| (noor #01) witchcraft interrupted |
| | (#)Sam 21 Oct 2023 - 22:25 | |
| I should've known I'd leave alone, just goes to show that the blood you bleed is just the blood you owe. We were a pair, but I saw you there, too much to bear, you were my life but life is far away from fair. ☆☆Il ne pourrait pas vivre éternellement sur le fil, Abe. Vivre ; même ce simple mot revêtait désormais une autre signification, et témoignait de ce qu’un simple grain de sable dans une machine que l’on avait oublié de huiler correctement pouvait faire s’enrayer toute la continuité d’une existence. Le dernier matin où s’était levé le soleil, il avait pris pour acquis le fait de le voir se coucher, autant que le fait de vivre un lendemain similaire, et rien ne s’était déroulé comme prévu. Il avait suivi une piste trop simples, des traces si grossières qu’elles auraient dû éveiller ses soupçons au lieu de nourrir son arrogance, et tissant sa toile centimètre par centimètre, la veuve-noire suceuse de sang avait refermé le piège sur sa proie avant qu’elle ne se rende compte de quoi que ce soit. Avant qu’il ne réalise être passé de chasseur à chassé. Le voilà bien puni désormais, d’avoir manqué d’humilité, et condamné à une éternité de honte pour s’être laissé berner par ses plus bas instincts masculins. Auprès de son frère, Abe n’avait su que se perdre en lamentations. Auprès de Tessa, il s’était mis en quête de solutions, mais chaque conversation était prétexte à dissiper une partie de l’épais brouillard enveloppant sa dernière rencontre avec celle qui, lasse de servir de gibier, avait décidé de donner une leçon éternelle à cet insolent chasseur de têtes. Ceux qu’il comptait parmi ses alliés de son vivant ne pouvaient rien pour son salut maintenant qu’il avait un pied dans l’au-delà, la moitié de son âme encore coincée parmi les mortels lorsque la seconde rôtissait déjà dans les flammes de l’enfer, et le coeur en miettes de s’être senti à l’aube de commettre quelque chose d’irréparable, Abraham avait quitté l’herboristerie de son alliée sorcière pour retourner se terrer dans l’obscurité et la solitude, repoussant une échéance morbide et sanglante qu’il saurait lui échapper un jour ou l’autre. ***St Vincent Orphanage. Abandonnée sans la précipitation de sa fuite, l’inconnue ayant fait irruption dans la boutique de Tessa en avait perdu le papier qu’elle serrait jusque-là précieusement dans sa main. Une liste de course, à moins qu’il ne s’agisse là encore de quelque recette d’une potion aux effets surnaturels, et dont il savait que la Mulligan n’était pas la seule à posséder le secret. Il aurait pu prétendre sans mal s’être laissé porter jusqu’à l’orphelinat dans ce but, quémander l’aide d’une autre de l’espèce qui risquait le bûcher, mais les instincts désormais carnassiers du chasseur étaient guidés par de bien plus sombres desseins, et ce qui l’animait tandis qu’il s’aventurait dans les jardins de la propriété tenait bien plus de la bête que de l’homme, fusse-t-il damné. « Nul sacrifice ne saurait être plus digne que celui de l’enfant non encore touché par la disgrâce de la nature humaine. » Sa silhouette encapuchonnée à demi-camouflée par les colonnes entourant le couloir extérieur qui longeait la bâtisse, Abe s’était dressé sur le passage de celle dont il avait déjà croisé la route quelques heures plus tôt (ou était-ce quelques jours ? A ne plus dormir ni voir le soleil, il en perdait la notion du temps). « Et quel Sabbat tenir en ces lieux, sorcière, sous le regard de l’Eternel pour mieux lui subtiliser ses brebis ? » De la manche de sa cape, il avait tiré le papier égaré à la jeune femme comme on désignait la preuve d’un méfait auprès de celui (celle) que l’on accusait. Car s’il se sentait animé d’intentions mauvaises en s’introduisant en ce lieu, il n’en prêtait pas de plus louables à celle qu’il considérait unilatéralement et jusqu’à preuve du contraire comme une sorcière, exempte du bénéfice subjectivement accordé à Tessa par affection.
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| | | | (#)Sam 21 Oct 2023 - 23:00 | |
| Witchcraft interruptedLes feuilles d'arbre à thé et d'eucalyptus étaient encombrantes dans le petit panier d'osier du couvent, et pourtant, il semblait à Noor qu'elle avait oublié quelque chose. Et elle était incapable de remettre la main sur la liste écrite par sœur Maria, qui contenait, Noor en était sûre, des produits liquides dont elle ne se souvenait plus du nom. Du sérum au mimosa ? Ou du dictame ? Une plante qu'elle n'aurait pas su décrire, ça, c'était certain. La botanique ne l'avait jamais intéressée, ce qui faisait d'elle une très mauvaise soigneuse. Elle s'était installée dans le jardin de l'orphelinat pour essayer de remettre ses pensées en ordre après sa fuite hors du magasin de Tessa Mulligan. Elle avait réussi à aller dans une autre boutique, avait vérifié qu'elle n'était pas suivie, avait acheté son eucalyptus, puis avait tenté de tourner autour de la ville pour être sûre de n'avoir personne aux trousses avant de rentrer au couvent. Ce qui n'était pas une bonne idée, puisqu'il se faisait tard et qu'elle n'avait pas tous les ingrédients de sœur Maria, ce qui faisaient deux bonnes raisons pour qu'elle finisse au cachot. Un bruit la fit se retourner, et elle serra par réflexe sa cape contre elle en reconnaissant l'homme qui venait vers elle, et dont elle discernait la silhouette entre les colonnes abîmées de la petite allée encadrant le jardin. Elle se redressa, serrant son panier contre elle comme s'il pouvait l'aider à se défendre, alors que l'osier n'était déjà plus très solide... Cet homme au teint pâle, il ne lui avait pas fallu longtemps pour le reconnaître, même si elle n'avait fait que l'entrapercevoir, plus tôt dans la journée. Cet homme au teint pâle était celui qu'elle avait fui dans la boutique de la sorcière, et elle se demanda un instant si le petit garçon allait bien. Cet homme au teint pâle, et qui semblait fou, la fit se reculer de quelques pas, avant qu'elle ne bute contre l'un des murs de l'enceinte, prise au pièce. Cet homme au teint pâle, et aux yeux affamés, la tétanisait de peur. « Je... Je ne suis pas une sorcière » bredouilla-t-elle, cherchant à comprendre son raisonnement et ses accusations - le langage était trop soutenu pour elle. « Je cherchais juste des simples pour les concoctions qu'on fait à l'église. » Il n'avait pas l'air d'être un des chrétiens pratiquants à l'église de la ville, mais ce n'était pas comme si elle voyait souvent les gens qui s'y rendaient. Elle priait le plus souvent dans la petite chapelle attenant au couvent, avec les autres religieuses. « Je suis une nonne » reprit-elle, montrant sa robe, comme si le tissu rêche et élimé pouvait être une preuve. « Je peux prier. Et faire des pansements simples. » Quoi que l'homme semblait plus prêt d'agresser quelqu'un que d'avoir besoin de soins, si elle en jugeait par son regard perdu et totalement fou. Elle se garda de dire sa pensée à voix haute, ne voulant pas provoquer inutilement sa colère. code par drake. |
| | | | (#)Lun 23 Oct 2023 - 23:36 | |
| I should've known I'd leave alone, just goes to show that the blood you bleed is just the blood you owe. We were a pair, but I saw you there, too much to bear, you were my life but life is far away from fair. ☆☆De toutes les créatures autres qu’humaines auxquelles Abraham avait été confronté au cours de sa carrière de chasseur, les sorciers et sorcières étaient les seuls qu’il n’ait jamais considéré comme une masse homogène et sans nuance. Les loups-garous étaient des bêtes sans humanités, les vampires cultivaient une cruauté dont ils se délectaient, les revenants formaient une masse informe dont l’existence réelle faisait toujours débat mais en laquelle Abe croyait pour avoir croisé la route de suffisamment de choses étranges et inexplicables au cours de ses quarante et quelques années d’existence … Mais les êtres de magie ? Ils étaient différents. Mages, sorciers et sorcières se fondaient dans la masse sans pour autant y appartenir, invisibles à ceux qui ne savaient pas regarder plus loin que le bout de leur nez, êtres extraordinaires parmi les mortels ordinaires. Ils cultivaient une apparence volontairement banale, se cachaient dans des métiers communs, voir d’utilité publique, et se comportaient comme de véritables caméléons pour tenter de coexister au milieu d’un peuple qui préfèrerait sans l’ombre d’un doute les voir brûler sur un bûcher garni pour l’occasion. Mais plutôt que d’y voir un simple mélange d’intelligence et de sournoiserie, Abraham comme beaucoup d’autres prêtaient à cette capacité de camouflage des traits surnaturels, l’oeuvre d’une potion ou d’un sortilège que nombre de chasseurs auraient souhaité s’approprier pour en faire leur propre usage. Quel pain béni serait-ce pour eux, sans cesse sur les routes à traquer monstres et bêtes des ténèbres, que de pouvoir approcher leurs proies dans l’impunité la plus totale, cultivant jusqu’à la dernière seconde une allure inoffensive pour mieux surprendre leur victime et s’assurer une victoire écrasante dans la bataille. Certains trouveraient le combat déséquilibré, voire le qualifieraient d’injuste, mais dans l'œil avisé du chasseur ne comptait que le résultat, et tous les moyens méritaient d’être employés pourvu qu’en résulte l’élimination d’une menace supplémentaire pour les populations innocentes. Un pouvoir relevant de la sorcellerie leur permettrait de passer de chasseur à véritable prédateur, une capacité à ne pas mettre dans toutes les mains tant elle pouvait mener à des dérives, et encore ignorant à l’ironie de la chose, Abe se retrouvait aujourd’hui affublé d’une capacité qu’il avait longtemps jalousé, mais enrobée de tant de monstruosités que le bénéfice ne valait assurément pas tout ce qu’il engendrerait d’autres effets. A trop convoiter un pouvoir qui ne lui revenait pas, Abraham subissait aujourd’hui une malédiction qu’il avait peut-être méritée.Nulle volonté, alors, de pactiser ou d’accorder le bénéfice du doute à la sorcière devant laquelle il venait de se dresser, menaçant, et pétri de la certitude que leur présence à l’un comme à l’autre si près d’un lieu rempli de jeunes enfants ne pouvait servir que de sombres objectifs. « Je ... Je ne suis pas une sorcière. » avait-elle néanmoins bafouillé d’un air apeuré, l'orgueil d’Abraham pour la première fois gonflé d’inspirer la terreur par sa seule apparence. « Je cherchais juste des simples pour les concoctions qu'on fait à l'église. » Avançant dans sa direction d’un pas lent, le vampire avait rétorqué « Menteuse. » d’un ton mauvais et l’avait saisie par le poignet en serrant si fort qu’un instant, il s’était presque imaginé pouvoir le briser – mais non. « Je suis une nonne. » La respiration trahissant le calme qu’elle tentait de donner à sa voix, elle avait ajouté « Je peux prier. Et faire des pansements simples. » Prier ? Sans lâcher sa prise, Abe avait laissé échapper un ricanement amer, et jeté aux pieds de la “nonne” le parchemin abandonné chez l’herboriste. « Ne me prends pas pour un imbécile, sorcière, et mène moi à tes semblables. » Ce qu’il n’avait pas su obtenir de Tessa, Abe ne perdait pas espoir de l’obtenir d’autres de son espèce, et s’il s’était tourné vers la première comme on se tournait vers une amie, pour le résultat que l’on connaissait, user de la menace ou de la force pour s’assurer la coopération de ses semblables magiciennes ne lui créait qu’un cas de conscience infime en comparaison de la malédiction dont il souhaitait à tout prix se guérir, certain que le temps jouait contre lui avant que tout espoir de réversion ne s’évapore. « A moins que tu ne préfères qu’elles retrouvent ton cadavre exsangue au petit matin … » Serrant un peu plus, il avait attiré la soi-disant nonne plus près de lui pour plonger son regard dans le sien. Il ne croyait pas aux palabres de Tessa prétendant que le sang d’une sorcière était vicié – et quand bien même, il aurait été prêt à prendre le risque, et seule la possibilité qu’elle puisse lui être utile retenait encore Abraham de planter ses canines dans la chair de l’inconnue pour goûter enfin au fruit dont il se défendait depuis des jours, mais dont l’obsession ne tarissait pas.
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| | | | (#)Mar 24 Oct 2023 - 21:44 | |
| Witchcraft interruptedLa voix d'Abraham faisait battre son cœur trop vite, la frayeur ne la quittant pas depuis qu'il était entré dans le jardin intérieur pour la rejoindre. Et ce n'étaient pas ses yeux sombres qui allaient aider à la calmer : il la fixait comme si elle était une entrecôte saignante, lui donnant juste envie de se terrer dans un coin. Si elle l'avait pu, elle se serait faite toute petite, pour rentrer dans un trou de sourire et fuir l'homme. « Tu te trompes, vraiment... » Au risque de provoquer plus vite son attaque, Noor recula de quelques pas, jusqu'à ce que son dos ne heurte le mur du jardin intérieur. Tant qu'à faire, elle n'était plus juste une entrecôte, mais une proie prise au piège et qui ne pouvait plus reculer. « Je vis au couvent, je fais partie des religieuses » reprit-elle, angoissée de le voir approcher. Peut-être qu'elle pouvait toujours l'amener là-bas ? Le prêtre supérieur jurait que les murs sains pouvaient les protéger des malédictions et des créatures maudites, et les sorcières étaient sensés y brûler quand elles y mettaient un pied. Peut-être que ça fonctionnait aussi avec les buveurs de sang ? Mais si ça ne fonctionnait pas, si les sorciers et les vampires pouvaient fouler le sol sacré de l'église sans problème, elle ne ferait qu'amener le loup dans la bergerie. Il valait mieux qu'elle tente d'abord de se débarrasser de lui, et de ne courir à l'église que si ça ne fonctionnait pas. « Les sorcières ne sont pas les seules à utiliser les plantes. Juste que nous, on fait des cataplasmes et des décoctions pour le rhume. Pas je ne sais quel truc donc tu aurais besoin. » Une potion ? Ou peu importe le nom, vraiment, elle aurait été incapable de le préparer. Avec ses piètres connaissances en botanique, elle n'aurait pas été une sorcière très utile, de toute façon. code par drake. |
| | | | (#)Dim 29 Oct 2023 - 17:47 | |
| I should've known I'd leave alone, just goes to show that the blood you bleed is just the blood you owe. We were a pair, but I saw you there, too much to bear, you were my life but life is far away from fair. ☆☆Jamais de toute sa vie Abraham ne s’était senti l’esprit aussi embrouillé, aussi brumeux. On parlait pourtant d’un chasseur aguerri, tant à la traque acharnée où le sommeil se sacrifiait, qu’au fait de lever le coude plus que de raison dans l’un des bars de la région où la guilde avait ses habitudes. Il avait déjà été ivre, il avait déjà été à bout de forces, un jour il avait même été empoisonné … Et malgré tout, rien de tout cela n’avait de comparaison avec la mélasse dans laquelle il se sentait mentalement englué depuis son réveil dans la mangrove. Il ne perdait la notion du temps, avait l’impression de s’être encore senti humain la veille autant que de vivre cette nouvelle malédiction depuis des lustres ; En cela, la trace de morsure laissée par la Constantine contre sa gorge et qui s’estompait déjà ne l’aidait pas. Elle aurait pu l’avoir transformé trois jours comme trois semaines en arrière, et l’absence de cycle jour-nuit terminait de lui donner l’impression d’avancer dans un brouillard homogène et insensé. Parfois il se sentait absent, d’autres fois encore il se sentait comme spectateur de ses propres actions, incapable de contenir des mots et des actions dont il savait pourtant qu’ils ne lui ressemblaient pas, et ne lui faisaient pas honneur. Comme cette pauvre fille, sorcière ou non, qu’il tourmentait pour mieux soigner la frustration de ne pas avoir obtenu de Tessa l’aide qu’il était venu lui supplier. « Tu te trompes, vraiment ... » Il la terrifiait, il pouvait le lire dans son regard, et bien que tout dans la situation aurait dû le persuader de faire demi-tour, de la laisser en paix, il se sentait irrépressiblement attiré par ce que la peur provoquait chez elle, comme si … Comme si la peur avait une odeur, un parfum que ses narines accueillaient avec (presque) autant de délectation que celui du sang. « Je vis au couvent, je fais partie des religieuses. » Désormais dos au mur, elle tremblait comme une feuille sans que plus rien ne puisse empêcher le vampire de réduire la distance qui les séparait. « J’ai jamais été très assidu au catéchisme. » avait-il rétorqué d’un ton narquois, en continuant d’avancer. « Qui sait, peut-être que c’est une punition divine … » Lui, ça, les instincts meurtriers venus avec les canines acérées et l’envie de les planter dans la peau diaphane de l’un de ces innocents qu’il entendait normalement protéger, en bon chasseur. Désormais suffisamment près de la jeune femme pour sentir son souffle – chaude et vivante – contre sa peau – froide comme la mort – il semblait la regarder sans la voir, l’esprit sombrant à nouveau dans des considérations intérieures tandis qu’il reprenait comme on racontait une histoire au coin du feu « Quand j’étais petit, j’ai profité que le vieux curé soit parti au village pour m’introduire dans ses appartements. Personne ne l’aimait, il terrorisait les mômes, et nous filait des coups de ceinture en affirmant que c’était la main du Seigneur qui nous punissait à travers lui. J’ai tout saccagé, autant que de coups de ceinture que j’ai pris, j’ai brisé ses vitraux, dépecé les livres de sa bibliothèque, noyé dans l’encre noire la bible qu’il utilisait chaque dimanche pour son sermon … J’ai brisé sa vaisselle, déchiré ses draps, et enfermé dans le confessionnal un serpent que j’avais attrapé dans la mangrove. J’aurais dû en choisir un venimeux, histoire qu’on soit tranquilles, mais j’avais trop envie d’assister à sa réaction, quand il rentrerait. Il était fou de rage, même Dieu ne l’a pas aidé à prendre la chose avec philosophie, et l’homme de foi supposé vivre dans la misère a prouvé qu’il n’en avait que pour son petit confort. Personne n’a jamais su que c’était moi … Mais si Dieu avait voulu que je me fasse prendre, ce serait arrivé, alors peut-être que le curé l’avait bien mérité. » A mesure de sa tirade, et sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, Abraham s’était laissé guider par son flair et avait passé son nez glacé dans la chevelure et contre la peau de la pauvre religieuse. Pourtant, tâchant de ne pas se laisser démonter, celle-ci avait soufflé à nouveau « Les sorcières ne sont pas les seules à utiliser les plantes. Juste que nous, on fait des cataplasmes et des décoctions pour le rhume. Pas je ne sais quel truc dont tu aurais besoin. » en tentant de se montrer convaincante, et revenu à la réalité de leur situation Abe s’était interrompu. « Si tu n’es pas une sorcière, alors tu ne m’es d’aucune utilité … » Les doigts allant glisser contre sa gorge, là où passait la jugulaire et pouvant presque sentir la pression du sang battre sous la pulpe de son index, il avait repris dans un murmure « Qu’est-ce qui devrait m’empêcher de planter mes crocs dans cette jolie gorge, dans ce cas ? Pas la punition divine, en tout cas. » Il était trop tard pour cela, pour la farce jouée au curé ou pour Dieu savait quelle autre action dont il se serait rendu coupable en quarante ans d'existence, Abraham avait déjà reçu la punition éternelle – il n’avait plus rien à perdre. Lentement, il perdait prise avec la réalité et se sentait envahi du besoin de goûter au sang qui coulait dans les veines de la religieuse. Elle était jeune, elle était jolie – elle devait être délicieuse. - Citation :
- WIN – un cri d’horreur interrompt le vampire avant qu’il ne commette l’irréparable : à quelques mètres de là, une autre religieuse apparaît et hurle de terreur en découvrant la scène. Elle brandit son crucifix, et acquis à la croyance commune (mais fausse) qu’il devait la craindre Abraham recule dans un râle de frustration et lâche sa prise sur sa victime.
SO CLOSE – un cri courroucé interrompt le vampire avant qu’il ne commette l’irréparable : à quelques mètres de là, une autre religieuse apparaît et croît prendre sur le fait la jeune nonne et un homme lui faisant des avances. Elle s’énerve, fait de grands gestes et s’égosille déjà sur sa pauvre collègue pour lui faire part de son mécontentement tandis qu’Abraham, pris par surprise, recul de quelques pas.
FAIL – un cri étouffé interrompt le vampire avant qu’il ne commette l’irréparable : échappé de la chambre dans laquelle il devrait dormir à poings fermés, l’un des orphelins assiste à la scène comme on assiste à un mauvais rêve. Et son petit cœur pompant le sang à toute vitesse, soudainement, semble plus attrayant au vampire que celui de la douce religieuse. |
| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31457 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Dim 29 Oct 2023 - 17:47 | |
| Le membre ' Abraham Taylor' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Dim 29 Oct 2023 - 18:31 | |
| Witchcraft interruptedRien n'est aussi pénible pour l'esprit humain qu'un changement complet et subit, et c'était sans doute pour cela que Abraham semblait fou, ses yeux noirs n'inspirant plus que la terreur. Peut-être que Tessa le connaissait d'avant et arrivait encore à avoir de la pitié pour lui, mais Noor n'avait que de la terreur. Et la voix de Sœur Maria lui enjoignant de ne jamais se trouver seule avec un homme - ce n'était sans doute pas contre cette créature qu'elle la mettait en garde, mais ses mots restaient parfaits dans le contexte. « Si je ne puis inspirer l'amour, j'inspirerai la crainte, c'est votre credo ? » souffla-t-elle, a bout de souffle à cause de l'angoisse qui montait. Elle doutait que ce soit lui qui vive la punition divine qu'il évoquait. Clairement, il était le mieux placé d'eux deux, et c'était elle qui risquait sa vie dans ce jardin isolé où personne ne l'entendait crier. « Je le connaissais... Je sais combien il était horrible. » Les religieuses ne laissaient jamais les enfants seuls avec lui, tant il pouvait être vif à s'énerver. Elles les éloignaient donc prudemment, souvent en les envoyant nettoyer une pièce à l'autre bout du couvent, histoire que leurs cris d'enfants n'énervent pas le vieux curé. « Une fois, une des sœurs m'a dit qi'il etait du type "je suis méchant, parce que je suis mamheureux", mais je n'ai jamais compris pourquoi il devait nous infliger son malheur » reprit-elle, avec un peu plus de courage. Avant de se figer de nouveau quand il menaça de la mordre. Elle sentit les larmes couler sur ses joues, incontrôlables alors que son cœur battait plus vite - trop vite, et si Abraham sentait l'odeur de son sang, est-ce que ça ne lui donnait pas encore plus faim ? « Je veux juste ramener les plantes pour qu'on soigne des enfants. Si je ne reviens pas, l'état de William va s'empirer... » Elle espérait que Abraham avait encore assez d'humanité pour qu'un enfant souffrant le fasse reculer. Elle n'avait aucune autre arme pour lui faire face, après tout. Elle n'était pas particulièrement musclée, et n'avait de toute façon pas appris à se battre. Et elle n'avait pas d'ail ou d'eau bénite sur elle, à lui envoyer au visage. « Il y a des gens qui comptent sur moi » dit-elle, d'une voix suppliante, espérant que ca ne suffise. code par drake. |
| | | | (#)Sam 4 Nov 2023 - 23:43 | |
| I should've known I'd leave alone, just goes to show that the blood you bleed is just the blood you owe. We were a pair, but I saw you there, too much to bear, you were my life but life is far away from fair. ☆☆ « Si je ne puis inspirer l'amour, j'inspirerai la crainte, c'est votre credo ? »Comme chasseur Abraham ne s’était jamais considéré comme quelqu’un de menaçant. Et même, inspirer de la crainte à quiconque aurait probablement été pour lui une source de vexation plus que de fierté quelconque, incapable d’envisager que l’on puisse considérer la guilde des chasseurs par le prisme de sa violence plutôt que par celui de l’utilité publique qu’ils prétendaient défendre. Et voilà pourtant que la réplique de la jeune femme, ainsi que l’inconfort manifeste dans laquelle il la plongeait par sa simple présence, lui inspirait un brin de satisfaction malsain pareil à celui ressenti par le chat jouant avec un moineau plutôt que de le tuer au premier coup de patte. Cela ne ressemblait pas à Abraham, ce n’était pas lui, mais laissé à la merci du poison qui parcourait ses veines il ne se sentait plus véritablement maître de lui-même, ni de ses gestes ni de ses émotions. Il avait failli s’en prendre à Tessa, qu’il portait pourtant en haute estime, il avait failli s’en prendre à Samuel quand bien même il ne s’agissait que d’un enfant, et voilà qu’il s’en prenait à une pauvre nonne qui n’avait eu que le malheur de visiter l’herboristerie au mauvais moment. Il perdait la tête. Il perdait la tête, et le voilà qui monologuait à propos d’un vieux curé auquel il n’avait pas repensé depuis des années, comme s’il fallait trouver là les racines au mal qui le rongeait désormais, quand en réalité rien de tout cela n’avait le moindre lien. « Je le connaissais ... Je sais combien il était horrible. » Peut-être pétrie de l’idée qu’en abondant dans son sens elle obtiendrait un peu de pitié de sa part, juste de quoi voir sa vie épargnée, la religieuse avait poursuivi d’une voix tremblante « Une fois, une des sœurs m'a dit qu'il était du type "je suis méchant, parce que je suis malheureux", mais je n'ai jamais compris pourquoi il devait nous infliger son malheur. » Lui, malheureux ? Alors qu’il vivait mieux que la grande majorité de la population ? « Alors c’est à Dieu qu’il aurait dû s’en prendre. C’est lui le seul responsable. » De tout, des centenaires précédents, des mots supposés du curé, et même de la situation dans laquelle se retrouvaient actuellement le vampire et la religieuse. Le vampire et la religieuse, cela ressemblait au titre d’une fable, à la morale incertaine et au dénouement toujours en suspens, les instincts meurtriers de la créature nocturne se heurtant au sursaut d’humanité qu’aurait dû lui provoquer la réaction de la jeune femme, sanglotante. « Je veux juste ramener les plantes pour qu'on soigne des enfants. Si je ne reviens pas, l'état de William va s'empirer ... » Et lui ? Qui l’aiderait, lui ? Elle prétendait tenir entre ses mains la vie d’un enfant mais assurait aussi ne pas posséder les pouvoirs qu’Abe lui prêtait pour tenter de le guérir, lui. « Il y a des gens qui comptent sur moi. » Tant de sollicitude pour autrui mais aucune pour sa personne avait de quoi le mettre en rage, son orgueil distrayant un court instant la soif de sang qui guidait jusque-là chacun de ses gestes. « C’est peut-être bien chez lui que je devrais planter mes crocs. On verrait si ton empathie à son égard serait toujours la même s’il me ressemblait. » Il bluffait. Pas en ce qu’il avait si soif que même planter ses canines dans la jugulaire d’un enfant devenait une tentation, mais dans sa capacité à transmettre à autrui le mal dont il héritait lui-même tout juste. Où se situait la limite entre dévorer quelqu’un et le transformer ? Y’avait-il une méthode, un rituel ? La Constantine ne s’était pas embarrassée d’explications, se contentant de l’abandonner dans la mangrove comme un déchet, peut-être sans l’assurance qu’il y survivrait, et le forçant depuis à gérer sans aucun savoir les pulsions et les émotions qui l’assaillaient de toutes parts. « Sainte Marie, mère de Dieu ! » Depuis le bout de l’allée, la démarche traînante témoignant d’un âge déjà avancé, une vieille religieuse arborant sur sa tenue un crucifix de taille imposante observait la scène entre colère et ahurissement. Point de terreur ou de supplication chez elle, tant et si bien qu’elle était parvenue à en déstabiliser Abraham, relâchant aussitôt sa prise sur la jeune nonne et reculant de quelques pas. Contre toute attente, c’était pourtant bien sur sa jeune collègue que la vieille femme s’était mise en colère, s’époumonant sans que le vampire ne prête à attention à ses paroles, l’esprit glissant déjà ailleurs et n’en faisant qu’un brouhaha informe, au milieu duquel il s’était simplement risqué à siffler à l’intention de sa victime « Peut-être bien que Dieu t’est venu en aide, finalement. » avant de faire volte-face et de disparaître dans la pénombre des jardins, la soif toujours pas étanchée mais pétri de la sensation qu’il devrait aller se repaître ailleurs.
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| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 16:13 | |
| Witchcraft interruptedLe dos contre le mur, sentant les pierres s'enfoncer douloureusement contre ses omoplates, Noor ne savait plus vers où fuir. Abraham était trop près, et trop rapide, et trop présent. Elle n'avait pas de moyen de le semer, à moins qu'un trou n'apparaisse sous ses pieds et ne lui permettent de disparaître magiquement. « Les hommes ne s'en prennent jamais au véritable responsable » lança-t-elle, la voix tremblotante. Que pouvait-elle dire de plus ? C'était compliqué de compatir avec lui quand il la terrorisait et ne voulait que la dévorer. Elle voulait vivre, elle. Partir loin d'ici, voyager, voir d'autres choses que cette nuit sans fin, pleine de créatures horrifiques. Pas disparaître dans ce petit jardin où personne ne viendrait la chercher... Elle aurait voulu pouvoir prendre un peu de sa souffrance et l'aider à cheminer. Mais là, elle ne voyait que ses canines trop longues, proprement effrayantes. Il y avait des gens qu'elle ne pouvait pas aider, et il en faisait définitivement parti. « William n'est qu'un enfant...Ne lui faites rien, par pitié ! » Elle revoyait sa petite bouille toute ronde, aussi pâle que les draps blancs des lits de l'infirmerie. Peut-être qu'il était trop malade pour donner soif à Abraham - c'était presque ce qu'elle espérait pour l'enfant, refusant de le voir mourir sous les crocs du vampire. Sœur Marie apparut brusquement au bout du jardin, les invectivant bruyamment. Et malgré les remontrances, Noor ne put que soupirer de soulagement. Surtout que la présence vociférante de la religieuse semblait suffire à faire fuir le vampire. Elle se laissa tomber au bas du mur, blanche et les jambes tremblantes, essayant de reprendre son souffle. Sa tête bourdonnait, couvrant la voix de sœur Marie. Noor s'en fichait un peu, juste heureuse et soulagée de ne pas finir en casse-croûte pour buveur de sang. « On peut juste rentrer au couvent ? » demanda-t-elle. Elle ne savait pas ce que la mère supérieure voyait sur son visage, mais c'était apparemment suffisant pour arrêter de lui crier dessus et lui attraper le bras pour l'aider à se remettre debout. code par drake. |
| | | | | | | | (noor #01) witchcraft interrupted |
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