(UA GOTHIQUE) | « Je veux bien que tu ailles dehors Samuel, tu dois juste me promettre d’être prudent et de rester dans le périmètre de la maison ! C’est non négociable ! » Elle est impartiale maman, elle pense que je ne suis qu’un bébé, je le sais ! Mais j’en suis sûr, je saurai me défendre en cas d’intrusion, je l’ai déjà vue faire et puis Abraham m’a montré comment me battre, maman serait folle si elle venait à le savoir, mais moi je suis certain que face à un monstre je saurai m’en sortir. Maman lève les yeux alors que je bougonne et puis elle vient m’ébouriffer les cheveux comme elle le fait toujours. J’aime bien quand elle fait ça, elle vient m’embrasser sur le front avant de me dire de filer ! «  Tu peux aller jusqu’à la rivière, mais interdiction de dépasser la barrière. » « Parce qu’il n’y a plus de protection là-bas je sais tu me le dis tout le temps… Je suis plus un bébé ! » Maman ne prête pas attention à ce que je dis, elle est trop occupée à fouiller dans ses grimoires, elle est contrariée par Abraham je crois et par la nuit qui dure depuis trop longtemps. Aussi elle ne remarque pas tout de suite que j’ai pris la poudre d’escampette. Du coin de l’œil, je l’ai vue me surveiller par la fenêtre, et dès qu’elle a eu le dos tourné, j’ai filé à l’anglaise. Au début, je l’ai écoutée, je n’ai pas dépassé les limites imposées, conscient que maman serait dans une colère monstre si elle le savait. Je ne me suis pas tout de suite rendu compte que j’étais sorti des sentiers, attiré par le bruit de l’eau et par le petit renard qui bondissait ici et là.

« Samuel, il est l’heure de rentrer ! » La voix de maman, je l’entends elle est loin, trop sûrement mais je suis trop occupé à courir sans prêter attention au fait que je m’enfonce dans la mangrove. Je n’entends pas la panique dans sa voix, pourtant elle est présente quand elle se met à me chercher du regard. «  Sammy, où es-tu ?! » Je ne peux pas la voir, mais maman est en train de fouiller le moindre recoin de notre jardin à ma recherche sans se douter que j’ai mis les pieds dans un coin interdit car bien trop dangereux. « Maman ?! » Elle avait peut-être raison finalement, le noir de la nuit me fait peur et les bruits tapis dans l’ombre c’est encore pire. Et elle panique maman, elle cherche partout dans la crainte de trouver ce qui se cache dans ses plus sombres cauchemars.

Chacune des pistes qu’il avait reçues menait vers la mangrove. Quand d’autres voulait se concentrer sur ce qui pouvait, éventuellement, se déroule dans le cimetière ou aux alentours, Arthur avait choisi de s’intéresser à la piste la plus laisser de côté. Chez lui, on s’était entêter à passer au peigne fin les mangroves dès le début de l’éclipse, avant de complétement se désintéresser de l’endroit, comme s’il n’était pas un lieu propice aux échanges discrets. Qu’importe les races ou les intentions, il fallait garder un œil sur les marécages. Si Arthur n’avait pas une méfiance particulière envers les sorciers et sorcières de la ville, il se devait de garder l’œil ouvert. Rien ne se devait d’être laissé au hasard.

La soirée se voulait calme, presque trop à son goût, après les aventures des derniers jours. Il aurait presque pu apprécier le répit offert pour les environs, mais ce n’était sans compter sur la voix qui vint briser la tranquillité. Pas de hurlement de douleur ou de peur, mais la voix d’une femme appelant son petit avec une certaine urgence. Détournant son chemin, Arthur réalisa qu’il se trouvait non loin de la maison de Tessa Mulligan. Une sorcière qu’il avait à l’œil, mais qui semblait rester de son côté comparé aux autres. Elle criait le prénom de son fils d’une voix angoissante. Arthur détourna son chemin pour arriver devant la petite maison. « Tout va bien Madame Mulligan ? » Ce n’était clairement pas le cas, mais il n’en avait pas oublié la politesse. Elle cria à nouveau le prénom de son fils, sans réponse. « L’avez-vous vu partir ? » Face au regard de la jeune femme, il s’empressa d’ajouter. « Je peux vous aider à le chercher. » Après tout, il avait un don pour la traque, cela pouvait bien l’aider à trouver la piste du petit garçon.

La panique qui m’envahit est une torture indescriptible. J’ai beau tenter d’être rationnelle, l’émotion qui me dévore est trop grande pour que je puisse penser avec discernement. Je cherche, dans les endroits où Samuel a l’habitude de se cacher. Il est petit, je sais qu’il peut se cacher n’importe où et qu’un trou de souris suffirait à le dissimuler, mais j’ai ce pressentiment que quelque chose ne va pas. La main portée à mon visage, je l’appelle en espérant qu’il puisse m’entendre, en espérant que je ne vais pas découvrir son petit corps sans vie ou pire. « Tout va bien Madame Mulligan ? » Je ne l’ai pas senti arriver, mes sens trop en alerte pour me concentrer sur autre chose que la chair de ma chair. « Samuel… Mon fils il n’est plus là. » J’ai sûrement l’air désespérée, la panique me fait perdre la tête.

« L’avez-vous vu partir ? Je peux vous aider à le chercher.  » Je l’écoute à peine et il me faut quelques secondes ou minutes peut-être pour que mon regard se pose sur le forgeron. « Je lui avais demandé de rester près de la maison… il ne part jamais très loin… Il n’a que six ans. » Mon cœur se serre à la simple pensée, à la simple vision de mon fils recouvert de sang me donne la nausée. Mon regard sur le forgeron, je sais qu’il traque les créatures de l’ombre, au même titre qu’Abraham pouvait le faire avant le drame. J’ignore juste s’il me considère comme telle, et s’il est le danger dans le cas présent. « S’il lui arrive quelque chose… Aidez-moi s’il vous plait. » Je ne continue pas ma phrase, il doit comprendre les non-dits aisément et le désespoir dans le ton de ma voix. « Ca fait des jours qu’il me parle de la rivière. »

Les appels frénétiques de cette maman le renvoi à des souvenirs d’antan. Lorsqu’il avait la fâcheuse tendance à désobéir en compagnie de son frère aîné, pour repousser les limites, pour mieux satisfaire leur curiosité et surtout pour se faire passer pour des grands. Ils avaient reçu leur lot de punition pour avoir enfreint les règles, mais cela ne les empêchait jamais de recommencer, pour le plus grand malheur de leur mère. « Samuel… Mon fils il n’est plus là. » Il avait été ce petit garçon qui se cache pour éviter la punition, mais désormais, par les temps qui court, il pouvait comprendre le désespoir de cette mère. Jetant un regard aux alentours, il comprit que le petit garçon s’était véritablement éloigné et qu’il allait être un peu plus compliqué de le retrouver.

« Je lui avais demandé de rester près de la maison… il ne part jamais très loin… Il n’a que six ans. » Elle était véritablement en train de paniquer. Et si Arthur savait garder une parfaite maîtrise de ses propres nerfs, il lui était tout de même difficile de rester de marbre face à la tension qui émanait de Tessa. « S’il lui arrive quelque chose… Aidez-moi s’il vous plait. » - « Je vais vous aider. » Il pouvait bien épargner un peu de son temps pour lui venir en aide. « Ca fait des jours qu’il me parle de la rivière. » Le petit garnement ce serait donc échapper pour aller observer les poissons ? Dans cette nuit intense ? « Est-ce que vous auriez une torche ? » Au regard de la mère il s’empressa d’ajouter. « Que l’on puisse éclairer le chemin. » Il n’avait pas l’intention de mettre à feu la mangrove, tout de même.

Près de la rivière, le silence se voulait lourd. « Samuel ? » Pas de réponse, si ce n’est le cours d’eau qui dégringolait en contre bas. « Il se serait aventuré dans l’eau ? » Il y avait tant de créatures qui pouvaient rôder dans le coin, au moins Arthur était armé.

Je ne m’attends pas à grand chose venant de l’homme qui vient d’apparaître, notre entente a toujours été cordiale. Je n’allais pas lui chercher des poux, il me laissait gérer mes affaires comme je pouvais l’entendre aussi je suis toujours surprise quand les gens viennent vers moi pour m’apporter de l’aide. La nature humaine est égoïste par nature... Plus encore depuis l’éclipse, mais peut-être que je me trompe. « Je vais vous aider. » Mon regard se pose dans le sien, je doute de sa sincérité l’espace d’un instant, mais je ne lis aucune fourberie alors j’ai envie de croire. « Merci ! » Je lui fais part de mes doutes, cherche en même temps à ressentir les choses, mais c’est peine perdue. « Est-ce que vous auriez une torche ? Que l’on puisse éclairer le chemin. » Il a sûrement dû remarquer mon visage. « J’ai ce qu’il faut oui. » Je ferme les yeux un instant, la paume de ma main tendue, je viens prononcer quelques mots en latin. Une boule lumineuse apparaît un peu au dessus de mes doigts et je peux ressentir sa puissance émaner, l’éclairage est faible mais suffisant pour y voir plus clair... Et je me fiche des conséquences sur l’instant de dévoiler ma véritable nature.

Nous nous enfonçons dans la mangrove, la nuit est plus noire que jamais et l’angoisse ne me dit rien qui vaille. Le cour d’eau signale sa présence et toujours pas la moindre trace de mon petit Samuel. « Il se serait aventuré dans l’eau ? » « Je ne pense pas, il a peur des serpents qui s’y baignent. » Mais c’est un enfant, qui peut dire comment il pourrait réagir en cas de peur ou de surprise. Je l’appelle une fois de plus, oriente la lumière vers les sous-bois et les racines. Il pourrait être n’importe où, si près et si loin à la fois.

Win - Des traces de pas au sol leur montrent que Samuel a possiblement pris la direction de la forêt adjacente.
So Close - Des traces de sang sur un rocher et quelques feuilles. Quant à savoir s’il s’agit de celui de Samuel, affaire à suivre.
Fail - Des bruits se font entendre dans la mangrove et une ombre se déplace vers eux bien trop vite pour être un enfant.

Il était évident qu’elle ne lui faisait guère confiance, il pouvait le lire dans toutes ses hésitations. Arthur avait souvent apporté son aide à la population, mais il avait rarement offert son aide aux sorcières. Non pas parce qu’il leur vouait une haine sans nom, mais plutôt parce qu’il n’en connaissait aucune avant que tout cela ne commence. Aujourd’hui, il n’était pas question d’une guerre de clan, mais plutôt de retrouver un petit garçon de six ans qui allait être très inquiet sans sa maman. « J’ai ce qu’il faut oui. » Il s’attendait à ce qu’elle retourne dans la maison, mais elle prit plutôt une inspiration, avant de réciter une incantation. Arthur a toujours fait partie du clan des sceptiques, mais il devait avouer que leur pouvoir pouvait s’avérer étonnant. Surtout lorsqu’elle réussit à produire une boule d’énergie suffisante pour leur éclairer le chemin. « Impressionnant. » Il n’y avait aucune moquerie dans sa voix, juste un réel sans de l’admiration.

Une fois dans la mangrove, ils sont accueilli par un silence qu’Arthur aurait tendance à qualifier d’inquiétant. « Je ne pense pas, il a peur des serpents qui s’y baignent. » - « Un malin votre petit. » Il avait au moins conscience du danger des lieux. « Est-ce qu’il aurait un endroit où se réfugier ? » Une cabane construite avec sa maman, un lieu qu’il affectionne tout particulièrement ? Elle avait parlé de la rivière mais celle-ci court sur une centaine de mètre. « Juste là. » Des traces de pied dans la boue fraîche. « Il a dû partir dans cette direction. » Autrement dit à l’opposé de la maison. D’une main tendue, il aida la jeune femme à traverser pour se diriger vers la bonne direction. « Il faudra lui demander de ne plus jamais s’éloigner. Les lieux sont dangereux depuis l’éclipse. » Elle en avait probablement conscience, mais ce fut plus fort que lui.

win - ils retrouvent le petit Samuel, cacher derrière une pierre, tout tremblant de la frayeur qu'il venait de se faire
so close - ils entendent du bruit derrière un buisson, mais n'en surgit qu'un chat affolé par leurs présence
fail - des traces de sang sur un rocher et quelques feuilles. Quant à savoir s’il s’agit de celui de Samuel, affaire à suivre.

« Impressionnant. » Je ne perçois nulle moquerie dans ses mots et quand je croise son regard, je me montre aussi neutre que possible. « La lune a quelques avantages. » Elle canalise les énergies et pour l’empathe que je suis, elle aide à me canaliser, même si elle a aussi tendance à me faire ressentir les choses de façon décuplée si je me laisse envahir. « La magie peut avoir de bon côté si on sait l’utiliser à bon escient. » J’ai tendance à vouloir croire qu’il existe du bon en chacun, c’est sûrement utopique.

La mangrove pour compagne, mon inquiétude mise au second plan, je me fais violence pour ne pas céder à la panique complètement. Ça me coûte tant j’ai envie de retourner la mangrove pour le retrouver. « Un malin votre petit. Est-ce qu’il aurait un endroit où se réfugier ? » Bien sûr qu’il était mâlin, je m’étais évertué à lui faire comprendre les dangers et les bénéfices des lieux pour en tirer parti dans n’importe quelle circonstance... Mais il demeurait un enfant, l’innocence le desservirait toujours. « Je ne sais pas... La nuit me parasite, je n’arrive plus à penser, plus à ressentir sa présence. » Et ça m’angoisse plus encore. « Il y a une clairière plus loin, peut-être qu’il s’y trouve. Nous y allions souvent quand le jour était encore là. » L’endroit où je l’initiai parfois à la magie dans une moindre mesure. « Juste là. Il a dû partir dans cette direction. » Je traverse avec son aide, la boule de lumière éclairant leurs pas, je ne quitte pas des yeux les petites traces sur le sol. Jeremarque surtout que les traces sont seules, pas de pattes, pas de pieds plus grands. « Il faudra lui demander de ne plus jamais s’éloigner. Les lieux sont dangereux depuis l’éclipse. » Je lâche un rire amer. « Merci pour ce précieux conseil auquel je n’avais pas pensé moi-même. » Ma réponse est certainement un peu sèche. C’est la mère qui parle, celle qui a perdu la chair de sa chair et qui craint de la retrouver déchiquetée. « Il sait qu’il ne doit pas partir... Il a six ans, c’est un enfant. Vous n’avez jamais été attiré par l’interdit vous ?! » Qu’il n’aille pas me prétendre le contraire, je n’en croirais pas un mot. Quelques pas de plus et je stoppe, mes sens en alerte. « Il est ici. » Un coup d’oeil rapide, j’analyse, cherche avant de l’appeler quand il sort de sa cachette, mon coeur s’emballe. « Sammy !! Tu m’as fait si peur ! » Je le serre dans mes bras, si fort que je pourrais l’étouffer. Je l’inspecte finalement sous toutes les coutures pour m’assurer qu’il n’a rien. « Tu as désobéi ! Tu sais que je ne veux pas que tu t’éloignes de la maison... Mon dieu Sammy s’il t’était arrivé quelque chose. » Le petit garçon s’excuse, sanglote en se blottissant dans mes bras. « Il y avait quelque chose, ça m’a appelé. Je voulais voir. » Je jette un oeil au chasseur, inquiète même si je ne le montre pas. « Merci de l’avoir retrouvé. Si vous avez besoin de quoi que ce soit... » Un service pour un service, c’est comme ça que j’ai toujours fonctionné et le concernant, ma dette envers lui est grande.

« Je ne sais pas... La nuit me parasite, je n’arrive plus à penser, plus à ressentir sa présence. » Alors, d’une façon ou une autre, chacun des êtres vivants de cette ville semblait être affecté par la présence de cette lune éternelle. Il n’avait jamais envisagé que cela soit le cas pour une sorcière, mais il pouvait le comprendre. La lune venait perturber le système de tout à chacun. « Respire un bon coup. » Il se permis de la tutoyer, pas par familiarité, mais pour lui insuffler un peu de confiance. La panique ne l’aidera pas à retrouver son fils. « Il y a une clairière plus loin, peut-être qu’il s’y trouve. Nous y allions souvent quand le jour était encore là. » Arthur visualisait la clairière, il y avait joué en étant enfant. « Allons-y. » Il voulait retrouver ce petit garçon lui aussi, il n’aimait pas savoir un enfant seul dans la forêt durant l’éclipse.

La boule de lumière généré par Tessa, leur fit découvrir quelques traces de pas, ce qui amena Arthur à suivre la piste. Il n’était pas très doué avec les enfants, mais il savait suivre une trace mieux que personne. Cherchant à détendre la jeune femme, il se permit une remarque. « Merci pour ce précieux conseil auquel je n’avais pas pensé moi-même. » Il eut un rire malgré la situation. « Il sait qu’il ne doit pas partir... Il a six ans, c’est un enfant. Vous n’avez jamais été attiré par l’interdit vous ?! » - « Un million de fois. » Il ne pouvait mentir. « Mais jamais durant une éclipse qui a réveillé les créatures les plus dangereuses de cette ville. » Ce n’était pas le moment, certes, mais il se devait de lui rappeler.

« Il est ici. » Il n’eut pas le temps de comprendre que le petit garçon surgit de derrière une pierre. Avec un léger sourire aux lèvres, il assista aux réunions de la mère et du fils. « Tu as désobéi ! Tu sais que je ne veux pas que tu t’éloignes de la maison... Mon dieu Sammy s’il t’était arrivé quelque chose. » Il sanglotait à chaude larmes le petit bonhomme, s’excusant auprès de sa maman. « Merci de l’avoir retrouvé. Si vous avez besoin de quoi que ce soit... » - « C’est normal. » Il n’allait tout de même pas la laisser seule dans ce moment. Arthur n’était pas un sans cœur. « Je vais vous raccompagner, c’est plus sûr. » Arthur avait l’impression d’être observé, une sensation qu’il ne trouvait jamais agréable. « Tu sais Samuel, il ne faut pas que tu t’éloignes en ce moment. » Il posa son regard sur le petit garçon. « Tu n’es pas blessé ? » Il aurait pu chuter dans son aventure. Derrière eux, un bruit soudain se fit entendre au travers des arbres. « Il faudrait presser le pas. »

win - le bruit s'intensifie juste à côté d'eux, ce n'est qu'un chat affolé qui surgit sur le chemin devant eux
so close - ils entendent du bruit juste derrière eux, une ombre étrange se découpe juste à côté d'eux.
fail - c'est un loup qui fonce à travers bois et s'arrête net en sentant leur présence

« Respire un bon coup. » J’acquiesce d’un signe de tête, inspire et souffle pour tenter de me libérer de toute cette tension qui m’aveugle à outrance pendant qu’on s’enfonce un peu plus. Je n’ai pas pour habitude d’être amer et piquante, mais sa petite remontrance je m’en serai bien passée. Pourtant son rire ne m’agresse pas, il me fait sourire, comme s’il avait le pouvoir de dédramatiser un peu le bazar dans ma tête. « Un million de fois. Mais jamais durant une éclipse qui a réveillé les créatures les plus dangereuses de cette ville. » « Certes ! Pourtant vous courrez après ces mêmes créatures chaque soir sans vous souciez de la dangerosité de la chose... » Alors oui, il n’est plus un enfant, mais ça n’en reste pas moins suicidaire et stupide. « Vous n’avez pas peur de devenir la proie ? » Ca avait été le cas d’Abraham et c’était trop tard à présent.

Samuel dans mes bras, je peux enfin respirer. Je pourrais le disputer, mais à mes yeux la peur qu’il a eu va suffire à calmer ses envies de fugue. « C’est normal. Je vais vous raccompagner, c’est plus sûr. »  « Vous n’êtes pas obligé si vous devez vaquer à vos occupations. Je ne voudrais pas que vous prévariquiez dans votre mission. Cela dit j’apprécie votre proposition. » Il n’est sûrement pas venu ici par hasard. « Non, j’ai arraché ma veste parce que je suis resté accroché là-bas. » Je viens passer une main dans ses cheveux, je ne manquerai pas de l’examiner sous toutes les coutures une fois que nous serions à la maison en sécurité. « Il faudrait presser le pas. » Je me retourne pour observer la source du bruit et dans la pénombre et quand je réalise qu’il s’agit d’un loup, mon sang se glace. Je viens me saisir de Samuel par instinct de protection. « J’ai de l’aconit. » Ca ne les aiderait peut être pas, mais ça suffirait sûrement à faire diversion et repousser le loup qui s’avançait vers eux. Tous crocs dehors, je peux sentir Samuel s’agripper dans mon cou. Main levée, je viens mettre le feu au buisson pour tenter de le ralentir.

WIN - Le loup s’arrête en observant Arthur. Crocs sortis comme pour le défier.
SO CLOSE - Le Loup se brûle et recule en partie. C’est le moment de fuir, ou de l'achever !
FAIL - Le Loup se moque bien du feu et se jette sur Arthur bien décidé à en découdre

Dans tous les cas, Tess l'encourage fortement à le supprimer sans vraiment montrer de signe de compassion envers le Lycan.

« Vous n’avez pas peur de devenir la proie ? » Il se souvenait d’un vieil oncle éloigné, atteint de dipsomanie tant son amour pour le vin n’était pas un simple passe-temps, mais une pulsion devenue plus meurtrière que les créatures qu’il chassait. Ce dernier avait pour habitude de hurler à la mort, dans des accès de vésanie, que jamais les chasseurs ne deviendraient des proies, avant de se faire transformer en vampire par une belle femme de passage. « Non, jamais. » Arthur n’avait pas peur, il prenait ce que l’avenir lui lançait au visage sans hésitation.

Après une légère frayeur, ils avaient réussi à retrouver le petit Samuel. Il avait perdu trace de son chemin, s’était retrouver dans une clairière qui avait brouillé les pistes pour retrouver le chemin de la maison. Désormais, il était sain et sauf. Mais Arthur sentait que rien n’était très sécurisé dans les environs et préférait ramener la petite famille jusqu’à leur maison. « Vous n’êtes pas obligé si vous devez vaquer à vos occupations. Je ne voudrais pas que vous prévariquiez dans votre mission. Cela dit, j’apprécie votre proposition. » Secouant la tête Arthur ajouta dans un sourire poli. « C’est sur mon chemin. » Rien de plus simple en réalité.

Mais rien ne se voulait simple dernièrement quant à l’ombre d’un amélanchier, un loup visiblement atteint de météorisme à en croire son ventre tendu à l’extrême, les observait dans la pénombre. « J’ai de l’aconit. » Et dans un geste digne d’un thaumaturge, Tessa éclaira la clairière d’un jet de feu. « Ne faites aucun geste brusque. » Trop tard, le loup se jetait déjà sur eux, visant Arthur comme première victime.

Il dut se débattre, ramassant quelques égratignures et griffures sur le torse, avant qu’un coup de chance lui permette de planter sa lame dans le ventre du loup, laissant s’échapper une odeur nauséabonde. « Génial, vraiment ! » Arthur était couvert d’une substance visqueuse qui lui fila la nausée, mais la mère et le fils était hors de danger. Sans attendre, il les ramena jusqu’à leur petite chaumière, acceptant avec gratitude le linge que lui tendit Tessa pour se nettoyer. « Ne file plus jamais seul petit, la forêt est pleine de danger. » Il eut besoin de le rappeler au petit Samuel, avant de s’éloigner.