredire. « Malheureusement, dans le domaine de la magie comme dans bien d’autres, les charlatans sont nombreux… » Les meilleurs restaient généralement incognito d’ailleurs. « Ca a été difficile pour moi de laisse la vie sauve à cette arnaqueur, croyez moi. » Mais il l’avait fait. Ca restait plutôt positif, Corey pourrait apparemment s’en tirer, s’il se montrait plus utile que l’arnaqueur. Sur le papier ça paraissait facile. « Je cherche des réponses à certaines questions concernant la magie, pour une amie à moi. Seriez-vous disposé à y répondre ? » Corey avait-il seulement vraiment la possibilité de refuser. « Pour une amie à vous ? La magie est un domaine vaste, trop pour qu’un seul sorcier les maîtrise toute. Cependant, si je peux répondre je le ferai. Si cela me permet de m’acquitter de ma dette envers vous et de rentrer chez moi. »

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« Médecin ? » Il esquissa un petit sourire en coin. « Je sais, c’est l’effet que cela fait souvent aux personnes qui apprennent cette information. » Parce-que c’était toujours étrange de voir une telle profession associée à une telle condition; Ruben avait simplement décidé de ne pas renoncer à ses compétences après sa transformation.

Finalement, il concéda à l’homme face à lui que ce n’était pas pour rien qui lui avait sauvé la vie - il avait effectivement au minimum une question à lui poser concernant sa, si cela pouvait être dit, condition à lui. « Je suis désolé pour vous… Malheureusement, dans le domaine de la magie comme dans bien d’autres, les charlatans sont nombreux… » Il balaya d’un revers de la main ce qu’il lui disait: il n’était pas là pour s’attarder sur cette partie là de l’histoire. Le charlatan avait tenté de l’avoir, cela n’avait pas fonctionné réellement - disons que Ruben avait réussi à flairer le problème au bout d’un moment. Il avait bien plus important à discuter avec l’homme en question, alors il recentra la conversation sur ce qu’il l’intéressait.

[color#0099cc]« Pour une amie à vous ? La magie est un domaine vaste, trop pour qu’un seul sorcier les maîtrise toute. Cependant, si je peux répondre je le ferai. Si cela me permet de m’acquitter de ma dette envers vous et de rentrer chez moi. »[/color] Dodelinant sa tête un instant et une autre, Ruben finit par hausser les épaules: ce n’était pas si pire comme arrangement. « C’est envisageable. » Il n’avait de toutes façons pas d’intérêt à ne pas le laisser repartir par la suite - il ne planterait pas ses canines dans une chair de sorcier, il n’était pas totalement idiot. « Elle a reçu un enchantement qui l’empêche de boire du sang humain. » Ben haussa un sourcil. « Elle est… comme moi. » Ses canines dépassant légèrement donnaient le ton de la phrase. « Avez-vous déjà entendu parler d’une telle malédiction ? Qui nous empêcherait de nous nourrir correctement ? »

« C’est envisageable. » C’était sûrement mieux qu’un refus. Ne restait plus qu’à pouvoir aider le médecin vampire, pour pouvoir enfin rentrer chez soi. C’était un comble que Corey se fasse attaquer le seul soir où il ne faisait rien d’inhabituel ou de dangereux. Il avait arpenté des cimetières et des forêts mais non c’est sur le chemin travail-maison qu’il vivait la situation la plus dangereuse qu’il ait connu de sa vie. Corey se raccrochait à deux branches, la première était que si l’homme était médecin, il devait réfléchir avant de tuer par simple contrariété, la seconde étant qu’il était un vrai sorcier et qu’en théorie, au moins, il devrait être quand même être capable de répondre à pas mal de questions. « Elle a reçu un enchantement qui l’empêche de boire du sang humain. » Corey s’abstint de tout commentaire mais si l’amie en question était un vampire, ce que son vis-à-vis lui confirma assez vite en dévoilant ses canines. « Elle est… comme moi. » « Je comprends que cela rende la situation compliquée pour elle. » Combien de temps pouvait vivre un vampire s’il ne se nourrissait pas ? « Avez-vous déjà entendu parler d’une telle malédiction ? Qui nous empêcherait de nous nourrir correctement ? » Evidemment il fallait qu’il soit question de malédiction. « Je vais commencer par le point positif. » Il prit quelques seconde, tant pour chercher ses mots que pour laisser le temps au vampire de comprendre que tous ce que dirait Corey ne serait pas forcemment réjouissant. « Toutes les malédictions peuvent être défaites. » Voilà, ça c’était la bonne nouvelle. Maintenant la mauvaise. « L’inconvénient, c’est que pour annuler une malédiction, il faut connaître toutes les clés ayant permis de la composer. Et ces clés diffèrent selon la malédiction et parfois aussi selon le sorcier. » Les malédictions, plus que les sortilèges étaient quelque chose de délicat. Mais des sorciers puissants pouvaient les rendre inaccessibles aux autres en gardant bien leurs secrets et en complexifiant les sorts nécessaires. « La solution de facilité serait évidemment de reccourir au sorcier ayant lancé le sort, mais je présume que ce n’est pas une possibilité n’est ce pas ? » Sinon le vampire ne chercherait pas à trouver quelqu’un pour aider son amie. «  Vous savez dans quelles conditions la malédiction a été lancée ? Sur le vif ou à distance après-coup ? »

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« Je comprends que cela rende la situation compliquée pour elle. » Ruben plissa le nez, grogna quelque peu aussi peut-être sans réellement s’en apercevoir. « C’est le moindre que l’on puisse dire. »

« Je vais commencer par le point positif. » Ce type de paroles intéressaient forcément davantage le vampire, qui haussa un sourcil dans la direction du mage. « Vous avez toute mon attention. » Cette rencontre inopinée allait peut-être bien se relever très bénéfique, finalement. « Toutes les malédictions peuvent être défaites. » Bien sur qu’en première intention, ce fut un petit rire qui échappa entre les lèvres de Ben. « Ca ressemble beaucoup à un début de discours de charlatan ça, permettez moi. » Il n’avait pas intérêt à faire comme le premier, qui avait promis monts et merveilles pour au final n’être apte à ne lui donner que des ennuis. « L’inconvénient, c’est que pour annuler une malédiction, il faut connaître toutes les clés ayant permis de la composer. Et ces clés diffèrent selon la malédiction et parfois aussi selon le sorcier. »

« La solution de facilité serait évidemment de recourir au sorcier ayant lancé le sort, mais je présume que ce n’est pas une possibilité n’est ce pas ? » Il pencha la tête quelque peu sur le côté, haussa un sourcil: posait-il véritablement la question ? « Vous savez dans quelles conditions la malédiction a été lancée ? Sur le vif ou à distance après-coup ? » Soupirant, il se remémora la conversation qu’il avait eu avec Spencer. « Il me semble que ça a été fait sur le coup. » II haussa les épaules. « Je n’ai pas assisté à la scène, ni à l’enchantement, alors il se pourrait que certains détails m’échappent. » Sa condition faisait que sa mémoire n’était pas mauvaise,  mais il n’avait pas eu la scène se déroulant sous ses yeux alors il s’agissait là de faits reportés. « Un sorcier un peu mal luné et la malédiction était lancée, si j’ai bien compris. »

Corey comprends vite que seul levé la malédiction intéresse le vampire et que toutes digressions, qu’elles soient un brin sarcastique ou fassent preuve de compassion, ne seraient pas la bienvenue. Alors Corey se concentre sur le sujet essentiel. Il explique rapidement les bases. Il voulait rassurer le vampire et aussi laissait entrevoir qu’il y aurait peut être un espoir pour l’amie ensorcelé et par conséquent pour lui-même aussi. Mais l’autre rit franchement. « Ca ressemble beaucoup à un début de discours de charlatan ça, permettez moi. » « Pardonnez moi, je n’en côtoie pas et ne connaît donc pas leurs méthodes. » Répondre n’était peut-être pas la bonne solution mais pour sa défense, on dira que le stress des rencontres de ce soir l’avait un peu mit à cran. Afin d’éviter toutes escalades cependant, il repartit sur le sujet principal, poursuivant ses explications. Même si sa question sur le sorcier était en grande partie rhétorique, l’absence de réponse du vampire confirma l’hypothèse. « Vous connaissez son nom peut-être ? » Sait-on jamais. Certains étaient plus connus que d’autres dans le milieu, souvent en raison de leur puissance. Si Corey l’identifiait juste au nom, c’est que les choses seraient sûrement mal engagées pour la vampire. Car en dehors des sorciers de son propre covent, les seuls autres qu’il connaissait dans le coin, c’était les plus dangereux.

En attendant d’en savoir plus sur le sorcier, il s’intéressa à la méthode. « Il me semble que ça a été fait sur le coup. » D’accord. « Je n’ai pas assisté à la scène, ni à l’enchantement, alors il se pourrait que certains détails m’échappent. » C’était plus embêtant de manquer de détail, car un détail pouvait faire la différence pour lever le sort. « Un sorcier un peu mal luné et la malédiction était lancée, si j’ai bien compris. » Corey haussa un sourcil. Ok, des sorciers peu tatillons sur la morale il y en avait. Mais comme ça, il accorderait sa confiance plus aisément au sorcier lanceur de sort qu’à la vampire inconnue. « Si ça été fait dans le vif, c’est plutôt bon signe. C’est qu’on part sur quelques choses de peu aboutie ou du moins de peu réfléchis, peut-être même sur un sort pré-existant. On a l’air de pencher d’avantage vers le sortilège que la malédiction. » Le premier étant plus facile à lever que le second et oui Corey faisait une différence entre sortilèges et malédiction. « Maintenant je ne peux rien garantir en l’absence de plus de détails. » En fait si Corey voulait aider la vampire, car au-delà de sa propre survie, il y avait cette question qui se posait aussi, il pourrait essayer plusieurs choses. La première se renseignait en effet sur l’existence de sortilèges, voir de malédictions pré-existantes ou obtenir plus de détail pour tenter un contre sort. La première était plus facile, la seconde plus risquée. Les deux pouvaient payer ou échouer. Mais voulait il vraiment sauvé la vampire ? Si elle mourrait, il y aurait des êtres humains en moins qui mourrait non ? « Comment est votre amie ? » Corey n’oubliait pas que sa vie restait en jeu, il n’aurait peut-être pas le choix. C’est pourquoi sa question pouvait s’interpréter de deux façon différentes. Comment est-elle : Sa santé, combien de temps tiendra t’elle ? Sa personnalité, combien de gens tue t’elle tous les ans ?

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« Pardonnez moi, je n’en côtoie pas et ne connaît donc pas leurs méthodes. » Bonne défense, il se devait de l’avouer; pas tout à fait solide, mais c’était là un argument contre lequel il ne pouvait réellement lutter malheureusement. Heureusement de toutes façons, celui qui se prétendait être sorcier lui apporta rapidement d’autres éléments à son plaidoyer, ce qui permit d’attraper l’attention de Ruben un peu plus longtemps. « Vous connaissez son nom peut-être ? » Dans un soupire et en plissant le bout de son nez, il secoua quelque peu son visage. « Malheureusement non. Cela ne m’a pas paru être le plus important lorsque les faits m’ont été rapportés. Ca aurait pu aider ? » Après tout, il s’avouait novice dans ce domaine là.

Alors, lorsque l’homme lui demanda des explications et des détails, il fit de son mieux pour apporter ce qu’il pouvait dans la balance. « Si ça été fait dans le vif, c’est plutôt bon signe. C’est qu’on part sur quelques choses de peu aboutie ou du moins de peu réfléchis, peut-être même sur un sort pré-existant. On a l’air de pencher d’avantage vers le sortilège que la malédiction. » A la façon dont il l’expliquait, cela semblait être une bonne chose; peut-être que Ruben se détendit quelque peu, finalement, desserrant un brin ses bras toujours croisés sur son torse, fronçant un peu moins les sourcils. « Maintenant je ne peux rien garantir en l’absence de plus de détails. » - « Hm. » Il pourrait retourner voir Spencer pour lui demander le nom du mage qui lui avait infligé cela, afin de le donner au sorcier face à lui - mais elle n’était pas dans le coin et il n’était pas non plus tout à fait à l’aise à l’idée de fraterniser avec un sorcier en plus du chasseur qui avait croisé sa route plus tôt dans la semaine. Cela faisait beaucoup, même pour lui.

« Comment est votre amie ? » Ruben releva son regard vers le jeune homme, soupirant un brin. « Ca pourrait être pire. » Il humecta ses lèvres avant de reprendre la parole. « Le sang des animaux la maintient dans un état correct jusque maintenant, mais je sais d’avance que cela ne pourra pas faire long feu. Nos corps ont besoin de plus que du simple sang de petites bêtes. » Il exposait ces faits là sans une once de désolation - parce-qu’il avait appris depuis longtemps à composer avec sa nature, et que lui contrôlait parfaitement sa soif; le métier aidait bien. « Je sais que cela reste une barbarie à vos yeux, mais nous ne sommes pas tous des monstres. »

Au moins le vampire essayait de répondre au mieux à ses questions, mais Corey ne savait pas si ce serait suffisant. « Malheureusement non. Cela ne m’a pas paru être le plus important lorsque les faits m’ont été rapportés. Ca aurait pu aider ? » « Seulement s’il est connu, quoique ça n’aurait pas été bon signe. Plus ils sont connus, plus ils sont puissants. » Corey était sincère dans les réponses qu’il apportait à l’homme. Tant que cela relevait seulement de la conversation théorique, donner des clés de compréhension ne le dérangeait pas outre mesure. Même si le destinataire était un vampire. Et apparemment cela faisait mouche. Faut dire que même Corey se surprenait à croire que le sort pourrait être inversé par un autre que celui qui avait posé le sort, même si ça resterait la meilleure solution. « Hm. »

Un petit silence s’installa laissant les deux hommes réfléchir. Corey commençait à se demander si soigner la vampire était le meilleur des choix. Mais de l’autre côté il ne pensait pas être capable de refuser de le faire. Il réfléchirait sur ce que cela disait de lui plus tard. Le vampire prit sa question sur l’état de son amie au sens littéral. « Ca pourrait être pire. » Donc il y avait encore un peu de temps. « Le sang des animaux la maintient dans un état correct jusque maintenant, mais je sais d’avance que cela ne pourra pas faire long feu. Nos corps ont besoin de plus que du simple sang de petites bêtes. » Oui et c’était d’ailleurs ce qui posait problème à Corey. « Je sais que cela reste une barbarie à vos yeux, mais nous ne sommes pas tous des monstres. » Corey ne répondit pas de suite. Cette dernière phrase était plutôt en accord avec ce qu’il avait tendance à penser en général. On ne peut pas condamner un groupe entier sur les actes d’un seul et même s’il n’y a qu’un innocent, il n’a pas a mourir du fait de dix ou même cent autres. Ce raisonnement devrait s’appliquer à tout le monde. Aux vampires aussi. C’était juste un peu plus difficile à faire quand on savait qu’on pourrait finir par servir de dîner. Puis Corey fit une constatation amère. S’il savait qu’aider à sauver cette vampire pouvait par la suite occasionner des morts, il pensait tout de même le faire pour sauver sa vie à lui. A partir de là quelle était la différence entre lui et les vampires tuant pour rester en vie ? Ca faisait un peu mal de réaliser ça. « Vous mettez à mal ma conscience. Mais vous avez de la chance je ne suis pas un parangon de courage. » Ca aussi c’était amère à constater. « Vous ne tuez pas pour le plaisir, vous et elle ? » Juste une petite question qui finalement lui servirait à lui à se dédouaner plus qu’autre chose. « Je ne sais pas quoi vous proposer dans l’immédiat…Avec les informations que vous m’avez donné, je peux essayer de me renseigner et voir ce que l’on pourrait trouver. Que ce soit en sortilège ou juste en personne à contacter. Mais je ne peux pas vous donner ça maintenant. » Très logiquement, il ne pouvait pas essayer de désenvouter une personne qui n’était pas là. Et même, il existait surement des personnes plus habiles que lui en la matière. Et surtout s’ils se séparaient, Corey espérait bien qu’ils ne se reverraient jamais.

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« Seulement s’il est connu, quoique ça n’aurait pas été bon signe. Plus ils sont connus, plus ils sont puissants. » - « Un mal pour un bien alors. » C’était peut-être le meilleur résumé qu’il pouvait tirer des dires du sorcier pour le moment. Et ce n’était pas véritablement l’idéal, surtout si pour accéder au bien il fallait passer par le mal d’abord.

Bien sur qu’il avait perçu l’hésitation chez le jeune homme, même si ce dernier retenait ses expressions faciles et ses mots, il ne fallait pas oublier que Ruben entendait les battements de son coeur et ce dernier chantait souvent de douces mélodies, lorsque les personnes savaient l’écouter attentivement. Et puis, il faisait face à quelqu’un qui par principe se devait de détester l’espèce de laquelle était issu Ben et Spencer, par extension: il comprenait les réticences. Cela ne lui plaisait pas, mais il comprenait. Le silence s’installa pendant quelques instants entre eux, suit à sa dernière intervention, avant que l’autre ne reprenne la parole. « Vous mettez à mal ma conscience. Mais vous avez de la chance je ne suis pas un parangon de courage. » - « Plait-il ? » - « Vous ne tuez pas pour le plaisir, vous et elle ? » Il fronça quelque peu les sourcils. « Je suis médecin avant tout, je vous l’ai dit. » Et il avait toujours mis un point d’honneur sur ce détail. « C’est grâce à ce statut que j’ai appris à ne pas tuer pour me nourrir. Ca me plait de le faire, parce-que c’est là une pulsion dictée par mes instincts de prédateur… » Glissé pour qu’il ne l’oublie pas. « Mais je suis médecin avant tout et j’ai prêté serment. » Donc si l’option pouvait être évité, il ne tuait effectivement pas. « Je ne réponds pas des actes des autres vampires en revanche. » Spencer faisait bien ce que bon lui semblait, cela ne le regardait pas. Il devrait en être de même pour le jeune homme avec lui.

« Je ne sais pas quoi vous proposer dans l’immédiat…Avec les informations que vous m’avez donné, je peux essayer de me renseigner et voir ce que l’on pourrait trouver. Que ce soit en sortilège ou juste en personne à contacter. Mais je ne peux pas vous donner ça maintenant. » - « Vous avez déjà fait beaucoup. Conditions et contexte considérés. » Accessoirement, Ruben lui avait sauvé la vie aussi et comptait la lui laisser sauve. « Avez-vous un endroit où je pourrais vous trouver, pour de plus amples renseignements ultérieurement ? » Un lieu de travail, une adresse de domicile ?

« Je suis médecin avant tout, je vous l’ai dit. » Oui depuis le départ, Corey comptait un peu sur le serment d’Hippocrate pour s’en tirer vivant. « C’est grâce à ce statut que j’ai appris à ne pas tuer pour me nourrir. Ca me plait de le faire, parce-que c’est là une pulsion dictée par mes instincts de prédateur… » C’était exactement ce que Corey voulait entendre et en plus il avait l’impression que c’était l’exacte vérité. Pas qu’il soit bons pour déceler les mensonges en temps normal déjà, alors là maintenant, alors que tout ce qu’il voulait croire était pile ce qu’il entendait, même pas en rêve. « Mais je suis médecin avant tout et j’ai prêté serment. » « Ca ne doit pas être facile tous les jours. » Pour la première fois depuis la soirée, Corey ne voyait plus l’autre être, seulement comme un vampire. Il ne réduirait pas pour autant la distance entre eux, le mot prédateur prononcé plus tôt lui ayant littéralement causer des frissons.

« Je ne réponds pas des actes des autres vampires en revanche. » Oui c’était plutôt logique, quel fardeau ce serait. Corey n’aurait pas envie non plus d’avoir à en faire autant d’une autre personne. « Je comprends. » L’impression de sincérité qui découlait de ces mots lui suffirait bien. De toute façon, Corey avait pris sa décision. Il était redevable au vampire, alors s’il trouvait un moyen de sauver son amie il le ferait. Il réussirait bien à vivre avec. Il se raccrocherait à l’idée que tout les vampires ne sont pas mauvais et à l’adage, une vie pour une vie. « Vous avez déjà fait beaucoup. Conditions et contexte considérés. » Cela laissait présagé la fin de la rencontre. « Avez-vous un endroit où je pourrais vous trouver, pour de plus amples renseignements ultérieurement ? » Il fixa un instant son regard dans les yeux du vampire. Il n’avait aucune envie de donner son adresse, vraiment pas. Sait-on jamais ce qui pourrait arriver. « Un lieu public ne vous irait pas je suppose ? » Si la réponse était négative, il donnerait son adresse. Il connaissait certain sort pour empêcher une personne indésirable d’entrer chez lui. Il pourrait le rejoindre dehors. Ce serait plus facilement à mettre en œuvre chez lui qu’à son travail. « Revenez me voir dans trois jours, j’espère avoir des nouvelles d’ici là. »

aides réciproques ?

@corey ferguson

lieu: brisbane river, dimension gothique.
(c): fishalthoredits (gif), luleaby (codage).

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« Ca ne doit pas être facile tous les jours. » Pour la première fois, le petit sourire que Ruben esquissa était véritable et en rien joué pour sauver quiconque apparences. « Ce n’est pas facile tous les jours, non. » Il jouait la carte de la sincérité - il jouait toujours cette carte là en première intention s’il ne se savait pas en danger -, et il put percevoir que la réaction de l’homme face à lui était du même acabit. Ca lui plaisait, comme interaction. Les conditions dans lesquelles leurs chemins s’étaient croisées étaient un brin particulières, et leurs natures différentes les poussaient à ne pas entendre tout ce que l’autre pouvait penser de la façon de mener une existence, mais Ben avait l’impression que des efforts avaient été faits des deux côtés. « Je comprends. » Il ne pouvait répondre des actes des vampires qui n’étaient pas lui-même, sinon il ne s’en sortirait pas.

Les yeux du sorcier plongèrent dans ceux du médecin un instant, semblant considérer le pour et le contre de sa proposition. « Un lieu public ne vous irait pas je suppose ? » Il eut un petit rire, secoua quelque peu la tête. « Si j’avais pu, j’aurais évité un lieu publique pour cette rencontre également. J’aime être et rester discret. » Ce n’était pas parce-que les créatures de la nuit avaient l’espace et les possibilités de se montrer désormais qu’il appréciait l’idée. « Revenez me voir dans trois jours, j’espère avoir des nouvelles d’ici là. » Le jeune homme avait accepté de le revoir chez lui, et c’était là un pas en avant qu’il n’oublierait pas de si tôt; oui, il lui avait sauvé la vie, mais il aurait pu tourner le reste à son avantage. « Je n’oublierai pas. » Ruben glissa de nouveau ses mains dans ses poches. « Oh, d’avance: si vous ne m’invitez pas à entrer chez vous, je ne pourrais pas passer le seuil de porte. Soyez tranquille. » C’était là un conseil mais surtout ce serait là surement un véritable soulagement pour le sorcier. « A dans trois jours, alors. Restez prudent sur le chemin retour. » Le docteur Hartfield disparut dans les secondes qui suivirent dans la pénombre de la nuit éternelle.