(UA GOTHIQUE) -- La solution si elle existe n’est pas dans mes grimoires, ni dans ceux de mon ancien Coven d’après les dires de Birdie... Je finis par douter qu’il puisse seulement exister une solution dans laquelle Abraham ne serait pas contraint de se laisser aller à ses pulsions par la faute de cette Anna. La mort lui aurait été sûrement plus douce, comme pour ce jeune vampire venu me voir quelques semaines plus tôt... Cody avait débarqué chez moi sans même se soucier des conséquences et des risques qu’il prenait... Au même titre que Corey qui avait cru bon de venir titiller ma patience et ma curiosité sous le conseil avisé de ce Jonah... L’aventure s’était bien terminée pour l’un, pour l’autre en revanche, ses cendres gisaient dans la mangrove.  

D’un pas déterminé, je quitte ma boutique non sans accorder un regard bourré de dédain pour ce charlatan de Caelan, j’ignore ce qu’il mijote encore mais je peux aisément apercevoir que Noor tourne autour de sa boutique, sûrement dans l’espoir d’y trouver quelconque artefact tout aussi bidon que son propriétaire... Pour autant je n’ai pas le temps de m’attarder sur la chose, l’idée que j’ai en tête est bien plus folle, ou stupide c’est au choix question de point de vue j’imagine ! L’heure n’est pas tardive, mais dans notre monde actuel ce genre de détail n’a plus beaucoup d’importance. Arthur m’a parlé de ce vampire, je ne sais pas s’il pourra m’aider... Pour être franche, je ne sais même pas vraiment ce que j’attends de lui. Ce Ruben dont il m’a parlé, j’ignore encore s’il sera un ami ou un ennemi quand j’entre dans le Regatta Hotel. Mes yeux se posent ici et là, observe ce qui s’y trouve en me disant que l’atmosphère qui se dégage de ces lieux maudits n’est qu’obscurité pesante. Il n’y a pas de bonnes énergies ici, la mort règne en maître et j’hésite à rebrousser chemin. Mon pendule m’a indiqué qu’il était ici, et si j’ignore à quoi il ressemble, je finis par m’avancer vers un homme que je suppose être celui que je cherche. « J’ai toujours été plus à l’aise dans un coin de verdure plutôt que dans ce genre d’ambiance sardanapalesque. » Est-ce qu’il sait que je suis une sorcière ? Possible. « J’aurai besoin de votre aide... enfin plutôt de votre éclairage concernant votre ‘condition’. »

Là où il pensait ne plus entendre parler du jeune homme à la suite de leurs aventures communes lorsque leurs chemins s’étaient croisés par hasard, et qu’ils avaient fini par chasser le loup ensemble dans la foulée, Ruben s’était trompé - et ce n’était pas quelque-chose qui lui arrivait souvent. En effet, Arthur était venu le voir un jour pour lui demander un service - lire ici un nouveau service en plus de celui qu’il lui avait déjà rendu et qui lui valait une reconnaissance éternelle -, alors qu’une connaissance à lui avait besoin d’un service. En résumé: il s’était porté garant pour un tiers avec l’intime conviction que c’était une affaire facile à régler. Bien sur que Ben lui avait donné un peu de fil à retordre, mais avait fini par accepter: il n’avait rien de mieux à faire de toutes façons.

C’était pour cette raison initialement qu’il s’était retrouvé au Regatta Hotel, alors que l’éclipse était toujours d’actualité en dehors, modulant toujours autant leur quotidien et leur nouvelle réalité. Arthur lui avait donné le lieu et l’heure du rendez-vous, le prénom de la personne qu’il devait rencontrer mais n’était pas lui-même présent; il s’était surement dit que c’était davantage prudent.

Des pas se firent prudents mais bien dirigés vers lui, mais Ruben ne bougea pas: il n’était pas celui qui avait besoin de cette entrevue alors il se devait de rester sage au maximum. « J’ai toujours été plus à l’aise dans un coin de verdure plutôt que dans ce genre d’ambiance sardanapalesque. » Lentement, il se tourna pour faire face à la jeune femme qui venait de lui adresser la parole, un léger sourire sur les lèvres. « Promis, vous êtes en sécurité ici, si c’est ça qui vous inquiète. » Il avait peut-être promis à Arthur ne pas la croquer, alors. « Tessa, je suppose ? » Ruben tendit sa main pour réceptionner la sienne et lui donner un baise-main - si elle le laissait faire.

« J’aurai besoin de votre aide... enfin plutôt de votre éclairage concernant votre ‘condition’. » Hartfield laissa échapper un petit rire. « J’ai cru comprendre effectivement. » Il désigna les fauteuils du salon à leur portée d’un mouvement circulaire de la main. « Je vous en prie. » Il n’était pas de ceux qui fatiguaient, mais elle l’était et le but n’était pas que cette conversation soit tant guindée.

(UA GOTHIQUE) -- Le Regatta n’est pas mon lieu de prédilection, trop guindé... Surtout mal fréquenté, les ondes qui s’en dégagent me rendent nerveuse au possible. Trop de monde, trop d’ombre pour être bon. A mesure que je m’avance, il n’y a pas une seconde où je me demande si mon idée est avant-gardiste ou juste stupide. Abraham dirait stupide sans hésiter, et une part de moi estime qu’il a amplement raison ! Venir ici est idiot et surtout dangereux. Devant le marbre du vampire, je ne peux cacher ma nervosité. J’aimerai dire que j’ai l’assurance nécessaire pour affronter les choses, mais il s’avère que face à ses canines ravageuses, ma magie ne me sera peut-être d’aucune utilité s’il décide de me briser la nuque. « Promis, vous êtes en sécurité ici, si c’est ça qui vous inquiète. Tessa, je suppose ? »» Je peine à le croire qu’il est sincère et honnête, il reste un vampire, avec toute la manipulation dont il dispose. Je le laisse attirer ma main jusqu’à ses lèvres, non sans une certaine appréhension. Le contact est froid et le vent qui circule sur ma peau me fait frissonner l’échine. Je perçois la mort qu’il a pu donner, la noirceur de sa chair et la détresse de ses victimes. Aussi je finis par me dégager pour retrouver une certaine sérénité dans mon empathie exacerbée par la lune. « Vous supposez bien Ruben. »

« J’ai cru comprendre effectivement. Je vous en prie. » Je prends place en face de lui, mon regard capté par ses pupilles sombres. Je comprends le pouvoir hypnotique que peuvent avoir ces créatures sur les mortels les plus vulnérables. J’en viens à détailler ses traits, me perd quelques instants à essayer d’imaginer quel homme il était avant sa transformation et l’âge qu’il a réellement. D’un mouvement de tête, je recouvre mes esprits, balaye les pensées parasites. « Ma question va sûrement vous paraitre folle, mais j’ai besoin de savoir s’il existe... un remède à cette malédiction qui vous ronge. »

Il avait déjà perçu l’hésitation qui était sienne lorsqu’elle avait pénétré dans la grande salle d’accueil de l’hôtel. Il ne pouvait la blâmer: il aurait surement réagi de la même façon si les rôles avaient été inversés. Lorsqu’elle fut à sa hauteur, Ben tenta de la rassurer comme il le put s’en oublier de la saluer convenablement: aucune de ces deux choses ne la mit davantage à l’aise, il l’entend autant qu’il le ressentit lorsqu’elle échappa sa main à la sienne. « Vous supposez bien Ruben. » Il aurait fallu une énigme bien plus difficile à décrypter pour qu’il ne tombe pas juste. D’un mouvement, il l’imita de s’asseoir avant d’en faire de même: ils seraient plus à l’aise pour discuter.

« Ma question a sûrement vous paraitre folle, mais j’ai besoin de savoir s’il existe… un remède à cette malédiction qui vous gagne. » La question de la jeune femme stoppa l’espace d’un instant Ruben dans ses gestes, alors qu’instinctivement il haussait un sourcil, curieux. Ce fut finalement un petit rire qui se fit entendre en guise de première réponse. « Un remède pour ne plus être vampire, vous voulez dire ? » Le petit air amusé un brin insupportable dont lui seul avait le secret ne saurait se détacher de ses traits désormais. « N’ayez pas peur des mots Tessa. Pas en étant l’initiatrice de ce rendez-vous. » Il se cala dans le fond du fauteuil. « Comme je vous disais: vous êtes en sécurité ici. Je suis un vampire, certes, mais il n’y en a pas d’autre dans les parages pour le moment et sauf si votre but est de tester ma patience, vous ne craignez rien. » Il s’en voulait d’avance de ne pas pouvoir réellement la menacer au cas où elle dérapez quelque peu, mais il avait fait une promesse.

« Je reviens à votre problème. » Il ne comptait pas lui faire perdre son temps. « Il n’existe pas de remède au vampirisme, non, je suis au regret de vous l’annoncer. » Il frontal quelque peu les sourcils. « Pas qui ait pu être prouvé en tous cas. » Ses bras furent croisés sur son torse. « Mais ce qui m’intrigue, c’est que quelqu’un comme vous vienne me voir moi pour ce type de conseils. » Oh, son odorat ne trompait que rarement, et pas à si courte distance.

(UA GOTHIQUE) -- Assise face au vampire, je ne peux cacher ma nervosité. Je ne suis pas sereine, pas totalement en tout cas et je ne suis pas certaine que l’idée eut été très bonne après réflexion. La réponse à ma question, je l’ai déjà, une partie de moi refuse simplement d’y croire et a besoin de se le faire entendre dire par un autre. « Un remède pour ne plus être vampire, vous voulez dire ? » Je tique, baisse un instant le regard sans trop savoir pourquoi... Peut-être pour échapper à ses pupilles qui me fixent. « N’ayez pas peur des mots Tessa. Pas en étant l’initiatrice de ce rendez-vous. (...) Comme je vous disais: vous êtes en sécurité ici. Je suis un vampire, certes, mais il n’y en a pas d’autre dans les parages pour le moment et sauf si votre but est de tester ma patience, vous ne craignez rien. » Je redresse mon visage, fixe son petit air moqueur et bourré d’assurance. C’est précisément pour cette raison que je ne voulais pas mettre les pieds ici... les créatures de la nuit sont viles et manipulatrices... c’est l’image que j’en ai. « Mon instinct me hurle de ne pas vous vouer une confiance aveugle malgré la calliépie de vos paroles. » Je souhaite lui faire entendre que je ne baisserai pas entièrement ma garde.

« Je reviens à votre problème. Il n’existe pas de remède au vampirisme, non, je suis au regret de vous l’annoncer. Pas qui ait pu être prouvé en tous cas. » C’est une chose que j’ai du mal à accepter, je ne m’en cache pas. La pilule est plutôt du genre dure à avaler. Je demeure silencieuse, la déception sur mon visage se trahit par ce petit rictus amer. « Mais ce qui m’intrigue, c’est que quelqu’un comme vous vienne me voir moi pour ce type de conseils. » - « Je ne dispose pas de la science infuse... et mes grimoires ne contiennent pas la vérité absolue ! Si je suis venue ici, c’est parce que j’avais le maigre espoir de trouver une solution auprès d’un vampire. » Je soupire, songe à Abraham. « Qu’est-ce que vous entendez par... rien qui n’ait pu être prouvé au juste ? » Là encore, je caresse l’espoir d’une rumeur, d’un ersatz de solution. « Je ne suis pas désespérée, pas encore, mais un ami qui m’est cher a été... transformé par l’une de vos congénères récemment alors, j’avais espoir que cela puisse encore être réversible. » Je pousse le vice a le fixer droit dans les yeux. « Vous n'allez pas me dire que s'il existait un remède, vous ne voudriez pas redevenir humain ?! »

Je les observais d’un oeil, de loin, sans dire un mot. L’homme avait attendu la femme au sein du grand salon, sans choisir le moindre siège et sans commander la moindre boisson - je ne sus dire si c’était là quelque-chose d’intentionnel, comme s’il tentait d’établir une certaine atmosphère autour de la future conversation ou si c’était là juste une façon d’attendre que le temps passe. Dans tous les cas, étant donné que ce n’était pas là un comportement habituel, bien sur que je lui jetais un regard davantage appuyé. A lui, et à celle qui l’avait rejoint ensuite. Prenant de quoi nettoyer quelques tables, je m’étais mis à circuler autour d’eux pour écouter leur conversation, quelque peu curieux. « Mon instinct me hurle de ne pas vous vouer une confiance aveugle malgré la calliépie de vos paroles. » - « C’est pour votre survie qu’il vous souffle cela. Je suis et resterai toujours un prédateur, et telle un suidé vous êtes une proie avec tous vos sens en alerte. C’est plutôt bon signe pour vous, si c’est ce qu’il vous souffle. » J’haussais malgré moi un sourcil: cette conversation était de plus en plus intéressante.

Je me rapprochais d’eux alors qu’ils s’installaient tous deux enfin autour d’une table basse. « Je ne dispose pas de la science infuse... et mes grimoires ne contiennent pas la vérité absolue ! Si je suis venue ici, c’est parce que j’avais le maigre espoir de trouver une solution auprès d’un vampire. » Le brun avec elle avait dit que ce n’était pas quelque-chose qui existait apparement, un remède à ceux qui avaient été transformés - forcément que je me trouvais d’autant plus curieux d’entendre la suite. « Qu’est-ce que vous entendez par... rien qui n’ait pu être prouvé au juste ? » - « Rien qui ne soit connu du grand public. Bien des personnes cherchent un remède, mais personne qui n’ait rien accompli pour le moment. » - « Je ne suis pas désespérée, pas encore, mais un ami qui m’est cher a été... transformé par l’une de vos congénères récemment alors, j’avais espoir que cela puisse encore être réversible. » - « Je vous dirai surtout de ne pas perdre espoir. Mais vous êtes surement la mieux placée pour avoir ce type de réponse: nous subissons la malédiction, celle que votre espèce a surmené créé à un moment dans le temps. »

« Vous n'allez pas me dire que s'il existait un remède, vous ne voudriez pas redevenir humain ?! » Le brun eut un petit rire, je m’approchais trop proche d’une table et manquais de faire tomber les deux verres encore posés dessus. « Je ne changerai ma condition pour rien au monde maintenant je crois. Elle comporte quelques désavantages, mais mes nouvelles capacités sont irremplaçable. » Je crois que je profiterais également de mes talents de vampire, si j’étais à la place de l’homme. « Vous n’avez jamais été curieuse de savoir ce que cela pourrait être, d’être vampire ? » Puis il se tourna d’un coup d’un seul vers moi, son regard glacial perçant à travers mon être. « Ce serait aimable de votre part d’arrêter d’écouter notre conversation. » Il laissait sous entendre parfaitement que je n’allais pas survivre si je n’agissais pas de suite - alors je disparus derrière le bar, bien plus loin d’eux.

(UA GOTHIQUE) -- « C’est pour votre survie qu’il vous souffle cela. Je suis et resterai toujours un prédateur, et telle un suidé vous êtes une proie avec tous vos sens en alerte. C’est plutôt bon signe pour vous, si c’est ce qu’il vous souffle. » Je n’apprécie pas vraiment l’idée d’être considérée comme une proie, même si dans le cas présent, je représente certainement un excellent casse-croûte pour l’homme qui me fait face. Je me contente de sourire, comme pour cacher ma nervosité avant de prendre place en face de lui. « Rien qui ne soit connu du grand public. Bien des personnes cherchent un remède, mais personne qui n’ait rien accompli pour le moment. » Je me doute bien que des gens ont voulu inverser le processus et que je ne suis pas la seule à avoir cette folle requête. « Je vous dirai surtout de ne pas perdre espoir. Mais vous êtes surement la mieux placée pour avoir ce type de réponse: nous subissons la malédiction, celle que votre espèce a surmené créé à un moment dans le temps. » Je tique. « J’ignore si la malédiction a été créée par l’un des miens. C’est une possibilité que j’ai envisagée, mais à laquelle je n’ai pas obtenue de réponse, c’est pour ça que je me tourne vers votre espèce afin d’élargir mes horizons, même si je connais les différents entre nos espèces respectives. » Parce qu’il ne fait pas bon de chercher des réponses à des questions qui fâchent et que j’ai depuis longtemps fermé les portes à un côté de la communauté magique.

« Je ne changerai ma condition pour rien au monde maintenant je crois. Elle comporte quelques désavantages, mais mes nouvelles capacités sont irremplaçables. » A cette réponse, j’essaie de comprendre son point de vue... Ma vision est tronquée par mes a priori j’imagine. « Vous n’avez jamais été curieuse de savoir ce que cela pourrait être, d’être vampire ? » J’entrouvre mes lèvres pour lui répondre, mais il ne me laisse pas le temps qu’il interpelle l’humain un peu trop curieux, un coup d’oeil vers lui me permet de comprendre qu’il craint les retombées de sa curiosité. « Je vous reprocherai bien d’avoir menacé cet homme... Mais je serai fort hypocrite. » Parce que la menace faisait partie de mes armes également, même si ça n’impliquait pas de croquer un homme. « Pour vous répondre... je n’ai jamais envisagé l’idée d’être un meurtrier non... La simple pensée de devoir tuer pour survivre est contre ma nature profonde d’empathe. L’immortalité ne m’a jamais intéressée. Et j’y trouve bien plus d’inconvénients que d’avantages... » Je le fixe, observe ses traits plus encore. « Je suis curieuse de savoir depuis combien de temps vous supportez cette malédiction ? Votre visage est si peu marqué par le temps. C’en est perturbant ! »

Ruben n’était pas du genre à retenir ses mots, et parlait plutôt franchement et sans détour: il n’avait pas le temps pour tout le reste, bien qu’il ait l’éternité sous la main. Surtout pour ce type de conversation où il avait besoin de savoir si les choses menaient quelque part ou si ce n’était qu’une perte de temps pour lui. Heureusement pour la jeune femme, il possédait une curiosité sans bornes qui souvent, le poussait à rester dans une conversation un peu plus longtemps qu’il ne l’aurait initialement prévu. « J’ignore si la malédiction a été créée par l’un des miens. C’est une possibilité que j’ai envisagée, mais à laquelle je n’ai pas obtenue de réponse, c’est pour ça que je me tourne vers votre espèce afin d’élargir mes horizons, même si je connais les différents entre nos espèces respectives. » Il eut un petit sourire en coin, secoua son visage un instant et un autre. « Alors je vous l’apprends: nous sommes, nous les vampires, ce que nous sommes à cause de l’un d’entre vous qui un jour s’est dit que ce serait une bonne idée de risquer la vie de la population entière pour avoir sa vengeance. » Une histoire vieille comme le monde et surement davantage.

Apparemment, des deux personnes de cette conversation, Ben était celui qui était le plus curieux; la jeune femme semblait presque surprise lorsqu’il lui demanda si elle avait un jour essayé d’envisager la vie en tant que vampire. « Je vous reprocherai bien d’avoir menacé cet homme... Mais je serai fort hypocrite. Pour vous répondre... je n’ai jamais envisagé l’idée d’être un meurtrier non... La simple pensée de devoir tuer pour survivre est contre ma nature profonde d’empathe. L’immortalité ne m’a jamais intéressée. Et j’y trouve bien plus d’inconvénients que d’avantages… » Bien sur que face à une telle réponse, il leva les yeux au ciel. « Tuer n’est pas obligatoire. Bien que cela satisfasse nos besoins primaires, nous ne sommes pas obligés de le faire. » Parce-que c’était là une conception ancrée dans les esprits des autres qu’il tentait lui de défendre autant qu’il le pouvait. « Je suis curieuse de savoir depuis combien de temps vous supportez cette malédiction ? Votre visage est si peu marqué par le temps. C’en est perturbant ! » A ces paroles là en revanche, il se permit un petit rire qui était amusé, bien sur. « Les non-immortels et leur obsession du temps. Je resterais toujours autant fasciné par cette partie là qu’ennuyé, si je dois être honnête. » Croisant ses bras sur son torse, il haussa quelque peu un sourcil. « Je supporte, comme vous dites, la malédiction qui est pour moi une bénédiction depuis plus de cinquante ans maintenant. Et pour éviter la question suivante: je vais bientôt avoir quatre-vingt ans. »

(UA GOTHIQUE) -- « Alors je vous l’apprends: nous sommes, nous les vampires, ce que nous sommes à cause de l’un d’entre vous qui un jour s’est dit que ce serait une bonne idée de risquer la vie de la population entière pour avoir sa vengeance. » Cette légende je la connais, quant à croire en sa véracité, une part de moi y croit dur comme fer. L’enfer est pavé de bonnes intentions... « Jamais rien n’a été prouvé, mais j’aime à penser qu’une part de vérité se cache là-dedans... Ca voudrait dire qu’une solution est envisageable, aucun sort n’est éternel, même le plus puissant ! » Sous-entendu, l’éclipse finirait elle aussi par disparaître et avec elle les créatures de l’ombre retournerait se terrer dans l’obscurité qui était la leur !  

Curieuse, je le suis mais pas au point de vouloir devenir une damnée non. « Tuer n’est pas obligatoire. Bien que cela satisfasse nos besoins primaires, nous ne sommes pas obligés de le faire. » « Pas obligatoire pour vous peut-être... mais le saprate, lui ne prendra pas la peine d’épargner une vie... » Et parce que ce genre de personne existe et se montre majoritaire, ça suffit à les catégoriser à mes yeux comme créature à craindre ! « Les non-immortels et leur obsession du temps. Je resterais toujours autant fasciné par cette partie là qu’ennuyé, si je dois être honnête. Je supporte, comme vous dites, la malédiction qui est pour moi une bénédiction depuis plus de cinquante ans maintenant. Et pour éviter la question suivante: je vais bientôt avoir quatre-vingt ans. » Cinquante ans... Alors que son visage en parait à peine trente, ça me fascine autant que ça m’effraie ! « En quoi cela peut-être une bénédiction au juste... Vous êtes damné. Vous ne pourrez jamais fonder une famille, vous ne pourrez jamais vous défaire de cette soif et de ce besoin de sang. » Je soupire, ma curiosité me perdra. « Je ne demande qu’à comprendre... Comprendre pourquoi vous vivez aussi bien le fait d’être maudit ! » Car si Abraham doit vivre avec cette malédiction je veux pouvoir l’aider au mieux sans qu’il n’ait besoin de se punir comme il le fait. Mon regard se baisse un instant, fuyant. « Combien de temps un vampire pourrait survivre en se nourrissant uniquement... de cadavre frais ? » Ma question est intéressée bien sûr, j’ai vu l’état d’Abraham, je sais qu'il ne pourra pas tenir comme ça éternellement, et je n'arrive pas encore à me résoudre à le laisser tomber, même s'il ne cesse de me le répéter.

« Jamais rien n’a été prouvé, mais j’aime à penser qu’une part de vérité se cache là-dedans... Ca voudrait dire qu’une solution est envisageable, aucun sort n’est éternel, même le plus puissant ! » Ruben leva les yeux au ciel. « Aucun sort n’est éternel, mais notre existence à nous l’est et je vous jure que de voir qu’il n’y a pas de solution qui pointe le bout de son nez, ça remet les choses en question. » Il ne niait pas le fait effectivement que le sort pouvait être inversé, simplement qu’il n’avait jamais vu le moindre indice qui pourrait le prouver.

Il ne pouvait lui retirer au moins qu’elle se montrait assez curieuse pour qu’il soit tenté d’élargir ses explications. « Pas obligatoire pour vous peut-être... mais le saprate, lui ne prendra pas la peine d’épargner une vie… » - « N’est-ce pas également le cas pour votre espèce ? » Il haussa un sourcil, inquisiteur. « Je veux dire, nulle part des personnes frôlant le sol de cette terre peut se prétendre irréprochable. Les humains sont surement les pires dans ce domaine même. » Après tout, n’était-ce pas à cause d’eux que les choses se trouvaient être tant compliquées entre les différentes espèces du surnaturel ? Il n’y avait pas que cette partie là qui posait problème aux yeux de Ruben bien sur, mais le but n’était pas de commencer à établir une liste. « En quoi cela peut-être une bénédiction au juste... Vous êtes damné. Vous ne pourrez jamais fonder une famille, vous ne pourrez jamais vous défaire de cette soif et de ce besoin de sang. » Peut-être que le sourire qui s’étirait sur les lèvres du vampire était autant amusé qu’attristé. « Je ne demande qu’à comprendre... Comprendre pourquoi vous vivez aussi bien le fait d’être maudit ! » - « Pour avoir la possibilité de se débarrasser de personnes trop curieuses comme vous pouvez l’être en cet instant en un claquement de mâchoires ? » Il se devait de temps à autres de rappeler qu’il était l’être supérieur entre les deux, pour ne pas qu’elle se sente trop à l’aise dans cette conversation. Il n’en ferait rien, là n’était pas sa façon de se comporter, mais tout de même. Il inspira faussement une bouffée d’air. « Je suis un peu différent de mes congénères, en réalité, donc ma réponse ne va pas être de grande aide pour vous. » Parce-que c’était pour cela qu’elle était là initialement. « J’ai demandé à être transformé parce-que j’étais porteur d’une tare qui m’empêchait d’exercer mon métier. Et rien n’est plus important que mon métier, j’aurais tout fait et tout tenté pour ce dernier. » Il haussa vaguement les épaules. « Alors tout le reste à côté, ce n’était qu’anecdote à mes yeux. »

« Combien de temps un vampire pourrait survivre en se nourrissant uniquement... de cadavre frais ? » Il haussa un sourcil. « Vous voulez dire de personnes qui ne sont pas mortes de notre main mais qui ont trépassé tout de même ? » C’était là une question intéressante. « Pas longtemps, quelques semaines tout au plus je pense. Ce serait comme demander à un humain de survivre avec uniquement de l’eau mais sans nourriture: cela fonctionne, mais ce n’est pas de cette façon là qu’un corps peut évoluer correctement. » Ruben pencha quelque peu son visage, observant les traits de la jeune femme. « La transformation de votre amie est si terrible que cela ? »

(UA GOTHIQUE) -- « Aucun sort n’est éternel, mais notre existence à nous l’est et je vous jure que de voir qu’il n’y a pas de solution qui pointe le bout de son nez, ça remet les choses en question. » Je peux l’entendre, j’ai juste besoin d’y croire, assez pour ne pas perdre le faible espoir qui me maintient. Ma curiosité me pousse à creuser au risque de l’irriter. « N’est-ce pas également le cas pour votre espèce ?  Je veux dire, nulle part des personnes frôlant le sol de cette terre peut se prétendre irréprochable. Les humains sont surement les pires dans ce domaine même. » Je tique, mais malgré moi je ne peux refréner un sourire. « Je fuis les Hommes aussi souvent que je le peux, alors je ne vais pas vous contredire sur ce point. Je ne vais pas non plus prétendre que mon espèce n’est pas à l’origine de morts, ça serait hypocrite. » Je tiens à me tenir à l’écart des guerres, des émotions trop envahissantes et les humains en sont amplis. Surtout depuis l’éclipse.

Un peu plus, je cherche à comprendre sa façon de penser. Le positif qu’il retire de tout ça. « Pour avoir la possibilité de se débarrasser de personnes trop curieuses comme vous pouvez l’être en cet instant en un claquement de mâchoires ? » Ca suffit à remettre en question ma présence ici, pour autant je reste droite dans mes bottes. Je n’irai pas clamer qu’il ne me fait pas peur, c’est faux, je sais qu’il pourrait me briser la nuque en un rien de temps, m’enfoncer ses griffes dans la peau sans que je n’ai le temps de réagir. Pour autant, je me tiens prête à l’enflammer s’il le faut. Birdie me traiterait sûrement de pyromane, mais à la guerre comme à la guerre, ça me permettrait de prendre mes distances.

« Je suis un peu différent de mes congénères, en réalité, donc ma réponse ne va pas être de grande aide pour vous. J’ai demandé à être transformé parce-que j’étais porteur d’une tare qui m’empêchait d’exercer mon métier. Et rien n’est plus important que mon métier, j’aurais tout fait et tout tenté pour ce dernier. Alors tout le reste à côté, ce n’était qu’anecdote à mes yeux. »  Ses arguments je les entends, même si je peine à les comprendre. J’acquiesce d’un signe de tête, je n’ai pas envie de rentrer dans un débat dont il aura de toute façon le dernier mot. Au lieu de ça, je lui pose la question qui me taraude le plus depuis que j’ai vu Abraham pour la dernière fois.

« Vous voulez dire de personnes qui ne sont pas mortes de notre main mais qui ont trépassé tout de même ? Pas longtemps, quelques semaines tout au plus je pense. Ce serait comme demander à un humain de survivre avec uniquement de l’eau mais sans nourriture: cela fonctionne, mais ce n’est pas de cette façon là qu’un corps peut évoluer correctement. » « C’était ma crainte... » Autrement dit, si Abraham continuait sur cette lancée, je ne donnais pas cher de sa peau. « La transformation de votre amie est si terrible que cela ? » Etait-ce si dramatique ? Certainement pas à ses yeux, lui qui avait choisi son sort. Je soupire. «Oui... Dans une certaine mesure. » Parce qu’elle était contre sa nature profonde, le chasseur devenant la proie de sa propre famille. Je le fixe un instant encore, captivée par son regard. « Je ne vais pas vous faire perdre plus de temps. Même si je sais que vous avez l’éternité devant vous... Ca n’est pas mon cas, et mon temps est précieux. Merci de m’avoir éclairée. Je ne vous dis pas à bientôt... » Je ne compte pas réitérer la rencontre, pas dans l’immédiat en tout cas.