La quête de Siham ou plutôt, ses quêtes avançaient doucement mais surement. Elle pouvait être fiere de tout ce qu’elle avait accompli jusqu’à présent. Elle s’était sans doute éloigner de son envie de vengeance car elle avait compris que l’interêt collectif devait primer sur son interêt personnel et surtout, elle ne voulait pas que la mort de son père soit vaine. Elle voulait rendre justice à toutes les autres morts et pour ça, la seule défaite d’un vampire n’était pas suffisante. Il fallait tous les anéantir, réduire leur progression et les ramener là d’où ils venaient. Pour ça, il fallait annuler cette malédiction.

Avec Greta, elle avait trouvé le grimoire des sorcières des mangroves, elles leur avaient dérobé et si à présent, elles ne poursuivaient pas rapidement leurs autres missions, elles pourraient vivement regretter leur vol. Si les sorcières les retrouvaient toutes les deux, elles finiraient sacrifiés sur un hôtel, au milieu d’un pentagramme pour voir leurs âmes partir directement dans les enfers. Hors de question pour Siham de finir ainsi. Sauf que, si elle savait comment se défendre d’un vampire à présent et qu’elle avait trouvé une potion pour se protéger des loups garous, elle n’avait aucun moyen de repousser ses semblables. Tôt ou tard, elle devrait dire à Lena qu’elle ne l’avait jamais écouté et qu’elle était à présent dans un sacré pétrin, sans doute aurait-elle besoin de son aide pour pouvoir aller plus loin. Mais, elle passerait un sale quart d’heure. Elle n’avait bien sûre pas envie de décevoir celle qui avait accepté de lui apprendre les bases de la sorcellerie.
Elle se rendait au jardin Botanic, pensant trouver son amie, mais elle en avait fait trois fois le tour, rien. Lena n’était pas à son poste aujourd’hui et ça n’avait rien de rassurant pour Siham. Elle s’inquiétait pour son amie. Siham s’approchait du labyrinthe, qu’elle regardait toujours d’un œil craintif, elle redoutait plus que tout ce qu’elle pourrait y trouver. Il était hors de question pour elle de s’introduire à l’intérieur, elle se souvenait bien ce que Greta lui avait dit à son propos. Il faut être fou pour s’y rendre.
Figée, regard rivé vers l’entrée, elle était presque appelée, attirée à la fois par sa peur et sa curiosité, c’est comme si quelqu’un lui disait de s’y perdre, de prendre le risque. Elle fut ramener à la raison en sursautant qu’elle entendit un bruit derrière elle.

@Arthur Coventry

L’éclipse ne cessait de perdurer dans le temps, rendant la moindre des interactions complexe. Les habitants de Brisbane qui se voulait d’abord méfiant, avaient chacun fini par se forger une opinion sur la malédiction qui touchait leur ville. Chacun y allant de sa rumeur, de son avis et surtout de sa quête pour trouver une solution. Si Arthur s’était longtemps attelé à régler de vieille querelles ancestrales, certaines de ses rencontres lui avait permis de se recentrer sur l’essentiel. La quête qui leur permettrait de mettre un terme à cette nuit éternelle. Arthur se languissait de pouvoir sentir à nouveau les rayons du soleil sur sa peau, observer les papillons et les robes tachetés d’ocelle jaune et noir, savourer à nouveau la douce odeur des plantes qui fleurissent et la joie qui se diffuse au travers des rues de la ville. Il se trouvait fatigué de n’avoir plus qu’à son vocabulaire, la capacité d’adresser tout un madrigal sur les limbes et la noirceur des enfers. Il se devait d’être actif dans sa quête et après ce qui avait pu se dérouler des suites de sa rencontre avec Corey, il avait décidé de reprendre son enquête.

Tout lui paraissait étrange quand les rumeurs allaient bon train dans tous les sens. Mais il se devait encore d’interroger une race dont il ne maîtrisait pas tous les aboutissants. Il était revenu au jardin et non loin du labyrinthe dans l’espoir de pouvoir croiser la route de Ruben à nouveau. Prudent, il fut surpris de tomber sur une jeune femme, observant l’entrée du labyrinthe comme plonger dans une transe. « Tout va bien ? » Allait-elle s’engager dans le chemin plongé dans la pénombre ? « Les lieux sont infestés de suceurs de sang, vous savez ? » Certains tapis dans l’ombre, prêt à sauter sur leur prochain repas. Est-ce qu’elle l’entendait au moins ?

Ramenée à la raison, la jeune femme souffla et se tournait en direction d’un homme qui se tenait devant elle. « Tout va bien ? » elle hocha la tête. Il n’avait ni les yeux rouges, ni l’odeur des loups, de son accoutrement, il ressemblait à un humain. “Ce labyrinthe me donne la frousse.” fit-elle, alors qu’elle lui tournait le dos à présent. « Les lieux sont infestés de suceurs de sang, vous savez ? » “On m’a mis en garde oui.” et pourtant, elle était persuadée que c’est à l’interieur de celui ci qu’elle ferait bel et bien la rencontre de celui qui avait tué son père. “Je les fuis, comme la peste.” menteuse. Elle faisait tout pour être à leur trousse, tout pour être confrontée à eux. Elle se mettait en danger chaque heure de la nuit qui n’en finissait plus. Siham voulait tuer ce vampire. “Mais, ce labyrinthe…” il a quelques chose de maléfique. “J’ai l’impression qu’il appelle leurs victimes à s’y rendre, pour mieux se refermer derrière elles après…” et ne jamais pouvoir en ressortir. “Vous y êtes vous déjà rendu?” elle était curieuse. S’il s’y était aventuré et qu’il en était sortie indemne, que cela voulait-il dire de lui? “Une amie m’a dit qu’il fallait être fou pour venir ici…” Siham était-elle folle ? “Je suis venue, non pas pour jouer à m’y perdre, mais j’allais au jardin botanic…” les plantes y étaient nombreuses et magiques, l’endroit rêvé pour jouer à faire des potions magiques. “Je cherche une amie, mais elle n’est pas là. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé de grave…” elle se redressa vers cet homme. “N”auriez vous pas vu une jeune femme… grande, fine et blonde?” cette description qui aurait pu correspondre à n’importe qui, à bien trop de femme… Lena, Greta et tant d’autres. Elle implorait les esprits pour qu’il ne lui dise pas qu’il en avait vu une s’introduire dans le labyrinthe.

« Ce labyrinthe me donne la frousse. » Arthur eut un hochement de tête compréhensif. Il n’aimait déjà pas particulièrement ce lieu sous la lumière du jour, cela était devenu pire depuis l’éclipse. « On m’a mis en garde oui. » Cela ne semblait pas être suffisant à voir comment elle se tenait si proche de l’entrée. « Je les fuis, comme la peste. - « Comme beaucoup d’autres avant vous. » Il valait mieux les fuir, parfois, ou mieux les approcher d’un air innocent, pour mieux les observer. « Mais, ce labyrinthe… J’ai l’impression qu’il appelle leurs victimes à s’y rendre, pour mieux se refermer derrière elles après… » Il avait ce genre de pouvoir, le long couloir fait d’arbuste et de ronces. Arthur en avait fait les frais. « Vous y êtes vous déjà rendu? » Il hocha la tête sans attendre, avant de tirer un peu sur le col de sa chemise, pour présenter une morsure vieille de quelques semaines. « Alors que je partais à la chasse, une créature m’a forcé dans ces méandres. » Il en avait gardé des séquelles. « Il est plus certain de s’en tenir éloigné. » Un averti en vaut deux.

« Je suis venue, non pas pour jouer à m’y perdre, mais j’allais au jardin botanic… » Était-elle une sorcière à la recherche de quelques plantes pour ces sorts ? « Les espèces ne cessent de mourir sans la lumière du jour. » Bientôt, il deviendra de plus en plus compliqué de se procurer la moindre plante. « Il serait plus sûr de chercher votre butin chez l’apothicaire. » Il pourrait la guider vers la boutique d’Ezra si nécessaire. « Je cherche une amie, mais elle n’est pas là. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé de grave… » Une demoiselle en détresse ? « N'auriez vous pas vu une jeune femme… grande, fine et blonde? » Arthur eut un rire amusé. « Cette description me paraît bien vague. » Est-ce que cela se voulait à se renfermer tel un piège sur sa personne ? « Est-ce que votre amie aurait un prénom ? » Quelque chose qui la rendrait un peu plus singulière. « Ou bien un signe distinctif ? »

La jeune femme se tenait à l’écart et alors qu’elle exprimait toute la crainte qu’elle ressentait vis à vie de ce labyrinthe qui la terrifiait, le jeune homme lui montra les cicatrices qu’il portait dans son cou. Elle fit un pas en arrière. « Alors que je partais à la chasse, une créature m’a forcé dans ces méandres. » L'homme était un chasseur ? Etait-il celui qu'elle avait cherché à retrouver et dont la quête avait été déviée en faisant alliance avec Greta? Elle lui avait dit qu'elle le trouverait dans le labyrinthe... Mais elle était embrouillée par cette marque. Et s'il n'était plus seulement un chasseur ? Comment pouvait-il toujours parler de créature alors qu’en voyant sous ses yeux la trace des crocs, il faisait à présent partie de leurs rangs. « Il est plus certain de s’en tenir éloigné. » ses yeux étaient rivés sur son cou. Pourquoi la trace était-elle toujours présente ? Pourquoi ressemblait-elle à une cicatrice, marqués par les enfers, la trace aurait du disparaitre s’il s’était à son tour transformé ? Comment avait-il pu échapper à ce triste sort ? Qui était cet homme ?
« Les espèces ne cessent de mourir sans la lumière du jour. » faisait-il parti de ceux qui avaient perdu leurs âmes sous l’éclipse lunaire ? Il parlait bien sûre des plantes, de la vie de la nature, de la terre, le cadeau du ciel et de mère nature. Les plantes vertes avaient laissé place à la flore nocturne, celles qui n’avaient besoin ni de soleil, ni de chaleur pour s’épanouir. Mais ces espèces là étaient bien plus difficile à maitriser, indomptables et il fallait s’en doute s’en méfier et les manier avec bien plus de précaution. « Il serait plus sûr de chercher votre butin chez l’apothicaire. » Siham gardait ses distances avec l’homme, craignant qu’il ne lui saute dessus dès qu’elle aura baisser sa garde. « Justement… »
« Cette description me paraît bien vague. Est-ce que votre amie aurait un prénom ? Ou bien un signe distinctif ? » ne voulant dévoiler la raison de sa présence et ce qui la poussait à chercher Lena et pourquoi, elle devait s’assurer d’une chose avant tout. « Comment vous en êtes vous sorti ? » elle prenait un risque, mais il avait dévoiler cette morsure en premier. « Pourquoi ne pas être transformé ? » Qu’avait-il dans ses veines qui puisse le protéger de cette malédiction ?

Il avait vu son regard horrifié face à sa cicatrice. Ses yeux qui s’étaient écarquillés pour laisser place qu’à une véritable surprise. Il avait survécu. Peu pouvait en témoigner comme Arthur se pouvait de le faire. Il n’était pas du genre à crier sur tous les toits sa victoire, il n’avait rien fait pour en arriver là. Disons que le destin avait croisé son chemin et s’était voulu clément envers sa personne. Est-ce qu’Arthur le méritait ? Son rôle de chasseur lui conférait une certaine immunité après tout, non ? Il se voulait à sauver l’humanité des créatures de la nuit. Cela lui valait bien grâce auprès des Dieux.

La jeune femme paraissait vraiment peureuse, comme si elle n’osait pas s’approcher de lui. Est-ce qu’Arthur était dangereux ? Il s’était approché sans vouloir lui faire peur, il préférait qu’elle soit méfiante avec le labyrinthe. Beaucoup se laissaient quelque peu hypnotiser par les lieux alors que les vampires avaient élu domicile entre les couloirs. Ils avaient compris que les humains pouvaient se perdre et qu’ils pourraient attaquer sans se faire interrompre. « Comment vous en êtes-vous sorti ? » Mais elle avait bien compris qu’Arthur s’en était sorti. Est-ce qu’il comptait lui dire toute la vérité ? Pas réellement. « Pourquoi ne pas être transformé ? » Il eut un léger sourire. « On est venu me prête main forte. » Ce n’était que la stricte vérité tant qu’il ne révélait pas la race de celui qui était venu l’aider tout irait bien. « J’ai eu de la chance ? » En quelques sortes. « Et mes années de pratique à la chasse ont su m’aider à m’en sortir également. » Cela lui suffirait-elle ? « Est-ce que vous connaissez la verveine ? » Il aurait parié qu’elle était une sorcière, mais s’était-il trompé ? « Cela peut s’avérer d’une grande utilité. »

Siham voyait que l’homme ne face d’elle avait su échapper à la malédiction, mais par quel moyen ? Elle cherchait des solutions dans son grimoire mais elle n’était sur aucune piste. Elle n’avait rien trouvé pour contrer une morsure de vampire, rien trouvé pour revenir en arrière sur une contamination de Loup Garou. Mais Siham était une toute jeune sorcière, il lui manquait encore tant de connaissance, tant de choses à découvrir. Elle savait que beaucoup d’information pouvaient lui échapper, qu’elle allait apprendre encore et encore. Lena lui avait bien dit que même le plus grand des sorciers n’avait conscience de toute sa puissance et de tout ce que les êtres qui lui étaient semblables pouvaient faire.
« On est venu me prête main forte. » qu’est ce que cela pouvait-il bien dire ? Qui donc ? Il avait un sourire sur les lèvres, devait-elle se méfier de lui ? Bien sure qu’elle se méfiait de tous les inconnus dont elle croisait la route. « J’ai eu de la chance ? » ne pas finir en une chose abominable, telles que les étaient les vampires était sans doute la meilleure chance de sa vie, sauf mais le prix à payer en valait-il la peine ? « Et mes années de pratique à la chasse ont su m’aider à m’en sortir également. » La jeune femme sentait quelques chose d’étrange venant de lui, elle n’était pas apaisée en sa présence, il dégageait un mauvais aura. « Est-ce que vous connaissez la verveine ? » la verveine… elle serait bien étonné de se dire qu’une seule plante aussi répandue suffirait à guérir la contamination par le sang des vampires. « Cela peut s’avérer d’une grande utilité. » Elle ignorait qui était cette personne qui lui était venue en aide, mais elle se doutait qu’elle devait être une personne très puissante. De bonnes ou de mauvaises intentions ? Siham avait l’impression que cette guérison n’était pas sans peine, tout se paie. Absolument tout.
Elle entendit un bruit derrière la première haie du labyrinthe, elle réagit d’un sursaut, elle avait baissé sa garde, ne se méfiant plus du labyrinthe maléfique. Un frisson parcouru son échine. « Je m’en vais à présent. Les ténèbres rodent toujours par ici. » elle adressa un regard au chasseur. « Il n’y a pas de retour en arrière possible sans sacrifice. Il n’est pas certain que ce soit une chance pour vous. Je suis persuadée qu’à chaque instant de votre vie, un regret vous habitera. » parce qu’il avait renoncé à sa triste destinée. Mourir ou devenir un vampire. Qu’avait-il perdu en échange ? De nouveau parcouru par un frisson, elle sentie qu’il était temps pour elle de partir loin d’ici. Elle lui adressa un regard et disparu sous les serres du jardin botanique.