Depuis quelques jours, c’était la soif qui l’animait et si cela était déroutant, elle préférait cet état à celui de terreur constante dans lequel elle était plongée avant sa transformation. Le vampire avec qui elle partageait maintenant les lieux restait discret et elle ne savait pas s’il attendait qu’elle soit totalement remise de la transformation ou s’il cherchait encore à savoir s’il regrettait son geste ou non. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même parce qu’elle s’était jetée dans la gueule du loup toute seule, ignorant les nombreux conseils qu’elle avait pu entendre. Le vampire n’avait eu qu’à accomplir sa mission après l’avoir amenée jusqu’à un tronc d’arbre et c’était la seule chose dont elle se souvenait de ce moment-là. « Pourquoi tu ne m’as pas tuée ? » avait-elle demandé à son bourreau dont elle n’avait maintenant plus rien à craindre. Elle était la même que lui, possédant l’ensemble des atouts qu’elle avait pu distinguer au moment où il s’approchait dangereusement d’elle pour la croquer. Greta était plus fluide dans ses paroles et son intonation plus confiante, ses pas étaient élancés et dansants et sa peau pâle s’associait parfaitement à ses cheveux blonds et à ses yeux où luisaient un jaune légèrement ambré. « Je pourrais en finir avec toi maintenant que je suis comme toi, pour te faire payer de m’avoir transformée. » avait-elle continué en lui faisant face, son index traçant une ligne verticale sur son torse. Greta pouvait maintenant se permettre d’affronter le vampire, et elle avait soif non pas de sang mais plutôt de vengeance. Elle restait prudente, sa transformation était encore toute nouvelle et même si elle était guidée par la jeune vampire Adèle, elle avait encore beaucoup à apprendre. Elle devait maîtriser sa force, contrôler les pensées qui résonnaient en elle pour réussir à rester cohérente. Plutôt que de tenter une attaque et d’en finir avec lui, elle attendrait d’en apprendre un peu plus sur ses motivations, elle ne savait pour le moment même pas son prénom. Une chose était sûre, elle devait être intelligente, pour éviter d’être tuée parce qu’être vampire était peut-être un destin plus acceptable que la mort.

Mason en avait vu passer des dizaines, des centaines d’âmes et aucune lui ressemblait vraiment. Il n’avait pas eu le courage d’aller jusqu’au bout, sans savoir pourquoi, pas d’explication à cela. C’était rare, mais la solitude lui pesait, il ne restait plus que lui désormais. Il a toujours été cet être solitaire, qui ne se mélange pas aux autres – et à la différence de Greta, c’est que personne n’a accompagné Mason. Des parties de cette forêt lui appartient juste pour le titre, parce qu’il s’est retrouvé au bon moment au bon endroit, rien dans ce sang ne circulait quand il était encore humain qui pourrait le lier à cette branche-là. Mais ça lui convient. Le silence entre eux est d’or, alors qu’elle s’approche, telle une féline, courbant presque l’échine, ce sourire au coin de ses lèvres, peut-être une énième provocation de sa part. « Pourquoi tu ne m’as pas tuée ? » Il la regardait un instant, elle se torturait l’esprit pour rien selon lui, elle était emmené à vivre désormais pour l’éternité et ils auront bien d’autres occasions d’en reparler non ? A moins qu’elle veuille se libérer de son emprise… C’est tout ce qu’il mérite non ? « C’est ce que tu aurais voulu ? » Il souffle, en la fixant un bref instant, jouant parfaitement ce rôle d’amant. « Je pourrais en finir avec toi maintenant que je suis comme toi, pour te faire payer de m’avoir transformée. » Il se met à rire Mason devant sa phrase, alors qu’elle dessine un trait sur son torse dénudé de tissu. Un corps musclé par ses années d’entraînements, de sport et de chasse intensif, il chope son bras avec fermeté glissant ses prunelles sombres dans les siennes, « essaye pour voir… » Qu’il souffle, avant d’embraser la pièce avec un baiser furtif, et de s’éloigner d’elle à la seconde d’après. Puisqu’elle voulait jouer, le jeu était ouvert. « J’ai bien plus d’expérience que toi, ne l’oublies pas, » ça ne fait pas tout, mais ça fait certainement la différence à ses yeux. « Est-ce que tu veux aller chasser aujourd’hui ? » Etrangement il ne lui en tenait pas rigueur, il n’y a pourtant plus de cœur qui bat sous ce torse froid et dur comme de la glace, plus de sentiment non plus. Enfin il croit.

Greta avait d’abord cru au subterfuge du vampire mais à la seconde où elle avait réalisé qui il était, elle se savait condamnée. Elle s’attendait à mourir dans d’atroces souffrances, son sang se vidant peu à peu mais elle avait finalement eu le droit à sa pitié. Ou à un tout autre sentiment qu’elle cherchait à lui faire avouer alors qu’elle le fixait. « C’est ce que tu aurais voulu ? » Elle avait haussé les épaules, elle n’en était pas sûre. Elle n’était plus là jeune femme qu’elle avait été autrefois, ou encore quelques minutes avant la morsure. Ses pensées étaient différentes, son cerveau embrumé par la soif de sang qui ne semblait jamais la quitter. Et elle appréhendait encore cette nouvelle version d’elle-même, les quelques jours de transformation ne lui permettant pas de savoir si cela était préférable à la mort. S’avançant vers lui, elle le menaçait, s’essayant à ce tout nouvel intérêt pour la séduction et le mal. « essaye pour voir… » Il l’avait embrassée et c’était déjà un semblant de réponse à sa demande, il ne l’avait pas tuée car il cherchait une compagnie et Greta ne savait pas si elle était prête à passer une existence infinie à ses côtés. « J’ai bien plus d’expérience que toi, ne l’oublies pas, » Elle s’en doutait, il avait été rusé et il avait su arrêter de se délecter de son sang avant que la vie ne la délaisse, un contrôle dont n’étaient capables que les sujets les plus âgés. « Est-ce que tu veux aller chasser aujourd’hui ? » Elle s’était éloignée de lui un peu comme elle l’avait fait dans la forêt avant de changer de vie. « Je ne suis pas prête à m’attaquer aux humains, j’ai encore une conscience similaire à la leur. » Un sens moral lui interdisant de tuer les innocents. « Et je ne ressens pas l’envie de courir après du gibier non plus… »  Greta ne montrait aucune bonne volonté, la transformation étant accomplie mais ses réflexes de vampire devant encore se développer. Elle était affamée, oui, mais elle refusait de se comporter comme une bête alors qu’elle était fille d’épicière quelques jours auparavant. « Combien de temps ça prendra pour que j’oublie qui j’étais ? » Et elle parlerait de la façon dont elle le haïssait pour l’avoir transformée en monstre plus tard, lorsqu’il lui aurait tout appris.

Elle se dérobe de son emprise, et se désintéresse d’elle à la seconde d’après. Un jeu du chat et de la souri qui lui a toujours plu, mais Greta devrait faire attention qu’il reste toujours dans son emprise, parce qu’en s’éloignant trop – le retour du bâton pourrait faire davantage mal. Elle se déplace dans la salle tel une féline, et il admire la regarder faire, en silence, sans même qu’elle ne se doute de quoi que ce soit. Il n’est pas prêt de toute évidence à avoir une entière confiance en une autre personne que lui – même si elle a rejoint son clan récemment. « Je ne suis pas prête à m’attaquer aux humains, j’ai encore une conscience similaire à la leur. » Il hausse les épaules, ne réfléchit pas vraiment à la meilleure façon pour elle que de tourner cette page. Chacun fait comme il veut, il ne lui dira jamais quoi faire, ou quoi penser, et si elle souhaite partir, la porte lui est grande ouverte. Mais en sortant d’ici, elle deviendra autant une ennemie que les autres, c’est une chose certaine. Rester ici lui assure une certaine sûreté à sa vie, en plus du fait qu’il pourrait l’aider dans ce qu’elle deviendra un jour : une femme vampire épanouie et accomplie, il n’en doute pas une seconde, elle a du potentiel que bien d’autres n’auront jamais. « C’est gonflant la conscience… » Ca lui échappe de ses lèvres dans un rictus provoquant avant que dans une moue, elle lui avoue. « Et je ne ressens pas l’envie de courir après du gibier non plus… » Il hausse un sourcil, elle attendait quoi de sa part ? « Si t’attends de moi que je te fasse tout le boulot, t’es mal barré ! » C’est une certitude qu’elle saurait lire dans son regard, « et si tu ne te nourrit pas, tu finiras par perdre en énergie et tu mourras… » Et il serait triste ? Il n’en sait rien, en tout cas, il ne l’avouera jamais… « Combien de temps ça prendra pour que j’oublie qui j’étais ?» Il hausse les épaules avec banalité, lui-même l’ignore, « ça dépend de ta faculté à te mettre une barrière. » C’est tout ce qu’il savait, « sans doute plus de temps qu’il m’en a fallu… » Il ne la connaissait pas vraiment, mais sans aucun doute ne se tromperait-il pas vraiment en avançant cette hypothèse. Elle était sans aucun doute une femme passionnée par la vie, elle-même. Mason lui n’a jamais connu bonheur, ni amour. Quand on la transformer, on la laissait pour mort, comme un déchet sur un trottoir et il a mis plusieurs jours à comprendre ce qu’il se passait, et des centaines d’années à devenir ce qu’il est aujourd’hui : un vampire accompli et solitaire. « Tu avais de la famille ? » Il est peut-être là le problème aussi.

Greta n’avait jamais pensé à ce que cela pouvait impliquer, d’être du côté des créatures parce que les humains mettaient tout en oeuvre pour les anéantir sans jamais un seul instant penser à ce qu’ils pouvaient ressentir. « C’est gonflant la conscience… » Mason venait à demi-mots de confirmer à la jeune femme qu’ils avaient raison de penser ainsi quand ces créatures n’avaient ni remords, ni conscience, ni aucun sentiment qui soit lié de près ou de loin à ceux de la race humaine. C’était ce qu’elle pensait, mais elle n’en était pas sûre, ressentant elle-même plusieurs sentiments contraires qui avaient tout à voir avec son ancienne vie. Une vie qui était encore si proche et qui lui semblait pourtant si loin en même temps parce qu’elle avait vécu tant de choses en un laps de temps si réduit. Peut-être qu’il souhaitait la distraire en lui proposant d’aller chasser mais elle rejetait en bloc toutes ses tentatives de vouloir faire d’elle un monstre, incapable de lui être reconnaissant de lui avoir sauvé la vie quand il aurait très bien pu ne pas du tout s’en mêler. « Si t’attends de moi que je te fasse tout le boulot, t’es mal barré ! » Elle avait levé les yeux au ciel, ce garçon semblait constamment dans une humeur excessive et il n’était peut-être pas le meilleur exemple pour l’amener à ne plus craindre les vampires et à voir les côtés positifs de cet état. « et si tu ne te nourrit pas, tu finiras par perdre en énergie et tu mourras… » Elle avait haussé les épaules. « Et alors ? je le suis déjà un peu, finalement. » Il fallait tenter plusieurs approches, la force et l’aplomb, la douceur et le flirt ainsi que le désintérêt total. Puis elle avait posé la question qui la titillait depuis des jours, serait-elle réellement un jour totalement vampire ? « ça dépend de ta faculté à te mettre une barrière. Sans doute plus de temps qu’il m’en a fallu… » Cette dernière remarque était facile à prononcer, il était évident que lui adorait être un suceur de sang. « Tu ne ressens rien à l’idée de tuer des gens ? » C’était normal, toutes ces questions, ils étaient maintenant condamnés à passer l’éternité ensemble alors ils devaient se connaître un minimum. « Tu avais de la famille ? » Elle s’était assise sur le lit, maintenant que l’idée de la chasse avait été mise de côté. « Oui, mes parents, des épiciers. » Elle ne souhaitait pas en dire trop car penser à cela lui donnait envie de pleurer quand elle n’était plus capable de produire de larmes. « Et toi, elle était comment ta vie d’avant ? » Etait-il plus sympathique lorsqu’il possédait encore son âme ?

Il la contemplait de loin, ce sourire narquois jamais bien loin, à quoi s’attendait-elle avec lui ? Greta pourrait être tellement bien plus qu’elle n’acceptait d’être. Elle pourrait être bien plus forte, plus menaçante si elle se laissait guider, par cette nature. Elle était devenue une vampire et selon Mason, tout la prédestinée à le devenir. Rien n’est un hasard et certainement pas ça. Elle s’approche de lui, l’attire à elle, puis finalement s’en éloigne – ce jeu est dangereux, évidemment. Mais ce serait mentir de dire qu’il ne l’entretient pas avec son regard et ce besoin de posséder les autres. Il n’a plus habité avec quiconque depuis tellement de temps, il est solitaire, et ainsi, rarement déçu. Il n’offre de telles promesses à quiconque, mais ignore encore si cela reste une chance pour elle. « Et alors ? je le suis déjà un peu, finalement. » Ce sourire qu’il peut lui offrir est mesquin, alors qu’elle est belle dans cet environnement – elle ferait sans aucun doute jalouser n’importe quelle humaine, et il chasse bien vite ce désir de son esprit pour l’observer, en silence. « T’es peut-être morte d’une certaine façon, mais finalement tu as l’éternité pour songer à tout ce qu’on pourrait t’offrir. » Il s’approche d’elle, sans jamais la quitter du regard. Il lui laisserait l’opportunité de fuir, de le repousser si tel est ce qu’elle désir, mais sait-elle au fond ce qu’elle voudrait ? « Tu ne ressens rien à l’idée de tuer des gens ? » Est-ce qu’elle se pose réellement cette question le concernant ? C’était évident que non, il n’avait jamais réellement trouvé l’idée grotesque, se laissant envahir par ce monstre qui l’habite et qui se répand dans ses veines dès lors que le sang l’attise. Est-ce qu’il était fautif pour ce qu’il est devenu ? Il s’en moque bien, et un jour, elle finira par s’apprivoiser, c’est tout ce qu’il espérait. Pour elle. « Non, je devrai ? » Il captive son regard, son attention, et finalement, s’éloigne de nouveau d’elle en sortant deux verres, il allait l’aider. « C’est pas ce que tu crois… » Qu’il ajoute devant la bouteille de sang qu’il tient fermement sous ses doigts. « Des animaux déjà morts. » La pure vérité, si il avait pu les tuer, il n’aurait récolté aucunement de sang d’eux. « Oui, mes parents, des épiciers. Et toi, elle était comment ta vie d’avant ? » Il hausse les épaules, restant un long moment silencieux, lui tournant le dos alors qu’il s’amuse à observe ce liquide coulait de la bouteille. Ses yeux deviennent un peu plus rouges devant cette couleur qui aiguise tous ses sens. Cette odeur, tout l’attire, mais parler de sa misérable vie humaine n’a rien d’attrayant pour lui. Juste de l’ennui. « Vide de sens. J’ai jamais su qui était mes parents. » Trimballé en otage de familles en familles, en étant celui qu’on rejette pour tout et rien. Appartenir à une famille sans vraiment l’être, a forgé ce caractère et ce besoin de vouloir posséder une autre vie. « Même celui qui m’a transformé m’a laissé pour mort. » Et puis il est devant elle, se tournant vers Greta, elle ne pouvait lire aucun sentiment en lui, il est aussi mort ce cœur que ce corps. Aussi froid, « c’est une revanche d’une certaine façon… » Peut-être parviendra t’elle à mieux le comprendre, peut-être pas… Qu’est-ce qu’il désirait lui finalement ? Il se rapproche d’elle, lui tend un verre l’encourageant dans un premier temps à reprendre des forces. Si elle refusait, il ne pourrait plus rien pour elle, malheureusement les tomates n’avaient pas le même effet sur eux, même si la couleur s’y approchait…

L’idée de partir en chasse - rien que le terme l’écoeurait - ne lui plaisait absolument pas, bien pire, elle n’avait aucune envie de tuer et de se nourrir de sang. Tout cela ne faisait encore aucun sens dans son esprit qui était toujours embué par son passé et celle qu’elle était avant. Bien sûr qu’elle était vampire, en témoignaient ses crocs pointus et ses yeux à la lueur changeante, mais ses souvenirs étaient encore bien trop présents pour qu’elle se sente totalement changée. Et même, les regrets, les remords et la tristesse s’emparaient peu à peu d’elle alors qu’elle se raccrochait docilement à ce bourreau qu’était Mason et qui était ironiquement devenu son seul repère. « T’es peut-être morte d’une certaine façon, mais finalement tu as l’éternité pour songer à tout ce qu’on pourrait t’offrir. » Elle le regardait, tentant de faire sens des mots qu’il prononçait. Et à le voir, il semblait bien plus humain qu’il n’en avait l’air lorsqu’elle l’avait croisée en forêt et pourtant, elle était la preuve (presque) vivante qu’il n’était qu’un monstre. Et l’idée qu’elle faisait partie des siens était difficilement acceptable, alors elle se distrayait comme elle le pouvait, demandant à Mason s’il pouvait parfois sentir des remords. « Non, je devrai ? » Il était semblable à un animal, à la différence près que les animaux pouvaient ressentir des émotions. Lui semblait en être totalement dénué et elle doutait de pouvoir un jour s’attacher à lui. Elle doutait même encore plus de pouvoir un jour devenir pareille sangsue - l’idée de ne plus ressentir aucun sentiment humain la terrifiait.  « C’est pas ce que tu crois… » avait-il dit avant qu’elle n’ait pu prononcer le moindre mot alors qu’il prenait deux verres et une bouteille de sang. L’odeur l’attirait, ses pensées d’ancienne humaine  lui sommaient de résister. « Des animaux déjà morts. » Greta grimaçait, mais elle ne souhaitait pas mourir. « Merci.. » avait-elle dit timidement en attrapant le verre de sang frais. Elle n'était pas réellement reconnaissante, parce que s'il ne l'avait pas transformée il n'aurait pas eu à trouver des stratagèmes pour lui éviter de périr. Qui plus est, elle n'était pas encore prête à boire du sang. « Vide de sens. J’ai jamais su qui était mes parents. »  s’était-il confié brièvement sur sa vie d’avant, il ne semblait pas loquace, et l’éternité apparaîtrait extrêmement longue à ses côtés. Tenant le verre entre ses mains, elle écoutait, ne buvant pas, même si l’envie de rester dans ce monde lui indiquait de s’abreuver. « c’est une revanche d’une certaine façon… » Greta était songeuse, elle réfléchissait tout en maintenant le regard de Mason. « J'espère que ce sang me fera changer d'avis. » Et elle avait finalement consenti à poser ses lèvres sur le verre pour enfin goûter le liquide et à la première gorgée, elle avait senti tous les effets d’un liquide qui la révulsait normalement. Bientôt, elle avait terminé le verre, laissant couler en elle ce sang qui commençait tout doucement à forger son nouveau statut de vampire.