Ni Lily ni Siham ne s’étaient rendues dans le bush pour partir à la rencontre des hommes originels. A vrai dire, Siham n’avait même pas idée à quoi pouvaient ressembler leurs villages. Et si, à Brisbane, quelques habitants étaient issus de leurs familles ancestrales, elle n’en avait jamais vu d’autres qui ne s’étaient pas accommodés des modes de vies des occidentaux. Seuls ceux qui avaient courbé l’échine, souvent pour ne pas finir égorgés ou avec une balle dans le cœur, s’étaient fait une petite place dans la société nouvelle. Ceux qui ne voulaient pas s’y résigner, ni se révolter pour autant avaient fini par fuir, laissant derrière eux amertume, dégout, envie de vengeance. Si le père de Siham avait vu juste, le moment était venu pour eux de se retourner contre les hommes colonisateurs et de renverser la balance. Elles devaient en avoir le cœur net.
Elle n’avait aucune idée depuis combien de temps elles étaient parties de la ville à dos de cheval. Siham savait une chose ; suffisamment pour ne plus sentir ses fesses et avoir envie d’une pause à présent. L’idée n’était pas de se tuer dans ce périple, dont elles n’avaient aucune idée de l’issue finale. Elles arrivaient dans un tout petit village, qui semblait être épargné par la malédiction à en croire le calme perturbant de la bourgade. « Et si on faisait une pause ? Les chevaux ont sans doute besoin de boire un peu… » oui et Siham avait besoin de descendre de son dos pour se dégourdir les jambes et surtout, pouvoir sentir à nouveau ses fesses. « Peut être que quelqu’un pourrait nous aiguiller sur la route à prendre ensuite… » qui sait si les habitants, s’il y en avait, seraient à même de leur donner quelques précisions sur ce qu’elles cherchaient vraiment. Parce qu’elles n’avaient aucune piste précise pour le moment. « Il faudrait qu'on arrive avant la pleine lune...» ou alors, elles s'accorderaient une pause pour ce soir.

Elles voyagent depuis plusieurs heures maintenant alors que ce matin encore, tout annonçait que cette journée allait être parfaitement normale. C’est à n’y rien comprendre. Lily a passé tout le trajet à se ressasser les événements en silence alors qu’elle se voyait encore étreindre Matt et l’embrasser tout en lui disant qu’elle l’aime tant. Cela n’arrivera pas. Dans l’autre monde, peut-être, mais pas celui-ci. « Et si on faisait une pause ? Les chevaux ont sans doute besoin de boire un peu… » A voir l’encolure de son cheval dégoulinant de sueur, Lily ne peut qu’accepter l’idée. Elle aurait préféré continuer davantage pour toujours mettre de la distance entre elles et cette ville de malheur mais même un océan de séparation ne sera jamais de trop. « Quelques heures, le temps de dormir un peu. On reste pas pour la nuit. » Lily n’a plus confiance en personne et pas même son ombre, elle ne s’imagine pas dormir dans un endroit qu’elles n’ont pas au préalable vérifié de jour. Elle prendra le premier tour de garde pendant que Siham se reposera, ce n’est au moins pas un problème à ce niveau.

« Peut être que quelqu’un pourrait nous aiguiller sur la route à prendre ensuite… Il faudrait qu'on arrive avant la pleine lune...» - « On se pose ce soir. On y réfléchit, et on avise. Ca sert à rien de foncer tête baissée. » De cette manière, elles s’assurent seulement de courir à leur perte et ce n’est pas ce qu’elles cherchent, évidemment. Elles doivent prendre le temps de poser les choses. « Tu as pris des livres de ton père au sujet des aborigènes ? » Non, sûrement que non, mais Lily est certaine que leur lecture aurait pu leur apprendre d’innombrables choses et autres informations. Elles en auraient eu tellement besoin. « Repose toi Siham. Je monte la garde et je m’occupe des cheveux. Je crois… Je crois qu’ils sentent où est-ce qu’on doit aller, eux. » Et elle caresse le chanfrein du sien pour le rassurer, son regard croisant le sien un instant. Elle sent qu’il sait où aller et les mener, les animaux ont un sixième sens.

« Quelques heures, le temps de dormir un peu. On reste pas pour la nuit. »  Au contraire, Siham avait cru qu’elle lui proposerait de s’installer quelques par pour reprendre leurs esprits, mais elle n’allait pas contredire Lily. Dormir un peu, pour reprendre des forces et quitter cette nouvelle ville avant la tombée de la nuit pour poursuivre leur quête lui allait également. Elle n’avait pas d’argument pour insister davantage.
« On se pose ce soir. On y réfléchit, et on avise. Ca sert à rien de foncer tête baissée. » elle hocha la tête. Trouver un sens à leur parcours était un bon début. Elles ne pouvaient pas juste se laisser aller aux grés des chemins qu’elles suivaient sans savoir à quel moment elles devaient prendre à droite ou à gauche ou simplement si elles étaient bien dans la bonne direction. Mais de toutes évidences, elles ne feraient plus machine arrière, car au sud, c’est la mort qui leur courrait aux trousses.
« Tu as pris des livres de ton père au sujet des aborigènes ? » Siham eu un sentiment de culpabilité à l’idée de ne pas y avoir penser. Non, elle n’avait même pas eu le temps de se rendre dans la maison familiale pour prendre ne serait-ce qu’un souvenir ou pour faire ses adieux à sa mère. Alors prendre un livre… Siham secoua la tête, coupable. « Repose toi Siham. Je monte la garde et je m’occupe des cheveux. Je crois… Je crois qu’ils sentent où est-ce qu’on doit aller, eux. » Siham, curieuse regarda Lily, puis les chevaux. Il fallait donc leur faire pleinement confiance ? Après tout… les hommes sortaient de leurs tombes pour revenir à la vie alors les chevaux pouvaient bien être leurs guides vers les originels. « Bonne nuit Lily. » Enfin, facçon de parler…
Siham mis moins de trente secondes à s’écrouler et s’endormir comme une masse. Après etre légèrement secouée par la brune, elle ouvrit les yeux pour prendre son tour de garde. Les chevaux à côté de Siham se levèrent brusquement, tapèrent du pied et hennirent à n’en rien comprendre. « Lily ! Lily ! » inquiète, elle secoua sa partenaire de route. « Je crois qu’on doit y aller ! » et elle avait raison de le croire : une arme de fantôme arriva en leur direction. Une dizaine, mais déjà bien trop. Parmis eux : Matt, le père de Siham et le prêtre. « On sera jamais tranquille ! » Siham tentait de remonter sur son cheval, mais dans la panique, elle n’y arrivait pas. De nouveau, elle avait besoin de l’aide de Lily, qui ensuite, s’en sortirait toute seule pour sa propre monture. Une chance pour eux que les chevaux allaient bien plus vite que des poltergeist qui ne savaient même pas voler.

« Bonne nuit Lily. » Elle ferait de son mieux pour tenter de se reposer un minimum, sans pour autant ne jamais baisser la garder. Ces choses peuvent revenir à tout instant et tant qu’elles ignorent encore totalement ce qu’elles sont, il vaut mieux s’en tenir éloignées. Mais elle finit par sombrer à son tour lorsque la fatigue gagne, et c’est Siham qui la révèle avec une vigueur toute particulière, qu’elle n’aurait jamais cru connaître. Elle a l’impression d’avoir à peine eu le temps de fermer l’oeil avant que le réveille ne sonne déjà à nouveau - enfin, le réveil est un concept bien particulier.

« Lily ! Lily ! Je crois qu’on doit y aller ! » Lily observe les environs, la tête encore ailleurs et les sens peu aiguisé. Cela ne l’empêche pas d’avoir une vue toute particulière sur l’armée de zombies se profilant devant eux, pourtant. « On sera jamais tranquille ! » - « Ils forment… une armée ? » Vraiment ? Est-ce possible ? Lily a du mal à en croire ces propres yeux, tout lui semble fou et impossible à croire. Néanmoins, elle ne compte pas rester sur place et elle enfourche rapidement son cheval, avant d’aider Siham à son tour. A deux, elles leur commandent de partir au galop sans se retourner. « On droit trouver leur chef. Quelqu’un d’autorité. Peu importe, il nous faut se renseigner dans les villages. » Elles ont besoin de quelqu’un qui aura assez de compétences pour leur venir en aide, puisque dans la configuration actuelle des choses elles passent leur quotidien à courir d’une cache à une autre. Et justement, ce n’est pas une attitude qui peut ressembler à une vie: elle ne veut pas vivre de cette manière, pas alors qu’elle ressent le besoin de protéger la jeune Siham, qui a bien trop tôt dû faire face à la mort de ses proches. A deux, elles trouveront une solution et aideront ces pauvres âmes égarées, c’est une certitude.

Cet été-là,  l’eau manquait terriblement dans le Queensland et les géants au sang sucré étaient peu nombreux à oser sortir en pleine journée. Alors que je veillais sur mes petits, larvés dans cette faible marre d’eau croupie et puante, voilà enfin de quoi que mettre sous la dent. Relevant ma trompe, j’observais méticuleusement la scène. La femme blanche m’avait l’air bien trop éveillée pour oser m’approcher d’elle, à en voir ses yeux terrifiants, à la seconde où elle me verrait, elle claquerait sa paume sans pitié contre sa cuisse pour m’exploser entre ses doigts. Mes bébés larves se trouveraient alors orphelin et j’avais déjà le cœur brisé à l’idée qu’il me chercher partout en vain dans les prochains jours. J’avais moi-même traversé cette épreuve et me souvenais de la peine traversée comme si c’était hier… c’était hier.
J’approchai, quand ma chance arriva. La blanche pris la place de la noire pour dormir à son tour. « bzzzz zzzz zzzz. » ce langage m’était toujours inaudible et incompréhensible mais je savais, l’ayant vu fermer les yeux, qu’il était temps pour moi d’entrer en action. Je déployais mes ailles, adressant un regard à mes bébés, promettant que je serai bientôt de retour, gonflé à bloc. Je survolais de quelques mètres les deux femmes, m’assurant que la brune était bien endormie, je pouvais me poser sur sa cheville, trouvant le seul petit endroit de sa peau à découvert. A vos marque prêt… « Bzzz ! Bzzz ! Bz zzzz zz’zz zzzz z zzzz !  » C’est alors qu’elle bougea son pied, se réveilla sans que je n’y comprenne rien, je me retrouvais déséquilibré, je mis en pause ma mission. J’allais faire à nouveau un tour plus loin pour revenir de plus belle, cette fois, m’attaquant à la seconde. « Bzz bzzzzzzz… zzz  bzzzz? »
Alors que j’étais parée à faire demi-tour, pour prendre le plus d’élan possible, je remarquais plus loin que de nouvelles proies arrivaient. C’était jour de jackpot. Seulement, plus ces autres s’approchaient, plus j’avais la sensation que quelques choses clochait. Et quand je me retournais, les deux femmes étaient déjà à nouveau sur leurs chevaux. « Bz zzzz zzzzzz bzzz zzzz. Bzzzz’zzz b’zzzzz. bzzzzz, bz bzzzz bzzzz zz zzzzzzzzz  zzzz bzzz bzzzzzz. » et Bon vent.
Hors de question que je rentre bredouille, voyant les chevalières prendre la fuite, mes prochaines proies sont justement en train d’arriver vers moi, je me dirige droit vers elles, trompe prête à l’emploi, telle une fusée qu’on arrêtera pas, je me pose sur le crâne dégarni de l’homme à la collerette. Plus déterminé que jamais, tel un vampire suceur de sang, je pique le crâne luisant, à m’en casser les dents…

Dans l'obscurité relatif de l’aube australienne, Lily devient une aventurière courageuse galopant à travers le désert rougeoyant. Elle est celle qui veille autant que le contexte le permet sur Siham, lui jetant de nombreux regards soucieux. Derrière elle, une armée de fantômes, vêtus de linceuls diaphanes et éclairés par la lueur de la lune, poursuit son sillage spectral à une vitesse bien plus rapide que ce qu’elle aurait pu imaginer, si jamais elle s’était aventurée à imaginer des morts. Leurs murmures résonnent dans le vent nocturne, inquiétant, omniprésent, oprésant.

Guidée par une intuition profonde et un sens aigu de la survie, Lily cherche désespérément un chef aborigène, un gardien de l'ancienne sagesse de ces terres sacrées. Elle sait (espère) que seule la sagesse ancestrale peut l'aider à conjurer les forces obscures qui la traquent. Ses cheveux flottent dans l'air alors qu'elle presse son cheval, dont les sabots mal ferrés martèlent le sol. À mesure qu'elle avance, elle se souvient des histoires entendues dans les feux de camp, des légendes sur les esprits de la terre et des anciens rituels de protection. Elle se dit que Siham a dû en entendre bien plus encore, et cette idée la fait frissonner.

Au loin, une silhouette apparaît à l'horizon, un homme vêtu de peaux d'animaux et orné de motifs tribaux. C'est le chef aborigène, le gardien des connaissances séculaires. Lily accélère le pas de son cheval, sentant l'énergie des ancêtres l'entourer, la protéger. Elle sait qu'elle est arrivée à destination, que cet homme détient les réponses qu'elle recherche. Son souffle devient de plus en plus rapide. Elle est excitée et terriblement apeurée, incapable de savoir par où commencer, ni même quoi lui dire. Elle espère que le chef sera de l’avis des vivants mais comment pourrait-elle être certaine qu’il aille contre ses ancêtres et leur désir de retrouver des terres qui ont été leurs pendant des millénaires avant que les colons blancs ne s’y imposent ? « Raconte lui ce que tu sais. » Siham est détentrice de bien plus de savoirs qu’elle, elle est leur espoir.

Le chef des aborigènes n’avait pas l’air surpris de voir deux femmes arriver sur leurs chevaux. Elles avaient fui leur ville, elles avaient vu leurs proches mourir, elles avaient eu le sentiment qu’on leur dérobait leurs possessions, qu’on les privait de leurs biens, chassées pour survivre. Et même lorsqu’elles étaient parties, elles étaient poursuivies, comme si, jamais elles n’auraient l’esprit libéré. Les morts formaient une armée qui ne les lâcherait pas, ils étaient à leurs trousses et le temps leur était compté. Siham se confortait à l’idée que si les fantômes les avaient suivis, c’est bien qu’elles devaient être sur la bonne voie, pour trouver les réponses à leurs questions et renverser cette malédiction.
Siham descendit de son cheval, devant l’accueil qui leur était réservé. Elles ne pouvaient pas entrer dans le camp, on leur bloquait l’accès, elles n’étaient pas les bienvenues et ça se voyait. « Raconte lui ce que tu sais. » le soucis était qu’elle n’avait aucune idée de comment s’y prendre. Alors qu’elle s’approcha, sentant qu’elle avait une responsabilité énorme sur les épaules, Elle devait trouver ses mots, elle devait trouver les mots justes. Car elle en était persuadée, elles étaient au bon endroit. La jeune femme se tenait devant le gardien des terres, le temps était venu de ramener la paix entre les peuples.
Elle prit une profonde inspiration et dit d'une voix empreinte de détermination : «Ancêtre vénéré, je vous implore de m'écouter. Je viens avec un espoir brûlant dans le cœur, un espoir de réunir les peuples qui partagent ces terres bénies. La malédiction qui pèse sur nous a causé trop de douleur et de séparation. Il est temps de mettre un terme à cette souffrance, de guérir les blessures du passé et de rétablir l'unité.» Il n’eut aucune réaction, ses yeux ne clignaient même pas.
Elle continua : «Il est dans notre pouvoir de mettre fin à cette haine et à cette division. Je vous supplie, ancêtre, d'ajouter votre voix à la nôtre, de nous guider dans le processus de réconciliation. Vous êtes la mémoire vivante de cette terre, la gardienne de son histoire. Vous détenez la clé pour briser cette malédiction.»
L’homme resta de marbre face à ses mots, déstabilisée, Siham regarda Lily, tremblante. Elle avait l’impression qu’il ne comprenait pas son langage. « Il ne parle pas notre langue. » elle était totalement démunie et embarrassée, désespérée, elle baissait les bras.
« Tes mots portent la promesse de réconciliation et d'unité. » fit il enfin par répondre. Siham eut alors les yeux brillant, elle se redressa, pleine d’espoir à présent. « Mais les vôtres ont fait trop de dégat irréparable, il est temps de connaitre, à votre tour la souffrance, la douleur et la terreur. Il est temps d’apporter un nouvel équilibre à nos terres et pour nous, de reprendre leur possession. Il est trop tard pour vous. »

Siham se décomposa petit à petit, avait des frissons et des sueurs froides et alors qu’elle n’eut le temps de répondre, elle senti une pression sur ses deux oreilles, juste derrière elle, se tenait son père, prêt à lui réserver le même sort qu’il avait réservé à sa sœur.

« Tes mots portent la promesse de réconciliation et d'unité. » Grâce aux mots du chef de tribu, l’espoir renaît un instant et se révèle à travers les yeux particulièrement brillants d’une Lily qui se remet soudain à penser que tout n’est pas perdu. Malheureusement pour elle, une telle pensée se montre être aussi fugace que volatile, et il s’applique à en démonter chaque argument dès l’instant suivant. « Mais les vôtres ont fait trop de dégat irréparable, il est temps de connaitre, à votre tour la souffrance, la douleur et la terreur. Il est temps d’apporter un nouvel équilibre à nos terres et pour nous, de reprendre leur possession. Il est trop tard pour vous. » Elle se décompose aussitôt lorsqu’elle comprend que ce sont les paroles finales du chef de tribu s’arrêtent là et qu’il n’apportera aucune sorte d’espoir à leur quotidien. Tout est perdu, alors ? Du jour au lendemain, il existe plus aucune chance pour elles, et pour le reste du monde ? Les morts redeviennent les vivants et exigent réparation après plusieurs décennies ? Elle trouve cela injuste, particulièrement injuste. Ces terres étaient leurs, maintenant. Ils n’ont pas à payer pour les fautes commises par leurs aînés, pas vrai ? Cela a tout d’une injustice à son tour, d’un véritable cercle infernal de la justice qui n’en finit jamais. Et si à son tour elle se réveillait un jour du monde des morts pour retrouver son ancienne vie qui lui manque tant ? Le combat est inégal. Il n’en est même pas un, en réalité.

« Allons nous en, Siham. » Elles ne peuvent rien en tirer de plus, alors le temps est sans doute venu de faire de leur mieux pour ne pas se tourner davantage en ridicule. Elle l’ont déjà bien assez fait comme ça. « On trouvera autre chose. » Quoi, elle ne sait pas encore, mais elle jure qu’elle n’abandonne pas pour autant leurs terres, leur histoire et toute leur vie avec. Elle ne veut pas qu’elles soient à leur tour dépouillées de tout uniquement parce que cela a été le cas des aborigènes à l’époque. Elle ne veut pas payer pour cette faute, et elle se battra pour sa propre destinée.